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Chronologie de la lutte dedans, dehors et contre la prison en Grèce en novembre et décembre 2008
Chronologie sur le mouvement collectif de grève de la faim des détenus grecs, des actions en solidarité qui s’y reportèrent et quelques autres infos. La plupart viennent de athens.indymedia.org, certaines des médias de masse et d’autres de prisonniers et de camarades.
Octobre :
Des actions diverses ont lieu, tel le refus des plateaux dans les prisons grecques et surtout en Crète, des comités informels de prisonniers créent un réseau de communication et de coordination. Ils diffusent une lettre avec les revendications des prisonniers et donnent un ultimatum de trois semaines aux autorités pour commencer à y travailler. Après que ces trois semaines de mobilisations seront écoulées, commencera une grève des plateaux le 3/11 et une grève de la faim collective le 7/11. En Grèce, plus de 13.000 individus sont emprisonnés, un tiers d’entre eux sans encore avoir eu de procès, dans des conditions horribles qui ont causées la mort de plus de 50 détenus la seule année précédente. Le 30/10 les gauchistes de l'”Initiative pour les droits des prisonniers” vont à la prison de Diavata à Thessalonique à moto. Le même jour, le prisonnier anarchiste Polikarpos Georgiadis (accusé de participation à l’enlèvement de Milonas, alors président des industriels du nord de la Grèce, plus d’info ici) publie une lettre ouverte sur la mobilisations des prisonniers, clarifiant ses désaccords avec la grève de la faim comme ayant un effet néfaste sur les forces des prisonniers, créant des combattants sur plusieurs niveaux, certains allant vers un esprit d’auto-sacrifice, d’autres mangeant régulièrement, etc… bien qu’il s’engage dans la lutte des prisonniers, “la même chose que quand il était dehors” (la lettre peut être trouvée ici) Continue reading Chronologie de la lutte dedans, dehors et contre la prison en Grèce en novembre et décembre 2008
Appel à la solidarité avec le désordre social à Montréal – Diffusez largement !
« Vous pouvez couper toutes les fleurs, mais vous ne pouvez pas arrêter le printemps »
– Une affiche qui circule en ce temps de grève
LES LOIS
Le vendredi 18 mai 2012, deux nouvelles lois sont entrées en vigueur à Montréal. Leur but est d’étouffer la révolte anti-capitaliste qui émerge de la grève étudiante qui débuta dans cette province il y a maintenant quinze semaines, pour rétablir l’ordre afin d’ouvrir la voie à la mise à l’œuvre de mesures d’austérité dans ce territoire.
La première loi est un règlement municipal. Celui-ci vise à décourager les gens de porter des masques durant les manifestations en les menaçant d’amendes allant de 1000 $ à 5000 $. Celui-ci intervient alors que le gouvernement fédéral envisage de faire passer une loi, qui serait éventuellement appliquée dans l’ensemble du territoire de l’État canadien et qui punirait avec un maximum de dix ans de prison, ceux qui dissimulent leur identité « tout en participant à une émeute ».
La seconde est la loi spéciale du gouvernement provincial qui exige que toute manifestation publique de contestation populaire se soumette à un contrôle minutieux par l’État. Toute manifestation, partout au Québec, doit présenter son heure de départ et sont trajet complet à la police locale, au moins huit heures à l’avance. Si cela n’est pas fait, la manifestation est illégale. La police peut aussi exiger à tout moment une modification du trajet. Il ne peut y avoir de manifestations sur les terrains d’institutions académiques, ni même à moins de cinquante mètres de celles-ci. Tout organisateur et organisatrice, porte-parole, ou membre d’une association étudiante qui bloque l’accès aux classes ou qui encourage d’autres à le faire sera soumisE à une amende variant de 7000 $ à 35 000 $. Si une association étudiante est reconnue coupable d’encourager ou d’organiser des perturbations ou des blocages, elle sera soumise à une amende variant entre 25 000 $ et 125 000 $. Pour une deuxième offense, le montant d’une amende est doublé, et les associations étudiantes peuvent perdre la totalité des frais d’adhésion d’un semestre entier pour chaque jour où la loi est violée. Il est aussi illégal d’encourager toute autre personne à assister à une manifestation illégale, et il est potentiellement illégal de naviguer sur twitter en direct pour savoir ou se trouve une manifestation et ce qu’y s’y déroule à n’importe lequel moment.
Il y a maintenant trois jours que cette loi spéciale a été mise en place et son effet tangible sur le mouvement a été que la CLASSE, le syndicat étudiant le plus radical, a dû supprimer le calendrier d’événements listant toutes les actions prévues à Montréal et dans d’autres villes du Québec, de son site internet. Un nouveau site web anonyme a été créé.
En soit, ces deux nouvelles lois ne contribueront probablement pas tant à mettre plus de gens derrière les barreaux, comme le font les projets d’agrandissement des prisons et de révision de la justice pénale du gouvernement fédéral. Leur but est plutôt de détruire les finances des organisations qui se sont accommodées du système pour peut-être récupérer une part des énormes coûts encourus résultants du sabotage économique, du chaos de la circulation et des transports, et des heures supplémentaires de travail des policiers durant ces derniers mois. Soyons clair, les comptes bancaires bien graissés des associations étudiantes ont été une composante essentielle au commencement de cette situation. Comme ils pourraient être utiles à l’avenir, cela vaut la peine de les défendre. Cependant, soutenir la révolte nécessite plus de courage, de volonté et de créativité que d’argent. Nous obtiendrons ce dont nous avons besoin pour continuer à lutter, et cela même si ça devient plus difficile à faire.
Pourtant, ce qui s’est décidé dans les assemblées législatives et les réunions du Conseil municipal a eu et aura à long terme un impact dans la rue. Les manifestations sont déclarées illégales à partir du moment où elles commencent, ce qui donne au SPVM (les flics locaux) et à la SQ (les flics provinciaux), le pouvoir d’utiliser des techniques de dispersion plus intenses, un niveau de force plus élevé et généralement plus tôt qu’auparavant. Avant d’instaurer cette loi, ils ont éclaté des yeux, cassé des bras, brisé des mâchoires, et causé des comas mettant des vies en danger. Mais les gens sont encore dans la rue, jetant de l’asphalte aux policiers anti-émeute et construisant des barricades en feu…
LA GRÈVE
Pour contextualiser la situation, la grève – définie comme des étudiants refusant d’aller à l’école – a commencé au début de février alors que la plupart des cégeps de la province du Québec, ainsi que deux des plus grandes universités, ont voté cette grève. Grâce à une série d’assemblées générales massives, les syndicats étudiants et certaines facultés spécifiques de ces écoles ont maintenu leur décision de faire grève, chacune de ces organisations définissant leurs intentions et leurs objectifs. Pour certaines des associations étudiantes, la poursuite de la grève nécessita des renégociations semaines après semaines alors que d’autres ont voté dès le début leur participation à la grève générale illimitée et que d’autres encore ont voté la grève jusqu’à la gratuité scolaire.
Dans un premier temps, le gouvernement avait refusé de négocier avec les fédérations étudiantes, en insistant sur le fait que la décision avait déjà été prise. Il a fallu attendre jusqu’à la fin d’avril avant qu’un dialogue se produise et ce, en grande partie suite à l’appel par le conseil exécutif de la CLASSE à une trêve unilatérale, sans consultation de ses membres. Cette trêve consistait à ce qu’aucune action ne prenne place au nom de la CLASSE alors que les négociations étaient en cours. Les négociations furent rompues lorsqu’une manifestation mouvementée qui n’était pas organisée par la CLASSE, prit la rue le 24 avril. Le gouvernement refusa de s’asseoir plus longtemps avec la CLASSE et les deux autres fédérations quittèrent aussi en solidarité. Qu’importe que le gouvernement ait agi en toute connaissance de cause et a voulu instrumentaliser la situation, ou bien qu’il ne s’y attendait pas et ait été stupide, il aurait dû être clair à ce moment que les fédérations de bureaucrates n’avaient plus aucun contrôle sur les gens dans les rues. La situation n’était plus simplement une affaire d’augmentation de frais de scolarité. Lorsque, deux semaines plus tard, les nouvelles négociations reprirent sur une proposition concrète en vue d’un accord, les membres des fédérations la rejetèrent. Il n’y a aucune raison de croire qu’il y aura d’autres négociations pour un certain temps. Cela laisse beaucoup moins de possibilités de récupération à la Gauche.
AUJOURD’HUI
Maintenant, le sentiment général dans la rue est que nous n’allons pas nous arrêter, nous ne nous ferons pas récupérer et nous ne voulons pas que cela finisse maintenant. Nous avons vu la situation se transformer à partir d’une grève limitée avec des objectifs réformistes à une révolte généralisée portant des aspirations révolutionnaires. La diversité des tactiques utilisées, les cris entendus pendant les manifestations et les types de cibles attaquées indiquent assez clairement que ce désordre dépasse largement la cause de l’augmentation des frais de scolarité. De nombreux moments ont été d’une beauté difficilement explicable. Nous n’abandonnerons pas à ce point.
Nous savons que vous ressentez quelque chose, mais nous désirons partager notre vécu avec vous. Nous savons qu’à chaque fois que l’un de nous va en prison, qu’un camarade perd son œil ou son oreille dans la rue parce qu’une grenade assourdissante lui éclate près du visage ou qu’il reçoit une balle de caoutchouc à la tête, il y en a tant d’autres qui éprouvent cette chaleur caractéristique de la vengeance prête à exploser. Connaissant la situation globale, sachant que les gens se rapprochent du point de rupture, non seulement ici mais partout, il doit être mis de l’avant que ce qui se passe au Québec n’est pas exceptionnel. Ce qui s’est produit ici peut et doit arriver ailleurs. Tout ce que nous faisons a été inspiré par les révoltes et soulèvements qui ont pris place dans d’autres endroits. Si cette situation de révolte ne peut, d’elle-même, inspirer les perturbations sociales, alors elle s’éteindra rapidement.
C’est donc un appel à la solidarité, aussi sincère que notre espoir qu’un jour, vous vivrez aussi cela autour de vous. Ce besoin de propager l’expérience de Montréal, celle du Québec. Transportez-le dans vos villes et dans vos communautés comme il vous plaît, en utilisant toutes les méthodes et moyens à votre disposition.
Nos cœurs et nos têtes sont épuisés, mais nous continuons de sourire.
Nous voulons voir cette grève se propager.
Nous voulons voir ces bouleversements sociaux se généraliser.
Quand les choses vont mal, il faut tout foutre en l’air.
Plus d’infos sont disponibles sur ces sites : grevemontreal / sabotagemedia
Montréal, Canada : Émeute contre le Plan Nord
Une manifestation contre le projet néocolonial du Plan Nord, qui vise à exploiter au maximum le sous-sol du Nord québécois au profit des compagnies minières, s’est transformée en bataille rangée entre insurgé-e-s et police antiémeute, d’une intensité et d’une durée rarement vue à Montréal.
