Le samedi 6 décembre, un groupe d’individus a attaqué l’ordre existant. A Rågsved et à Hagsätra, dans le sud de Stockholm, les chiens de l’État ont été attaqués avec des molotov, des pierres et des pétards. Suite à cet événement, le commissariat local a été pris pour cible et plusieurs véhicules ont brûlé. Dix de ces troubles-fête ont malheureusement été arrêtés la nuit même, et un juste après. Les flics recherchent activement les autres participant-e-s. Les flics font également de grands efforts pour comprendre pourquoi quelqu’un a pu planifier une telle action ; pour être planifiée, elle l’était, selon toutes les personnes qui se sont jusqu’à présent permises de commenter l’évènement.
Il ne devrait pourtant pas être si difficile de comprendre le pourquoi, même pour des agents fanatiques. Dès que des gens essayent de reprendre un peu de leur liberté, qui appartient à tout être vivant, les uniformes forment leurs rangs, prêts à frapper, enfermer, et même tuer, tout cela pour tous et toutes nous maintenir dans notre condition d’esclaves.
Repoussé dans la normalité, la violence directe de l’État et de ses institutions n’est plus que rarement la plus assassine de la liberté. Elle serait plutôt l’opposé, car elle porte avec elle un potentiel catalytique pour la révolte. Non, le pire de tout, et ce qui est le plus à même de faire pourrir notre liberté en tant qu’individus dans un territoire concret, c’est le pouvoir administré de façon bureaucratique : l’office du travail, le centre des impôts, l’autorité de l’assurance sociale, l’administration de la sécurité sociale, l’autorité des migrations, l’institution carcérale, l’office pour la jeunesse, les huissiers et tous ces collaborateurs capitalistes (les firmes de recherche d’emploi, les entrepreneurs de l’octroi d’asile, les collecteurs de dettes, les « marchands d’enfants », etc.). De pair avec la morale, forcés par la société, ils nous disent comment nous comporter et quelles sont nos obligations en tant qu’esclaves ; les structures religieuses et patriarcales dans les familles et les communautés locales… Tu devrais vouloir travailler, mais personne ne t’embauche. Tu trouves un boulot, mais pas d’argent. On t’a promis le droit d’asile mais au final, tu dois rester dans la clandestinité. Tu es sensé être motivé pour apprendre, mais ton intelligence est niée. C’est cette réalité, et une haine envers l’existant s’explicite, et ces points de conscience sont pris pour l’attaquer, ce n’est pas une surprise. Ou plutôt, il est inquiétant que tant de gens continuent à se soumettre à ces relations sociales.
Celles et ceux qui ont choisi d’agir en conflit contre cette société ce samedi l’ont fait avec des intentions encore inconnues. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance non plus. Ce qui est important, c’est de voir que ces personnes ont attaqué les relations de pouvoir qui nous maintiennent en place et qu’en ce moment, onze personnes sont enfermées, accusées d’y avoir participé.
Beaucoup d’entre nous portons ces actions qui ont été commises dans nos perspectives et, à plus petite échelle, dans notre vie de tous les jours, mais nous laissons souvent des excuses nous empêcher de les réaliser… Peu importent leurs motivations, eux n’ont pas choisi les excuses…
Il ne nous intéresse pas de trancher entre culpabilité ou pas, onze personnes sont enfermées, accusées d’avoir attaqué les autorités. Le moins que l’on puisse faire est de leur démontrer notre solidarité en tant que combattant-e-s de la liberté anti-autoritaires. Et la solidarité est meilleure lorsqu’elle s’exprime par l’action…
Pour des institutions en flammes et des flics éclatés !
* le 9 décembre, les onze personnes arrêtées ont été relâchées, mais sont toujours suspectées d’incendie, émeute, violence contre personnes dépositaires de l’autorité publique, entre autres choses. La plupart des accusés ont moins de 18 ans.