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Recueil sur la lutte contre les prisons de type C en Grèce

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«Si la nouvelle loi sur les prisons de type C est une nouvelle offensive dégueulasse de ce monde carcéral contre l’irréductible esprit de révolte qu’aucune loi ni répression ne pourra jamais étouffer, elle n’est pas plus que cela. Sur le modèle des Quartiers de Haute Sécurité en France ou du régime FIES en Espagne, elle n’est qu’une pierre ajoutée à l’édifice de la lutte des autorités contre les prisonniers de la guerre sociale. Tout particulièrement dans un contexte comme celui de la Grèce, où la lutte armée et la proposition de l’attaque diffuse, permanente et décentralisée, obtiennent l’appui d’un mouvement large et l’approbation tacite de plusieurs parties de la population. Il s’agit aussi pour l’État grec d’une partie de son offensive contre le mouvement révolutionnaire et la révolte diffuse qui l’agite depuis les débuts de leur « crise » et un certain mois de décembre 2008. Ce qui nous intéresse ici n’est donc pas l’énième loi scélérate du pouvoir, mais le souffle de rage qu’elle a provoqué, qu’elle provoque encore et qu’elle provoquera probablement jusqu’à la destruction de son idée même

Recueil de textes et communiqués a propos de la lutte contre les prisons de type C en Grèce – 68 pages – février-avril 2015.

Sommaire :

• Quelques chiffres p.3
• Carte des prisons grecques p.4
• Introduction p.5
• Quelques slogans entendus dans les rues de Grèce : p.13
• Contre les prisons de haute sécurité p.14
• Intervention dans la prison de Korydallos p.18
• Jusqu’à la destruction de la dernière prison… p.20
• Contre les prisons de type C p.22
• Communiqué des prisonniers de la taule de Koridallos p.25
• Première déclaration des détenus de type C p.26
• Deuxième déclaration des détenus de type C p.28
• Refus de remonter en cellule au bouclage à Koridallos p.29
• Troisième déclaration des détenus de type C p.30
• Grèves de la faim dans les prisons grecques p.31
• Déclaration de début de grève de la faim du DAK p.34
• Manif solidaire à Athènes p.39
• Déclaration du DAK p.40
• Les membres de la CCF mettent fin à leur grève de la faim p.43
• Appel international du DAK p.44
• Chronologie non exhaustive de luttes entre les murs p.47
• Chronologie récente à l’extérieur p.57
• Annexe : Pour en finir avec le Prisonnier Politique p.63

Ravage Editions
Éditeur anarchiste (livres & brochures) / ravage-editions@riseup.net

Prisons grecques : L’anarchiste Grigoris Sarafoudis entre en grève de la faim

Depuis le 9 mars 2015, l’anarchiste prisonnier Grigoris Sarafoudis, membre du Résau des Combattants Prisonniers (DAK), commence une grève de la faim avec pour objectif la satisfaction des revendications du DAK :

1. L’abolition des articles 187 et 187A du code pénal

2. L’abolition de l’analyse de mélanges de matériel génétique, l’abolition de la loi qui ordonne sa prise par la force, et que les expert-e-s biologistes de confiance des accusé-e-s puissent être présent-e-s pendant l’analyse des traces ADN.

3. L’abolition de la loi de la cagoule

4. L’abolition des prisons de type C

5. La libération de Savvas Xiros, prisonnier de l’organisation 17 Novembre souffrant de plusieurs lésions graves.

Victoire pour la lutte des grévistes !

espagnol | anglais

Madrid : Solidarité avec les grévistes de la faim en Grèce

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Ce dimanche 8 mars 2015, nous avons réalisé un petit acte de contre-information et de solidarité avec les compagnons en grève de la faim.

Nous avons accroché une banderole sur la place centrale de Tirso de Molina avec la phrase “Syriza maintient les prisons spéciales d’isolement, solidarité prisonniers en grève de la faim (A)” accompagnée de quelques affiches du communiqué de début de grève de la faim du Réseau des Combattants Prisonniers (DAK).

