Tag Archives: Espagne

Buenos Aires: Action de solidarité face à l’ambassade d’Espagne

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Ils ne pourront pas nous arrêter – Feu aux prisons – Nous sommes partout
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Liberté pour les anarchistes arrêté-e-s en Espagne (A)

Le lundi 29 décembre, autour de 18 heures, plus de trente personnes sont allées manifester devant l’ambassade espagnole contre l’incarcération des 7 anarchistes détenu-e-s au cours de l’Opération Pandora en Espagne.

Iles Canaries : Sabotages en solidarité avec les prisonnier-e-s de Pandora

canariasEn soutien depuis la colonie des Iles Canaries à nos compagnon-ne-s anarchistes et féministes détenu-e-s récemment dans le cadre de ladite « affaire Pandora », et laissant pour clair notre répulsion vis-à-vis de ce système capitaliste et hétéropatriarcal assassin, des actions de sabotages de distributeurs de billets ont été menées et des tags de solidarité avec elles et eux ont été faits le 30 décembre.

En vérité, le sentiment de Solidarité que nous sentons envers nos compagnon-ne-s a une force destructive imparable, capable de traverser les murs et de parvenir jusqu’à leurs cœurs libertaires, aujourd’hui entre les barreaux. Nous appelons à continuer de combattre et de nous soutenir mutuellement, ce sont les piliers de notre lutte anarchiste. Que le feu brûle à l’intérieur comme à l’extérieur de nos corps.

Ni coupables, ni innocent-e-s !
« Si je ne peux pas danser sur la tête d’un flic, ce n’est pas ma révolution ! »
Santé, Anarchie et Mort à l’État Hétéropatriarcal !

A.M.O.R. (Anarkistas Marikas Organizando la Rabia / Pédales Anarchistes Organisant la Rage)

Barcelone : Manif en solidarité avec les anarchistes détenu-e-s de l’Opération Pandora

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Liberté pour les prisonnier-e-s

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Nous n’avons pas peur (A)

Le samedi 27 décembre, la manifestation appelée à 17 heures en solidarité avec les anarchistes détenu-e-s dans le cadre de l’Opération Pandora, sous les ordres du juge-tortionnaire Javier Gómez Bermúdez, a parcouru les rues du centre de Barcelone.

La manifestation a commencé dans de larges rues avec des cris de solidarité avec les arrêté-e-s, contre la police, contre les prisons et contre l’État, et a terminé dans le quartier de Gràcia. Au moment d’entrer dans le quartier, des compagon-ne-s masqué-e-s ont attaqué sans complexe un grand nombre de succursales bancaires, l’hôtel 5 étoiles Casa Fuster (qui fut le consulat de l’Allemagne nazie à Barcelone en 1936, avant de devenir le siège du comité pour la défense de la révolution au printemps 1937 et d’être repris par la Phalange en 1939, puis de devenir un hôtel de luxe pendant la Transition, après quelques tentatives des mouvements associatifs de quartier de le transformer en structure sociale) et quelques locaux commerciaux de multinationales.

Malgré les diverses menaces de charge proférées par la police contre les manifestant-e-s, un bon nombre de compagnon-ne-s ont tenu bon ensemble pour pouvoir continuer à attaquer les représentants du Capital dans la ville et pouvoir disperser la manifestation après avoir abandonné le matériel d’attaque, pour ensuite s’éloigner de la zone en groupes.
Aucune arrestation n’a été signalée.

LIBERTÉ IMMÉDIATE POUR NOS COMPAGNON-NE-S !!
FEU A CETTE PAIX SOCIALE CONSTRUITE SUR NOS FRERES ET SOEURS EN PRISON !!
MORT A L’ÉTAT ET VIVE L’ANARCHIE !!

Leipzig : Deutsche Bank défoncée en solidarité avec les anarchistes en Espagne

En solidarité avec les anarchistes arrêté-e-s en Espagne, nous avons démoli la succursale de la Deutsche Bank à Leipzig.

Le 16 décembre 2014 en Espagne, différentes forces de police ont mené des perquisitions coordonnées dans 12 appartements, tandis que 11 anarchistes ont été arrêté-e-s. Un des prétextes pour lesquelles les perquisitions ont eu lieu était que les accusés auraient détruit des distributeurs automatiques de billets.

Nous nous solidarisons avec les compagnon-nes visé-es par la répression étatique et avons ainsi démoli les distributeurs automatiques de billets et cassé les fenêtres de la Deutsche Bank située à Lindenauer Markt.

Quelques-uns sont visés – nous sommes tous concernés !

Nous soutenons l’appel à la violence pour le 31 décembre 2014.

Italie / Espagne : Réflexions sur la répression

Le tortionnaire est un fonctionnaire.
Le dictateur est un fonctionnaire.
Bureaucrates armés, qui perdent leur emploi s’ils n’accomplissent pas leur tâche avec efficacité.
Ce ne sont pas des monstres extraordinaires.
Nous ne leur ferons pas cadeau d’une telle grandeur.

Eduardo Galeano

La matinée du 9 décembre, un nouveau mandat de capture a été remis à Francesco, Graziano et Lucio, déjà accusés du sabotage de la nuit du 13 au 14 mai 2013 et en prison depuis le 11 juillet 2014, dans lequel on trouve l’accusation d’attentat à la vie humaine (art. 280), fabrication d’armes de guerre (art. 280 bis) et l’aggravant de finalité terroriste (art. 280), c’est-à-dire les mêmes accusations que celles qui étaient portées contre Claudio, Chiara, Mattia et Niccolò. Pour l’occason, ils ont subi une fouille de leurs cellules et la confiscation de matériel et de courrier. Quelques-uns d’entre eux ont vu leurs parloirs immédiatement bloqués et Lucio a été placé à l’isolement. Après la sentence contre les quatre, pour qui l’accusation de terrorisme est tombée, car le fait n’est pas retenu. Mais le terrorisme reste utilisé contre Francesco, Graziano et Lucio. Lucio reste en isolement dans la prison de Busto Arsizio, et son transfert aura lieu d’ici peu, tandis que Francesco et Graziano ont été transféré à Ferrara dans le module de Haute Sécurité AS2,* où il leur est interdit de se voir entre eux ou de voir les autres compagnons de la section, donc en isolement. Plus tard, ils ont ré-obtenu la promenade en commun.

Au même moment, en Espagne, quelques jours après l’approbation de la loi Mordaza, une opération répressive du nom de Pandore commence contre le « terrorisme anarchiste ». Des 11 personnes arrêtées, 7 sont encore actuellement détenues.

L’appareil judiciaire est un théâtre de papier, mais protégé d’une forte cuirasse qui change de forme selon ses intérêts. Ses lois, ses matraques et ses condamnations nous touchent à différents niveaux et de différentes façons.

L’une des multiples finalités de la répression est de rompre et de dépersonnaliser l’identité individuelle et collective. L’identité nous aide à soutenir les idées, la sécurité émotionnelle et donc notre capacité d’action et de réaction, nous donnant conscience des diverses situations et de notre rôle au sein de celles-ci.
C’est justement pour cela qu’il est nécessaire de partager les réactions personnelles et de les élaborer collectivement dans les groupes d’affinité, pour les transformer en force collective. Nous avons toutes et tous besoin d’affection, de lumière, d’ombres, de chaleur, de soupapes de décompression, de soin et de conflit.

Lorsqu’une personne est arrêtée, la frustration et l’impuissance qui nous envahissent ne sont pas faciles à gérer, elles nous rendent désorganisés, passifs, distants de celles et ceux qui sont dedans. Et il est d’une importance fondamentale de transformer ces sentiments en un dialogue actif avec ceux de l’intérieur. Cette guerre permanente nous fait mal, c’est un doigt dans la plaie, mais nous devons nous en servir pour créer des ponts entre celles et ceux qui sont dans la petite cage oppressante de la prison et celles et ceux qui sont dans la grande cage apparemment confortable qu’est la société. Que la rage soit le carburant de nos actions, mais que l’occasion de réfléchir le soit également en créant des espaces d’intimité, de confiance, de convivialité, pour brûler les peurs qui nous réfrènent.

Partager analyses et sentiments avec d’autres, qui ont déjà vécu des situations de répression, aide à construire et à renforcer la lutte, la solidarité, nous-mêmes.
Accepter le langage du pouvoir, sa violence physique et psychique, dans le personnel comme dans le social, altère nos valeurs et risque de les faire disparaître et de nous englober dans le système.

Il est dès lors important de partir des expériences traumatisantes qui dérivent de la répression pour élaborer des moyens de les affronter, en renforçant par exemple des processus d’appui mutuel, en reconstruisant le réseau des groupes sociaux, la mémoire, en donnant priorité au sens communautaire. Tout cela est un parcours qui n’est pas facile, mais qui n’est pas impossible.

Il est nécessaire d’affronter la répression et les effets qu’elle a sur nos vies, de manière collective, pour créer de la conscience et des outils qui puissent nous donner de la force.

Quelques compagnonnes

* Note de Contra Info : Lucio a lui aussi été transféré depuis peu à Ferrara.

Barcelone : Permanences solidaires à l’Athénée Anarchiste de Poblesec

cartel_divendres-724x1024Comme beaucoup d’entre vous le saurez, au cours de l’Opération Pandora du mardi 16 décembre, l’appareil répressif de l’Etat a donné l’assaut à plusieurs maisons et locaux anarchistes, emportant avec lui 11 compagnon-ne-s, frères et soeurs et ami-e-s, en les accusant d’appartenir à une prétendue “organisation terroriste”… Après le cirque juridico-médiatique de l’arsenal antiterroriste que nous connaissons déjà, 4 seront relâché-e-s en “liberté” avec charges et les 7 autres entreront en prison préventive, venant s’ajouter à la liste de compagnon-ne-s déjà séquestré-e-s dans les prisons du monde.

