Tag Archives: Répression

Hambourg, Allemagne : attaque d’un fournisseur de Visa russe

Reçu le 24 juin 18

Des inconnus ont détruit les vitres d’un centre russe octroyant des visas dans la Kanalstrasse 14A à Hambourg dans la nuit du 22 juin. “Fuck Fifa”, “Combat la répression” et un A cerclé ont également été peint sur la façade.

Depuis l’automne 2017 il y a eu des attaques répressives contre les anarchistes dans plusieurs cités russes, en Biélorussie et en Crimée. Ils ont été ciblés par des tortures, des intimidations, des chantages et des peines de prison.

Au même moment un des plus gros spectacle de pouvoir qu’est la coupe du monde se déroule en Russie. Les riches peuvent s’enrichir encore plus et derrière les caméras, et tout ceci, que ce soit avec les Jeux Olympiques ou les sommets mondiaux est utilisé pour accroitre la répression et le contrôle contre le marginalisés, les pauvres et les indésirables et pour développer une gentrification agressive.

La liberté et la solidarité n’ont pas besoin de visa !

en anglais, allemand

[France] : Bilan de la semaine du 23 avril au 29 avril 2018 – Zad de Notre Dame des Landes – Le maintien de l’ordre fait mal !

Cette semaine, pendant cette période de trêve et de simple «déblaiement des habitats détruits et maintient de l’ordre », nous, équipe médic de la zad & collectif de soignant.e.s mobilisé.e.s sur la zad, déplorons 33 blessé.e.s : 14 personnes touchées par des grenades de désencerclements dont un traumatisme abdominal, une atteinte de la face et une personne évacuée ; 12 personnes touchées par des flash ball dont un traumatisme abdominal et une fracture ; 2 personnes présentant des traumatismes thoraciques ; 1 personne ayant fait une crise d’angoisse suivi d’un état de stress post traumatique lié aux gaz et à une action physique : clé d’étranglement de la part des gendarmes ; 2 personnes souffrant d’un trauma auditif par grenade GLI-F4 ; 1 personne brûlée par la chute d’un palet lacrymogène brûlant ; 1 personne intoxiquée par les gaz.
À tout cela s’ajoutent les séquelles à court, moyen et long terme qui font suite aux différentes blessures : difficultés à se déplacer, à conduire, douleurs violente et persistante, cicatrice, incapacité à se rendre au travail, syndromes de stress post traumatique nombreux…
Nous rappelons que depuis le 9 avril, début des opérations d’expulsions, nous avons recensé 305 personnes blessé.e.s. Ce chiffre est quant à lui toujours sous estimé car tout.e.s les personnes blessé.e.s ne sont pas prises en charge à nos postes médicaux.

Nous voulons témoigner précisément de l’évacuation de cette semaine. Une personne s’est rendue à un poste médical , elle présentait un éclat profond au bas de la cuisse, derrière le genoux.
Deux jours plus tard, elle manifestait des signes d’infection, nous avons donc choisi de l’évacuer vers les services hospitaliers. Cette personne a du se faire opérer pour retirer l’éclat qui faisait deux centimètre. Elle s’en est sortie avec 4 points de suture et une antibiothérapie renforcée.

L’éclat en question est l’une des pièces qui sert au mécanisme d’un type de grenade. C’est le quatrième éclat de cette sorte que nous retrouvons dans les chairs depuis le début des expulsions. Un a été extrait d’une cuisse. Pour les trois autres personnes blessées, des extractions chirurgicales en bloc opératoire ont été nécessaires (comme décrit plus haut). La seconde personne ayant été transférée vers des services hospitaliers avait reçu l’éclat dans une dangereuse proximité avec la colonne vertébrale (à 1 ou 2 cm). La troisième personne quant à elle avait reçu l’éclat dans le mollet.

Nous sommes donc aujourd’hui très inquiet.e.s de retrouver des éclats
métalliques de 2 cm dans les tissus profonds et aussi proches de parties vitales. Ces éclats, mal placés, pourraient avoir des conséquences dramatiques pour les personnes touchées. Nous alertons à nouveau la préfecture et les forces de gendarmerie : il est impératif, pour la sécurité des personnes, que cela cesse !

Ici, depuis le 9 avril, nous ne cessons de constater l’usage potentiellement létal des armes de la police qui blessent, mutilent, traumatisent, et bientôt tueront si cette brutalité d’intervention perdure.

