Category Archives: Imprimés

Une nouvelle publication anarchiste et internationale : « Avalanche – Correspondance anarchiste »

cliquez sur l’image pour lire le numéro zéro (décembre 2013)

Les anarchistes se sont toujours appropriés des moyens pour faire des idées antiautoritaires et des luttes une matière pour alimenter le dialogue et l’action subversives. C’est en ce sens-là que cette publication se veut aussi un moyen et plus précisément, celui d’offrir un espace pour nourrir le débat international entre anarchistes. C’est pourquoi ces pages laisseront surtout la place aux combats dont le ressort est anarchiste : des luttes autonomes, directes et auto-organisées ; des combats qui poussent vers la destruction du pouvoir sous toutes ses formes ; des luttes qui se déroulent aujourd’hui, comme hier ou qui sont à venir.

AVALANCHE Correspondance anarchiste | Anarchist Correspondence

[Bruxelles] Texte extrait de Salto, subversion & anarchie, n° 3

les révoltes . . .

A t t a q u e

Comme un compagnon le résumait plutôt bien, il faut deux choses pour agir : des idées et des moyens.

Développer et comprendre ses idées, critiquer les préjugés et les lieux-communs, saisir le sens de son hostilité contre le monde qui nous entoure. Conquérir l’espace et le temps pour réfléchir, une chose qui devient toujours plus difficile dans ce monde ; discuter et approfondir avec quelques compagnons. Ne pas céder à la facilité et à la superficialité ; ne pas reculer devant les efforts qu’exigent la réflexion et l’approfondissement. Faire les choses vite ne va souvent pas de pair avec faire les choses bien. Découvrir les affinités ; vivre les ruptures inévitables ; tourner le dos à l’intégration, sa tromperie et ses promesses. Être cohérent et vaillant avec ses idées, avoir confiance en soi-même pour être capable de faire confiance à d’autres compagnons. Et ensuite, se décider à agir : composer la mosaïque de la compréhension et de la volonté pour passer à l’attaque.

A partir de là, il faut affronter des questions plus pratiques. Où puis-je assaillir et attaquer l’ennemi par surprise ? Où se trouve cet ennemi aujourd’hui, comment ne pas tomber dans le piège des fantômes et des images que le pouvoir exhibe autour de soi ? Pour frapper bien, il faut comprendre à travers quel temps et quel espace l’on se meut. Il faut être à l’affût pour saisir l’occasion en plein vol, mais sans attendre. L’attaque est une chose très sérieuse, mais elle est un jeu. Un jeu où les règles sont déterminées par la compréhension et la volonté des assaillants. On ne peut pas espérer que tout tombe du ciel d’un coup, il faut faire les efforts nécessaires pour étudier les moyens d’attaque à notre disposition, les aspects techniques de l’objectif à détruire, les pratiques pour détourner la surveillance. L’ennemi ne fait pas de cadeaux, l’attaque est une question d’intelligence rebelle et de volonté insurgée.

Rester encore sur la défensive signifie enterrer un peu plus la possibilité d’une transformation révolutionnaire, chaque jour pendant lequel la domination se maintient. Il s’agit de prendre l’initiative et de passer à l’assaut. Non pas pour prouver quoi que ce soit au pouvoir, ni pour attirer les projecteurs des metteurs-en-scène de la politique et de la représentation sur soi, mais pour frapper et détruire les structures et les hommes qui incarnent l’autorité. Comme un courant souterrain qui sape les édifices millénaires de la domination.

Si organisation il y a besoin, ce n’est qu’une simple question technique, une organisation des tâches pratiques. Les groupes d’attaque sont autonomes et indépendants, une garantie à ce que la créativité subversive ne puisse être réduite à un schéma unilatéral et figé, meilleure défense aussi contre les tentacules de la répression, meilleure situation imaginable pour rester agiles et imprévisibles. Uniquement à partir d’une telle autonomie, la coordination informelle et agissante est imaginable et souhaitable ; une coordination qui coïncide avec des perspectives et des projets partagés. Les petits groupes de feu ne sont pas séparés dans l’ensemble des activités révolutionnaires, ils en font partie. Ils nagent comme des poissons dans l’océan de la conflictualité sociale. L’archipel des groupes de combat autonomes livre une guerre diffuse qui échappe à tout contrôle, représentation et encerclement par la domination.

