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Portugal : Vive Javier Recabarren, anarchiste !

[Mémoire noire et insurrecte] Vive Javier Recabarren, anarchiste !

Il parcourait les rues de Santiago du Chili avec la pleine conviction de ce
qu’il sentait, contre la police terroriste, contre une société que
maltraite et torture les êtres humains et les autres animaux. Sa révolte
profonde contre les grilles des cages et des prisons venait directement
de son cœur. Sauvage et libre, il déambulait sa brève vie anarchiste
comme une comète, éclatante d’amour et de rébellion. Javier Recabarren
meurt piétiné par une machine assassine dans la même rue où il s’est
battu tant de fois (18 mars 2015). Indomptable, sa sagesse de l’acratie courrait dans ses veines, dans son jeune corps de 11 ans!

Vive Javier ! Honneur à ta mémoire.

Tu vis en nous, nous vivons avec toi à nos côtés. Avec la mémoire noire et insurrecte de tous celleux qui se battent et nous donnent de la force, comme toi, Javier Recabarren !

Venceremos!! (A)

en portugais

 

 

Paris : Soirée de soutien à Tameio (Athènes) et discussion autour des luttes à l’intérieur des prisons en Grèce

En présence de compagnons de la Caisse de Solidarité avec les Compagnons Emprisonnés et Poursuivis (« Tameio ») d’Athènes, nous aurons l’occasion de discuter des modalités de défense collective face à la répression, de revenir sur les  procédures en cours contre des révolutionnaires, et notamment celles construites autour de la nouvelle loi anti-terroriste du gouvernement Syriza, ainsi que d’en apprendre davantage sur les luttes en cours à l’intérieur des prisons grecques, qui, vues d’ici, sont massives.

On pourra également revenir sur l’expérience enrichissante du Réseau de Prisonniers en Lutte (DAK), entres autres, dans la lutte contre les nouvelles prisons de haute sécurité (de « type C »), et sur l’affaire dite du double braquage de Velvento/Kozani en 2013 contre une dizaine d’anarchistes. On trouvera des suggestions de lecture sur le contexte des luttes anarchistes et anti-carcérales en Grèce sur le blog de la bibliothèque.

Les dons effectués lors de cette soirée seront reversés à la caisse de solidarité.

Jeudi 12 octobre à 19h

Aux Fleurs Arctiques – Une bibliothèque pour la révolution
45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris
Métro Place des Fêtes (lignes 7bis et 11 du métro).

Voir le programme d’octobre ici :
lesfleursarctiques

Bâle, Suisse : Deux véhicules d’un constructeur de la prison de Bässlergut crevés

D’ici 2020, la taule bâloise de Bässlergut doit être agrandie avec un nouveau bâtiment. Cela mènera à davantage de places de rétention administrative pour les migrants en attente d’expulsion, ainsi que plus de capacité pour de la détention « régulière ».

L’entreprise de construction ‘Implenia’ s’implique dans ce chantier qui a débuté récemment. Au cours du week-end (15 et 16 avril 2017), deux de leurs véhicules ont pu se faire crever leurs pneus. Des inscriptions disant que ce chantier doit être stoppé ont été ajoutées sur les deux véhicules.

Crevez les responsables de ce chantier et de cet existant qui produit de tels bâtiments monstrueux où que vous les trouviez !

Liberté pour tou.te.s !

Mexico : Le compagnon anarchiste Fernando Bárcenas Castillo appelle à se solidariser avec les prisonnier-e-s qui vont commencer une grève aux États-Unis le 9 septembre 2016

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Lettre ouverte aux compagnon-ne-s

Note : L’utilisation du mot prison dans ce texte se réfère à tous les endroits artificiels dans lesquels on nous domestique pour nous insérer de force dans le système de production capitaliste. C’est une contribution pour approfondir la réflexion de tous les être vivants aux mains des puissances économiques et du projet technologique…

Compas, je vous salue d’un amour insurrectionnel pour vous faire parvenir ces paroles de guerre, tout en saluant aussi les jours de l’insurrection qui vient, parce que les idées fleurissent dans les champs comme les fleurs que nous ne devons pas arrêter de cultiver…

Nous ne savons pas si la victoire existera, mais ce que nous savons c’est qu’ils n’occuperont pas nos rêves et nos vies…

Le seul vrai moment de liberté c’est lorsque nous nous battons pour la liberté, parce que nous préférons mourir plutôt que d’accepter cette façon de vivre. Sans nous en rendre compte, nous sommes déjà libres, parce que rien n’occupe nos têtes sinon le seul désir d’incendier la réalité…

Mais qu’est qui se cache derrière la guerre destructrice, derrière la sombre obscurité de l’esprit humain ? Ne serait-ce pas le reflet et la manifestation poétique d’êtres se réappropriant leurs vies et influençant de manière active l’organisation de la vie quotidienne ?

Si chaque individu se vantant d’être “libre” se rendrait compte de sa condition, ce serait le début de la dernière guerre, notre dernière opportunité.

J’ai appris que c’est au cours de la vie quotidienne des peuples que les postulats d’une force réelle se concrétisent, capable de s’opposer et de nier le capitalisme.

Ceux sont de simples articulations d’idées et d’actions. Nous ne voulons pas être attirants pour les masses modernes consommatrices, c’est pour cela que je crois qu’il peut exister une forme réelle d’auto-organisation uniquement entre les gens les plus mal-traités et marginalisés, ceux qui vivent quotidiennement en guerre mus par l’instinct et le sentiment, plus que par la raison…

Puisqu’une conscience vierge est plus sauvage et n’est pas tant manipulée par les systèmes éducatifs, elle est toujours plus propice à prendre une orientation anarchique…

Comme son instinct lui en donne l’intuition, ils se sentent poussé-e-s vers la désobéissance. Il faut seulement provoquer « l’étincelle » qui allumera l’incendie…

Mais généralement, pour faire réfléchir, un prisonnier-e, par exemple, nous nous trouvons dans la situation que les simples paroles ne suffisent pas parce que c’est quelqu’un-e qui vit quotidiennement la guerre et qui connaît les scénarios, même beaucoup mieux que nous et cela n’arrive pas par des paroles, sinon par des actions et des attitudes réelles, cohérentes avec ce que nous pensons et ce que nous disons.

Beaucoup questionnent les « tactiques » et les « méthodes » comme s’il s’agissait d’une compétition et quand je dis cela je ne dis pas qu’il faille s’isoler et éviter la critique consciente, sinon bien au contraire. Le seul problème est qu’il faut que nous arrachions, tel un collier autour du cou, les influences bourgeoises qui historiquement contaminent les formes d’organisation de ceux qui se nomment libertaires…

Radicalement opposé, je pense qu’il n’est pas nécessaire de penser tout les aspects de la vie. La révolution sociale se construit quotidiennement, sans manuels, sans dogmes, tant dans la coexistence sociale, que dans l’ombre et pas parce que ça doit être ainsi par décret révolutionnaire, mais bien parce que le mot révolution signifie pour moi et pour beaucoup d’autres aussi, je le sais, prendre activement part dans cette guerre. Mais toujours à notre façon et c’est pour cela même que nous ne pouvons laisser passer aucune doctrine, idéologie scientifique ou religieuse, vu que l’apprentissage et les connaissances s’acquièrent dans les tranchées populaires, dans l’expérimentation dans la confusion, dans la spontanéité, dans la confusion. Nous ne voulons pas de normes, ni de buts fixes, vu que ce serait notre propre condamnation à l’ignorance et à l’esclavage….