Paris : Soirée de soutien à Tameio (Athènes) et discussion autour des luttes à l’intérieur des prisons en Grèce

En présence de compagnons de la Caisse de Solidarité avec les Compagnons Emprisonnés et Poursuivis (« Tameio ») d’Athènes, nous aurons l’occasion de discuter des modalités de défense collective face à la répression, de revenir sur les  procédures en cours contre des révolutionnaires, et notamment celles construites autour de la nouvelle loi anti-terroriste du gouvernement Syriza, ainsi que d’en apprendre davantage sur les luttes en cours à l’intérieur des prisons grecques, qui, vues d’ici, sont massives.

On pourra également revenir sur l’expérience enrichissante du Réseau de Prisonniers en Lutte (DAK), entres autres, dans la lutte contre les nouvelles prisons de haute sécurité (de « type C »), et sur l’affaire dite du double braquage de Velvento/Kozani en 2013 contre une dizaine d’anarchistes. On trouvera des suggestions de lecture sur le contexte des luttes anarchistes et anti-carcérales en Grèce sur le blog de la bibliothèque.

Les dons effectués lors de cette soirée seront reversés à la caisse de solidarité.

Jeudi 12 octobre à 19h

Aux Fleurs Arctiques – Une bibliothèque pour la révolution
45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris
Métro Place des Fêtes (lignes 7bis et 11 du métro).

Voir le programme d’octobre ici :
lesfleursarctiques

Berlin : La Rigaer Strasse à la lueur des hélicoptères – Un camarade en prison

Le camarade, âgé de 22 ans, aurait a plusieurs reprises aveuglé l’équipage de l‘hélicoptère et a été arrêté peu après dans les parages.
Les agents de police qui l’ont fouillé ont trouvé, en plus d’un laser, un lance-pierre avec plusieurs billes d’acier, de la pyrotechnique, un couteau de poche, des gants et une cagoule. Il a fait l’objet d‘un contrôle d‘identité puis relâché.
Quelques semaines plus tard, voilà qu’il reçoit une visite surprise sur son lieu de travail et est arrêté ; maintenant, il est depuis mi-juillet 2017 derrière les barreaux de la prison Moabit à Berlin. Il est accusé d’avoir aveuglé l’hélico avec un laser et d’avoir pris part aux altercations sur la Rigaer Strasse le même soir.

Un jour comme les autres, où un camarade a été emprisonné. Le bégaiement sourd, le vrombissement des pales d’hélicoptères se rapprochant, au-dessus des toits du Nordkiez* (quartier Nord de Berlin Friedrichshain), rythme le ballet des camions de flics, ces cafards qui font leurs nids tout autour du Dorfplatz* (“place du village” dans le même quartier), ce que beaucoup voient comme la construction d’une coulisse pour les événements qui se dérouleront sur la Rigaer Strasse.
Evénements qui seront mis en scène, pour le reste de la société, comme un numéro de terrorisme par quelques fol.les isolé.es.

Voici comment les chaudes fins de semaine de Juin ont été dédiées à la conquête du Dorfplatz et à ses rues, pour faire comprendre aux flics que le soi-disant “Kiez rebelle” n’est pas seulement sorti renforcé de l’été de siège, mais aussi animé d‘une haine encore plus ardente. Le 16 juin donc, un concert de hip-hop a été déplacé des arrières-cours closes à la rue. Histoire d’imposer d’autres règles du jeu, un scenario a été préparé à l’avance, pour pouvoir contrer de manière offensive l’avancée de la force exécutive. C’est ce qui arrive régulièrement sur la Rigaer Strasse, et c’est une raison d’espérer que les idées hostiles à l’Etat et à l’autorité trouvent ici un lieu d’identification, duquel elles peuvent continuer à se répandre et le faire vivre.

Des personnes ont commencé à construire des barricades, à déchausser des pavés, des nuées de fumée s’étendaient au-dessus des toits du Kiez, et au beau milieu de tout cela, les derniers morceaux joués pour une foule enthousiaste à l’idée de ce qui pourrait encore se passer ce soir-là.
Peu après, comme tant de jours auparavant, retentissaient les battements de l’hélicoptère sur le Kiez. Et aussi sur la Boxhagener Platz: Et, non, on ne va pas se plaindre de cette merde.

