Tag Archives: Alfredo Cospito

Italie : mise à jour sur l’Opération Scripta Manent

Le procès commence le 16 novembre dans le tribunal de prison de haute sécurité de Turin.

Les camarades anarchistes Alfredo Cospito, Anna Beniamino, Danilo Cremonese et Nicola Gai ne sont pas autorisé-e-s à suivre le procès dans la salle du tribunal, illes vont être soumis-es à une vidéo-conférence à l’intérieure même de deux ailes de Haute Surveillance où illes sont détenu-e-s.

Les camarades anarchiste Marco Bisesti, Valentina Speziale, Alessandro Mercogliano sont autorisé-e-s à suivre le procès dans le tribunal mais illes refusent de prendre part à ce procès en solidarité avec les camarades soumis-es à la vidéo-conférence.

en anglais, portugais, allemand, espagnol

Conspiration des Cellules de Feu / FAI-FRI : Projet Nemesis : une proposition ouverte

« Celui qui parle de guerre, doit avoir un plan… »

L’autorité la plus insidieuse est celle qui porte la promesse de la globalité. C’est pourquoi nous sommes passés de la monarchie à la démocratie, et non à la liberté. Le mot “Sécurité” est particulièrement apprécié par la démocratie. Plus nous entendons parler de “sécurité”, plus nos vies et notre liberté reculent. Par dessus tout, le pouvoir et la démocratie contemporains ont poussé la société à faire des compromis et à se soumettre presque volontairement. La démocratie agit comme une usine transparente qui produit des relations sociales. Les individus se soumettent à l’idéologie gouvernementale, aux normes sociales et aux comportements disciplinés, et considèrent que ce que nous vivons aujourd’hui (la tyrannie économique, le chantage de l’esclavage salarié, la dictature du spectacle, la surveillance technologique) est un ordre du monde naturel et inévitable.

Pourtant même au sein d’une autorité omniprésente, les patrons, les officiels, les chefs et les propriétaires existeront toujours. Aujourd’hui, la visibilité des personnes au pouvoir est particulièrement limpide. Politiciens, dirigeants d’entreprises, armateurs, éditeurs, journalistes, juges et flics sont les personnes au pouvoir. Le projet Nemesis vise à s’attaquer à ces personnes. Il s’agit de notre coup à jouer pour que la peur change de camp.

Au lieu d’attaquer les symboles impersonnels de la justice, nous pensons qu’il est très important de transposer nos attaques à l’environnement personnel de nos ennemis : maisons, bureaux, lieux de sociabilisation et véhicules. Nous savons que pour le pouvoir, “personne n’est irremplaçable” mais nous savons aussi qu’un coup porté personnellement à l’un d’entre eux instillera la peur à cent autres. Nous créons un héritage de peur pour les gens de leur espèce et les personnes susceptibles de les remplacer. Il s’agit là du contrepoids minimum que nous pouvons apporter dans la balance de la terreur sur laquelle l’ennemi a tout le contrôle. Cette balance de la terreur causée par les meurtres de travailleurs pas leurs patrons, les tueries policières, les milliers d’années de prison prononcées par les juges, les mensonges des journalistes, les lois et les ordres des politiciens. Dans tous ces cas, l’ennemi a un nom et une adresse.

Les attaquer personnellement montre que les personnes au pouvoir ne sont pas invincibles. en même temps, au lieu de confiner l’insurrection anarchiste au conflit occasionnel avec les flics, nous pouvons faire de la révolution une composante permanente de nos vies en débuscant les personnes qui se cachent derrière les ordres et les décisions qui régissent nos vies, en analysant leurs mouvements et leurs itinéraires, et en organisant nos propres cellules offensives qui répondront aux provocations de l’autorité. Nous ne nous attendons pas à un débordement social qui conduira à des mobilisations de masses, mais nous devenons des catalyseurs de l’histoire au travers de nos actions, en créant la dichotomie “du côté du pouvoir ou du côté de la liberté”. Nous créons des espaces et des temporalités où nous écrivons l’histoire de nos propres mains plutôt que de la subir passivement. La guérilla urbaine anarchiste est une manière de regarder la vie droit dans les yeux, dans le but de former un authentique “nous” collectif. C’est la construction d’un processus de libération anarchiste avec courage, cohérence et détermination. Nous n’évaluons pas nos actions uniquement en fonction du coup porté à l’ennemi mais aussi de la possibilité de changer nos propres vies.

Le projet Nemesis est une proposition internationale de créer une liste avec les noms des personnes de pouvoir afin que nous puissions les attaquer là où elles se sentent en sécurité, dans les coulisses… dans leurs propres maisons. L’explosion de la bombe chez la procureure G. Tsatani était la première attaque, le premier acte du projet Nemesis. Nous partageons ce projet avec toutes les cellules de la FAI-FRI et tous les anarchistes d’action à travers le monde, voulant débuter un dialogue sur la diffusion de la lutte anarchiste. Et nous savons que le meilleur dialogue pour l’estimation d’une action ne peut être autre chose qu’une nouvelle action…

A travers le projet Nemesis nous saluons tous nos compagnons et compagnonnes retenus prisonniers dans les cellules de la démocratie à travers le monde et qui ne sont plus à nos côtés. Il est en particulier dédié aux membres de la CCF Olga Economidou, George Polydoros, Gerasimos Tsakalos, Christos Tsakalos, notre compagnonne anarchiste Angeliki Spyropoulou et les compagnons italiens de la FAI Alfredo Cospito et Nicola Gai.

