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Déclaration politique de l’anarchiste Rami Syrianos à son procès

Xavier Bayle decadencia

Le texte ci-dessous est la déclaration politique faite par l’anarchiste Rami Syrianos lors de son procès en mai 2012 pour l’expropriation de l’ODDY (une structure étatique qui organise des mises aux enchères de voitures saisies) en janvier 2011 à Thessalonique. La déclaration a été publiée en premier dans la revue “Détruisons la Bastille : Voix depuis l’intérieur des murs” (décembre 2012) publié par la Caisse de Solidarité pour les combattants emprisonnés et poursuivis. Le compagnon a été condamné à 8 années et 8 mois, une peine qu’il purge actuellement dans la prison de Larissa.

Tout d’abord, je voudrais clarifier que quoi que je dise, ce n’est en aucun cas une quelconque excuse. Je ne reconnais aucune légitimité politique ou morale à cette cour qui pourrait me motiver à considérer comme nécessaire une excuse de ma part envers elle.

La totalité de ma déclaration est un témoignage public du raisonnement politique sur lequel était basé mon choix d’exproprier l’argent collecté lors des enchères de l’ODDY le 31 janvier 2011.

Avant de se référer aux faits concernant plus particulièrement le choix d’exproprier, il y a certaines choses qui doivent être dites afin de définir les circonstances générales où se tiennent à la fois l’expropriation et cette cour. Continue reading Déclaration politique de l’anarchiste Rami Syrianos à son procès

Bolivie : poème d’Henry depuis la prison de San Pedro

rain in la paz

Désenfermement

Une autre fois la nuit, un jour de plus à souffrir,
à converser avec moi-même, je retourne une fois de plus de la maison de la “justice”.
J’ai juste réussi à voir à travers la vitre fumée.
Voir les rues, les gens qui se réduisent à un code de plastique.
Un certain endroit me rappelle quelqu’un,
me rappelle mes compagnon-ne-s,
me rappelle qui je suis, dans quel but je vis, pourquoi je vis.

Je ne m’accroche pas à la vie, parce que s’accrocher à elle
ne fait que t’apporter la peur d’arrêter de vivre.
Je m’accroche à la liberté, à la liberté de pouvoir rugir,
de pouvoir rugir dans une forêt de ciment.
Parfois la haine m’envahit, et je m’endors dans la haine.
Lorsque je me réveille je sais que l’amour est l’amalgame avec la haine
qui me fait respirer profondément pour continuer de vivre.

Je ressens dans l’enfermement la haine collective contre la société,
la haine de la prison, de l’isolement.
C’est digne d’éloigner son regard du sol,
et c’est mieux de le diriger sur l’ennemi,
sur cet ennemi qui me tient prisonnier de sa cupidité,
l’ennemi qui fait des ravages avec la terre,
qui détruit les formes libres de vivre.

L’ennemi qui enferme, qui punit, qui mutile,
qui t’infecte de désespoir avec son cancer de Pouvoir
qui mute d’organe en organe.
Nous sommes ses anticorps, nous avons développé l’immunité
devant leur insalubre peste humaine.
Nous sommes la lutte sans frontière ni distance,
la colère du bouillonnement de notre sang.

Nous allumons la lumière de la nuit.
L’obscurité et la lumière sont complices des pas,
nous sommes la bataille sans repos,
une métastase de cellules qui sont partout,
c’est mieux de mourir en se battant que de mourir sans l’avoir tenté,
c’est mieux d’être libre même en étant enfermé.

Aujourd’hui je me rêve encore une fois, différent d’hier,
avec la certitude de ne pas avoir perdu, de ne pas m’être laissé abattre.
Demain sera différent de ce jour,
ma rage ne sera pas différente, ni celle de demain.
La force viendra de ceux qui ont la rage avec moi.
Elle arrivera en traversant les murs et les distances
et donc je rugirai une fois de plus sous la lune.

Je grifferai le sol de ciment
comme si il était de boue et d’herbe
jusqu’à ce que mes griffes saignent.
je me fondrai dans les colonnes
je respirerai l’air rempli de crasse au lieu du brouillard.
Les taches sur mon corps me disent qui je suis.

Une fois que je ferme les paupières
je me transporte au paradis onirique
où le silence des vents
est comme le baiser d’un-e compagnon-ne.
Un jour de plus à ne pas me voir vaincu
un jour à rêver sans arrêter d’être celui que je suis
un jour de plus à être prêt à me lever demain.

Henry.
Prison de San Pedro, La Paz pluvieuse

Texte de l’anarchiste Nikos Romanos concernant son lien avec la C.C.F.

Les États sont les seuls terroristes / Solidarité, Attaque, Dignité Banderole pour la manif à Veria du 23.02.13
Les États sont les seuls terroristes / Solidarité, Attaque, Dignité
Banderole pour la manif à Veria en solidarité avec les 4 de Kozani du 23.02.13

Dans un futur proche je serai appelé par l’inquisiteur moderne Mokkas à témoigner sur ma participation à l’Organisation Révolutionnaire de la Conspiration des Cellules de Feu.

La raison pour laquelle je clarifie ma position est de statufier sur mes choix et attitudes de lutte pour mes compagnons. Les responsabilités pénales d’une inculpation me laissent indifférent. Non pas comme la position d’un martyr mais comme un choix anarchiste d’affronter les lois et la mafia judiciaire.

Je ne reconnais pas leurs procédures, ni le droit d’être jugé par des sous-humains tels Mokkas qui pour moi n’a même pas le droit de vivre. J’entends insulter autant que je le peux leurs procédures et mettre en lumière, comme otage maintenant, le conflit révolutionnaire qui se tient chaque jour avec l’autorité. L’attitude intransigeante envers les juges est un moment de plus de bataille dans les conditions de guerre que nous vivons.

Je déclare donc que je n’ai jamais été membre de l’O.R. de la C.C.F. et je suis encore en désaccord avec les positions de l’organisation. Ce fait n’a pas été une raison assez sérieuse pour moi pour ne pas être lié fraternellement avec les compagnons de la C.C.F.. Un lien qui m’a amené à partager avec eux des pensées communes, des doutes, expériences, connaissances. Les expériences partagées pour l’attaque contre la domination et ses alliés.

J’ai parcouru et je continue à parcourir un voyage dans les territoires où la lutte anarchiste se tient fière et diffuse sa force insurrectionnelle. Dans ce voyage contradictoire mais plaisant, mon choix de participer à des structures révolutionnaires (et bien sûr pas les erreurs techniques que j’ai commis) ne constituent pas pour moi des preuves de “culpabilité” mais d’honneur.

La stratégie oppressive nie l’autonomie des groupes anarchistes d’action directe et se basant sur un modèle centralisé ils utilisent la C.C.F. pour “excuser” les pratiques agressives de la tendance insurrectionnelle large.

Une condition similaire a aussi été expérimentée par ceux qui luttent en Italie avec les poursuites du procureur Marini. La chasse aux sorcières lancée par Marini a conduit à la condamnation d’anarchistes à des peines destructrices et de sévères mesures restrictives. Un exemple de plus qui prouve que les termes du “dialogue” ne devrait pas être légaux mais armés.

Notre attitude tente de promouvoir une perception qui est différente des considérations légales (autant que cela soit possible bien sûr) et cible les racines de la reproduction de toutes ces méthodes, notre ennemi commun.

Les pratiques insurrectionnalistes devraient être enrichies et le niveau de violence devrait être multiplié.

Je me tiens en solidarité avec les membres emprisonnés de la C.C.F. et je leur lève mon poing depuis les prisons où je suis retenu otage. Force, compagnons.

Salutations fraternelles à tous les groupes de guérilla, aux cellules de la F.A.I./F.R.I. et à toutes les individualités révoltées de par le monde.

LONGUE VIE À L’ACTION DIRECTE
LONGUE VIE À L’ANARCHIE

P.S.1 : Quand vous êtes agités, prenez une profonde respiration et regardez au-dessus de vous. Vous verrez que dans les étoiles sont cachés nos espoirs et derrière elles nos sourires. Maintenant continuez, à aimer, à attaquer, à vous battre. Malgré tout, vous savez. Les gens qui espèrent meurent en tenant des mains, voilà comment cela devrait être. Au milieu il n’y a rien, c’est la seule chose de sûre. Utilisez jusque-là votre expérience comme boussole. Argiris et Foivos, de la force et bonne chance.

P.S.1 : La seule bonne nouvelle des derniers jours est le bon rétablissement de la santé du compagnon P. Argirou. Mes pensées sont avec toi compagnon.

Nikos Romanos
Prison d’Avlona

Sources : 1 et 2

Attique : Paroles du prisonnier anarchiste Nikos Romanos pour les compagnons qui se sont rassemblés en solidarité devant les murs de la prison pour mineurs d’Avlona

Environ 70 compagnons ont participé au rassemblement de solidarité prévu dans l’après-midi du dimanche 17 février en face la prison d’Avlona où Nikos Romanos est enfermé depuis le 11 février. Quatre escouades anti-émeutes ont gardé les grilles de la prison tout le long. Les compagnons ont mis en place un système audio et donc,  quand ils ont réussi à avoir un contact par téléphone avec Nikos, ses mots ont été entendu partout fort et clairement à travers le micro. De plus, il y a eu pendant environ 5 minutes un contact visuel avec Nikos et toutes les personnes rassemblées s’y sont donné à coeur joie avec des cris et des hurlements. Ci-dessous se trouve une transcription du message de Nikos aux solidaires.