Pourquoi est-ce que ça nous surprendrait, quand cela vient d’un système dans lequel les gen.tes ont choisi de ne jamais vouloir se sentir en sécurité mais plutôt de pouvoir choisir soit la clandestinité pour les ennemi.es conspirati.ves, soit les murs de la prison comme horizon possible pour les ennemi.es déclaré.es ? Perturber la patrouille d’un hélicoptère – lequel terrorise, d’un côté, constamment les habitant.es du Nordkiez, et de l’autre représente un mode du surveillance auquel nous, résistant.es et combattant.es de la rue, ne pouvons que difficilement échapper, et dans lequel les flics ont fini par se faire une place – est une forme d’action qui peut s’assurer de la sympathie des parties rebelles et inadaptées de notre Kiez.

Pour cette raison, nous n’allons pas juger son incarcération dans des termes de coupable/non-coupable, quel que soit l’état des pièces à conviction, mais plutôt espérer qu’il n‘enrage pas, derrière les barreaux, que le système essaie de le punir d’une telle façon pour quelque chose que nous souhaitons tou.tes, chaque soir. Il n’est pas la victime d’un “État de droit”, mais l’ennemi de cette logique. Et que ce soit l‘année dernière lors du coup du laser au Jour X ou bien plus récemment à Hambourg, il est évident que tou.tes sortes de gens n‘ont pas envie d’accepter cette Terreur au dessus de leurs têtes sans réagir.

Nous pensons à toi depuis le “dehors” et espérons que tu trouves ton propre chemin pour lutter contre le système carcéral. Le fait que nous les rebelles prévoyons l’emprisonnement ne signifie pas que nous le tolérons !

Nous allons continuer dehors ce que nous avons commencé. Nous appellons à montrer notre solidarité de l’extérieur. Brisez des vitres. Peigniez les rues. Combattez les flics dans vos quartiers !

Ecrivez et imprimez volontiers d’autres textes ! LIBERTÉ POUR NERO !

en allemand

Bruxelles, Belgique : Action & Affiche de solidarité avec les anti-autoritaires accusé.e.s de terrorisme

Quatres véhicules de l’entreprise Fabricom ont brûlé à Saint-Gilles lundi matin (26 juin) en solidarité avec les anarchistes dans le collimateur de la justice anti-terroriste en Belgique.

Pour envoyer force et courage à toutes celles et ceux qui portent la rage de la révolte dans leur coeur.

C’est bien peu de choses, mais faire du bruit autour de cette affaire, contrer l’isolement, ne pas laisser la peur nous museler, voilà déjà quelques points non négligeables.

Que crève la Justice !

A diffuser largement !

Bxl.indymedia

Sur le terrorisme dans la bouche des États

dum

20 janvier 2015

Après les assassinats de Paris s’est déclenchée une nouvelle offensive des États et de leurs appareils au sein de la guerre civile mondiale en cours. De nouvelles lois d’exception, qui n’auraient auparavant pas pu être imposées, car les conditions n’étaient pas propices pour justifier un changement de la sacrosainte image de la Démocratie, sont à présent promulguées par décret sous diverses formes.

Des lois qui incrémentent encore plus le contrôle des citoyens à travers des interventions télématiques ou téléphoniques ou des données fournies par des entreprises, qui restreignent l’espace d’apparente liberté de frontières en Europe, qui fomentent la délation de concitoyens suspects car s’écartant de la norme (spécialement de la part de fonctionnaires au service de l’État dans les centres de santé, les prisons, etc.), qui incitent la magistrature et les législations en vigueur à mener des enquêtes ou à créer de nouvelles lois ou d’endurcir celles existant déjà, qui permettent un meilleur contrôle des frontières, dotent les organes policiers de plus de pouvoir… Ils génèrent ainsi un état d’urgence factice en utilisant le concept de terrorisme, et en évoquant surtout le djihadisme, car c’est celui qui effraie le plus, étant donné qu’il est culturellement différent et que, dans le discours du Pouvoir, qu’il n’a pas de racine socioéconomique, mais seulement religieuse et autoritaire. Un concept qu’ils souhaitent maintenant redéfinir en termes plus pratiques pour son usage policier et judiciaire, alors qu’ils prétendent inclure sous cet éventail des individus qui agiraient en solitaire (ceux qui sont déjà taxés de « loups solitaires » par toute la presse) ou des individus qui s’organisent de façon informelle et non-hiérarchisée.