Personne ne peut croire que la révolution sociale et la subversion seraient uniquement l’œuvre des groupes d’action. Ils ne sont ni plus, ni moins que ce qu’ils sont et ce qu’ils sont capables de faire : un peu de levure dans la fermentation sociale, un peu de courage et de détermination face à la résignation et la collaboration, quelques suggestions par rapport à l’identification de l’ennemi et des destructeurs acharnés et passionnés. Mais individuellement, c’est la grande aventure d’une vie conçue comme révolte, le doux sentiment de palper parfois la cohérence entre ce que nous pensons et ce que nous faisons. La révolte, c’est la vie.

Allemagne : Sur les événements récents à Hambourg

Voici un article du bulletin anarchiste “Wut im Bauch” (« Rage au ventre », distribué seulement en format papier) à propos des événements récents à Hambourg. Il y a aussi un court compte-rendu de la « promenade sauvage » contre le contrôle, qui s’est passé récemment. Les textes en allemand et en anglais.

Hors de contrôle

Durant les derniers mois, à Hambourg il y a eu une vaste campagne de répression d’état et de contrôle. Certains de ces événements méritent d’être examinés de plus près. Les quelques exemples donnés ici ne sont qu’une petite sélection de la répression quotidienne, mais ils donnent une image précise des évènements récents et devraient être compris comme des expériences par les gardiens de l’ordre. Ils veulent créer un climat de peur permanente et  de respect intact envers leur ordre, afin d’assurer son bon fonctionnement.

Démasquons et menaçons les « zones de danger »
Ce qui est depuis longtemps déjà la réalité à St. Georg autour de la Hansaplatz, et à St. Pauli (autour de Reeperbahn, le quartier chaud de Hambourg) a, depuis le premier juin 2013, gagné le quartier Schanzen. Une zone de danger permanent a été établie, et les flics sont autorisés à effectuer des contrôles à tout moment, à tout endroit. Les scénarios liés à ça et leurs effets sont clairement visibles dans le quartier St. Georg. Des groupes importants de flics sont spécifiquement là pour contrôler et  harceler ceux qui sont indésirables, par exemple ceux qui ne peuvent rien se payer ou ceux qui sont exclus sur la base de la pensée raciste. Ce qui se passe ici, sous le prétexte de la sécurité, est facile à révéler.

À St. Georg les travailleuses du sexe doivent être éliminées et les personnes plus faibles socialement, c’est-à- dire financièrement, devraient être déplacées afin de développer le secteur et le rendre plus rentable. Dans le cas du quartier Schanzen les objectifs sont les mêmes, mais la zone dangereuse ici est principalement orientée vers le milieu de la drogue, et contre ceux qui sont « migrants d’apparence », et donc, par des motifs racistes, automatiquement associés. Soyons clairs : les flics n’ont pas besoin d’une justification spéciale pour les contrôles. S’il y a le moindre doute, la loi est de leur côté. Les zones de danger remplacent les grandes démonstrations de pouvoir et les campagnes ciblées de répression par le harcèlement et le contrôle permanent.

Ne tolérons rien
Le 11 juillet en soirée, sur Holstenstraße, un affrontement entre des jeunes et la police a eu lieu. Encore une fois, les flics avaient contrôlé un petit groupe de jeunes et, selon des critères racistes clairs les personnes qui ne rentrent pas dans le tableau de la police ont été harcelées. Sur cette fin de soirée ils se sont défendus et se sont affrontés avec la police, entraînant des blessures et des arrestations. Les habitants ont exprimé leur solidarité et ont donc émis un doute sur l’image acceptable de l’application de la loi. Dans les jours suivants il y avait une atmosphère de tension autour de la Holstenstraße. Les soirées suivantes, des groupes de centaines de personnes se sont rassemblées en grands groupes, en partie pour montrer leur solidarité. Les flics ont occupé les environs et faisant des va-et-vient dans la même rue à une minute d’intervalle, avec des flics en civil prêts à être déployés au cas où. Des éclats de rage ont suivi. Continue reading Allemagne : Sur les événements récents à Hambourg

Argentine : édito de Gazakia #4

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Qui pourrait dire que cette vie est la vie ? Qui pourrait affirmer qu’il/elle vit ? Il n’y a que les riches serviles qui ont accepté de bonne grâce la « vie » qui leur a été préparée avant même qu’ils naissent. D’abord l’école, l’université, le travail. Le mariage, les enfants. Après la mort : le ciel pour les bons et l’enfer pour les mauvais. Ainsi ils marchent contents dans les rues. Achetant, vendant, votant, dénonçant. Et ainsi ils marchent dans le rues, puant la mort plus que la vie … enfin, que nous importe tout cela.