Vive l'anarchie bâtards ! Solidarité avec les 4 de Kozani
Vive l’anarchie bâtards ! Solidarité avec les 4 de Kozani

Laissez-moi commencez par quelques mots concernant mon affaire. Dès le début il y a eu un effort fait pour nous victimiser en dissimulant nos propres choix et en nous présentant comme si nous étions des jeunes à la dérive. Un effort qui a commencé par les orchestrateurs de la propagande étatique et qui a continué avec les cercles réformistes de composantes gauchistes tels le soi-disant “Mouvement Anti-autoritaire” (Alpha Kappa/AK) et “Coordination de la Gauche Anticapitaliste pour le Renversement” (ANTARSYA). Donc, toutes les sortes de médias de masse ont d’un côté affûté la stratégie envers la dépolitisation de l’action anarchiste, convertissant nos choix en des histoires à vous faire fondre le coeur pour des tabloïds, d’un autre côté, les réformiste d’AK et d’ANTARSYA qui, sans dire un mot sur les pratiques agressives de lutte, ont sangloté leurs tristes histoires à propos de nous, contribuant à notre dépolitisation.

Pour moi, le seul fait que quatre anarchistes armés furent arrêtés sans combat au préalable est une défaite qui le laisse pas de place à une victimisation future.

Depuis de nombreuses années il existe une expérience historique riche, une tradition de guérilla où les révolutionnaires combattent jusqu’à la fin. Une perception qui promeut un choix authentique pour le conflit avec le Pouvoir, une option qui a réussi à créer un héritage historique important de lutte révolutionnaire.

Évidemment, la responsabilité pour ce fait gît exclusivement avec nous, les quatre arrêtés. Les raisons qui nous ont poussé à agir de cette manière ont été expliqué dans le texte que nous avons publié sur notre affaire.

En ce qui concerne les tortures, il est évident qu’il est important d’analyser les intentions stratégiques du pouvoir contre nous. Mais quand cette analyse tend à prendre le dessus sur les choix de lutte qui nous ont mené en prison, alors cela reproduit simplement une perception terrifiée sans aucune perspective révolutionnaire.

Pour moi, une réponse appropriée aux tortures et assassinats de compagnons (sans mettre sur un pied d’égalité les significations différentes de chacun) sont les représailles contre les ennemis de la liberté. Représailles qui sont simultanément connectés avec l’action anarchiste polymorphe, créant ainsi des foyers de résistance permanents.

Je vais maintenant essayer de transmettre mon vécu de telle façon que cela soit compris par tous. La douleur psychologique de la soumission et de la reddition sans effusion de sang ne peut être comparé aux tabassages des flics. Être battu vous enrage alors que l’autre douleur vous hante.

Pour finir, je voudrais saluer tous les compagnons qui nous ont activement soutenu en distribuant des textes, mettant en place des systèmes audio aux rassemblements, en collant des affiches, organisant des manifestations et mettant le feu à des cibles pour réchauffer nos cœurs.

Finalement, je voudrais envoyer ma solidarité sans limites au gréviste de la faim Spyros Dravilas [prisonnier en lutte dans la prison de Domokos] et vous faire savoir que 37 personnes de la prison d’Avlona ont déclaré leur soutien avec son combat pour une bouffée de liberté.

Nikos Romanos
17 février 2013

Adresse en prison : Nikos Romanos, Centre de Détention pour Mineurs d’Avlona, 19011 Avlonas, Attique-Grèce / Νίκος Ρωμανός, Ειδικό κατάστημα κράτησης νέων Αυλώνα, 19011 Αττική-Ελλάδα

Espagne : transfert du compagnon anarchiste Gabriel Pombo da Silva

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Non seulement ils maintiennent le compagnon en FIES-5, lui refusent des visites et compliquent les communications … Il semble que ça n’est jamais assez pour eux, car maintenant ils l’éloignent encore plus de Galice, le transférant de Soto del Real à Villena, Alicante.

Ils punissent le prisonnier et sa famille et amis par des mesures de dispersion arbitraires et injustifiées, montrant une fois de plus la vraie intention de cette caste d’infâmes qui s’octroient la disposition de nos vies.
Qui sème le vent …

La nouvelle adresse du compagnon :

Centro Penitenciario Alicante II,
Ctra. N-330, km. 66,
03400 Villena (Alicante).

source

Les prisons suisses : La demande du compagnon éco-anarchiste Marco Camenisch pour sa libération conditionelle réfusée

Une autre fois la demande de l’avv. de Marco Camenisch pour sa libération conditionelle a été réfusée, à motivation politique, comme toujours. Marco va écrire un petit texte…

LA LUTTE CONTINUE – LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME !

Secours Rouge International

Athènes : Mise à jour sur l’anarchiste de 23 ans Andreas-Dimitris Bourzoukos, l’un des quatres compagnons arrêtés le 01/02/13, accusé dans une affaire de braquage de banque

"Les voleurs sont l'État et les patrons ; criminels sont les flics et les juges ; scélérat vous êtes, les citoyens non-impliqués ; vous tous êtes des assassins de la liberté" (slogan peint dans la ville de Veria, nord de la Grèce)
“Les voleurs sont l’État et les patrons ; criminels sont les flics et les juges ; scélérat vous êtes, les citoyens non-impliqués ; vous tous êtes des assassins de la liberté” (slogan peint dans la ville de Veria, nord de la Grèce)

Après que des solidaires aient contactés les parents de Andreas-Dimitris Bourzoukos, nous voulons vous informer de cela :

Tous les arrêtés ont été transféré de Kozani au quartier général de la police d’Athènes (GADA) depuis la soirée du samedi 2 février.

Dans la matinée du dimanche 3 février, les parents ont pu voir leurs enfants tout comme leurs avocats de la défense. Jusque là la police a refusé toutes les requêtes respectives à plusieurs reprises.

Les parents ont été permis de visiter les arrêtés seulement pour 15 minutes au 12ème étage de GADA.

Plus spécifiquement, Andreas-Dimitris Bourzoukos était menotté à une chaise pendant toute la durée de la visite.

Il nous a informé que, alors qu’il était menotté les mains dans le dos dans une cellule du département de la police de Veria, les flics lui ont mis une cagoule sur la tête, l’ont forcé à s’agenouiller et l’ont frappé pendant environ quatre heures sur la tête, la figure et l’estomac, et quelque uns de ses cheveux ont été arraché de force. Cela est arrivé sans aucune résistance de sa part. Cela va sans dire que les flics l’ont aussi menacé tout le long et l’ont insulté de la manière la plus vulgaire.

Les conséquences des tortures ci-mentionnés sont les suivantes : sang dans l’urine, vertiges sévères, maux de tête, hématomes sur toute la figure, hématomes aux deux yeux, tout comme des éraflures et des ecchymoses sur le corps.

Ses parents ont rapporté que son visage était méconnaissable et que sa voix était altérée à cause de tous les coups sur ses maxillaires.

Durant ces trois jours, on lui a seulement permis de boire des bouteilles d’eau, alors que ses parents n’ont pas été permis de lui donner des paquets de nourritures de base et des jus de fruits.

Tous les faits ci-dessus ne sont pas dévoilés afin de victimiser chacun des arrêtés mais pour mettre en lumière les tortures et la violence qui sont pratiquées de manière “légale” par les appareils d’États.

Malgré tout, Andreas-Dimitris Bourzoukos tient bon, reste digne et son moral continue d’être inébranlable.

Force aux compagnons arrêtés. Nous essayerons de partager des mises à jour sous peu.

Il y a aussi une lettre ouverte de Pantelia Vergopoulou, mère de Andreas-Dimitris Bourzoukos, qui dénonce sans équivoque, parmi d’autres choses, les tortures contre les quatre compagnons et l’État :

“Le mécanisme de poursuite en Grèce reste la torture liée aux standards de la prison de Guantanamo. Mon fils, comme les trois autres arrêtés, n’a pas était traité comme tout autre accusé d’offenses criminelles au code, mais avec une haine toute particulière parce qu’il est un anarchiste. Au même moment, leurs bourreaux se cachent derrière des cagoules et restent intouchables.

Jusqu’à quand ?

[…] Finalement, étant moi-même docteur (spécialisée dans la médecine urgentiste pré-opératoire), je rapporte que les premières heures suites au trauma sont critiques pour de possibles blessures au cerveau et des lésions futures. La grande nécessité d’un examen immédiat et de soins hospitaliers doivent s’appliquer à tous les arrêtés qui ont été abusés.

Je tient pour premiers responsables tous ceux en charge de l’affaire pour tous dommages qui peut être causé.”

Le prisonnier anarchiste Gabriel Pombo Da Silva a été transféré à Madrid

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L’information sur le transfert du prisonnier anarchiste Gabriel Pombo Da Silva à Madrid vient d’être transmise. Nous publierons l’adresse du centre d’extermination où il a été envoyé dès que nous la connaitrons.

RadioAzione est avec Gabriel, qui attendait tellement ce transfert.

Liberté pour Gabriel ! Liberté pour tous/toutes! Feu aux prisons !

Lettre de la compagne Felicity Ryder depuis la clandestinité pour la sortie de prison de Mario López

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À mon frère Mario,

Six mois ont passé depuis qu’ils t’ont séquestré cette nuit de malchance, depuis qu’ils t’ont torturé et t’ont menacé, depuis qu’ils ont harcelé ta famille et tes amis. Durant six mois ils ont tout essayé pour casser ton esprit acrate – ils ont enfermé ton corps entre quatre murs et une infinité de grilles, loin des forêts sauvages auxquelles tu appartiens, mais ça ne leur venait pas à l’esprit qu’à chaque moment tu étais avec tes compagnon-ne-s autour du monde. Ils t’ont laissé supporter la douleur mais ton envie de lutte a toujours pris le dessus.