C’est pour cette raison que, entre beaucoup d’autres choses, l’Athénée Anarchiste de Poblesec ouvrira ses portes tous les vendredi dès 19 heures pour servir de point d’information et de rencontre. Il y aura aussi une bouffe vegan.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons être fort-e-s, ne pas baisser la tête et lutter jusqu’à ce que nos compagnon-ne-s soient avec nos. Nous ne nous laisserons pas faire, nous n’avons pas peur. La seule chose que font leurs coups est de nous rendre plus fort-e-s.

Jusqu’à la destruction de la dernière des cages.

En solidarité, avec tout l’amour et toute la rage !

Quelques anarchistes de Poblesec

San Francisco, USA : Solidarité avec les prisonnier-e-s de Pandora

Solidarité avec le 7 anarchistes prisonniers en Espagne
Solidarité avec les 7 anarchistes prisonniers en Espagne

Le 22 décembre 2014, un groupe d’anarchistes est passé par le consulat espagnol à San Francisco. Après avoir jeté des tracts à l’intérieur du consulat, retiré le drapeau espagnol et crié des slogans, le groupe est reparti sans incident.

Le 15 décembre 2014, l’État espagnol a fait passer la loi « mordaza », une loi qui transforme en crime le fait d’insulter un flic, de le filmer, ou de se rassembler en grands groupes. Le 16 décembre, l’État espagnol a pris d’assaut plusieurs maisons et appartements à Barcelone. Après avoir saisi matériel électronique, documentation et vêtements, l’État a enfermé 7 anarchistes sur des charges floues de terrorisme. Ces anarchistes doivent devenir l’exemple de ce qu’il se passe lorsque l’on relève la tête contre le fascisme.

Si l’État espagnol souhaite emprisonner et criminaliser les anarchistes, nous sommes plus que volontaires pour riposter.
Plus jamais de dictature ! Liberté pour les prisonnier-e-s ! A bas l’État !

Vive l’anarchie !

Maldonado, Uruguay : Fresque en solidarité avec les prisonnier-e-s en Espagne

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Littéralement : “Prisonnier-e-s dans la rue”
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“S’ils en touchent un-e, ils nous touchent tou-te-s / Liberté immédiate pour les 7 compagnon-ne-s séquestré-e-s par l’Etat terroriste espagnol”

Une fresque dans le centre de Maldonado, en Uruguay, en solidarité avec les compagnon-ne-s arrêté-e-s récemment par l’Etat espagnol ;  nous étendons évidemment notre solidarité à tou-te-s les prisonnier-e-s en lutte dans le monde.

Etat espagnol : A propos de l’opération Pandora

“Ils ont voulu nous enterrer, mais ils ont oublié que nous sommes des graines” / LIBERTE PRISONNIER-E-S ANARCHISTES / Solidarité avec les compagnon-ne-s arrêté-e-s lors de l'”Opération Pandora”

Le mardi 16 décembre, la police catalane réveillait plusieurs compagnon-ne-s à l’aube dans différentes villes de l’État espagnol, et mettait sans dessus dessous les maisons où ils et elles habitaient. Sous les ordres du juge Javier Gómez Bermúdez, président du Tribunal Pénal de l’Audiencia Nacional, placé là par la majorité conservatrice du Pouvoir Judiciaire, se déclenche l’opération Pandora (nom tiré du mythe misogyne qui veut que Pandore est manipulée par les dieux pour apporter tous les maux à l’humanité).

Pendant les premières heures de la matinée, plusieurs domiciles sont perquisitionnés à Barcelone, Manresa, Sabadell et Madrid. Des perquisitions ont également lieu à l’Athénée Anarchiste de Poble Sec et à l’Athénée Libertaire de Sant Andreu, ainsi que dans la maison occupée Kasa de la Muntanya, qui a fêté il y a peu ses 25 ans d’occupation et qui a organisé une conférence de presse l’année dernière pour dénoncer l’installation de caméras cachées vouées à la surveillance policière. Ils ont emporté des livres, des téléphones, des ordinateurs et ont arrêté 11 personnes.

En apprenant la nouvelle, quelques compagnon-ne-s partent faire des blocages de routes dans les alentours, qui seront dispersés par la police, et une manifestation est appelée pour l’après-midi, à laquelle participeront environ 3000 personnes. Celle-ci passe dans le quartier de Gracià avec une attitude combative, des banques et du mobilier urbain seront détruits et la police finira par charger sans faire d’arrestations. En même temps, dans plusieurs villes catalanes et dans le reste de l’État espagnol, de nombreux rassemblements et manifestations ont lieu et conduisent à l’arrestation de 3 personnes à Madrid au cours de charges policières.

Le mardi, les compagnon-ne-s enfermé-e-s dans les commissariats catalans sous la loi antiterroriste refusent de déclarer. Ils récusent les accusations que l’on porte contre eux. Le mercredi, on les transfère à Madrid, où le juge les fera déclarer le jeudi et enverra sept d’entre elles et eux en prison (transféré-e-s à la prison de Soto del Real), et libérera les quatre autres. Le juge maintient le secret de l’instruction (on ignore donc les affirmations policières qui servent de base aux accusations), mais l’on commence à prendre connaissance de certaines données à travers la presse et un avocat des détenu-e-s. Les accusations tournent autour de la constitution, promotion, direction et appartenance à une organisation terroriste, possession et dépôt d’explosifs et dégradations et destruction à finalité terroriste. Toutes ces charges supposent de très lourdes peines et cependant, se riant du fonctionnement de leur justice bourgeoise, on ignore les supposées actions qui auraient été réalisées. La presse écrit qu’il s’agit d’une enquête de la police catalane qui durerait depuis deux ans, en relation avec un supposé groupe du nom de GAC (Grupos Anarquistas Coordinados, Groupes Anarchistes Coordonnés), le même qui avait déjà été imputé à Mónica Caballedo et Francisco Solar, toujours en prison en attente de procès depuis des mois. On voit ressortir dans les indices pour leurs montages la possession du livre ‘Contre la démocratie‘, et d’autres justifications de leurs délires comme le fait d’avoir des structures bureaucratiques et organisationnelles internes, la réalisation de publications ou le fait d’avoir des formes de communication à haut niveau de sécurité (au travers des serveurs Riseup). Pour nous, il ne s’agit encore une fois que d’un montage étatique qui se nourrit de données qui en elles-même ne mènent à rien, mais qui avec l’aide des flics, des procureurs, des journalistes et des juges se transforment en affaire qui sert, depuis leur optique myope, en tant que façon de freiner l’action politique anticapitaliste et anti-étatique, et de dévier l’attention des expulsions locatives, des coupes budgétaires dans les services publics et des cas de corruption politique et entrepreneuriales qui remplissent chaque jour les bulletins d’information du pays.

Parce que ces compagnon-ne-s sont détenu-e-s pour leur action anarchiste, parce que ces compagnon-ne-s ont mis leurs idées en pratique, parce que ces compagnon-ne-s sont nos compagnon-ne-s.

LIBERTE IMMEDIATE POUR LES ANARCHISTES !!
MAINTENANT PLUS QUE JAMAIS, MORT A L’ÉTAT ET VIVE L’ANARCHIE !!
QUE LA SOLIDARITE AILLE AU-DELA DES MOTS !!

Prisons espagnoles : Quelques mots de Mónica Caballero du Centre Pénitentiaire de Brieva

Si je pouvais choisir une autre vie, je n’en changerais pour rien au monde.

Je me rappelle parfaitement le sentiment qui m’enivrait lorsque j’ai commencé à remettre en question l’autorité, je me rappelle les nombreuses contradictions et interrogations. En partant à la découverte d’idées, j’ai rencontré beaucoup de personnes qui faisaient des idées des pratiques concrètes dans leurs bibliothèques, publications, athénées, etc …, ainsi que dans leur vie quotidienne… vivre les idées ici et maintenant. Il n’a pas fallu longtemps pour que je veuille en faire de même.

Je me rappelle l’angoisse que j’ai ressentie en apprenant que des compagnon-nes étaient emprisonné-es pour mettre en pratique les idées de liberté ; frères et sœurs d’idées aux quatre coins du monde dans la gueule de la bête panoptique. Ce sentiment d’angoisse n’a jamais changé, mais il s’ accompagne du geste solidaire.

Nous sommes beaucoup d’anarchistes à nous trouver de l’autre côté du grand mur et la liste s’est encore allongée ce mardi 16 décembre.

Les tentacules du Pouvoir sont tombées sur des espaces anarchistes, des athénées libertaires, des squats et les domiciles de plusieurs acrates de Catalogne et de  Madrid. La chasse a mené à la capture de onze compagnon-nes, dont sept sont resté-es en prison, accusé-es d’appartenance à une bande armée à caractère terroriste. Ce n’est pas du tout un hasard si les personnes arrêtées font partie de mes proches, d’ailleurs plus de la moitié d’entre elles me rendent fréquemment visite en prison. Le maillet juridico-policier a puni la solidarité.