A toutes celles et ceux qui n’ont pas enterré la hache de guerre…

Conspiration des Cellules de Feu / FAI-FRI

Nous reviendrons bientôt.

Barcelone, État espagnol : Face aux attaques du pouvoir, l’offensive continue

Après les dernières opérations de police contre le milieu anarchiste, beaucoup a été dit et a été écrit, la plupart du temps, les communiqués et les opinions ont été en grande partie une plainte ou une “condamnation” de la répression du pouvoir. Face à la dernière opération répressive et les réactions qui ont suivi, nous considerons que nous aussi nous voulons donner notre point de vue.

Tout d’abord il faut comprendre que la répression qui a eu lieu est la réponse logique de l’État face a nous qui sommes considérés comme ses ennemis. Nous ne comprenons pas les communiqués victimisant dans lesquels l’état d’esprit (bien sûr écris avec des mots très appropriés ) est de supplier l’État de cesser de lancer ses hordes de flics a “l’aveugle” contre les anarchistes. Disant que la répression est injustifiée (et bien sûr on use et abuse du terme « montage »). Disant que nous ne ferions jamais rien de mauvais. Disant qu’ils nous attaquent car l’on “pense différemment”… Ils essayent de donner de nous une image de « normalité » et essayent par tous les moyens de rendre cette image publique la plus propre et la plus socialement acceptable possible. Ils font de leur mieux pour se distancer des discours ou des pratiques violentes, tombant ainsi dans le jeu du pouvoir et utilisant le même langage, des distinctions sont faite entre « bon(e)s » et « mauvais(es) » anarchistes, promouvant de l’intérieur la même criminalisation.

Arrivé à  ce stade, entre ces “anarchistes” il y a ceux/celles qui n’ont aucune honte à donner des interviews aux médias, donnant une image lamentable et, ce qui est bien pire, se positionnent comme les portes-parole du “mouvement anarchiste” (et à y être de tous mouvements sociaux). Ces aspirants politiques ou aspirants guides de masse font leur possible pour éloigner l’anarchisme de son caractère subversif et conflictuel, le dépeignant comme un simple mouvement d’activisme social, vide de tout discours et pratique de confrontation au pouvoir et à l’ordre existant.

Ensuite, il y a les discours de ceux/celles qui parlent continuellement de l’horreur de la répression, du fait que nous sommes tou(te)s surveillé(e)s, que nous ne pouvons rien y faire, ces attitudes ne font rien de plus que semer la panique et la paranoïa collective, et derrière ces discours et attitudes il y a ceux/celles qui, pour cacher leur immobilisme, utilisent comme prétexte l’omniprésence de la répression, des suivis, le classique “mais moi je suis fiché” etc… Celui/Celle qui ne veut rien assumer, c’est sa décision personnelle, mais se cacher derrière une peur incontrôlée et bien souvent sans fondement et s’employer à répandre ce sentiment défaitiste est dangereux et contre-productif. Cela ne veut pas dire qu’il y a les “lâches” et les “courageux(ses)”, il est tout à fait normal d’avoir peur des détentions au poste de police, de la prison, des coups, de la torture et des meurtres de bourreaux ou de matons…

Pourtant, libérer la peur conduit à la panique et a la paranoïa, ce qui à son tour conduit souvent aux discours défaitistes appelant à la passivité, à l’immobilisme, et affirmant qu’il est préférable de “bien se (com)porter” autant pour soi-même que pour le reste des compagnons(gnes) afin de ne pas être la cible des enquêtes policières.

Pour en finir avec le sujet nous affirmons que l’État ne nous a même pas montré la partie émergée de l’iceberg, ceci n’est rien comparé à ce qu’ils pourraient faire, et de fait, il suffit de regarder la répression présente actuellement dans d’autres parties du monde (et  il n’y a pas besoin d’aller bien loin) ou même dans l’état espagnol il y a quelques décennies. Il doit être clair que, du moment où nous nous positionnons comme anarchistes, nous vivons dans le risque et la possibilité d’être frappé(e)s par la machinerie répressive, même en dehors de nos pratiques, parce que, comme nous l’avons  déjà vu, il y a des moments où la dite machinerie répressive cherche plus à provoquer la peur chez l’ennemi en s’en prenant à tout le monde au lieu de donner des coups précis, donc, aux yeux du pouvoir n’importe (la)lequel d’entre nous est une cible potentielle.

Malgré tout le déploiement des opérations policières, les arrestations et les calomnies qu’ils ont effectués (et qui restent à venir) le pouvoir sait que nous resterons toujours des individu(e)s impossible à contrôler, impossible ù effrayer quelque soient leurs tentatives. Ils ne pourront pas en finir avec notre soif de détruire tout ce qui nous opprime. Nous sommes ravi(e)s de voir que malgré tout ce qu’il c’est passé, ils n’ont pas réussi à stopper l’offensive contre l’existant. Tous les jours, il y a celleux qui, sans céder à la peur ni à la soumission sociale, continuent l’attaque permanente. L’action anarchiste multiforme a continué de se diffuser à travers les différents quartiers, peuples et villes sous forme de publications et de textes combatifs, d’affiches, de graffitis, de pancartes, de sabotages,  d’incendies et d’explosifs, coupant les routes a coup de de barricades, d’affrontements, d’attaques contre les bâtiments du pouvoir et organisant des émeutes lors de manifestations…

Bien que la tendance au sein de l’État espagnol soit toujours de ne pas revendiquer les actions, que beaucoup d’entre elles restent muettes et sont réduits au silence, nous savons pertinemment qu’elles ont plus ou moins eu lieu. La violence minoritaire a continué et continuera, et si l’on parle de violence, ouvertement et sans complexe, c’est parce que nous sommes convaincus que le pouvoir ne tombera pas de lui-même ni qu’aucun messie ne tombera du ciel avec la solution toute faite.