Ils ont essayé d’intimider tes avocats ami-e-s pour qu’ils/elles n’expriment plus leur solidarité envers toi, sans se rendre compte que quelques hommes louches guettant à travers les ombres de la nuit et des menaces de mort vides n’allaient pas pouvoir arrêter ceux/celles disposé-e-s à lutter à tes côtés. Ils t’ont envoyé leur prisonniers-traitres pour te blesser mais la solidarité que tu as semé a toujours été plus forte. Au cours de ces mois tu t’es moqué de l’ennemi, supportant la douleur, l’incertitude et la torture de l’enfermement d’un être sauvage, tu t’es accroché avec force à tes convictions à chaque longue seconde. Tu as utilisé toute ton énergie débordante pour propager la liberté à chaque pas, réussissant jusque dans ce lieu si infécond, pour continuer l’analyse de notre lutte insurrectionnelle et tu n’as jamais arrêté de lutter, pas même une seconde, pour la liberté et l’Anarchie.

Aujourd’hui, en marchant de nouveau dans la rue, tu dois savoir que ta liberté ne t’as jamais quitté – tout le temps tu a été libre, parce que malgré tout ce qu’ils ont tenté, ils n’ont pas pu et ne pourront jamais t’enlever la liberté qui coule dans tes veines, dans nos veines. Je sais très bien que tout ça n’est pas fini – nous connaissons tous les tromperies et la vengeance qui sont l’essence même de l’État – mais il sait que tes compagnon-ne-s sont à tes côtés et que ton esprit insoumis pour l’Anarchie ne peut que devenir plus fort.

Comme toi, je souhaite que nos compagnon-ne-s prisonnièr-e-s et en cavale au Mexique, Italie, Chili, Grèce, Bolivie, Allemagne, Espagne, Suisse et partout dans le monde puissent aussi fouler le sol à l’air libre aujourd’hui, rentrer chez eux et embrasser les gens qu’ils/elles aiment. Et même si pour l’instant ils/elles supportent fièrement l’enfermement et l’incertitude, ils sont aussi avec nous à chaque instant.

En avant compagnon, il y a encore beaucoup à faire …

Ta soeur d’affinité,
Felicity
29/12/12

Mexique : Mario López libre !

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 Le 29 décembre aux alentours d’une heure du matin notre compagnon Mario a pu de nouveau fouler le sol à l’air libre après avoir payé la caution fixée pour pouvoir sortir et suivre le procès en “liberté”. Merci à tous/toutes celles/ceux qui d’une façon ou d’une autre se sont montré solidaires dans cette lutte. Il nous reste encore des compagnon-ne-s à sortir de prison. Liberté pour Braulio Duran qui est détenu à León !
 

Abattons les murs des prisons !
Courage pour tous les compas prisonnièr-e-s et en cavale !

VIVE L’ANARCHIE !

CNA Mexico & Solidaridad Mario

Prisons grecques : L’anarchiste Andrzej Mazurek qui était le dernier prisonnier de la révolte de décembre 2008 a été extradé vers la Pologne

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Texte de solidarité par des co-détenus en Grèce

Le 7 décembre 2012 la dernière mesure de la procédure criminelle mise de côté par l’État grec contre l’anarchiste Andrzej Mazurek a été appliquée. Andrzej a été arrêté en décembre 2008 pour sa participation dans la révolte. Après quatre années d’incarcération dans les prisons grecques, les autorités grecques et polonaises ont fait preuve d’un zèle remarquable dans des procédures respectives et l’ont livré à la Pologne où il sera retenu captif, coupable pour des accusations qui ont émergé juste après son arrestation à Athènes.

Ces quatre années d’emprisonnement du compagnon sont une application concrète de la doctrine anti-insurrectionnelle que l’État grec a adopté après l’explosif décembre 2008. Le temps qu’Andrzej a passé en prison était disproportionné au vu de sa sentence (qui est descendu à huit années de prison après le jugement de la Cour d’Appel) mais aussi en comparaison avec le reste des condamnations à la prison qui ont été infligées et purgées par les participants aux émeutes. Malgré tout, ce fait révèle aussi la persévérance du Pouvoir à envoyer un message clair à la fois dans et hors de ses territoires. Qui peut oublier à jamais les proclamations des fumiers gouvernementaux et journalistes sur “les anarchistes qui viennent d’Europe pour détruire la Grèce”, déclarations exprimant la peur mais aussi une volonté d’écraser la solidarité internationale qui s’est développée.

Simultanément, l’histoire de la procédure contre Andrzej – qui a donné lieu à son extradition par une procédure sommaire- démontre la logique répressive transnationale envers l’ennemi intérieur. Au même moment où des étrangers restent dans une prison ou un centre de rétention mois après mois, attendant l’expulsion après l’expiration de leur peine, les autorités grecques et polonaises ont réussi à prolonger l’incarcération d’Andrzej selon une procédure expresse. En lui refusant la première demande de liberté conditionnelle – malgré le fait qu’il a largement complété les 2/5 de sa peine – ils l’ont tenaillé semaine après semaine afin de faire en sorte qu’il ne puisse être relâché de prison même juste pour un jour.

Nous envoyons notre solidarité et nos salutations fraternelles en Pologne, où il est maintenant otage, et répétons ses propres mots :

À plus dans les rues, pour briser une fois de plus le rideau de la paix sociale…

Nous ne pouvons laisser aucun compagnon seul dans les mains des mécanismes répressifs

SOLIDARITÉ AVEC ANDRZEJ MAZUREK

Détenus des prisons grecques :
Babis Tsilianidis, Alexandros Mitroussias, Kostas Sakkas, Giorgos Karagiannidis, Akim Markegai, Vasilis Karandreas, Nikos Evangelou, Panagiotis Koutsopoulos, Nikos Sakkas, Kostas Faltsetas, Elias Karadouman, Marinos Mitsopoulos, Dimitris Giotsas, Charalambos Avramidis, Panagiotis Georgakopoulos, Christos Tsonaros, Yannis Gelitsas, Makis Gerakis, Mustafa Ergün, Michalis Ramadanoglou, Michail Tzoumas, Konstantinos Mamoutis, Vangelis Kalamaras, Panagiotis Hadjigeorgiou, Mitev Georgi, Georgiev Rishi, Angelos Kostopoulos, Spyros Stratoulis, Rami Syrianos

source

Bolivie : Communiqué de Mayron (Krudo)

Prisonnier(e)s séquestré(e)s par l’État, Liberté

Salut compagnon(ne)s,

j’en suis toujours à affronter le présent et sans baisser les bras évidement.

Mon intention avec ce communiqué est la suivante : clarifier certains conflits et rumeurs qui se sont propagés ces derniers temps à mon sujet.

Je crois que les divulgations de personnes qui racontaient que j’étais un collabo de la police ont été clarifiées, car j’ai expliqué que si j’avais été collaborateur dans ces moments je profiterais de la liberté ou bien je serais assignée à résidence. J’espère qu’encore maintenant tout cela est clair.

En ce qui concerne les derniers évènements j’ai lu certains communiqués de personnes « anarchistes » qui ont attiré mon attention. Tout d’abord dans aucun communiqué ou commentaire je n’ai demandé que des individus de la FAI/FRI se rendent en échange de ma liberté, je ne crois pas que ça soit une attitude anarchiste de demander de donner la liberté à une personne pour mettre un terme à celle d’une autre. C’est comme ça qu’ont raisonné Nina* et Virginia Aillon (qui ont publié des textes où elles demandent que les responsables des attentats se rendent dans leur intérêt « idéologique »). Dans des situations comme celle-là, dans diverses parties du monde, on n’a pas besoin d’avoir plus de prisonniers et jamais ça n’a été le cas.

Je n’ai pas non plus dit dans mes déclarations qui pourrait ou pas faire parti de la FAI/FRI (et je préfère n’avoir aucune idée de qui en fait parti) comme l’ont fait certain(e)s, en se contentant de supposer des noms et en impliquant des gens qui n’ont rien à voir, juste pour se sauver.

Je suis encore conscient de la solidarité inconditionnelle qui se fait dans beaucoup de parties du monde, tout comme ici (ce que je remercie) mais il existe aussi un côté que je rejette totalement, ce sont les manifs que font les « gens de Nina » les 9,19 et 29 de chaque mois en solidarité avec Henry et Nina pour leur liberté et innocence. On notera que leur lutte ne m’inclut pas parce que ces gens croient que je suis responsable des attentats dont on nous accuse, et qu’ils ne me connaissent pas et qu’ils n’ont donc pas à être solidaires avec moi, disant que chacun s’occupe de ses prisonnier(e)s.

Est-ce qu’ils pensent que pour avoir été désigné comme le supposé « coupable » je devrais moisir en prison et ils ne solidariseraient pas avec quelqu’un comme moi ? Ça me fait sérieusement réfléchir sur la difficulté de croire que cette lutte est pour la libération totale.