Je ne peux me taire face à tant de misère, la vengeance répressive étatique frise le délire. Les médias (porte-voix des dominants) parlent de chefs et de subordonnés, j’insiste pour eux et quiconque  aurait quelque doute sur le fait que nous sommes anti-autoritaires ! Personne n’est au-dessus de moi et je ne suis au-dessus de personne !

Les espaces attaqués en Catalogne n’ont pas non plus été choisi arbitrairement, d’une part la Kasa de la Muntanya est un symbole important de l’occupation et ses 25 ans loin de la logique capitaliste ont apporté à de très nombreuses  générations de dissidents vis-à-vis de ce système de terreur. Les athénées libertaires et espaces anarchistes frappés n’ont jamais caché leurs idéaux, offrant un terrain fertile où semer des graines de liberté.

Le prix à payer dans cette lutte pour reprendre nos vies en main est très haut, personne n’a dit que ce serait facile, mais sans aucun doute si je pouvais choisir une autre vie, je n’en changerais pour rien au monde. Dans cette bataille contre la domination, aucune cage, aucun mur ne pourront étouffer nos voix, mais sans vous, compagnon-nes, elles ne se transformeraient qu’en échos.

Si à un moment, très chèr-es compagnon-nes incarcéré-es récemment, vous pouvez lire ces mots, je vous dis que j’ai la certitude que vous resterez intègres et à la hauteur des circonstances comme vous l’avez toujours fait.

Je me rappelle toutes les fois où j’ai lu ou entendu que la solidarité est une arme nécessaire pour les anarchistes. J’espère aujourd’hui que ces souvenirs  se feront réalité … transformer nos idées en action.

Centre Pénitentiaire de Brieva, décembre 2014.

Mónica Caballero
Ávila – Prisión Provincial
Ctra. De Vicolozano
Apdo. 206
5194 Brieva (Ávila) – España

La boîte de Pandore et le fourre-tout de l’antiterrorisme espagnol.

Manifestation de solidarité à Madrid le 16 décembre : “Ni innocents, ni coupables / Solidarité avec les anarchistes arrêté-e-s à Barcelone et à Madrid / Ni murs, ni grilles”
Le même jour à Barcelone : “Liberté pour les prisonnier-e-s anarchistes / S’il en touche un-e, ils nous touchent tou-te-s”

La matinée du mardi 16 décembre nous a surpris par une vague de perquisitions et d’arrestations. Elle nous a surpris ? Nous ne mentirons pas. Reprenons depuis le début. Le matin du 16 décembre ne NOUS A PAS surpris. La police autonome catalane, les Mossos d’Esquadra, la Guardia Civil et les agents judiciaires de l’Audienca Nacional* sont partis à l’assaut de plus de 10 domiciles et de quelques locaux anarchistes à Barcelone, Sabadell, Manresa et Madrid, avec leur lot de perquisitions, d’arrestations, de confiscation de matériel de propagande et informatique, en plus de profiter de l’occasion pour tout retourner et piller quelques choses aussi, en utilisant tout le corps anti-émeute de la Brigade Mobile des Mossos d’Esquadra, dans la vieille Kasa de la Muntanya, un espace occupé qui vient de fêter ses 25 ans.

Selon la presse, qui a comme toujours démontré son rôle de porte-voix policier, l’objectif de ces arrestations est de désarticuler « une organisation criminelle a finalité terroriste et de caractère anarchiste violent ». Bien qu’il soit facile de répéter une fois de plus une phrase tout faite, nous allons le faire : la seule organisation criminelle qui cherche à terroriser les gens de par son caractère violent est l’État et ses tentacules : la presse, l’appareil juridique, ses corps répressifs et ses politiciens, d’où qu’ils proviennent.

Pourquoi cette répression ne nous surprend-t-elle pas ? Parce que nous l’attendions.

Il se s’agit pas de jouer à être des oracles, rien de tout cela, seulement de savoir lire entre les lignes et, parfois de façon littérale, les évènements. Comme cela s’est déjà déroulé avec la détention d’autres compagnon-ne-s l’année passée, il y a longtemps que s’orchestrent des vagues comme celle de mardi contre les milieux libertaires et anti-autoritaires. Et si les différentes rafles n’ont jamais été aussi grandes, elles mettaient en évidence un horizon semé de situations de ce genre.

Opération « à l’italienne ».

Depuis deux décennies, le milieu anarchiste de la région voisine qu’est l’Italie vit tous les quelques temps, et de façon toujours plus régulière ces dernières années, des macro-opérations similaires à celle de mardi. Pas seulement du fait de leur aspect de rafles simultanées et de perquisitions dans différentes maisons, mais aussi à cause de l’utilisation de noms faciles à retenir et un certain humour noir, comme dans le cas de la présente opération, surnommée Pandora car dans ce cas, selon ce que la presse a répété de ses sources judiciaires, « c’était une boîte qui, du fait des nombreuses frayeurs que nous avions, il était impossible d’ouvrir ». Par « nombreuses frayeurs », ils se réfèrent à différentes actions ayant eu lieu ces dernières années sur tout le territoire de l’État espagnol. Pour revenir aux opérations italiennes, il suffit de rappeler les noms de quelques-unes de celles de ces dernières années, comme l’Opération Thor, dont le nom renvoyait à l’accusation d’une série d’attaques au marteau contre des distributeurs automatiques et autres bureaux ; l’Opération Ixodidae, qui se réfère au nom technique de la famille des tiques, la façon qu’avaient les fascistes de nommer les communistes et les anarchistes ; ou d’autres comme Ardire, Cervantes, Nottetempo, etc.

En plus de la procédure et de la nomenclature, un facteur qui nous rappelle lui aussi beaucoup le pays voisin est le rôle de la presse, laquelle nous a aussi aidé-e-s à voir ce qui était sur le point d’arriver. Depuis environ 3 ans, voire un peu plus, la presse espagnole a commencé une campagne pour préparer le terrain de manière à ce que des opérations comme celles-ci ne soient pas seulement possibles, mais aussi prévisibles. En pointant du doigt des milieux, et même parfois des espaces précis ou des personnes avec leurs nom et prénom, des collectifs, etc, elle travaille à construire une image caricaturale et un rien bizarre d’un ennemi intérieur qui, bien que cela soit habituel depuis des décennies, a pris ces dernières années les caractéristiques très spécifiques de « l’anarchiste violent », de « l’insurrectionnaliste », de « l’anti-système qui s’infiltre dans les mouvements sociaux », etc.

Le fiasco chilien

L’année 2010 a été une année glorieuse pour l’État chilien. Sebastián Piñera, de droite, entrepreneur et quatrième fortune du pays, en plus d’être élu président, s’est orchestré une opération policiaire, médiatique et judiciaire contre le milieu anti-autoritaire avec plus d’une dizaine de perquisitions et d’arrestations, connue en tant qu’Opération Salamandre, plus connue comme « Caso bombas » puisqu’elle prenait comme point de départ l’enquête sur une série d’attentats à l’explosif survenus les années précédentes, et la création à travers l’imaginaire policier d’une macro-structure hiérarchique d’un supposé réseau chargé de toutes ces détonations : un cirque qui non seulement a affaibli l’image de l’État, en plus de le tourner en ridicule, mais qui a surtout mis en évidence la grossièreté des procédures d’investigation, qui incluent falsification de preuves, chantage et pression pour obtenir des informations ou des « repentis », hasard, etc. La procès a abouti a la relaxe de toutes les personnes mises en cause, et à une soif de vengeance de la part de l’État chilien contre le milieu et les personnes mêlées à l’enquête.

Un an après la finalisation de cette farce qu’était le « Caso bombas », et à travers une autre opération, de ce côté de l’océan cette fois, les ministères, les juges et les policiers espagnols et chiliens ont travaillé de concert sur un nouveau cas. Mónica Caballero et Francisco Solar, tous deux auparavant poursuivi-e-s dans le « Caso bombas », sont arrêté-e-s à Barcelone, où ils vivaient alors, avec trois autres personnes qui ont plus tard été écartées de l’affaire, sous l’accusation d’avoir posé un engin explosif dans la Basilique du Pilar à Saragosse, la conspiration en vue de réaliser un acte similaire et l’appartenance à une supposée organisation terroriste. Ces compagnon-ne-s sont actuellement en prison préventive, en attente d’un procès dont on ignore la date, et nous ne savons pas non plus en quoi leur procès sera altéré par cette nouvelle vague répressive.

La situation est plus ou moins connue de tous et toutes, et si nous sommes bien sûr-e-s d’une chose, c’est que les récentes arrestations servent à donner corps à une affaire qui ne tient pas debout toute seule.

Un hasard ?

Quelques heures avant les arrestations de mardi, le gouvernement espagnol faisait écho dans ses médias du fait que « les ministères de l’Intérieur d’Espagne et du Chili ouvrent une nouvelle phase de collaboration renforcée dans la lutte contre le terrorisme anarchiste ». Le lundi 15 décembre dernier, le ministre de l’Intérieur espagnol, Jorge Fernández Díaz, a rencontré au Chili le vice-président et ministre de l’Intérieur chilien Rodrigo Peñailillo, dans le Palais de La Moneda, siège du gouvernement à Santiago du Chili. « Dans la lutte contre le terrorisme, le Chili trouvera en l’Espagne une solide alliée », se gargarisait l’Espagnol, tandis qu’il recevait la Grande Croix de l’Ordre du Mérite chilien, « la plus grande décoration de mérite civil du pays », selon la presse, un trophée que l’État chilien octroie en ce cas pour le labeur policier et comme prix pour l’arrestation des compagnon-ne-s Mónica et Francisco l’an passé.

