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Saragosse, Etat Espagnol : Marche à la torche pour les prisonnier.e.s

Ce vendredi 9 mars, dans le quartier de Zaragoza du Torrero a eu lieu une marche à la torche en solidarité avec les personnes incarcerées.

La marche a commencé sur la Place de las Canteras devant le regard attentif de centaines de voisin.e.s du quartier, environ une 60aine de personnes sont passées par l’avenue principale jusqu’a la troisième étape à coté de CSO KIKE MUR.

Durant le parcours des tracts d’informations contre les prisons ont été distribués, des slogans on été criés et on pouvait sentir le fracas des pétards, comme la chaleur des torches et des feux à mains. Aussi, on voyait apparaitre sur les murs des rues quelques peintures.

Le plus curieux est de voir quelques voisin.e.s se joindre à la marche et faire leurs propres déclarations : A bas les murs des prisons !

Pour finaliser la troisième étape, on a lu le communiqué des prisonnier.e.s et la marche s’est conclue sans aucun incident avec la police.

Marzo Anarquista Zaragoza 2017

Voici le communiqué qu’on a distribué dans le quartier :

CONTRE LES PRISONS

Ces dernières années, nous avons été témoins de comment l’Etat Espagnol a franchi un pas qualitatif et quantitatif en ce qui concerne la répression de n’importe quelle lutte qui menace les interêts du capitalisme. Enfermement des anarchistes (Operación columna, pandora, piñata, ice…), aux jeunes de la resistencia galega (résistance de la galice), aux voisines de Gamonal, aux marionnetistes, aux jeunes de Alsasua, et à pleins d’autres, tou.te.s avec l’étiquette de “terroristes”.

Terroristes ? Précisement, c’est avec ce nom que nous, les personnes aimantes de la liberté, nous nous referrons aux politiques, aux employeurs, à la police, aux médias de communication et évidemment, aux gardiens de prisons. Mais si être terroriste signifie lutter pour, dans un futur, en finir avec n’importe quel type d’autorité, nous crierons bien haut que oui, nous sommes terroristes !

Mais nous ne pouvons non plus oublier que le capitalisme réprime aussi avec fermeté ceux et celles qui vivent dans une situation d’exclusion socio-économique, et qui sont obligé.e.s de rechercher la vie en marge des dispositions. Pour cela, la plus grande partie de la population qui vit dans l’enfer pénitenciaire (en prison, en CIES ou en centre pour mineur), y est pour cause des délits contre la propriété (un des pilier basique de l’injustice social), le fait d’être immigrant sans papiers, le fait d’être dépendant des même drogues que le pouvoir introduit pour nous endormir et contre lesquelles nous ne luttons pas… en definitive, le fait d’être né avec moins de chance.

Le système pénitenciaire est un commerce qui renferme plus de prisonniers qu’il peut contenir. Ses chiffres sont effrayantes. Nous sommes passés d’une population réclusive de 18.583 personnes en 1980 à 76.771 personnes enfermées actuellement. Les nombres confirment aussi que nous sommes dans le pays européen avec le plus de prisonniers et le moins de délits. Mais en plus d’être un commerce, c’est aussi une machine d’extermination mentale et physique, 40% des prisonniers souffrent d’une maladie psychiatrique et 80 personnes meurent chaque année sous surveillance en Espagne.

En plus la prison est un outil très utile pour celleux qui nous condamnent à une vie de travail et de consommation, d’obeissance et de soumission… À une vie de misère. Pour d’un coté s’en servir pour dissimuler les erreurs d’une société basée sur l’inegalité, et de l’autre coté menacer celleux qui se rebellent contre elle. C’est à dire, les hôtes de cette invention macabre sont élus sur la base de la criminalisation de la pauvreté et de la protestation. C’est pour ça qu’une chose doit être bien claire : si être criminel signifie lutter pour être libre, nous crierons bien haut que oui, nous sommes des criminels et nous continuerons à l’être ! Autant dedans qu’en dehors des murs. Aujourd’hui nous sommes sorti.e.s dans la rue pour montrer amour et haine. Amour pour les personnes privées de liberté et haine pour celles qui nous les arrachent.

NI LEURS LOIS NI LEURS BARREAUX NE POURRONT NOUS ARRETER !

en espagnol

Saragosse, État Espagnol : Communiqué d’action pendant la grève étudiante du 09/03

On ne peut pas dire que “nous n’avons pas la force nécessaire pour le faire”, on ne peut pas dire que “nous n’avons pas les moyens” et on ne peut pas dire que “nous sommes dans un moment de reflux”. Tous ça, sont de basses excuses, ce n’est pas la faute des médias, c’est une faute de volonté. Il suffit de sept pneus et une idée pour paraliser le fonctionnement normal de la ville durant trente minutes, trentes minutes de liberté qui arretent le système.

Pendant que les collectifs d’étudiants étaient plus concentrés a sortir les petards dans une manifestation et a poster milles photos sur les réseaux sociaux pour se donner une image “radicale” ou provoquer des grèves domestiquées ce systeme continuera de s’auto-perpetuer.

Barcelone, État espagnol : Face aux attaques du pouvoir, l’offensive continue

Après les dernières opérations de police contre le milieu anarchiste, beaucoup a été dit et a été écrit, la plupart du temps, les communiqués et les opinions ont été en grande partie une plainte ou une “condamnation” de la répression du pouvoir. Face à la dernière opération répressive et les réactions qui ont suivi, nous considerons que nous aussi nous voulons donner notre point de vue.

Tout d’abord il faut comprendre que la répression qui a eu lieu est la réponse logique de l’État face a nous qui sommes considérés comme ses ennemis. Nous ne comprenons pas les communiqués victimisant dans lesquels l’état d’esprit (bien sûr écris avec des mots très appropriés ) est de supplier l’État de cesser de lancer ses hordes de flics a “l’aveugle” contre les anarchistes. Disant que la répression est injustifiée (et bien sûr on use et abuse du terme « montage »). Disant que nous ne ferions jamais rien de mauvais. Disant qu’ils nous attaquent car l’on “pense différemment”… Ils essayent de donner de nous une image de « normalité » et essayent par tous les moyens de rendre cette image publique la plus propre et la plus socialement acceptable possible. Ils font de leur mieux pour se distancer des discours ou des pratiques violentes, tombant ainsi dans le jeu du pouvoir et utilisant le même langage, des distinctions sont faite entre « bon(e)s » et « mauvais(es) » anarchistes, promouvant de l’intérieur la même criminalisation.

Arrivé à  ce stade, entre ces “anarchistes” il y a ceux/celles qui n’ont aucune honte à donner des interviews aux médias, donnant une image lamentable et, ce qui est bien pire, se positionnent comme les portes-parole du “mouvement anarchiste” (et à y être de tous mouvements sociaux). Ces aspirants politiques ou aspirants guides de masse font leur possible pour éloigner l’anarchisme de son caractère subversif et conflictuel, le dépeignant comme un simple mouvement d’activisme social, vide de tout discours et pratique de confrontation au pouvoir et à l’ordre existant.

Ensuite, il y a les discours de ceux/celles qui parlent continuellement de l’horreur de la répression, du fait que nous sommes tou(te)s surveillé(e)s, que nous ne pouvons rien y faire, ces attitudes ne font rien de plus que semer la panique et la paranoïa collective, et derrière ces discours et attitudes il y a ceux/celles qui, pour cacher leur immobilisme, utilisent comme prétexte l’omniprésence de la répression, des suivis, le classique “mais moi je suis fiché” etc… Celui/Celle qui ne veut rien assumer, c’est sa décision personnelle, mais se cacher derrière une peur incontrôlée et bien souvent sans fondement et s’employer à répandre ce sentiment défaitiste est dangereux et contre-productif. Cela ne veut pas dire qu’il y a les “lâches” et les “courageux(ses)”, il est tout à fait normal d’avoir peur des détentions au poste de police, de la prison, des coups, de la torture et des meurtres de bourreaux ou de matons…

Pourtant, libérer la peur conduit à la panique et a la paranoïa, ce qui à son tour conduit souvent aux discours défaitistes appelant à la passivité, à l’immobilisme, et affirmant qu’il est préférable de “bien se (com)porter” autant pour soi-même que pour le reste des compagnons(gnes) afin de ne pas être la cible des enquêtes policières.

Pour en finir avec le sujet nous affirmons que l’État ne nous a même pas montré la partie émergée de l’iceberg, ceci n’est rien comparé à ce qu’ils pourraient faire, et de fait, il suffit de regarder la répression présente actuellement dans d’autres parties du monde (et  il n’y a pas besoin d’aller bien loin) ou même dans l’état espagnol il y a quelques décennies. Il doit être clair que, du moment où nous nous positionnons comme anarchistes, nous vivons dans le risque et la possibilité d’être frappé(e)s par la machinerie répressive, même en dehors de nos pratiques, parce que, comme nous l’avons  déjà vu, il y a des moments où la dite machinerie répressive cherche plus à provoquer la peur chez l’ennemi en s’en prenant à tout le monde au lieu de donner des coups précis, donc, aux yeux du pouvoir n’importe (la)lequel d’entre nous est une cible potentielle.