Nous n’utilisons pas des mots comme « auto-défense » ou « contre-violence », nous ne parlons pas non plus de violence anarchiste seulement quand il y a un contexte adhésion des masses à ce qui n’est plus acceptable. Nous avons constaté que, malgré tout, la  pratique insurrectionnelle et l’attaque sont encore possibles, la police ne peut pas être partout, ils ne peuvent pas nous espionner ou nous contrôler tou(te)s, un peu de bon sens, une bonne planification et une bonne volonté sont plus que suffisants pour prouver que l’image d’un monde contrôlé et pacifiée n’est qu’une illusion, à nous de briser cette illusion de tranquillité.

Parce que face aux attaques du pouvoir et face à la misère de certain(e)s « anarchistes » qui ne se soucient que de donner une image de « bon(ne)s garçon/fille innocent(e) intégré(e)s à la société » afin de se sauver elleux mêmes, nous, nous armons nos désirs et nos passions, nous, nous passons à l’attaque.
Aux masses et à leur passivité, nous offrons juste notre agressivité, nous n’attendons rien d’elleux et nous nous jetons pleinement dans la révolte permanente anarchique.

Nous sommes quelques révolté(e)s qui avons décidé de rester fier(e)s, dignes et  de prendre le risque d’oser vivre l’anarchie ici et maintenant.

Les paroles sans actes sont pour nous paroles mortes, c’est pourquoi nous profitons de ce communiqué pour revendiquer les actions suivantes (faites dans différents arrondissements de Barcelone) :

L’incendie de plusieurs véhicules appartenant à différentes entreprises privées ou publiques, la plupart d’entre elles étaient des sociétés de sécurité.

Attaques d’agences bancaires en brisant le verre de leurs vitrines et de leurs DAB avec des marteaux, des pierres et de la peinture, voire en les incendiant.

Incendies de différents conteneurs et destruction de mobilier urbain.

Avec ce communiqué, nous souhaitons saluer affectueusement tou(te)s nos prisonnier(e)s,
en particulier Monica et Francisco qui sont détenu(e)s depuis plus de deux ans sans baisser la tête,
aux compas Nicola et Alfredo,
aux compas de la CCF et à tou(te)s les compas prisonnier(e)s actuellement au Chili comme a tou(te)s les compas prisonnier(e)s partout dans le monde.
C’est ainsi que nous saluons nos prisonnier(e)s et nous nous rappelons de tou(te)s celleux qui sont tombe(e)s au combat.
Nous saluons également tous celleux qui jour après jour, continuent de miser sur le conflit et l’insurrection anarchiste permanente, faisant aujourd’hui et pour toujours de l’anarchie une menace permanente.

Pour un Décembre Noir partout !

Pour l’Internationale Noire d’Anarchistes de Pratique !

Pour l’extension du Chaos et de l’Anarchie !

Rien n’est fini, la guerre continue…

Individu(e)s pour la Dispersion du Chaos – FAI / FRI

en espagnol

Brésil : Gestes solidaires depuis Porto Alegre

Banderole et incendie dans le tunnel de Conceição. Porto Alegre.

La société capitaliste, démocratique, industrielle, dévore tout. Êtres vivants, terre, eau, air… Tout se transforme en marchandise.

Leur mode de vie et d’exploiter imposé, leurs institutions, parlements, tribunaux, armée, polices, constitutions, spectacles de football et électoraux, patronnent cette scène dévastatrice que nous combattons de nos griffes et de nos dents.

Ils veulent que tu soies citoyen, consommateur, électeur, obéissant et fidèle à cet ordre et progrès. Ne comptez pas sur nous.

Nous sommes partout. Contre toute forme d’autorité, pour la libération totale, pour l’anarchie.

Nous démontrons notre solidarité avec tou-te-s les poursuivi-e-s, séquestré-e-s, et condamné-e-s qui comme nous attaquent le pouvoir, l’autorité, la domination, toutes les expressions de ce système.

Nous n’avons pas de recettes, nous avons soif. Prends ta vie en main. Autonomie, solidarité. Parole et action.

En conséquence de ces mots, nous sommes sorti-e-s le 24 mars pour pose une banderole qui n’était pas assez grande pour contenir les noms de tou-te-s les compagnon-ne-s qui sont dans nos cœurs et a rapidement été enlevée par la police, parce que sa taille était par contre suffisante pour rendre difficile l’entrée des camions dans le tunnel de Conceição. Presque au même moment, nous avons empêché le transit des automobiles en mettant le feu dans l’avenue à l’intérieur du même tunnel.