En plus de ces prix et de ces éloges, Fernández le commerçant a vendu un peu de sa marchandise : perfectionnement policier, judiciaire, matériel répressif varié, etc.

Et ce qui reste à venir…

Quel sera le prochain épisode répressif ? Nous l’ignorons. Jusqu’à présent, on ne sait presque rien de comment vont nos compagnons et compagnonnes, de quoi on les accuse exactement, à quelles mesures répressives ils et elles seront soumis-es, si la prison préventive les attend, etc.

Ce qui est sûr, c’est que cette opération n’est pas un fait isolé, mais plutôt qu’elle est un maillon de plus d’une chaîne. Une chaîne répressive parfois brutale et parfois subtile, dans laquelle peuvent rentrer les nouvelles lois (il n’y a qu’à penser à la récente Ley Mordaza**), l’assaut mené contre les sans-papiers par des rafles racistes toujours plus énormes, la brutalité policière, ou encore l’aspiration à gérer la misère et à administrer la répression (qui est ce que fait l’État, après tout) par une partie de la pseudo-gauche (avec Podemos*** en tête) qui se réduit de façon toujours plus évidente à une parodie d’elle-même. Expulsions locatives, matraques, fascistes, durcissements légaux et punitifs en tout genre, jeux de miroirs nationalistes et sociaux-démocrates sont ce que nous dépeint le présent. Il n’y a rien de pire à attendre : le pire n’est jamais parti.
L’éventail des possibilités de l’antiterrorisme espagnol est un fourre-tout. Il est là, bien en vue, pour nous rappeler que pour l’État, lutter signifie terrorisme. Il fonctionne comme un épouvantail. Allons-nous nous laisser effrayer ?

L’État et ses agents disent avoir ouvert la boîte de Pandore. Dans la mythologie grecque, Pandore est l’équivalent de la Ève biblique. Avec la misogynie caractéristique des deux mythologies, Pandore ouvre sa boîte comme Ève mange sa pomme, et libère tous les maux qui s’y trouvaient.

Nous sommes capables de créer notre propre narration et de nous foutre leur mythologie merdique là où ça nous chante. Notre histoire est différente. La « boîte » que cette opération répressive a ouverte nous exhorte à agir, à ne pas baisser la garde, à rester attentif-ves à leurs prochains mouvements. Elle nous fait penser et repenser quel est le monde que nous voulons et quelle est la distance entre ce monde et le leur. Elle nous porte à voir l’urgence d’agir, d’aller de l’avant.

Les compagnonnes et compagnons arrêté-e-s font partie de différents projets, espaces, collectifs, etc., et il est très important que ceux-ci ne retombent pas, que la ruine (dans tous les sens du terme) à laquelle ces situations mènent généralement ne génère pas d’impuissance et de sentiment de paralysie.
Nous disons toujours que « la meilleure solidarité, c’est de continuer la lutte ». D’accord, mais, qu’est-ce que ça veut dire dans la pratique ? On rebat aussi que « s’il touche à une personne, ils nous touchent tou-te-s ». Cela s’est laissé démontrer par les réponses et les manifestations qui ont eu lieu dans différents endroits, ainsi que par la chaleur inconditionnelle des compagnon-ne-s resté-e-s dehors.

Nous pouvons être sûr-e-s d’une chose, et c’est que les compagnonnes et compagnons détenu-e-s peuvent sentir cette chaleur qui passe outre les barreaux et l’isolement, parce que c’est cette même chaleur qu’ils et elles ont su donner lors d’autres occasions.

Barcelone, 18 décembre 2014

Notes de Contra Info :
* L’Audiencia Nacional est un tribunal suprême spécial chargé, entre autres de toutes les enquêtes antiterroristes en Espagne.
** La Loi Mordaza est la nouvelle loi sur la sécurité publique en Espagne, qui limite les ‘droits fondamentaux’, établit des quotas d’immigration, criminalise les occupations d’immeubles et dans la rue, etc. De nombreux rassemblements sont prévus ces jours-ci contre la mise en place de cette loi.
*** Podemos (Nous pouvons) est une organisation de gauche issue de la rencontre des politiquards des cendres du mouvement du 15M et de la gauche trotskyste, qui se présente aux élections et prétend représenter l’alternative aux politiques libérales.

Madrid : Manifestation en solidarité avec Nikos Romanos, Mónica et Francisco

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Le texte distribué lors de la manifestation

Le 6 décembre est une journée chargée de symbolisme et de souvenirs. D’un côté, dans l’État espagnol, il s’agit de l’anniversaire de la constitution espagnole, qui allait inaugurer la restauration de la dictature démocratique après 39 ans de dictature national-catholique. De l’autre, il s’agit du sixième anniversaire de la mort d’Alexis Grigoropoulos sous les balles d’un larbin de l’État. De plus, à ces mêmes dates (à peine trois semaines plus tôt), une année s’est écoulée depuis l’incarcération des anarchistes Mónica Caballero et Francisco Solar.

Pour ces raisons, dans ce contexte, et alors que l’anarchiste Nikos Romanos et les compas Yannis, Andreas et Dimitris sont en grève de la faim, une manifestation spontanée a eu lieu la nuit du 6 décembre dans les rues du quartier madrilène de Vallecas.

La manifestation, qui a regroupé entre 150 et 200 personnes, a avancé en coupant les rues principales de Vallecas, comme l’avenue de l’Albufera ou Martinez de la Riva, avec une banderole qui disait « Liberté pour les prisonnier-e-s anarchistes » et quelques fumigènes, au son de cris de soutien envers Nikos Romanos, Mónica, Francisco, Gabriel Pombo, Alfredo et Nicola, Noelia Cotelo, contre les prisons et pour l’Anarchie. Pour terminer, le tract qui a été diffusé a été lu, puis le rassemblement s’est dispersé sans aucun incident. Ce n’est qu’alors que nous partions que sont arrivés les fourgons policiers…un peu tard.

Par ce petit geste, nous voulions envoyer courage et force aux compagnons en grève de la faim et au reste des prisonnier-e-s anarchistes du monde entier, pour leur rappeler et nous rappeler qu’ils et elles ne sont pas seul-e-s et que, d’une manière ou d’une autre, la lutte continue.

Mort à l’État, et vive l’Anarchie.

Quelques anarchistes de Madrid

Pour lire l’intégralité du tract distribué lors de la manifestation (en espagnol), voir ici.

Lleida, Catalogne : Deuxième marche contre la prison de Ponent

DEUXIEME MARCHE AUX FLAMBEAUX CONTRE LA PRISON DE PONENT et soutien aux prisonniers et à leurs proches victimes de tortures.

Salut à tou-te-s !

Cette année, la marche aux flambeaux contre la prison de Ponent, à Lleida, aura lieu samedi 6 décembre. Rendez-vous à 19 heures Plaza de Europa (Lleida), dans le passage au-dessus des voies du train.

Dans l’après-midi, à l’heure du café (16h30), on fera une discussion d’information à propos de la situation des compagnons anarchistes prisonniers Francisco Solar et Monica Caballero à l’Ateneo Libertario “L’Arrel” de Lleida (C/ Comptes d’Urgell, 31), suivi d’un débat sur “actions de solidarité anticarcérale”.

Parce qu’il existe tellement de raisons de dire NON aux prisons ! Ni à Ponent, ni nulle part ailleurs !

PARTICIPE A LA JOURNEE DE LUTTE !

[État espagnol] Les distances nous séparent, le sentiment nous réunit

Muerte-al-Estado-y-viva-la-anarquia(Quelques mots de Mónica Caballero depuis la prison de Brieva, novembre 2014)

Les dates qui viennent s’approchent chargées de sentiments intenses. D’un côté, ce sera l’anniversaire de l’irréparable perte de Sebastián en décembre, et maintenant, en novembre, un an a passé depuis mon arrestation.

Je me souviens du moment où ils m’ont appris le décès de Sebastián, ça a été comme une douche froide (une mauvaise compagnonne lors des froides nuits madrilènes). La perte de n’importe quel compagnon-ne est toujours un événement horrible, et je peux aujourd’hui revoir ce fait et me sentir fière d’avoir eu un compagnon aussi digne.

Se souvenir de nos frères et de nos sœurs est un exercice nécessaire pour nous, qui construisons une réalité différente. Si nous ne le faisions pas, il ne resterait que de nombreuses fiches policières et des reportages de ces charognards de journalistes. La chute d’un-e anti-autoritaire dans cette guerre contre l’ordre établi ne peut pas être qu’un moment de tristesse. Il nous appelle aussi à suivre son exemple et, dans mon cas, c’est une immense joie que je ressens en me souvenant de qui a refusé de se soumettre et est parti à l’assaut du ciel.

Même si il peut sembler qu’on se répète, Angry vit dans notre mémoire.
Les distances nous sépare, le sentiment nous réunit.

Je profite de ce moment, lors duquel les souvenirs m’émeuvent, pour faire une brève analyse de ma situation. Commençons par un retour sur ce qui a conduit à ma détention.

Le 13 novembre 2013, la police m’a arrêtée avec mon compagnon et trois autres personnes. Ils nous accusent d’avoir placé l’engin explosif qui a détonné en octobre 2013 dans la Basilique du Pilar à Saragosse, de conspiration en vue de commettre un second attentat, qui selon eux aurait du avoir lieu dans le monastère de la vierge de Montserrat, à Barcelone, et d’appartenance à bande armée. Tout cela est inclus dans la loi antiterroriste.