Le problème des grandes civilisations qui ont existé jusqu’à présent, c’est que toutes ont basé leur vision du monde sur des sciences exactes et quantifiables…

L’humain se sent si antagonique face à l’insignifiance de son existence face à l’abandon absolu de vivre dans un régime pénitencier dans les villes et les prisons qu’il cherche alors refuge et soulagement en essayant de donner un « ordre » fictif à la vie. Il cherche à comprendre tout et à le réduire à son monde et à sa taille. Si nous ne nous focalisons pas uniquement à profiter de l’exquise existence, nous trouverons le soulagement de tous les maux générés en nous par la domestication des civilisations. Toutes les guerres et les catastrophes, que l’humain a amené à cette terre en voulant naïvement rompre l’ordre naturel de la vie, auraient pu être évitées.

Et c’est pour cela que dans cette guerre imposée, dans laquelle nous vivons et souffrons esclavage et misère aux mains de quelques uns qui, au nom du capital, s’arrogent le droit de diriger notre existence, il n’est pas encore trop tard pour se rendre compte que les siècles d’histoire qui nous précédent nous ont enseigné que peu importe la forme de gouvernement c’est toujours la même chose : la justification du droit de limiter et de punir pour exploiter…

Même le plus primitif des organismes vivants sait de manière instinctive que s’il n’est pas capable de s’adapter à son environnement, il finira par s’éteindre. Et la question serait donc : l’humain sera-t-il capable de s’adapter aux conditions de vie artificielle que lui impose l’environnement techno-industriel ?

Dans la nature sauvage et en nous-même existent les composants qui rendent possible la vie telle que nous la connaissons et c’est pour cela qu’il est absurde que nous pensions à posséder toutes les ressources naturelles et matérielles que nous rencontrons dans notre entourage. C’est une vision coloniale et anthropocentriste de voir la vie et c’est pour ça que sa reproduction mènera sous peu à l’édification du principe d’autorité et de pouvoir, avec pour conséquence l’esclavage et la guerre…

Notre participation à la guerre doit être donc radicalement différente aux méthodes impérialistes de guerre… Ce n’est pas la guerre pour la guerre, ce n’est pas la guerre pour elle-même sinon notre défense sauvage…

C’est un appel à la solidarité révolutionnaire contre l’esclavage et l’extermination que nous impose le pillage économique… en Amérique du nord, Amérique latine, Moyen-orient, Europe et dans tous les endroits qui sont atteints par la civilisation, à l’intérieur des prisons mexicaines, qu’ils sachent que nous nous préparons, mais les actions le démontreront…

En guerre aux côtés de nos frères prisonniers, esclaves des État-Unis qui sont en train de mettre en place et de coordonner une grève nationale dans les prisons d’Amérique du nord pour le 9 septembre 2016 et avec tou-te-s les autres prisonnier-e-s et esclaves dans les prison extérieures….

Jusqu’à ce que nous soyons tou-te-s libres.

Fernando Bárcenas Castillo

Traduction Les trois passants

[Mexico] Extraits du journal anti-carcéral « El Canero n°4 »

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Cliquer sur l’image pour télécharger le PDF

Fernando Bárcenas Castillo est un jeune anarchiste, musicien et étudiant du Collège de Sciences Humaines, siège Vallejo – ville de Mexico. Il a 20 ans et a été arrêté le 13 décembre 2013, dans le cadre des protestations contre l’augmentation du prix des billets du métro. Il a été accusé d’avoir mis le feu à un l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola, depuis lors il se trouve dans la prison Nord à Mexico. En décembre 2014 il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison pour les délits d’attaques à la paix publique et association délictueuse, il a fait appel et il est dans l’attente de la décision. A l’intérieur de la prison, Fernando a élaboré plusieurs projets de diffusion et d’information tels des fanzines et le journal anti-carcéral “El Canero”.

Réflexions sur le journal « El Canero » par Fernando Barcenas
Prison Nord de la ville de Mexico, juin 2016

Le projet « El Canero » est né durant les heures d’ennui, de partage de discussions et réflexions dans les cellules d’isolement, dans la zone 3 du module d’entrée, en observant la routine et comprenant que nous devons toujours recommencer depuis le début ; c’est ainsi qu’a surgi la nécessité de redonner du sens.

Que signifiait réellement lutter contre la domination et l’état ?

Est-ce que croire aveuglément dans mes idées avait encore réellement un sens ?

Bien des questions se bousculaient dans ma tête et j’ai compris alors que je devais trouver une forme pour ne pas me retrouver en proie à l’angoisse et au désespoir…

J’ai d’abord commencé par écrire pour débuter un dialogue avec moi-même et ensuite, lorsque j’ai conçu la façon de matérialiser ma liberté intérieure, je l’ai alors utilisée comme lieu d’introspection depuis celui où je me trouvais avec mes bourreaux, de mes prisons subjectives, de mes attitudes autoritaires et de soumission, un lieu où je n’avais de sens qu’en me cherchant moi-même et qui a en effet fonctionné comme un outil pour reprendre confiance dans mon individualité unique et libre.

Par la suite, sont venues les questions.

Est-ce que cela avait un sens de n’écrire que pour soi ?

De quoi avait-on besoin pour briser les barrières de l’isolement.

Les réponses infinies à de tels questionnements m’ont conduit à une seule réponse : Écrire !

Si la liberté est aussi indispensable, aussi appréciée que la vie elle-même, à un point tel que nous serions capables de donner notre vie plutôt que de la soumettre à l’esclavage et aux chaînes ; alors pourquoi ne pas se battre pour l’étendre et faire en sorte que d’autres puissent expérimenter ici et maintenant la sensation de liberté et de plénitude qu’elle nous procure et qui parcourt notre corps chaque fois que nous nous échappons du périmètre légal, de la norme sociale ?

Nous sommes acteurs de la révolte et pour chacun des actes décidés, nous nous assumons comme des êtres capables de nous autodéterminer, de nous réapproprier nos vies et d’avancer de façon cohérente vers l’expérimentation et la création de nouvelles formes de rapports sans pour autant nous transformer en institutions sociales. C’est pour cela qu’à l’intérieur comme à l’extérieur des prisons physiques nous devons réfléchir et nous interroger : sommes-nous satisfaits de vivre soumis à de telles conditions ? Avons-nous envie de détruire la réalité ou voulons-nous seulement la transformer ? Mais surtout nous devons savoir si ce choix, c’est bien nous qui le faisons, si c’est bien le nôtre.

FERNANDO BARCENAS
Prison Nord de la ville de Mexico

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Bruxelles: A bas la maxi-prison – rencontres sans frontières du 29 septembre au 3 octobre

Cinq jours de rencontres et de débats
29 septembre au 3 octobre 2015 à Bruxelles
Le programme des journées se trouve ici.

Si l’État comptait construire en toute tranquillité le plus grand complexe carcéral de l’histoire belge à Bruxelles, il s’est trompé. Contre ce projet de la maxi-prison, une lutte est née et a pris de l’ampleur. Une lutte sans concessions qui a su prendre l’initiative, qui se fraye un chemin sans partis politiques ni organisations officielles et qui se lance dans l’auto-organisation et l’action directe contre ce qui rendra la maxi-prison possible.

Le projet de construire une maxi-prison s’inscrit dans un contexte économique et politique bien plus vaste. En ces temps de nouvelle instabilité politique et économique, l’État belge, tout comme les autres États, mise sur le renforcement de la répression. Si cela ce traduit dans des lois plus dures, davantage de contrôle à tous les niveaux, des caméras partout, une militarisation des frontières, des militaires dans la rue, un réaménagement de la ville pour « restaurer l’ordre », il y a aussi de vastes programmes de construction de prisons de tout type. Car la prison sera toujours une des menaces pour essayer de nous faire rentrer dans le rang et un puissant outil de l’État pour maintenir debout son monde divisé en riches et en pauvres, en puissants et en exclus, en oppresseurs et opprimés.

