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Brochure « Du féminisme illustré »

Les éditions Blast & Meor viennent de publier la brochure « Du féminisme illustré » (44 pages, mai 2015).

La première partie est constituée de l’article « Le Féminisme illustré ou Le Complexe de Diane » paru dans le journal « Le Fléau social » en 1974.
Il est suivi d’un long entretien avec Constance Chatterley (qui signe l’article), réalisé en janvier 2015 à Paris.

C’est le prétexte pour revenir de manière forcément critique sur 40 années d’évolution de la société française et du capitalisme. On y aborde plus ou moins dans le désordre : féminisme, homosexualité, militantisme, communauté et identité, sexe et genre, domination et exploitation, lutte de classe, révolution, communisme et, finalement, cinéma (on a gardé le meilleur pour la fin).

On trouve cette brochure dans les meilleures librairies (surtout à Paris).

On peut télécharger cette brochure gratuitement en PDF sur le blog des éditions Blast & Meor :

http://blastemeor.noblogs.org

On peut aussi nous commander la brochure en « version papier » par correspondance en écrivant à notre adresse :

Blast & Meor,
6 rue Charlotte et Roger Bouchard,
94370 Sucy-en-Brie

Nous avons décidé que cette brochure serait diffusée à “prix libre” (ce qui n’est pas le cas de la Poste et des frais de port). Les chèques sont acceptés (libellés à l’ordre de PRICE).

Bristol, Royaume-Uni : Charlotte Leslie reçoit une visite à domicile

1 mai 2015 : Ordure de conservatrice

Devons-nous vraiment donner une raison pour expliquer pourquoi nous avons choisi de nous en prendre à la propriété d’une conseillère conservatrice ? Jetez un oeil sur les cinq dernières années du règne conservateur et les attaques sauvages et permanentes contre nos vies et vous en trouverez suffisamment. Charlotte Leslie, en bonne santé et sur-privilégiée, représente tout ce que nous détestons. Avec des amis bien placés et un gros budget d’affaires pour acheter tout le pouvoir et l’influence dont elle a besoin, elle fait sans vergogne tout ce qu’elle peut pour rendre la vie encore plus facile aux riches et encore plus difficile pour le reste d’entre nous.

Nous avons donc pensé que nous allions partager un peu de ce stress qu’elle nous impose et rendre la vie de cette championne des riches un peu plus difficile. Une maison à Easter Compton ? Ravissant ! Quatre voitures pour une famille ? Cela fera très bien l’affaire !

Démarcher des voitures était notre canevas tandis que nous rayons et tagguions “ordure de conservatrice, affamée de médias” et un gros A cerclé pour contribuer à sa campagne électorale imbue d’elle-même. Les pneus ont été crevés pour faire faire une pause dans la course plus loin vers la droite. La suite a été de percer la réserve de fuel à usage domestique et de répandre de l’huile sur son jardin bien entretenu. Parce que l’exploitation du gaz de schiste est une sale affaire et que celles et ceux qui soutiennent une telle industrie devraient repenser à ses conséquences écologiques. Et aussi parce que les gens ne devraient pas être obligé-e-s par les politiques de pauvreté du gouvernement de devoir choisir entre pouvoir se chauffer ou la nourriture.

Les gens comme Charlotte Leslie dénoncent un outrage moral du fait d’un tel “vandalisme” et dénoncent que le fait d’attaquer sa maison est injuste. Mais comparez les dégâts provoqués par cette action avec l’étendue des dégâts que provoquent chaque jour ces politicien-ne-s véreux et menteurs dans la vie et la maison des gens. Vous verrez qu’il n’y a aucune comparaison possible. La chose réellement choquante, c’est que des actions comme celle-ci ne se produisent pas plus souvent…

La dame de fer que l’Opération Rhone n’a pas pu protéger, le soutien duquel ils auraient dû prendre soin. Sont-ils sérieux ? Ou une vaste blague ? Ils doivent essayer plus fort. Ceci était sûrement trop près pour que ce soit confortable. Où sera-ce donc la prochaine fois ?

Les enfants de Thatcher

Montevideo, Uruguay : Attaque incendiaire à la Chambre de la Construction d’Uruguay

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Dans la matinée du 1er mai, nous avons réalisé une attaque incendiaire contre la Chambre de la Construction d’Uruguay (CCU). Si les dégâts ont été moins importants que ce que nous avions espéré, nous nous satisfaisons de voir que l’attaque a été efficace. Cependant, le pouvoir, une fois de plus, s’en est tenu au silence. Ce n’est pas la première fois que cela arrive et nous sommes convaincu-e-s que cela est évidemment intentionnel.

Etant donné cette situation, nous avons décidé de rendre notre attaque publique, et nous appelons tous les compagnons de la région à faire de même pour réveiller la contagion de l’insurrection.

Nous sommes confiant-e-s du fait que les raisons de notre attaque n’ont pas besoin d’être explicitée, mais au cas où, voilà les fondamentaux : la chambre de la construction est la corporation qui est le centre des grandes entreprises de l’industrie de la construction, l’une des principales industries de la région et principal cheval de bataille du développement urbain. On peut dire que les entreprises liées à cette industrie sont grandement exploitrices, autant de personnes que de territoires, de sorte que n’importe quelle attaque contre cette industrie ou ses promoteurs est un coup porté au système de domination capitaliste.

Pour l’insurrection permanente et l’anarchie !

Celulle Insurrectionnelle Haymarket

en grec

Etat espagnol : Lettre de Pol, anarchiste prisonnier de l’Opération Piñata

contracarcel
La lutte contre les prisons est la lutte pour la liberté

Salut compagnons, compagnonnes et affinités.

Je voudrais transmettre quelques mots vers l’extérieur en tant qu’anarchiste et en estimant valides les multiples postures et visions que l’anarchisme peut adopter, celles-ci étant toutes de validité égale lorsqu’elles cherchent la destruction du pouvoir, de l’autorité et de l’Etat. Je crois qu’en cela réside la beauté de nos idées et, selon moi, toutes ces voies peuvent cohabiter et confluer de façon conjointe en vue de cette libération totale tellement désirée.

Je veux exprimer ma haine, ma répulsion et mon mépris pour tout ce qui englobe l’Etat, le pouvoir, l’autorité, et en particulier l’outil d’annihiliation appelé prison, dont l’un des principaux représentants utilisés est l’isolement.