D’un autre côté lorsqu’ils m’ont attrapé j’ai eu un avocat qui au lieu de m’aider m’a fait du tort et m’a fait commettre des erreurs. Ce qui implique que dans ma déclaration (première et unique) il y a certains détails que je voudrais clarifier. Il y a des questions qu’ils ne m’ont jamais posé et auxquelles il y a de supposés réponses de ma part, ce sont des réponses sans logique par exemple lorsqu’ils m’ont demandé ce que je fais dans l’OARS et j’ai dit : je sais pas. Ça n’a aucune logique parce que je n’appartiens pas à ce groupe et je les rejette totalement. Si j’avais répondu à cette question j’aurais dit que je ne fais rien parce que je n’en fais pas partie, mais ils ne m’ont jamais posé cette question.

D’un autre côté lorsqu’ils m’ont interrogé ils voulaient que je fasse du tort à Renato et Henry et j’ai refusé de le faire, ils voulaient que je leur attribue les attentats et je ne l’ai pas fait ; ils ont joué ce jeu policier à beaucoup d’entre nous et je ne suis pas tombé dedans, je me souviens que dans la voiture dans laquelle ils me transportaient ils me disaient qu’Henry, Luisa, Renatto avaient dit que j’étais le meneur de tout ça et ils me disaient « sauves-toi, dis quelque chose sur eux, eux ils vont rentrer chez eux ». Et je savais que c’était faux et je suis resté silencieux en recevant des coups.

Dans la déclaration ils me posaient des questions de façon toute-puissante et moi je répondais de manière confuse pour eux, et ils me mettaient les mots dans la bouche, dans la déclaration imprimée j’ai soi disant dit que Henry était celui qui m’avait incité à assister à une manifestation pour les 14 prisonniers chiliens et que je distribuais des tracts « sans savoir » de quoi il s’agissait alors qu’en réalité j’ai dit que c’est moi qui ai organisé cette manif et que les tracts étaient de moi. Il y a aussi une autre question qui a beaucoup énervé Henry c’est lorsqu’ils m’ont demandé si je connaissais des étrangers et quelle relation j’ai avec ces personnes et pourquoi, et j’ai répondu que non, qu’on ne me faisait pas beaucoup confiance, qu’on m’appelait juste pour faire de la musique, parfois Henry leur donne mon numéro ou d’autres personne parce qu’ils savent que je suis musicien, et enfin l’avocat m’a fait signer cette déclaration sans rien me conseiller, il voulait surtout que je fasse du tort à d’autres pour que je me sauve, mais je ne l’ai pas fait. L’avocat ne m’a pas du tout aidé, il m’a juste fait du tort et après ça a disparu. Ma seule erreur a été de signer cette déclaration avec mes paroles déformées et si je dois assumer ça je le ferai, et je le fais maintenant en m’expliquant. Grâce à la solidarité je reçois maintenant l’aide d’une avocate qui m’oriente et m’aide.

Aujourd’hui je sais qu’Henry est en colère à cause de ça, au début je lui ai expliqué et il avait l’air d’avoir compris mais ensuite il a préféré prendre d’autres décisions et m’a taxé de collaborateur et traitre. Personnellement ça me fait mal parce que je considère Henry comme un véritable compagnon. J’ai pris la décision de clarifier les choses dans ce communiqué, j’espère qu’il pourra réfléchir sur tout ça, parce que j’ai pas besoin d’avoir ce genre de disputes.

Autre chose qui m’énerve et m’indigne c’est les rumeurs qui ont couru sur ma personne. Je demande à ces personnes d’avoir la décence de me le dire en face. Il a été dit que je ne suis pas emprisonné sous les charges de terrorisme et de tentative d’homicide, mais pour un autre délit. Et que j’ai donné l’adresse d’Henry, alors qu’Henry a donné lui même son adresse. Ou que je devrais être à la prison San Pedro, peu importe si je suis mineur. Je demande que ces personnes prennent un peu le temps de s’informer sur les modalités des prisons, parce que y en a marre des rumeurs, ça n’aide pas ma situation. C’est déjà suffisamment difficile en soi.

En espérant que ce communiqué serve de réflexion et restant toujours debout je vous quitte en gardant espoir pour tous/toutes les compagnon(ne)s prisonnier(e)s dans le monde, salut !

Depuis la prison de Qalauma, section communauté.

Mayron Gutiérrez (el Krudo)
Punk anarchiste.

* Pour avoir balancé des noms de personnes qu’elle soupçonne d’appartenir à la FAI-FRI Nina Mansilla Cortez a été récompensée le mercredi 7 novembre où un jugement a décidé de la placer en résidence surveillée. Rien ne justifie sa collaboration, ni les mauvaises conditions carcérale ni le fait qu’elle soit mère. Elle est à placer dans le même panier pourri que les autres balances de l’OARS.

Genève, Suisse : Action de solidarité pour les anarchistes biélorusses

Dans les prisons biélorusses, des compagnons purgent de grosses peines, condamnés pour diverses attaques contre l’état, le capital et leurs symboles (ambassade russe, quartier général du KGB, banque, casino, commissariat, siège syndical…)

Pendant que les bâtards en cols blancs russes et biélorusses se paient une bonne image internationale en libérant les prisonniers politiques, nos potes anarchistes gardent la tête haute. Ils refusent de signer la demande de grâce qu’agite le président Lukashenko comme condition de leur remise en liberté. Il s’agit de pouvoir troquer jusqu’à huit ans de détention contre une reconnaissance de culpabilité et un repentir à la fois. Ils encaissent donc les dures conséquences de leur insoumission. On connaît la rancune et la lâcheté dont font preuve les administrations pénitentiaires. Ces choses-là ne connaissent pas de frontières, mais notre solidarité non plus.

Dans la nuit du 14 au 15 octobre 2012, nous avons trashé les abords de la rutilante église russe de Genève. Sa façade d’albâtre arbore désormais un rouge sanglant alors qu’alentour on peut lire “POUVOIR ASSASSIN”, “LA PAIX SOCIALE C’EST RIPOU”, “CRÈVE VOS BARRIÈRES TORTIONNAIRES” et “SOLIDARITÉ RÉVOLUTIONNAIRE”.

Simultanément, des banderoles de solidarité ont été déployées sur des ponts autoroutiers de la région, arborant des messages tels que “Prochaine sortie, pour nos amis biélorusses” ou “Solidarité avec les anarchistes biélorusses”.

Il nous importe de briser le calme plat de la capitale mondiale de la paix bourgeoise et autoritaire, et d’envoyer de la force et du courage à nos compagnons en lutte.

Si le choix de notre cible est également un clin d’œil aux Pussy Riot, nous ne présentons – quant à nous – aucune excuse à la communauté religieuse. Le sacré n’a aucune valeur, le grégarisme des croyants nous afflige et le fait que des fachos ridicules déambulent dès le lendemain en criant à la christianophobie achève de nous conforter dans nos décisions (en plus de nous faire bien marrer).

Nous tenons à ajouter qu’une des actions pour lesquelles nos amis sont enfermés a été effectuée en solidarité avec la lutte en forêt de Khimki, contre le projet d’autoroute Moscou/St-Petersbourg. Cette déforestation pour le profit et le bétonnage résonne amèrement avec les expulsions des occupant-e-s de la zone du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à deux pas de Nantes.

Dans les deux cas, l’immonde groupe de construction et de travaux publics VINCI écrase la vie à coup de flics pour du fric. Notre solidarité révolutionnaire va donc également à toutes celles et ceux qui partout s’opposent, avec l’art et la manière, à ce monde et à ses grands projets mortifères.

Des amiEs de la liberté.

Grèce : Texte du compagnon Gustavo Quiroga González, emprisonné depuis l’expulsion du squat Delta à Thessalonique

Nous espérons que vous pourrez nous aider à diffuser le message.

Le 12 septembre, à 6h30, le centre social occupé Delta a été expulsé. Dans le passé ce bâtiment a servi de résidence universitaire de l’Institut d’Enseignement Technologique Alexandreio de Thessalonique et est occupé depuis 2007. Pendant l’expulsion, dix d’entre-nous ont été arrêtés après avoir subi l’agression des agents de la police chargés de l’application de la loi. Les flics ont détruit tout ce qui leur tombait sous la main (fournitures, fenêtres, éviers, lampes, etc.) et ont cassé autant qu’ils le pouvaient en une heure et demie ; une heure et demie de récréation pour eux.

Nous avons tous reçu des peines de prison avec sursis et trois ans de mise à l’épreuve, et nous avons fait appel. Derrière tout cela, j’ai été condamné à huit mois de plus que les autres et à une amende de 3.200 euros pour possession de faux papiers, sans qu’un avis d’expert puisse être émis pour vérifier ces allégations. Et là commence un cauchemar oppressif contre moi. Ils m’ont emmené au centre pénitentiaire/de transfert, dans une aile de détention qui est pratiquement un centre de rétention, où a commencé le processus de ma déportation, car selon les estimations de la police, je suis un danger pour l’ordre public et la sécurité de la société grecque.

Trois jours après ma condamnation, il a été mis en évidence par un expert de la police que tous mes papiers sont authentiques. Et il ne s’est pas passé que cela mais ils ont refusé de me rendre mes papiers authentiques et légaux et m’ont gardé prisonnier jusqu’à ce jour dans des conditions inhumaines et humiliantes, et maintenant les flics mettent toute leur énergie pour me déporter vers la Colombie, un pays où je n’ai aucun lien quels qu’ils soient. Je ne sais toujours pas ce qui va advenir mais j’ai été incarcéré dans cet établissement (à Diavata) depuis le 15 septembre et je n’accepte pas mon expulsion vers la Colombie. Pour le moment j’attends une solution et je reste derrière des barreaux.