Si l’idée et l’action doivent se tendre la main, si la pensée et l’expérience peuvent aiguiser les combats qu’on mène, si la construction de la maxi-prison n’est pas seulement une question de quatre murs mais peut-être surtout une question sociale qui touche l’ensemble de cette société, cinq jours de rencontres autour de la lutte contre la maxi-prison pourraient alors être une occasion précieuse.

Lors de ces rencontres, des compagnons de différents coins du monde viendront causer de leurs expériences de combat, apporter leurs réflexions autour de la lutte insurrectionnelle et explorer des pistes pour approfondir la lutte contre la maxi-prison, mais pas seulement.

en anglais

[Belgique] Rompons les rangs

Téléchargez ici l’affiche en format A2 en PDF

Tous en rang. C’est ainsi qu’ils nous veulent, du premier au dernier souffle. En rang dans les salles de classe, aux caisses des supermarchés, au boulot ; en file sur la route, devant les guichets de la bureaucratie, aux urnes… jusqu’à en arriver à la dernière rangée, celui des tombes au cimetière. Toute une existence traînée ainsi – les muscles ne se contractent que pour s’agenouiller, les cœurs ne désirent que la marchandise – dans la sécurité d’une taule.

Car c’est bien à des taules que ressemblent nos villes, où tout espace est reprogrammé pour être surveillé, contrôlé, patrouillé. Les habitants sont comme des détenus escortés par l’exploitation capitaliste et menottés par les obligations sociales, toujours sous l’œil de la vidéosurveillance ; tous avec la même illusion de s’évader en consommant les sensations finement calculées qu’émettent les écrans omniprésents.

Cette société carcérale promet le bien-être, mais ne maintient que les massacres, comme le démontrent les rêves naufragés de ceux qui tentent d’y entrer et les corps bombardés de ceux qui se soulèvent à ses portes. Qui prend la liberté de ne pas mendier et de frayer sa propre route, aura à faire à une armée de politiciens, magistrats, gendarmes et journalistes.

Si à Bruxelles une nouvelle maxi-prison est en construction, à Athènes on impose un régime spécial aux prisonniers combattants ; si à Paris on pose la première pierre du nouveau Palais de Justice, à Zurich et à Munich d’autres monstrueux Centres de Justice et de Police sont au menu ; si les pouvoirs se mettent d’accord au-delà des frontières pour appliquer des stratégies contre-insurrectionnelles, les laboratoires de recherche et l’industrie sécuritaire passent à une vitesse supérieure pour fabriquer la paix sociale. Et partout, de l’Espagne en passant par l’Italie et la Grèce, la répression s’abat sur quiconque est entaché du crime le plus intolérable : en finir avec l’obéissance et inciter les autres à en faire autant.

Les grandes œuvres de la répression ne rencontrent pas qu’applaudissements, silences, ou lamentations. Parfois elles se heurtent à une hostilité résolue. C’est le cas par exemple pour la plus grande prison belge en voie de construction, projet dont l’histoire est déjà parsemée d’actions directes contre tous ceux qui y collaborent, des institutions publiques aux entreprises privées. De la peinture aux pierres, des marteaux aux flammes, des destructions aux sabotages, un univers d’attaque déchire tout code pénal, tout calcul politique, toute complaisance avec l’État. Si les défenseurs de l’ordre veulent l’étouffer, c’est que cette soif de liberté peut devenir contagieuse. Partout.

L’être humain n’est pas né pour rester en rang, la tête basse, en attente d’un permis de vivre. Relever la tête, armer le bras et défier le pouvoir – c’est là que commence la vie, en faisant sauter tous les rangs.

L’affiche en anglais, italien, grec et allemand par Rompons les rangs

Bruxelles : Rassemblement solidaire avec la lutte contre la maxi prison

Le tract en PDF ici

Dimanche 14 juin à 13h – Métro Clemenceau, Anderlecht
Solidaires avec la lutte contre la maxi-prison et tous ceux et celles qui se battent contre le pouvoir

Parce que le combat contre la construction d’une maxi prison dans cette ville qui court vers toujours plus de contrôle et de répression, est une lutte auto-organisée et autonome. Elle sort du cadre légal imposé pour s’attaquer directement à ceux qui veulent la construire et à leur logique. Par la parole et l’action directe, par le sabotage et la manif sauvage, à beaucoup et à quelques uns, de jour comme de nuit.

Parce qu’on soit à l’office des étrangers, dans les bureaux de l’ONEM, à l’école, au boulot, en taule ou psychiatrisé, il est assez clair que nos vies nous sont volées et que le conflit est inévitable si nous désirons reprendre nos vies en main.

Parce que si la police antiterroriste a fait des perquisitions dans quatre maisons de compagnonnes et au Passage, point de coordination dans la lutte contre la maxi prison ce mercredi dernier, c’est pour semer la peur et freiner ces combats – mais il est hors de question que nous retournions à la maison : nous ne baisserons pas les bras.

Parce que la meilleure défense c’est l’attaque, face à la volonté du pouvoir de faire de la ville une prison à ciel ouvert, c’est en semant le trouble dans leurs moyens de nous contrôler que nous continuerons d’agir.

Parce que face aux horreurs du pouvoir, aux massacres qu’il commet, à l’exploitation sur laquelle il repose et à l’enfermement auquel il condamne toujours plus de gens, affirmons la joie de lutter librement, la fierté des idées qui s’opposent
à leur monde et la solidarité entre ceux et celles qui chérissent toujours le rêve d’un monde débarrassé du pouvoir.

(PS : Journaliste ? Politicien ? Reste chez toi !)

Ce samedi 13 juin à 17h : Point d’info au Passage

Suite aux perquisitions ciblant une approche autonome, auto-organisée et basée sur l’action directe pour empêcher la construction d’une maxi-prison, un Point d’info est prévu ce samedi 13 juin à 17h au Passage (rue Rossini 11 à Anderlecht).

Une occasion pour en discuter, partager les infos et réfléchir à des initiatives afin de continuer la lutte contre la construction de la maxi-prison, ainsi que de soutenir tout ceux et toutes celles qui cherchent à lutter sur différents terrains mais toujours de façon autonome et auto-organisée contre ce qui nous opprime.

La maxi-prison ne sera pas construite sur notre résignation !

France : Banderoles en soutien aux prisonniers

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En marge d’un rassemblement contre la répression qui a eu lieu après la mort de Rémi Fraisse, prenant pour martyre un militant organisé, nous avons voulu réagir et rappeler que les victimes de la répression sont partout, et que nous ne devons pas jouer à proner ni l’innocence ni la culpabilité, ni transformer quelqu’un en martyre.

Ce n’est pas au nom de la liberté de pensée que nous agissons, mais plutot au profit du soutien à ceux qui prennent parti dans la conflictualité ambiante malgré le prix que l’ordre nous fait payer.

Nous avons posé des banderoles en soutien à tous les prisonniers de la guerre sociale.

TOUS CASSEURS – FEU AUX PRISONS

Athènes : Occupation symbolique du siège central de SYRIZA en solidarité avec les grévistes de la faim.

Le communiqué de l’occupation :

Aujourd’hui, 8 mars 2015, nous avons occupé le siège du gouvernement de SYRIZA sur la place Koumoundourou.

Nous exigeons la satisfaction immédiate des revendications des prisonnier-e-s en grève de la faim qui luttent pour :

– L’abolition de la législation spéciale antiterroriste, et en particulier des lois sur les organisations terroristes et illicites (187A et 187).

– L’abolition des lois spéciales répressives (loi de la cagoule).