Regroupant environ 2000 personnes dont des militant-e-s autochtones, écologistes, des étudiant-e-s en grève, des anarchistes et des syndicalistes, la manifestation a fortement perturbé le Salon de l’emploi du Plan Nord, qui se tenait au Palais des congrès de Montréal ce vendredi (20 avril). Vers 12h30, un groupe de manifestant-e-s a d’abord réussi à s’introduire à l’intérieur de l’immense bâtiment, pourtant lourdement gardé par la police anti-émeute :
Repoussés violemment à coups de matraque et de balles de caoutchouc (flashball), ils et elles ont alors retrouvé leurs camarades à l’extérieur. Face à la violence de la police, qui n’hésitait pas à tirer des bombes lacrymogènes à bout portant et lançait des grenades « flashbang » à profusion, ce qui n’était alors qu’une manifestation somme toute banale s’est transformée en un moment insurrectionnel qui a duré tout l’après-midi.
La foule enragée s’est mise à son tour à charger les flics, leur lançant des pierres, des balles de peinture et tout autre objet qui leur tombait sous la main. Malgré de nombreuses charges policières, les gens se regroupaient sans cesse et arrivaient souvent à prendre les flics à revers, les obligeant à se replier. Complètement débordée, la police de Montréal a dû faire appel à des renforts de la police provinciale (Sûreté du Québec).
Des barricades ont été érigées à plusieurs intersections, les vitrines du Palais des congrès, du Centre de commerce mondial, de Québécor (empire médiatique québécois), ainsi que celles de quelques banques ont été fracassées et une borne-fontaine a été ouverte sur les flics. La foule exaltée, sur laquelle flottait des drapeaux noirs et verts, scandait « le Capital nous fait la guerre, guerre au Capital ! ».
Pendant ce temps, à l’intérieur du Palais, le premier ministre du Québec faisait rigoler ses amis bourgeois, investisseurs et autres parasites en déclarant, avec une ironie fascisante, qu’il voulait offrir aux révolté-e-s qui se battaient dehors avec les flics, « un emploi, dans le Nord autant que possible », allusion qui n’est pas sans rappeler les camps de travail du Goulag soviétique.
Non au Plan Mort !
Solidarité avec les peuples autochtones
et avec les insurgé-e-s de partout !
à lire aussi: sabotage media
Pamphlet pour la propagande de la révolte, depuis les rues de l’état espagnol.
Les syndicats nous vendent, les politiques nous entubent, le patronat et les grandes entreprises nous exploitent … Jusqu’à quand allons-nous rester les bras croisés ?
Combien de fois tu as senti que quelque chose manque dans cet engrenage social ?
La situation est critique, c’est le cas de le dire. Avec le prétexte de la crise, on nous impose toute une série de mesures sociales et économiques qui consistent à faire payer au peuple les conséquences des excès de ceux qui précisément vivent sur le dos de sa misère. Nos conditions de vie se dégradent de jour en jour afin que quatre politicards et syndicalistes de merde puissent se prélasser sur leur yacht et manger du caviar. En même temps, avec les profits obtenus grâce à ces politiques de marché libre mondialisé, de grandes entreprises continuent de dévaster l’environnement, en multipliant leur bénéfice grâce à la spéculation et en colonisant des pays sous-développés au travers des transnationales.
Petit à petit les libertés les plus fondamentales disparaissent et, pour semer le trouble devant de possibles explosions sociales, la répression construit une société carcérale qui ressemble de jour en jour à la vision cauchemardesque d’Orwell. La presse impose le silence en manipulant la réalité et chaque aspect de la vie quotidienne qui n’enferme pas dans les logiques de l’idéologie dominante est criminalisé. La police est chaque fois plus violente et la rhétorique insultante par laquelle la classe politique se dirige à « son peuple » est chaque jour plus méprisante.
Des spécialistes de la technocratie entonnent d’éloquents discours de retenu qui, derrière des euphémismes et des larmes de crocodile, cachent juste des excuses pour justifier leur coupe et abus au nom des oligarchies financières qu’ils servent. Sourire et bonne figure tous les 4 ans ( lorsque ça les arrange) et ensuite « si je t’ai vu je ne m’en souviens pas ».
Nous le comprenons maintenant. Tout n’était que mensonge.
Mais on ne va pas se moquer de nous. Leur lois, conçues pour protéger le statut-quo des puissants de toute potentielle réaction, qui apparaît comme résultat de leurs abus ou de l’inégalité imposée par leur modèle social suicidaire, nous donnent la nausée. Il y en a assez des ces petits jeux stupides et de faire comme si il ne se passait rien. Nous en avons marre et on ne veut plus gagner la partie, nous allons détruire l’échiquier pour ne plus être des pions dans les griffes d’assassins, de voleurs et exploiteurs, et pour construire de nouvelles relations et développer des outils qui nous permettent de gérer nos vies par nous-même.
Quoi pourquoi ? Tu as vraiment besoin d’autres raisons ? Parce que nous savons que ce monde n’a pas de futur, parce que nous savons que de bon gré nous n’obtiendrons pas grand chose ( et ça ne sera pas faute de ne pas avoir essayé, vous pouvez nous croire), parce que devoir supporter continuellement les agressions du pouvoir sans nous défendre ne nous paraît pas une attitude raisonnable, et surtout, parce que nous détestons profondément ce monde d’injustice et nous voulons en finir avec lui une fois pour toute.
Notre seul espoir c’est de perdre la peur et de nous organiser de façon horizontale, avec des assemblées et l’action directe, dans tous les domaines de notre vie, pour peu à peu récupérer le contrôle sur nos vies et en même temps être incontrôlables, ingouvernables.
Prends-toi en main et lutte !
Vers une grève sauvage, générale et révolutionnaire !
Des anarchistes pour la propagation de la révolte
– Édité dans un endroit de l’état espagnol – printemps chaud de 2012.
Le pdf ici pour imprimer ce texte et le diffuser (en espagnol)
Lisbonne, Portugal: Manifestation anti-autoritaire le 19 mai
Dans la rue avec tout le monde
Je veux être dans les rues avec tous-tes ceux-lles qui veulent agir par eux memes, avec tous-tes ceux-lles qui ne se s’identifient pas aux représentant-e-s politiques, avec ceux-lles qui ne partagent pas l’idée qu’il y a des organisateurs-trices et des organisé-e-s, des meneur-se-s et des suiveur-se-s, des activistes et des activé-e-s. Je veux vivre un moment où nous sommes tous-tes ensembles dans les rues, entre égaux-les, avec notre allure et avec les désirs que tous-tes et chacun-e aura.
Si prendre les rues sans la présence des partis politiques a toujours été une évidence pour beaucoup, agir sans syndicats ou organisations représentatives peut aussi avoir du sens pour beaucoup plus qu’une petite minorité du peuple. Les bureaucrates et futurs meneur-se-s voient la rue comme une étape, tentant de réfreiner toutes les tendances qui veulent essayer de nouvelles choses, de nouveaux moyens d’être en grève, dans la rue ou dans le quotidien.
La manifestation du 19 mai est le résultat de la volonté de certaines personnes de vouloir prendre l’initiative, au lieu de suivre les dates prédéterminées par les institutions qui perpétuent ce monde de misère et d’autorité.
Nous prenons les rues le 1er mai, le jour des “indignés”, etc.. Nous n’y accordons pas d’importance car même ces moments peuvent sortir de ce qui est intéressant. Mais ils deviennent intéressants précisémment lorsqu’ils deviennent capables d’aller au delà des limites, des habitudes et des règles imposées tant par les autres que par eux-mêmes. À partir de là, notre capacité à nous lever lors de nos propres dates, sur nos propres places, selon nos propres moyens d’action peut faire la différence entre le désespoir de l’ancien monde et l’enthousiasme d’une nouvelle expérience.
Je veux aussi expérimenter comment ça sera de prendre les rues trois semaines consécutives (après le 1er mai et la manifestation du 12 mai); comment ce sera d’être côte à côte avec des ami-e-s, camarades et gens inconnus qui deviendront partenaires dans la rue. Comment allons-nous maintenir la tension et l’enthousiasme dans les rues? Comment allons-nous connecter ces moments avec une continuité anti-autoritaire et anti-capitaliste, jour après jour, pour que ces moments puissent nourrir cette continuité et, en retour, qu’ils deviennent contextualisés? C’est un débat que j’espère voir continuer, pour l’amour de tous-tes et chacun-e d’entre nous qui ne pouvont plus supporter plus longtemps cet ordre social. Ainsi pour les manifestations, le sentiment que j’ai, indépendemment de ce qui se passe dans chacune d’elle, est que ce sera plus fort dans les dates qui suivront. Un autre sentiment est qu’à chaque fois qu’un mouvement collectif touche à sa fin, on le quitte en n’en voulant plus.
PARCE QUE LE POTENTIEL EST LÀ, ÇA PEUT DEVENIR INTERÉSSANT!
MANIFESTATION AU METRO MARTIM MONIZ. 15 HEURES
29 mars, grève générale dans l’État espagnol
La grève générale dans l’État espagnol a commencé tôt le matin du 29 mars. Dans presque toutes les villes des piquets de grève ont été appelés, qui ont précédés aux manifestations (111 ont été appelées dans tout le pays), avec l’objectif d’informer sur la grève, de fermer les commerces qui étaient encore ouverts, par l’action directe, couper les principales voies de communication des villes et éviter que les jaunes aient accès à leurs postes de travail. L’objectif de la grève était double, c’est à dire paralyser autant les moyens de production que de consommation. Ainsi les grévistes ont fait un appel pour bloquer tous les services et que ceux qui ont encore un emploi n’y aillent pas, et d’éviter la consommation à tout prix, sans achat et en évitant l’utilisation de communications, de l’électricité etc … En plus de cela plusieurs collectifs féministes ont fait appel à la grève des travaux de « soins » ( ménagers, s’occuper des enfants, etc ..) pour rendre visibles les travaux essentiels au maintien de la vie, occultes dans le cadre privé et du foyer.
Alors que la « Réforme du Travail » a été votée au parlement depuis le début février 2012, le budget de l’État a été approuvé le vendredi 30 mars, c’est à dire que le gouvernement va tenter d’imposer, entre autres choses, encore plus d’impôts directs et indirects et va provoquer plus de régression sociale, les secteurs de la santé et de l’éducation étant les plus affectés. Les atrocités législatives, au milieu d’une attaque continuelle contre les travailleurs en Espagne, affectent aussi les chômeurs et les retraités.
Au milieu d’une crise préméditée du Capital, les gens manifestent dans une tentative d’empêcher la mise en œuvre de ces mesures et résister au processus de détérioration de leur vie quotidienne. La présence de la police était massive dès le début de la journée, mais cela n’a pas empêché les gens de sortir et de manifester. Toutefois, les groupes organisés qui avaient appelés à la grève n’avaient pas tous les mêmes objectifs, ainsi la combativité des cortèges réalisés variait selon la composition des blocs qui formaient les manifs ou piquets dans chaque ville ou quartier.
Des voix de divers collectifs qualifient de réussite le déroulement et la participation à cette journée de mobilisation. Toutefois nous ne pouvons pas oublier les 177 personnes arrêtées dans divers endroits de l’État, les charges policières brutales ni les nombreux blessés, parmi lesquels une jeune syndicaliste poignardée par un patron à Torrelavega (Cantabrie), et un gars de Gazteiz (Euskadi) qui a eu une hémorragie cérébrale et est à l’UCI avec un pronostique réservé, à la suite d’une charge policière.