J’ai toujours soutenu l’idée que les anarchistes devaient se préparer et assumer le fait qu’à n’importe quel moment peut arriver le jour de passer en prison et, selon moi, il s’agit de simple logique puisque si l’on veut détruire l’Etat, celui-ci essayera de faire en sorte de te faire enfermer pour t’annuler, te paralyser et te détruire. Mais malgré tout cela, ils n’y parviendront pas. Cependant, si ça ne t’arrive jamais, pour telle ou telle raison, ça vaut mieux pour tout le monde.

Je voudrais dire que je suis dans une bonne forme physique et mentale. Je continue de penser comme avant d’entrer et, si cela était possible, je me sens plus ferme dans mes idées, la tête bien haute et fier de ce que nous sommes. Je suis comme je me comporte et me relationne dans la théorie et la praxis, et toujors avec autocritique, afin de pouvoir continuer de grandir, car nous ne cessons jamais d’apprendre. Et avec ce que je viens d’exprimer, je ne me sens ni meilleur ni pire que personne

Je veux transmettre force et courage aux compagnons, compagnonnes et affinités et vous dire avec toute la force et toute la rage que j’ai que la lutte est le seul chemin. A travers ces coups, la répression cherche à ce que le milieu anarchiste et affinités prenne peur et se paralyse et s’en tienne à ne faire qu’un travail d’assistance de ceux qui ont été pris. Ne permettez pas que cela se produise et restez fermes dans vos projets, et ne doutez pas de continuer à dire ce que vous êtes et ce que vous pensez.

Jusqu’à parvenir à la véritable libération totale ! Que la solidarité ne soit pas que parole écrite !

MORT A L’ETAT ET VIVE L’ANARCHIE !

Du Centre Pénitentiaire de Soto del Real, printemps 2015

envoyé initialement en espagnol par Contramadriz | italien

Pologne/Partout : Journées anti-FRONTEX du 19 au 22 mai 2015

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Cliquer sur l’image pour lire et diffuser l’appel dans plusieurs langues.

Depuis plusieurs années, des journées anti-Frontex sont organisées à Varsovie; il est temps de leur donner un nouveau souffle et de renforcer d’autres voix de protestations. Ainsi, ensemble, nous, migrants et soutiens, vous invitons pour les journées anti-FRONTEX qui auront lieu à Varsovie du 19 au 22 mai 2015. Nous vous attendons pour des réunions, projections, manifestations et le festival associé, ‘Activist Days Off’.

Nous invitons les groupes qui le souhaitent à participer activement à l’organisation de l’évènement. Nous sommes un petit collectif de Varsovie, au sein duquel nous voulons travailler avec vous pour déconstruire nos privilèges et démolir les frontières qui nous sont imposées. Alors que les cercles de migrants en Europe s’unissent pour résister et que la répression se renforce, nous ne pouvons pas rester passifs. Unissons nous contre le fascisme étatique institutionnel – au nom d’une solidarité transnationale réelle et mise en pratique !

Venez à Varsovie, 19- 22 Mai! Créons un front commun fort face à Frontex !

Journées anti-FRONTEX partout !

Pour celles et ceux qui ne peuvent pas venir à Varsovie entre le 19 et le 22 mai, nous proposons des journées décentralisées contre FRONTEX ! Faisons-nous entendre et voir partout lors de ces journées ! Vous savez mieux que quiconque ce qui est le plus utile dans votre contexte local et où ça fait le plus mal !

A bas les frontières ! Vive la solidarité active !

Pour plus d’informations, allez jeter un oeil sur : migracja.noblogs.org
Contact : antyfrontex@riseup.net

en anglais

Karlsruhe, Allemagne : Attaque d’un poste de police en solidarité avec les antifascistes

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Dans la nuit de dimanche à lundi 4 mai 2015, nous avons rendu visite au commissariat de police et laissé de la peinture et des slogans.

Depuis deux mois, 1000 flics enragés se battent lors de la marche néo-nazie de Pegida à travers Karlsruhe. Les flics utilisent tous les moyens pour dégager la rue aux fascistes. Plusieurs antifascistes ont fini à l’hôpital, d’innombrables personnes ont été blessées par les gaz lacrymo, des coups de pied et coups de poing, les blocages ont été attaqués et expulsés avec une énorme violence. Même les retraités et les enfants ont été touchés à plusieurs reprises. En outre, plus de 50 procédures d’enquête ont été engagées contre les antifascistes.

Quand la ville et les flics pensent devoir faire champ libre aux nazis en toutes circonstances, alors le prix à payer augmentera.

N’endurons plus cela ! Chassons Pegida hors de la ville le 12 mai prochain !

en italien

Melbourne, Australie : Graffiti & tracts pour les compagnon-ne-s au Chili

Liberté et solidarité avec les prisonnier-e-s Chilien-ne-s en grève de la faim Nataly Casanova, Juan Flores et Guillermo Duran
Victoire pour les anarchistes en grève de la faim au Chili

11 mai 2015 : Action de graffiti et de tracts dans les faubourgs de Melbourne pour les compagnon-ne-s anarchistes endurant la répression dans les donjons de l’Etat chilien. Des slogans ont été peints pour Nataly, Juan et Guillermo – en grève de la faim depuis le 13-14 avril – et pour Tamara Sol Vergara et Natalia Tato Collado. Des tracts ont été collés à propos du cas de Tamara Sol Vergara et la grève de la faim de Nataly, Juan et Guillermo.

Cellule de Tag et Propagande Subversive

espagnol | grec | italien

Publication : Petite histoire de la George Jackson Brigade

L’histoire de la George Jackson Brigade, groupe armé révolutionnaire et anti-autoritaire, est une histoire belle et sulfureuse, un récit de courage et de détermination méconnu et passionnant. Mais il ne serait pas intéressant d’en livrer un tableau hagiographique parfait, qui sonnerait bien faux. Dans cette Petite histoire de la George Jackson Brigade, nous explorerons l’histoire de ce groupe armé qui a opéré dans la région de Seattle au milieu des années 70, contre le système carcéral d’abord, mais aussi contre le capitalisme et la domination en général. Nous en profiterons également, à travers les parcours atypiques de ses membres, pour explorer quelques expériences rares de gangs de prisonniers homosexuels et transgenres, composés d’anarchistes et autres rebelles contre le sexisme, l’homophobie, les pratiques et la culture du viol et de l’esclavage sexuel dans le milieu carcéral, ainsi que contre toutes les prisons.