Malgré tout le déploiement des opérations policières, les arrestations et les calomnies qu’ils ont effectués (et qui restent à venir) le pouvoir sait que nous resterons toujours des individu(e)s impossible à contrôler, impossible ù effrayer quelque soient leurs tentatives. Ils ne pourront pas en finir avec notre soif de détruire tout ce qui nous opprime. Nous sommes ravi(e)s de voir que malgré tout ce qu’il c’est passé, ils n’ont pas réussi à stopper l’offensive contre l’existant. Tous les jours, il y a celleux qui, sans céder à la peur ni à la soumission sociale, continuent l’attaque permanente. L’action anarchiste multiforme a continué de se diffuser à travers les différents quartiers, peuples et villes sous forme de publications et de textes combatifs, d’affiches, de graffitis, de pancartes, de sabotages,  d’incendies et d’explosifs, coupant les routes a coup de de barricades, d’affrontements, d’attaques contre les bâtiments du pouvoir et organisant des émeutes lors de manifestations…

Bien que la tendance au sein de l’État espagnol soit toujours de ne pas revendiquer les actions, que beaucoup d’entre elles restent muettes et sont réduits au silence, nous savons pertinemment qu’elles ont plus ou moins eu lieu. La violence minoritaire a continué et continuera, et si l’on parle de violence, ouvertement et sans complexe, c’est parce que nous sommes convaincus que le pouvoir ne tombera pas de lui-même ni qu’aucun messie ne tombera du ciel avec la solution toute faite.

Nous n’utilisons pas des mots comme « auto-défense » ou « contre-violence », nous ne parlons pas non plus de violence anarchiste seulement quand il y a un contexte adhésion des masses à ce qui n’est plus acceptable. Nous avons constaté que, malgré tout, la  pratique insurrectionnelle et l’attaque sont encore possibles, la police ne peut pas être partout, ils ne peuvent pas nous espionner ou nous contrôler tou(te)s, un peu de bon sens, une bonne planification et une bonne volonté sont plus que suffisants pour prouver que l’image d’un monde contrôlé et pacifiée n’est qu’une illusion, à nous de briser cette illusion de tranquillité.

Parce que face aux attaques du pouvoir et face à la misère de certain(e)s « anarchistes » qui ne se soucient que de donner une image de « bon(ne)s garçon/fille innocent(e) intégré(e)s à la société » afin de se sauver elleux mêmes, nous, nous armons nos désirs et nos passions, nous, nous passons à l’attaque.
Aux masses et à leur passivité, nous offrons juste notre agressivité, nous n’attendons rien d’elleux et nous nous jetons pleinement dans la révolte permanente anarchique.

Nous sommes quelques révolté(e)s qui avons décidé de rester fier(e)s, dignes et  de prendre le risque d’oser vivre l’anarchie ici et maintenant.

Les paroles sans actes sont pour nous paroles mortes, c’est pourquoi nous profitons de ce communiqué pour revendiquer les actions suivantes (faites dans différents arrondissements de Barcelone) :

L’incendie de plusieurs véhicules appartenant à différentes entreprises privées ou publiques, la plupart d’entre elles étaient des sociétés de sécurité.

Attaques d’agences bancaires en brisant le verre de leurs vitrines et de leurs DAB avec des marteaux, des pierres et de la peinture, voire en les incendiant.

Incendies de différents conteneurs et destruction de mobilier urbain.

Avec ce communiqué, nous souhaitons saluer affectueusement tou(te)s nos prisonnier(e)s,
en particulier Monica et Francisco qui sont détenu(e)s depuis plus de deux ans sans baisser la tête,
aux compas Nicola et Alfredo,
aux compas de la CCF et à tou(te)s les compas prisonnier(e)s actuellement au Chili comme a tou(te)s les compas prisonnier(e)s partout dans le monde.
C’est ainsi que nous saluons nos prisonnier(e)s et nous nous rappelons de tou(te)s celleux qui sont tombe(e)s au combat.
Nous saluons également tous celleux qui jour après jour, continuent de miser sur le conflit et l’insurrection anarchiste permanente, faisant aujourd’hui et pour toujours de l’anarchie une menace permanente.

Pour un Décembre Noir partout !

Pour l’Internationale Noire d’Anarchistes de Pratique !

Pour l’extension du Chaos et de l’Anarchie !

Rien n’est fini, la guerre continue…

Individu(e)s pour la Dispersion du Chaos – FAI / FRI

en espagnol

[Barcelone] : Appel à la solidarité insurrectionelle avec les compagnons(gnes) anarchistes Monica Caballero et Francisco Solar

llamadoMonaFrancisco

Les prochains 8, 9 et 10 mars 2016 les compagnons(gnes) anarchistes Monica et Francisco se confrontent à leur procès à l’audience nationale de Madrid.

Depuis Barcelone nous faisons un appel à la solidarité et à l’action anarchiste, un appel à briser l’inaction, l’attente et la passivité.

L’appel ne se limite pas à une semaine spécifique mais commence aujourd’hui et se prolonge  jusqu’à la fin du jugement.

Ni la distance ni les frontières imposées n’ont été un frein aux diverses preuves de solidarité avec les compagnons(gnes) Monica et Francisco.

Que ce soit en différents endroit du monde et que ce soit avec des bombes, du feu et des émeutes, de multiples individus et groupes insurgés ont fait de la solidarité avec les prisonnier(e)s anarchistes une pratique de confrontation envers l’État et ses sbires.

Solidarisons nous avec les compagnons(gnes) Monica et Francisco, que la solidarité soit plus qu’une parole écrite.

Apprendre de SHAC : tournée de conférence en Europe

L’affiche aussi en espagnol et anglais

Vendredi 29 janvier – Dijon | 19h | Eternel Detour, 16ter rue de Fontaine-lès-Dijon, Dijon

Samedi 30 janvier – Grenoble | 12h | Parpaing Paillette, 104 avenue Ambroise Croizat, Saint Martin D’here

Samedi 30 janvier – Lyon | 20h | l’Atelier des Canulars Canulars Workshop, 91 rue Montesquieu, Lyon

Dimanche 31 janvier – Marseille | 19h | Le Raccoon, Place du Lycée Thiers, Marseille

Monday 1 February – Toulouse | 17.30h | Centre Social Autogéré de Toulouse (CREA)

Dimanche 3 février – Pamplona | 18h | Iruñeko Gaztetxea, Konpania Kalea, 3, Pamplona

Jeudi 4 février – San Sebastian | 12h | EHU Gipuzkoako Kanpusa, Donostia

Jeudi 4 février – Zarautz | 20.30h | Putzuzulo, 20800 Zarautz

Samedi 6 février – Bilbao | 5pm | Izar Beltz Social Centre, Bilbao

Dima 7 févrierGijon | 17h | Centru Social La Llume. C/Nava 1 (Esq. Avenida de Portugal), Xixón, Asturies

À propos de SHAC :

Stop Huntingdon Animal Cruelty (SHAC) a été l’une des campagnes populaires internationales de libération animale les plus puissantes et efficaces que le monde ait jamais vu. Après plus d’une décennie de résistance innovante et révolutionnaire contre HLS, le plus grand laboratoire d’Europe de test sur les animaux, la campagne a finalement pris fin l’année dernière, après des années de répression d’état et l’emprisonnement de douzaines d’organisateur-ice-s.

Cette présentation d’info fera l’analyse et fera l’objet d’une réflexion critique sur l’histoire, les tactiques et la répression de la campagne SHAC. Elle s’intéressera à l’impact de SHAC et à ce que l’on peut apprendre des succès et échecs de cette campagne. Il y aura une discussion sur l’usage et les effets de la répression sur le mouvement de libération animale, et sur comment cela affecte notre travail aujourd’hui – y compris les implications que cela comporte pour toutes les luttes politiques.
Nous apprendrons sur l’importance de la solidarité et sur le rôle de l’état dans la lutte contre des industries dominantes, et sur comment nous pouvons travailler différemment pour que notre lutte soit plus durable et résistante à la répression dans le futur. La présentation inclura les récits personnels, d’une ex prisonnière qui a été condamnée à 3,5 ans de taule pour le rôle qu’elle a eu au sein de la campagne SHAC, et aussi celles de l’un des récents inculpés SOCPA7.

Il y aura également des informations sur l’affaire SHAC en cours contre Sven et Natasha, qui sont actuellement en attente d’extradition vers les Royaumes-Unis pour leur procès, et qui font face à jusqu’à 14 années de prison.

Plus d’info :

events[à]freesvenandnatasha[point]org
freesvenandnatasha.org

anglais | allemand

État espagnol : Adresse du compagnon emprisonné à la suite de la nouvelle opération répressive

Le 30 octobre les neufs anarchistes arrêté-e-s deux jours avant en Catalogne sont passé-e-s devant le juge à l’Audencia Nacional pour la deuxième phase de l’opération Pandora. Au final huit d’entre eux/elles ont été remis-es en liberté (dont 6 sous caution) et un se trouve en détention préventive.

Ici bas son adresse. Écrivez-lui, soutenez-le, qu’il sache qu’il n’est pas seul.

Enrique Costoya Allegue
CP Madrid V Soto del Real
Ctra M-609, km 3,5 Módulo 15
28791 Soto del Real (Madrid)

Soutiens et diffuse !

en espagnol, italien

À propos du compagnon Gabriel Pombo Da Silva et des Maxi-prisons

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Il y a maintenant un an que le compagnon Gabriel Pombo Da Silva a été transféré au centre pénitentiaire de Topas (Salamanque). Il continue d’y résister à la dure expérience de la privation de liberté (après déjà plus de 30 années passées derrière les barreaux), mais aussi aux divers dispositifs que l’administration pénitentiaire ne cesse de perfectionner au mieux de ses intérêts et de ceux de ses commanditaires.

La prison de Topas a été créée dans le cadre du programme de construction d’une vingtaine de maxiprisons promulgué au début des années 90 par le gouvernement PSOE de Felipe González. À la même époque, le sinistre et socialiste directeur de l’AP, Antoni Asunción, introduisait la directive interne régissant les régimes FIES.

La prison de Topas a donc les caractéristiques de ces nouvelles usines d’incarcération de masse – en Espagne, le nombre de personnes emprisonnées a doublé en 20 ans, passant en gros de 35 000 à 70 000 entre 1991 et 2011.