Et voici à la suite un récit de ce qui s’est passé à Barcelone, comme l’ont vécu nos compagnons depuis les rues de « La Rosa de Foc » : 1, 2, 3, 4
Les piquets ont commencé à minuit. La Diagonal, la Gran Via et d’autres rue principales étaient bloquées par des conteneurs et des pneus en feux. Beaucoup d’établissements étaient fermés au premières heures du matin. Les stations de métro étaient bloquées et n’ont été pas été ouvertes, avec les services minimum, jusqu’à 17:00h.
À midi un piquet central étaient appelé, où les syndicats de base et les divers piquets se sont réunis et sont venus depuis tous les quartiers de la ville. Durant toute la matinée des conteneurs ont été brûlés et les rues bloquées.
Plusieurs groupes de compagnons encapuchonnés ont fermés les stations de Sants, ont attaqué la bourse de Barcelone et se sont affronté à la police. Durant la matinée il y aurai eu quelque 20 détenus ou plus, malheureusement. Malgré ça le matin a été très calme, les choses ne se sont pas déroulées comme nous nous y attendions.
À 16h30 le bloc anarchiste appelait à Jardinets de Gràcia. Les syndicats CGT, CNT-AIT Cataluña, Solidaridad Obrera, SAS et des anarchistes autonomes avaient prévus de se mobiliser. La manifestation a été très active, et près de 3000 personnes se sont trouvés entre tous les cortèges de la manifestation libertaire. Au cours de la manif des actions ont eu lieu, blocage de rues, conteneurs brûlés et attaques de flics. La manif s’est terminé à six heures sur la place Catalunya, où plusieurs syndicats de base et des assemblées de quartier avaient appelé à une manif anticapitaliste.
La manifestation était énorme et la place débordait de gens. Un camion proposa un parcours et une organisation de blocs de la manif. Mais un cordon policier s’est interposé sur ce qui devait être le parcours de la manif unitaire. Alors, sur le boulevard Sant Pere qui connecte la place Urquinaona avec la place Catalunya, un groupe de compagnons encapuchonnés a commencé à faire face au cordon policier et à faire des barricades. La police chargeait, mais elle ne pouvait pas continuer à cause du trop grand nombre de personnes. C’est alors que le groupe nombreux d’incontrôlables a commencé à lancer des pavés, des bouteilles, des fumigènes et des bombes de peinture sur la police, qui commença alors à se replier. Le feu a alors enflammé les esprits sur les barricades. Le bloc de manifestants, malgré les tensions, ne s’est pas retiré et a continué à résister.
L’intensité de la bataille rangée est devenue évidente. Les groupes d’incontrôlés ont attaqué plusieurs symboles du Capital, comme un Strarbucks et une succursale d’une banque qui ont été incendiés, et le Corte Inglés qui a eu les vitrines brisés, tout comme certaines banques. La police se repliait et les manifestants courraient vers le cordon policier au cri de « résistance, résistance ». Les émeutes dans le centre de Barcelone se sont prolongées durant quelques heures et l’impossibilité des flics d’empêcher le combat social des encapuchonnés à plusieurs occasions a été l’image claire de la journée.
C’est alors que les forces de répression d’État ont commencé à tirer au flashball sur les manifestants et à lancer des lacrymos (pour beaucoup c’était la première fois qu’ils respiraient des gaz lacrymos) en essayant d’encercler la place et de laisser une rue ouverte pour que les gens sorte de là, mais la lutte a continué.
Après la manifestation et malgré le gaz, les patrouilles policières anti-émeute et les charges, les rues fermées, les barricades et les feux ont continué jusqu’à une bonne partie de la nuit, et se répercutant dans plusieurs médias bourgeois.
Demain sera approuvé le budget général, le vendredi notre peuple sera un peuple encore plus esclave, on peut dire que nous aurons perdu, que nous n’aurons pas réussi à faire ce que nous voulions, mais la masse d’encapuchonnés attaquant l’autorité et le Capital est probablement la lumière sur le chemin d’une nouveau projet socio-politique révolutionnaire, sans peur, avec force et lutte. C’est une beau souvenir qui servira comme exemple pour le futur ; rien n’est fini, la lutte continue.
Depuis Barcelone, nous envoyons nos salutations révolutionnaires aux compagnons qui nous ont soutenu et nous annonçons notre intention de lutter à notre échelle, pour la transformation que nous voulons, en profitant de la flamme que d’autres avant nous ont allumé.
L’ANARCHIE OU LA MORT
PS : il est 00:11 et selon des compagnons qui sont encore dans le centre, les foyers se comptent par dizaines. Quelque chose est en train de changer.
Contra Info depuis les rues
Rosa de Foc : Fin de l’obéissance
Vous avez dû nous matraquer, nous tirer au flashball au visage, nous asphyxier avec vos gaz. Vous avez dû nous arrêter et nous maltraiter, nous emprisonner et nous isoler. Vous avez dû nous menacer avec de nouvelles lois et dire à tous que nous sommes des « terroristes ». Vous avez dû faire tout ça et bien plus, pour faire en sorte que nous baissions la tête. Mais malgré tout ça vous n’y êtes pas arrivé.
Le 29 mars nous avons allumé des feux avec toutes vos menaces, avec tous vos ordres et chantages. Nous n’étions pas un groupe, nous n’étions pas 300 ni 2000, nous étions beaucoup plus. Nous étions tous ceux que chaque jour vous piétinez en pensant que jamais ils ne se rendront. Nous sommes tous ceux que vous exploitez dans un travail précaire. Ceux que vous envoyez à la rue quand vous avez envie, ou à qui vous retirez la maison quand ils ne peuvent pas payer. Ceux que vous gouvernez comme des ressources, comme des chiffres de statistiques. Le 29 mars nous vous avons désobéi et soudain tout s’est mis à trembler. Maintenant nous sommes conscients de notre force. Nous sentons que votre monde s’enfonce et nous ne vous aiderons pas à le soulever. Nous préférons construire le notre.
[Gréce] 6 avril 2012 – Journée d’action en solidarité avec Stella Antoniou
L’anarchiste Stella Antoniou est en détention préventive depuis 16 mois. Elle est accusé de participation à l’Organisation Révolutionnaire Conspiration des Cellules de Feu. Elle a été arrêté en décembre 2010 en même temps que les camarades Kostas Sakkas, Giorgos Karagiannidis et Alexandros Mitroussias, qui sont aussi en prison dans la même affaire.
Stella refuse, comme l’ont fait les autres, les charges pourries et gonflées qui sont constamment renouvelées avec de nouvelles et basées sur des relations personnelles et bien sûr leur identité politique en tant qu’anarchistes.
Stella souffre de maladie grave qui s’aggrave de plus en plus à cause de son confinement et pour cette raison elle pose des demandes de libération à plusieurs reprises, qui sont rejetées les une après les autres.
Cependant elle n’a jamais cessé de lutter avec courage en prison…
Elle n’a jamais refusée de se porter solidaire avec un de ses camarade recherché…
ELLE A DES MILLIERS DE PAGES DE DOSSIERS CONTRE ELLE…
ELLE A DES MILLIERS DE CAMARADES AVEC ELLE…
ET NOUS LA REPRENDRONS !
LIBÉRATION IMMÉDIATE DE STELLA ANTONIOU
LIBERTÉ POUR KOSTAS SAKKAS, GIORGOS KARAGIANNIDIS, ALEXANDROS MITROUSIAS
MANIFESTATION – VENDREDI 6 AVRIL 2012
SYNTAGMA, ATHENES – 18.00
Assemblée de solidarité avec les détenus et les combattants poursuivis
safa.espiv.net
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Parce que c’est la cinquième d’une série de demandes de remise en liberté de la camarade anarchiste Stella Antoniou pour raisons de santé, lors d’une discussion ouverte à Athènes, des collectifs, des squats et des individus ont décidés ensemble d’organiser une marche en solidarité à la place Syndagma le vendredi 6 avril à 18.00. Au même moment ils ont adressé un appel direct à tous les collectifs pour une journée de mobilisation nationale en solidarité avec Stella Antoniou (le même jour que la marche). Déjà, des assemblées en lien avec l’affaire ont pris place dans la ville de Thesalonnique
Nous traduisons et disséminons l’appel pour qu’ainsi d’autres camarades puissent contribuer où qu’ils soient à la solidarité qui sera exprimé ce jour-là, exigeant la mise en liberté immédiate de l’anarchiste Stella Antoniou.
Prochainement dans une manifestation
Από την Αθήνα μέχρι το Λονδίνο
και από το Σαντιάγο μέχρι το Τορίνο
Φωτιά στους νόμους
σφαίρες στους αστυνόμους
και για κάθε ναζί
βενζίνα και στουπί
Απ’ το Βερολίνο μέχρι τη Μαδρίτη
κι από τη Λισαβόνα μέχρι το Ελσίνκι
βία στη βία της κάθε εξουσίας
στο δρόμο της φωτιάς και της αναρχίας
D’Athènes à Londres
et de Santiago à Turin
feu aux lois
des balles pour les flics
et pour chaque nazi
de l’essence et un chiffon enflammé
De Berlin à Madrid
et de Lisbonne à Helsinki
violence à la violence de chaque autorité
dans la voie du feu et de l’anarchie
Montréal, KKKanada : 15 mars 2012, la plus grosse manif contre la brutalité policière en 16 ans !
Malgré la campagne de peur et de dissuasion orchestrée par le Service de police de Montréal (SPVM), plus de 3000 personnes ont répondu à l’appel de la Convergence contre la Répression Politique et Policière qui organisait cette année la 16e manifestation annuelle contre la brutalité policière à Montréal. Inaugurée conjointement au Canada par le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) et en Suisse par le collectif Black Flag en 1997, la Journée internationale contre la brutalité policière a été soulignée tous les 15 mars, notamment en Allemagne, en Angleterre, en France, en Belgique, en Espagne, au Portugal, en passant par le Nigeria, les États-Unis et le Mexique. Cette année, outre Montréal, des manifestations se tenaient également à Toronto, Vancouver, Dallas, Paris, Lille, Angers et Bruxelles.
La marche a débuté au Square Berri vers 18 h, alors qu’une foule bigarrée et bruyante – rassemblant des militants et militantes, des anarchistes, des bandes de jeunes, des étudiant-e-s en grève, des victimes de la violence policière, ainsi que des gens en colère de tous âges – a pris la rue en scandant « Flics, porcs, assassins ! ». Le trajet vers le centre-ville a été ponctué de détonations de feux d’artifices et de pétards, ainsi que la présence énergisante de nombreux groupes d’affinités masqués qui en profitèrent pour décorer les murs de la ville de slogans anti-flics et révolutionnaires. Le déploiement répressif était, comme toujours, démesuré : des centaines de policiers « anti-émeute » en armure, une escouade à cheval, une autre à vélo, des unités d’intervention à tous les coins de rue, des flics en civil, des autobus de détention et le fameux hélicoptère du SPVM qui survolait la scène. Après seulement une demi-heure de marche, l’escouade anti-émeute a chargé la foule sans sommation à l’angle des rues Sherbrooke et Aylmer, à coup de matraques et de grenades assourdissantes lancées au niveau du visage, ce qui a eu pour effet de briser la manif en deux et de mériter aux assassins en uniforme une pluie de pierres et de balles de peinture. Le choix de cet endroit pour tenter de briser la manifestation est hautement symbolique, car c’est le lieu même où un manifestant étudiant a été gravement blessé à l’œil par une grenade policière lors d’une charge similaire le 7 mars dernier.