84 pages – format 11,8 cm x 17,5 cm
4€ (3€ à partir de 5 ex.).
Frais de port : 2€ pour un ex. + 1€ par ex. supplémentaire

Plus d’informations sur le site de Ravage Editions

Saint-Affrique : Programme du mois de mai de l’Amassada

cropped-Amassada-Cool11Samedi dernier, Robert Citton est venu nous expliquer les détails de la zone industrielle de l’électricité que RTE a commencé à installer dans notre région. Nous publierons son intervention prochainement sur le site. Dans le cadre de ce cycle de discussions, nous vous proposons un nouvel exposé ce samedi 9 mai à partir de 14h30, toujours a l’Amassada. Cette fois-ci il sera question de déconstruire la « transition énergétique », de démonter ses rouages et ses dispositifs afin de mieux comprendre ce qui se cache sous cette expression.

AGENDA du mois de MAI:

Les travaux reprennent !!!
Vous pouvez, à partir de ce samedi, ramener du matériel, des outils et vos idées pour l’aménagement extérieur de l’Amassada.

Samedi 9 mai :
10h00 : Stand de crêpes place de la Mairie sur le marché de Saint-Affrique.
14h30 : Seconde partie du cycle de formation populaire : « déconstruire la transition énergétique ». 16h30 : Préparation de la fête du vent.

Samedi 16 mai :
14h00 : GRANDE ASSEMBLÉE à l’Amassada : suite de la lutte cet été, fête du vent, autres événements en France…

Vendredi 22 mai :
Hacène Belmessous présente son livre « Le grand pari du séparatisme social » au bar Lieu-dit à Saint-Affrique. Dans son ouvrage, il pose la question de la lutte contre l’aménagement du territoire, en s’appuyant sur des références comme les ZAD ou le Larzac.

Mercredi 27 mai :
Nous vous invitons toutes et tous à la construction d’un bar, d’un barbecue et d’un four à pizza suivi d’un apéritif, d’un repas et d’un concert (plus d’infos bientôt).

Samedi 30 et dimanche 31 mai :
L’Amassada sera présente à la Salvetat-sur-Agout (34) pour les secondes rencontres sur l’autonomie énergétique.

douze.noblogs.org

Italie : Notes en marge de la manifestation No Expo du 1er mai à Milan

L’un des rédacteurs du projet éditorial de Crocenera, Lello Valitutti, s’est retrouvé isolé du reste des compagnon-ne-s sur la fin de la manifestation No Expo du 1er mai en queue de manifestation. Lello estime important de faire savoir qu’à cette occasion, deux flics en civil se sont approchés de lui, l’ont frappé à la tête et proféré des menaces de mort (… “On sait qui tu es”, “on viendra te chercher chez toi”, “on te fera sauter le cerveau”, etc, etc…) et ont invité les policiers en uniforme présents à l’arrêter… ce qui n’est pas arrivé, car Lello se déplace sur un encombrant fauteuil roulan électrique, chose qui, comme on peut l’imaginer, en plus des difficultés logistiques pour effectuer une telle arrestation, provoquerait aussi quelques dégâts à l’image des défenseurs zélés de l’ordre.

Lello, au cours de ses innombrables années de lutte anarchiste, ne s’est jamais fait intimider par des provocations et malversations (à partir du lointain 1969 à Milan, dans les grèves de la faim et les incarcérations subies en Italie pour sa participation à Azione Rivoluzionaria, sans compter d’innombrables interpellations et arrestations dans des expériences de lutte en Amérique Latine), et ce ne seront pas deux gardes en civil qui l’arrêteront maintenant.

Loin d’un quelconque victimisme, il nous semble toutefois important de faire circuler ces nouvelles et nous invitons celles et ceux qui en ont connaissance, ou de choses similaires, de nous les envoyer ou, en tout cas, de les faire circuler… avec des photos… Parce qu’il est préférable de mémoriser tout de suite les visages de ces merdes.

Croce Nera Anarchica, 3 mai 2015

crocenera.org
croceneranarchica@autistici.org

en espagnol

Milan : Un peu de possible, ou nous suffoquerons

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Milan, manifestation no-expo du 1er mai 2015

Bienvenus dans le désert du réel… ou plutôt, bienvenus dans la désertique réalité que nous vivons chaque jour. Autour de l’Europe il y a quelques temps, et hier à Milan, nous vous avons fait goûter un peu de la dévastation avec laquelle la plus grande partie d’entre nous est contrainte de vivre chaque jour. Nous vous avons fait voir un peu de cette rage que beaucoup d’entre vous couvez probablement aussi sous la couverture d’une vie de misère. Nous vous avons claqué en pleine gueule cette guerre dans laquelle nous sommes engagés chaque jour dans nos quartiers et dans les villes dans lesquelles nous vivons. Cette guerre que vous vous obstinez à ne pas vouloir voir, cette guerre cachée sous les voiles médiatiques de la paix occidentale, uniquement menacée, selon ce qu’on nous dit, par les cataclysmes et les soit-disant terrorismes…

Et nous entendrons de nouveau le choeur de l’indignation civique : la violence des antagonistes, la folie aveugle des dévastateurs. Mais pouvez-vous vraiment être abrutis à ce point ? Arrêtez-vous une seconde, et essayez de regarder avec plus d’attention tout ce que la presse et la télévision ont produit ces jours-ci… puis descendez dans la rue, et confrontez-le à ce que voient vos yeux, ce qu’entendent vos oreilles et ce que vous disent vos tripes, avec la peur que vous avez de tout perdre, avec cette envie de faire vos affaires qui vous guide parce que vous vous sentez réduits à l’impuissance et que vous pensez que quoi que vous fassiez, tout restera comme avant. Essayez de vous mettre en jeu et à l’écoute, et peut-être réussirez-vous à comprendre…

Vous réussirez à comprendre que vous vivez véritablement une vie de merde. Et que vous dites très souvent qu’il n’y a rien à faire. Mais il n’y a que les cadavres qui parlent comme ça. Et peut-être, vu qu’il n’y a que de la mort autour de vous, que vous parlez vraiment comme des vieux sur le point de mourir. Et c’est le pays de merde dans lequel vous vivez, un pays de vieux. Vieux dans l’esprit, vieux dans les os. Par ici, les “jeunes politisés” sont plus vieux que les vieux, et la politique est la plus vieille habitude de toujours. Voilà pourquoi nous ne nous étonnerons pas en entendant, une fois de plus, les litanies du “mouvement” : on dira que des journées comme celle-ci peuvent le diviser, le “mouvement”, que les émeutes comme fin en soi ne sont pas valorisables sur un plan politique, et que les objectifs frappés étaient hasardeux et que “je comprends pour la banque, mais il ne fallait pas toucher les voitures”… Ceux qui utilisent ces arguments comme critique devraient peut-être commencer à vraiment se demander ce que signifient des journées comme celles-ci.