– L’abolition des prisons de type C qui sont le symbole du régime d’exception pour les prisonnier-e-s politiques.

– La limitation de l’usage et de la prise de matériel génétique comme preuve à charge.

De plus, nous soutenons la demande commune de libération immédiate de Savvas Xiros, que l’attitude vindicative de l’État extermine jour après jour depuis 13 ans et la demande de la CCF de libération de leurs familles.

Anarchistes, Solidaires de la lutte des prisonnier-e-s politiques.

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Les banderoles disent : “Libération immédiate des familles et des ami-e-s des membres de la CCF (groupe anarchiste Rubicon)” – “Abolition immédiate des prisons de type C” – “Solidarité avec les grévistes de la faim (A)”

espagnol | anglais

Grèce : Texte de Nikos Maziotis sur la grève de la faim de la CCF

QUE PERSONNE NE SOIT SEUL-E FACE A LA REPRESSION DE L’ETAT

Cette semaine, depuis le 2 mars, les prisonnier-e-s politiques ont commencé une grève de la faim depuis l’intérieur des prisons. Certain-e-s d’entre eux, comme c’est mon cas, partagent un ensemble de revendications communes pour l’abolition des législations « antiterroristes », l’abolition de la loi de la cagoule, l’abolition des prisons de type C et la libération de Savvas Xiros, condamné pour appartenance à l’organisation 17 Novembre, pour raisons de santé.

Dans le même temps, les prisonnier-e-s politiques de la Conspiration des Cellules de Feu ont également commencé une grève de la faim, exigeant la libération de leurs proches récemment arrêtées et placées en prison préventive, après qu’ai été découvert le plan de fuite de la CCF des prisons de Koridallos.

Indépendamment des différences de revendications, je soutiens la lutte des prisonnier-e-s de la CCF par rapport à leur demande. Je crois que malgré les différences politiques entre les prisonnier-e-s politiques et les problèmes qui se sont créés entre eux, et malgré les contextes différents des grèves de la faim, les personnes solidaires et le milieu anarchiste / anti-autoritaire doivent soutenir tou-te-s les prisonnier-e-s politiques. Que personne ne soit seul-e face à la répression.

Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire
Prisons de type C de Domokos

anglais | espagnol | portugais

Depuis ailleurs dans le monde : Solidarité avec les prisonnier-e-s longue peine

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sgsCette pensée est que je suis assis ici, dans ce tombeau d’acier et de béton, écrivant ces lignes pour toi, parce qu’il se peut qu’un jour, dans le futur, ce soit toi qui te trouves derrière les murs de la prison, à écrire des lignes semblables.
– Harold H. Thompson [1942-2008]

Chaque jour que passe un-e compagnon-ne-e dedans est un jour de plus de haine et de guerre envers ces uniformisé-e-s et leur société « civilisée » qui perpétue l’enfermement comme une purge, envers les prisons et cette industrie du châtiment.
Pour cela, nous combattons tout ce qui soutient les prisons, par la diffusion, les action directes, l’autogestion et une recherche anarchiste de vies libres. La solidarité est aussi notre acte de guerre contre le système qui ne souhaite que de créer un mur de silence autour des prisons, isolant les prisonnier-e-s, pour corrompre leurs pensées et leurs esprits.

Lorsque nous sommes sorti-e-s réaliser ces actions pour les prisonniers de longue peine Marco Camenisch, Gabriel Pombo Da Silva et Claudio Lavazza, nous l’avons fait avec la certitude qu’au-delà de la diffusion de leur cas nous envahit le besoin de leur faire savoir que nous pensons à eux et que nous comprenons aussi ces 3 compagnons ne sont pas les seuls enfermé-e-s de longue peine, confiné-e-s en régimes d’isolement et tant d’autres formes de domination et de torture que l’État prépare contre nous, qui défions son ordre, sa société, sa civilisation.
Notre action s’adresse aussi à toutes celles et ceux sans nom, et qui dans leur anonymat résistent derrière les murs de ciment. Notre geste solidaire est aussi pour eux et elles, à nos compagnon-ne-s. Cette solidarité est une arme qui doit en permanence attaquer cette partie de l’enfermement qui parvient à être tellement néfaste : l’isolement. Ainsi, nous espérons à travers ce geste arriver jusqu’à leurs yeux et continuer, la rage intègre, d’attaquer jusqu’à la destruction totale des prisons et de la société-civilisation qui les soutient.

Je méprise la peine de ton regard qui m’humilie. Je préfère que tu me regardes avec crainte, puisque ces yeux verrons la chute de ta civilisation.

Démolition des prisons. Liberté pour les prisonnier-e-s longue peine.

Depuis ailleurs dans le monde.

Sauvages et rampants

 anglais | grec

[Belgique] La lutte contre la construction d’une maxi-prison continue

Voici quelques nouvelles de la lutte contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles : un article apparu dans « Ricochets » le bulletin de la lutte suivi par quelques brèves récentes.

L’Etat belge veut construire une nouvelle prison à Haren, au nord de Bruxelles. Elle est supposée devenir la plus grande prison de la Belgique, une maxi-prison, un véritable village pénitentiaire qui regrouperait cinq prisons différentes sur un seul terrain. Comme les autres nouvelles prisons construites ces deux dernières années, celle de Bruxelles serait aussi réalisée par ce qu’on appelle un « partenariat public-privé ». Cela veut dire que la construction et la gestion de la prison sont entièrement dans les mains d’entreprises privées, et que l’Etat la loue de ces entreprises pendant 25 ans, après quoi elle devient finalement propriété de l’Etat. Il ne faut alors pas chercher bien loin pour comprendre les intérêts économiques gigantesques que ce projet représente.
Cette maxi-prison sera aussi la première prison belge où il sera possible d’enfermer en même temps autant de personnes (le complexe comptera 1200 cellules), tant des hommes que des femmes et des enfants. Un tribunal installé à l’intérieur de cette prison devrait en plus permettre de limiter les déplacements de détenus à un strict minimum.

La construction de cette atrocité est la cerise sur le gâteau du « master plan » conçu par un des gouvernements antérieurs et qui prévoit la construction d’environ neuf nouvelles prisons, partout dans le pays. Ce plan est vendu à la population comme la réponse ultime à la surpopulation, et à la putréfaction avancée de certaines prisons, comme un grand pas vers un enfermement plus humain, avec plus d’attention à la réintégration des détenus. Unne telle manœuvre devenait pour le pouvoir presque inévitable, vu que le monde carcéral est depuis des années tourmenté par des évasions, des prises d’otage de matons, des refus de remonter aux cellules, des vastes et des petites mutineries. En plus, les conditions de détention ont amené plusieurs instances internationales à taper l’Etat belge sur les doigts. Ils veulent donc en finir avec le désordre, la révolte et l’attention internationale. Mais tout ce discours d’humanisation, sorti du chapeau en temps de soi-disant crise pour faire en sorte que la population accepte cet énorme afflux d’argent vers l’enfermement, est évidemment une connerie absolue. Ce n’est qu’un emballage contemporain pour quelque chose de fort ancien ; le pouvoir qui affûte toujours plus ses armes répressives, pour se mettre à l’abri, pour défendre son système, pour préserver sa direction vers toujours plus de contrôle et d’oppression.