Aucun gouvernement ne nous donnera la liberté, seule la lutte nous rendra libres.

Vive l’Anarchie !

anglais | grec

Athènes : Occupation symbolique du siège central de SYRIZA en solidarité avec les grévistes de la faim.

Le communiqué de l’occupation :

Aujourd’hui, 8 mars 2015, nous avons occupé le siège du gouvernement de SYRIZA sur la place Koumoundourou.

Nous exigeons la satisfaction immédiate des revendications des prisonnier-e-s en grève de la faim qui luttent pour :

– L’abolition de la législation spéciale antiterroriste, et en particulier des lois sur les organisations terroristes et illicites (187A et 187).

– L’abolition des lois spéciales répressives (loi de la cagoule).

– L’abolition des prisons de type C qui sont le symbole du régime d’exception pour les prisonnier-e-s politiques.

– La limitation de l’usage et de la prise de matériel génétique comme preuve à charge.

De plus, nous soutenons la demande commune de libération immédiate de Savvas Xiros, que l’attitude vindicative de l’État extermine jour après jour depuis 13 ans et la demande de la CCF de libération de leurs familles.

Anarchistes, Solidaires de la lutte des prisonnier-e-s politiques.

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Les banderoles disent : “Libération immédiate des familles et des ami-e-s des membres de la CCF (groupe anarchiste Rubicon)” – “Abolition immédiate des prisons de type C” – “Solidarité avec les grévistes de la faim (A)”

espagnol | anglais

Grèves de la faim dans les prisons grecques – brève chronique des derniers jours

panopt06/03/2015

Tandis que la société grecque avale presque sans broncher les contes post-électoraux du gouvernement SYRIZA-ANEL, des anarchistes incarcéré-e-s et des prisonnier-e-s combatif-ves dans les geôles de la démocratie grecque décident de se confronter de nouveau au Pouvoir et à ses lois, utilisant comme moyen de lutte la grève de la faim et le refus de la nourriture de prison.

Le 27 février 2015, le prisonnier de droit commun Giorgos Sofianidis, enfermé dans le module E1 des prisons de haute sécurité de Domokos, commence une grève de la faim en exigeant d’être retransféré dans les prisons de Koridallos, où il purgeait sa peine jusqu’au Jour de l’An, afin de pouvoir continuer ses études au sein de l’Institut d’Education Technologique du Pirée et de l’Institut d’Enseignement Professionnel des prisons de Koridallos. Dans le même temps, avec les autres prisonniers du module spécial E1, il revendique l’abolition définitive des prisons de type C.
Ce même jour commencent à refuser la nourriture de prison tous les autres prisonniers du module, à savoir les anarchistes Nikos Maziotis, Kostas Gournas, Yannis Naxakis, le communiste Dimitris Koufontinas et les prisonniers sociaux Alexandros Meletis, Konstantinos Meletis, Vasilis Varelas, Mohamed-Said Elchibah et Alexandros Makadasidis, en affirmant qu’ils continueront leur mobilisation. Il nous faut rappeler ici qu’une autre protestation avait déjà eu lieu à l’intérieur des prisons de Domokos au début du mois de février suite à la mort d’un prisonnier du fait d’une négligence médicale.