La banderole disait :

NI VAINCU-E-S
NI REPENTI-E-S

Diego Ríos et tou-te-s les compagnon-ne-s au Chili, CCF et tou-te-s en Grèce, Lavazza et tou-te-s en Espagne, Camenisch, Ilya Romanov, Abraham et tous au Mexique, Ihar et tou-te-s en Biélorussie, Alfredo, Nicola et tou-te-s en Italie, Jock Palfreeman. (A)

Tou-te-s n’étaient pas sur la banderoles, mais tou-te-s sont dans nos cœurs. Force aux compagnon-e-s en lutte dans les prisons en Grèce!

Pour la destruction de toutes les prisons.

Cœurs marginaux

Que vive (A) l’anarchie !
Sans images, sans enregistrements. Seulement du chaos.

en espagnol

Prison de Ferrara, Italie : Alfredo Cospito en isolement, rapport disciplinaire et protestations

barbed-wire-hand_smLe 13 février, un coup de téléphone à l’un des compagnons enfermés dans la section de Haute Sécurité de la prison de Ferrara nous a appris qu’Alfredo a été placé en isolement suite à une altercation avec un gardien. L’isolement punitif, 14bis o.p., a été mis en place il y a deux jours et un autre compagnon de la section a reçu un rapport disciplinaire, toujours pour le même épisode. Les autres prisonniers de la section AS ont protesté contre cet évènement et entendent continuer jusqu’à ce que prenne fin l’isolement d’Alfredo.

14 février : Alfredo a été directement emmené dans une autre section de la prison, et n’a donc pas de contact avec les autres prisonniers, ni avec ceux de la section AS, ni d’autres sections. Les autres compagnons de la section spéciale se sont vus suspendre la ballade et les interdits de rencontre restent en vigueur.

Source : Croce Nera Anarchica

en anglais | espagnol | grec | portugais

Rovereto, Italie : Le centre Telecom attaqué en solidarité avec les prisonnier-e-s

telekom

telekom-rovereto

traliccio-telekom

Le 13-12-2014, le centre Télécom de Rovereto a été attaqué. Les caméras ont été déviées et des engins incendiaires placés en différents points. Les compagnies téléphoniques, au-delà des dégâts environnementaux qu’elles créent, sont surtout des alliées de l’État pour le contrôle et la sécurité. Telecom, en particulier, est l’une des responsables de la vidéoconférence imposée aux détenus en Italie.

En solidarité avec Adriano et Gianluca a qui cette vidéoconférence a été imposée, avec Maurizio Alfieri a qui elle a été imposée pour ses luttes en prison, à Monica et Francisco et aux derniers arrêtés de la dite « affaire Pandora ». Un salut aux 11 arrêtés à Barcelone. A Alfredo et Nicola pour avoir revendiqué l’attaque de l’un des responsables de la mort nucléaire. Aux détenus No TAV parce que les compagnies téléphoniques ont eu un rôle fondamental dans la répression. A Tamara Sol accusée d’avoir tiré sur un vigile de banque. En souvenir de Sebastián Oversluij, Rémi tué par la police et tous ceux qui, partout dans le monde, affrontent l’autorité.

Pour l’action directe. Pour l’anarchie.

Madrid : Manifestation en solidarité avec Nikos Romanos, Mónica et Francisco

octaveta-783x1024
Le texte distribué lors de la manifestation

Le 6 décembre est une journée chargée de symbolisme et de souvenirs. D’un côté, dans l’État espagnol, il s’agit de l’anniversaire de la constitution espagnole, qui allait inaugurer la restauration de la dictature démocratique après 39 ans de dictature national-catholique. De l’autre, il s’agit du sixième anniversaire de la mort d’Alexis Grigoropoulos sous les balles d’un larbin de l’État. De plus, à ces mêmes dates (à peine trois semaines plus tôt), une année s’est écoulée depuis l’incarcération des anarchistes Mónica Caballero et Francisco Solar.

Pour ces raisons, dans ce contexte, et alors que l’anarchiste Nikos Romanos et les compas Yannis, Andreas et Dimitris sont en grève de la faim, une manifestation spontanée a eu lieu la nuit du 6 décembre dans les rues du quartier madrilène de Vallecas.

La manifestation, qui a regroupé entre 150 et 200 personnes, a avancé en coupant les rues principales de Vallecas, comme l’avenue de l’Albufera ou Martinez de la Riva, avec une banderole qui disait « Liberté pour les prisonnier-e-s anarchistes » et quelques fumigènes, au son de cris de soutien envers Nikos Romanos, Mónica, Francisco, Gabriel Pombo, Alfredo et Nicola, Noelia Cotelo, contre les prisons et pour l’Anarchie. Pour terminer, le tract qui a été diffusé a été lu, puis le rassemblement s’est dispersé sans aucun incident. Ce n’est qu’alors que nous partions que sont arrivés les fourgons policiers…un peu tard.

Par ce petit geste, nous voulions envoyer courage et force aux compagnons en grève de la faim et au reste des prisonnier-e-s anarchistes du monde entier, pour leur rappeler et nous rappeler qu’ils et elles ne sont pas seul-e-s et que, d’une manière ou d’une autre, la lutte continue.

Mort à l’État, et vive l’Anarchie.

Quelques anarchistes de Madrid

Pour lire l’intégralité du tract distribué lors de la manifestation (en espagnol), voir ici.

[Grèce/Italie] Interview d’Alfredo Cospito par la CCF

Des prisons grecques au module AS2 de Ferrara. Quatre mots en “liberté”.