Actuellement, on injecte de différentes façons de l’argent dans la Justice en Belgique. Il n’y a pas seulement les milliers de nouvelles cellules, il y a aussi l’extension du système de bracelet électronique, l’assignation à résidence surveillée, les peines de travail, les amendes, etc. Pour l’Etat, il ne s’agit pas d’humaniser ses sanctions, mais bien de les étendre vers tous ceux qui aujourd’hui trouvent encore des systèmes de débrouille et arrivent à rester en dehors du giron de la justice. En augmentant fortement la capacité des prisons et en élargissant les possibilités de peines alternatives, il veut se donner tous les moyens possibles pour avoir plus de prise sur la société, pour pouvoir punir encore plus de gens, et les enfermer dans une prison, dans leur logement, dans un boulot ou à des dettes financières. Continue reading [Belgique] La lutte contre la construction d’une maxi-prison continue

[Etats-Unis] Des choses à faire

desorden-1024x651Récemment, plus d’un compagnon m’a demandé comment nous pourrions faire preuve de solidarité avec les rebelles qui se retrouvent derrière les murs des prisons. Cela me donne l’impression qu’ils et elles sont un peu frustré-e-s et que la travail réalisé ne leur paraît ni productif ni satisfaisant au niveau personnel. Croyez-moi, moi comme d’autres rebelles emprisonné-e-s ressentons la même frustration pour le fait que nos efforts et notre investissement n’aient pas l’effet désiré. Mais pour être honnête, je veux que les compagnon-ne-s du dehors sachent que la travail d’éducation qu’ils et elles font dans les prisons à travers les livres et les fanzines est phénoménal. Les relations que les compagnon-ne-s du dehors construisent avec nous, le soutien financier, l’amour et les actes permis de solidarité sont très importants. Cela dit, nous avons besoin de choses plus fortes si nous cherchons à réellement provoquer des dégâts à ce système colossal de destruction humaine.

Depuis l’intérieur, les prisonnier-e-s ont historiquement utilisé 5 méthodes basiques : les grèves de la faim, les grèves du travail, les mutineries, les demandes légales et les campagnes d’envoi de lettres ou d’appels pour visibiliser les conditions inhumaines qui existent au sein de cet environnement d’hostilité de ces porcs de matons, d’isolement, de négligences médicales, des programmes d’éducation/réhabilitation inexistants, des conditions d’insalubrité, etc. Mais aucune de ces luttes ne s’est faite pour l’abolition des prisons, seulement pour leur réforme. La plupart des prisonnier-e-s pensent que les prisons et la police sont des choses nécessaires, qu’elles doivent simplement être plus humaines. Triste mais vrai.

Depuis l’extérieur, celles et ceux qui soutiennent les prisonnier-e-s, dont les anarchistes, qui affirment vouloir abolir les prisons, utilisent principalement 3 ou 4 méthodes de teinte activiste pour faire preuve de soutien et de solidarité avec les luttes dans les prisons. Ces méthodes sont les campagnes d’envoi de lettres ou d’appels, les démarches légales, les manifestations et la sensibilisation du public. Toutes sont des méthodes autorisées qui ne font en réalité pas grand chose pour défier la légitimité des prisons, et elles ne les abolissent certainement pas. Ce sont de simples formes de protestations bourgeoises (légales / autorisées) qui essayent d’en appeler à la conscience morale des bureaucrates pour que ceux-ci traitent les prisonnier-e-s de façon plus humaine, et cela légitime uniquement le prestige de l’État.

Il ne plait bien sûr à personne de voir les prisonnier-e-s (humain-e-s) être maltraité-e-s et abusé-e-s. Ma critique est qu’aucune de ces méthodes ne peut en soi amener à la destruction de la prison/État. Et que celles et ceux du dehors s’impliquent dans des formes de lutte légales, alors que les prisonnier-e-s rebelles s’impliquent dans des formes de lutte illégales. La dissidence à l’intérieur de la prison est illégale et, pour cette raison, les prisonnier-e-s finissent par recevoir la brutalité, les attaques et les représailles de l’État.

Pendant des années, nous avons vu des mutineries sanglantes, des grèves de la faim ou du travail brutales et mortifères, des démarches légales à long terme, mais même après ça, il y a plus de prisons, plus de prisonnier-e-s, et plus de mauvais traitements. Aucune de ces méthodes utilisées par le passé n’est parvenue à créer le moindre dommage dans l’armure de l’État. Et il serait négligent de ma part de ne pas mentionner l’argument qui dit que nous ne devrions pas utiliser la violence révolutionnaire. La logique derrière tout cela selon laquelle si nous utilisons la violence révolutionnaire, l’État tirera avantage dans les médias et nous présentera comme des voyous, des criminel-le-s et des terroristes. Merde ! L’État a toujours le dessus dans les médias corporatifs de masse. La Presse est contrôlée par l’État à travers les grandes entreprises qui sont complices de l’État.

Dès lors que les prisons sont des centres dans lesquels se concentrent le plus l’autorité, la coercition et le contrôle dans la société, elles devraient être un point de mire de l’attaque, l’abolition des prisons devrait être au premier rang de tout mouvement contre l’autorité et pour la liberté, et les voix des prisonnier-e-s devraient avoir un espace à part dans le mouvement, simplement du fait de leur position unique. Cela n’a rien à voir avec le romantisme ou l’aventurisme, comme certain-e-s aiment l’affirmer pour justifier leur inertie. Bien sûr, personne ne peut nous dire quelles sont les stratégies et les tactiques qui réussiront à répandre la révolte, mais je ne peux que penser qu’il n’y a rien de plus clair que de les attaquer là où ça fait mal. Ainsi, et une fois tout cela dit, j’aimerais proposer quelques « choses à faire » que les compagnon-ne-s devraient considérer sérieusement.

Quelques choses à faire :

Commencer à à viser les entreprises qui tirent profit en investissant dans les prisons, à travers le sabotage, les manifestations bruyantes dans leurs locaux et des irruptions dans les maisons de leurs directeurs exécutifs.

Commencer à cibler les surveillants de prison et les membres du conseil de liberté conditionnelle pour le fait d’être des harceleurs.

Commencer à hacker les départements de la direction pénitentiaire, les entreprises qui profitent des prisons, les ordinateurs des agents des prisons.

Devenir des complices du crime de subversion.

Détruire les propriétés du Ministère de la direction pénitentiaire.

Saboter les engins de chantier de construction de prisons.

Utiliser son imagination pour trouver des façons de faire chier l’État.

Etudier des luttes qui se sont déroulées dans d’autres pays pour voir quelles tactiques utilisées là-bas peuvent être adoptées ici.

Publier sur internet des informations personnelles d’agents de prisons / d’employés publiques / de directeurs d’entreprises.

Lancer des représailles contre les surveillants de prison qui maltraitent les rebelles.

Provoquer autant de désordre que possible.

Un texte du compagnon Michael Kimble, prisonnier aux États-Unis. Michael Kimble est noir, homosexuel et anarchiste et a passé 28 ans derrière les barreaux, condamné à la prison à vie pour avoir tué un blanc homophobe et raciste. Contact du groupe de soutien :
anarchy_live[at]riseup.net

Lire le texte traduit en espagnol, en portugais.

Espagne : les sept de Pandora sur le point d’être libéré-e-s !

Urgent! Besoin d’argent pour des cautions!

Les sept compagnon-ne-s incarcéré-e-s au cours de l’Opération Pandora sont en attente de libération ce vendredi 30 janvier 2015 après-midi. Le juge a ordonné que chacun paye une caution de 3.000 pour être libéré-e-s en liberté conditionnelle. Les besoins de dons sont urgents pour pouvoir payer la caution (21.000 euros au total). Diffusez l’information !

Ci-dessous, les informations du compte bancaire où envoyer de l’argent.

ES68 3025 0001 19 1433523907 (Caixa d’Enginyers)

Quelques détails supplémentaires ici : efecto pandora

Etats-Unis : Eric Mc David a été libéré !

Chers ami-e-s et compagnon-ne-s

C’est le cœur chaud que nous écrivons pour vous faire parvenir des nouvelles incroyables. Le 8 janvier, la libération de prison d’Eric a été ordonnée. Cela fait presque exactement 9 ans qu’il avait été arrêté à Auburn, en Californie, le 13 janvier 2006.