Commençons par le “mouvement”… cette chose étrange qui relie l’impolitique du peuple avec le politique de l’Etat. Cette maladie très italienne qui saborde souvent et a sabordé la poussée révolutionnaire. Et nous réentendrons peut-être aussi ses théoriciens s’aventurer dans de complexes analyses politiques, parler de 1977, de l’autonomie, diffuse, ouvrière et conneries diverses et variées. Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi la fille de l’un des pires partis communistes d’Europe a pu échouer aussi misérablement ? Pourquoi la grande poussée révolutionnaire des années 1970 s’est fragmentée en tant de sigles et de sous-sigles, nous laissant en héritage autant de théories et trop de résignation ? Voilà, cette “internationale” de compagnons et compagnonnes qui luttent au quotidien sur les territoires, qui se rencontrent ici et là en Europe et sur les barricades, veut justement se débarrasser de tout ce marasme politique. Et nous espérons donc que la journée de Milan fasse également taire toutes ces embrouilles qui, tant qu’elles restent sur des questions de principe et qu’elles ne se mesurent pas à la lutte dans la rue, à la respiration du compagnon et de la compagnonne qui est à tes côtés et prend des risques avec toi, font le jeu de tous ces politiquards qui se cachent plus ou moins derrière leurs identités préfabriquées.

Et ainsi, tous ceux qui étaient dehors à Milan, déterminés à embellir un environnement urbain dégradé et prêts à affronter la police (qu’ils soient autonomes ou anarchistes) devraient avoir compris d’être en ce moment la seule force réelle, radicale et de rupture dans ce pays de fascistes, de balances, de délateurs et de démocrates-chrétiens. Et nous ne parlons pas des aires, qui resteront toujours séparées, mais des compagnons et des compagnonnes qui, pour l’énième fois, se sont retrouvés ensemble dans les rues. Et les relations, qui sont tout dans cette “internationale”, condensent des années et des années de luttes communes. Des luttes dans lesquelles c’est la vie qui est mise en jeu, des luttes qui combattent ce capitalisme qui a dévasté et pillé la planète et ses habitants humains et non-humains.

Et donc, ce qui est arrivé hier à Milan était vraiment la seule option possible. Face aux courbettes des habituelles figures connues, face à la peur des habituels petits groupes et face à la retentissante et évidente arnaque que représente l’Expo, il ne pouvait en être autrement. Au contraire, cela ne pouvait pas ne pas être fait. Il serait malhonnête de dire qu’il ne nous plait pas de sévir contre un monde de verre et d’acier, mais cette fois, l’occasion requérait véritablement un beau déchaînement destructif. Et à ceux qui chercheront à donner une signification politique à la manifestation, nous répondrons par un ricanement. En vérité, des journées comme celle-ci ne peuvent être capitalisées politiquement, elles n’expriment pas la rage des précaires ou de la plèbe (ou de quelque façon qu’on souhaite l’appeler), elles n’exhibent aucune puissance, elles ne produisent pas et ne viennent pas d’un sujet politique précis. Pour nous, des journées comme celles-ci expriment seulement un possible, elles sont, pour celles et ceux qui mènent tous les jours et sous diverses formes une guerre souterraine contre le capitalisme, une bouchée d’air frais.

Et à ceux qui viendront nous parler des raisons de la protestation contre l’Expo, nous ne disons qu’une seule chose : en ce qui nous concerne, l’Expo, nous n’en avons pas grand chose à foutre, pour ne pas dire rien. Nous devrions vraiment nous intéresser à une fanfaronnade aussi énorme ? Une exposition universelle de rien, qui parle de faim dans le monde, de capitalisme vert au visage humain ? Le cortège No Expo était une occasion, il y en aura une autre demain. Mais seulement si nous savons ou que nous tentons de réessayer le tour de magie. Parce que c’est vrai, même avec toute l’organisation du monde, il y a trop de variantes impossibles à prévoir et ce n’est qu’ensemble, tous et toutes ensemble, que l’on peut tenter, à chaque fois, l’impossible. Cette alchimie magique de courage, de détermination et, pourquoi pas, d’inconscience qui nous fait nous sentir en vie. A Milan, exactement comme on pouvait le lire sur les murs de Rome le 15 octobre 2011, “nous avons vécu”.

Et ainsi, Milan est égale à Francfort, à la vallée de Susa ou à la ZAD, ses rues sont celles de Barcelone comme celles d’Athènes ou d’Istanbul. Et les riot anglaises, de Baltimore, de Stockholm, de la méditerranée résonnent comme les mélodies d’une même musique. Une musique qui dit sans détours que vous nous avez fait chier. Que nous n’arrêterons pas de déranger vos rêves pleins de cauchemars, de saboter vos misérables vies pleines de sécurités on ne peut plus fragiles, de renverser vos peurs de citoyen actif. Nous sommes nombreux et nombreuses, et il est peut-être temps de commencer à comprendre de quel côté être.

Et peu de choses en ce monde nous font autant rire que la scène de tous ces citoyens milanais qui descendent dans la rue pour nettoyer, ou comme cette fille qui se fait un selfie devant une voiture brûlée… mais chaque époque a son ridicule, et voilà le nôtre…

Au final, vous avez voulu faire votre fête ? Votre belle inauguration ? Et bien… nous aussi.
Face à tous ceux qui se remplissent la bouche de démocratie, d’infiltrés et de violence. Et il ne sert ici à rien de rentrer dans le détail. Vous croyez encore qu’il y a des infiltrés ? Vous croyez encore qu’il peut suffire à ce monde d’être simplement réparé ? La démocratie, c’est ça, et tôt ou tard vous y suffoquerez.
Et ceux qui croient qu’il en existe une meilleure sont d’encore plus grands rêveurs que ceux qui préfèrent l’insurrection.

On se verra sur les prochaines barricades…
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en espagnol

Sud de l’Italie : Un tract distribué début avril

[13 avril]

Un révolutionnaire sincère ressent le besoin de traduire ses actions en actes. Attaquer l’Etat, en détruire les appareils, railler ses gardes et ses défenseurs est la praxis quotidienne de quiconque porte la liberté dans son coeur et hait profondément l’oppression.

Depuis qu’ils existent, sous quelque forme que ce soit, les tuteurs de l’ordre constitué se sont toujours dévoués à répondre (ou à prévenir) et réprimer par la force et la férocité tout expression de rébellion ou d’attaque contre cet existant morose.
Il arrive donc que des expressions de révolte comme celles de Gênes et de Rome, l’attaque de ceux qui développent le nucléaire, l’attaque d’une banque ou n’importe quel symbole et émanation du capitalisme qui nous enchaîne, peuvent, ou malheureusement sont, sanctionnées par la prison.
Il arrive que la rédaction et la distribution d’un tract soient l’objet de l’attention des chiens de garde en uniforme qui, reniflant l’odeur de la rébellion, aboieront effrayés par un parfum trop fort pour leurs narines habituée à la puanteur de merde de leurs maîtres.
Il arrive que celles et ceux qui positionnent en défense de la terre contre les logiques du profit et de la militarisation qui dévastent les territoires par des monstruosités aux noms divers, trains à grande vitesse, MUOS, pelleteuses, TAP et mille autres encore, sabotent les lignes ferroviaires du pays, découpent les grilles et attaquent les chantiers en se riant de l’Etat.