Scindés en plusieurs groupes compacts et poursuivis par des hordes de policiers lourdement armés (matraques, grenades, fusils à balles de caoutchouc, bombonne de gaz irritant, etc.), les plus combatifs des manifestant-e-s ont réussi à se faufiler à travers le dispositif répressif et à mener un bon nombre d’actions directes rapides et efficaces. Deux auto-patrouilles du SPVM ont été vandalisées, dont une carrément renversée sur le toit par la foule en liesse (voir la vidéo), un grand magasin d’électronique a été pillé, des vitrines ont été fracassées et un groupe a même réussi à s’infiltrer dans le métro pour aller bloquer brièvement le pont menant au casino de Montréal, à quelques kilomètres du centre-ville. Débordées pendant environ trois heures, les forces policières ont toutefois réussi à reprendre le contrôle du centre-ville vers 21h, menant 226 arrestations, dont une arrestation de masse d’environ 200 personnes qui étaient revenues en manif au point de départ. Quelques arrestations ciblées et « préventives » ont également été menées, dont celle d’une camarade qui a été littéralement « kidnappée » en plein jour par les flics.
http://www.youtube.com/watch?v=Sb6VZuL_YQk
La manifestation de cette année visait principalement à dénoncer et combattre la répression politique menée par les différents corps policiers et services secrets du Canada et du Québec (province canadienne à majorité francophone où se trouve la ville de Montréal). En effet, depuis 1997, pas moins de 4000 arrestations à caractère politique ont été effectuées par la police au Québec, se soldant par des acquittements judiciaires dans la grande majorité des cas. À Montréal, le SPVM a même créé, à l’été 2011, une escouade spéciale baptisée GAMMA (Guets des Activités des Mouvements Marginaux et Anarchistes !), véritable police politique qui a déjà mené 12 arrestations ciblées de militant-e-s connu-e-s pour leur engagement radical. Rappelons également que quatre personnes ont été assassinées par les flics Montréalais depuis juin 2011, et plus de 65 depuis 1987. De plus, ces événements surviennent dans le contexte d’une montée sans précédents des politiques répressives au Canada, notamment avec l’adoption de la loi C-10 qui vise à durcir les peines et la durée d’emprisonnement, les projets de construction de méga-prisons, ainsi que des projets de lois carrément orwelliens, comme le projet de loi privé C-309 qui vise la criminalisation du port d’un masque lors de manifestations et le projet de loi C-30 qui forcerait les fournisseurs de services Internet à fournir des informations privées au gouvernement et à la police. Rappelons que le Canada est présentement sous le joug d’un gouvernement conservateur majoritaire, réactionnaire et arrogant, qui n’hésite plus à bafouer ouvertement la sacro-sainte Constitution qu’il est censé servir dans l’intérêt du « peuple », comme en témoigne notamment l’état d’exception policier qui s’est mis en place à Toronto lors du sommet du G-20 en juin 2011, alors que plus de 1000 personnes avaient été littéralement raflées dans les rues et détenues dans des conditions qui rappelaient étrangement les camps de concentration.
pour en savoir plus : sabotagemedia / cobp
Athenes : jour en mémoire et honneur de Lambros Foundas
Le samedi, Mars 10 2012, dans le cadre de la commémoration des deux ans de la chute du compagnon anarchiste Lambros Foundas, a été organisée une marche de mémoire et de lutte.
Autour de midi, les gens ont commencé à se réunir à la place Monastiraki, où des messages subversifs étaient transmis par des mégaphones, vers 13:30, plus d’un millier de manifestants sont descendus dans les rues Athènes, formant un bloc anarchiste important. Depuis le début de la manifestation, a été remarque que la présence des flics dans les rues athéniennes était massive. La manifestation s’est déplacée de la place Omonia, remontant la rue Stadiou jusqu’à la place Syntagma et a terminé dans le Propylées, sur la rue Panepistimiou.
Au cours de la manifestation, ont été distribuées des brochures avec des déclarations politiques des compas en cour de jugement pour le cas de la Lutte Révolutionnaire, tandis que des pancarte, des tract et des graffitis recouvraient les murs et les rues du centre-ville d’Athènes. A la tête de la manifestation, deux bannières prônaient : “Solidarité avec les accuses de la lutte révolutionnaire» et «Lambros vit à travers notre lutte pour la révolution sociale.”
Parmi les nombreux slogans, nouveaux et anciens, qui ont ete scandes, il y avait cela:
“Lutte révolutionnaire contre l’Etat et le Capital”
“VIE, VIE, Lambros Foundas, VIE dans le cœur de chaque combattant!”
“Le terrorisme c’est chercher du travail, pas de paix pour les patrons”
“Honneur pour toujours, Lambros Foundas”
“Liberté pour tous ceux qui sont en cellules!”
“Pas de prisonniers criminels, ni politique, feu et explosions à toutes les prisons”
“L’Etat et le Capital sont les seuls terroristes; solidarité avec les luttes armées”
“Peuple, aux armes, maintenant ou jamais»
“Peuple, tu as faim, pourquoi te mets tu à vos genoux? Peuple, tu as faim, pourquoi tu ne les bloquent pas? “(À l’extérieur du marché central de Varvakios Agora)
“Laissez être réduite en cendre la maison de Kaminis” (devant le parlement)
“Feu et explosion a ce bordel” (devant le parlement)
“Le 12 Février n’est que le début, a étendre la révolte dans le monde entier”
“Le 12 Février ne suffit pas, la prochaine fois, au parlement de tomber”
“Liberté pour tous les membres de la lutte révolutionnaire, la hache et le feu aux chiens de l’Etat»
“Le monde ne change pas en priant: allons exproprier toutes les églises”
“Flics, KKE, néo-nazis, tous les bâtards travaillent ensemble”
“Liberté pour Stella Antoniou”
“Que s’enflamme le bordel du parlement”
“En Grèce, Turquie et Macédoine, l’ennemi est dans les banques et les ministères»
“Anarchie, Déstabilisation, Action Directe, Insurrection» (cela a ete crie en italien: “Anarchia, Destabilizzazione, Azione Diretta, Inzurrezione”)
La manifestation a pris fin autour de 15h00 vers Propylées, bien que beaucoup ont poursuivie la marche jusque dans le quartier d’Exarchia. Continue reading Athenes : jour en mémoire et honneur de Lambros Foundas
Thessalonique, Grèce: Rassemblement en solidarité avec le squat Orfanotrofio
Le vendredi 2 mars s’est tenu un rassemblement avec un système audio en solidarité avec le squat Orfanotrofio devant le bâtiment administratif de la Mitropoli de l’Église [ndt. une mitropoli est comme un évêché plus ou moins] de Thessalonique. Il faut rappeler que la “propriété” de l’espace squatté est passée du Ministère de la Santé à l’Église Orthodoxe Grecque il y a un mois, pour qu’il soit utilisé immédiatement, comme cela a été annoncé sur internet par le Ministère de la Santé.
ÉTAT ET ÉGLISE, BAS LES PATTES DU SQUAT ORFANOTROFIO !
Une banderole en solidarité a été mise sur le bâtiment, des affiches collées dans beaucoup d’endroits dans la zone, pendant que des tracts étaient distribués. D’autres textes ont aussi été distribués pour la défense de l’espace occupé “École pour l’apprentissage de la liberté”, un autre bâtiment propriété de l’Église, où les squatteurs sont menacés de poursuites judiciaires.
Nous devons nous réapproprier les propriétés ecclésiastiques…
parce que prier ne va pas changer le monde.
Solidarité avec le squat Orfanotrofio!
Source: athens.indymedia.org
Athènes : Marche en solidarité avec les squats et les lieux auto-organisés
Ce samedi 3 mars 2012 plus de 1.000 personnes ont marché dans le quartier de Kypselli d’Athènes en solidarité avec les squats et les espaces urbains auto-organisés. La manifestation a été appelée par des squats du centre d’Athènes.
Parmi bien d’autres appels, voici l’appel du squat Patission 61 & Skaramanga (affiche) :
À la mi-novembre, un nouveau partenariat entre la Municipalité d’Athènes et la police a été lancé. Ensemble, ils lancent un nouveau cycle de contrôle du centre-ville d’Athènes. Initialement, ils ont ciblé l’endroit occupé du Marché Municipal de Kypselli qui répond à des besoins des habitants du quartier, et ils ont également entamé une poursuite d’office contre le squat Lela Karayiannis 37, donnant le feu vert pour de possibles interventions.
La pauvreté et la misère s’accroissent dans les quartiers du centre d’Athènes. Dans le même temps les attaques des flics et d’agents para-étatiques contre les migrants, les vendeurs des rues, les sans-abri et les junkies augmentent. Après tout, la promotion du cannibalisme social et la guerre idéologique généralisée sont les tactiques testées du “diviser et conquérir”. Dans cet effort de l’État et du Capital, la ville d’Athènes assume son rôle institutionnel accru du garant du développement et du bon fonctionnement de la ville…
Aujourd’hui, quand la crise est plus évidente que jamais, alors que la société se paupérise de plus en plus et quand la révolte n’a plus besoin d’étincelles… De plus en plus de personnes commencent à prendre le chemin de la lutte.
Ainsi les squats et les projets auto-organisés, point de rencontre et intersections de luttes, sont à nouveau dans la ligne de mire de la répression.
Et parce que les accusations envers nous tiennent bon, nous déclarons hardiment que….
Nous sommes l’arsenal du respect mutuel et de la solidarité entre les oppressés et nous sommes les cellules de la résistance sans médiation.
Nous sommes des centres de circulation des projets, des moyens et des pratiques hostiles au système établi.
Nous sommes des laboratoires de fermentation sociale des besoins et désirs sans divisions ethniques, religieuses et de genre.
Résistance face aux plans de “stérilisation” du centre d’Athènes
Bas les pattes de l’occupation Lela Karayiannis 37 et de l’occupation du Marché Municipal de Kypselli.
Affiche du squat Villa Amalias pour cette manifestation (original)
Athènes : événements autour de l’affaire Lutte Révolutionnaire
Événement-discussion de deux jours à l’École Polytechnique autour de la thématique de l’action de l’organisation Lutte Révolutionnaire
JOURS DE MÉMOIRE ET DE LUTTE
Deux ans après l’affrontement armé à Dafni où l’anarchiste Lambros Foundas a perdu sa vie durant la préparation d’une action préliminaire de Lutte Révolutionnaire.
Deux ans après l’arrestation de nos camarades, les trois membres de Lutte Révolutionnaire P. Roupa, K. Gournas, N. Maziotis et des camarades V. Stathopoulos, S. Nikitopoulos, Ch. Kortesis ainsi que celle du camarade K. Katsenos qui était recherché pendant un an et demi et aujourd’hui se trouve emprisonné dans la prison de Koridallos, tout comme les poursuites contre M. Beraha, que les autorités impliquent dans la même affaire. L’affaire de Lutte Révolutionnaire est celle de tous, de quiconque résiste, de quiconque se bat, de quiconque ne baisse pas la tête dans ce monde.