Quelques mots à propos des conditions de ma détention :

Il est largement connu que les prisons dans plusieurs États européens ont des cellules d’isolement afin d’étouffer toute réaction révolutionnaire et qui servent comme une manière de punir les prisonniers qui ne se plient pas aux lois de la prison. Chaque pays a son propre système. Par exemple en Espagne il existe le régime des “FIES – système interne de surveillance spécial”, en Allemagne les “cellules blanches”, etc. Chaque pays en a, bien plus cruelles que les autres, mais toutes inhumaines.

Qu’est-ce que cela a à voir avec les camps d’immigrés ? Différents États usent de pratiques similaires pour la mise en œuvre de ce cauchemar. Juste pour la mémoire, voilà quelques exemples : quand vous êtes en isolement vous n’avez aucun type de contact avec d’autres prisonniers, alors que dans un centre de rétention vous êtes isolés des autres et vous n’avez un contact qu’avec 16 ou 17 personnes qui sont dans la même cellule.

En isolement vous ne pouvez recevoir aucun visiteur ; dans un centre de rétention la majorité des prisonniers n’ont personne pour les visiter. En isolement vous avez le droit à de l’air frais pendant quelques minutes par jour ; dans un CRA vous êtes enfermés dans votre cellule 24 heures sur 24. Quand vous êtes placés en isolement c’est parce que vous avez causé certains problèmes au système pénitentiaire ; pour être placé dans un centre de rétention tout ce que vous avez besoin c’est d’être sans un bout de papier qui dit que vous êtes légal. En isolement ils vous donnent de la bouffe de merde et dans le CRA vous devez la payer ! Quand vous êtes au mitard vous avez au moins un lit : parce que dans le centre de rétention le sol c’est votre lit. Je pourrais continuer avec d’autres exemples mais la conclusion est la même : les deux sont aussi cruelles l’une que l’autre.

Dans le centre de rétention de Thessalonique, il y a des gens qui ont passé plusieurs mois dans une cellule, où une personne peut faire dix pas en avant, dix pas en arrière, et retourner au point d’où il est parti – c’est une vraie cage. Tout cela crée des problèmes à la fois physiques et psychologiques. Les jours et les mois passent sans voir le soleil ou sentir le vent. Il y a des mois où l’on vit sans savoir ce qui se passe en-dehors des murs, vu que les matons ne mettent que des programmes télé de merde, comme si cela était prohibé de regarder les nouvelles. Ceci est évidemment une autre forme de supervision et de maintient de l’ordre dans cette prison infernale. D’autres problèmes incluent tous les types de maladies, toxicomanie et conditions psychiatriques qui sont générés ici ou existent d’avant et deviennent juste pire ici.

Le système digestif souffre des produit vendus ici (sandwich, café, coca-cola, etc.). Il y a des gens qui ont besoin d’un régime spécifique qu’il est impossible de suivre ici : d’autres n’ont rien bu de chaud depuis des mois.

La pire chose est de voir les prisonniers (malgré tout ce qu’ils ont subi) penser qu’ils méritent tout ce qu’ils leur arrivent vu qu’ils sont clandestins en Europe, et c’est un résultat de la propagande des matons. Et il y a des gens comme moi qui, même si nous ne sommes pas clandestins dans le pays, sont la cible de tout les types d’accusation pour qu’ils puissent nous jeter hors d’Europe, utilisant toutes les sales combines possibles.

Ils nomment terroristes tous les gens qui pensent comme moi. Notre terrorisme est l’attaque contre le capitalisme ; leur terrorisme est la destruction de milliers de vies sous les auspices de la démocratie. Démocratie et Capital nous emprisonnent comme des animaux, nous torturant physiquement et psychologiquement.

Bien sûr, je ne critique pas seulement les politiciens mais aussi vous qui votez pour eux.

Ton vote contribue à ce que des milliers de personnes restent dans cette situation. Ton vote légalise la torture, contribue au maintien des centres de détention et du système étatique d’oppression. C’est toi qui est à blâmer, toi qui adopte le rôle de mort-vivant et collabore avec le système démocratique. Je suppose que quand tu lis ce message tu vas le jeter dans la poubelle.Tu continueras avec ta liberté falsifiée, ignorant ce qui se passe autour de toi.

Tu continueras ta vie programmée – maison, boulot, maison – et pendant ton temps libre tu dépenseras le peu que ton patron te “donne” pour tes huit ou dix heures de travail par jour. Où est ta liberté ? Elle est dans le supermarché ? Choisissant la marque de shampooing que tu préfères et décidant si tu vas acheter du coca-cola ou du fanta ? Ou dans les drogues dans lesquelles tu claques ta thune ? Quand tu penses comme ça, tu oublies que tu vends ta vie.

Pour résumer, tu es un maillon dans la chaîne de consommation, c’est ce que tes oppresseurs veulent, et c’est comme cela qu’ils perçoivent nos existences, en terme de consommation et de potentiel productif. Toi qui dit que le mot démocratie est entièrement à propos de liberté, tu te mens à toi-même – tu es un hypocrite ! Et quand tu clames que tu préfères la démocratie à la dictature, ma réponse est : tu veux un coup de pied au cul ou un poing dans la gueule ? Si tu es même un peu intelligent, j’espère que tu comprendras cette métaphore.

POUR LA DESTRUCTION DE L’APPAREIL RÉPRESSIF D’ÉTAT
POUR LA DESTRUCTION DE TOUS LES TYPES DE PRISONS
POUR LA DESTRUCTION DE LA DÉMOCRATIE ET DU CAPITAL

L’anarchie ici et maintenant

Gustavo Quiroga
Immigré anarchiste du CRA de Thessalonique

en anglais / espagnol / grec / italien / russe

Texte sur la répression en Bolivie, par des anarchistes chiliens

À travers chaque pas d’indomptables sont présents les valeureux : Henry et Krudo, forts devant les griffes de l’ennemi

En brûlant les sorcières …

Contre l’indifférence, la délation, et la complicité avec l’État (au sujet de la répression en Bolivie).

Le 29 mai dernier, sur les terres dominés par l’État Plurinational de Bolivie, une opération répressive contre les cercles « libertaires » et anarchistes a été menée, cherchant à donner un coup aux supposés responsables des actions directes perpétrées contre des symboles du pouvoir.

Dans une stratégie calquée sur des descentes répressives dans d’autres latitudes, une dizaine de domiciles ont été fouillés. Une chasse qui proposait plus d’obtenir des antécédents que la suite d’une piste en particulier. Comme ça devient une habitude et un détail qui n’est pas du tout nouveau, on arrête en masse pour voir ensuite ce que chaque détenu peut apporter à l’enquête.

Ainsi des têtes connues et identifiables dans les cercles anarchistes ont été arrêté, sous la forme déjà classique du profil à neutraliser. Ainsi trois personnes ont été présenté comme les meneurs des attaques.

Une conférence de presse en grande pompe a servie de scénario pour montrer comment agissent les puissants lorsqu’ils voient leurs intérêts être attaqués. Les preuves une fois de plus faisaient état de revues, livres, affiches, patchs et cagoules.

Par principe et dans l’absence d’informations, personne n’avait de certitude sur l’origine de cette répression et au fil des semaines il va filtrer dans les pages de contre-information que 3 détenus ont collaboré, tous membres d’une organisation plateformiste appelée OARS, dont la page web donne une idée claire de ses principes, pas du tout anarchistes, pas du tout « libertaires ». Continue reading Texte sur la répression en Bolivie, par des anarchistes chiliens

Sur les arrestations en Bolivie

Le mardi 29 mai de cette année 12 maisons particulières ont été fouillées pour chercher 13 individus entre lesquels des gens d’Hare Krishna, des musiciens, des militants de l’ O.A.R.S ( Organisation Anarchiste pour la Révolution Sociale), des punks, des libertaires et anarchistes ; dans leur pauvre  enquête la Police d’Intelligence a commis l’erreur de perquisitionner la maison du voisin et pas celle de la personne qu’ils cherchaient, ensuite par manque de temps une des maisons n’a pas été perquisitionnée, ensuite ils ne connaissaient pas les adresses de beaucoup des personnes sous mandat de perquisition et ils ne connaissaient pas les vrais noms de beaucoup d’entre eux. Et ils disent que cette enquête dure depuis 7 mois, mais c’est évident que cette “enquête” n’avait même pas une semaine.

On les recherchait en qualité de suspectés de « tentatives d’homicide et terrorisme ». Et possibles membres de la FAI-FRI.

De ces 13 individus qui ont été interrogés, beaucoup ont collaboré avec la police (Renatto Vincenti, Jeffer Vincenti, Daniel Caceres, et Victor Gironda, certains seraient membres de l’OARS et de Red Verde), les deux premiers sont frères ; et grâce à ces 4 personnes aujourd’hui 3 personnes sont séquestrées par l’État bolivien, ce sont : Mayron Gutierrez (Krudo), Henry Zegarrundo et Nina Mansilla.