L’organisation à laquelle on nous accuse d’appartenir est le commando insurrectionnel Mateo Morral, groupe qui s’est attribué deux actions à l’explosif : l’une dans la cathédrale de l’Almudena (Madrid), et celle du Pilar (Saragosse).
Bizzarement, l’accusation inclut aussi l’appartenance à la FAI-FRI et aux GAC (groupes anarchistes coordonnés), alors que les revendications de ces explosions ne mentionnent à aucun moment ces sigles.

L’une des motivations les plus décisives dans les actions des appareils répressifs espagnols a été les informations fournies par leurs pairs chiliens. Depuis que nous avons mis le pied sur le sol Ibérique (Francisco et moi), la police chilienne a fait tout son possible pour se venger du ridicule qu’est devenu le « caso bombas », lors duquel nous avons tous deux été absous. Les mots de Sebastián Piñera, qui était président du Chili au moment de notre arrestation, adressés au Ministre de l’Intérieur espagnol confirment ce que je dis.

L’accusation à laquelle Francisco et moi devons faire face va au-delà de savoir si nous sommes les auteurs matériels des faits. Bien que les appareils judiciaires ne le reconnaîtront jamais, l’accusation est totalement politique, puisque la seule certitude qu’ils ont est que nous sommes anarchistes. Je n’ai jamais renié les idées que je propage, et c’est ce qu’ils veulent punir.

Je ne baiserai pas leur croix de repentance, j’avance tranquille d’avoir la certitude du fait que je lutte pour les idéaux les plus nobles, et qu’ils n’en finiront pas avec les idées et les pratiques anti-autoritaires.

En armant notre chemin, sans transiger ni négocier.
Nous n’arrêteront pas avant d’en avoir fini avec toutes les cages.
Mort à l’État, et vive l’anarchie !

Madrid : Communiqué sur l’expulsion du CSO La Gatonera (17/10/2014)

L’État ordonne, la presse signale et la police expulse la Gatonera : voilà comment, une fois de plus, commence cette histoire, qui loin d’être une nouveauté commence à se transformer en une routine suspecte. Une sale routine qui, à coups de répression et de peur, fait en sorte que, peu à peu, un mouvement entier et toute une histoire de lutte anarchiste s’habitue à vivre avec cette sensation déjà trop normalisée en leur for intérieur. L’importance de générations et de générations qui ont tout donné durant des années afin de démontrer qu’une autre vie est possible, qu’il y a des possibilités en-dehors du système dans lequel nous vivons, qui nous a dans le viseur parce que nous ne voulons pas faire une fois de plus partie de leurs misères et parce que nous aspirons à gérer nos propres vies.

En expulsant les centres sociaux, ils espèrent que tout ce qui en sortira sera la peur, la paralysie des luttes qui vont à la racine du problème, la normalisation de la répression et son assimilation par ceux qui luttent, offrant ainsi une possibilité de récupération et de contrôle total, comme l’est l’institutionnalisation de tout type de luttes afin d’éviter qu’elles ne leur échappent des mains, que ce soit en créant de nouveaux partis politiques de gauche, la concession d’espace ou la négociation avec n’importe quel type d’institution. De tout cela, nous ne tirons qu’une seule conclusion : SI LA LUTTE EST LÉGALE, ELLE N’A AUCUN EFFET. CAR SI ELLE EN AVAIT, ELLE NE SERAIT PAS LÉGALE.

Mais ils ne se rendent pas compte qu’il existe encore des personnes disposées à continuer d’avancer pas à pas, à ne pas laisser tout ça rester tel quel, que ce soit pour une question de dignité personnelle ou de solidarité collective. L’expulsion de la Gatonera n’est en théorie que la fermeture et la destruction d’un bâtiment. Mais ce bâtiment vivait à travers les personnes qui faisaient de lui un espace d’expérimentation anarchiste, de lutte, de complicité, de rencontre, de réunion et de création de nouvelles relations.

Ils nous ont expulsés de l’immeuble de la rue Amistad, mais il n’ont pas le moins du monde réussit à faire ce qu’ils prétendaient faire : nous effrayer.

Nous voulons être bien clair-e-s là-dessus et bien le faire comprendre : rien n’est fini, ce n’est que la continuation d’un projet de sept ans qui continuera d’être porté où, comment et quand nous le déciderons.

Nous croyons également que, bien que cela fasse partie d’une manœuvre contre les centres sociaux en général, nous sommes conscients que l’expulsion de la Gatonera ne s’est pas produite par hasard. Nous sommes restés fermes lors d’autres occasions, en refusant de céder aux chantages et en essayant d’être aussi fidèles que possible à nos idées. Nous avons reçu des menaces d’expulsion et des menaces personnelles, le centre social a été boycotté plusieurs fois et nous avons eu plus d’une confrontation avec les forces de l’ordre. Nous n’avons jamais recouru aux plaintes, à la victimisation ou au formalisme. Notre façon d’affronter ces situation a été de continuer sur notre ligne, qui au final est la chose qui nous a menés jusqu’ici. Et, fièr-e-s de cela, nous en assumons les conséquences, parce que c’est justement cela qui nous dit que ça les gêne, et que nous sommes donc sur la bonne voie.

Tout cela ne fait que commencer. Ils ont provoqué une étincelle qui nous servira pour donner une poussée à la nouvelle étape de lutte, avec plus d’envie que jamais, et beaucoup plus de fermeté et de rage.

A vous qui vous êtes solidarisés avec nous lorsque cela a été nécessaire, nous voulons vous dire que nous nous sentons très fier-e-s de cela. A vous tou-te-s qui avait fait que la Gatonera puisse exister, qui avez maintenu l’essence de l’espace et qui avez tant travaillé avec nous.

Nous croyons que la réponse la plus cohérente est celle de continuer à lutter, de faire en sorte que cette réponse soit visible, par les moyens que chacun-e préfèrera, en maintenant l’idée originale que la Gatonera a toujours voulu porter : décentralisation des quartiers et action directe.

A vous, les mafieu-se-s, les politicien-ne-s, les flics, les patron-ne-s, les exploiteur-ice-s, les mercenaires, les assassins, les traîtres, les bourreaux…

…TOUT CELA NE FAIT QUE COMMENCER
LA LUTTE CONTINUE.
MORT A l’ÉTAT, VIVE L’ANARCHIE.

en espagnol

État espagnol : Mise à jour sur la situation de Gabriel Pombo Da Silva

Le mercredi 6 août 2014, le compagnon Gabriel Pombo Da Silva est finalement sorti de l’isolement (il y avait été placé à A Lama le 17 juin) pour être transféré à la prison de Topas (Salamanque). Il y est arrivé le vendredi 8 août et se trouve à présent en cellule individuelle.

Cependant, dès son arrivée il s’est vu notifier à nouveau le contrôle de toutes les communications (écrites, téléphoniques et les parloirs) et l’administration pénitentiaire dispose en outre de tout un arsenal de mesures et vexations pour punir et se venger de celles et ceux qui, comme Gabriel, Francisco, Mónica et bien d’autres encore, refusent de baisser la tête et de se soumettre. Citons entre autres les tentatives répétées de briser les relations du compagnon aussi bien avec l’extérieur qu’à l’intérieur, en rendant difficiles –et pour certains impossibles- les contacts ou en le séparant de ces amitiés par un transfert de bâtiment, comme cela vient de se produire, trois jours seulement après son arrivée à Topas.

Ces sales petits jeux caractéristiques du Pouvoir et de l’Autorité n’ont rien de surprenant, ils font même partie de l’abominable routine carcérale et du chantage à la « bonne conduite », par la carotte et le bâton.

C’est précisément parce que nous savons cela et que nous ne sommes pas prêts à l’accepter que nous continuerons à suivre de près la situation des compagnons, et surtout à nous battre contre cette machine à broyer.

Des deux côtés du mur, détruisons ce qui nous détruit !

Pour la Liberté,
Des anarchistes
Le 14 Août 2014

Pour écrire au compagnon :

Gabriel Pombo Da Silva
Centro Penitenciario de Topas – Salamanca
Ctra. N-630, km. 314
37799 Topas (Salamanca)
Espagne

[Il semble qu’à Topas les publications avec ISBN puissent entrer.]

Prisons espagnoles : Gabriel Pombo Da Silva en isolement

Depuis le 17 juin, le compagnon Gabriel Pombo Da Silva se trouve en isolement provisoire dans la prison de A Lama pour avoir refusé d’être placé dans un module de respect maximum [módulo de máximo respeto] et d’accepter les contraintes qui en découlent, ainsi que pour avoir refusé d’être mis en cellule avec un autre prisonnier, ce qu’ils ont déjà essayé de lui imposer à plusieurs reprises. Nous attendons maintenant de voir ce qu’ils lui réservent …

Des recours juridiques ont été faits contre cette situation, mais nous considérons important d’exprimer et de démontrer qu’il n’est pas seul en exigeant cette fois par des fax (ainsi que par des appels téléphoniques ou des courriers postaux si c’est plus pratique pour certains) que cesse le harcèlement contre le compagnon de la part de l’administration pénitentiaire.

Nous proposons donc le modèle de texte suivant à envoyer aussi bien aux Institutions Pénitentiaires qu’à la prison de A Lama. Les envois peuvent être faits dès maintenant (vu que des décisions peuvent être prises à son encontre très rapidement). Cependant, nous proposons aussi comme dates communes afin de faire sentir davantage de pression le vendredi 27 juin, le lundi 30 et le mardi 1 juillet.