À l’instant où nous avons compris que ça n’avait aucun sens de vivre comme ça, nous aurions pu nous tuer (et nous le pouvons encore) mais nous avons choisi de continuer de vivre, pas pour chercher une meilleure place dans cette société mais pour la combattre. Nous vivons pour déranger .. et un peu plus que cela. Nous ne vivons même pas dans l’espoir de créer un monde meilleur, une société plus juste, etc. Nous n’avons plus d’espoir. Et ne plus en avoir ne fait pas de nous des résignés, ça jamais. La vie n’a de sens que si on lutte pour la conquérir. Aujourd’hui. Maintenant. Pas dans une société future utopique qui n’arrivera jamais.

Mais au moment où on se trouve face à face avec la Mort, nous danserons avec elle une dernière danse et nous rirons de joie parce que nous saurons qu’au moins à un moment notre vie aura été vie. Dans chaque tumulte, dans chaque feu libéré, et pourquoi pas, dans chaque baisé, dans chaque accolade, nous vivons. Et pas qu’un peu !

Gazakia #4
Juillet 2013, Buenos Aires, Argentine.

Argentine : édito de Gazakia #3

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Nous avons compris qu’il faut maintenant en finir avec les oiseaux qui sonnent et les réveils qui chantent, avec les humains qui s’éteignent et les machines qui rêvent, avec les gorges qui vibrent retenant l’urgence et les portables qui crient les broutilles des paroles, avec la fausse Liberté qui transporte froidement vers le luxe et le chauffeur loué qui conduit agréablement loin.
Et si nous pensons que trouver la vie devrait être plus simple dans ce monde étrange et complexe c’est parce que nous savons que depuis le début illes nous ont forcé à marcher sur un chemin que nous n’avons pas choisi. Un chemin plein de réveils qui sonnent, de machines qui s’éteignent, de portables qui vibrent et de chauffeurs de luxe qui sont là uniquement pour confondre et limiter l’oiseau qui chante, l’humain qui rêve, la gorge qui crie à la vraie liberté qui est celle qui nous conduira agréablement loin… justement là où, en fin de compte, nous attend la belle VIE, celle que nous recherchons tant, celle qui est folle à l’idée de nous embrasser. Parce qu’elle est vraiment vivante !

Gazakia #3
Juillet 2013, Buenos Aires, Argentine.

Argentine : Éditos de Gazakia #1 et #2

Ne dites pas que nous somme peu, dites seulement que… ne dites rien, c’est mieux.

La société ne peut pas parler. Ça fait longtemps que ses paroles ne nous intéressent plus. Et nous… qu’est-ce qu’on peut dire ? On peut dire qu’on ne croit plus (si on y a cru un jour) qu’une foule coléreuse rasera tout sur son passage. Ou alors ce sera l’un de ces moments sporadiques de désobéissance, rien de plus. Un moment sporadique de Rébellion qui se conclue comme toujours par les mêmes pratiques de soumission. Un petit cri qui s’éteint avec le confort du silence.

La réalité nous montre de la résignation plutôt que de la rébellion. Nous ne croyons qu’en nos frères et sœurs d’affinités, de praxis. Les rebel-le-s iconoclastes. Les individualités anarchistes. Les nihilistes révolutionnaires. Ça ne nous intéresse pas de savoir si nous sommes peu ou nombreu-ses/x, ce ne sont, pour nous, rien que des mots. Sommes-nous ? Sommes-nous simplement ? Nous sommes en Guerre ! Contre toute autorité et pour la conquête de la vie !

Ne dites rien, sachez que nous sommes en Guerre !

Silence total et aucune autorité !

Gazakia #1
Mai 2013, Buenos-Aires, Argentine

Le soleil chauffe le bitume. Le misérable soleil. De longues files pour payer la vie à crédit.Le bruit des rêves exhaussés m’assourdit. Plusieurs de ces rêves sont garés. Je pense à quel point ce serait beau s’ils brûlaient. Si tout brûlait. Toute la ville. L’odeur des rêves brûlés partout. Les gens qui courent, qui pleurent.

Je ris de ma folie et je continue à marcher et à penser. Un esprit pas trop aliéné a le temps de me regarder mais il accélère le pas avec crainte. Moi je ris encore plus.

Je n’en peux plus. Je décide de m’évader pour escalader la grande montagne jusqu’à la conquête du sommet où se trouve la vie. Je commence l’ascension. Comme il fallait s’y attendre, je suis seul. Je m’en fiche. Je suis de plus en plus haut. De plus en plus loin de la misère. J’arrive enfin au sommet. À la belle cime.