Un des critères de cette modernisation consistant à éloigner les établissements carcéraux des centres urbains, celle de Topas a donc été construite en rase campagne. Cela répond à plusieurs objectifs : planquer le plus possible ces lieux de misère ; séparer davantage encore les personnes emprisonnées de leurs proches, obligé-es de parcourir de longs kilomètres pour la moindre visite – coup de chance (?!), contrairement à la plupart des autres taules, Topas se trouve au bord d’une route nationale desservie par une ligne de bus, un “luxe” qui permet d’éviter la punition collective de coûteux trajets ou de la marche forcée.

Cet éloignement est également destiné à réduire les manifestations de solidarité dans les quartiers telles qu’elles ont pu exister par le passé, notamment lors de mouvements à l’intérieur, ainsi qu’à rendre les évasions extrêmement difficiles.

Ce programme de nouveaux établissements pénitentiaires est ainsi venu répondre aux vagues de luttes, d’émeutes et d’évasions qui ont régulièrement secoué les prisons espagnoles des années 70 jusqu’aux années 90. Rassemblant en leur sein différents types de détention (maison d’arrêt, centrale etc.), il s’agit de prisons de sécurité maximale, équipées entre autres de portes automatiques, de systèmes de contrôle informatisés de plus en plus sophistiqués et d’une multitude de dispositifs de haute technologie.

La taille et l’architecture de ces prisons permettent d’enfermer dans chacune d’entre elles plus d’un millier de prisonnier-es, tout en les séparant au gré des nécessités et des expérimentations de la gestion carcérale. Elles sont en effet divisées en différents bâtiments autonomes les uns des autres avec leur cour de promenade, leurs parloirs, leur cantine. Tout type de rencontres entre les détenu-es des différentes unités étant soigneusement évité, ils et elles n’ont que très peu de moyens de savoir ce qui se passe dans le reste de la détention, ce qui réduit d’autant les possibilités de luttes, voire d’émeutes, d’ampleur. Pour empêcher tout «  regroupements dangereux  », il est aussi très facile de déplacer un prisonnier d’un bâtiment à l’autre sans avoir recours au transfert dans une autre taule – même si la dispersion reste un moyen efficace de punir les prisonnier-es et leurs proches. Après 5 transferts depuis son arrivée en Espagne, Gabriel a par exemple déjà pu découvrir 5 modules internes différents à Topas.

Cette organisation reposant à la fois sur la massification et l’atomisation contribue donc à poursuivre la sale guerre en brisant les liens de solidarité ou en encourageant rivalités et embrouilles dans un contexte de misère affective et économique. Histoire d’en rajouter une couche dans la pénurie et la course à la survie, la dernière trouvaille en date de Topas a consisté à réduire les possibilités de mandats à deux par mois, à effectuer uniquement par les familles ou l’avocat …

Parallèlement à ce modèle architectural s’est aussi développé le concept moderne de traitement scientifique des prisonnier-es. Cobayes modernes, ils et elles sont en effet classifié-es selon une interminable liste de régimes, degrés et phases. Cette mise en cases qui se veut extrêmement pointue est effectuée par tout un panel de spécialistes (les dites «  équipes techniques  » ou «  trucologues  » comme ironise Gabriel qui refuse de se soumettre à leur examen : psychologues, sociologues, pédagogues et autres travailleurs sociaux…) selon des critères essentiellement comportementaux et disciplinaires. Ce qui porte le doux nom de “traitement individualisé” revient à scruter à la loupe le comportement de chaque prisonnier-e, pour établir son profil et le traitement à lui appliquer. En termes moins choisis, il s’agit d’appuyer là où ça fait mal – sachant que cette bureaucratie est aussi déterminante pour les permis de sortie et les conditionnelles. Tout cela passe évidemment par la constitution d’énormes bases de données et par un contrôle au plus serré.

Au delà des interrogatoires réguliers prévus par ces bataillons d’experts, la surveillance au quotidien est assurée par différents moyens : le système de caméras omniprésentes et les rapports d’incidents distribués par les matons sont malheureusement souvent efficacement secondés par le contrôle des co-détenu-es.
Les modules dits de « respect maximum » soi-disant de « la vie en commun »  sont un exemple extrême de cette cogestion. Les prisonnier-es qui y entrent s’engagent de fait à respecter et à faire respecter par les autres non seulement le règlement de la taule, mais en prime un code de bonne conduite élaboré par la division elle-même. Sous couvert d’assemblées de bilan, ils et elles  participent activement à leur propre enfermement et au règne de la balance qui a tendance à se généraliser, c’est sans doute ça la réinsertion…

Bien entendu, l’ensemble du système fonctionne sur la stratégie de la carotte et du bâton : récompenses pour celles et ceux qui de différentes manières font preuve de leur bonne volonté à l’égard de l’administration pénitentiaire, tandis que les régimes fermés, l’isolement et la plupart des régimes FIES sont destinés à punir les prisonnier-e-s « conflictuel-les » et viennent entériner les diagnostics ou pronostics de dangerosité sociale.

Le FIES 3 attendait les compagnon-nes Francisco et Mónica dès leur incarcération. Gabriel, pour sa part, a été placé en FIES 5 alors qu’il se trouvait à A Lama, et cette décision a déjà été reconduite plusieurs fois par l’administration de Topas. Egalement considérée comme rebelle, Noelia Cotelo vient à son tour d’arriver à Topas où elle immédiatement été mise à l’isolement. Elle est toujours en FIES 5. Entre autres mesures spéciales, cela implique concrètement que toutes les communications écrites ou orales sont lues, photocopiées, écoutées et enregistrées et qu’elles peuvent être censurées sur des critères pour le moins flous de “contenu subversif” ou d’”atteinte à la sécurité ou au bon fonctionnement de la taule”. En l’occurrence, c’est quasiment l’ensemble des publications de caractère anarchiste destinées au compagnon qui sont retenues, y compris quand elles répondent au critère obligatoire et déjà sélectif de porter ISBN et mention de l’imprimeur. D’où sa demande de ne pas joindre de lettre à ce genre d’envoi qui se voit entièrement refusé. Sa correspondance est aussi soumise à la limitation de 2 lettres maximum à envoyer par semaine, sans compter les retards ou les disparitions «  inexpliqués  » de courriers, pour le faire taire et l’isoler davantage sans doute.

Au recours envoyé par Gabriel, le juge de vigilancia de la région a répondu par la confirmation du placement en FIES, avec cette phrase qui ne manque pas de saveur  : « Il résulte des rapports reçus et du contenu des surveillances de communications effectuées depuis qu’il se trouve dans ce centre pénitentiaire qu’il continue de mener une lutte anarchiste et antisystème contre le régime et les institutions, encourageant ses proches et ses amis à lutter ». Cela en dit long sur ce que l’Etat attend du compagnon : renoncer à ce qu’il pense et à ce qu’il est ; le harcèlement et les sales jeux y compris sur sa date de sortie de prison (les recours juridiques sont toujours en cours) visent sans doute à cela et n’y sont manifestement pas parvenus.

Le fonctionnement et la fonction de la prison viennent à nouveau nous rappeler qu’elle est le reflet en plus dense de la société qui la produit et qui en a besoin. Du plus bas au plus élevé des échelons, les rouages qui assurent le maintien des institutions et de l’ordre établi, nécessitent et exigent la soumission du plus grand nombre. Il faut briser les individus et éradiquer les possibilités de luttes. Le consentement peut être acheté à coups de bons et de mauvais points, de quelques miettes, de drogues légales et illégales ou tenté d’être arraché par la violence plus directe, car tous les moyens sont bons aux yeux des puissants, démocrates ou pas.

L’« humanisation » des prisons vendue par le pouvoir et la propagande médiatique cache en réalité la tentative de dépersonnalisation et de dépossession totale, tout comme leur prétendue « paix sociale » n’est qu’une guerre plus ou moins larvée.

Dehors comme dedans, c’est bien ces engrenages qu’il s’agit de briser, ainsi que toutes les chaînes, physiques, psychologiques et technologiques. Seules la révolte et la lutte permettront d’en finir avec les rapports fondés sur la domination et d’assouvir nos désirs de liberté.

A bas la société carcérale, l’Etat et toute autorité !

Août 2015, des anarchistes solidaires

Pour écrire au compagnon :

Gabriel Pombo Da Silva
CP Topas-Salamanca
Ctra N-630, km 314
37799 Topas (Salamanca)
Espagne

en espagnol

Etat espagnol : Lettre de Pol, anarchiste prisonnier de l’Opération Piñata

contracarcel
La lutte contre les prisons est la lutte pour la liberté

Salut compagnons, compagnonnes et affinités.

Je voudrais transmettre quelques mots vers l’extérieur en tant qu’anarchiste et en estimant valides les multiples postures et visions que l’anarchisme peut adopter, celles-ci étant toutes de validité égale lorsqu’elles cherchent la destruction du pouvoir, de l’autorité et de l’Etat. Je crois qu’en cela réside la beauté de nos idées et, selon moi, toutes ces voies peuvent cohabiter et confluer de façon conjointe en vue de cette libération totale tellement désirée.

Je veux exprimer ma haine, ma répulsion et mon mépris pour tout ce qui englobe l’Etat, le pouvoir, l’autorité, et en particulier l’outil d’annihiliation appelé prison, dont l’un des principaux représentants utilisés est l’isolement.

J’ai toujours soutenu l’idée que les anarchistes devaient se préparer et assumer le fait qu’à n’importe quel moment peut arriver le jour de passer en prison et, selon moi, il s’agit de simple logique puisque si l’on veut détruire l’Etat, celui-ci essayera de faire en sorte de te faire enfermer pour t’annuler, te paralyser et te détruire. Mais malgré tout cela, ils n’y parviendront pas. Cependant, si ça ne t’arrive jamais, pour telle ou telle raison, ça vaut mieux pour tout le monde.

