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Chili : « La démocratie fonctionne », texte du prisonnier subversif Juan Aliste Vega

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Un texte de Juan Aliste Vega (Caso Security) à propos du lynchage d’un adolescent par des citoyens fin novembre 2014 à Santiago, après avoir été accusé d’avoir volé un téléphone portable.

La démocratie fonctionne

Nous sommes l’été de l’année 2015, période estivale de pain et de jeux, et les entrepreneurs maîtres du territoire baptisé $hili sont les dépouilleurs professionnels de la mer, des montagnes, des eaux, des terres et des vies. Ils ont professé professionnellement quelques excuses publiques et bien senties pour toutes les irrégularités commises sans intention, et leur bal des millions et leur violente vie de luxe demeure intacte, bien protégée et en règle derrière leurs propres lois, se reposant sur le dos de l’ignorance et de la soumission citoyenne. Des lois de la classe dominante, où les dépossédé-e-s naissent coupables et ont pour domicile l’une des multiples prisons-entreprises pourvues de barreaux.

Le cœur de la société karcérale sont leurs palais de justice, par où transitent des vies enferrées qui alimentent jour et nuit le modèle insatiable et kapitaliste de cette démocratie assassine. La faune de chérubins et de rémoras qui alimentent ses engrenages est la race toujours méprisée à travers les siècles de laquais, depuis les pseudos dieux – juges, aux yanakona de l’espèce humaine. Quiconque dispose de son mètre carré de pouvoir putréfié alimente le bûcher de vies d’enfants, de femmes et d’hommes.

Pause entre le pain et les jeux au milieu de la gueule de bois de fin d’année, le prix des transports a augmenté et ta condition d’esclave s’est résignée, et tout reste en faveur du patron. Nous sommes l’été de l’année 2015, dont l’inquisition, la charogne journalistique, festoie sur tous les canaux de la flagellation d’un pauvre jeune qui a arraché un « IPhone », le même qu’ils montrent à la TV avec leurs promotions inégalables. L’image défile et apparaissent de courageux citoyens-flics assoiffés de protagonisme, qui frappent le garçon, le déshabillent, l’ornent des couronnes d’épines de la modernité – le nylon, comme on nomme ce dont ils l’enveloppent. En parallèle, d’autres citoyens spectateurs (les mêmes à qui on a fait augmenter les prix) le filment avec leur « IPhone », ils filment les pleurs du gamin, ils gravent sa désastreuse condition humaine, et le festin se complète avec l’arrivée des flics en vert. La tribune applaudit, les citoyens policiers victorieux relèvent leur médiocrité – leurs bras vers le ciel. La résolution est bonne, les méga-pixels élargissent l’image en un plan général au moment où tous les humains « aseptisés » vocifèrent à l’unisson « Prison, Prison, Prison ». Les applaudissements sont des pétales de rose qui couronnent le sourire des flics qui embarquent le jeune dépouillé, flagellé et famélique de soupirs dans leur fourgon.

Pause, la fonction continue. Le ministre de l’Intérieur du Gouvernement démocratique annonce la bonne nouvelle de 2000 flics supplémentaires pour combattre la délinquance. Une question : les esclaves de la modernité auront-ils les tripes de réclamer, lutter, et se réveilleront-ils d’autre chose que de la défonce ? Les hyènes citoyennes à vocation policière auront-elles les tripes de frapper, de  les mettre à poil, flageller, attacher, filmer et vilipender ne serait-ce qu’un entrepreneur, même un seul ? Un Larraìn, un Matte, un Dèlano, un Tocornal, un Luksik, un Angelinni, un Shaawì, un Novoa, un Wagner, un Polar, un Penta, un Cascada, un Inverlink, une AFP, une banque, un agent forestier, un navire, une transnationale. Ou bien un des flics de la démocratie assassine menottera ceux-ci et les fera monter dans le fourgon pour les transférer au palais, leur palais de justice où ses tuteurs décideront de la prison, pour que ces éminences puissent enfin connaître sur le terrain comment fonctionne de l’intérieur leur super commerce des prisons;

La démocratie fonctionne, qu’elle crève !

Juan Aliste Vega, prisonnier subversif, janvier 2015, Prison de Haute Sécurité, $hili.

Chili : Communiqué des compagnons du Caso Security en mémoire des 81 de San Miguel

81-1024x317– Il y a 4 ans, le matin d’un 8 décembre*, la frayeur s’est emparée des coeurs libres qui marchent de par le monde et qui luttent pour la destruction totale des geôles et des prisons qui enferment les pauvres et les rebelles du monde entier.