Secretario General de Instituciones Penitenciarias
Ángel Yuste Castillejo
Adresse postale : C/ Alcalá, 38-40, 28014 Madrid
Téléphone : (0034) 913354700, Fax : (0034) 913354052

Centro Penitenciario A Lama (Pontevedra)
Monte Racelo s/n, 36830 A Lama (Pontevedra)
Téléphone : (0034) 986758000, Fax: (0034) 986758011

PD : Il est possible d’apporter aussi du soutien à Gabriel en lui écrivant :

Gabriel Pombo Da Silva
C.P A Lama, Monte Racelo s/n
36830 A Lama (Pontevedra), Espagne

Modèle de Fax ici  [Modelo de Fax]

[Espagne] Un point sur la situation de Gabriel Pombo Da Silva

Le 13 juin 2012, après différentes opérations contre d’autres compagnons, l’Etat italien lançait une vague de répression contre des dizaines d’anarchistes, dénommée Ardire, portant à 40 perquisitions, 24 mises en examen et 8 incarcérations. Cette fois-ci, il entendait même lui donner une dimension supplémentaire, en inculpant aussi des compagnons déjà incarcérés dans plusieurs pays européens, comme la Grèce, la Suisse et l’Allemagne. Comme d’habitude, l’Etat prétend voir sa gueule autoritaire dans le sourire de ses ennemis irréductibles, en construisant par exemple des rôles de chefs, d’exécutants et de coordinateurs au sein d’une énième “association terroriste”, là où il y a des affinités, des correspondances avec les prisonniers, des luttes et des volontés d’en découdre. C’est ainsi que Gabriel Pombo da Silva et Marco Camenisch, incarcérés depuis de longues années, se retrouvent dans cette enquête suite à une grève de la faim internationale menée en décembre 2009, traités de “symboles et points de référence d’un nouveau projet subversif”, dont ils seraient “les idéologues et les propulseurs”.

Après 20 années passées dans les geôles espagnoles (dont 14 en régime FIES) qu’il parviendra à fuir, Gabriel est arrêté en 2004 suite à un contrôle et à une fusillade avec des flics en Allemagne. Il refera 9 années supplémentaires dans ce pays. Extradé vers l’Espagne le 25 février 2013 en vertu du Mandat d’arrêt européen lancé par ce pays dix ans plus tôt pour qu’il finisse de purger la peine qui l’y attendait, Gabriel est convoqué deux mois plus tard devant l’Audiencia Nacional de Madrid, cette fois pour se voir notifier un mandat d’arrêt européen lancé contre lui par l’Italie en mars dans le cadre de l’opération “Ardire” ! Gabriel a bien sûr refusé d’être envoyé “volontairement” là-bas. En janvier 2014, la justice anti-terroriste espagnole a donc dû requérir auprès de ses homologues allemands l’autorisation de le livrer à l’Italie, parce que comme ils disent dans leurs codes féroces, Gabriel n’avait pas renoncé au “principe de spécialité”.

Le 17 janvier, dans le volet de l’opération “Ardire” géré à Pérouse, l’inquisitrice Comodi a finalement demandé le “non lieu” pour l’accusation d’ “association terroriste”, tandis que dans le volet principal transféré à Milan, le tribunal a levé le 8 avril toutes les mesures restrictives (obligation de pointer, assignation à résidence, interdiction de sortir du territoire) contre les compagnons. Après un cirque qui a coûté un an de vie pour certaines, et même plus pour d’autres, ce même tribunal a donc également levé le 18 avril le Mandat d’arrêt européen italien contre Gabriel.

Toutes ces péripéties du terrorisme d’Etat européen et de ses larbins en toges ne doivent pas nous faire oublier que Gabriel reste incarcéré en régime FIES depuis son transfert dans la prison d’A-Lama (Galice) en août 2013. Sa correspondance est toujours soumise au seul bon vouloir des matons (aussi bien au départ qu’à l’arrivée), les activités sont de même restreintes à leur arbitraire le plus total, le tout dans une taule réputée pour son nombre élevé de “morts subites”… tal apareció muerto dans leur jargon obscène. Pour finir, face à sa demande de connaître la date de fin de peine, la justice et l’administration pénitentiaire continuent de jouer leur petits jeux mesquins de la torture à petit feu, changeant régulièrement leurs calculs de bourreaux. Pour l’instant, elle est fixée à…2023.

En réalité, ces différentes mesures sont un avertissement lancé contre tous les révoltés. Il s’agit à la fois d’un acharnement particulier contre un de nos compagnons* (“toujours trop dangereux”, comme ils disent, d’un anarchiste que 29 années passées derrière les barreaux n’ont pas fait plier), mais aussi d’un châtiment trop banal contre ceux qui ne se soumettent pas. Parce que les têtes doivent rester baissées, les bouches bâillonnées et les yeux fermés, dedans comme dehors. Sauf si…

A bas tous les Etats, l’enfermement, les flics et les tribunaux,

Liberté pour toutes et tous !

Des anarchistes solidaires,
18 mai 2014

Pour lui écrire, même s’il ne peut pas répondre et en recommandé de préférence pour éviter que les lettres passent par pertes et profits (textes, brochures et livres ne rentrent pas par courrier) :

Gabriel Pombo Da Silva
CP A-Lama (Pontevedra), Monte Racelo s/n 36830 A-Lama (Pontevedra), España/Espagne

*Arrêtés en novembre dernier deux autres compagnons, Mónica et Francisco, sont aussi incarcérés en régime FIES. Déjà transféré trois fois en 6 mois, Francisco se trouve toujours à l’isolement.

Barcelone : Chronique de la manifestation anticapitaliste du 1 Mai 2014

barna-primero-de-mayo-2014Le Premier Mai, une manifestation était appelée à 17h30, après le rendez-vous libertaire qui a eu lieu dans le centre de Barcelone le matin. Le bloque libertaire de la manifestation anticapitaliste était appelé contre l’esclavage salarié et pour la révolution sociale.

C’est là que se sont donné-e-s rendez-vous toutes celles et ceux qui n’ont pas leur place dans les manifestations des partis et des syndicats majoritaires. Une dissidence qui frôle le ridicule quand le Front Civic de Catalogne intoxique les manifestants avec des chansons d’après-guerre et du rock vieillot au ton communiste. A part cette petite secte citoyenniste, il y a les habituels syndicats gauchistes minoritaires, des petits groupes staliniens, des cortèges mouvements de tous poils, etc. Au milieu de tout ça, un bloque noir se constitue, composé majoritairement d’encapuché-e-s qui chantaient entre autre « le peuple unit, travail sans parti », « le peuple organisé, travail sans Etat », « La démocratie dure le temps de l’obéissance », « Nous sommes anti-démocratiques », « A bas les murs des prisons ».

Après plusieurs détours de la manifestation, et face à une police qui protège les entrées des quartiers les plus touristiques et les plus étroits, là où lors de la dernière manifestation de défense des accusé-e-s dans l’attaque du Parlement se sont produits d’importants troubles, commencent les destructions de banques, d’immobiliers et de mobiliers urbains. On essaye de maintenir le plus loin possible tous ces voyeurs avides d’images ou de vidéos à mettre sur internet pour partager avec leurs amis, chose pratiquement impossible du fait des caractéristiques de la manif. Un curieux s’est retrouvé sans caméra, devant les critiques prévisibles de celles et ceux qui défendent la liberté d’expression libérale qui aide l’Etat à emprisonner des compagnon-ne-s. Après avoir détruit et incendié des banques et des poubelles, arrivées à la Délégation du Gouvernement la manifestation se divise. Au micro des cortèges gauchistes de la manif, on accuse les encapuché-e-s de « détruire la manif unitaire » et la manif est déclarée annulée, après un échange de paroles et de gestes suffisamment éloquents. Le bloque noir continue sur une Avenue peu propice à l’attaque et à la défense du groupe. Une banque est attaquée est c’est à ce moment-là que la police charge et disperse la centaine de compagnon-ne-s présent-e-s.

Peu après, certains médias ont déclaré que 4 arrestations avaient eu lieu. Les compagnon-ne-s sont toujours accusé-e-s mais elles/ils sont sorti-e-s de garde à vue.

TOUTE LA SOLIDARITE AUX DETENU-E-S !!

GUERRE SOCIALE AU CAPITAL, SES DEFENSEURS ET SES FAUX CRITIQUES !!

POUR UN PREMIER MAI D’EMEUTES !!

POUR UN PREMIER MAI TOUS LES JOURS !!

en espagnol

[Espagne] L’Anarchie est innévitable

En novembre 2013, cinq compagnon-ne-s anarchistes sont arrété-e-s à Barcelone accusé-e-s de l’attaque contre le basilique del pilar à Saragosse et d’appartenir à une organisation terroriste. Cette organisation serait, d’après la presse et le juge d’instruction de l’affaire, le « Commando Insurrectionnel Mateo Morral, appartenant aux Groupes Anarchistes Coordonnés, branche espagnole de la FAI/FRI (Fédération Anarchiste Informelle/Front Révolutionnaire International) ». Comme nous le savons, sur ces cinq compagnonnes, deux (Mónica et Francisco) se trouvent actuellement en prison, et tous ont les mêmes charges.

La police, l’Audience Nationale, la presse, l’Etat… perdent leur temps en cherchant des « organisation terroristes anarcho- insurrectionnalistes ». Ca ne sert à rien d’essayer de trouver des structures, des coordinations, des groupes ou des fédérations où frapper, puisque le vrai problème pour le système, et s’il ne le sait pas nous le lui disons, ce n’est pas une structure quelconque, mais les propres idées anarchistes et les individus rebels en personne.

