Tag Archives: attaque contre Roberto Adinolfi

Barcelone : Communiqué d’actions anarchistes et réponse aux nihilistes

Avec ce communiqué nous voulons revendiquer les actions suivantes, comme faisant parti d’une lutte pour la destruction de l’État, du Capital, du patriarcat et tout système de domination, une lutte pour la création libre de relations volontaires et solidaires à niveau global et au niveau local; en d’autres termes, un lutte pour l’anarchie.

5 janvier : le soir nous avons conté une histoire à un enfant sur les maquis et la lutte anarchiste contre Franco et contre la démocratie.

13 janvier : nous avons cuisiné un repas sain pour une compagnonne qui a une maladie chronique.

17 janvier : nous avons écrit une lettre à un compagnon en prison pour avoir participé à une émeute.

12 février : nous avons gardé les enfants d’amis en situation de précarité économique obligés de se salarier.

16 février : nous avons discuté ouvertement avec nos voisins au sujet de la nécessité de brûler des banques et d’attaquer la police pour réaliser nos rêves.

19 février : nous avons dit à des activistes de gauche que les encapuchonnés n’étaient pas des flic infiltrés mais que c’était nous, et qu’il était bien de se mettre une capuche et de prendre les rues par la force.

28 février : nous avons offert des légumes de notre jardin à des amis et des voisins, sans argent ni contre-partie.

Pourquoi nous revendiquons ces actions ? Ces derniers mois nous avons aussi renversé des poubelles, brûlé des banques, blessé des journalistes, brisé des vitrines de magasin et attaqué des policiers.

Pour nous les attaques contre le système sont essentielles dans notre lutte. Mais nous nous sommes trompés nous-même. Une lutte ne consiste pas seulement en des attaques. Les attaques NE sont PAS plus importantes que la nécessité de prendre soin de nous, de maintenir et diffuser notre histoire collective, de créer des relations basées sur le don, la solidarité et la réciprocité, d’imaginer de nouveaux mondes et de nouvelles luttes, de confronter notre isolement et d’établir des relations subversives et honnêtes avec des gens qui sont en dehors du ghetto catégorique et politique dans lequel le Spectacle nous cache.

Il devient évident que nous avons perdu à plusieurs reprises dans le passé, et que le plus dur de tout est la fracture historique et la perte de notre mémoire de lutte; c’est de devoir partir de rien. L’hyper-aliénation, contre laquelle le nihilisme est la réponse logique, n’est pas plus que le résultat de la défaite dans des luttes passées. Nous nous trouvons dans un ensemble qu’il faut détruire, uniquement parce qu’il ne reste plus rien de ce que nous avons construit dans le passé. Pour ne pas tout perdre à chaque fois que nous nous soulevons, nous devons nous soutenir, pas comme des individus isolés mais comme une commune, comme une lutte collective et multi-générationnelle. Et ça, on ne peut pas l’obtenir en donnant une priorité exclusive aux attaques.

La hiérarchie des tactiques appartenant à la gauche a été très peu modifiée au sein du nihilisme : ils ont choisi le fer de lance, les actions soi-disant plus importantes, comme les seules qui importaient, et ils ont oublié le reste.

C’est une vision patriarcale et contre-productive. C’est l’oubli de toutes les actions, d’abord invisibilisées par le patriarcat, ensuite par le capitalisme, et enfin par la gauche soi-disant anticapitaliste, qui sont nécessaires pour la vie et aussi pour la lutte. La tactique la plus agressive n’a de sens et ne peut être soutenue que dans un complexe d’actions de tout type, tant qu’elles sont libertaires et directes. Continue reading Barcelone : Communiqué d’actions anarchistes et réponse aux nihilistes

Gènes, Italie : Affiche pour la manifestation en solidarité avec Alfredo et Nicola