– La rage est devenue incontrôlable et un mouvement spontané émerge dans tous les coins du pays… Pour la première fois se visibilise la douleur faite mort… mort massive de 81 personnes prisonnières, enfermées dans les prisons de la démocratie, enfermées par une société de classes qui affirme son pouvoir dans l’exploitation, la soumission et la répression… Peu à peu, en un peu plus de deux semaines, dans les différents centre de détention du pays sont nés des mouvements massifs de révolte et de rejet de l’indolence complice de l’État et de ses sicaires gardiens de gendarmerie… Avec le temps, ces mouvements se sont dilués, mais la douleur de la perte et l’atrocité du massacre est resté tatouée dans la mémoire de lutte et dans la Résistance Subversive de ceux qui comme nous vivent la prison en tant que résultat de notre décision de combattre la normalité capitaliste, sa paix sociale, sa société carcérale…

– Aujourd’hui, après qu’ai été prononcée l’impunité et l’immunité des matons directement responsables de ce massacre par la justice du pouvoir, il ne nous reste que la voie autonome de la conscience et de l’action anticarcérale qui avance en construisant notre capacité d’autodéfense contre les agressions constantes, les répressions et les tortures que nous vivons à l’intérieur des prisons, naturalisées comme autant de pratiques normales ; quand elles ne sont en vérité que les manifestations de l’abus et du châtiment appuyés par le silence et l’indifférence de masse.

– Par ces brèves – mais pleines de sens – paroles, nous voulons exprimer notre solidarité directe avec toutes les familles qui ont perdu leurs êtres chers en prison du fait de la responsabilité directe des surveillants et des juges… Nous souhaitons saluer de tout notre respect celles et ceux qui s’organisent et luttent contre le présent et se rebellent contre toute forme d’autorité…

– Parce que la lutte contre la prison se fait ici et maintenant

– Parce qu’il n’existe aucune prison ni aucun châtiment qui soient capable d’en finir avec les pratiques et les idées de Rébellion et de Subversion

– Parce qu’aucune chaîne et aucune prison de haute sécurité ne dureront pour toujours !!

TANT QU’IL Y AURA DE LA MISERE, IL Y AURA DE LA REBELLION !!

– Prisonniers de la guerre sociale : DE RETOUR DANS LA RUE !!

Freddy Fuentevilla, prisonnier subversif

Carlos Gutiérrez Quiduleo, prisonnier subversif mapuche

Marcelo Villarroel S., prisonnier libertaire

Juan Aliste Vega, prisonnier subversif

Prison de Haute Sécurité/Santiago-Chili
Dimanche. 7. Déc. 2014

* Note de Contra Info : Le 8 décembre 2010, 81 détenus ont été tués par la gendarmerie chilienne dans la prison de San Miguel.
Plus d’information (en espagnol) sur ce massacre sur le blog 81 razones x luchar.

Santiago, Chili : combat de rue solidaire et arrestations le 9 juillet

Affrontements à l’extérieur du lycée Manuel Barros Borgoño en solidarité avec Sol Vergara et la récente condamnation de Juan, Freddy et Marcelo.

Le 9 juillet 2014 un groupe d’encapuchonné-es a décidé de bloquer la rue devant le lycée Manuel Barros Borgoño armé-es de barricades et de s’affronter à la police avec des pierres, de la peinture et des cocktails Molotov.

L’action et le combat de rue faisait partie de la solidarité directe avec les compagnon-nes Juan, Freddy et Marcelo, compagnons reconnus coupables récemment de multiples expropriations bancaires et de la mort d’un policier.

La confrontation de rue a également montré la solidarité avec la compagnonne Sol Vergara, qui est en détention accusée d’avoir tiré un vigile de la banque.

Après les combats de rue, les forces de police ont réussi à arrêter 10 compagnon-nes, dont 3 ont été inculpé-es pour possession de cocktail Molotov et assignés à résidence totale.

Envoyé par “Noticias de la guerra social”
Beaucoup d’images prises de “Fotografía Insurrecta”

En espagnol ici

Thessalonique, Grèce : Solidarité incendiaire avec les compas du Caso Security

Jeudi 20 mars dans la nuit, nous avons utilisé des produits inflammables pour livrer un véhicule diplomatique d’un autre pays aux flammes, à l’Est de la ville de Thessalonique.

Cette action a été réalisée dans le cadre de l’appel international de solidarité avec Juan Aliste, Freddy Fuentevilla et Marcelo Villarroel, anarchistes* prisonniers de l’Etat chilien, accusés dans le Caso Security. Les compas doivent affronter des charges lourdes, notamment des braquages de banques et la mort d’un flic qui a eu la mauvaise idée de défendre le monde du Pouvoir et de ses lois.

Chaque acte d’attaque contre les Etats et leurs mécanismes est un message de solidarité à tous les compas qui luttent à l’intérieur et à l’extérieur des prisons du monde entier.

Pour la libération totale et l’anarchie.
Solidarité avec les anarchistes prisonniers au Chili.
Force à ceux qui choisissent le chemin de la clandestinité.

* Freddy Fuentevilla est un ancien militant du MIR (Movimiento de la Izquierda Revolucionaria), anticapitaliste autonome actif. Juan Aliste est un ancien lautarino (MAPU-Lautaro), anticapitaliste subversif actif. Marcelo Villarroel est un ancien lautarino, subversif autonome et libertaire.