Je voudrais dire que je suis dans une bonne forme physique et mentale. Je continue de penser comme avant d’entrer et, si cela était possible, je me sens plus ferme dans mes idées, la tête bien haute et fier de ce que nous sommes. Je suis comme je me comporte et me relationne dans la théorie et la praxis, et toujors avec autocritique, afin de pouvoir continuer de grandir, car nous ne cessons jamais d’apprendre. Et avec ce que je viens d’exprimer, je ne me sens ni meilleur ni pire que personne

Je veux transmettre force et courage aux compagnons, compagnonnes et affinités et vous dire avec toute la force et toute la rage que j’ai que la lutte est le seul chemin. A travers ces coups, la répression cherche à ce que le milieu anarchiste et affinités prenne peur et se paralyse et s’en tienne à ne faire qu’un travail d’assistance de ceux qui ont été pris. Ne permettez pas que cela se produise et restez fermes dans vos projets, et ne doutez pas de continuer à dire ce que vous êtes et ce que vous pensez.

Jusqu’à parvenir à la véritable libération totale ! Que la solidarité ne soit pas que parole écrite !

MORT A L’ETAT ET VIVE L’ANARCHIE !

Du Centre Pénitentiaire de Soto del Real, printemps 2015

envoyé initialement en espagnol par Contramadriz | italien

Madrid : Solidarité avec les grévistes de la faim en Grèce

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Ce dimanche 8 mars 2015, nous avons réalisé un petit acte de contre-information et de solidarité avec les compagnons en grève de la faim.

Nous avons accroché une banderole sur la place centrale de Tirso de Molina avec la phrase “Syriza maintient les prisons spéciales d’isolement, solidarité prisonniers en grève de la faim (A)” accompagnée de quelques affiches du communiqué de début de grève de la faim du Réseau des Combattants Prisonniers (DAK).

Aucun gouvernement ne nous donnera la liberté, seule la lutte nous rendra libres.

Vive l’Anarchie !

anglais | grec

Autour de la question des « montages », de la justice et de l’offensive

En lisant des textes en langue espagnole sur la répression, il assez fréquent de tomber sur le terme de « montage ». Montage policier, judiciaire, politique ou montage tout court, le mot est souvent mis à toutes les sauces, générant pas mal de confusion quant aux réalités qu’il prétend décrire ou résumer. Considérations sémantiques mises à part, il nous semble surtout important de revenir sur les ambigüités que ce mot-tiroir peut, plus ou moins volontairement, engendrer ou entretenir. En effet, à l’heure où la répression vient, une fois de plus, frapper à la porte des anarchistes avec les uniformes des flics et les costumes des juges (comme dernièrement avec l’Opération Pandora par exemple), il est plus que jamais nécessaire de faire preuve de clarté dans la manière de l’affronter.

Il est évident que nous ne pourrons et ne voudrons jamais nous mettre à la place du pouvoir ni réfléchir comme lui, et que nos critères ne sont pas les siens. Cependant, avoir quelque analyse et quelque réflexion précise sur ses buts et ses méthodes, notamment en matière de répression, peut donner des pistes pour y faire face. Sachant bien sûr que nous déterminerons toujours les chemins à emprunter en cohérence avec nos idées et nos perspectives anti-autoritaires, pour sortir du terrain miné de l’ennemi et agir de manière qui nous semble la plus appropriée.

Au regard des expériences du passé, les opérations répressives de grande envergure de l’État, sous ses différentes formes (monarchie, dictature, démocratie… ) contre ses ennemis déclarés, les anarchistes, n’ont rien de bien nouveau. Elles sont même assez classiques dans des contextes d’effervescence sociale et d’intense activité subversive. Que l’on pense aux lois et aux grands procès anti-anarchistes dans la France de la Belle époque et de la propagande par le fait, aux procès de Montjuich dans la bouillante Barcelone de 1896, à Sacco et Vanzetti et tant d’autres compagnon-nes aux États-Unis dans leur farouche opposition à la Première guerre mondiale et ses suites, à la Valparaiso (Chili) insurgée en 1920, une des stratégies de l’État a consisté à s’emparer d’un ou plusieurs faits spécifiques pour lancer de vastes coups de filet contre une partie ou l’ensemble du mouvement anarchiste, et faire tomber à la pelle des condamnations de toutes sortes (exécutions, lourdes peines de prison, déportations…). Dans ces cas-là, les objectifs affichés étaient clairs : outre la vengeance à tout prix contre des compagnon-nes qui ne faisaient pas mystère de leur volonté d’en finir avec un monde fondé sur l’exploitation et la domination, il s’agissait aussi de mettre un terme à l’offensive révolutionnaire contre l’État et le Capital. Le rôle précis des personnes incriminées dans telles ou telles affaires jouait alors pour la Justice un rôle presque secondaire. C’est avant tout la responsabilité dans une dynamique d’attaque contre les puissants qu’il fallait châtier, et intimider en faisant des exemples.

Aujourd’hui encore, bien que la conflictualité sociale et le contexte de luttes aient changé, la répression contre des anarchistes reste à l’ordre du jour dans nombre de pays, et la signification profonde d’une expression comme « ni innocents ni coupables » continue à se poser avec autant d’acuité. Le fait que les avocats jouent sur la légalité des procédures ou plaident l’absence de preuves dans l’enceinte des tribunaux est une chose, mais c’en est une autre qu’une grande partie d’un mouvement s’attache elle aussi à démontrer l’innocence des compagnons. Cela peut être lié à de réelles divergences de fond –tout le monde ne partageant pas la position d’un Novatore sur le fait que les « coupables » méritent encore plus notre solidarité que les « innocents »- ou simplement à une faiblesse d’analyse de la situation et du fonctionnement de la justice comme arme au service du pouvoir.

Or, face à des répressions spécifiques, des anarchistes ont proposé et eu à cœur de continuer à faire vivre les dynamiques de lutte ou de soutenir l’offensive, plutôt que de clamer haut et fort l’extériorité des compagnon-nes aux faits reprochés, parfois avec l’idée d’établir un rapport de force susceptible de les tirer des griffes des geôliers, parfois par vengeance ou tout simplement mus par un lien de profonde continuité d’idées, de pratiques et de perspectives. A l’inverse, d’autres réactions ont aussi pu consister à minimiser le contexte ou une partie des faits dans l’espoir de recueillir un plus large soutien, ou encore à tenter lourdement d’éloigner le plus possible le danger de soi, notamment en prenant de prudentes distances avec ce que l’État prétendait vouloir frapper.

Un des exemples historiques fréquemment utilisé pour illustrer les montages est celui de la Mano Negra en Espagne, et ce n’est à notre avis pas un hasard. En 1882, les attaques en tout genre qui se multipliaient en Andalousie, essentiellement contre les grands propriétaires terriens, furent attribuées à une organisation secrète : la Mano Negra. Sur ce, des milliers de journaliers agricoles et d’anarchistes de la région (les chiffres varient de 3000 à 5000) furent arrêtés, la plupart membres de la FTRE (fédération syndicale espagnole liée à l’AIT). Finalement, parmi des centaines de personnes enfermées et chassées et au bout de ce qu’on peut imaginer de tortures, 14 d’entre elles furent condamnées à mort pour un assassinat. Nous ne saurons probablement jamais si elles avaient ou non participé à cet assassinat particulier et fait partie de la Mano Negra, mais ce qui est sûr c’est qu’en l’occurrence l’État voulait régler bien autre chose qu’une histoire de meurtre. Ce qui manifestement l’inquiétait, c’était à la fois la multiplication des actions directes et l’émergence d’une organisation formelle de masse du type FTRE qui comptait des dizaines de milliers d’affiliés disposés à lutter contre les conditions de misère qui leur étaient imposées. C’est donc de l’ensemble qu’il voulait se débarrasser, y compris en jouant sur les différences internes au mouvement. Mise au pied du mur et pensant certainement se préserver en tant que structure, la FTRE s’est placée sur le terrain posé par l’État, à la fois en niant l’existence de la Mano Negra (d’où la thèse d’ailleurs fort controversée qu’il s’agirait d’une création des flics) et en condamnant des pratiques d’action clandestines ne correspondant pas à sa stratégie du moment.

Cet exemple nous semble révélateur en ce qu’il illustre une des stratégies répressives de l’État, plus encore quand il ne dispose pas de personnes prises sur le fait : d’un côté désigner les coupables qui lui semblent les plus appropriés, et en même temps profiter de l’occasion pour faire le tri entre les bons anarchistes et les mauvais. Objectif de départ ou effet collatéral –nous le répétons notre intention n’est pas de pénétrer l’esprit tordu des sbires -, toujours est-il que dans ces situations, les prises de distance ont également émaillé l’histoire du mouvement anarchiste. Cela fut notamment le cas lorsque des organisations formelles, parfois de masse, avec l’enjeu de leur possible interdiction ou légalisation, se sont abstenues ou ont pris soin de ne pas reconnaitre tel ou tel compagnon-ne comme anarchiste –comme s’il fallait quelque carte de membre pour l’être et agir en tant que tel–, voire se sont jointes aux chœurs condamnant telle ou telle action.

Nous n’allons pas développer ici tous les problèmes que soulèvent les notions de « représentativité » au sein du mouvement anarchiste, de ce que pourraient être les pratiques « communément admises » par cet ensemble (pourtant aussi indéfinissable que protéiforme) ou la place accordée aux actions minoritaires … Ce qui est par contre certain, c’est que ces problèmes deviennent particulièrement aigus quand, en plus, les réactions par rapport à des initiatives offensives se calquent sur les normes répressives du pouvoir, elles-mêmes implicites et à géométrie variable selon les nécessités et les situations du moment. Lorsque des actions ne sont plus considérées selon des critères individuels et éthiques, lorsque les percevoir comme « minoritaires » les rend d’emblée suspectes, lorsque leur pertinence ne se mesure qu’à l’aune de l’épée de Damoclès qu’elles pourraient faire tomber sur tous, alors c’est que le calendrier politique et répressif a pris le pas sur les idées.