Nous ne nions pas l’importance de se coordonner, de se connaitre, de communiquer, de tisser des liens, formels ou informels. Ce que nous disons purement et simplement c’est qu’en chaque individu existe la graine de la rébellion. Dans les idées anarchistes, et dans leur pratique, existe le germe qui détruira tout pouvoir. Tant qu’existera l’Etat ou n’importe quel type d’autorité il y aura des idées anti-autoritaires et des individus anarchiques disposés à en finir avec cette autorité.

Tant qu’il restera un-e seul-e anarchiste la lutte continuera. L’Etat peut toujours accuser qui il veut de ce qu’il veut et pointer ou essayer d’effrayer notre mouvement, nos structures et nos compagnonnes, ça ne lui servira à rien. Ca fait déjà longtemps que c’est ce qu’il essaye de faire. Dans cette tâche, l’Etat a été particulièrement lourd pendant l’année qui vient de s’achever. La presse a été particulièrement insistante avec le danger anarchiste, avec les attentats, avec les violents anti-systèmes qui infiltrent les manifestations. Le mécontentement est semé. Le germe de la rébellion existe et nous, anarchistes, continuerons à diffuser nos idées, nos manières de nous mettre en rapport (dans lesquelles l’autorité n’est pas admise), nos pratiques et nous continuerons à chercher des complicités avec tous ces opprimés qui veulent se libérer de leurs chaines ou qui essayent simplement de lutter contre ce qui les exploite chaque jour.

Toute notre solidarité avec Francisco, Mónica et les autres accusées de Barcelone.

Toute notre solidarité avec les compagnons anarchistes de Galice arrêtés en Janvier, accusés d’avoir attaqué un siège patronal.

Toute notre solidarité avec les compas arrêtées dans les diverses manifestations et révoltes aux quatre coins de l’état espagnole et du reste du monde.

Toute notre solidarité avec nos prisonniers et avec toutes les emprisonnées rebelles qui se battent pour leur dignité.

Respect et honneur au compagnon Sebastián Oversluij, mort au Chili, et pour toutes les personnes tombées dans la lutte contre l’autorité aux quatre coins du globe, tout au long de l’histoire.

Toujours fermes, toujours anarchistes. Contre toute autorité, comme l’ont dit d’autres compagnonnes avant nous, l’anarchie est inévitable.

Groupes Anarchistes Coordonnés
Mars 2014

[Prisons Espagnoles] Bref entretien entre Contra Info et l’anarchiste prisonnier Claudio Lavazza

Entretien de Contra Info avec le compagnon Claudio Lavazza qui, depuis 1996, se trouve enfermé dans les cellules de la démocratie espagnole. L’entretien a été présenté lors de l’évènement en solidarité avec les anarchistes prisonnières /ers condamné-e-s à de longues peines, qui a eu lieu le 11 Janvier 2014 au CSO La Gatonera de Madrid.

Dans ta recherche de la liberté totale, tu as choisi d’attaquer le monde du pouvoir par tous les moyens possibles. Quels furent les principaux motifs qui t’ont poussé à suivre le chemin de la rébellion armée ?

Les raisons pour lesquelles j’ai emprunté le chemin de la rébellion ont été un ensemble de circonstances qui vont de la tentative de coup d’Etat de l’extrême droite en Italie, avec l’aide des services secrets et  en utilisant la stratégie de la tension (attaques terroristes à l’explosif dans des lieus publics), aux attaques des partis politiques de l’arc constitutionnel dont Démocratie Chrétienne particulièrement active pour accuser la gauche révolutionnaire et les anarchistes d’être responsables des graves attentats ; jusqu’aux injustices et aux mauvais traitements de la classe ouvrière perpétrés par les autorités : les mêmes qui ont applaudit le gouvernement fasciste de Benito Mussolini et l’entrée de l’Italie dans la seconde guerre mondiale aux côtés des nazis allemands.

Dans ton livre « Autobiographie d’un irréductible », tu racontes comment, en 1981, tu as participé à l’assaut de la prison de Frosinone (dans la région de Lazio, Italie), dans le but de libérer un compagnon qui se trouvait enfermé dans cette taule. Aujourd’hui, plus de 30 ans après, rares sont les occasions de voir la solidarité de fait avec les prisonniers de la guerre sociale atteindre ce point. Comment peut-on remettre sur la table la perspective de la libération immédiate de nos frères et sœurs ?

Remettre sur la table la perspective de la libération immédiate de nos frères et sœurs est, aujourd’hui comme hier, un objectif fondamental dans cette guerre sociale… Mais ici, tandis que le système a progressé en infrastructures et moyens de répression, nous en sommes restés à la préhistoire, sans avancer dans la préparation militaire et technologique nécessaire pour faire face aux imposantes macro-prisons. Ces constructions isolées des villes et des villages sont presque impossible à attaquer comme nous l’avons fait en 1981, en libérant deux prisonniers. Il est évident que les temps ont changés. Quand on parle d’attaquer le système, bien que l’emploies de termes tels que « préparation militaire et technologique » puisse déplaire, il est évident qu’on parle de guerre et d’affrontements, et que pour réussir il est nécessaire d’être à la hauteur que l’avancée technologique du système impose. Je ne dis pas qu’il est impossible d’attaquer des structures telles que les macro-prisons, mais au point où nous en sommes, libérer des prisonniers et des prisonnières reste un rêve irréalisable.

Dans ta longue trajectoire de lutte polymorphe, nous supposons que tu t’es impliqué dans divers types d’organisations de contrattaque à l’ordre établis. Quelles expériences as-tu dégagé quant à la véritable auto-organisation du combat, sans dirigeants ni dirigé-e-s ?

Mes expériences en auto-organisation du combat, sans dirigeants ni dirigé-e-s ont peu à peu murit en 16 ans de clandestinité. Personne ne nait maitre, et nous avons tous à apprendre des autres, de celleux qui ont plus de connaissances et d’expériences que nous ; entre anarchistes, nous avons quelques principes simples qui nous permettent d’avancer rapidement dans l’auto-organisation du combat : Une fois le groupe formé, il y a des taches que chacun-e doit respecter. Par exemple, si je suis un expert en tactiques d’attaques, les autres devront m’écouter sans pour autant voir en moi un dirigeant et sans qu’ils se sentent dirigés. Evidemment, chacun-e a son mot à dire sur la question, mais si ces mots sont le fruit de l’incapacité et du manque d’expérience, illes devront m’écouter pour le bon déroulement de l’opération. De même que je devrai écouter un expert en une autre tâche, si ille montre plus de capacité que moi. Autrement dit je suis le professeur dans les circonstances d’un moment donné, et je suis élève quand quelqu’un de plus préparé que moi prend la responsabilité du groupe. C’est ainsi, d’après mes expériences, que se crée l’auto-organisation.

Est-ce que l’anarchie est une voie illégaliste en soit ? Et, s’il en est ainsi, comment les individualités insurgées peuvent-elles confluer pour former des fleuves qui noieraient les lois et les normes qui nous attachent à la misère ?

L’anarchie est illégaliste par nature, parce qu’il s’agit d’exister en marge de la légalité imposée par le système. Nous, anarchistes, nous avons nos lois et nos manières d’être, qui sont toujours condamnés par les lois et les manières d’être des Etats. Le simple fait de ne pas accepter les règles imposées par le travail salarié, en se débrouillant pour voler l’argent des riches, est considéré comme illégal par le système, mais pour nous c’est juste et obligatoire, et donc légal de notre point de vue. Et de la même manière, n’importe quelle attitude qui ne participe pas au maintien du pouvoir capitaliste peut être considérée comme ce fleuve de rébellion dont vous parlez et qui noiera les lois et les normes qui nous attachent à la misère.

Si la révolution est quotidienne, la nécessité de l’action directe surgit tant pour la destruction de tout ce qui nous opprime, que pour la création d’un nouveau monde. Comment marier ces deux taches subversives sans tomber ni dans le militantisme sec et aliénant, ni dans le réformisme défaitiste ?

La création d’un monde nouveau et la nécessité du travail révolutionnaire quotidien par le biais des taches subversives, ne peut tomber ni dans la militarisation sèche et aliénante, ni dans le réformisme défaitiste. Il faut faire attention sur ce thème, pour ne pas courir le risque d’être touché par la fatigue qui rend propice l’abandon des compagnons. C’est là que notre créativité se manifeste avec l’apport de nouvelles idées et stimulations. La révolution et le chemin jusqu’à elle, ne peuvent alors pas devenir aliénants. Il faut respirer de temps en temps, afin de ne pas sombrer dans la routine. Les moments et les stratégies de nos actions nous appartiennent, ni le pouvoir ni la tristesse sociale ne sont au-dessus de nos besoins en tant que personnes libres.

En 1996, tu es arrêté dans le village de Siete Puertas, suite à la fuite échoué après l’expropriation du bureau central de la Banque Santander de Córdoba . Quelles ont été les réactions des cercles anarchistes (entre guillemets et sans) d’alors, tant à l’intérieur de l’Etat espagnol qu’en dehors ?