Le compagnon punk anarchiste Mayron (Krudo) âgé de 20 ans. Ils l’ont cherché à la maison de sa mère, le 29 mars, et ne le trouvant pas à cette adresse ils lui ont joué un sale tour en faisant appeler une personne qui voulait se faire faire un piercing (travail que fait Krudo) mais au moment venu ça n’était qu’un appel de la Police d’Intelligence pour le capturer en plein centre de La Paz. Ils l’ont mis dans une voiture où ils ont commencé à le frapper après plusieurs minutes de menaces, de coups et de jeux policiers pour l’obliger à dénoncer quelqu’un (ce qu’il n’a jamais fait). Ils l’ont transféré dans une autre voiture où s’est approché un autre flic avec un rendez-vous pour le 4 juin, ce jour même il a été arrêté; dormant ce jour-là à la FELCC (Force Spéciale de Lutte Contre le Crime) pour ensuite être transféré dans une cellule judiciaire où il devait attendre sa première audition qui a été suspendue parce qu’il n’avait pas d’argent pour payer un avocat. Il est resté en cellule judiciaire jusqu’au 11 juin pour ensuite être transféré à un correctionnel pour jeunes adolescents, qui n’est rien de plus qu’une prison de haute sécurité, le nom de cette prison est Qalauma, situé à Surusaya-Suripanta sur la commune de Viacha. Mayron, jusqu’au 9 août n’avait pas d’avocat faute d’argent, aujourd’hui il peut compter sur l’aide d’une avocate. Il se trouve en prison préventive.

Le compagnon anarchiste anti-autoritaire Henry Zegarrundo a été enlevé le 29 mars en sortant de son travail, le même jour la maison de ses parents a été perquisitionnée et le 30 c’est la maison où il vivait qui a été perquisitionnée, pour cela on lui a demandé son adresse, parce qu’ils ne connaissaient pas son domicile actuel (et ils affirment encore que l’enquête a duré 7 mois). La maison a été perquisitionnée  sans sa présence. À la suite de cette perquisition Henry et Nina ont été présentés à une conférence de presse. Où quelques minutes avant, Henry a été harcelé par un policier qui en réalité n’était pas un Policier d’Intelligence mais de la stup, en lui disant que dans quelques minutes il vivrait dans sa chaire la mort sociale et entre policiers ils se moquaient du compagnon. Ensuite il a été transféré en cellule judiciaire, pour ensuite être amené à la prison de San Pedro. Jusqu’à aujourd’hui il se trouve séquestré dans cette prison située au centre de La Paz, en lui refusant un régime végan, mettant sa santé en danger. Il est en prison préventive.

Nina Mansilla est séquestrée dans le Centre d’Orientation féminin situé dans la zone de Obrajes à La Paz. Elle est en prison préventive.

Jusqu’à aujourd’hui il n’y a pas de preuves contre les 3, ironiquement la seule preuve accablante qui a été trouvé lors de ces perquisitions appartient à Renatto Vincenti, un revolver de calibre 22. Nous nous demandons pourquoi Renato se trouve en arrêt domiciliaire alors que c’est son revolver qui a été trouvé.

Les dégoutants frères Vincenti (Renato et Jeffer) essaient de dévier l’attention de leur pathétique collaboration avec la police en faisant courir la rumeur que Mayron (Krudo) a été le seul collaborateur avec la police. En faisant des recherches, en lisant les déclarations de ces 13 individus, les seuls  répugnants collabos ont été les frères Vincenti, Daniel Caceres et Victor Gironda. En dehors de la déclaration on a entendu de sa propre bouche Renatto accuser les 3 ( Mayron, Nina et Henry).

La police et l’État assurent que ces 3 individus composeraient une cellule terroriste, alors que Nina et Krudo ne se connaissent pas, et Henry n’aurait avec Nina et Krudo que des relations musicales.

L’enquête est paralysée, parce qu’il n’existe pas une seule preuve contre ces 3 personnes, nous sommes ni plus ni moins en face d’un montage, que le gouvernement utilise pour criminaliser tout ceux qui sont contre lui.

Nous regrettons que dans son désespoir pour sortir de ce centre d’extermination Nina soit revenue sur ses déclarations. Elle a fait du tort aux compagnons Krudo et Henry , de la même façon qu’elle a donné des noms de gens dont elle pensait qu’ils sont membres de la FAI-FRI. Notre solidarité ne peut plus être la même avec Nina. Nous lui envoyons beaucoup de force pour surmonter ce procès, mais nous ne nous solidarisons plus avec elle; nous espérons qu’elle sera libérée bientôt avec les compagnons Henry et Krudo.

Durant ces derniers jours le compagnon Krudo a été harcelé par les enquêteurs de l’affaire, menacé de le changer de prison. Et en lui posant des questions sans la présence de son avocate.

Les audiences du compagnon Henry sont constamment suspendues, le mercredi 22 août ça a été la quatrième audience suspendue à cause de l’absence des procureurs.

Le résultat des ces perquisitions serait :
– Henry Zegarrundo, séquestré à la prison de San Pedro (Anarchiste anti-autoritaire)
– Mayron Gutierrez séquestré à la prison de Qalauma (Punk anarchiste)
– Nina Mansilla, séquestrée au Centre d’Orientation féminin (libertaire)
– Victor Gironda, qui jouit d’une arrestation domiciliaire (militant de l’OARS et de Red Verde)
– Renatto Vincenti, qui jouit d’une arrestation domiciliaire (militant de l’OARS)

Solidarité pour les compagnons Krudo et Henry !

Collectif Solidaire “Liberté

Bruxelles, Belgique : Action de solidarité avec Marco Camenisch

Le 20 août, le prisonnier vert-anarchiste Marco Camenisch commençait une grève de la faim pour protester contre le nouveau montage policier dont il est la cible (on lui reproche d’avoir une “action terroriste” depuis sa cellule parce qu’il rédige des textes de solidarité et d’appel à la lutte) et contre les vexations dont il est l’objet à la prison de Lenzburg, en Suisse.

Le 29 août, nous avons été peindre sur la façade de la représentation de la Suisse auprès de l’Union Européenne (1 place du Luxembourg, à Bruxelles), un appel à la libération de Marco. Cette petite initiative s’ajoute aux dizaines d’autres réalisées dans le monde entier en solidarité avec Marco.

Liberté pour Marco!
 Liberté pour tous les prisonniers révolutionnaires !

Buenos Aires, Argentine : Banderole accrochée à quelques mètres de l’Ambassade de Suisse en solidarité avec Marco Camenisch

Mardi 28 Août, nous avons suspendu une banderole à quelques mètres de l’ambassade de Suisse. Tandis que nous nous éloignions, nous avons diffusé des tracts sur place.

Avec ce geste simple, nous nous solidarisons avec le camarade anarchiste Marco Camenisch, emprisonné en Suisse, actuellement en grève de la faim.

Tout notre amour pour lui et tous les camarades qui sont derrière les murs, mais jamais vaincus ni repentis.

Toute notre haine pour l’État et ses prisons. Ils ne pourront pas nous arrêter, parce que notre solidarité est plus forte que ses coups de répression et ses montages.

Solidarité révolutionnaire avec tous les prisonniers insoumis du monde entier.
Salutations fraternelles à ceLLESux qui chaque jour luttent contre ce système d’exploitation.

Mort à l’État !
Vive l’Anarchie !

source
collaboration du Chat Noir Emeutier

Italie : Opération Ardire. Lettre d’Elisa depuis la prison de Pise.

À tous les compagnons

Je ne m’étendrai pas à récapituler les étapes obligées que les serviteurs du pouvoir doivent respecter lorsqu’un procureur quelconque leur ordonne d’arrêter unE rebelle. Leur devoir ils l’exécutent à la perfection par tous les moyens, mais en se faisant à chaque fois plus prévisibles, banales et tous sauf originaux, avec une ponctualité cyclique de la répression qui n’intimide aucunE anarchistes.
Ainsi, depuis le mercredi 13 juin 2012 je suis enfermée à la prison de « Don Bosco », à Pise, avec mon compagnon Stefano : il n’y qu’une poignée de fer et de ciment qui nous sépare.

L’ « isolement judiciaire », comme il est élégamment définit dans les codes et lois que je ne reconnais pas, en prend un coup à chaque fois que, malgré la censure du courrier, je reçois des mots brûlants d’affection et de solidarité et j’en remercie leurs auteurs. Des mots reçus après dix jours de silence total, planifiés par ceux qui voient vaciller leur propre pouvoir en eux-même : je suis la preuve qu’aucun prisonnier digne n’est seul !
Que dire des charges ? Le dit et redit 270 bis redevient protagoniste de l’énième rafle anti-anarchiste dans l’espoir de briser définitivement des années de lutte au niveau international. Nous sommes tous certains qu’un tel espoir est une pure illusion dans les esprits tordus de nos tortionnaires comme des dizaines d’histoires l’ont montré dans les successives nuit illuminées.

Ma défense légale sera simplement technique et limitée à nier ces fantaisistes châteaux imaginaires fruits du dur travail de ceux qui ont contribué à écrire les 227 pages de l’ordre de prison préventive, étalant avec peu d’adresse des transcriptions d’écoutes parfois même amusantes. Ils veulent me condamner pour être anarchiste ? Qu’ils le fassent donc ! Mon existence est perçue par ces messieurs dames comme un bâton au milieu de la route de leur État démocratique de droit ? Ça ne peut être qu’un honneur pour moi !

Je me sens bien, avec l’esprit qui vole au dessus de ces murs et ces barreaux, venant embrasser tous ceux qui, dans et hors des prisons du monde entier, s’éloignent avec dignité de n’importe quelle forme de pouvoir.
Surtout dans les cellules de nos frères et compagnons de lutte Marco Camenisch et Gabriel Pombo da Silva qui, après 20 ans de prison, se trouvent encore une fois à affronter des coups bas pour n’avoir jamais cédé devant ceux qui ont toujours voulu les anéantir.
Dans les cellules des compagnons grecs de la Conspiration des Cellules de Feu, dans celle chilienne du frère Tortuga et dans celle de mes co-accusés enfermés dans plusieurs prisons italiennes. À tous ceux-là, un bise pleine d’amour et de force.

