Nous vivons dans la fin d’une ère de la prospérité capitaliste artificielle. Les grandes parties de la société, celles qui jusqu’à récemment ont adopté le rôle du consommateur consistant un corps apathique de petite bourgeoisie, se retrouve maintenant avec la perspective de la pauvreté et la misère.
Dans les jours où l’incapacité de reproduire en douceur le capital est évident, la société grecque choquée suit la chute de ses propres illusions, incapable de l’accepter et la dépasser pour des années maintenant, consent à maintenir le système pourri. Dans un pays où la plus inhumaine des exploitations des oppressés est institutionnalisé comme juste, où les profits d’un capitaliste est plus important que la santé des habitants d’une montagne et où sauver les banques est plus important que les conditions de vie des gens, où les 3 dernières années il y a eu plus de 3.000 suicides, où les flics abattent des gamins et que les combattants sont emprisonnés comme terroristes.
Comme partout ailleurs, ici aussi l’État et le capital tentent de sécuriser leurs intérêts et leur existence, attaquant de manière sévère ceux d’en-bas. Avec les machines du spectacle, ils ont l’intention d’installer dans la société la misère, le fatalisme, le consensus et la subordination, essayant de présenter comme vaine et absurde chaque tentative de résistance réelle et lutte. Depuis le bulletin d’informations de 20h et les journaux, la réalité est distordue et réduite afin de faire corps aux régressions contrôlées, de l’opinion commune de toute façon créée. Avec les souvenirs de Décembre 2008 et du dernier février et sous la peur d’explosions sociales futures, ils déchaînent leurs mécanismes afin de noyer chaque voie de résistance dans sa domination totalitaire.
Récemment, l’État, avec ses forces coordonnées, ne pouvait pas mais a attaqué les parties les plus radicales de la société, le mouvement anarchiste/anti-autoritaire avec des raids comme des films contre les squats par des flics anti-émeutes lourdement armés et des forces spéciales.
N’oublions pas que nous parlons de lieux qui promeuvent l’auto-organisation des vies, des relations et de la réalité. Espaces ouverts à ceux qui veulent participer, créer et s’exprimer par eux-mêmes, gouvernés par les valeurs de solidarité et s’aidant l’un l’autre. Espaces qui sont libres de toute logique de la propriété.
Donc ces espaces auto-organisés sont baptisés “foyers d’illégalité” spécifiant par-là la rhétorique pré-électorale de Samaras et ses promesse de prendre de sévères mesures contre l’illégalité, la “réoccupation des villes”, la mise à bas des masques. Ils présentent la dangerosité des lieux illégaux et la nécessité de sécuriser la démocratie à travers l’application des lois.
Pour nous les lois existent afin de sécuriser les intérêts et l’existence de l’État et du capital à travers la définition complète de ce qui est ou non permis dans le champ social. En ce qui concerne la démocratie, c’est d’un côté un caoutchouc s’étire afin de s’adapter à tout ce qui ne menace pas substantiellement la domination capitaliste alors que d’un autre côté il se contracte afin de s’armer contre tout ce qui se tourne contre la culture primaire et l’autorité, établissant un état informel d’urgence.
Dans les premières heures du lundi 14 janvier 2013 nous avons brûlé 2 DAB qui appartiennent aux banques Marfin et Piraeus dans la rue Agnostou Stratioti et nous avons placé un engin explosif/incendiaire à l’entrée des bureaux des Registres des Terres de Patras, voulant envoyer le message suivant aux maires, ministres, flics, juges, journalistes et autres piliers de l’autorité.
Ordures, fourrez vous ça dans le crâne.
Vous expulsez nos compagnons, nous frappons vos infrastructures, vous poursuivez les combattants.
Malgré tout cela, il y a tout un monde là-dehors qui n’est pas déterminé un instant même par votre éthique dégueulasse, qui ne rentre pas dans le moule de vos lois, qui ne se repose pas avant qu’il ne voit la culture de l’exploitation, de l’oppression et de l’autorité se coucher. Un monde que vous ne pouvez même imaginer.
Nous dédions les mots qui suivent à un vieux compagnon, à tous nos frères et soeurs qui avec leurs actions illuminent les jours froids de l’hiver :
Nous sommes diffus dans les endroits du “tout” que nous n’aimons pas. Cela ne nous convient pas parce que c’est pauvre et païen. Mais le surpasser demande de la force, du courage et de l’amour, de la parole et de la pratique. Cela demande une unité des individus sur une base anti-autoritaire, comme une cellule qui est prête à se dissoudre dans le delirium sensuel de la révolution sociale. Parce que nous ne savons pas ce que notre révolution sera mais ce qu’elle ne sera pas : un coup d’état de tous genre ou une réforme. Elle ne sera pas remplie de travail et de misère. Elle ne sera ni populiste ni élitiste. Elle n’amènera pas avec elle des chefs, nations, familles et églises. Est-ce accidentel que nous diffusions dans les dimensions de cette terreur ? Non mon ami, pas du tout accidentel. Parce que nous désirons acquérir la connaissance sociale de notre abjection et retourner au désir et la certitude que nos vies n’ont pas besoin de médiateurs et pour nous de vivre une fois de plus le “À bas l’État”.
SOLIDARITÉ AVEC LES SQUATS VILLA AMALIAS, SKARAMAGA, LELAS KARAGIANNI, LE STEKI AUTO-ORGANISÉ D’ASOEE ET 98FM
SOLIDARITÉ AVEC LES COMPAGNONS POURSUIVIS
LIBERTÉ POUR TOUS LES COMBATTANTS EMPRISONNÉS
GUERRE AVEC TOUT MOYENS
Saboteurs Noctambules