Certes des débats peuvent surgir autour du partage ou pas de certaines actions, de leurs objectifs, de leurs méthodes ou de leur pourquoi mais ils doivent être menés entre compagnon-nes et de manière appropriée, c’est-à-dire loin des oreilles du pouvoir, des projecteurs des médias et des espaces virtuels de communication, et surtout pas sous les injonctions de l’Etat à qui on se sentirait obligé d’apporter des réponses et des garanties quand il nous met en joue.

Pour en revenir à la question du « montage », il semble qu’un réflexe quelque peu conditionné consiste à mettre en avant cette expression assez pratique afin de mettre tout le monde d’accord contre ce qui serait une injustice manifeste. En réalité, ce réflexe amène généralement à ne pas toucher les mécanismes de fond de la justice. Si l’État n’a certes souvent pas hésité à mener la guerre contre ses ennemis déclarés en allant à l’encontre de ses soi-disant propres règles (fabrication de fausses preuves, faux aveux et témoignages obtenus par le chantage ou sous la torture etc.), ce serait cependant une grossière erreur d’oublier que la justice est en soi un instrument forgé à son image et pour son usage.

Depuis belle lurette, le pouvoir s’est doté des moyens de punir non seulement les auteurs matériels de certains faits, mais aussi celles et ceux qui d’une manière ou d’une autre auraient pu rendre leur réalisation possible. La notion de complicité est d’ailleurs extensible au point d’englober parfois la complicité passive ou morale, consistant à ne pas avoir empêché un fait délictueux ou à être resté sur place lorsqu’il a été perpétré ! Le délit associatif –de malfaiteurs, subversif, terroriste etc.– constitue également une arme de choix en ce qu’il permet de sanctionner des relations et des affinités (réelles ou supposées) en les mettant sous un même chapeau, qu’il s’agisse de groupes ou d’organisations existants ou créées de toute pièce. A travers lui, l’État cherche souvent aussi à construire une lecture du monde à son image en plaquant des structures hiérarchiques sur celles et ceux qui veulent en finir avec son existence, dont ils fait des petits soldats aux rôles bien définis et prêts à tout pour s’imposer. L’intentionnalité, complétant avantageusement son arsenal juridique, lui offre en outre la possibilité –qu’il ne se prive pas d’utiliser– d’intervenir y compris à titre préventif contre des idées telles qu’il les interprète et selon la dangerosité pratique qu’il leur attribue. En ces temps de guerre accrue « contre le terrorisme », le délit d’apologie est très en vogue, notamment en France : des positions orales ou écrites suffisent en tant que telles à rentrer dans le cadre de la loi antiterroriste. Outre son application à certains faits précis qui servent toujours de prétexte, cette accusation peut plus généralement s’avérer bien pratique pour condamner celles et ceux qui de diverses manières contestent le système en place.

Au-delà de ces quelques exemples, l’essence de toute loi est de codifier actes et comportements, pour fixer normes et interdictions en fonction des intérêts et de la morale dominants, ainsi que des rapports sociaux. Les prisons sont remplies à ras-bord de celles et ceux qui tombent au quotidien sous le coup de l’interminable liste des crimes et délits, c’est-à-dire des constructions juridiques élaborées par le pouvoir en place et régulièrement remises à jour pour le plus grand profit de l’État et du Capital.

Face au fonctionnement intrinsèque de la justice, on peut donc se demander si avoir recours si souvent au prisme du montage pour déchiffrer et dénoncer telle ou telle opération répressive particulière ne conduit pas, en creux, à réclamer une meilleure application de la loi démocratique. Poussée jusqu’à ses ultimes conséquences, cette grille de lecture qui part plus des normes de l’ennemi et de leur respect que de nos propres idées et perspectives, pourrait même servir à justifier de fait la terreur légale ordinaire dans toute sa tragique banalité.

Affirmer qu’innocence et culpabilité ne font pas partie de notre vocabulaire, c’est affirmer au contraire notre refus de réfléchir et d’agir en fonction de tout code pénal (et moral), notre détermination à rester en dehors des sables mouvants du droit – vers un a-légalisme qui n’a rien à voir avec un quelconque goût du martyre, mais tout avec la cohérence de nos idées anti-autoritaires.

Lorsque l’estocade est portée contre des individus ou des groupes en leur attribuant en vrac une série d’actions en utilisant le fait qu’ils défendent et diffusent des idées et des pratiques offensives contre l’autorité, une des questions qui se pose à celles et ceux qui partagent ce contre quoi ils se battent reste celle de la solidarité, et donc de la propagation de ces idées, de ces pratiques et de leurs pourquoi, sans laisser la répression monopoliser le terrain et le calendrier. Pour ne pas se limiter à un effet de « campagne » qui se cantonnerait à des situations et des moments isolés, cette solidarité pourrait également s’inscrire dans la continuité du combat contre les institutions qui appliquent si bien cette terreur quotidienne à travers les guerres, l’enfermement, la misère, l’exploitation, l’empoisonnement durable de la planète…

Parce qu’effectivement, les mots et les idées ont des conséquences, la proposition anarchiste que chacun-e reprenne sa vie en main, celle de la libre association et de l’auto-organisation dans le conflit, est aussi une méthode pour mener toujours plus loin la lutte contre l’existant, jusqu’à la destruction de toutes les cages.

Des anarchistes par delà des Pyrénées,
3 février 2015

en espagnol

Etat espagnol : Libération d’oiseaux et sabotages par l’ALF

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partridge2Pendant la nuit des « Rois », du 5 au 6 janvier, des membres du Front de Libération Animale espagnol ont libéré plus de mille perdrix, cailles et plusieurs faisans qui étaient enfermés dans une ferme pour les faire grandir pour les utiliser pour la chasse dans la région de Navarre.

Des tags ont également été faits, ainsi que des sabotages de systèmes électriques, de véhicules, de cages et de canalisations, entre autres choses.

Cette même nuit, une centaine de brebis qui étaient enfermées dans une ferme proche ont également été libérées.

Jusqu’à ce que la dernière des cages soit vide.

Montevideo, Uruguay : Geste en complicité avec Mónica et Francisco

1920Communiqué reçu le 07/02/2015 :

A l’aube du mardi 3 février, une attaque incendiaire a eu lieu contre le bureau du Partido Popular d’espagne à Montevideo. Ce geste a été fait en complicité avec Mónica Caballero et Francisco Solar, détenus et incarcérés depuis plus d’un an par l’État espagnol, accusés d’appartenir à une « organisation terroriste » et d’avoir déposé un engin explosif.

Ce parti est l’actuel parti de gouvernement en Espagne, et ses politiciens font partie des principaux responsables de la persécution et de l’ouverture de procès contre des compagnon-ne-s de la guerre sociale sur ledit territoire, comme dans le cas de la récente « Opération Pandora ». Ce sont également eux qui, fin 2014, ont impulsé et approuvé la dite « loi Mordaza », la loi baillon, qui prévoit entre autres sanctions et restrictions de diminuer la protestation de rue, l’occupation de logements et l’arrivée d’immigrants.

Nous sommes partout !

Commando Mateo Morral

en anglais, en grec, en portugais

Berlin : Compte-rendu de la manif solidaire avec les anarchistes en Espagne

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Le terrorisme, c’est de nous condamner à une vie de misère, pas d’y résister !
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Le seul terroriste, c’est l’Etat ! Solidarité avec les prisonniers anarchistes en Espagne

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Le 7 février 2015, environ 250 personnes ont manifesté à Berlin en solidarité avec les anarchistes arrêtés de Barcelone et d’ailleurs qui ont été enlevés par l’Etat au cours de l’opération “Pandora” en décembre 2014 et détenus jusqu’à ces derniers jours.

Avec cela, des lois spéciales telles que la loi de baillon “Ley Mordaza” et des accusations de terrorisme en ce moment en Espagne (semblable à la loi 129 en RFA*) constituent des possibilités pour les organes de répression étatique de criminaliser la résistance contre la paupérisation prescrite.

La manifestation bruyante a déambulé de Kreuzberg jusqu’au siège de LKA Berlin** à Tempelhof.

Source : linksunten


Notes de traduction :

* loi sur la formation d’organisations terroristes, condamnant de 1 à 10 ans de prison tout délit en “bande organisée” visant entre autre les bâtiments et institutions étatiques. Elle permet aussi à l’Etat allemand de poursuivre à l’étranger tout “terroriste présumé” de nationalité allemande ou ayant agi sur le territoire national.

**siège de la police berlinoise de lutte contre la criminalité. Il est divisé en plusieurs sections:
1/ Juridiction du crime aux personnes
2/ Criminalité transfrontalière
3/ Crime organisé et criminalité économique
4/ Crime organisé et délit en bande
5/ Bureau de police à la protection de l’Etat
6/ Services aux opérations
7/ Centrale à la lutte contre la criminalité et de soutien aux enquêtes
8/ Centre de compétence de la police scientifique
+ “bureau central à la prévention”.

Comme le soleil qui se lève chaque jour…

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Nos nuits vous embrassent avec rébellion.

Bien que nous soyons convaincu-e-s du fait que la seule réponse valide face à l’enfermement de nos compagnon-ne-s est la libération, la fuite et le soutien permanent… nos gestes prétendent toujours démontrer l’affection rebelle qui puisse au moins arracher un sourire.Nous ne peignons pas seulement pour vous, mais pour vous chercher des paysages qui puissent vous accompagner dans ces circonstances, inévitables pour celles et ceux qui ont choisi le chemin de la liberté et la confrontation qu’elle implique.