La libération d’Eric a eu lieu du fait de la demande d’habeas que lui et son équipe de soutien légal ont remise en mai 2012. Puisque le gouvernement a retenu d’importants documents pour la défense lors de son procès, le jugement original d’Eric a été invalidé, et il a plaidé coupable pour des charges mineures pouvant faire encourir des sentences de cinq ans au maximum. Cela signifie qu’Eric a déjà passé en prison quatre ans de plus que ce qui aurait pu être requis pour la charge à laquelle il a plaidé coupable. Il a reçu des compensations pour le temps qu’il a fait en trop, et a été libéré.

La date de libérabilité d’Eric était – avant aujourd’hui – février 2023.

Nous tremblons d’excitation de savoir qu’Eric sera bientôt de retour parmi nous, là où est sa place. Mais rien ne change au fait qu’Eric et ses êtres chers se sont vu voler 9 ans par l’État. A l’époque, ce combat semblait presque impossible. Eric a enduré des grèves de la faim, l’isolement et la froideur des murs et des câbles de la prison. Toutes ces choses étaient sensées le briser – mais l’État a totalement échoué dans cette tentative. Eric est resté ferme et fort. Eric a fait face aux charges qui pesaient contre lui il y a 9 ans parce qu’il savait que c’était la bonne chose à faire. Il a maintenu son intégrité toutes ces années, en restant vrai avec lui-même et avec les choses en lesquelles il croit.

Mais il n’a pas fait ça dans le vide. Merci à tous ceux et toutes celles qui lui ont démontré leur amour et leur soutien ces neuf dernières années. Cela a fait toute la différence. A tous ceux et toutes celles qui ont écrit une lettre, envoyé des dessins de dragons ou des images de fées, ou joint des images de choses aussi simples qu’un peu d’herbe… vous avez donné à la vie d’Eric de la couleur, du feu et des connections ces 9 dernières années. Vous avez prouvé que la solidarité est notre meilleure arme.

Nous trépignons de fêter ça ! Mais nous devons aussi nous souvenir que le cas d’Eric n’est qu’un cas parmi de nombreux autres, et il n’est en aucun cas le plus conséquent. Depuis le 11 Septembre, l’État a engagé des persécutions politiques contre des centaines de personnes dans ce pays – dont une majorité appartient aux communautés musulmanes – pour leurs affiliations politiques et religieuses. Et nos compagnon-ne-s continuent d’être pris-es pour cible et arrêtées pour oser rêver. Nous débordons de joie de savoir qu’Eric revient parmi nous. Mais nous savons également que nous ne devons pas nous arrêter avons que tous et toutes ne soient libres.

Eric a été libéré de la prison de Sacramento, mais sa lutte est loin d’être terminée. Il fait face à deux ans de liberté surveillée et sera sous leur surveillance tout ce temps. Sortir de prison est un voyage compliqué et difficile, mais c’est un voyage qui nous excite et que nous sommes prêt-e-s à commencer.

De nouveau, merci à vous tous et à vous toutes, et un grand cri pour les avocats d’Eric, Mark Vermeulen et Ben Rosenfeld, qui ont travaillé passionnément et sans repos sur son affaire pendant des années, pro bono.

Nous en redirons quelque chose dans les semaines à venir. D’ici là, fêtez ça !
Et comme dirait Eric… trouvez VOTRE joie !

Enormément d’amour à vous tou-te-s.

Jusqu’à ce que tou-te-s soient libres !

Sacramento prisoner support

Prisons espagnoles : La tempête déchaînée par Pandora

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Aux nôtres, à tous les compagnons et toutes les compagnonnes de nous connu-e-s ou non, qui embrassent les idées anarchistes et à toutes les personnes solidaires et intéressées.

Le matin du 16 décembre, un grand déploiement policier a fait irruption dans les quartiers de Sant Andreu, de Poble Sec et de Gràcia à Barcelone, à Manresa, à Sabadell et dans le quartier madrilène de Carabanchel, envahissant nos maisons au cri de « police ! » et, après une perquisition méticuleuse, nous arrêtant nous, 11 anarchistes. Simultanément, l’athénée libertaire de Sant Andreu, l’athénée anarchiste de Poble Sec, la Kasa de la Muntanya et les logements d’autres compagnon-ne-s ont eux aussi été fouillés, sans que cela ne mène à d’autres arrestations.

Lorsque les flics se sont fatigués de manipuler, d’enregistrer et de recueillir de supposés indices, les arrêté-e-s en Catalogne avons été conduit-e-s séparément dans différents commissariats des extérieurs de la ville de Barcelone, afin de rendre tout geste de solidarité plus difficile, puis avons été transféré-e-s 48 heures plus tard à 600 kilomètres de là, à l’Audiencia Nacional de Madrid. Après de longues heures d’attente lors desquelles l’hostilité mutuelle était à couper au couteau, 4 compagnon-ne-s ont été relâché-e-s sous contrôle judiciaire, et 7 d’entre nous avons été conduit-e-s en prison préventive sous la charge de constitution, soutien, direction et appartenance à organisation terroriste, dégradations et possession d’engins explosifs et incendiaires.

Nous avons dans un premier temps tou-te-s été transféré-e-s dans la maxiprison de Soto del Real (Madrid), où on nous a appliqué le régime FIES 3, réservé pour les délits d’organisation armée. Toutes nos communications sont interceptées et bien que nous n’ayons pas de nombre limite pour le nombre de lettres que nous pouvons recevoir, nous ne pouvons en envoyer que deux par semaine.
Notre arrestation et incarcération a lieu dans le cadre de « l’Opération Pandora », orchestrée conjointement par l’Audiencia Nacional et les Mossos d’Esquadra, contre une organisation terroriste fictive à laquelle ils attribuent des actions dont nous ignorons encore tout. Nous comprenons ce dernier assaut répressif comme une attaque contre la conjonction d’idées et de pratiques anarchistes, à un moment où l’État a besoin d’ennemis intérieurs pour justifier une série de mesure chaque fois plus oppressives et coercitives qui renforcent les formes actuelles de totalitarisme.

Avec la crise et l’insécurité en toile de fond, nous avons assisté au renforcement du contrôle aux frontières et des rafles racistes, des expulsions de logement, des violences hétéropatriarcales et de l’exploitation au travail, quelques choses au sein d’un grand etcétéra qui se traduit par des conditions de vie toujours plus misérables pour l’immense majorité.

Ces froides parois entre lesquelles nous sommes aujourd’hui enfermé-e-s ont caché les sourires qui se dessinent sur nos visages en sachant que nos proches, ami-e-s et compagnon-ne-s sont resté-e-s des heures et des heures devant les portes des commissariats et de l’Audiencia Nacional, se souciant de nous malgré le froid et la distance. De la même façon, savoir qu’une grande manifestation de solidarité combative à eu lieu à Barcelone et dans d’autres lieux nous remplit de joie, ce sont des gestes qui nous comblent de force et d’entièreté pour affronter la situation de la façon la plus digne qui soit.

Nous envoyons nos saluts, toujours combatifs, à Francisco Solar, Mónica Caballero, Gabriel Pombo Da Silva et à tous et toutes ces indomptables qui, au-delà des frontières imposées et malgré l’enfermement, les harcèlements ou les difficultés, ne baissent pas la tête et continuent de choisir la lutte.
Notre cœur reste avec vous.

Maintenant et toujours, mort à l’État et vive l’Anarchie.

