Le camarade, âgé de 22 ans, aurait a plusieurs reprises aveuglé l’équipage de l‘hélicoptère et a été arrêté peu après dans les parages.
Les agents de police qui l’ont fouillé ont trouvé, en plus d’un laser, un lance-pierre avec plusieurs billes d’acier, de la pyrotechnique, un couteau de poche, des gants et une cagoule. Il a fait l’objet d‘un contrôle d‘identité puis relâché.
Quelques semaines plus tard, voilà qu’il reçoit une visite surprise sur son lieu de travail et est arrêté ; maintenant, il est depuis mi-juillet 2017 derrière les barreaux de la prison Moabit à Berlin. Il est accusé d’avoir aveuglé l’hélico avec un laser et d’avoir pris part aux altercations sur la Rigaer Strasse le même soir.
Un jour comme les autres, où un camarade a été emprisonné. Le bégaiement sourd, le vrombissement des pales d’hélicoptères se rapprochant, au-dessus des toits du Nordkiez* (quartier Nord de Berlin Friedrichshain), rythme le ballet des camions de flics, ces cafards qui font leurs nids tout autour du Dorfplatz* (“place du village” dans le même quartier), ce que beaucoup voient comme la construction d’une coulisse pour les événements qui se dérouleront sur la Rigaer Strasse.
Evénements qui seront mis en scène, pour le reste de la société, comme un numéro de terrorisme par quelques fol.les isolé.es.
Voici comment les chaudes fins de semaine de Juin ont été dédiées à la conquête du Dorfplatz et à ses rues, pour faire comprendre aux flics que le soi-disant “Kiez rebelle” n’est pas seulement sorti renforcé de l’été de siège, mais aussi animé d‘une haine encore plus ardente. Le 16 juin donc, un concert de hip-hop a été déplacé des arrières-cours closes à la rue. Histoire d’imposer d’autres règles du jeu, un scenario a été préparé à l’avance, pour pouvoir contrer de manière offensive l’avancée de la force exécutive. C’est ce qui arrive régulièrement sur la Rigaer Strasse, et c’est une raison d’espérer que les idées hostiles à l’Etat et à l’autorité trouvent ici un lieu d’identification, duquel elles peuvent continuer à se répandre et le faire vivre.
Des personnes ont commencé à construire des barricades, à déchausser des pavés, des nuées de fumée s’étendaient au-dessus des toits du Kiez, et au beau milieu de tout cela, les derniers morceaux joués pour une foule enthousiaste à l’idée de ce qui pourrait encore se passer ce soir-là.
Peu après, comme tant de jours auparavant, retentissaient les battements de l’hélicoptère sur le Kiez. Et aussi sur la Boxhagener Platz: Et, non, on ne va pas se plaindre de cette merde.
Pourquoi est-ce que ça nous surprendrait, quand cela vient d’un système dans lequel les gen.tes ont choisi de ne jamais vouloir se sentir en sécurité mais plutôt de pouvoir choisir soit la clandestinité pour les ennemi.es conspirati.ves, soit les murs de la prison comme horizon possible pour les ennemi.es déclaré.es ? Perturber la patrouille d’un hélicoptère – lequel terrorise, d’un côté, constamment les habitant.es du Nordkiez, et de l’autre représente un mode du surveillance auquel nous, résistant.es et combattant.es de la rue, ne pouvons que difficilement échapper, et dans lequel les flics ont fini par se faire une place – est une forme d’action qui peut s’assurer de la sympathie des parties rebelles et inadaptées de notre Kiez.
Pour cette raison, nous n’allons pas juger son incarcération dans des termes de coupable/non-coupable, quel que soit l’état des pièces à conviction, mais plutôt espérer qu’il n‘enrage pas, derrière les barreaux, que le système essaie de le punir d’une telle façon pour quelque chose que nous souhaitons tou.tes, chaque soir. Il n’est pas la victime d’un “État de droit”, mais l’ennemi de cette logique. Et que ce soit l‘année dernière lors du coup du laser au Jour X ou bien plus récemment à Hambourg, il est évident que tou.tes sortes de gens n‘ont pas envie d’accepter cette Terreur au dessus de leurs têtes sans réagir.
Nous pensons à toi depuis le “dehors” et espérons que tu trouves ton propre chemin pour lutter contre le système carcéral. Le fait que nous les rebelles prévoyons l’emprisonnement ne signifie pas que nous le tolérons !
Nous allons continuer dehors ce que nous avons commencé. Nous appellons à montrer notre solidarité de l’extérieur. Brisez des vitres. Peigniez les rues. Combattez les flics dans vos quartiers !
Ecrivez et imprimez volontiers d’autres textes ! LIBERTÉ POUR NERO !
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