Nous avons donc décidé de donner ces petites mais affectueuses démonstrations de notre inconditionnel désir et soif de liberté, outrepassant les kilomètres de distance et nous unissant sous le même ciel, sous le même soleil qui nous illumine chaque jour et sous la même nuit qui nous protège et nous accompagne, complice de nos pas.

Nous ne nous sentons pas seulement meurtri-e-s par les nouvelles de vos arrestations et condamnations, mais aussi plein-e-s de rage. Et cette rage que nous, tous les cœurs anti-autoritaires indomptés ressentons se manifestera et se multipliera sous toutes les formes imaginables contre nos ennemi-e-s.

Cela faisait longtemps que nous n’étions pas sorti-e-s pour aller peindre. Cela n’est pas du au fait que nous sentions plus d’affinités avec tel ou telle compagnon-ne. Nous nous sommes de nouveau retrouvé-e-s aujourd’hui  pour réaliser cette démonstration de solidarité avec notre compagnonne Tamara Sol, qui doit bientôt recevoir une nouvelle condamnation, avec nos compagnon-ne-s de Barça qui font face à l’Opération Pandora (force à l’okupa Kasa de la Muntanya). Pour elles et eux, cette main ouverte, cette étreinte et la solidarité sans limites ni frontières.

Depuis quelque part dans le monde…

Sauvages et rampant-e-s, Année 5.520 du Calendrier Andin
A 31 années de l’ère Orwell

Marseille : Solidarité avec les inculpé-e-s de l’Opération Pandora

Jeudi 12 février 2015 (18:30) : Projection du film “Caso Bombas” sur les anarchistes au Chili*

Bouffe vegan et prix libre
Pour l’addresse : blancarde2015@riseup.net
*Le film est en espagnol mais les subs sont en anglais

Solidarité internationale avec les personnes impliquées dans l’Opération Pandora

“Pour celles et ceux qui luttent, le sens de la solidarité cherche à faire s’évanouir la solitude de l’enfermement, livrer une bataille contre l’oubli de nos compagnon-ne-s enfermé-e-s par les États, mettre en lumière la logique du pouvoir qui cherche à les conduire à l’abandon.”
– des anarchistes de Pandora

Un an après la finalisation de cette farce qu’était le « Caso bombas », et à travers une autre opération, de ce côté de l’océan cette fois, les ministères, les juges et les policiers espagnols et chiliens ont travaillé de concert sur un nouveau cas. Mónica Caballero et Francisco Solar, tous deux auparavant poursuivi-e-s dans le « Caso bombas », sont arrêté-e-s à Barcelone, sous l’accusation d’avoir posé un engin explosif dans la Basilique du Pilar à Saragosse, de monter une conspiration en vue de réaliser un acte similaire et d’appartenir à une supposée organisation terroriste.

Le 16 décembre 2014, une descente a été faite dans 15 maisons, squats et centres sociaux à Barcelone, Sabadell, Manresa et Madrid, et onze camarades anarchistes ont été kidnappé par l’État espagnol. Quatre d’entre eux ont été libéré peu de temps après tandis que les autres ont du attendre le 30 janvier dernier pour accéder à une liberté surveillée. Pour cela, le juge a ordonné à chacun une caution de 3000 euros. Il y a donc un besoin urgent de donations pour payer leurs cautions, s’élevant en tout à 21 000 euros.

Ce kidnapping de sept camarades a, depuis ce jour, déclenché une multitude de rassemblements et de manifestations dans de nombreuses villes. Des milliers de personnes sont venus en solidarité avec les camarades arrêtés, montrant leur rage et leur haine envers cette nouvelle opération répressive de l’État.

fr-contrainfo.espiv.net / efectopandora.wordpress.com

en anglais

Catalogne : Sabotages en solidarité avec les mis-es en cause dans l’Opération Pandora

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Le matin du vendredi 30 janvier dernier, juste après la levée du secret de l’instruction et que filtre la nouvelle de l’imminence de la libération sous caution des compagnon-ne-s, nous avons décidé de descendre exprimer notre solidarité dans la rue.

Ont été sabotés les distributeurs et les vitrines des bureaux de la Banque Santander suivants :

A Mataró, les succursales des rues Camí del Mig, Plaza de Granollers, Plaza Santa Anna, Carrer Sant Cugat, Av de América, Via Europa.
Ont aussi été sabotés les sièges de la même Banque à El Masnou, Vilassar de Mar et Premià de Mar.

Nous avons choisi la Banque Santander parce qu’elle est la seule entité chargée de gérer les rentrées d’argent des prisons de l’État Espagnol, brassant environ 100 millions d’euros à l’année, selon les chiffres officiels. En spéculant et en faisant du profit sur la base de cette importe quantité d’argent, fruit de la souffrance et de l’enfermement de milliers de personnes.

Nous célébrons le fait que nos compagnon-ne-s soient de nouveau dehors ; mais même ainsi, nous sommes bien conscient-e-s qu’il nous reste encore un long et difficile chemin à parcourir et que tant qu’il existe de la résistance face à la domination du système capitaliste, l’État et ses mécanismes répressifs essayeront d’en finir avec elle.

Que la flamme de la solidarité ne s’éteigne pas.

Liberté pour Mónica et Francisco !

Espagne : Libération surveillée des compagnon-ne-s détenu-e-s lors de l’Opération Pandora

lib1Le 30 janvier dans la nuit, les 7 compagnons et compagnonnes qui étaient encore en prison suite à leur arrestation le 16 décembre dans le cadre de l’Opération Pandora ont été remis-es en liberté.

Un jour avant, le Jury d’Instruction 3 de l’Audience National a fait tomber le secret d’instruction, et pour ce qu’on en sait jusqu’à présent, à travers ce qu’ont diffusé les Mossos d’Esquadra sur leur page web au sein d’un communiqué de presse, on y trouve des accusations telles qu’appartenance aux GAC, des attaques de banques, des envois de colis piégés (un à l’archevêque de Pampelune, un à un membre de la congrégation fasciste Légionnaires du Christ, à Madrid, et d’autres à des entreprises italiennes), tandis « qu’on les relie » par ailleurs, toujours selon la police, aux attaques explosives contre la cathédrale de la Almudena à Madrid (7 février 2013) et contre la basilique du Pilar à Saragosse (2 octobre 2013), ce dernier fait ayant mené à l’accusation et la mise en prison préventive de nos compagnon-ne-s Mónica et Francisco.

Le communiqué policier s’achève sur un victorieux « selon les enquêteurs, la structure des GAC/FAI-FRI est désarticulée en Catalogne, principal bastion de cette organisation criminelle à finalités terroristes contre l’État espagnol ». Ce que ne reconnaissent pas (et ne reconnaîtrons jamais) ces serviteurs du pouvoir, c’est qu’ils cherchaient, à travers cette opération, à générer de la peur chez tou-te-s les autres compagnons et compagnonnes, ce qui n’a pas seulement échoué, mais qui, nous pourrions l’affirmer sans aucun doute, a généré l’effet inverse.

Sans nul doute, leur remise en liberté et le fait de les réaccueillir parmi nous est une occasion à célébrer, autant parce qu’ils et elles ne sont plus enfermé-e-s que parce qu’ils et elles sont de nouveau parmi nous pour lutter coude à coude contre ce monde de merde. Mais c’est une « célébration » qui ne peut rester que partielle, parce que les accusations restent en place, tout comme les mesures de contrôle judiciaire (obligation de signer 3 fois par semaine, retrait de passeport, etc.), et que Mónica et Francisco sont toujours dedans… pour ne pas parler de tou-te-s les compas qui risquent différentes peines de prisons dans différentes affaires et celles et ceux qui ont déjà été condamné-e-s.

Jusqu’à ce que tou-te-s soient libres !

Magdebourg, Allemagne: Banderole en solidarité avec les anarchistes en Espagne

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Liberté pour les 7 anarchistes prisonniers en Espagne

Dans la nuit du 28 au 29 janvier, nous avons déployé une banderole à Magdebourg. Nous avons fait ça en solidarité avec les 7 prisonniers anarchistes de l’opération “Pandora” en Espagne. Nous leur souhaitons beaucoup de force. Ne les laissez pas vous démolir !

La lutte est le seul chemin !

Espagne : les sept de Pandora sur le point d’être libéré-e-s !

Urgent! Besoin d’argent pour des cautions!

Les sept compagnon-ne-s incarcéré-e-s au cours de l’Opération Pandora sont en attente de libération ce vendredi 30 janvier 2015 après-midi. Le juge a ordonné que chacun paye une caution de 3.000 pour être libéré-e-s en liberté conditionnelle. Les besoins de dons sont urgents pour pouvoir payer la caution (21.000 euros au total). Diffusez l’information !

Ci-dessous, les informations du compte bancaire où envoyer de l’argent.

ES68 3025 0001 19 1433523907 (Caixa d’Enginyers)

Quelques détails supplémentaires ici : efecto pandora

Sur le terrorisme dans la bouche des États

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20 janvier 2015

Après les assassinats de Paris s’est déclenchée une nouvelle offensive des États et de leurs appareils au sein de la guerre civile mondiale en cours. De nouvelles lois d’exception, qui n’auraient auparavant pas pu être imposées, car les conditions n’étaient pas propices pour justifier un changement de la sacrosainte image de la Démocratie, sont à présent promulguées par décret sous diverses formes.