Cependant, les éclats de rire n’arrivent pas qu’à nos oreilles, nous réchauffant au moins un peu le coeur :ils arrivent aussi à celles des sales défenseurs de la normalité et de la tristesse que l’on prodigue de mille façons pour limiter notre liberté. Il est arrivé, donc, que les compagnons qui ont attaqué les projets de grande vitesse ont été arrêtés, que ceux qui ont essayé de stopper l’absurde monstruosité du MUOS ont été éloignés des lieux afin qu’ils ne puissent plus s’en prendre à cette répugnante structure, ou que tous ceux qui ont osé se rebeller contre cet existant, tous ceux qui l’ont attaqué, ont été l’objet de l’attention de l’Etat qui ne manque pas de faire sentir sa présence à travers des restrictions de liberté variées, qui se concrétisent en obligations d’aller signer ou de fantomatique associations de délinquants, des interdictions de territoire ou d’interminables périodes d’incarcération préventie pour trancher les ailes des révolutionnaires.

Par chance, pourtant, les coeurs des révolutionnaires sincères brûlent d’une flamme trop forte pour être éteinte par le terrible vent de la répression. Au fond, celles et ceux qui sentent que se rebeller contre ce monde et en rêvent un autre, différent, où nous vivrions libres en admirant la beauté, savent déjà devoir rencontrer la terrible résistance de ceux qui aiment l’ordre, et qu’il faudra affronter : la survie de l’un implique inévitablement l’annihilation de l’autre.
Que les coeurs chauds des révolutionnaires sincères fassent fondre la morsure gelée de l’Etat.

Pour la Liberté, pour l’Anarchie.

Quelques anarchistes

Santiago : Le siège des Jeunesses Communistes repeint en solidarité avec Juan, Nataly, Guillermo et Enrique

Le matin du 3 mai, nous avons fait plaisir aux Jeunesses Communistes en ravalant la façade de leur siège, situé au 9059 rue San Pablo, à Pudahuel, avec de la peinture et en faisant disparaître quelques vitres à coups de pierres.

Ces ordures, qui ont largement recherché la conciliation démocratique en frayant avec le pouvoir et son appareil policier, se sont dédié-e-s via la presse à menacer les anarchistes par des demandes légalistes lorsqu’ont eu lieu les affrontements d’il y a un an. Il semble que certain-e-s aient oublié ce qu’il s’est passé, mais pour notre part le temps qui a couru n’a rien changé, et cette attaque est le reflet ficèle de cela, et nous irons plus loin…

Nous avons revendiqué cette action avec des tracts en solidarité avec les compagnon-ne-s Juan Flores, Nataly Casanova et Guillermo Durán (en grève de la faim depuis 20 jours) et avec Enrique Guzmán, qui se sont toujours déclaré-e-s contre toute forme de pouvoir et d’autorité.
Sachez que nous suivons votre situation et que nous n’aurons pas de repos jusqu’à ce que le pouvoir cesse son harcèlement.

Il n’y a de temps ni pour les excuses, ni pour les pauses.

Solidarité en offensive avec les prisonnier-e-s en grève de la faim.

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(photos des affrontements du 1er mai 2014)

grec | italien

Chili : Chronique de la manifestation anticarcérale du 17 avril à Santiago

Face à la société carcérale : ni silence, ni oubli, seulement la lutte ! / Jusqu’à l’ouverture de la dernière des cages / Coordination anticarcérale La Fuga
Sol de nouveau dans les rues ! / Tamara Sol : nous te voulons libre et dans la rue
Sans douter ni baisser la tête, que le conflit soit l’existence

Quelques compagnon-ne-s révolutionnaires enfermé-e-s dans les prisons du pouvoir ont lancé ensemble un communiqué/appel, dans lequel il est clairement dit de laisser voler l’imagination et d’agir de la façon qu’il nous plaît, dans une perspective de confrontation claire contre toute forme d’autorité entre le 10 et le 20 avril.

Diverses initiatives ont été organisées dans cette région : propagande, activités et action, et l’un des principaux rendez-vous était, selon nous, la manifestation appelée par la Coordination Anticarcérale La Fuga, qui a fait un appel ouvert à une marche en plein centre de Santiago pour le 17 avril, jour lors duquel se commémore le « Jour international du/de la prisonnier-e politique », en plus plus de répondre à l’appel à la mobilisation réalisé par les prisonnier-e-s subversif-ve-s.

La manifestation était programmée à 19 heures. Les compagnon-ne-s arrivent petit à petit au point de rendez-vous, au croisement de Ahumada et Alameda, et autour de 19h30 les compagnon-ne-s de la coordination lisent un texte pour donner le ton initial de la marche : des cris et de nombreux tracts lancés brisaient le quotidien de la citoyenneté et de la police, qui s’en tenait à regarder de loin.

Nous étions plus de 150 personnes, groupes organisés, collectifs et individualités criant pour les compagnon-ne-s en prison. Beaucoup ont commencé à taguer des slogans sur le parcours de la manifestation, des compagnon-ne-s collaient des autocollants dans tous les sens, des centaines et des centaines de tracts ont été lancés dans les rues et les supermarchés, dérangeant les sales gardes et citoyen-ne-s qui profitent de leur misère dans ces centres de la consommation.

Beaucoup portaient des banderoles qui se référaient aux compagnon-ne-s en prison et en grève de la faim, d’autres avec des messages de confrontation contre l’État/Capital.

Le point final était sur la Plaza de Armas, et on a commencé à y lire différents communiqués de compagnon-ne-s révolutionnaires, qui ont contribué à la journée à travers des textes d’histoires et de totale dignité combattante. On a continué à crier des slogans pour chaque compagnon-ne en prison et en souvenir des 81 personnes assassinées dans la prison de San Miguel, il y a déjà 5 ans. Différent-e-s compagnon-ne-s de diverses tendances idéologiques ont contribué avec des prises de parole, qui se retrouvaient toutes dans la lutte contre la prison.