Quelques anarchistes poursuivi-e-s par l’Opération Pandora

Madrid, fin 2014

Voir le texte traduit en grec, en italien, en portugais

Prisons espagnoles : Solidarité et lutte

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Nous ne sommes pas tou-te-s là, il manque les prisonnier-e-s !

Quelques mots écrits par des anarchistes de Pandora avant leur arrestation :

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité n’est pas un concept vide, éloigné de notre capacité offensive et des conflits qui se développent au sein même de la lutte.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité n’est pas une « affaire » qui n’émerge que lors de « moments » répressifs concrets, parce que la répression n’est pas un « moment », sinon une part inévitable et permanente des mécanismes de l’État contre celles et ceux qui se rebellent.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité entre celles et ceux qui se soulèvent contre la misère quotidienne est une constante qui permet de créer et de maintenir des liens combatifs qui brisent le cercle du harcèlement, de l’isolement, de la prison et/ou de l’immobilisme.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité transcende les frontières imposées, pour les déborder et les détruire à travers l’agitation et l’action.

Pour celles et ceux qui luttent, le sens de la solidarité cherche à faire s’évanouir la solitude de l’enfermement, livrer une bataille contre l’oubli de nos compagnon-ne-s enfermé-e-s par les États, mettre en lumière la logique du pouvoir qui cherche à les conduire à l’abandon.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité cherche à se traduire en véritable intention qui génère des gestes de rébellion qui délivrent les nôtres.

Pour celles et ceux qui luttent, personne ne devrait être seul-e, ni en prison, ni dans la taule à ciel ouvert dans laquelle nous vivons.

Pour celles et ceux qui luttent, tout reste à décider, tout reste à faire. Prenons l’initiative…

Pour tous les compagnons et toutes les compagnonnes qui continuent avec fierté de parier pour la rupture de toutes les chaînes.

La continuité de la lutte dépend de chacun-e, dépend de tou-te-s, jusqu’à ce que plus un mur ne soit encore debout.

VIVE L’ANARCHIE

Buenos Aires: Action de solidarité face à l’ambassade d’Espagne

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Ils ne pourront pas nous arrêter – Feu aux prisons – Nous sommes partout
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Liberté pour les anarchistes arrêté-e-s en Espagne (A)

Le lundi 29 décembre, autour de 18 heures, plus de trente personnes sont allées manifester devant l’ambassade espagnole contre l’incarcération des 7 anarchistes détenu-e-s au cours de l’Opération Pandora en Espagne.

[France] SPIP : des matons sans uniforme

À la mi-novembre, une conseillère du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP) a été agressée juste devant la taule de Villepinte. Alors qu’elle quittait son sale boulot, deux hommes l’ont rouée de coups et, avant de partir, ils lui ont dit de « faire passer le message ».

Mais qu’est-ce que le SPIP ? Ce service dépend de l’Administration Pénitentiaire (AP) et ses conseillers sont formés à l’École Nationale de l’AP d’Agen. Sur les bancs, ils coudoient les surveillants avec qui ils travailleront après, en prison. En effet, les conseillers du SPIP sont de vrais alter-ego des matons, le visage « gentil » de cette machine à broyer les personnes qu’est la prison. Et, tout comme les matons, ils sont indispensables à son bon fonctionnement.

Le but de l’État est d’enfermer toujours plus de monde (comme le montre bien le plan visant à construire 13000 places de plus en taule). Pour cela ils doivent garantir le calme dedans, avec les chantages sur la « bonne conduite », et aussi étendre la prison dehors, avec les « mesures alternatives ».

En taule, ce sont les conseillers du SPIP qui valident les projets de « réinsertion » des détenus. De ce fait, ils ont un grand pouvoir pour ce qui concerne l’acceptation ou pas, de la part du juge, des demandes de libération anticipée ou d’aménagement de peine. Dehors, leur fonction est « l’assistance et le contrôle » des personnes qui ont écopé de sanctions pénales alternatives à l’incarcération, comme la mise à l’épreuve, la liberté conditionnelle, le travail d’intérêt général et autres aménagements de peine (par exemple le placement sous surveillance électronique). Ce sont eux également qui signalent les personnes qui ne respectent pas leurs obligations « alternatives », en les envoyant au trou.

Le SPIP a donc un rôle central dans cette « individualisation de la peine » qui est à la base d’un système de prix et chantages liés aux « alternatives » à l’enfermement pur et simple. Un système qui casse la solidarité entre détenus et pousse chacun à intégrer l’idée que la peine est nécessaire et qu’on ne peut s’en sortir qu’en collaborant avec ses propres bourreaux.

Mais, comme chaque rouage de la machine infernale de la prison, le SPIP n’est pas une entité abstraite. Ses conseillers sont des personnes en chair et en os – et les os sont fragiles… Entendu, le message ?

• SPIP Paris
12-14 rue Charles Fourier, 75013 Paris

• SPIP Seine-Saint-Denis
29-31 rue Délizy, 93500 Pantin

Antenne CSL Gagny :
• Centre de semi-liberté, 38-42 avenue Aristide Briand, 93220 Gagny
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Extrait de Lucioles n°20, bulletin anarchiste de Paris et sa région, décembre 2014.

Serbie : action de solidarité avec les prisonniers anarchistes

Comme acte de solidarité avec les prisonniers anarchistes, un groupe informel d’anarchistes a suspendu une banderole qui dit : “contre le système de domination et de soumission. Contre les prisons et la société qui emprisonne”. La banderole a été accrochée à un pont d’autoroute sous lequel les prisonniers sont fréquemment transférés, qui est situé à proximité de la Prison Centrale à Belgrade.

En serbo-croate et en anglais

Chypre : manifestation de réfugiés sur le toit du centre de rétention de Mennogeia

Après les incidents consécutifs au suicide et à l’auto-mutilation de détenus dans les prisons de Chypre, cinq détenus d’origine iranienne et un autre d’Afghanistan enfermés dans le centre de rétention de Mennogeia à Larnaca, ont organisé une manifestation sur le toit du bâtiment de la prison dans la matinée du 25 août 2014 pour exiger la fin de leur détention. A Chypre, comme ailleurs, les demandeurs d’asile et autres migrants sont détenus pendant des mois. Les manifestants migrants ont informé les solidaires à l’extérieur qu’il y a des personnes sans condamnation pénale qui ont été dans le même enfer pendant 4-5 ans.

Un groupe de personnes solidaires a organisé un rassemblement à proximité du centre de rétention, en criant “Liberté” et des slogans tels que “La passion pour la liberté est plus forte que toutes les cellules de prison”.

https://www.youtube.com/watch?v=Xaszu6P9CuE

Après être restés 48 heures sur le toit du centre de rétention et avoir négocié avec les autorités, les migrants protestataires ont été libérés sous condition.

Allemagne : affiche en solidarité avec les luttes actuelles des prisonniers contre la société carcérale

Jusqu’au dernier souffle…

nous combattons cette société d’oppression, qui progressivement se dirige toujours plus vers le contrôle et l’exploitation total. La civilisation tente d’apprivoiser, de briser et détruire tous les êtres vivants par ses normes et valeurs, ses lois et ses cages, ses partisans impassibles et ses protecteurs indifférents.

Ainsi, cette normalité est un obstacle à notre désir de quelque chose de différent – une condition d’être libre – sur le chemin d’une vie passionnée.

Afin d’exprimer le désir d’une vie autodéterminée, nous choisissons le chemin des hors-la-loi. Nous ignorons et crachons sur vos ordres et vos normes, et brisons vos lois. Nous volons ce dont nous avons besoin, attaquons votre monde de béton et incendions votre fausse paix.

Nous envoyons des salutations vigoureuses à la lutte des prisonniers en Grèce contre l’aggravation des conditions dans les prisons là-bas. Nous nous sentons liés avec les rébellions pour un vie digne et de liberté individuelle.