Le village où j’ai été arrété s’appelle Bujalance. Sietepuertas est le nom de la cafétéria où les guardias civiles m’ont attrapé. Cette cafétéria n’existe plus. Elle a été remplacée par une banque. La réaction des cercles anarchistes de l’Etat espagnol ont été, pour certains, de critiquer durement, et pour d’autres, de soutenir l’expropriation de la banque Santander de Córdoba (une des plus riches de la ville). En dehors de l’Etat espagnol, nous avons reçu un soutien solidaire émouvant depuis l’Italie. Je me souviens  que lorsque j’étais en isolement à la prison de Córdoba, frappé et blessé, un télégramme de mon pays m’est arrivé et m’a fait pleurer de par la chaleur et l’amitié qui s’en dégageait. Ensuite, avec le temps, des courriers d’Espagne et d’autres pays de la communauté européenne et internationale me sont parvenus, beaucoup de messages avec la même intensité et le même amour.

Tu as porté l’offensive à la pratique au-delà des frontières des Etats, en te jouant des autorités de plusieurs pays.  Comment vois-tu la lutte antipatriotique et internationaliste des anarchistes autour du monde en ce moment ?

Les luttes antipatriotiques et internationalistes des anarchistes autour du monde sont présentes et constantes, mais elles reçoivent en échange des réactions extrêmement dures de la part de la police et des tribunaux, qui en ont une peur atroce. Vous qui êtes dehors, vous avez plus de donnés qui témoignent de l’intensité de ces luttes. Ce que j’aimerai voir, avant de disparaitre, c’est un triomphe. Ce serait pour moi et pour vous le plus joli cadeau qu’on pourrait avoir… Espérons que ça soit bientôt.

Dans les cachots de la démocratie espagnole, tu as mené des luttes dures pour rompre l’isolement et pour l’abolition des régimes spéciaux FIES. Comment tu évalues ces moments aujourd’hui ?

J’ai mené des luttes dures dans les cachots de la démocratie espagnole, contre le régime FIES et l’isolement, pour l’abolition des longues peines et des peines à perpétuités couvertes. Maintenant je lutte pour l’abolition des tortures et des mauvais traitements. Cette lutte a commencé en Octobre 2011, avec des actions communes comme des grèves de la faim symboliques chaque premier jour du moi et en réunissant ainsi un réseau de soutien d’avocats solidaires pour assister juridiquement les compagnons en lutte, face aux représailles du système pénitentiaire. Je ne vois pas ces moments de luttes comme du passé… mais comme quelque chose de présent, peut être avec moins d’intensité et de participations de la communauté de prisonniers qu’avant. Pour moi, être prisonnier signifie être en lutte permanente. Etre prisonnier signifie être en lutte, la prison n’est pas un endroit où on peut se détendre et oublier la réalité qui nous entoure.

Tu es un anarchiste condamné à une longue peine à travers le monde. Après tant d’années d’emprisonnement, y a-t-il eut des changements dans la société carcérale et sa population ?

Les changements qu’il y a eu dans la société carcérale et sa population sont nombreux depuis que je suis entré pour la première fois en 1980. Sa population a changé avec l’arrivé des drogues légales, administrées au quotidien par l’administration, comme la méthadone et les psychotropes. Ils ont réussi à isoler une bonne partie de la population pénitentiaire en la rendant individualiste. Cette solidarité combative qu’il y avait avant n’existe plus, quand ils touchaient à l’un d’entre nous et tout le monde se rebellait.  Aujourd’hui, et depuis beaucoup de temps déjà, il y a un contrôle sur les prisonniers, pas seulement physique, mais aussi mental, qui les empêchent de trouver un chemin adapté à leurs personnalités. Les drogues prises au quotidien retirent le meilleur d’une personne, en lui laissant comme seule préoccupation de continuer à les prendre… Le reste est secondaire et de moindre importance… Voilà leur misérable lutte, et essayer de les convaincre du contraire est, la plupart du temps, une perte de temps et d’énergies. Celui qui se drogue est doublement esclave du système. D’une part parce qu’il est prisonnier, et d’autre part parce qu’il est dépendant. Par chance, dans les prisons, il existe aussi une (petite) part de la population enfermée qui ne sont pas là-dedans, et c’est avec eux qu’on peut lutter pour obtenir des changements ici à l’intérieur.

Continuons à parler des longues peines. Comment ta longue période de captivité a influencé la solidarité exprimé à ton égard, ainsi que tes relations amicales et personnelles ?

La solidarité qu’on m’a exprimé depuis l’extérieur a toujours été une fierté pour moi, surtout maintenant que mon autobiographie a été publiée.

Où en sont les procédures juridiques à ton encontre et quelles sont les perspectives dans un futur proche et plus lointain ?

Actuellement, ma situation judiciaire continue d’être compliquée. Je suis enfermé depuis 17 ans, et ma peine en Espagne est de 25 ans. Une fois terminée, il y a la peine de 27 ans et 6 mois qui m’attend en Italie, et une autre de 30 ans en France (avec un jugement toujours en attente et qui pourrait se limiter à 15 ans avec un peu de chance). Mon objectif est d’obtenir une refonte des peines en attente en un total de 30 ans, mais ça va être très difficile qu’un tribunal me l’accorde.  Actuellement il n’existe aucun article de la législation pénitentiaire qui stipule qu’avec 30 ans de prison ininterrompue, ils doivent me relâcher. Il faudra se battre pour tout ça jusqu’à arriver au Tribunal des Droits de l’Homme pour qu’ils m’accordent une limitation, sans quoi mon cas risque de devenir une peine à perpétuité.

Quel message voudrais-tu transmettre à celleux qui luttent jours et nuits, à l’intérieur et à l’extérieur des murs ?

A ceux qui luttent jours et nuit, à l’intérieur et à l’extérieur des murs, j’aimerais leur transmettre ce message : Restez fort-e-s et libres, parce que le meilleur moyen de lutter contre le système et les prisons c’est de ne jamais y entrer.

Une grosse accolade à tou-tes/s
Claudio.

Pour lui écrire :
Claudio Lavazza
C.P. Teixeiro (módulo 11)
Carretera Paradela s/n
15310 Teixeiro-Curtis (A Coruña)
España

Grenade : Attaque à la peinture d’une succursale de Banco Sabadell

Le 20 Mars dernier, dans l’après-midi (il était environs 17h30) une succursale de Banco Sabadell, située dans la rue San Pablo II, a été attaquée à la peinture. De la peinture rouge a été répandue sur l’écran du distributeur pour le recouvrir et empêcher son utilisation jusqu’à ce qu’il soit nettoyé ou changé, ainsi que sur les vitres de la banque. Des tracts ont également été laissés sur les lieux, avec un texte de solidarité avec les compagnons du Caso Security au Chili, dont le jugement commence le 25 Mars prochain.

Cette action fait partie de la semaine d’agitation et de solidarité avec cette affaire lancée en particulier depuis le Chili et soutenue par divers collectifs et individualités partout dans le monde, auxquels nous voudrions nous ajouter anonymement. Nous envoyons également un message de force et de solidarité à Tamara Sol et aux autres prisonni.ères/ers anarchistes dans les cachots de l’Etat chilien et dans le monde.

Solidarité et action ! Nique les banques !
Vive l
’Anarchie !

Berlin, Allemagne : Αttaque incendiaire d’une banque Santander

Dans la nuit du 6 Mars 2014 nous avons mis le feu à une agence bancaire Santander à Neukölln, à Berlin. Nous avons détruit une vitre et allumé un engin incendiaire à retardement. Nous dédions cette action aux personnes en captivité et assassinées par le système capitaliste au Chili et en Espagne.

Tout d’abord, à Tamara Sol et Sebastian Oversluij Seguel :

Dans la matinée du 11 Décembre 2013, le compagnon anarchiste Sébastien Oversluij Seguel a été abattu à Pudahuel, une banlieue de Santiago, au cours d’une tentative de vol de banque. Un gardien de sécurité privé de la Banco Estado a tué le compagnon de 26 ans de six coups de feu. Depuis lors , il ya eu de nombreuses réactions de la part du mouvement anarchiste sur cette assassinat. Le 21 Janvier 2014, la compagnonne Tamara Sol Farías Vergara est entrée dans une agence de la même banque dans le centre de Santiago, et a ouvert le feu sur la garde pendant qu’elle criait : «Vengeance» Puis, elle dit avoir saisi l’arme du garde de sécurité. Peu de temps après, elle a été arrêtée. Tamara a refusé toute coopération avec les autorités, et est maintenue en détention préventive.”

Vidéo «Complicité» sur l’assassinat de Sebastián et l’action de représailles dont Tamara est accusée, ici.

Récemment (le 3 février 2014), la famille Vergara Toledo de Villa Francia, à Santiago, s’est exprimée dans une lettre ouverte en ce qui concerne l’arrestation et la situation actuelle de Tamara.

Depuis l’assassinat de Sébastian, Alfonso Alvial et Hermes González sont en détention préventive.

En outre, nous tenons à mentionner Mónica Caballero et Francisco Solar. Après une opération lancée par les autorités chiliennes et espagnoles, ils sont incarcérés en Espagne avant le procès, les deux ont déjà été poursuivis au Chili dans la construction du ‘Caso Bombas’.

Salutations également à l’accusé dans le ‘Caso Security’ (Chili), et des militants de Barcelone qui, comme nous, visent les banques pour des actions de solidarité.

Santander, en tant que plus grande banque du monde hispanophone, est responsable d’expulsions forcées et de garanties pour les ventes d’armes. C’est aussi une bonne raison pour nous de voir les combats d’ici et là comme notre lutte commune. Les institutions qui mettent le capital avant la vie humaine seront toujours la cible de nos attaques.

Commando Sebastián Oversluij Seguel
LIBERTÉ POUR TOUS LES PRISONNIERS