Après plusieurs minutes, la marche a commencé à se rendre vers le point de rendez-vous (Ahumada / Alameda), des cris pleins de mémoire ont envahi chaque espace et on a ramené dans la rue Claudia, Jhonny, Maury, Angry… nos compagnon-ne-s renaissent dans chaque action contre le pouvoir. Les âmes commençaient déjà à s’exalter, des anonymes lançaient des bombes sonores sur le parcours de la marche, ce qui provoquait une ambiance tendue et euphorique.

En arrivant au croisement d’Ahumada et Alameda, la police était déjà préparée à défendre toute avancée des compagnon-ne-s. Celles et ceux qui avaient convoqué ont remercié l’assistance et il a été mis fin à ce moment de rencontre, de propagande, d’agitation et de mémoire. La police a cru que l’événement était terminé… Mais non, autour de 22 heures, un grand nombre d’anonymes se sont réuni-e-s à une intersection d’Alameda et ont coupé tout le trafic de véhicules avec des barricades et des banderoles, accompagnées de cris pour la libération de nos compagnon-ne-s en prison et en mémoire de nos mort-e-s au combat.

Force et solidarité avec les prisonnier-e-s en grève de la faim !!
Face à la société carcérale, ni silence ni oubli, seulement la lutte !!

Des anarchistes.
Avril 2015.

en grec

Besançon : Le deuxième numéro de “Séditions” vient de sortir

Cliquez sur l’image pour télécharger le pdf.

Le deuxième numéro de ‘Séditions’ vient de paraître, exceptionnellement sous forme d’un huit pages. Il est disponible à prix libre à la librairie l’Autodidacte et à la SPAM (place Marulaz), au bar ‘Ze Muzic All’ (rue Rivotte) et lors de distributions spontanées dans la rue.

Voici une rapide présentation des thèmes qui y seront abordés:

– Le seul terroriste, c’est l’Etat (aperçu des dernières lois anti-terroristes adoptées en France)
– Les « 408 », en guerre contre le pouvoir et ses outils de contrôle
– Besançon: une ville sous occupation policière et militaire
– Quand « prévention » rime avec gentrification
– « Bien Urbain » ou l’art de la gentrification
– Opérations répressives en Espagne (Pandora et Pinata): affiche en solidarité avec les compagnon-nes anarchistes séquestré.e.s et arrêté.e.s

Si vous souhaitez le recevoir chez vous, n’hésitez pas à écrire à l’adresse seditions@riseup.net

Chili : Attaque incendiaire contre le chantier de construction du métro de Santiago

les petites actions contre le système ne sont pas seulement importantes dans la mesure où elles contribuent à la destruction du système, mais aussi dans la mesure où elles contribuent à la formation d’individus libres, préparé-e-s, conscient-e-s de leurs capacités et de leurs limites, vaillant-e-s et capables de lutter pour ce à quoi ils et elles aspirent” (Antitechnologie 2009)

Nous nous attribuons l’attentat incendiaire contre le chantier de construction de la future ligne 6 du métro de Santiago, le 7 avril : nous avons attaqué ce représentant du progrès technologico-social avec un engin incendiaire à activation chimique.

Les néfastes conséquences de l’expansion techno-industrielle ne seront pas tolérées sans une réponse nécessaire, nous nous rendons alertes dans vos boutiques, supermarchés, zones d’expansion urbaine, dégradation de la nature sauvage dans ses formes les plus étendues. Nous avons attaqué, nous attaquerons dans les campagnes et dans vos villes, nous défendrons à griffes et à dents ce qui reste à défendre, ainsi que nous-mêmes.

Nous envoyons un chaleureux salut à Natalia et Javier.
Force aux compagnon-ne-s Juan Nataly et Guillermo en grève de la faim.

Contre la civilisation ! Pour la défense de tout ce que nous avons perdu !

Groupe Kapibara FAI-FRI

portugais | anglais | grec | italien

Paris : Tous innocents, tous martyrs ?

Télécharger la brochure au format pdf

Les anarchistes, des idéalistes inoffensifs ? C’est l’image qu’en donnent certains (dont des anarchistes) à travers une réécriture de l’histoire qu’ils ponctuent de mythes et de figures de martyrs, innocentés comme des martyrs chrétiens. Mais tout cela ne peut se faire qu’au prix de la dissimulation, entre autres, de certains
aspects de la vie et de la pensée de ces mêmes compagnons, et donc la trahison de leurs idées. Dépeindre les cinq compagnons exécutés suite aux événements d’Haymarket à Chicago ou Sacco et Vanzetti comme de simples idéalistes, doux rêveurs inoffensifs, presque pacifistes ou syndicalistes, est une insulte à leur mémoire et à leurs vies passées à combattre le pouvoir avec les idées, mais aussi avec les armes. Dans ce petit recueil réalisé à l’occasion d’une discussion à Paris, tentative est faite de réhabiliter leur mémoire, loin de toute « innocence » ou « culpabilité » que nous laissons aux juges et historiens, et plus proche de nos perspectives révolutionnaires ou insurrectionnelles, que ces compagnons revendiquaient tous.

Cette brochure est éditée en collaboration avec la bibliothèque anarchiste La Discordia, à l’occasion d’une discussion le mercredi 20 mai 2015 à Paris.

Source : Ravage Editions

Brochure : Contre la guerre, contre la paix

Télécharger le document 8 pages au format PDF

Eléments de lutte insurrectionnelle contre le militarisme et la répression :

1. Guerre et paix

2. Restructuration, révoltes et guerre

3. Le projet répressif : massacre, militarisation et enfermement

4. L’usine de la répression

5. Contours d’une projectualité anarchiste contre la guerre et contre la répression

Printemps 2015

Paris : Inauguration de la Discordia – Bibliothèque anarchiste

Présentations :

La discorde est une forme profonde de désaccord, un dissentiment violent qui oppose des personnes entre elles et les dresse les unes contre les autres. Ce que nous souhaitons encourager, c’est qu’elle les oppose plutôt à ce vieux-monde et à ses défenseurs, comme cela se manifeste déjà, ça et là, par de nombreux actes de révolte et d’insoumission. Il n’est pas question pour nous de jeter de l’eau sur les braises de ces révoltes, mais au contraire de jeter, comme la déesse Discordia, la pomme de discorde au milieu de cette société où les rapports marchands et répressifs semblent avoir pris le dessus sur l’entraide, la solidarité et la recherche d’une vie que l’on aimerait vivre. Aussi contre cette résignation diffuse et la recherche du consensus à tout prix –même au prix de l’apathie.