À ceux qui me montrent leur solidarité, de quelle forme que ce soit, merci et une bise rebelle remplie d’anarchie.

Pise, 9 juillet 2012

Elisa Di Bernardo
Prisonnière politique anarchiste et végane

Prison “Don Bosco”
Via Don Bosco, 43
56127 Pise (pour l’instant …)


source

La Paz, Bolivie : communiqué d’Henry Zegarrundo depuis la prison de San Pedro

La terreur cherche à s’imposer à travers la persécution, la répression et l’emprisonnement de ceux qui sortent de son idéologie de la peur, idéologie renforcée par les moyens de « communication », idéologie renforcée par ceux qui l’acceptent servilement malgré leurs désaccords.

Le pouvoir cherche la MORT SOCIALE à travers l’emprisonnement, il cherche à réduire les individus par l’ANÉANTISSEMENT MORAL. Mais jusqu’à maintenant je n’ai vécu aucun de ces deux « phénomènes » conçus par l’État, la seule chose qu’ils ont réussi c’est de me faire sentir plus libre que jamais malgré le fait d’être enfermé entre ces murs épais. La majorité du temps on croit que le pouvoir est l’unique ennemi, mais nous avons d’autres ennemis, déguisés en anarchistes, ces ennemis sont ceux qui accusent et s’imaginent des choses, qui seront la base de nos incarcérations, ensuite ces individus qui manquent d’éthique lancent des communiqués de soutien et nient avoir fait des déclarations contre moi, afin de rester bien avec tout le monde, ils continuent de mentir et d’inventer afin de sauver leur cul, aussi sale que leur propre existence. Nina et moi nous avons été accusés par Renatto Vincenti de l’O.A.R.S. et celui-ci se compromet encore en continuant de « collaborer » avec l’enquête, le pire de tout c’est que les fonctionnaires de l’État le croient aveuglement. Au final tous désespérément décident d’avouer sur la base d’hypothèses, ils sont battus sans même avoir mené le combat. J’espère que Vico n’est pas rentré dans ce jeux de la peur.

Je veux éclaircir quelque chose : politiquement je me suis toujours éloigné d’organisations hiérarchiques, patriarcales, spécistes et militantes ( typiques des partis politiques). Je ne crois pas dans les dogmes, dans les martyres et les héros, c’est pour ça que je ne fais pas parti de l’O.A.R.S., je ne fais pas parti de la RED VERDE, comme croient ceux du pouvoir, sur la base de ce que Renatto affirme dans ses déclarations, puisque dans la RED VERDE ceux de l’O.A.R.S. participent aussi. Quelle contradiction non ?

Je ne connais la FAI-FRI qu’au travers de communiqués qu’ils ont lancés. Sûrement que le fait d’écrire avec « x » ( la façon de rendre neutres les mots en espagnol) va être une preuve de plus contre moi, après que les enquêteurs aient lu ce communiqué.

L’anarchie ce n’est pas l’enfermement théorique, c’est la mise en pratique de la liberté dans notre vie quotidienne. Nous devons nous séparer des traîtres, parce que trahir la lutte anarchiste c’est se mettre a genou, mentir, mettre la faute sur les autres, c’est le sédatif de la peur, la trahison c’est théoriquement dénoncer quelqu’un qui a eu à voir quelque chose avec toi, mais dans ce cas là la trahison à travers le mensonge c’est pareil, voir pire, c’est se trahir soi-même, après avoir tenu un discours qui ne garde que des mots.

Ce qui me rend heureux c’est que là-bas on respire la solidarité, la liberté et l’esprit de lutte qui doit continuer malgré le fait qu’il y ai des prisonniers. Ce qui est important maintenant, plus que jamais, c’est de continuer de lutter, de débattre, de diffuser, de discuter et de publier. Ce qui est désagréable
c’est de savoir que certains se sont éloignés après avoir tenu des discours radicaux, mais ça ne m’attriste pas car c’est mieux d’être peu que d’être un troupeau qui se contente de suivre les décisions des autres.

Voilà c’est tout pour l’instant, et je me solidarise avec tous les otages de l’État, je leur envoie beaucoup de force, je les salue et les embrasse.

L’écho de solidarité du Pérou, d’Équateur et de d’autres parties du monde est arrivé jusqu’ici.

Courage TIPNIS, même si je ne suis pas d’accord avec la IXème marche depuis ici je vois ce qui se passe, j’espère que vous prendrez des décisions sages parce que nous savons que l’État va vous baratiner et vous diviser pour vous imposer ses lois pro-capitalistes. Je vois que la meilleure stratégie c’est de lutter sur la scène même du conflit, à Isiboro Secure même.

Je remercie ma famille, mes amis, les gens que je connais ou que je connais pas et qui me rendent visite, je réitère mes salutations à tous ceux qui ont décidé d’être les guerriers quotidiens qui ont su affronter la peur et la terreur.

Henry Zegarrundo
Anarchiste Anti-autoritaire

CNA de México

Lettre de la compagne Felicity Ryder quelque part en dehors des cages

Compagnons, amis,

j’aurai voulu pouvoir écrire avant, mais pour différentes circonstances je n’ai pas pu jusqu’à maintenant.
Je veux envoyer un grand salut et dire merci à tous ceux qui se sont préoccupé de moi et de ma situation, à ceux qui ont fait preuve de solidarité avec Mario et moi. Dans ces moment difficiles ça signifie beaucoup d’avoir des gens qui se solidarisent de près ou de loin, même sans me connaître. Je leur envoie une grosse bise acrate à tous.

Je veux mettre au clair que malgré les mensonges des forces policières du Districte Fédéral et les médias, ils ne m’ont jamais arrêté et jamais ils ne m’ont retenu prisonnière dans aucune de leurs prisons. Ça m’a demandé du travail pour comprendre pourquoi ils ont dit ça et ont diffusé cette information fausse à travers le Mexique ainsi qu’en Australie, mais en tant que personne libre je ne vais pas pouvoir le comprendre, puisque je ne pense pas comme un policier. Si c’était pour essayer en vain de corrompre ou manipuler Mario, ma famille, ou pour se montrer compétents dans son travail, je ne le sais pas. Ce que je sais c’est que je suis fière d’être anarchiste, d’être ennemie du pouvoir, de l’autorité et de l’État.

À mon frère Mario, je lui envoie une énorme bise, et je lui souhaite beaucoup de force et de santé. Je sais qu’il maintiendra toujours ses convictions fortes de même que ses envies d’arriver à la Libération Totale. Je serai toujours à tes côtés compagnon. Souviens-toi, toujours face à face avec l’ennemi !

J’envoie également un grand salut solidaire aux compagnons fugitifs chiliens Diego Rios et Gabriela Curilem … Une bise aux compagnons prisonniers de la CCF et Lutte Révolutionnaire de Grèce, aux compagnons anarchistes prisonniers en Italie, à Braulio Duran, à Luciano Pitronello, à Gabriel Pombo da Silva, et à tous les compagnons anarchistes prisonniers et fugitifs du monde.

Que vive l’anarchie !

Felicity.

source

Italie : communiqué du site de contre-information ANARCHAOS

Ordonnance de détention provisoire opération “Ardire”: Giuseppe arrêté pour avoir seulement géré un blog.

Nous avons publié dans la section Download d’ANARCHAOS l’ordonnance de détention provisoire intégrale, le texte du GIP et la longue citation intégrale (200 pages) de la demande de la PM, de l’ « Opération Ardire », déclenchée le matin du 13 juin avec à la clé la détention de huit compagnons en Italie, et l’ordre d’arrestation de deux personnes de plus en Allemagne et en Suisse.

Nous demandons aux compagnons qui gèrent des sites sur le mouvement qu’ils nous aident dans la propagation de l’info. Notre solidarité est inconditionnelle. Il n’est pas utile de rappeler notre mépris pour la paperasse judiciaire. Mais la connaître peut être utile pour se défendre. D’autant plus lorsque nous nous trouvons face au néant, au vide intégral, avec Alessandro et Sergio qui ont été arrêté pour des faits qui ont eu lieux lorsqu’ils étaient en prison et leur faute est d’avoir fait une semaine de grève de la faim ( un comportement qui selon la ROS qui, d’après le code pénale, signifie déclencher des actions).

Parmis les arrêtés il y en a un, Giuseppe, dont la seule faute est d’avoir participé aux blogs Culmine, Iconoclasta, ParoleArmate. Il n’y a pas d’autres délits à lui reprocher (page 4 et 5, article D). C’est pour ça qu’il a été arrêté : « Il élaborait, écrivait, ou dans certains cas divulguait grâce aux blogs culmine, iconoclasta, parolearmate, des documents et des communiqués qui se rapportent aux activités criminelles des groupes de l’organisation anarchistes informelle » et même « délit aggravé à des fins terroristes ». Quelqu’un qui aurait publié des revendications sur le site même, quelqu’un qui aurait diffusé des informations gênantes pour le régime, pourra être arrêté dès maintenant. La procureur Manuela Comodi s’affirme, une fois de plus, dans l’avant-garde de la répression : à cette allure à la prochaine enquête elle sera à la tête de la Gestapo.