En outre, nous soutenons les actions du 18 au 20 juillet de quelques prisonniers complices en provenance d’Allemagne et de Suisse en solidarité avec les luttes en Grèce contre le système carcéral.

Nous détesterons toute chose autoritaire, nous nous réjouirons de chaque rupture avec cette société, nous aimerons ces instants gracieux !

“Pour produire des armes et des outils d’évasion, les prisonniers utilisent d’habitude du matériel trouvé dans les prisons : des outils de travail, des outils artisanaux et d’autres objets d’usage quotidien. De cela ils ont fait des cordes, des limes, des scies, des couteaux ou des crochets pour serrures”

L’affiche en allemand et en anglais

Italie : Lettres de Marianna Valenti, Francesco Di Berardo et Nicolò Angelino

Lettre de Marianna
Depuis la prison de Vercelli – 12/06/2014

Et si la peur changeait de camp ?

Qui est-ce qui étouffe chaque jour la liberté de circuler dans les rues du quartier ?

J’habite à Porta Palazzo et je croise inévitablement les rondes interarmées qui font la chasse aux sans-papiers à encager dans un centre de rétention, je tourne, j’arrive sur la place et je vois un groupe de flics municipaux qui font démonter les petits stands des vendeurs de menthe à la sauvette, ils font fuir les dames avec leurs chariots remplis de pain, de msemen et de botbot. Je monte sur le bus 4 pour arriver rapidement jusqu’à Barriera, et les voilà, les contrôleurs agressifs qui traquent et qui poussent dehors ceux qui n’ont pas l’argent pour le ticket. Il faut donc prendre le 51, qui est lent, moins fréquent et blindé de monde.

Qui menace et effraie les gens jour après jour?

Les patrons font chanter : soit tu acceptes d’être exploité.e, soit du boulot, t’en auras pas. Qui n’ a pas envie d’être exploité.e, tente le vol, un braquage, l’arnaque, ce qui fait planer sur chacun de ses gestes l’ombre d’une cellule de prison.

Toujours plus fréquemment les sous pour payer le loyer manquent, et toujours les proprios et petits patrons apparaissent pour menacer les locataires retardataires de les envoyer valser, ensuite la police pour défoncer la porte et jeter les valises sur le trottoir, pour qu’enfin arrivent les assistants sociaux et leurs menaces d’enlever les enfants aux parents considérés tellement malavisés d’avoir décidé non pas de payer un proprio, mais de manger. Et si la peur changeait de camp ?

C’est ainsi que des possibilités se créent, à partir des besoins partagés, des soucis communs dialoguant entre eux. Qui a déjà vécu des luttes et qui est agité.e. a une suggestion à la bouche. S’organiser.

D’un coté, la densité des expulsions locatives entre Porta Palazzo et Barriera augmente et il est toujours plus difficile pour ceux et celles qui peuplent ces quartiers de récupérer de l’argent ; d’autre part, les processus de requalification nettoient et chassent : les immeubles sont rénovés et les loyers augmentent dans ces mêmes coins de la ville.

Pour défendre les maisons des expulsions locatives, des piquets devant les portes sont organisés en attendant l’huissier pour lui arracher un délai, avec l’implication de la famille, des voisin.e.s et des ami.e.s.

C’est le lieu où on se rencontre et où on se connaît, où se tissent et se resserrent les ententes et les complicités entre et autour de celles et ceux qui sont expulsables, là où débute un réseau d’aide mutuelle capable de se tenir debout tout seul.

Une assemblée se forme pour s’organiser au niveau logistique, pour affronter les problèmes et les peurs, pour discuter des propositions, en se partageant les tâches et les responsabilités, les voix qui y prennent la parole sont toujours plus nombreuses. « Qui savait déjà lutter » laisse la place aux personnes directement concernées, il n’y a pas de spécialiste en « résolution d’expulsions locatives », ni l’envie d’avoir le rôle d’un organisme d’assistanat. On veut lutter ensemble, en tendant vers la réciprocité dans les rapports.

J’ai connu les rues du quartier à travers la lutte. J’ai découvert comment m’orienter, quel raccourci prendre, en vivant ces rues, en courant vers une maison menacée d’expulsion, en y retournant en marchant, en faisant des manifs joyeuses après avoir arraché un long délai, énervées quand quelqu’un était jeté.e à la rue.

En plus de connaître vers où mes pieds m’amenaient sur le bitume, j’ai appris à reconnaître les visages amicaux et les lieux solidaires. Dans la chaleur de relations réelles, la lutte a grandi, en envenimant en même temps les inimitiés envers ceux qui veulent contrôler ce bout de la ville et ceux qui sont à leur service. On prend un café dans le bar à côté de la barricade, on écoute les histoires denses de vie ouvrière de Barriera racontées par la dame derrière le comptoir, émigrée du Friuli Venise Giulia dans les années ’50 ; peu après, en passant devant le serrurier qui n’arrête pas de collaborer avec la police et les proprios, on lui lance une insulte et on lui fait la gueule.

On a préféré ne rien demander à la mairie, on savait qu’elle avait peu à offrir et qu’elle aurait utilisé ce peu pour nous diviser. Certain.e.s ont essayé tout de même, ils n’ont rien obtenu, à part le conseil de créer une asso d’expulsé.e.s.

Pour satisfaire directement le besoin d’un toit qui n’était plus là, on a occupé des maisons vides qui sont aussi devenues des lieux d’habitation et de rencontre, carrefour d’histoires, vedettes sur le quartier. Et bien oui, en s’organisant pour faire face à n’importe quelle éventualité, en élargissant et en approfondissant les rencontres, on déployait une force.

On n’était plus tout le temps en échec, on réussissait à respirer plus aisément en vivant comme il nous fallait, en commençant à parler de désirs. Dans un monde à l’envers où les proprios ne reçoivent pas de loyer, où la police ne fait pas peur, où l’Etat est de trop.

Le 3 juin, la police fait irruption dans de nombreuses maisons, perquisitionne et procède à des arrestations. 111 personnes sous enquête, tou.te.s luttent contre les expulsions locatives à Turin. 12 sont en prison, 5 assigné.e.s à domicile, 4 avec obligation de résidence, 4 avec l’interdiction du territoire dans la commune de Turin et 4 avec l’obligation de signer tous les jours. Continue reading Italie : Lettres de Marianna Valenti, Francesco Di Berardo et Nicolò Angelino

Thessalonique : le bureau d’une députée du parti au pouvoir saccagé

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Lutte par tous les moyens pour la destruction des prisons

Lundi 7 juillet à 12h, nous nous sommes payés une visite au bureau politique de la députée de Nea Dimokratia, Elena Rapti, dans le centre-ville de Thessalonique, et avons fait une intervention décorative avec de la peinture et des tracts.

Elle est l’une des députés qui, dès le début, a soutenu et voté en faveur du projet de loi sur la création de prisons de type C, alors qu’elle a aussi participé à son élaboration. Donc, nous lui avons envoyé le message que la responsabilité de la misère de milliers de prisonniers et cibler des personnes en lutte a un coût. Les responsables ont un visage et un nom, et nous ne l’oublions pas.

Tous les autres serviteurs, qui vendent leur cul pour une place à côté de personnalités politiques, leur offrant un soutien total et puis essayent de nier la responsabilité de leurs actions, devraient également garder à l’esprit que nous ne sommes pas prêts d’oublier ce qu’ils ont fait.

Le fait que le projet de loi adopté ne s’arrête pas notre lutte contre les prisons, qu’ils s’agissent des prisons ordinaires ou des unités d’isolement !

Feu à toutes les cellules de la prison !