Hors de tous dogmes, et avec une perspective anarchiste, La Discordia est une bibliothèque qui entend nourrir un projet révolutionnaire par certains de ses aspects fondamentaux : la lecture, le débat, la théorie, l’écriture, le papier, la discussion. Un lieu où se retrouver pour partager des informations sur l’actualité du mouvement révolutionnaire et anti-autoritaire à travers le monde, pour confronter des idées, en découvrir, en creuser ; un lieu où la discussion n’est pas forcement synonyme de consensus, et n’est pas réservée à des spécialistes. C’est aussi un lieu physique pour sortir du tout virtuel, avec des débats de vive voix, en face à face et dans le partage. C’est des livres, journaux, tracts, brochures, affiches et autres documents, des archives d’aujourd’hui et d’hier pour contribuer à la transmission de l’histoire des luttes individuelles comme collectives. Tout ce qui pourra favoriser le développement des idées, en rupture avec l’État, la politique et le Capitalisme. Si Discordia a causé par son geste provocateur la Guerre de Troie, nous souhaitons par le notre modestement contribuer à la guerre contre toute autorité, en ajoutant du carburant pour sa pensée.

La Discordia est une bibliothèque autonome (et déficitaire), qui dépend aussi de votre soutien et de votre participation. Installée dans le Nord-Est de Paris, il s’agit de rendre plus visible et accessible une présence anarchiste encore discrète mais continue dans ces quartiers depuis plusieurs années.

N’hésitez pas à consulter le programme et le catalogue, et surtout à y passer pour emprunter des livres, travailler au calme sur des archives, y découvrir de nouveaux textes et brochures, fouiller la distro, déposer des publications, discuter, proposer quelque chose ou simplement passer quelques heures en dehors de la résignation généralisée.

Des livres, pas des flics !

ladiscordia(at)riseup.net
ladiscordia.noblogs.org

Athènes : Action anti-raciste anti-patriote à Pláka

reçu en français, anglais, grec et portugais

Le lundi 20 avril, tôt le matin, nous sommes allés dans le quartier de Pláka pour recouvrir une frise murale ecoeurante de dessins et slogans nationalistes et racistes faits par un prétendu artiste se faisant appeler Tom et qui utilise ce mur de la rue Sotiros depuis déjà quelques années. Cette frise merdique, qui transmettait entre autres choses, des messages prétendant que les gens venant d´Afrique étaient porteurs de maladie, était là depuis au moins trois mois, nous avons donc pensé faire quelque chose pour y réagir. On a jeté de la peinture, et on a couvert le mur des messages qui suivent ainsi que de symboles anarcho-féministes:

Ni patrie, ni patron : autogestion (en portugais)

Pas de frontières, pas de maîtres (en anglais)

Merde à la patrie (en grec)

Rayons les fachos de la carte (en français)

Les vies noires comptent (en anglais)

PS: Le lendemain de l´action le mur a été recouvert en bleu. En cas de réapparition de messages racistes, d’autres actions suivront.
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en espagnol

Grèce : Les anarchistes du Réseau des Combattants Prisonniers mettent fin à leur grève de la fin

A travers un communiqué émis la nuit du 18 avril 2015, les compagnons Antonis Stamboulos, Giorgos Karagiannidis, Fivos Harisis, Argyris Ntalios, Grigoris Sarafoudis, Andreas-Dimitris Bourzoukos, Dimitris Politis et Yannis Michailidis, membres du Réseau des Combattants Prisonniers (DAK), ont annoncé la fin de leur grève de la faim, considérant qu’une bonne partie de leurs revendications avaient été partiellement accomplies après le vote du nouveau projet de loi au parlement :

– Le cadre législatif qui détermine le fonctionnement des prisons de type C a été retiré.

– Abolition de la condition aggravante d’action réalisée avec les caractéristiques faciales couvertes (« loi de la cagoule ») pour les cas d’arrestations lors des manifestations, mais elle est maintenue en cas de braquage (bien que la peine minimale qui s’ajoute à celle pour braquage, si on a les caractéristiques faciales couvertes, chute de 10 à 5 ans).

– Présence d’un expert indépendant dès la première phase de prélèvement du matériel génétique (mais la prise violente d’ADN conserve cependant son caractère obligatoire).

– Les prisonnier-e-s qui ont passé 10 ans en prison et dont le degré de handicap dépasse les 80% pourront être sortis de prison pour accomplir le reste de leur condamnation en assignation à résidence en portant un bracelet électronique, ce qui ouvre la voie à la libération de Savvas Xiros (dont le degré de handicap a atteint 98%).

FORCE ET RECUPERATION RAPIDE AUX COMPAGNONS DU RESEAU DES COMBATTANTS PRISONNIERS

espagnol | anglais | italien

Chili : Déclaration d’attaque d’un commissariat à Iquique

iquique

La violence se présente à nous comme une réponse à la soumission que voudraient voir les autorités, leur répression constante et leur aliénation avec les puissants nous fait agir avec les armes que nous avons à notre portée. Les Carabineros du Chili représentent le gardien de l’ordre autoritaire (aujourd’hui nommé démocratie) voulu par l’État dont Michelle Bachelet et ses séides (dont la classe patronale et la droite de parti) sont aux commandes. L’établissement de cet ordre n’implique pas le bien-être de chacune des individualités ni le développement de leurs habilités, mais s’établi pour le bénéfice de la classe privilégiée et sa morale hiérarchique.

La lutte contre l’autorité, et avec elle la soumission, l’injustice, la pauvreté, l’ignorance et la ségrégation, surpasse les méthodes légales de solution de conflit. Ce n’est pas par la voie légale que nous pouvons prétendre nous libérer de l’esclavage, puisque ce sont les mêmes qui l’établissent. Il n’est pas difficile de voir jour après jour les franges les plus dépossédées de richesses de la société entrer dans les centres pénitentiaires avec les sanctions des tribunaux, tandis que les riches dorment dans leurs grandes chambres et mangent leurs banquets, gaspillant l’argent obtenu grâce au vol du travail des autres.

La Réalité nous place dans une situation d’affrontement contre l’État, la loi, la police, le capitalisme, le patriarcat et tout ce qui concerne consciemment les intérêts des dominateurs. Nous n’ignorons pas l’aliénation des membres de la police, qui appartiennent en général aux classes opprimées, au passé pauvre et au présent semblable, mais nous ne pouvons pas ne pas reconnaître leur tâche au service de l’exploitation. Ce sont des années d’histoire répressive, qu’ils portent dans leur ADN, dont les victimes sont innombrables : ils ont toujours été chargés de freiner les processus révolutionnaires et ont assassiné au nom des banques, de la dictature, des grands patrons, au nom de Luksic, d’Angelini, de Pañailillo, de la démocratie et de la classe politique internationale.