CONFLIT ET RÉPRESSION

Le 7 mai 2012 est attaqué à Gènes un des patrons du nucléaire, Roberto Adinolfi, directeur administratif d’Ansaldo Nucleare, une des entreprises du groupe Finmeccanica, qui, en plus de faire des recherches dans le nucléaire, vend des technologies aux dictatures les plus impitoyables, conçoit et produit des équipements pour le contrôle social et la répression, mais aussi des armes de destruction massive. L’attaque armée a été revendiquée par un noyaux de la FAI (Fédération Anarchiste Informelle). Suite aux enquêtes menées par les unités anti-terroristes (DIGOS et ROS), des perquisitions sont effectuées et deux anarchistes de Turin, Alfredo et Nicola, sont accusés d’être les auteurs de cette action. Le procureur Silvio Franz du parquet de Gênes (celui qui a classé sans suite l’enquête sur la mort de Carlo Giuliani en disant que “le pistolet* était le seul moyen idoine pour arrêter l’agression”) a notifié deux ordonnances successives d’incarcération préventive et a inscrit une troisième personne dans le registre de l’enquête [mise en examen]. Alfredo et Nicola sont encore détenus dans l’infâme prison de Sanremo, en régime d’isolement total, où ils subissent une mesure arbitraire de saisie de leur correspondance.

Il est évident que l’État Démocratique, dans sa chasse aux sorcières, mène une stratégie répressive avec pour but d’annihiler à tous les niveaux ceux qui sont considérés comme des épines dans le pied des détenteurs du pouvoir, et d’intimider tous ceux qui osent se rebeller en menaçant la paix sociale, garantie essentielle de la mise en œuvre des plans des patrons et politiciens. La répression agit au quotidien contre nous de différentes manières, des plus infimes aux plus évidentes. La répression s’exprime à travers l’employeur qui décide de l’emploi du temps de nos vies ; à travers l’école qui nous apprend la bonne voie pour rester dans le rang ; à travers la psychiatrie qui taxe nos particularités de maladies pour les écraser avec les médicaments des multinationales ; à travers les caméras de vidéo-surveillance qui contrôlent, surveillent et analysent nos mouvements  et habitudes ; à travers la guerre que les militaires ont déclaré dans nos rues contre pauvres ; à travers la télévision et la publicité qui nous vendent un monde fictif et fabriquent des rêves de fiction impossibles qui nous éloignent de la possibilité d’une vie digne d’être vécue, nous aliénant de nos besoins réels, de nos douleurs et de nos joies.

Et c’est quand tout cela n’est pas suffisant contre ceux qui ne baissent pas la tête, qui ne veulent pas vivre à l’intérieur des limites imposées, que la répression prend sa forme la plus cruelle : la prison. L’emprisonnement est souvent suivi par l’isolement, qui vise à annihiler les personnes et leur dignité et à les éloigner des rapports et des luttes, sociales et individuelles.

Ce qu’ils ne peuvent nous enlever, qui reste et, si nous le voulons, restera toujours, exclusivement entre nos mains, c’est la pratique de la solidarité. Le seul véritable obstacle insurmontable pour les projets de domination/profit des patrons et la stratégie répressive des appareils d’État.

Répétons, sans risque de nous en lasser, que les seuls véritables terroristes sont les États, les multinationales, les armées, ceux qui planifient des grands travaux dévastateurs, des centrales nucléaires et des instruments de destruction. Donnons notre solidarité à Alfredo et Nicola devant la prison de Sanremo où ils sont incarcérés.

MANIFESTATION SAMEDI 17 NOVEMBRE
15H00 À LA PRISON DE SANREMO
EN SOLIDARITÉ AVEC NICOLA ET ALFREDO
 
SOLIDARITÉ AVEC TOUS LES REBELLES – POUR LA LIBERTÉ DE TOUS/TES

* Celui du flic qui a tiré sur Carlo et l’a tué (Ndt).

Source : 1, 2 et 3

Traduit en collaboration avec Cette Semaine


Dans la matinée du 12 novembre Alfredo Cospito a été transféré de Sanremo à la prison d’Alessandria, alors que Nicola Gai était toujours détenu en isolement à Sanremo. Le 14 novembre, Nicola Gai a été transféré dans une autre prison (inconnue jusque là).

Alfredo Cospito
Carcere San Michele, strada Casale 50/A, IT-15122 Alessandria