Interview de moi-même par la CCF.

Avant de répondre à vos questions, je voudrais souligner le fait que ce que je dirai est ma vérité seulement. L’un des nombreux points de vue, sensibilités et nuances individuelles à l’intérieur de cet entrecroisement de pensée et d’action qui prend forme sous le nom FAI-FRI. Fédération informelle qui, en refusant toute tentation hégémonique, représente un outil, une méthode d’une des composantes de l’anarchisme d’action. Anarchisme d’action qui, seulement à partir du moment où il se fait informel, sans se renfermer dans des structures organisées (spécifiques, formelles, de synthèse) et quand il n’est pas à la recherche de consensus (et donc refuse la politique), peut être reconnu dans un plus vaste univers chaotique du nom d’« internationale noire ». Pour mieux nous comprendre, la FAI-FRI est une méthodologie d’action que seule une partie des sœurs et des frères de l’internationale noire pratiquent, pas une organisation, et encore moins une simple signature collective. Seulement un outil qui tend vers l’efficacité, et qui a pour objectif de renforcer les noyaux et les individualités des compagnon-ne-s d’action à travers un pacte de soutien mutuel sur trois points : solidarité révolutionnaire, campagnes révolutionnaires, communication entre groupes et individus :

SOLIDARITÉ RÉVOLUTIONNAIRE : Chaque groupe d’action de la Fédération Anarchiste Informelle s’engage à donner sa propre solidarité révolutionnaire à d’éventuels compagnons arrêtés ou en fuite. La solidarité se concrétisera surtout à travers l’action armée, l’attaque contre les structures et les hommes responsables de la détention du compagnon. Qu’il ne subsiste pas l’éventualité du manque de solidarité parce qu’on verrait moins les principes sur lesquels le vivre et le sentir anarchiste se basent. Par soutien en cas de répression, nous ne parlons bien évidemment pas de celui qui a un caractère d’assistance technico-légal : la société bourgeoise offre suffisamment d’avocats, d’assistantes sociales ou de prêtres pour que les révolutionnaires puissent s’occuper d’autre chose.

CAMPAGNES RÉVOLUTIONNAIRES : Une fois lancée une campagne de lutte à travers des actions et les communiqués correspondants, chaque groupe ou individu sera suivi par les autres groupes et individus de la Fédération Anarchiste Informelle selon leurs propres temps et modalités. Chaque individu ou groupe peut lancer une campagne de lutte autour d’objectifs particuliers en « promouvant » simplement le projet par une ou plusieurs actions accompagnées de la signature du groupe d’action spécifique auquel vient ajouté la signature de la Fédération dans le sigle. Si une campagne n’est pas partagée, et si cela est jugé nécessaire, la critique se concrétisera à travers les actions et communiqués qui contribueront à corriger le tir ou à le mettre en discussion.

COMMUNICATION ENTRE LES GROUPES ET INDIVIDUS. Les groupes d’action de la Fédération Anarchiste Informelle n’ont pas à se connaître les uns les autres, il n’y en a aucun besoin lorsque cela mènerait plutôt à prêter le flanc à la répression, à créer des dynamique de leaderisme des individus et à la bureaucratisation. La communication entre les groupes et individus se fait essentiellement à travers les actions elles-même, et à travers les canaux d’informations de mouvement sans nécessité de connaissance réciproque.
(extrait de la revendication de l’attentat du 21 décembre 2003 contre Romano Prodi, à l’époque président de la Commission Européenne, extrait de « Il dito e la luna », pages 15-16)

Ce pacte de soutien mutuel dépasse de fait l’assemblée, ses leaders, les spécialistes de la parole, de la politique et les mécanismes autoritaires qui s’amorcent aussi dans les milieux anarchistes lorsque l’assemblée devient un organe décisionnel. Ce que l’internationale noire devrait pouvoir faire dans les prochaines années serait de reconstituer ce « fil noir » qui s’était étiolé depuis longtemps. Un fil qui rattache l’anarchisme d’hier, qui pratiquait la « propagande par le fait », fille du Congrès International de Londres de 1881, à l’anarchie d’action d’aujourd’hui, informelle, auto-organisée, nihiliste, anti-civilisation, antisociale. Nicola et moi, les uniques membres du « noyau Olga », ne connaissons pas personnellement les autres frères et sœurs de la FAI. Les connaître voudrait dire les voir enfermés entre les quatre murs d’une cellule.