Le 2 mars, une grève de la faim de prisonniers commence sur la base d’un ensemble de revendications communes//cadre politique commun, se référant surtout à l’abolition des lois antiterroristes de 2001 et de 2004, des articles 187 et 187A du code pénal, de la « loi de la cagoule », de la législation sur les prisons de type C, de l’ordonnance du parquet en ce qui concerne la prise violente de traces ADN, en plus de la demande de libération de Savvas Xiros, condamné pour son appartenance à l’organisation 17 Novembre, pour des raisons de santé. Kostas Gournas et Dimitris Koufontinas (respectivement membres de Lutte Révolutionnaire et de 17 Novembre) annoncent leur participation par un communiqué en commun, ainsi que Nikos Maziotis (tous trois depuis les prisons de Domokos), et 5 compagnons du Réseau de Combattants Prisonniers (dont les initiales en grec sont DAK) : Antonis Stamboulos (prisons de Larisa), Tasos Theofilou (prisons de Domokos), Fivos Harisis, Argyris Ntalios et Giorgos Karagiannidis (prisons de Koridallos). Les autres participants de la DAK rejoindront la mobilisation plus tard. Depuis le 2 mars, le prisonnier Mohamed-Said Elchibah entre lui aussi en grève de la faim dans les prisons de Domokos. Deux jours plus tard, 2 prisonnières du module des femmes des prisons masculines de Neapoli, à Lasithi en Crète, commencent à refuser la nourriture de prison, comme marque de solidarité avec les prisonniers politiques en grève de la faim.

Au même moment, la police a arrêté à partir du 28 février plusieurs personnes dans l’affaire de la tentative d’évasion ratée de la Conspiration des Cellules de Feu des prisons de Koridallos : Christos Rodopoulos, l’anarchiste alors en cavale Angeliki Spyroupoulou, Athina Tsakalou (mère des frères Tsakalos) et une amie à elle, un ami du frère de Girogos Polidoros, ainsi que l’épouse de Gerasimos Tsakalos. Le 2 mars, les 10 membres prisonnier-e-s de la CCF Olga Ekonomidou, Michalis Nikolopoulos, Giorgos Nikolopoulos, Haris Hadjimihelakis, Gerasimos Tsakalos, Christos Tsakalos, Giorgos Polidoros, Panagiotis Argirou, Damiano Bolano et Theofilos Mavropoulos annoncent qu’ils rentrent en grève de la faim jusqu’à la mort ou jusqu’à ce que soient libéré-e-s leurs proches et ami-e-s. Angeliki Spyropoulou entre à son tour en grève de la faim depuis les cachots de la police, avec les mêmes revendications.

Le 4 mars, l’anarchiste Panagiotis Michalakoglou, en prison préventive dans les prisons de Nigrita, à Serres, commence à refuser la nourriture de prison en solidarité avec les membres de la CCF. Entretemps deux personnes de l’entourage amical des familles de la CCF sont « libérées », mais les tortionnaires Nikopoulos et Asprogerakas, juges spéciaux d’instruction, ordonnent la prison préventice pour la gréviste de la faim Angeliki Spyropoulou (prisons de Koridallos) et Christos Rodopoulos (prisons de Domokos).
De plus, le 6 mars, Christos Polidoros (frère du membre de la CCF) est arrêté et remis aux services antiterroristes.

Le 4 mars, Giorgos Polidoros et Christos Tsakalos annoncent que la CCF soutient la grève de la faim collective qui est menée en parallèle de la leur, en soulignant que les nouvelles machinations des services antiterroristes contre leurs familles sont une conséquence extrême de la loi antiterroriste. Le 5 mars, Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire, déclare, indépendamment des différents contextes de ces grèves de la faim en termes de revendications, qu’il soutient la lutte des prisonnier-e-s de la CCF.

Face à ces évènements très importants et à l’attente de nouvelles, nous, celles et ceux qui sont dehors, à lutter pour l’abolition de la société carcérale dans toutes ses expressions et l’abattage de tout Pouvoir, avons pour responsabilité de soutenir tou-te-s les prisonnier-e-s en lutte, sans exceptions, et leurs mobilisations pour la satisfaction immédiate de leurs revendications, tout en continuant à travailler pour la déstabilisation complète du système de domination. Il ne faut pas oublier que ce pour quoi nous luttons est la démolition totale de l’État/Capital et que les luttes partiales revendicatives sont des outils de déstabilisation dans ce sens, et non des fins en soi. Dans le cas contraire, on court toujours le risque de l’assimilation par le réformisme. Multiplions les actions d’agitation et d’attaque contre les institutions, les personnes et les symboles de la démocratie grecque à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. Que la solidarité soit pratique !