Des lois qui incrémentent encore plus le contrôle des citoyens à travers des interventions télématiques ou téléphoniques ou des données fournies par des entreprises, qui restreignent l’espace d’apparente liberté de frontières en Europe, qui fomentent la délation de concitoyens suspects car s’écartant de la norme (spécialement de la part de fonctionnaires au service de l’État dans les centres de santé, les prisons, etc.), qui incitent la magistrature et les législations en vigueur à mener des enquêtes ou à créer de nouvelles lois ou d’endurcir celles existant déjà, qui permettent un meilleur contrôle des frontières, dotent les organes policiers de plus de pouvoir… Ils génèrent ainsi un état d’urgence factice en utilisant le concept de terrorisme, et en évoquant surtout le djihadisme, car c’est celui qui effraie le plus, étant donné qu’il est culturellement différent et que, dans le discours du Pouvoir, qu’il n’a pas de racine socioéconomique, mais seulement religieuse et autoritaire. Un concept qu’ils souhaitent maintenant redéfinir en termes plus pratiques pour son usage policier et judiciaire, alors qu’ils prétendent inclure sous cet éventail des individus qui agiraient en solitaire (ceux qui sont déjà taxés de « loups solitaires » par toute la presse) ou des individus qui s’organisent de façon informelle et non-hiérarchisée.

Après l’approbation de la Loi Mordaza il y a quelques semaines, l’État espagnol s’efforce déjà de conclure une nouvelle réforme du Code Pénal qui justifierait l’application des lois d’exception antiterroristes contre ceux qui agissent en solitaire et qui justifierait l’action policière-judiciaire préventive d’attaques terroristes. Il s’agit de quelque chose qui a déjà été vécu en Italie à travers les différents montages anti-anarchistes, ou au Chili avec le Caso Bombas et avec les changements de la Loi Antiterroriste ou la Loi de Contrôle des Armes et Explosifs, ou encore en Grèce, avec l’instauration des prisons de type C pour freiner la lutte armée. Les partis politiques encadrés dans une position toujours plus étroite, et auto-conditionnés par leur propre rôle d’aspirants gestionnaires de l’État dépendants des votes de citoyens aliénés jour après jour, se disputent pour être sur la photo de fin, d’accord avec leurs discours de merde particuliers. Aucun ne sera capable de contredire ce qui est imposé par les conditions créées. Ils ne le peuvent pas, et ne le veulent pas, du fait de ce qu’ils sont et du rôle qu’ils endossent au sein du système.

L’opération Pandora, menée contre des anarchistes actifs dans la lutte contre l’État et le capitalisme, n’a pas été un hasard. Une opération préventive et, en tant que telle, justifiée aux yeux de tous les citoyens à la lumière de la succession des évènements. Ils ne trouveront rien de plus. Voilà pourquoi ils modifient et approuvent encore plus de lois qui recouvrent l’application de peines de prison sans preuves d’actes de destructions de propriétés ou d’attentats physiques contre les gestionnaires du Capital. La rencontre du fasciste Fernández Díaz avec son homologue chilien juste avant l’opération Pandora n’était pas non plus un hasard.

Entretemps, ces citoyens de bas étage dépourvus de sens critique, ainsi que de dignité, continueront de débattre pour savoir pour qui voter lors des prochaines élections, plaçant leurs illusions de modification de leurs conditions existentielles dans les vieilles promesses des nouveaux figurants politiques et oubliant leur misère quotidienne en commentant le prochain match de foot, ou le prochain scandale sentimental, ou le prochain cas de corruption. Le fait qu’ils assument leur propre incapacité et la délégation aux gestionnaires de leurs vies sert de moteur pour que le pouvoir continue de tout gérer comme bon lui semble. Il leur arrive bien de se mouiller de temps en temps (si on les vire de leur boulot, qu’on les expulse de leur maison, qu’on leur retire les aides sociales minimales, qu’on les oblige à payer plus d’impôts, qu’on augmente le prix des produits de première nécessité, qu’on gèle leurs salaires ou leurs retraites, qu’on les envoie faire la guerre…), et leur possible action de résistance sera largement criminalisée et réprimée, et ils devront se convaincre eux-mêmes qu’il s’agit d’un effet collatéral dans le but d’obtenir un plus grand bien général (imposé par l’État et l’Économie), et ils ne comprendront même pas le pourquoi de la chose.

En ce qui nous concerne, nous n’oublions pas qui profite de tout cela. Les nouvelles conditions que renouvelle continuellement le pouvoir sont dirigées vers le maintien et l’amélioration des formes de relation capitalistes que la domination requiert. Ces nouvelles lois, ces guerres, ne sont pas séparées de l’exploitation au travail, de la destruction du territoire, de l’invasion et de la destruction d’autres cultures, de l’augmentation du nombre de prisons et du durcissement des conditions qui y sont imposées aux guérilleros et guérilleras, des morts aux frontières, etc. Ce sont d’autres conséquences du maintien d’une économie comme toujours dirigée vers le profit de quelques-uns par n’importe quel moyen.

Pour toutes ces raisons, la vision étroite et intéressée mise en avant du « Je suis Charlie » nous répugne. Cet intérêt est celui de l’État, cet intérêt est celui du Capital. Cet intérêt passe par les citoyens aveugles et à la vue courte, et se diffuse par les médis de désinformation du Pouvoir. Participer de façon a-critique à cette marée émotionnelle revient à s’aligner avec les États et le Capital. Et ne pas le faire ne veut pas dire soutenir cet État Islamique dont ils parlent. Cette polarisation sans nuances est un autre intérêt du Pouvoir pour isoler et créer son discours totalitaire.

Lire le texte en espagnol (original), en portugais.

Etat espagnol : Douze morts

skullsDouze morts. Passés du statut de personnes à celui de corps sans vie en quelques minutes à peine. Nous savons qu’il meurt beaucoup plus de gens, et en moins de temps, au cours des guerres, à cause de bombes lancées depuis un avion, de gaz mortels, de mines antipersonnelles. Mais nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes dans une démocratie. Le monde libre rêvé. L’image de laquelle le monde entier est avide : la grande Europe, la civilisation exemplaire.

Douze morts, assassinés par des personnages qui eux, sont en guerre, qui eux, sont entraînés pour tuer.

Mais ne vous méprenez pas. Ce n’est pas l’image exploitée – dans tous les sens – de la mort de quelques dessinateurs et d’autres membres d’une revue satirique parisienne il y a quelques jours qui nous vient en tête, mais le souvenir des corps de ces 12 migrants subsahariens criblés de balles et noyés en quelques minutes par la Guardia Civil il y a presque un an, le 6 février 2014, lorsque cette police militaire les obligeait à repousser chemin vers la mer. Beaucoup plus ont alors été assassinés, mais seuls 12 corps ont été retrouvés. Le reste a été avalé par la mer.

Ils n’ont eu droit ni à de grandes marches ni à la répudiation, et personne n’a pensé à un slogan qui dirait « Nous sommes tous et toutes des migrants qui mourrons aux portes de l’Europe ». Bien sûr, ils n’étaient pas blancs et ne venaient pas de pays riches, mais ils ont été assassinés de façon cruelle et terrible. Non pas en défense d’une quelconque religion ou fondamentalisme, apparemment, mais bien en défense de la frontière sacrée et de l’État. Pour marquer une fois de plus, par le sang et par le feu, sa frontière.

Il n’y avait aucune intention de tuer les migrants qui osaient entrer en territoire espagnol, assure le ministre de l’Intérieur Jorge Fernández et sa Guardia Civil, il s’agissait seulement de « tracer une espèce de frontière aquatique avec les impacts de balle dans l’eau ». Et il ne s’agit en aucun cas d’une blague. Ils le disent sérieusement.

Rien que dans la Mer Méditerranée, la frontière maritime de l’Europe, cette année 2014 a battu son propre « record » (comme disent les médias), avec plus de 3200 migrants morts noyés en moins de douze mois alors qu’ils tentaient de rentrer sur le continent européen, sans compter tous les morts sur les différentes frontières, dans les déserts où ils sont abandonnés sans eau et sans vivres par les différents polices aux frontières ou entres les mains de mercenaires fascistes et d’autres forces de l’ordre, ni ces morts en Centre de Rétention une fois arrivés dans le paradis européen, ou dans les rues entre les mains de la police, puisqu’une fois à l’intérieur du territoire Européen, la bienvenue n’est pas très différente du traitement qu’ils reçoivent à sa porte d’entrée. L’acharnement policier contre des populations entières (principalement celles qui portent leur provenance sur la peau), la xénophobie croissante, le racisme fomenté par les médias de communication et les politiciens ou encore les campagnes contre tout ce qui n’est pas identifiable avec « l’européen ».

Charlie est européen, et pour cela, nous ne sommes pas tous Charlie. Il y a des valeurs, des coutumes, et même des blagues (dont certaines sont un tantinet lourdingues) qui sont très identifiables avec cette entité abstraite qui veut se faire nommer « l’européen ». Mais ce qui est sûr, c’est qu’énormément de gens, principalement ceux qui ne peuvent s’identifier avec les valeurs dominantes qui définissent ce qui « est » et ce qui « n’est pas » européen, qui ne peuvent s’identifier à Charlie ou à ses valeurs, et encore moins avec son sens de l’humour.

Ce « Je suis Charlie » est une tentative de définir une ligne très précise : qui n’est pas avec nous est contre nous. Des milliers de personnes ont défilé sous ce mot d’ordre à Paris. Rajoy n’a pas raté le rendez-vous, lui qui est l’un de ceux qui terrorisent les migrants sur les frontières et dans les cachots espagnols, entre beaucoup autres faits d’armes ; et Netanyahou non plus, lui qui à l’aide de son armée mitraille des centaines de Palestiniens sur sa Terræ Sanctæ et enferme chaque année ces israéliens qui refusent de participer à sa manière particulière de terroriser ; et comme il fallait s’y attendre, Erdogan non plus n’a pas manqué à l’appel, lui qui sème la terreur contre le peuple Kurde. Tout comme les chefs des principales puissances capitalistes. Tous les chefs d’État, gardiens de l’empire et de la civilisation, ont marché contre la barbarie. Avec eux, des milliers de fascistes du continent entier ont profité de cette impulsion de Charlie pour sortir semer leur merde sur un terrain plus que fertile, qui donnera bientôt des fruits des plus acides.