C’est pour tout cela que cet acte de violence cherche à symboliser le feu ardent contre l’ennemi, c’est un appel à l’agitation permanente, qui valide tout acte de violence cherchant à briser les chaînes de l’oppression, et un acte de solidarité avec les combattant-e-s tombé-e-s, mort-e-s, et celles et ceux qui sont séquestré-e-s dans les centres d’extermination étatiques.

Solidarité active avec Nataly Casanova, Juan Flores Riquelme, Marcelo Villarroel, Freddy Fuentevilla, Juan Aliste, Mónica Caballero, Tamara Sol Farías, Francisco Solar.

Nous serons comme Baratas, une plaie qui s’étend avec la chaleur du feu et que même la bombe atomique n’éteindra pas…

PARCE QUE NOUS NE NOUS REPOSONS PAS DANS LES GRIFFES DU KAPITAL, NOUS L’ATTAQUONS PAR TOUTES LES FORMES DE LUTTE, JUSQU’A DETRUIRE LA DERNIERE DE SES PROPRIETES.

Extrait depuis Ediciones Aukan

Turin, Italie : Rassemblement en solidarité avec Graziano, Lucio et Francesco

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Une histoire qui est aussi la nôtre. Une longue histoire qui n’est pas finie.
« L’histoire enseigne… », ainsi débutaient les fables d’Esope. Qu’enseigne cette histoire ? Elle enseigne « qu’avoir raison » ne suffit pas, parce qu’en face, il n’y a pas d’autres raisons, mais la force de l’État. Elle enseigne qu’en luttant, on apprend.

On apprend le courage.
On apprend que la légalité ne peut être un critère, parce qu’en respectant la loi, la défaite est garantie. Ce qui est juste importe, pas ce qui est légal.
On apprend que dans la résistance, dans le partage, dans la solidarité, nos vies deviennent plus intenses, plus vraies, meilleures.
On apprend qu’eux ont pelleteuses, armées, gaz lacrymogènes, matraques et fil barbelé. Nous avons les jours, les sentiers, la fantaisie, la nuit.
On apprend que parfois nos compagnons et nos compagnonnes finissent entre les mains de l’ennemi.

C’est arrivé à beaucoup de celles et ceux qui luttent contre le TAV, et trois d’entre eux sont encore en prison : Lucio, Graziano et Francesco.
En prison spéciale, et en isolement depuis un mois pour leurs protestations.
Ils sont accusés d’avoir attaqué le chantier de Chiomonte lors d’une belle nuit de mai 2013.
Le 23 avril commencera le procès.

Cette nuit-là, nous y étions tous et toutes.
Le sabotage est compagnon de celles et ceux qui luttent.
Les terroristes, c’est ceux qui dévastent et militarisent les territoires.

FRANCESCO, GRAZIANO, LUCIO LIBRES TOUT DE SUITE

Rassemblement au tribunal jeudi 23 avril à 09h.

Athènes : Attaque contre une entreprise avicole

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La nuit du dimanche de Pâques (12 au 13 avril), nous avons attaqués à l’aide de 3 engins incendiaires à retardement, pour la destruction de l’entrée et de 3 véhicules (1 camionnette et 2 fourgonnettes) d’une entreprise avicole dans la rue Aghiou Pavlou, dans le quartier athénien de Peristeri, comme geste de solidarité avec les prisonniers en grève de la faim dans les prisons grecques.

Force à ceux qui sont encore en grève de la faim, aux membres prisonnier-e-s de la Conspiration des Cellules de Feu, et à celles et ceux qui sont en train de récupérer après s’être levé-e-s avec dignité et cohérence contre l’État durant toute cette période, et dans la conjoncture actuelle également contre les administrateurs et les représentants gauchistes du Pouvoir, qui dès le premier jour qu’ils se sont agrippés aux postes gouvernementaux ont clairement fait voir leurs intentions (au moins pour ceux voient les choses telles qu’elles sont), culminant jusqu’au moment de la gestion tactique de la grève de la faim et l’expulsion de l’occupation solidaire du Rectorat des Propylées le 17 avril.

Satisfaction IMMEDIATE des revendications des grévistes de la faim :

– L’abolition des articles 187 y 187A
– L’abolition de la loi de la cagoule
– L’abolition des prisons de type C
– Libération immédiate de Savvas Xiros, qui souffre de plusieurs lésions graves
– Délimitation de l’usage de l’ADN

Nous avons choisi cet objectif parce que nous considérons qu’il ne peut être exclu l’opposition de fait à l’industrie de commercialisation des animaux non-humains dans la bataille contre l’État, le Capital et chaque structure du Pouvoir. Il n’y a qu’une pratique de l’enfermement, et elle doit être repoussée sous toutes ses formes, que ce soient les prisons humains – « institutions correctionnelles » – ou les camps de concentration pour migrants, ou l’infrastructure de l’industrie de la viande et produits dérivés.

La date de notre attaque n’a en rien été accidentelle. Nous avons choisi le moment lors duquel la masse humaine était encore plongée dans l’inactivité après avoir accompli son devoir envers l’église et les fantômes saints qui rôdent et définissent leur existence même les jours antérieurs. Chaque temple de la société, matériel ou mental, chaque moule, chaque stéréotype, chaque coutume qui reproduit, alimente, ou reflète simplement les nombreux visages du Pouvoir ne mérite rien d’autre que d’être démoli.

L’une de ces coutumes est la consommation de viande, qui s’est établie exactement de la même manière que l’on établit comme « normale » la pratique du pillage de la nature, comme nous voyons que c’est le cas avec les mines d’or dans le bois de Skouries en Chalcidique, dans le nord de la Grèce, ou avec le TAV en Italie et dans chaque recoin de la planète.

Cette action est une réponse à l’appel des compagnon-ne-s au Chili, dont les actions nous ont fait sourire tant de fois. Force à Nataly Casanova, Juan Flores et Guillermo Duran, en grève de la faim depuis le 14 avril.

Nous envoyons en même temps notre signe de solidarité et de complicité avec tou-te-s celles et ceux qui sont mis-es en cause, incarcéré-e-s et poursuivi-e-s pour avoir milité dans la ligne d’attaque du Front de Libération de la Terre et du Front de Libération Animale.

Nous faisons un appel à chaque individualité insurgée, à chaque groupe d’affinité, à chaque noyau d’action directe pour aiguiser les attaques sur tous les fronts, par la manière que chacun-e pensera être la meilleure, par tous les moyens disponibles.

Synapsis d’Ignition pour la Lutte Multiforme Anarchiste – Front de Libération de la Terre (ELF)

en espagnol