Depuis toujours le rôle investi par les médias a été de créer et gérer l’opinion publique. Créer avec attention l’information de masse sur la base de choix précis en ce qui concerne la typologie, les temps et la qualité des nouvelles divulguées.
Non seulement le rôle même de l’appareil médiatique est de filtrer la compréhension de la réalité sociale qui nous entoure, mais le journalisme et la télévision sont aussi partie intégrante de la domination. Ils préparent le terrain avec des alarmismes artificiels pour les opérations militaires et les opérations répressives en générale et en justifient publiquement les opérations.
En ce qui concerne cette fonction des médias, l’opération répressive contre les anarchistes appelée « Ardire » (audace) qui a mené pour la matinée du 12 juin à 40 perquisitions, 24 mises en examen et 10 arrestations, dont un ici à Gênes, est exemplaire. L’article de loi est le 270bis : « association subversive à des fins de terrorisme ». En plus de l’habituel, mais non moins pénible et partial mécanisme qui consiste à agiter le monstre en première page, dans ce cas la spectacularisation médiatique des événements a crée une approbation et légitimation de l’opération, cachant la vraie inconsistance de la théorie accusatrice.
Cela ne nous surprend pas que dans un climat social en agitation croissante comme celui que nous vivons, l’État intervienne. Dans une situation qui donne des signes forts que ça peut leur échapper des mains, face à une économie qui n’arrive pas à garder le cap, faite de spéculation et d’erreur de gestion, l’État procède au renforcement de la militarisation du territoire, pour le maintenir dans les rangs de son contrôle et de sa gestion.
Après avoir terrorisé par diverses stratégies, depuis celle de la tension jusqu’à celle de la faim, de celle du chantage à celle de l’humiliation, l’État cherche à orienter la peur et l’insécurité vers tous ceux qui ouvertement, avec rage et détermination, se déclarent contre ce système et se positionnent de façon directe contre la domination.
Lorsque les personnes, suite à la perte de la propre sécurité et de la liberté démocratique, commencent à transformer l’exaspération même en rage, et la propre rage en rébellion, en créant des moments de rupture de l’ordre social à travers l’action directe, le pouvoir serre l’étau répressif farcissant le code pénale et le système pénitentiaire de nouveaux articles fantaisistes de limitation de la liberté et de criminalisation absolue de l’opinion, de la pensée ainsi que de l’action, dans la peur de leur capacité à se reproduire.
Dans cette logique, le pouvoir cherche à fragmenter, catégoriser, isoler, provoquer la guerre entre les pauvres, nous faire taire et nous appauvrir au niveau humain et social, dans les prisons, et dehors comme dans une grande prison à ciel ouvert.
Face à cela nous ne pouvons que réaffirmer notre opposition à ce système pourri qui vacille, dans l’engagement constant de son renversement, loin des logiques de distinction et des prises de distance qui sont utilisées par le pouvoir.
La répression et le terrorisme médiatique ne mettront pas fin aux luttes, de même qu’ils n’arriveront pas à éteindre la solidarité avec ceux qui luttent contre cet ordre des choses.
Notre solidarité va aux perquisitionnés, aux inculpés et aux arrêtés.
LIBERTÉ POUR GABRIEL, MARCO, PEPPE, SERGIO, KATIA, ALESSANDRO, PAOLA, GIULIA, ELISA et STEFANO.