Je respire l’air pur de la vie, je regarde autour de moi et c’est là que je te trouve. Assise sur un autre sommet. Chantant. Riant. Tu me regardes. Je te regarde. Nous grimpons ensemble sans nous parler, la plus haute montagne. Celle qui mène jusque là où se trouvent les étoiles. Nos amies douces et conspiratrices.

Nous montons jusqu’au ciel, pour le prendre d’assaut.
En riant, en chantant… en vivant.

Gazakia #2
Juin 2013, Buenos-Aires, Argentine

Chili : salutations depuis Santiago aux rebelles de Turquie

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Pour l’expansion de la révolte, Dayanışma bir silahtır – la solidarité est une arme.

Aujourd’hui (13 Juin) aux alentours de 18 heures il y a eu un rassemblement en face de l’ambassade de Turquie. Une banderole a été déployée, sur laquelle on pouvait lire : « Pour l’expansion de la révolte, Dayanışma bir silahtır – La solidarité est une arme », et les tracts suivants ont été lancés :

Santiago’dan Türkiye’deki isyancılara selam

Une crise sociale a explosé il y a 14 jours à Istanbul, contre la construction d’un centre commercial sur l’emplacement du dernier parc de la ville. Dés lors, et après une répression brutale contre un mouvement pacifiste qui s’opposait à la construction d’un nouveau symbole du capitalisme, des milliers de personnes sont descendues dans la rue, d’abord pour soutenir ce mouvement et reprendre la place des mains de la police. Au fil des jours la situation s’est intensifiée. Nuits après nuits, la ville a été tenue par les manifestants qui résistaient aux constantes agressions policières. Aux quatrième et cinquième jours, la répression a emporté la vie d’au moins 4 personnes par des tirs policiers que l’on peut voir sur des vidéos. Le président de ce pays a fait un discours au cours duquel il a traité les manifestants de terroristes.

Au fur et à mesure des jours et suite à la mort de résistants sur la place Taksim, principale place d’Istanbul, la tension sociale s’est à nouveau accrue, en se propageant cette fois dans les principales villes de Turquie et où l’objectif d’éviter la construction d’un centre commercial a laissé place à la volonté de faire démissionner le président et le premier ministre turque. La réalité est totalement différente de ce que montre la télévision, le fait le plus méprisable ayant eu lieu pendant les moments les plus intenses d’émeutes, où la chaine CNN Turquie a coupé l’antenne en directe du centre d’Istanbul pour passer un documentaire sur les pingouins.

Des milliers de personnes ont été arrêtées, des milliers ont été blessées, et les morts sont supérieures à 4, le gouvernement cachant la vérité sur le nombre de victimes de la police.

Les compagnon-ne-s anarchistes participent activement dans les manifestations, et leur courage comme celui de celleux qui prennent part à la révolte nous remplit d’espoir pour continuer en avant dans cette lutte que nous appelons la lutte pour la liberté. De ce fait, nous exprimons notre solidarité immédiate aux combattant-e-s de la liberté.

À bas les nations et Vive l’Anarchie !

Dayanışma bir silahtır (La solidarité est une arme)

en espagnol

[Argentine] En célébrant le déclin social

En me promenant à travers la Ville des fantômes, j’écoute le croassement de la charogne et le gémissement des cadavres, morts-vivants qui déambulent à travers les rues fatidiques de l’infamie, du mensonge.

Et oui. Je le sais.

Je me trouve au milieu de la société pestilentielle des cadavres.

Des paroles nauséabondes chargées de la servilité la plus dégoûtante et vulgaire sortent de leurs bouches.

Des épaules courbées avec des visages qui démontrent le bonheur le plus stupide qui soit.

Des cadavres avec des costumes de soie.

Des cadavres sales et en lambeaux.

Tous ensemble ils se promènent. Tous ensemble !

L’égalité égalise et la justice est divine : tous égaux et frères aux yeux de dieu ! Tous !

Que cherchent-ils ? Vers où se dirigent les cadavres sociaux ?

Je ne sais pas. Je crois qu’eux non plus.

***

Les cadavres n’adorent plus ce vieux dieu, celui-là a déjà perdu le respect.

Mais aussi vieux qu’il soit, il a cédé sa place à quelques autres dieux à adorer. Les cadavres ont de temps en temps besoin qu’on leur disent qu’ils ne sont pas morts.

Et ces nouveaux dieux ne parlent pas trop.