On s’en fout des braillements garantistes, mais comment face à cet évident abus des normes du régime libéral-bourgeois les radicaux réagissent, ceux qu’on appelle «démocrates sincères», les journalistes qui nous cassent les couilles tous les jours au sujet des violations des droits de l’homme dans les journaux, sur la répression des réseaux sur internet, etc … lorsque ça se passe en Chine, dans les pays arabes ou dans quelques régimes concurrents ou adversaires de celui dans lequel on vit ? Plutôt non, nous ne donnons aucune importance à leurs opinions. Mais en tant qu’anarchistes et révolutionnaires qui n’ont jamais mendié les droits que concède le régime, nous ne pouvons pas ne pas réagir, avec nos méthodes, face à une réduction objective de la liberté de la «presse» et de l’«opinion».

Nous faisons un appel aux sites du mouvement pour coordonner ensemble une campagne, au moins virtuelle, pour Giuseppe et en général pour la liberté de publier des revendications et des documents gênants pour le régime.

source

Chili : Lettre de Luciano Pitronello

L’ABÎME NE NOUS ARRÊTE PAS

Communiqué à un an de l’explosion qui m’a presque coûté la vie.
Premiers jours du mois de juin, 2012.

Aux consciences rebelles, à mes compagnons éparpillés à travers le monde.

Plus d’un an s’est écoulé depuis que tout a changé pour moi, ce matin froid du premier juin de l’an dernier, et je crois que de ne pas m’exprimer à ce sujet ce serait jouer le jeu de ce qui me retient prisonnier ici, à l’hôpital de la prison Santiago 1, et de plus, ce serait un déshonneur envers moi-même, mais surtout envers vous, mes chers compagnons qui se font du soucis pour moi.

Je dois vous dire, j’ai voulu faire un bilan à un an de tout ce qui s’est passé, mais je ne l’ai pas déclaré publiquement pour deux raisons : la première c’est parce que ce texte était trop compromettant, et la seconde, et la plus importante selon moi, parce que je n’analysais réellement rien dedans, ça n’était qu’un recueil de frustration, de ressentiments et de haine qui déblatérait contre tous, où je maudissais la chance que j’avais laissé courir. Mais maintenant je souhaite le faire, je sens que j’ai la lucidité de pouvoir vous livrer quelques paroles, que je suis sûr, vous méritez.

Mais avant de commencer, je veux vous expliquer les motifs de mon retard. Les jours n’ont pas été faciles, l’enfermement permanent a commencé à faire son travail, et mon humeur a été terrible, motif pour lequel la première esquisse de ce communiqué est devenu un résumé de rage et de colère, la toute-puissance, l’agressivité et la suffisance commencent à apparaître dans mes attitudes, et devant certaines situations, simplement je ne me reconnais pas, mais je lutte, je lutte pour aller de l’avant et ne pas me trahir, en essayant de combattre contre moi-même dans la vie quotidienne, en me souvenant de moi et en n’oubliant pas qui je suis et pourquoi je suis ici.

Je commence donc là …

En ce qui concerne mes blessures et la réhabilitation, tout s’est bien passé, les exercices quotidiens et la pratique dans le travail bimanuel de la vie ont fait, et je le dis avec joie, que j’ai dépassé l’incapacité de me savoir semi-mutilé ; en ce qui concerne ma vision, elle s’est beaucoup améliorée, mais je dois continuer le traitement oculaire pour un bout de temps, et pour ce qui est des brûlures, en dehors d’être toutes cicatrisées beaucoup ont évolué positivement, mais même ainsi je dois continuer d’utiliser la tenue compressive spéciale pour les brûlures et l’huile de rosier musqué. En tout cas pour moi, ce chapitre qui concerne mon état physique est clos, la bombe ne m’a heureusement pas tué.

Mon état émotionnel a été flageolant ces derniers jours, mais cela vient de l’enfermement permanent, je sais que tous les prisonniers nous avons des hauts et des bas, raison pour laquelle je suis optimiste devant cette situation, après tout, l’enfermement ne peut pas être pour toujours, et si c’était le cas, ils auraient que ma chair, parce que mon esprit sera toujours dans la rue, au côté de chaque combattant, souriant et conspirant, et ce que je dis, je ne le dis pas en guise de consigne poétique, je l’affirme comme une réalité qui se concrétise dans la projections du rêve insurgé, où de différentes façons s’écrasent les valeurs autoritaires de domination. Continue reading Chili : Lettre de Luciano Pitronello

11 juin à Athènes : Nouvelles du procès en appel de l’anarchiste André Mazurek, prisonnier de l’insurrection de décembre 2008

Aujourd’hui (11/06) marque la date du second anniversaire de la journée internationale en solidarité avec Marie Manson, Eric, McDavid et d’autres prisonniers anarchistes de longue peine.

Le même jour à Athènes, un rassemblement en solidarité était appelé pour le procès en appel du compagnon André Mazurek, qui fut condamné lors des émeutes de décembre 2008 sur des charges construites de toutes pièces. Il a été incarcéré à la prison de Larissa quand des co-détenus ont largement diffusé son message pour la première fois en décembre 2011. C’est pourquoi André a même été appelé le “prisonnier oublié de la rébellion de décembre 2008” par l’Assemblée en solidarité avec les combattants emprisonnés et poursuivis d’Athènes.

Après le procès en appel le 11 juin 2012, sa peine de prison a été réduite à 8,5 années. Parce qu’il a déjà accompli 2/5 de sa peine, il devrait être relâché sous peu. Nous attendons plus de détails, mais il n’y a pas à attendre pour montrer de la solidarité avec André et d’autres combattants dignes.

Suit un message de June11.org, un groupe solidaire des États-Unis.

“Bon 11 juin ! Bonne chance pour vos démonstration de solidarité et merci.
Nous voudrions partager cet appel urgent d’Athènes en solidarité avec un des nombreux prisonniers anarchistes de longue peine en Grèce : 

Faisons aussi du 11 juin un jour de soutien pour l’anarchiste emprisonné André Mazurek, qui a immigré de Pologne en Grèce en 2007, qui a mis toute sa passion dans les jours de révolte en décembre 2008 et qui est retenu dans les cellules de l’État grec depuis; de plus il est le seul prisonnier de cette période d’insurrection généralisée. Son procès en appel a été fixé au 11 juin à Athènes. Récemment le compagnon a lui-même écrit un appel à la solidarité pour son affaire : “J’ai été condamné à 11 années de prison et je serais jugé à la Cour d’Appel de Jury Mixte de Loukareos le 11 juin 2012; pour cela je demande votre solidarité de chaque manière que vous jugez appropriés…”

Vous serez content d’apprendre que le 10 juin pour la fête de solidarité du bloc [avec système audio] à Bloomington dans l’Indiana, une des déclarations lues au micro était en lien la situation des prisonniers politiques en Grèce, dont André, et aussi ces compagnons emprisonnés en Grèce sont dans nos esprits et nos coeurs. Les mots pour nos compagnons pouvaient être entendu dans tous le centre-ville de notre petite ville. Nous espérons que ce petit geste amène de la chaleur et de la force pour ceux emprisonnés par l’État et ceux qui se battent contre cette société carcérale.’

LIBERTÉ POUR ÉRIC ET MARIE ! LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME !

La Paz, Bolivie : Sabotage en solidarité avec Stella Antoniou, Eat et Billy, Tortuga et les compagnons des CCF qui sont en grève de la faim

Nous revendiquons le sabotage d’un distributeur automatique du Banco de los Andes Proc Credit, situé dans la zone de Miraflores, lequel est devenu totalement inutilisable à cause du feu.

C’est une nouvelle ère d’insoumission et de désobéissance qui commence en Bolivie.

De nouvelles occasions de reposer et de redéfinir des concepts de lutte pour l’anarchie. Nous nous plaçons depuis l’optique de l’action directe et toutes ses nuances et pas depuis les abstraites et vieilles portées réformistes, pas seulement dépassées, mais contraires aussi à la soif de vengeance et de destruction qui émerge des tripes, de l’urgente réapropriation de nos vies, pas une vie corrompue par l’argent et la consommation, mais au contraire une vie qui vole loin de ses limites et ses lois, complice dans chaque geste avec chacun de ceux qui affrontent le pouvoir.

Nous défions toute forme d’autorité. Nous défaisons les phrases toutes faites et répétées jusqu’à l’ennui par les érudits de la révolution et ceux qui arborent le discours de processus de changement et cette dégouttante forme anti-impérialiste-anticapitaliste du MAS.

Nous n’allons pas attendre qu’ils nous disent quand se situe le contexte opportun de la révolte, les « conditions propices » pour la lutte, les facteurs qui rendent sans fin l’attente de finir avec cette réalité. Nous décidons de nous lever ici et maintenant, conscients de chaque action, chaque pas qui à partir de maintenant sera une menace pour le pouvoir et la société qui collabore et qui fait parti de la destructions du monde dans lequel nous vivons.

Action en solidarité avec :
Stella Antoniou, compagne emprisonnée en Grèce
Eat et Billy, compagnons emprisonnés en Indonésie.
Luciano Pitronello, courage pour le procés, nous sommes avec toi.
Les compagnons des CCF en grève de la faim

Pour la discussion constante et le renforcement de la FAI-FRI.

Des Lucioles égarrées – FAI/FRI

PS : Pour que ça ne reste pas comme un fait isolé. Tout notre mépris envers le converti Walter Bond, pardon… Abdul Haqq.