ÉVÉNEMENT-DISCUSSION SUR DEUX JOURS
ÉCOLE POLYTECHNIQUE
Jeudi 8 mars, 18h00
Thématique: l’action de l’organisation Lutte Révolutionaire
Intervenants: P. Roupa, N. Maziotis, K. Gournas
Et aussi: Ch. Tsigaridas, A. Sirinidis
Vendredi 9 mars, 18h00
Thématique: opération de répression – arrestation – procès et solidarité
Intervenants: M. Beraha, P. Roupa, N. Maziotis, K. Gournas, V. Stathopoulos, S. Nikitopoulos
Rassemblement-manifestation
Samedi 10 mars, 12h00, place Monastiraki
Pour le camarade Lambros Foundas.
Solidarité avec les camarades qui sont en procès pour l’affaire de Lutte Révolutionnaire
LA SEULE VOIE EST CELLE DE LA RÉVOLUTION SOCIALE
Assemblée pour l’affaire de Lutte Révolutionnaire
Manifestation en souvenir et pour la lutte pour le révolutionnaire Lambros Foundas
Samedi 10 mars 2012 à 12.00 à la place Monastiraki, Athènes
Deux ans après le meurtre du camarade anarchiste Lambros Foundas, membre de l’organisation Lutte Révolutionnaire, tombé en combattant lors d’une fusillade avec des flics pendant une action préparatoire de l’organisation. Il est de notre devoir, pour le souvenir du camarade, de continuer la lutte subversive pour la liberté, l’égalité et l’anarchie.
Contre la Junte de la Troïka et le totalitarisme moderne, contre le Capital et l’État; pour le renversement du régime, pour la révolution sociale.
Solidarité avec les membres de Lutte Révolutionnaire
et tous ceux poursuivis dans la même affaire.
Valence, Espagne : actions directes en réponse à la répression
Dans la nuit du 27 février différentes actions ont été menées dans la ville de Valence :
– incendie de 2 DAB sur le campus de l’université
– 1 DAB rendu inutilisable avec un bloc de ciment
– incendie d’un arrêt de tram
Ces actions ont été faites en fonction de la situation que nous vivons à Valence. La répression policière durant les manifestations étudiantes avec les coupes sociales qui s’accroissent, indiquent une montée des attaques menées par l’État et les entreprises capitalistes contre les quelques droits que nous avons eu auparavant.
Les étudiants du lycée Lluís Vives sont partis en une protestation qui a dépassé la macro-manifestation (ou procession) des syndicats et partis de gauche. Ces protestations, parce qu’elles ont été réalisées sans demander la permission et d’une manière combattive, ont fait face à l’essence même de l’État et du Capitalisme, quand ils quittent leurs masques : la violence.
C’est pourquoi notre contribution dans la lutte prend la forme du sabotage et de l’attaque. Le système est violent; c’est pourquoi nous sommes radicaux.
Ce sont nos vies qui sont en jeu.
Pour l’extension de la révolte !
Athènes : affiche du squat Villa Amalias pour la manifestation du samedi 3 mars
En des temps où les pauvres sont baptisés “indigents” et les riches “philanthropes”… en des temps de crise généralisée, quand le totalitarisme va de l’avant, quand le centre d’Athènes est soumis à l’état policier et qu’il est reconstruit, que les gens qui luttent et qui viennent des basses couches sociales sont stigmatisés comme des criminels, quand les migrants sont ciblés par l’accélération sociale du fascisme et des pogromes racistes… En ces temps les squats, en tant qu’un des terrains sociaux de résistance et de lutte contre la barbarie, sont menacés par la répression étatique…
SQUATTONS LES MAISONS VIDES – PRENONS EN MAIN NOS VIES
Solidarité avec le squat Lelas Karagianni 37 et le marché municipal occupé de Kypseli.
Bas les pattes des squats, tous les espaces auto-gérés et luttes faits sans tutelle.
Manifestation : samedi 3 mars à 12h00
Rassemblement au marché municipal de Kypseli (42, rue Fokionos Negri)
Chronique des dernières attaques contre des migrants à Patras (Grèce) et quelques premières réflexions sur les événements
La vieille usine de Piraiki Patraiki est une énorme zone de bâtiments abandonnés qui se trouve en face de la dernière porte d’entrée et de sortie du nouveau port de Patras. Depuis quelques mois, plusieurs centaines de migrants originaires de l’Afghanistan, du Soudan ainsi que quelques migrants d’Algérie, de Somalie et du Maroc vivent dans cette zone. C’est un logement extrêmement précaire où ces personnes, qui tous les jours cherchent à sortir du pays pour trouver une nouvelle vie, se sont installées.
La vie de ces migrants n’est pas seulement marquée par des rêves et des aspirations mais surtout par une lutte quotidienne pour la survie. Tous les jours, ils doivent se battre, avec tout ce que cela implique. Il y a des morts, des personnes qui sont écrasées par des camions, qui meurent à l’intérieur de ces derniers, ou qui périssent à cause du froid. Ils se font également tabasser, torturer et humilier par la police portuaire.
Durant les derniers vingt jours, donc pendant les vacances de Noël, nous avons été à leurs côtés suite à des incidents qui démontrent clairement les conditions de misère et de barbarie qui leur sont réservées à Patras, ville frontière et de passage pour l’Europe.
Plus spécifiquement: Continue reading Chronique des dernières attaques contre des migrants à Patras (Grèce) et quelques premières réflexions sur les événements
BAS LES PATTES D’INDYMEDIA ATHÈNES!
-Il est urgent de diffuser ce message-
Suite à l’attaque généralisée contre l’ensemble de la société au niveau des droits du travail, des droits sociaux et des droits politiques et suite à la réponse massive de celle-ci dimanche dernier, le 12/2, avec le rassemblement de centaines de milliers de manifestants à travers toute la Grèce, le Pouvoir joue sa dernière carte, celle de l’intensification de la répression pour contenir la rage sociale.
Dimanche matin, des douzaines d’activistes ont été enlevés par l’État Terroriste, certains même dans leurs maisons. Quatre manifestants d’Athènes, défenseurs du droit de vivre et non simplement de survivre, ont été emprisonnés avant leur procès, qui ne commencera qu’ après plusieurs mois. D’autres furent poursuivis trois jours après les rassemblements et les manifestations dans d’autres villes grecques. Quelques jours avant cela, les chaînes de télévision et les médias, les politiciens vendus et les collaborateurs des cadres de la Troïka ont mis en question le fonctionnement et l’existence d’Indymedia.
Lors d’une annonce vendredi après-midi, 17/2, le Recteur de l’École Polytechnique d’Athènes a averti le public de coupures de courant dans les bâtiments universitaires au prétexte des travaux de maintenance. Ainsi, ils ont trouvé une façon de bâillonner athens.indymedia.org en coupant l’électricité. Dimanche dernier, 12/2, pendant les grandes manifestations qui avaient lieu à travers le pays, le serveur d’Indymedia Athènes avait déjà subit des cyber-attaques.
Ces nouvelles sentent la répression de l’État à plein nez, particulièrement si nous prenons en compte la chronologie et les pressions de la semaine dernière, avec le durcissement de l’attitude du régime. Ce sont de mauvaises nouvelles en vue des prochaines mobilisations de protestation d’une grande partie de la société, ce dimanche 19 février. En effet Athènes Indymedia est l’un des rares espaces clés où les événements sont communiqués par les participants sans aucune médiation ou manipulation par les médias de masse.
Mais ils continueront à nous trouver face à eux.
PS. Nous n’avons pas oublié, bien sûr, toutes les manipulations répressives précédentes de la part de l’État – des efforts qui ont échoués – en coordination avec les fascistes, à une époque où la coopération n’était pas officialisée (comme c’est le cas aujourd’hui avec le gouvernement de coalition) et le gouvernement était censé garder une certaine distance formelle …
Sur https://chat.koumbit.net vous pouvez vous connecter au canal IRC d’Indymedia Athènes pour obtenir des nouvelles à jour, en choisissant un surnom [Nicknames:] et tapant #athens dans le champ [Channels:]
Une interview d’Indymedia Athènes récente a été faite, vous pouvez la lire sur le site de Rebellyon ici.
Athènes : “Je te cherchais dans la nuit, et je brûlais.”
Pensées sur les récents événements d’Athènes d’un blog personnel.
La nuit dernière, le 12 février, en face d’une banque qui était en train de brûler dans une flamme bleue inquiétante, se tenait un vieil homme avec un drapeau national sur son épaule, alors qu’un de ses parents prenait des photos de lui. Peut-être va-t-il mettre la photo au-dessus de sa télé, dans un cadre bon marché, avec une légende écrite à la main : “Il est temps de voir les banques brûler”. Sans le savoir, cet homme signe la mort d’un pays virtuel. Il ne vivra pas pour voir des grandeurs nationales à raconter à ces petit-enfants, alors il gardera ce mémento pour que ces descendants le voient et disent : “Ah grand-père était un brave gars”. Le spectacle nous a appris à apprécier de telles forfanteries.
Nous sommes habitués à réfléchir sur des événements selon nos principes politiques et moraux. A séparer le bon grain de l’ivraie : cette personne est bonne, celle-là est un mouchard; ceci est correct, ceci est mauvais. La rue nous apprend que les choses ne sont pas ainsi, que les événements et les gens sont pleins de contradictions, et que les situations peuvent être jugées de cette façon ou autrement.
Nous sommes habitués à envisager le dialogue, la prise de décision collective, le mouvement et la société sans classe comme un monde moral, beau et angéliquement conçu. Même ceux qui ne sont pas politisés ont en tête un monde utopique, une façon d’être idéale où toutes les intensités sont normalisées, toutes les contradictions sont résolues, où tout le monde est heureux.
Pourtant, en réalité, la violence est un élément fondamental de la politique, de la vie de tous les jours. La violence est aussi un composant clé de la prise de décision collective. Les gens préfèrent la télé et le spectacle car ils y trouvent la satisfaction de ce désir, que tout soit juste, que tout fasse sens, que tout soit pesé. D’être sûr de garder la violence dans la maison, où tout est à sa place, joliment arrangé par le patriarcat – chacun à sa place prêt pour le drame. D’être sûr que nous exorcisons la violence ailleurs, où ce n’est pas visible, dans les ghettos d’immigrés, aux frontières, dans les bidonvilles du tiers-monde. Nous protestons et nous nous lamentons sur notre destin quand cette même violence envahit nos vies, à l’improviste, autoritairement. Nous ne nous protestons pas parce que nous souffrons de la violence, mais seulement parce que les choses ne sont plus en place, le bon ne gagne plus à la fin, la cavalerie ne vient pas à la rescousse. Les choses deviennent confuses dans la rue; tu dois agir pour changer quelque chose, tu dois joindre ta voix avec d’autres, trouver le moyen de commencer ou stopper un événement. La démocratie est une chose sale, il faut que tu te salisses les mains; ce n’est pas une histoire de petits costumes et d’espressos et de pets sur les bancs du Parlement.