Après l’approbation de la Loi Mordaza il y a quelques semaines, l’État espagnol s’efforce déjà de conclure une nouvelle réforme du Code Pénal qui justifierait l’application des lois d’exception antiterroristes contre ceux qui agissent en solitaire et qui justifierait l’action policière-judiciaire préventive d’attaques terroristes. Il s’agit de quelque chose qui a déjà été vécu en Italie à travers les différents montages anti-anarchistes, ou au Chili avec le Caso Bombas et avec les changements de la Loi Antiterroriste ou la Loi de Contrôle des Armes et Explosifs, ou encore en Grèce, avec l’instauration des prisons de type C pour freiner la lutte armée. Les partis politiques encadrés dans une position toujours plus étroite, et auto-conditionnés par leur propre rôle d’aspirants gestionnaires de l’État dépendants des votes de citoyens aliénés jour après jour, se disputent pour être sur la photo de fin, d’accord avec leurs discours de merde particuliers. Aucun ne sera capable de contredire ce qui est imposé par les conditions créées. Ils ne le peuvent pas, et ne le veulent pas, du fait de ce qu’ils sont et du rôle qu’ils endossent au sein du système.

L’opération Pandora, menée contre des anarchistes actifs dans la lutte contre l’État et le capitalisme, n’a pas été un hasard. Une opération préventive et, en tant que telle, justifiée aux yeux de tous les citoyens à la lumière de la succession des évènements. Ils ne trouveront rien de plus. Voilà pourquoi ils modifient et approuvent encore plus de lois qui recouvrent l’application de peines de prison sans preuves d’actes de destructions de propriétés ou d’attentats physiques contre les gestionnaires du Capital. La rencontre du fasciste Fernández Díaz avec son homologue chilien juste avant l’opération Pandora n’était pas non plus un hasard.

Entretemps, ces citoyens de bas étage dépourvus de sens critique, ainsi que de dignité, continueront de débattre pour savoir pour qui voter lors des prochaines élections, plaçant leurs illusions de modification de leurs conditions existentielles dans les vieilles promesses des nouveaux figurants politiques et oubliant leur misère quotidienne en commentant le prochain match de foot, ou le prochain scandale sentimental, ou le prochain cas de corruption. Le fait qu’ils assument leur propre incapacité et la délégation aux gestionnaires de leurs vies sert de moteur pour que le pouvoir continue de tout gérer comme bon lui semble. Il leur arrive bien de se mouiller de temps en temps (si on les vire de leur boulot, qu’on les expulse de leur maison, qu’on leur retire les aides sociales minimales, qu’on les oblige à payer plus d’impôts, qu’on augmente le prix des produits de première nécessité, qu’on gèle leurs salaires ou leurs retraites, qu’on les envoie faire la guerre…), et leur possible action de résistance sera largement criminalisée et réprimée, et ils devront se convaincre eux-mêmes qu’il s’agit d’un effet collatéral dans le but d’obtenir un plus grand bien général (imposé par l’État et l’Économie), et ils ne comprendront même pas le pourquoi de la chose.

En ce qui nous concerne, nous n’oublions pas qui profite de tout cela. Les nouvelles conditions que renouvelle continuellement le pouvoir sont dirigées vers le maintien et l’amélioration des formes de relation capitalistes que la domination requiert. Ces nouvelles lois, ces guerres, ne sont pas séparées de l’exploitation au travail, de la destruction du territoire, de l’invasion et de la destruction d’autres cultures, de l’augmentation du nombre de prisons et du durcissement des conditions qui y sont imposées aux guérilleros et guérilleras, des morts aux frontières, etc. Ce sont d’autres conséquences du maintien d’une économie comme toujours dirigée vers le profit de quelques-uns par n’importe quel moyen.

Pour toutes ces raisons, la vision étroite et intéressée mise en avant du « Je suis Charlie » nous répugne. Cet intérêt est celui de l’État, cet intérêt est celui du Capital. Cet intérêt passe par les citoyens aveugles et à la vue courte, et se diffuse par les médis de désinformation du Pouvoir. Participer de façon a-critique à cette marée émotionnelle revient à s’aligner avec les États et le Capital. Et ne pas le faire ne veut pas dire soutenir cet État Islamique dont ils parlent. Cette polarisation sans nuances est un autre intérêt du Pouvoir pour isoler et créer son discours totalitaire.

Lire le texte en espagnol (original), en portugais.