Et les rues de Paris et de Barcelone, parmi tant d’autres, se militarisent encore plus, en défense de ces valeurs. Avec des fusils et mitrailleuses, on peut voir les mercenaires de l’État préparés pour marquer à coups de balles, comme ils l’ont fait dans les eaux de Ceuta, une frontière : c’est avec des impacts de balle que se marqueront les limites qui séparent le dedans et le dehors, ce qui est et ce qui n’est pas Charlie.

Que dit Charlie de ce terrorisme ? Fait-il des dessins marrants et rigolos à son propos ? Parce que nous, le monde de merde dans lequel nous vivons ne nous fait pas beaucoup rire. Cela veut-il dire « soutenir » le fondamentalisme ? Non, en rien. Nous ne voulons qu’aucun fondamentalisme ne nous effraie ou ne nous opprime. Et peu nous importe que l’on puisse lire sur son épigraphe « État Islamique », « État Laïc », « État Charlie » ou « État » tout court.

Ils nous parleront de liberté d’expression, comme toujours. Mais pour celles et ceux qui, comme nous, connaissent la « liberté d’expression » de l’État, nous connaissons la relation que celui-ci entretient avec la terreur : son existence se base sur la peur. La liberté de laquelle parle l’État est l’expression du monopole de la violence.

C’est pour cela, une fois de plus, que ces évènements nous démontrent que tout État est terroriste.

Quelques anarchistes
Barcelone, 14 janvier 2015

Prisons espagnoles : La tempête déchaînée par Pandora

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Aux nôtres, à tous les compagnons et toutes les compagnonnes de nous connu-e-s ou non, qui embrassent les idées anarchistes et à toutes les personnes solidaires et intéressées.

Le matin du 16 décembre, un grand déploiement policier a fait irruption dans les quartiers de Sant Andreu, de Poble Sec et de Gràcia à Barcelone, à Manresa, à Sabadell et dans le quartier madrilène de Carabanchel, envahissant nos maisons au cri de « police ! » et, après une perquisition méticuleuse, nous arrêtant nous, 11 anarchistes. Simultanément, l’athénée libertaire de Sant Andreu, l’athénée anarchiste de Poble Sec, la Kasa de la Muntanya et les logements d’autres compagnon-ne-s ont eux aussi été fouillés, sans que cela ne mène à d’autres arrestations.

Lorsque les flics se sont fatigués de manipuler, d’enregistrer et de recueillir de supposés indices, les arrêté-e-s en Catalogne avons été conduit-e-s séparément dans différents commissariats des extérieurs de la ville de Barcelone, afin de rendre tout geste de solidarité plus difficile, puis avons été transféré-e-s 48 heures plus tard à 600 kilomètres de là, à l’Audiencia Nacional de Madrid. Après de longues heures d’attente lors desquelles l’hostilité mutuelle était à couper au couteau, 4 compagnon-ne-s ont été relâché-e-s sous contrôle judiciaire, et 7 d’entre nous avons été conduit-e-s en prison préventive sous la charge de constitution, soutien, direction et appartenance à organisation terroriste, dégradations et possession d’engins explosifs et incendiaires.

Nous avons dans un premier temps tou-te-s été transféré-e-s dans la maxiprison de Soto del Real (Madrid), où on nous a appliqué le régime FIES 3, réservé pour les délits d’organisation armée. Toutes nos communications sont interceptées et bien que nous n’ayons pas de nombre limite pour le nombre de lettres que nous pouvons recevoir, nous ne pouvons en envoyer que deux par semaine.
Notre arrestation et incarcération a lieu dans le cadre de « l’Opération Pandora », orchestrée conjointement par l’Audiencia Nacional et les Mossos d’Esquadra, contre une organisation terroriste fictive à laquelle ils attribuent des actions dont nous ignorons encore tout. Nous comprenons ce dernier assaut répressif comme une attaque contre la conjonction d’idées et de pratiques anarchistes, à un moment où l’État a besoin d’ennemis intérieurs pour justifier une série de mesure chaque fois plus oppressives et coercitives qui renforcent les formes actuelles de totalitarisme.

Avec la crise et l’insécurité en toile de fond, nous avons assisté au renforcement du contrôle aux frontières et des rafles racistes, des expulsions de logement, des violences hétéropatriarcales et de l’exploitation au travail, quelques choses au sein d’un grand etcétéra qui se traduit par des conditions de vie toujours plus misérables pour l’immense majorité.

Ces froides parois entre lesquelles nous sommes aujourd’hui enfermé-e-s ont caché les sourires qui se dessinent sur nos visages en sachant que nos proches, ami-e-s et compagnon-ne-s sont resté-e-s des heures et des heures devant les portes des commissariats et de l’Audiencia Nacional, se souciant de nous malgré le froid et la distance. De la même façon, savoir qu’une grande manifestation de solidarité combative à eu lieu à Barcelone et dans d’autres lieux nous remplit de joie, ce sont des gestes qui nous comblent de force et d’entièreté pour affronter la situation de la façon la plus digne qui soit.

Nous envoyons nos saluts, toujours combatifs, à Francisco Solar, Mónica Caballero, Gabriel Pombo Da Silva et à tous et toutes ces indomptables qui, au-delà des frontières imposées et malgré l’enfermement, les harcèlements ou les difficultés, ne baissent pas la tête et continuent de choisir la lutte.
Notre cœur reste avec vous.

Maintenant et toujours, mort à l’État et vive l’Anarchie.

Quelques anarchistes poursuivi-e-s par l’Opération Pandora

Madrid, fin 2014

Voir le texte traduit en grec, en italien, en portugais

Berlin : Sabotage solidaire avec les anarchistes incarcérés en Espagne

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Comme signe de notre solidarité avec les lieux perquisitionnés à Barcelone et dans d’autres villes ainsi qu’avec les compagnon-nes incarcéré-e-s dans le cadre de l’opération Pandora, nous avons incendié un véhicule de DHL dans la nuit du 5 janvier 2015 dans le quartier de Neukölln à Berlin.

DHL est à attaquer non seulement pour sa collaboration avec l’armée, mais aussi en raison de la diffusion internationale des véhicules de cette entreprise, ce qui constitue une cible appropriée pour des actions de sabotage.

Où les agences européennes de sécurité échangent des renseignements et préparent leur lutte commune contre les structures de résistance, la réplique et la solidarité militante ne s’arrêtent pas aux frontières.

Bonheur et liberté pour : L., A., N., A., E., D. [& B.]

Jusqu’à ce que tou-te-s soient libres !

Prisons espagnoles : Solidarité et lutte

FALT
Nous ne sommes pas tou-te-s là, il manque les prisonnier-e-s !

Quelques mots écrits par des anarchistes de Pandora avant leur arrestation :

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité n’est pas un concept vide, éloigné de notre capacité offensive et des conflits qui se développent au sein même de la lutte.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité n’est pas une « affaire » qui n’émerge que lors de « moments » répressifs concrets, parce que la répression n’est pas un « moment », sinon une part inévitable et permanente des mécanismes de l’État contre celles et ceux qui se rebellent.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité entre celles et ceux qui se soulèvent contre la misère quotidienne est une constante qui permet de créer et de maintenir des liens combatifs qui brisent le cercle du harcèlement, de l’isolement, de la prison et/ou de l’immobilisme.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité transcende les frontières imposées, pour les déborder et les détruire à travers l’agitation et l’action.

Pour celles et ceux qui luttent, le sens de la solidarité cherche à faire s’évanouir la solitude de l’enfermement, livrer une bataille contre l’oubli de nos compagnon-ne-s enfermé-e-s par les États, mettre en lumière la logique du pouvoir qui cherche à les conduire à l’abandon.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité cherche à se traduire en véritable intention qui génère des gestes de rébellion qui délivrent les nôtres.

Pour celles et ceux qui luttent, personne ne devrait être seul-e, ni en prison, ni dans la taule à ciel ouvert dans laquelle nous vivons.

Pour celles et ceux qui luttent, tout reste à décider, tout reste à faire. Prenons l’initiative…

Pour tous les compagnons et toutes les compagnonnes qui continuent avec fierté de parier pour la rupture de toutes les chaînes.

La continuité de la lutte dépend de chacun-e, dépend de tou-te-s, jusqu’à ce que plus un mur ne soit encore debout.

VIVE L’ANARCHIE

Pour que la solidarité se propage ! Avec amour et force de Berlin !

Liberté pour les 11 prisonniers anarchistes à Madrid et Barcelone
Votre répression n’arrêtera pas notre désir de liberté

Le 20 décembre 2014, tout comme à Barcelone et dans plusieurs villes de la péninsule ibérique, nous voulions montrer un signe clair de notre solidarité. Le 16 décembre, 11 anarchistes ont été arrêtés à Barcelone et à Madrid, dont 7 ont été incarcérés et les 4 restant placés en liberté surveillée.

Malgré la pluie et la neige, le message était clair. Même si nous ne sommes pas attardés longtemps sous les mauvaises conditions météorologiques. Nous ne voulons pas oublier la colère que nous avons ressenti ces jours-ci. Nous ne voulons pas oublier que, malgré la distance, nous nous sentons proches des prisonniers. Des tracts ont été distribués parmi les passants et lus aussi au mégaphone.

Environ 50 personnes se sont rassemblées à Kottbusser Tor, au cœur de Kreuzberg à Berlin.

Liberté pour tous les prisonniers !
Pour que la solidarité se propage !

Quelques anarchistes de Berlin