Grenade : Attaque à la peinture d’une succursale de Banco Sabadell

Le 20 Mars dernier, dans l’après-midi (il était environs 17h30) une succursale de Banco Sabadell, située dans la rue San Pablo II, a été attaquée à la peinture. De la peinture rouge a été répandue sur l’écran du distributeur pour le recouvrir et empêcher son utilisation jusqu’à ce qu’il soit nettoyé ou changé, ainsi que sur les vitres de la banque. Des tracts ont également été laissés sur les lieux, avec un texte de solidarité avec les compagnons du Caso Security au Chili, dont le jugement commence le 25 Mars prochain.

Cette action fait partie de la semaine d’agitation et de solidarité avec cette affaire lancée en particulier depuis le Chili et soutenue par divers collectifs et individualités partout dans le monde, auxquels nous voudrions nous ajouter anonymement. Nous envoyons également un message de force et de solidarité à Tamara Sol et aux autres prisonni.ères/ers anarchistes dans les cachots de l’Etat chilien et dans le monde.

Solidarité et action ! Nique les banques !
Vive l
’Anarchie !

Santiago, Chili : Lettre des compagnons accusés dans le Caso Security depuis la Prison de Haute Sécurité

marirevo

LA PRISON, LA TORTURE ET L’INJUSTICE NE PRENNENT PAS DE VACANCES.

À la suite du dernier assaut venant de l’appareil persécuteur répressif (police, procureurs, tribunaux), la procédure de préparation du procès oral dans un tribunal constitutionnel a fini par se congeler depuis le mois d’août de l’année dernière, dans l’objectif d’annuler les diverses preuves insensées accusatrices déjà exclues et écartées, celles qui furent incrustées depuis le Tribunal Militaire et formulées par le tortionnaire Roberto Reveco au Ministère Publique ( légitimant ainsi des actes de persécution et de haine).

Six mois après, en février 2013, la supercherie continue, et donne comme résultat une objection du magistrat en service, fondé sur un supposé ressentiment de celui-ci envers les procureurs et plaignants en porcelaine. Alors que nous sommes toujours emprisonnés, la cour d’appel serait chargée de reconnaitre ou non cette fausse dispute pour l'”honneur” entre eux, tout ça posé adroitement par les persécuteurs. Mais ça n’est pas le plus important, un subterfuge pareil ne cherche dans le fond pas seulement à changer le magistrat. Son objectif est d’amener une nouvelle préparation de procès oral, où toute la preuve accusatrice déjà exclue, éliminée sous ses propres lois, soit pleinement réincorporée contre vents et marées, répondant ainsi aux exigences de répression, persécution et punition, exigences politiques d’un État, lequel baise son propre ordre juridique.

L’insoutenable du procès se reflète dans des pratiques aberrantes pour justifier la prison. Où la machine oppressive doit donner une réponse condamnatoire pour faire un exemple.

Comme nous, rebelles, libertaires, subversifs, transitoirement en prison, avec un procès pas clair bloqué dans les interprétations légales de ses propres articles, ceux qui avec toute la tromperie adroite n’assurent pas les intérêts inquisiteurs de l’État et son ensemble juridique répressif. Pour cela, et en contradiction avec ses propres normes, cela fait plus de 5 ans que traine cette affaire, soutenue politiquement pour des raisons d’État et sans aucune justification juridique.

Une prison qui cherche à se légitimer simplement parce que nous décidons de nos propres vies et que nous n’avons rien à voir avec le contrôle capitaliste imposé. Nous traçons le chemin de l’émancipation, et cela ne rentre pas dans leurs codes, c’est pour cela qu’ils doivent réinterpréter leurs propres articles, créer des procédure transitoires, réformer la réforme et pour cette raison d’État, donner de la puissance et de la légitimité indiscutable à la doctrine sacrée du pouvoir militaire et des gardiens de la constitution.

Aujourd’hui, avec la voix assoiffée de Pouvoir et de premier rôle, un procureur habile dans le mensonge veut et doit nourrir ses peines de l’enfer. Sa manœuvre de recommencer tout à zéro dans son procès oral ne sera pas son dernier râle. Hier, la poursuite s’est faite par la menace dans le but d’anéantir l’idée, aujourd’hui la persécution se dote de ruse juridique pour ainsi montrer que le plomb assassin ne les a pas soumis.

Notre cœur bat de façon indomptable, nous respirons profondément en aimant la vie et nos amours !

Domestiquons la peur, finissons-en avec l’indifférence.

La solidarité est une arme, multiplions les initiatives, actions, dénonciations personnelles ou collectives.

Montrons à l’État et sa presse bourgeoise que tant qu’il y aura de la misère il y aura de la rébellion !

CONTRE L’ÉTAT-PRISON-CAPITAL : GUERRE SOCIALE  !

Juan
Marcelo
Freddy

Février 2013