Ah, quelle honte que ce bâtiment historique d’Athènes ait brûlé. Demande à ceux qui le regrettent, savent-ils où est Attikon ? Quand sont-ils allés au cinéma pour la dernière fois ? Ont-ils vraiment huit ou neuf euros à casquer pour regarder la dernière production de merde dans le “plus beau cinéma d’Europe” ? Je n’ai pas de regrets pour les bâtiments; je regrette que les gens aient des vies gâchées et les dents serrées. Admettons-le, Attikon n’a rien de plus à nous apprendre que la mort; laissons-le mourir aussi, avec tout les musées de mort.
Mais regardez maintenant combien de monuments historiques nous avons acquis: la surface pavée de la rue Stadiou, à la hauteur de place Korai, les abords piétons presque rasés de la rue Panepistimiou, ce sont les nouveaux monuments. Qui peut marcher dans ces rues et ne pas avoir la chair de poule, après des heures de bataille où des milliers de personnes ont résisté au corps-à-corps aux larbins d’un gang fasciste de mercenaires [ndt. les flics antiémeutes], qui fondamentalement décharge des produits chimiques sur chacun qui se met sur son chemin et qui s’enfuit en panique quand il en est à court ? Quand était-ce, la dernière fois où vous avez eu la chair de poule à Attikon ? Était-ce quand un grossier personnage a laissé la porte ouverte et un courant d’air est entré dans le cinéma ?
Je suis sûr que même ceux qui étaient mal à l’aise face aux destructions et aux émeutes, qui étaient gênés, qui haletaient pour respirer, qui se sont retrouvés face à face avec leurs faiblesses, leurs contradictions, leurs inhibitions et complexes, tous redescendront dans la rue, un peu changés la prochaine fois. Mais ils y redescendront. Parce qu’ils ont une fois encore pris goût à l’aventure, à l’idée que tout est en jeu, à ce sentiment d’excitation profonde qui t’électrifie lorsque quelqu’un saisit ta main et te tire hors d’un péril pour te sauver, le frisson qui te pénètre jusqu’aux os quand tu joins ta voix avec des milliers d’autres voix humaines.
Allant vers le centre-ville désert, je suis passé par une place où beaucoup de sans-abri dorment (là, près du “joyaux d’Athènes”). L’un d’eux était réveillé et examinait avec perplexité un pantalon de sport branché, avec l’étiquette de prix du magasin toujours dessus: c’étaient des jeunes ayant pillé des magasins dans la rue Ermou qui lui ont laissé le pantalon. L’homme se demandait si et comment il pourrait le porter. La valeur d’usage, voilà comment ça s’appelle.
Vous vous asseyez et comptez les zéros des dommages causés aux multinationales, pour calculer votre pauvreté. Pourtant vous devriez compter autre chose: combien de couples ont fait l’amour la nuit dernière, après un long moment, puant le gaz lacrymogène ? Combien d’amitiés se sont re-soudées ? Combien de personnes qui n’ont pas parlé depuis des années se sont retrouvées ? Combien de regards désirant ont été échangés à travers les lunettes de ski et au-dessus des masques à gaz ? Combien de personnes ont laissé tomber une larme, pas sous l’effet des gaz mais à cause d’une douleur secrète qui n’a réussi à sortir que hier soir ? Cette richesse dépérissante près de nous si longtemps; l’avez-vous ressenti cette richesse sauvage hier soir ? Et avez-vous senti qu’un jour elle sera à nous de nouveau ?
Grèce : Pour étendre la révolte !
Avant tout, il s’agit de clarifier le fait que les événements du 12 février sont impossibles à retranscrire par mots. Les luttes dans les rues d’Athènes et des autres villes grecques ont atteint un certain degrés de révolte, et la colère du peuple éclatant simultanément, fait de la retranscription des innombrable actes d’insurrection de chacun, une tache impossible à réaliser. Néanmoins, nous tenterons de détacher ici le plus important, tel que nous l’avons vécu depuis les barricades d’Athènes et comme les ont transmis nos compagnons depuis les tranchées contrainformatives.
NOUS DEVONS DÉTRUIRE L’EXISTANT
Athènes : Les députés votent “oui, à tout” alors que la ville s’enflamme
Peu après minuit, s’acheva la comédie bourgeoise au Parlement grec. 199 des députés ont voté “oui, à tout”, acceptant le nouvel accord avec la Troïka, et condamnant, de nouveau, le peuple à la misère. La maudite Presse du régime, propageait ses calomnies contre les anarchistes et les insurgés, pendant que Alexis Tsipras, président de la Coalition de la Gauche “Radicale” dénonçait “les forces para-étatiques qui mirent feu à la ville”. Alors que les sbires du pouvoir, comprenant les marionnettes gauchistes de la démocratie, dénonçaient les luttes de la rue, la fumée noire de plus de 40 bâtiments incendiés montait jusqu’au ciel, envoyant un message de résistance et d’insoumission au monde entier.
Syntagma: La foule recelait de tout
Selon les estimations, autour de 500 000 personnes sortirent dans les rues athéniennes la nuit du dimanche 12 février. Néanmoins, il s’agissait d’une foule bigarrée, au sein de laquelle se côtoyaient des patriotes gauchistes ou d’extrême-droite, de nombreux stalinistes du PAME, des groupuscule trotskistes, beaucoup de personnes d’âge moyen sans appartenances politique particulières, des groupes d’ultras d’équipe de football, divers syndicat et assemblées populaires, beaucoup d’immigrants, de jeunes insurgés et des groupes anarchistes d’action directe dispersés dans la place. La foule siégeait face au Parlement, criant ” Police, Cochon, Assassin” mais la majorité d’entre eux n’apparaissaient pas animés d’une envie d’attaquer les forces anti-émeutes ni d’envahir le bordel de la démocratie.
Les rues ardentes d’Athènes :
Apres 19 heures, au croisement de la rue Panepistimiou et Voucourestiou, s’élevait une grande barricade. Le sol était jonché de pièces de la bataille qui s’était déroulé peu avant et les vitrines des magasins des deux cotés de la rue, détruites. Beaucoup de manifestant se dirigeait de nouveau vers Syntagma, d’autre vers le quartier de Kolonaki tandis que d’autres restaient derrière la barricade vers Propileos. Quelques 200 mètres plus bas, dans la même rue, ou environ 500 ou 600 anarchistes, autonomes, jeunes insurgés et prolétaires luttaient farouchement contre les brigades anti-émeute qui bloquaient l’accès à Syntagma. Les explosions de molotovs renforcés avec de la dynamite, ainsi que les grenades assourdissantes, s’entendaient de tout côté. Les rues étaient pleines de morceaux de marbre et blanchies par les lacrymogènes. Peu à peu, les informations passèrent de bouches à oreille et se décomptèrent les nombreux affrontements, les incendies et les saccages dans les rues du centre, de la place Syntagma à Omonia, et de la rue Solonos à Monastiraki. Cependant, avoir une image complète de l’émeute à ce moment-là est impossible.
L’occupation de la Faculté de Droit et la jeunesse sauvage métropolitaine
“Appel urgent:. Nous avons besoin de plus de personnes pour garder la rue Akadimias de la police et assurer le retour en sécurité de ceux qui luttent à Propileos”. Ce fut l’un des messages transmis par les mégaphones de la Faculté de droit squatté dimanche soir. Les brigades anti-émeute attaquaient continuellement les insurgés qui restaient dans la rue Akadimias et après une demi-heure, ils réussirent à les faire retrancher jusqu’aux abord de la faculté. Durant plus de 2 heures, les porcs ont lancé des gaz lacrymogènes, des grenades choc, des balles en caoutchouc et des pierres contre nous, qui défendions par tous les moyens possibles, l’occupation. Quelques 200 enragés, enfants de la jeunesse sauvage, levaient leurs têtes encapuchonnées, défiant réellement l’autorité de la police. Ceux la condamnés de “minorité violente” par les réformistes et les divers réactionnaires. Cette “minorité”, qui met le feu aux fondations de la civilisation capitaliste, réussi à maintenir ouvert le plus important centre de lutte, dans les moments les plus critiques de la journée, offrant alors refuges aux manifestants poursuivis. Entre les gens qui passaient par la rue, se trouvait de nombreux manifestants anciens, portant des masques anti gaz, incitant les jeunes à résister et lutter. Malgré la répression féroce, il parut évident que les manifestants refusaient de laisser les rues, et nous eurent l’impression qu’il y avait une acceptation routinière par la foule, de ce qui se passait: les alarmes qui sonnaient, les propriété détruites, les magasins saccagés, les affrontements et les bâtiments en feu… L’occupation de la Faculté de Droit s’acheva finalement le lundi matin, le 13 février, malgré les dernières communications expliquant la volonté des occupants de continuer. Néanmoins, l’occupation de la Faculté a été, durant ces jours ci, du 9 au 13 février, un bastion du soulèvement du 12, et partie intégrante de la lutte.
Le jour d’après et la nécessité d’étendre la révolte au niveau mondial
Le matin du lundi 13 février, et après des heures d’effort, les pompiers réussirent à éteindre finalement les flammes de la liberté. Au total 79 manifestants furent arrêtés à Athènes et plus de 50 souffrant de lésions occasionnés par les charges policières furent hospitalisés. Le lundi après-midi, quelque 150 solidaires se rendirent aux tribunaux de Evelpidon pour témoigner du soutient aux personnes arrêtés et exiger leur libération, pendant que les personnes arrêtées le premier jours de la grève générale, le 10 février, étaient mis en liberté sous caution.
La situation actuelle à Athènes, parait être revenue à une normalité extrêmement fragile, maintenant que peuple semble avoir atteint ses limites de tolérance. Le régime capitaliste en Grèce, mais aussi dans le reste de l’Europe et par le monde, sait que les flammes qui se levèrent dans les rues grecques le 12 février peuvent allumer la mèche dans d’autre endroits. Nous avons l’obligation de faire réalité ce cauchemar, car si cette révolte ne s’étend pas au delà des frontières étatiques, nous n’atteindrons pas la victoire.
Dans des moment comme ceux ci, quand l’Histoire se rend aux mains de ceux qui l’ont écrite avec leur sueur et leur sang, la solidarité internationale et réciproque est plus importante que jamais. Se solidariser avec la lutte en Grèce signifie mettre le feu aux infrastructures de l’État et du Capital, qui se situe au pas de ta porte.
Pour étendre la révolte !
Solidarité internationale et explosive entre tout les opprimés !
Mort aux États et au Capital !
Grèce, 13 février : Manifestations et actions
A Aigaleo à Athènes une marche a eu lieu dans les toutes premières heures du 13 février, démarrant dès l’annonce du vote par le Parlement des nouvelles mesures d’austérité.
Patras et Agrinio ont vu des manifestations suivre le 13 février, qui ont tourné à la violence. A Agrinio des banques et l’office local du parti d’extrême-droite LA.OS. ont été saccagé.
Une manifestation d’environ 250 personnes des syndicats étudiants et des assemblées populaires s’est tenue lundi matin (le 13 février) à 18h dans la ville de Patras. La manifestation est partie de la place Georgiou et est allé vers l’hôtel Astir où se tenait un événement organisé par le parti de droit Nea Dimokratia sur l’éducation. Les manifestants sont entrés dans le bâtiment en chantant des slogans et ont interrompus l’événement. Les manifestants ont continués leur chemin, vers l’office du député du PASOK, Kostas Spiliotopoulos, qui a voté les nouvelles mesures d’austérité, dans le centre-ville. La manif a stoppé devant le bâtiment et a chanté des slogans, alors qu’un groupe d’étudiants est entrés dans l’office et l’a saccagé. La manif est retourné à la place Georgiou où elle s’est finie. Une assemblée s’y est tenue, concluant par l’appel à une nouvelle manif ce jeudi matin à la place Georgiou. (source)
A Komotini le bâtiment du Gouvernement Régional de Thrace et de l’Est de la Macédoine a été occupé, l’assemblé a décidé d’une marche demain.