Nous nous sommes convaincus de l’utilité de la FAI-FRI grâce aux mots (revendications) et aux actions des frères et sœurs qui nous ont précédé. Leurs mots, toujours confirmés par l’action, nous ont offert l’indispensable constance sans laquelle n’importe quel projet se réduit, à l’ère du virtuel, en inutiles et stériles paroles lancées au vent. Nous avions besoin d’une boussole pour nous orienter, d’un outil pour reconnaître et démasquer ceux qui ont fait de l’anarchie un simple terrain de jeu pour beaux-parleurs, un filtre pour distinguer les mots creux de ceux porteurs de réalité. Nous avons trouvé dans cette « nouvelle anarchie », dans ses revendications et les campagnes révolutionnaires qui y étaient liées, une perspective d’attaque réelle, qui amplifie nos potentiels destructifs, sauvegarde notre autonomie d’individus rebelles et anarchistes et nous donne la possibilité de collaborer, de frapper ensemble, sans nous connaître directement. Aucun type de coordination ne peut être inclus dans notre façon de nous projeter. La « coordination » présupposerait nécessairement la connaissance réciproque, le fait de s’organiser entre les sœurs et les frères des différents noyaux. Une telle coordination tuerait l’autonomie de chaque groupe et individu. Le groupe le plus « efficient », le plus préparé, le plus courageux, le plus charismatique aurait inévitablement le dessus, reproduisant les mêmes mécanismes délétères que l’on retrouve en assemblée. A la longue, on verrait ressurgir des leaders, des idéologues, des chefs charismatiques, on irait vers l’organisation : l’idée même de la mort de la liberté. On pourrait répondre à cela que dans les groupes d’affinité, dans les noyaux de la FAI pourrait aussi renaître un leader charismatique, un « chef ». Dans notre cas, les dégâts seraient toutefois limités, parce qu’il n’y a pas de connaissance directe entre les noyaux. La gangrène ne pourrait pas s’étendre. Notre façon d’être anti-organisatrice nous préserve de ce risque. Voilà pourquoi il faut se fier aux « campagnes révolutionnaires », qui excluent la connaissance entre groupes et individus, tuant de fait tout balbutiement d’organisation. Il ne faut jamais confondre les campagnes et la coordination. C’est l’informalité, c’est l’essence, selon moi, de notre projectualité opérative. Qu’il soit bien clair que lorsque je parle de groupes d’affinité ou de noyau d’action, je peux me référer à un seul individu comme à un groupe plus nombreux. Pas la peine d’en faire une histoire de nombres. Il est clair qu’une action spécifique est planifiée par les différents membres du groupe, et on ne peut pas parler de coordination à ce moment-là, et cette planification ne doit jamais s’étendre aux autres groupes FAI-FRI. En-dehors du groupe en tant que tel, il faut se « limiter » à ne communiquer qu’à travers les campagnes révolutionnaires et les actions qui en découlent. Notre connaissance de la FAI-FRI doit toujours rester la plus partielle possible, limitée à nos propres affinités. De la FAI-FRI, on ne doit connaître que les morsures, les griffures, les blessures infligées au pouvoir. Il serait mortel de créer quelque chose de monolithique ou de structuré, et chacun de nous doit éviter les équivoques ou les phantasmes hégémoniques. L’organisation limiterait énormément nos perspectives, en inversant le processus qualitatif vers le quantitatif. A travers l’action de l’un, la volonté de l’autre se renforce, par l’inspiration qu’elle lui a donné. Les campagnes se diffusent en tâches de léopard. Mille têtes contre le pouvoir rendent furieux, car il est impossible des les trancher toutes. Ce sont justement ces actions, et les mots qui les accompagnent (les revendications), qui nous permettent à coup sûr d’exclure les purs théoriciens amants des beaux discours, et nous donnent la possibilité de nous rapporter uniquement à qui vit dans le monde réel, en se salissant les mains, en risquant sa propre peau. Ces mots-là sont les seuls qui comptent vraiment, les seuls qui nous permettent de grandir, d’évoluer. Les campagnes révolutionnaires sont l’outil le plus efficace pour entailler, pour frapper là où cela fait le plus mal. En nous donnant la possibilité de nous répandre dans le monde comme un virus porteur de révolte et d’anarchie.

CCF : Pour nous connaître, dis-nous quelque chose de ta situation actuelle.

Alfredo : Il y a peu à dire. Nous avons été arrêtés pour la jambisation d’Adinolfi, administrateur délégué d’Ansaldo Nucleare. Par inexpérience, nous avons fait des erreurs qui nous ont coûté cette arrestation : nous n’avons pas couvert la plaque de la moto que nous avons utilisé pour l’action, nous l’avons garée dans un endroit trop proche du lieu et, surtout, nous n’avons pas vu une caméra de surveillance qui était sur un bar, une erreur extrêmement grave, que nous payons aujourd’hui. Nous avons revendiqué notre action en tant que noyau « Olga FAI-FRI ». J’ai été condamné à 10 ans et 8 mois, Nicola à 9 ans et 4 mois. Dans les mois qui viennent, nous aurons un nouveau procès pour association subversive. Voilà plus ou moins notre actuelle situation juridique.

CCF : Les prisonniers anarchistes et la prison. Quelles sont vos conditions dans les sections spéciales, comment se comportent les matons et quels sont vos rapports avec les autres prisonniers ?

Alfredo : En Italie, l’État démocratique veut nous isoler en utilisant les circuit de la Haute Sécurité, qui comportent de nombreuses restrictions, en nous reléguant dans des sections complètement séparées du contexte général de la prison. Aucun contact n’est possible avec les autres prisonniers, nous n’avons pas la possibilité de sortir, seulement deux heures par jour dans une petite cour de ciment. La censure contre moi et Nicola a toujours été renouvelée, nous recevons donc difficilement, et en retard, notre courrier et les journaux. Les choses les plus intéressantes nous sont confisquées à l’entrée et à la sortie. En ce moment, nous sommes enfermés dans une section AS2, c’est-à-dire une section de haute sécurité spécifique aux prisonniers anarchistes. Les « rapports » entre nous et les matons est un rapport d’indifférence réciproque et d’hostilité naturelle. Que pourrais-je dire de plus ? De mon point de vue, les protestations « civiles » à l’intérieur et à l’extérieur des prisons sont inutiles, l’aspect « vivable » de l’intérieur est une simple question de rapport de force. De la prison, il faut en sortir, et c’est à qui s’y trouve de s’en donner les moyens… Continue reading [Grèce/Italie] Interview d’Alfredo Cospito par la CCF

