Le nouveau projet de loi du Ministère de l’Education a été voté hier (ndt. le texte a été écrit le 25 août)˙ il s’agit d’une des plus réactionnaires lois des dernières décennies quant à l’éducation. La modernisation et la restructuration de l’appareil éducatif, en fonction des «standards» internationaux visant à stimuler la productivité, constituent depuis une vingtaine d’années le point principal dans l’agenda de tous les gouvernements, provoquant toujours la résistance sociale combative. Sans perdre de temps, les dirigeants ont réglé les «points irrationnels et déséquilibrés» trouvés dans les projets de loi précédents qui n’arrangeaient plus les puissants.
Plus précisément, le nouveau projet de loi abolit le mythe de l’enseignement public et gratuit et ouvre la voie à l’imposition des frais de scolarité, même pour le premier cercle d’études; il supprime la distribution gratuite des manuels universitaires ainsi que la plupart de bénéfices des étudiants (repas et logement gratuit, etc.); il abolit complètement l’asile académique: le désir ardent du pouvoir de faire disparaître réellement et symboliquement tous les lieux et les efforts d’expansion des libertés sociales (ndt. en pratique la police grecque a déjà violé l’asile universitaire à plusieurs reprises). Il conduit à la dévalorisation complète des diplômes universitaires prévoyant la suppression des départements et la fusion des certains établissements. Il accorde (au niveau législatif aussi) l’administration des universités aux hommes d’affaires, aux gestionnaires et aux golden boys qui trouveront l’opportunité unique de promouvoir l’alignement de l’enseignement supérieur avec les besoins du marché et de transformer l’université en entreprise lucrative. Ce nouvel organisme économique cherchera des fonds, vendra les résultats des recherches scientifiques et conclura des ententes avec des sponsors; de manière qu’il n’y aura plus aucun lien entre les besoins de la société et les programmes scientifiques. Ainsi, l’intensification des études et la concurrence constitueront l’avenir de l’université grecque.
Les changements n’arrivent pas par hasard à ce moment précis; au contraire, ils font partie du puzzle de la «lutte» contre la crise et des efforts présumés pour le sauvetage économique… Nous ne cesserons jamais de le dire: ‘Tous et toutes dans la rue où les lois s’écroulent et les régimes s’effondrent…’