Entre-temps de nouvelles vidéo de la police attaquant et tentant de disperser les manifestants le 13/02 à Thessalonnique ont été publiées :
http://www.youtube.com/watch?v=ulgStViF5lU
Grèce : Résumé chronologique des événements du 12 février
Des dizaines de banques et d’autres bâtiments brûlent à travers la Grèce après les manifestations d’aujourd’hui. Il y a aussi d’énormes émeutes à Thessalonique et Patras. La situation semble partir de plus en plus hors de contrôle. Nous allons essayer de résumer les développements clés pendant la nuit, ci-dessous :
Toutes les heures sont GMT+2
01.06 Le nouveau mémorandum vient juste d’être voté par le Parlement.
01.03 Déclaration de la Faculté de Droit (original en grec):
Il a été décidé par l’assemblée la Faculté de Droit occupée de continuer l’occupation.
Nous appelons tout les gens à prendre les rues, à continuer le combat !
Rien n’est fini, tout commence maintenant.
La Faculté de droit est un centre de lutte et continuera à l’être !
00.42 Dans le Parlement, le processus de vote a commencé il y a quelques minutes pour le nouveau mémorandum. Il semble très probable qu’il sera voté de suite.
00.22 Des manifestants enragés ont complétement détruit l’office des députés “socialistes” Gerekou et Dendias (ex-ministre de la justice) il y a quelques heures dans la ville de Corfou.
00.20 L’hôtel de ville de Volos brûle. Plus tôt des gens ont détruit le poste local des impôts, détruisant pleins de documents en-dedans.
00.14 Une manifestation vient juste de démarrer à Athènes, des gens vagabondent dans les rues de la ville et les flics sont planqués dans les rues transversales.
00:07 Des manifestants ont attaqués le commissariat d’Exarchia il y a quelques minutes.
23:45 La fumée provenant des gaz lacrymogènes et des bâtiments en flammes a couvert le centre d’Athènes. Des affrontements se poursuivent toujours et les rues sont pleines de gens. Plus tôt, des gens ont tenté d’attaquer la maison de l’ancien premier ministre Costas Simitis dans le quartier huppé de Kolonaki (rue Anagnostopoulou), ils se sont affrontés aux unités de police qui gardaient la maison.
Un groupe de manifestants a essayé d’envahir le commissariat de l’Acropole un peu plus tôt. Les officiers de police ont réussi à protéger le commissariat mais plusieurs d’entre eux ont été blessé pendant que des véhicules de police brulaient en face de la station.
Plus tôt dans l’après-midi une unité des voltigeurs DELTA a été piégée par des manifestants : les gens ont tendu une corde en travers de la rue mettant à terre les motos rapides.
23.10 C’est impossible d’estimer le nombre de personnes qui ont prise les rues à Athènes ce soir. Ils sont définitivement des centaines de milliers – il y a juste des gens partout.
23.07 Le bâtiment de la Marfin Bank (le même où trois employés de banque sont morts le 5 mai 2010) a été complétement brûlé.
23.05 Une armurie a été pillé à Omonia, à Athènes.
23.02 Les informations à propos de l’occupation prétendue occupation de l’hôtel de ville est confirmée : un groupe de personnes est entrée dedans, pour en être expulsé par la police anti-émeute quelques minutes plus tard.
22.42 L’hôtel de ville d’Athènes serait occupé.
22.40 Les flics attaquent et bloquent les gens dans la Faculté de Droit. Au moins 200 personnes sont piégées dedans.
22.30 Au moins 20 manifestants et 30 flics ont été blessé pendant les affrontements d’aujourd’hui.
21:00 Des milliers de personnes dans la rue Amalias. La police utilise des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui se défendent avec tout les moyens disponibles à porté de main et restent face au Parlement mais aussi dans le reste des rues du centre. Plusieurs bâtiments sont en flamme, une branche d’Euro-Bank dans la rue Korai, un café Costa, et le premier étage de l’Office des Comptes de l’État.
Plus tôt la police a tiré des balles en caoutchouc contre les manifestants devant la Faculté de Droit.
20.23 Les affrontements devant la Faculté de Droit continuent. Les gens ont repoussé la plice qui a essayé d’attaquer par vagues le bâtiment. Des milliers et des milliers de personnes sont toujours devant le Parlement, malgré les affrontements qui se déroulent dans la partie basse de la place.
19:50 Quelques manifestants blessés. Sur la Propylea de l’Université d’Athènes se déroulent en ce moment de féroces combat, les gens rapportent des affrontements au corps à corps. L’occupation de la Faculté de Droit s’est défendue contre toutes les attaques de la police et il reste maintenant peut-être environ plus de 500 personnes dans l’école. L’occupation appelle les médecins de la Croix Rouge à aller vers l’école avec du matériel de premier secours car il y a des manifestants blessés dans la Faculté.
19.40 Au moins cinq fronts ouverts dans la rue Fillelinon, sur Othonos, la place Syntagma, Stadiou et derrière le ministère de la Finance. Affrontement face à face devant la Faculté de Droit. Les choses se calment temporairement devant le Parlement.
19:07 Un bloc de manifestants au croisement d’Othonos & Amalias, offensive de la police bloquée sur la place Syndagma et une foule importante s’y rassemble et bouge graduellement vers la Maison du Parlement. Quelques minutes plus tôt des unités de police ont joint leurs forces et attaqué ce groupe.
18.57 Les gens dans la Faculté de Droit se retirent du bâtiment après les attaques consécutives des flics.
18.49 Nouvelles de l’intérieur de la Faculté de Droit : les attaques consécutives de la police contre le bâtiment ont été repoussée par les gens de dedans. Il semble que maintenant la police va essayer d’emporter d’assaut le bâtiment universitaire.
18:29 La rue Ermou est pleine de manifestants qui affrontent des unités de police, en un effort de retourner sur la place. Les occupants de la Faculté de Droit appellent à ce que plus de gens se rassemblent et marchent tous ensemble vers Syndagma.
18:25 Les gens se rassemblent à nouveau devant la Parlement, alors que dans tout le centre des groupes dispersés de manifestants affrontent plusieurs unités de police anti-émeute dispersées.
18:22 Des affrontements autour du King George Hotel et dans la rue Fillelinon, beaucoup de cocktails molotov, alors que l’occupation de la Faculté de Droit appellent les gens à y aller. Plusieurs manifestants sévèrement blessés à Syndagma.
18:00 Des affrontements à grande échelle en face du Parlement. La police a attaqué pour disperser la foule, les manifestants gazés ont bougés vers la partie basse de Syndagma alors que plusieurs centaines de personnes confrontent la police en jetant des pierres. Les occupants de la Faculté de Droit ont été attaqués par les flics, une partie de leur bloc est allé vers Syndagma et l’autre est retournée vers la Faculté. Des feux brûlent pour minimiser les effets des gaz lacrymogènes et des barricades ont été érigés autour de Syndagma.
17:39 Premiers gaz lacrymogènes devant le Parlement.
17:33 Tensions avec la police devant le Monument au Soldat Inconnu (bas de la Maison du Parlement), mais les gens restent.
17:32 Environ 50.000 personnes face au Parlement, les gens arrivent sans cesse, les bus et les lignes de métro pour le centre sont pleins. Tensions devant la Faculté de Droit, la police anti-émeute tente d’empêcher les occupants de la Faculté de Droit de former une marche vers la place Syndagma.
17.10 Plus de 10.000 personnes déjà rassemblées à Syndagma, la place se remplie très vite.
17.03 Environ 200 manifestants sont piégés dans la Faculté de Droit, encerclée par de fortes forces de police.
17.01 Le bloc de l’assemblée populaire de Cholargos-Papagou va vers le parc Korai pour y rencontrer les blocs d’autres assemblés populaires.
16.31 Ilioupoli, Athènes : environ 100 personnes se pré-rassemblent. Une petite manif va suivre dans les rues de Ilioupoli et après les gens iront à Syndagma.
16.27 Environ 1.000 manifestants dans la place Monastiraki.
16.18 Environ 1.000 personnes sont déjà rassemblées à Syndagma.
16.07 Pagrati, Athènes : une manifestation va commencer dans 15 minutes, vers la place Syndagma.
16.04 Syndagma : un double cordon de flics devant le Monument au Soldat Inconnu.
16.03 Dernières infos de la Faculté de Droit occupée : il y besoin de renforts alors que les forces de police sont partout dans la zone. L’accès au bâtiment n’est plus facile dorénavant.
15.52 Environ 400 manifestants à Syndagma. Ils viennent de prendre et de fermer la rue Amalias.
15.39 Les gens se rassemblent à la Faculté de Droit. D’après ce qu’à rapporté un camarade sur 98 FM, une unité de police anti-émeute se tient dans la rue pédestre entre Propylaea et la Faculté de Droit.
15.26 Thessalonique : deux unité de police sont déjà dans la place Aristotelous.
13.59 Chania, Crête : l’occupation de la Préfecture continue. Des anarchiste/anti-autoritaires ont fait plusieurs actions de contre-information dans les quartier de la ville.
13.36 Il existe un accès facile à la Faculté de Droit. Une assemblée populaire est annoncée pour 14.00.
Approx.13.00 Il y a des retours d’arrestations préventives de personnes en lutte dans leurs maisons. L’initiative “Un bateau pour Gaza” a publié un communiqué où elle informe sur la détention d’un de leur membre.
12.18 Une unité de la police anti-émeute de tient dans la rue Othonos, près de la station de métro de Syndagma.
10.30 Un groupe d’employés du Métro ainsi que des personnes solidaires tentent de mettre la pression sur la direction du Métro pour rouvrir la station Syndagma. Les autorités ont aussi décidé de fermer la station Panepistimio, à Propylaea, après 14.00.
Résumé des événements du 12 février à Volos.
A 17h les gens ont commencé à se rassembler devant l’université (Tholos). Plus de 4.500 personnes ont commencé à marcher en criant des slogans, dans une atmosphère de rage : des gens ont attaqué l’agence locale du PASOK, brisant toutes ces vitres. Les vitres de deux supermarchés du centre, Carrefour et Vassilopoulos ont aussi été brisées. La succursale de Eurobank dans la rue Iasonos a été attaquée puis entièrement brûlée! Beaucoup de gens ont occupé l’hôtel de ville local, y tenant une assemblée populaire. Plusieurs centaines de gens ont aussi attaqué le bureau des impôts, détruisant tout à l’intérieur. Pendant que des gens détruisaientt le bureau des impôts, et que plusieurs autres étaient dans l’hôtel de ville occupé, d’une façon “étrange”, de la fumée a commencé à sortir de la cave. Des gens là ont dit avoir vu des personnes – pas des manifestants – aller à la cave puis partir, assurément une tentative de la part des autorités de provoquer cet effort. Alors que la banque brûlait, des émeutes impliquaient plus de 1.000 personnes affrontant les flics, et les chargeant plusieurs fois. Des flics de Larissa sont venus en renfort des flics locaux, et ils ont pourchassé les gens qui sont allés dans l’université (faculté d’architecture) pendant plusieurs heures. Quand les gens ont quitté la Faculté d’architecture, ils ont rencontré deux bus de police sur leur chemin, les flics en sont sortis et ont commencé à poursuivre les camarades, en arrêtant un – qui fut relâché plus tard – et ont deux ont même sautés dans la mer.