[Italie] Solidarité active avec les compagnon-nes anarchistes emprisonné-es

“Arme-toi et sois violent-e, magnifiquement violent-e, afin que tout explose… Arme-toi et combats le terrorisme, fous le feu, conspire, sabote… sois violent-e… naturellement violent-e, librement violent-e”
Mauricio Morales (Punky Mauri), combattant anarchiste mort en action le 22 mai 2009

Journées de solidarité internationale du 16 au 22 mai 2014

dans l’attente du procès contre les compagnon-nes anarchistes Mattia, Claudio, Niccolò et Chiara (accusé-e-s de terrorisme après une attaque contre le chantier du TAV au Val Susa, dans la nuit du 13 au 14 mai 2013) ;

en solidarité avec les compagnons anarchistes Alfredo et Nicola (emprisonnés pour avoir causé des blessures au patron d’Ansaldo Nucleare, Roberto Adinolfi) ;

en solidarité avec les compagnons anarchistes Gianluca et Adriano (incarcérés, accusés d’attaques incendiaires contre des banques, des multinationales de l’énergie –ENI, ENEL– et des usines qui exploitent la terre).

Solidarité révolutionnaire avec tous les combattants !

Des anarchistes.

Collaboration du Chat Noir Émeutier

Buenos Aires: Attaques incendiaires sur deux voitures de patrouille de la Police Fédérale Argentine

Des travailleurs armés, prêts à tuer, gardiens de la loi et de l’ordre, serviteurs des puissants, assassins rémunérés. Il s’agit de la Police Fédérale Argentine. La guerre psychologique est une partie de la guerre sociale dans laquelle nous faisons face à toute forme d’autorité, mais ce n’est pas celle que nous avons choisi ou favorisé, depuis que notre guerre est physique: que des attaques directes contre l’oppresseur et ses biens. Pour nous, il ne suffit pas de savoir que l’ennemi est conscient qu’ils pourraient recevoir une grève; nous nous sentons mieux en sachant qu’il a été effectivement attaqué. Même si notre intérêt était psychologique, nous pensons que cet intérêt est nourrit directement par une réalité physique qui devient concrète via l’attaque directe, comme nous l’avons déjà mentionné.

Le dimanche 24 novembre 2013, entre 1h30 et 2h du matin, nous avons attaqué deux voitures de patrouille de la Police Fédérale Argentine avec des engins incendiaires. Un sur la police du 41ème département, l’autre sur le service du 27ème.

Force au camarade Ilya Romanov, emprisonné en Russie après avoir été blessé par la détonation d’un engin explosif qu’il a préparé dans l’idée d’attaquer les flics.

Solidarité avec les camarades Francisco Solar et Mónica Caballero, en détention provisoire en Espagne, accusés d’avoir des liens avec la bombe de la Basilique du Pilar à Saragosse.

Nos salutations et complicité, pleines d’amour et d’anarchie, pour les camarades Alfredo Cospito et Nicola Gai, emprisonnés en Italie et fiers membres de la Cellule Olga de la FAI/FRI.

Ami-e-s de la Terre / Fédération Anarchiste Informelle

Grèce : Déclaration de la C.C.F. à propos des 4 de Kozani

Si nous parlons, nous le faisons parce que nous ne voulons pas abandonner la Conspiration des Cellules de Feu dans la fosse de la propagande étatique.

Pour le braquage de Kozani, son exclusivité appartient aux arrêtés eux-mêmes, qui ne sont pas membres de la Conspiration. De plus, la Conspiration n’a pas été “frappée” par ces arrestations et nos perceptions tout comme nos cellules restent saufs…

Malgré tout, parce que la machine étatique de la propagande réfère constamment à la Conspiration, nous clarifions notre position.

Les guérillas urbaines anarchistes ne sont pas de “bons gamins” ni n’ont besoin d’être défendues par les hypocrites de l’humanisme et les mercenaires de la sensibilité gauchistes.

Les guérillas urbaines anarchistes abandonnent le rôle de la victime afin de prendre position en tant qu’offenseurs contre le silence passif de la société.

Nous savons que la violence anarchiste contre le régime est le seul chemin pour la libération. Ceux qui hésitent à s’armer d’eux-mêmes seront démontré comme trop lâche pour vivre avec dignité. Loin de la rhétorique humaniste et des larmes de crocodile sur les visages battus des arrêtés, des choix spécifiques ont été frappé. Le choix de braquer une banque ayant pour but le soutien de noyaux illégaux informels anarchistes a été, est et sera une pratique anarchiste.

Dans la guerre contre l’État et sa société tu ne demandes pas pitié à ton ennemi. Les anarchistes de praxis ne respecte aucune légalité bourgeoise. La question n’est pas que quelqu’un parle de violence policière, mais d’attaquer le premier, ici et maintenant. De plus, la vie appartiendra toujours à un seul type de personnes, ceux de l’action.

Force aux quatre anarchistes otages qui sont poursuivis pour le braquage de Kozani.

Nous soutenons ceux qui soutiennent leurs choix et qui ne font preuve d’aucun regret.