Ils ne promettent plus des paradis ni ne font peur avec les enfers. Ça c’est du passé.

Ces nouveaux dieux promettent la sécurité, le prestige, le confort.

Mais presque sans parler, presque sans promettre. Parce que la servilité est telle, que les dieux ne font que diriger les morts jusqu’à l’autel de la juste démocratie qui va réaliser leurs rêves d’or.

Et avec leurs mains pieuses, les dieux distribuent les valeurs.

Ah ! Les valeurs de la foi, du travail, de l’égalité, de la morale…

Les visages des nouveaux dieux ne sont pas éternels : Ceux qui se montrent à la fenêtre de l’église se succèdent pour dire aux morts vivants ce qu’ils veulent entendre, quand ils veulent autre chose, les dieux changent de visage et de mots et les créatures innocentes et obéissantes applaudissent à nouveau… Continue reading [Argentine] En célébrant le déclin social

Athènes : Informations sur les anarchistes emprisonnés Tsilianidis, Tzifkas, Dimtsiadis et Fessas, connus sous les “4 de Vyronas”

Le 5 décembre était le dernier jour du procès contre les quatre anarchistes accusés Babis Tsilianidis, Sokratis Tzifkas, Dimitris Dimtsiadis et Dimitris Fessas pour l’affaire des arrestations dans les quartiers d’Athènes de Tavros et Vyronas en janvier 2011.

Les accusations de participation à une organisation terroriste anonyme et possession d’armes à feu pour un groupe terroriste ont été supprimé et les compagnons ont été à la place condamné pour “conspiration” et “possession illégale d’arme à feu”.

La cour a accepté la proposition du procureur sans reconnaître aucune des circonstances atténuantes et a condamné les quatre anarchistes à 4 années de prison, leur appel aura une valeur suspensive. Ils ont eu une amende de 3000 € chacun pour possession illégale d’armes. De plus le tribunal a imposé des conditions restrictives à tous les compagnons (ils doivent pointer dans un commissariat local deux fois par mois même lorsqu’ils seront dehors).

D’un côté, les compagnons Sokratis Tzifkas, Dimitris Dimtsiadis et Dimitris Fessas devraient bientôt faire appel afin de pouvoir être relâché de prison.

D’un autre côté, le compagnon Babis Tsilianidis restera en détention à la prison de Koridallos en attente de procès car il est toujours accusé pour un vol à main armé qui s’est déroulé dans le département de comptabilité de l’hôpital AHEPA de Thessalonique en juillet 2012. Après trois reports consécutifs, son procès est fixé au 22 janvier 2013 à 09h au tribunal de Thessalonique.

La lutte contre l’existant continue.
Rage et conscience.

Grèce, Polytechnique ’95 : Le message de la révolte est toujours vivant

“La révolte de novembre 1973, après être passée par la table de Prokroustis, a reçu de nombreuses opérations chirurgicales et fut présentée comme une célébration anodine, le moment du “triomphe” du régime démocratique.

Une pierre tombale symbolique de la dictature en déclin des Colonels, le soi-disant déclin du conservatisme pur et du totalitarisme étatique : voilà l’image que les dominants ont voulu donner en lieu et place de la mémoire de la révolte qui est toujours vivante même aujourd’hui pour nombre de gens.

Ils voient en cette fabrication historique une pierre tombale de tous les chemins et pratiques qui mènent à la lutte subversive contre le spectre entier du pouvoir institutionnalisé.

Après la révolte de Polytechnique en 1973, le 17 novembre et l’École Polytechnique ont constitué à maintes reprises, avec la contribution inconsciente des anarchistes, un point de référence, dans l’espace et le temps, pour les révoltés de la métropole qui, célébrant la joie libératrice du conflit, à l’occasion de cet anniversaire, ont régulièrement violé et profané – consciemment ou non – cette fête montée de toute pièces par la démocratie ainsi que tout le fatras de valeurs masquées qui l’accompagne.

De cette façon, le cercle de la normalité a été rompu en un moment et un lieu irrévocablement reliés avec le passé ainsi qu’avec la dynamique historique de la société, celle qui fut appelée à sortir de l’oubli, ravivant les mémoires et les slogans et rappelant à la société, que durant toutes ces années, les choses n’ont changé qu’en surface et non en substance…”

Cet extrait vient de la brochure Polytechnique ’95 – Novembre 1973-Novembre 1995 : Le message de la révolte est toujours vivant, créée par le Cercle d’anarchistes pour la subversion sociale et date de 1996.

Pour la brochure en français cliquer sur ce lien