Il y a eu un total de 26 arrestations, 6 d’entre elles se sont transformées en mises en détention. Tous vont être jugés, à commencer par les trois premiers (pas le mineur) ce jeudi matin.
SOLIDARITÉ AVEC CEUX EN JUGEMENT. LUTTE JUSQU’À LA VICTOIRE!
Sources : témoignages et Occupied London
Grèce : Seconde journée de mobilisation nationale – Le Traité de Varkiza est rompu; nous sommes à nouveau en guerre
Aujourd’hui, le 12 février à 03.00 GMT+2, 67 ans ont passée depuis 1945 et le Traité de Varkiza, où les stalinistes du KKE (Parti Communiste de Grèce) ont trahi la lutte armée et des milliers de combattants de la Guerre Civile en échange de leur légalisation dans le nouveau régime. Combien de temps encore les gens vont-ils prendre la rue à mains nues contre le régime totalitaire ? Misère ou révolution, le dilemme persiste dans l’air… un appel franc pour la liberté
Le 11 février, second jour de grève générale, a commencé avec avec l’occupation de plusieurs bâtiments publics et du gouvernement, tels les mairies, par des gens qui appellaient au retrait immédiat du nouvel accord de “prêt”. Ils y a asussi eu des voix non entendues jusqu’ici, dans et en-dehors des murs des prisons à travers la Grèce, appelant à la destruction complète de la junte démocratique pour la révolution sociale.
Dans le centre d’Athènes et ce depuis trois jours, l’École de Droit est occupée par des anarchistes/anti-autoritaires et d’autres personnes solidaires, ainsi que le ministère de la Santé, occupé par des travailleurs de la psychiatrie et du secteur des soins spéciaux. Ces travailleurs, en plus de défendre leurs droits du travail, défendent aussi le droit à ce que des milliers de malades psychiatriques puissent exister et interagir avec nous tous. Ils luttent collectivement contre les mesures d’austérité qui privent les patients mentaux des moyens de survie de base. Ces derniers sont parmi les gens au bord du gouffre de l’exclusion permanente, depuis que le monde capitaliste les voit comme “inutiles”, “improductifs”, “dérangés”. En dépit des demandes non-radicales avancées jusque là par les grévistes, leur occupation du ministère de la Santé mérite la solidarité la plus large possible, alors qu’ils révélé parmi tout la réalité nue du cannibalisme social institutionnalisé dans ce pays et au-delà.
A 12.00 GMT+2, l’École de Droit occupée était encerclée par de fortes forces de police (unités de flics et civils). Les flics ont même vérifié les sacs de ceux qui tentaient de rejoindre l’occupation. 40 camarades y sont restés le matin, pendant que la station de radio libre 98 FM transmettaient depuis un studio pirate dans le bâtiment qui fut mis en place depuis hier (numéro de téléphone pour les contacter +30 210 3688703). La manifestation est partie de Propylaea, sur la rue Panepistimiou. Malgré le fait que athens.indymedia.org tout comme la radio 1431am.org de Thessalonique ne marchaient pas, quelqu’un à réussi à entrer chat.koumbit.net et rejoindre irc #athens. La radio libre de Mytilini retransmet les nouvelles depuis le broadcast de 98 FM live.
La station métro d’Omonia était ouverte, ainsi une foule (assez nombreuse) s’est dirigé vers la place Syndagma. A 13.00 tout les blocs de manifestants sont arrivés à Syndagma. La mobilisation n’était pas à la hauteur de ce qui était attendu, étant donné le sérieux de la situation. Les stalinistes du PAME ont marché dans la rue Filellinon alors que des unités de police se tenaient en face du Monument du Soldat Inconnu et du Parlement.
Au même moment, un total de 600 antifascistes tenaient une manifestation vers midi contre la conscription le service militaire obligatoire, qui est parti de la zone de Thissio et s’est finie dans le parc Canningos dans le centre d’Athènes. Un des nombreux slogans antimilitaristes crié fut : JAMAIS SOLDAT ET CE PARTOUT, NOUS N’IRONS PAS À LA GUERRE POUR LES PATRONS !
Plus tôt à Thessalonique, 1000 manifestants (surtout des syndicalistes) ont marché de Kamara à la place Aristotelous, où des manifestants occupaient le bâtiment “Olympion”, un cinéma historique du centre-ville, pour tenir une assemblée ouverte et utiliser l’endroit comme base pour se coordonner pour la lutte dans les jours à venir.
A Athènes, environ 5.000 personnes ont manifesté à 14.30 devant le Parlement. Avant que la manif ne finissent, il fut reporté que deux manifestants étaient détenus en-dehors de l’École de Droit (probablement pour défaut de papier d’identité). Dans la partie basse de Syndagma, malgré les appels à la grève, la rue Ermou (un des endroits principaux pour faire du shopping à Athènes) était remplie d’acheteur potentiels, motivés seulement par leur compulsion consumériste ou un désir touristique. Avec le trafic bientôt revenu à la normale, le dernier bloc de manifestants est parti vers Propylaea, dans la rue Panepistimiou. Peu après, le bloc anarchiste à rejoint l’École de Droit occupée. Quelques uns sont resté un peu en face du Monument du Soldat Inconnu, face à face avec les unités de la police qui étaient toujours en ligne, gardant leurs patrons.
Dès que l’accès à athens.indymedia.org était complétement restauré, des nouvelles furent reçues de Mytilini (île de Lesvos), où environ 200 personnes ont participé à une marche calme. Des camarades ont diffusé des textes pour l’intensification de la guerre de classe, dans une ville où toute les entreprises fonctionnaient (et la même pratique de cassage de grève s’est aussi produite dans d’autres villes).
Dans la ville de Patras, environ 30 anarchistes ont expropriés des biens de base d’un supermarché, les partageant parmi les gens qui étaient rassemblés à un marché à ciel ouvert proche. Plus tard, pendant la marche de protestation suivies par 1.000 personnes, des attaques contre des DAB et des caméras de surveillance de plusieurs banques ont été menées. Une boutique de prêt sur gages a été attaqué avec des pierres et la vitre d’une succursale de la marque ZARA a été brisée – la journée d’avant, le 10 février, deux autres magasins d’achat d’or (requins des prêts) ont été attaqué dans la rue Korinthou et la place Olgas. Les flics ont tiré des gaz lacrymogènes sur la foule, mais les manifestants ont réussi à se regrouper dans le parc Georgiou. La manif à rejoint la préfecture occupée et est retournée au même parc. Le bloc anarchiste à marché jusqu’à se disperser devant l’espace occupé Parartima.
Environ 400 personnes sont venues au rassemblement de l’après-midi à Syndagma, contre la promulgation de la multinationale ACTA par le Parlement Européen. Le soi-disant Anti-Counterfeiting Trade Agreement (en français Accord Commercial Anti-Contrefaçon) devrait être voté en juin 2012 et aussi ratifié par le Parlement grec (plus de mobilisations mondiales cantre ACTA devrait suivre). Les manifestants ont distribué des milliers de pamphlets contre la surveillance globale d’Internet et la criminalisation du courant libre d’idées.
Plus tard dans la soirée, vers 20.45, une assemblée ouverte à démarrée dans l’École de Droit occupée (Solonos rue/entrée dans la rue Massalias). Les occupants ont pressé tout les supporters à rejoindre les activités de l’occupation, qui opère comme base pour la dissémination et la coordination de la résistance.
A Ilion, au nord-est d’Athènes, 150 personnes ont participé à une manifestation locale. Durant la marche, des slogans ont été écrit sur les façades de plusieurs banques, la mairie et les branches locales de deux partis principaux, le PASOK et Nea Dimokratia.
Sur l’île de Naxos 30 memebres de l’assemblée autonome de la ville de Naxos se sont rassemblé dans le port et diffusé des textes qui parlait de révolte populaire.
Photo : Intervention antifasciste à Livadia, la banderole déployée dit “Fascistes et flics vont main dans la mains; de la merde sur le LA.OS. et [son président] Karatzaferis”
En plus de manifs locales dans plusieurs quartiers différents (surtout dans l’Attique) propageant les protestations contre le régime ce dimanche dans les villes grecques, tout comme les expropriations de supermarchés, certaines des actions les plus notables de la journée sont celles qui se sont passés à Lividia, où des militants antifascistes ont interrompus un rassemblement en intérieur de brutes du parti d’extrême-droite le LA.OS., et à Keraklion (île de Crète), où le studio de la station de télé locale CretaTV était occupé à minuit pendant l’émission par des anarchistes/anti-autoritaires, propageant un message un appel à la grève générale – le thème central sur l’écran étant “capitalisme ou révolution”. Après cette action directe, le même groupe est allé à la prison de Alikarnassos, où les camarades sont restés une heure et demie à crier des slogans en solidarité pour les prisonniers en lutte.
Athènes : texte des occupants de l’École de Droit
La légende du texte vient d’un slogan anarchiste “Le traité de Varkiza est rompu; nous sommes à nouveau en guerre.” En référence au traité de Varkiza en 1945 où les stalinistes du KKE (Parti Communiste Grec) ont rompu avec la lutte armée dans un souci de légalité avec le nouveau régime.
APRÈS AUTANT D’ANNÉES DE SILENCE…
POUVEZ-VOUS ENCORE VOUS SOUVENIR DE HURLER ?
Laissez-nous clarifier ceci : nous ne recherchons notre ennemi dans la face de Papademos, en Allemagne, au FMI, chez les impérialistes ou les banquiers. Aucun gouvernement ne pourra nous représenter parce que nous cherchons la fin de toute autorité. Pour nous l’autorité ce n’est pas seulement l’État et le Capital, mais aussi les façons dont les structures de domination (école, famille, patriarcat, religion, sexe) sont produites dans la vie de tout les jours et dans les relations inter-personnelles, de manière forcée ou volontaire, institutionnelle ou non-statutaire.
Toutes les sortes d’autoritaires devraient savoir que nos désirs ne seront pas confinés aux limites posée par l’idéologie dominante du défaitisme et du compromis. L’impasse des luttes revendicatives, cherchant à améliorer les conditions de vie dans les institutions, mène objectivement à un encerclement du processus insurrectionnel. Pour nous qui ne voulons pas retourner au travail et à la normalité, mais qui veulent détruire la propriété et les relations hiérarchiques de production, il n’y a qu’une voie : nous rencontrer dans les rues, dans les grèves sauvages et dans les espaces occupés auto-organisés.
Enflammons l’insurrection et ne prolongeons dorénavant pas la durée du système.
Avec les espaces occupés, les sabotages, les attaques, la solidarité constante avec quiconque qui résiste, avec les prisonniers politiques, les immigrants, ainsi qu’avec l’action antifasciste.
Les occupants de l’École de Droit
11 février 2012