NOUS CRÉONS ET ORGANISONS 10, 100, 1.000 NOYAUX DE LA CONSPIRATION…

LONGUE VIE À LA FÉDÉRATION ANARCHISTE INFORMELLE (FAI/IRF)

TOUT CONTINUE…

Les membres emprisonnés de la C.C.F.

P.S. : Nous envoyons de tout notre coeur notre solidarité aux compagnons Alfredo Cospito et Sergio Maria Stefani que les matons des prisons italiennes ont empêché de recevoir des visites, tout comme notre ami et gréviste de la faim depuis le 04/02/13, Spiros Dravilas que le système “correctionnel” grec a privé de ses jours de sortie.

Sources : 1 et 2

D’autres déclarations des 4 de Kozani, un résumé de la manif en solidarité du 6 février et une affiche ont aussi été traduite par Non Fides : « Vive l’anarchie ! bande de bâtards ! »

Gènes, Italie : Affiche pour la manifestation en solidarité avec Alfredo et Nicola

CONFLIT ET RÉPRESSION

Le 7 mai 2012 est attaqué à Gènes un des patrons du nucléaire, Roberto Adinolfi, directeur administratif d’Ansaldo Nucleare, une des entreprises du groupe Finmeccanica, qui, en plus de faire des recherches dans le nucléaire, vend des technologies aux dictatures les plus impitoyables, conçoit et produit des équipements pour le contrôle social et la répression, mais aussi des armes de destruction massive. L’attaque armée a été revendiquée par un noyaux de la FAI (Fédération Anarchiste Informelle). Suite aux enquêtes menées par les unités anti-terroristes (DIGOS et ROS), des perquisitions sont effectuées et deux anarchistes de Turin, Alfredo et Nicola, sont accusés d’être les auteurs de cette action. Le procureur Silvio Franz du parquet de Gênes (celui qui a classé sans suite l’enquête sur la mort de Carlo Giuliani en disant que “le pistolet* était le seul moyen idoine pour arrêter l’agression”) a notifié deux ordonnances successives d’incarcération préventive et a inscrit une troisième personne dans le registre de l’enquête [mise en examen]. Alfredo et Nicola sont encore détenus dans l’infâme prison de Sanremo, en régime d’isolement total, où ils subissent une mesure arbitraire de saisie de leur correspondance.

Il est évident que l’État Démocratique, dans sa chasse aux sorcières, mène une stratégie répressive avec pour but d’annihiler à tous les niveaux ceux qui sont considérés comme des épines dans le pied des détenteurs du pouvoir, et d’intimider tous ceux qui osent se rebeller en menaçant la paix sociale, garantie essentielle de la mise en œuvre des plans des patrons et politiciens. La répression agit au quotidien contre nous de différentes manières, des plus infimes aux plus évidentes. La répression s’exprime à travers l’employeur qui décide de l’emploi du temps de nos vies ; à travers l’école qui nous apprend la bonne voie pour rester dans le rang ; à travers la psychiatrie qui taxe nos particularités de maladies pour les écraser avec les médicaments des multinationales ; à travers les caméras de vidéo-surveillance qui contrôlent, surveillent et analysent nos mouvements  et habitudes ; à travers la guerre que les militaires ont déclaré dans nos rues contre pauvres ; à travers la télévision et la publicité qui nous vendent un monde fictif et fabriquent des rêves de fiction impossibles qui nous éloignent de la possibilité d’une vie digne d’être vécue, nous aliénant de nos besoins réels, de nos douleurs et de nos joies.

Et c’est quand tout cela n’est pas suffisant contre ceux qui ne baissent pas la tête, qui ne veulent pas vivre à l’intérieur des limites imposées, que la répression prend sa forme la plus cruelle : la prison. L’emprisonnement est souvent suivi par l’isolement, qui vise à annihiler les personnes et leur dignité et à les éloigner des rapports et des luttes, sociales et individuelles.

Ce qu’ils ne peuvent nous enlever, qui reste et, si nous le voulons, restera toujours, exclusivement entre nos mains, c’est la pratique de la solidarité. Le seul véritable obstacle insurmontable pour les projets de domination/profit des patrons et la stratégie répressive des appareils d’État.

Répétons, sans risque de nous en lasser, que les seuls véritables terroristes sont les États, les multinationales, les armées, ceux qui planifient des grands travaux dévastateurs, des centrales nucléaires et des instruments de destruction. Donnons notre solidarité à Alfredo et Nicola devant la prison de Sanremo où ils sont incarcérés.

MANIFESTATION SAMEDI 17 NOVEMBRE
15H00 À LA PRISON DE SANREMO
EN SOLIDARITÉ AVEC NICOLA ET ALFREDO
 
SOLIDARITÉ AVEC TOUS LES REBELLES – POUR LA LIBERTÉ DE TOUS/TES

* Celui du flic qui a tiré sur Carlo et l’a tué (Ndt).

Source : 1, 2 et 3

Traduit en collaboration avec Cette Semaine


Dans la matinée du 12 novembre Alfredo Cospito a été transféré de Sanremo à la prison d’Alessandria, alors que Nicola Gai était toujours détenu en isolement à Sanremo. Le 14 novembre, Nicola Gai a été transféré dans une autre prison (inconnue jusque là).

Alfredo Cospito
Carcere San Michele, strada Casale 50/A, IT-15122 Alessandria