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Grèce : Succursales bancaires attaquées à Thessalonique

at1Les 12 et 13 février 2015 ont respectivement eu lieu des réunions de pays membres de l’Union Européenne à propos du thème du terrorisme et de la politique économique. Pour nous, ces deux évènements sont ceux qui composent l’actuelle vision européenne et qui lui donnent son sens, c’est-à-dire l’étouffement économique de celles et ceux d’en bas, et la répression et le combat contre tout danger interne ou externe qui menace la stabilité et la paix sociale.

Concrètement, le 12 février, une rencontre a eu lieu entre les ministres de l’UE sous le prétexte des derniers évènements survenus en France (une autre rencontre lui avait précédé le 15 janvier 2015, celle des ministres de l’Intérieur et de la Défense d’Europe qui a compté avec la présence du ministre de l’Intérieur des États-Unis). Leur objectif primordial a été l’élaboration d’une politique antiterroriste en commun et la recherche de nouvelles technologies de surveillance et de contrôle, c’est-à-dire un plus grand élargissement de la défense et du blindage de la domination, quelque chose que nous comprenons comme l’objectif principal de ceux d’en-haut dans une période de tumultes sociaux. Les résultats de ce genre de réunions, nous en faisons déjà l’expérience avec le durcissement de la loi antiterroriste, les camps de concentration pour migrant-e-s, FRONTEX, le mur sur le fleuve Evros, les prisons de haute sécurité, et pas seulement.

D’autre part, le 13 février a eu lieu la réunion informelle des ministres de l’Économie (eurogroupe) avec pour but de planifier la politique économique afin d’apporter le « développement » en Grèce et en Europe en général. Pour nous, ce « développement » n’est rien de plus que la tentative de sauvetage et de perpétuation du système capitaliste lui-même, auquel nous attribuons la pauvreté, la répression et la misère de nos vies.

Indépendamment des différents modèles d’administration économique, le rôle du système bancaire et du système économique dans sa totalité continue d’être le même : l’accumulation de biens entre les mains des puissants et l’étouffement économique des réprimé-e-s. Actuellement, nous faisons l’expérience d’une administration économique de la crise supposément radicale, mais qui ne s’échappe pas du contexte de la totalitaire et néolibérale Union Européenne, et qui n’abolit pas – et ne peut le faire – la condition même de l’exploitation.

D’un autre côté, l’administration sociopolitique du gouvernement de Syriza, au contraire de celle de Nea Dimokratia, qui essayait d’éliminer les mouvements à travers la stratégie de la tension, est passée à une nouvelle stratégie répressive qui a pour arme principale l’assimilation des revendications des luttes sociales précédentes.

Pour nous, l’ennemi était et sera l’État et le Capital, et ce indifféremment de s’il porte un masque de droite ou gauchiste. Nous sommes contre la logique de la délégation et n’attendons d’aucun gouvernement qu’il n’apporte des solutions aux problèmes que nous vivons, nous projetant dans la lutte pour le tout et sans médiations, jusqu’à la libération de toute forme de Pouvoir.

Ainsi, les jours lors desquels les puissants se réunissaient pour élaborer leurs plans répressifs et économiques, nous-autres avons contribué le 12 février à ce débat en attaquant une succursale d’Eurobank et une autre d’Alpha Bank, toutes deux situées dans la rue Ionos Dragoumi, dans le centre de Thessalonique, réduisant en miettes leurs vitrines et détruisant les distributeurs automatiques.

PAS DE RECUL
LUTTE JUSQU’A LA DESTRUCTION DE L’ÉTAT ET DU CAPITAL

espagnol

Prisons grecques : La CCF soutient la grève de la faim collective de combattants prisonniers.

Ci-dessous les mots de Giorgos Polidoros et de Christos Tsakalos, membres prisonniers de la CCF, par lesquels ils expriment leur soutien à la grève de la faim collective des prisonniers combattants qui se déroule en parallèle de la leur.

Giorgos Polidoros: […] Depuis lundi 2 mars 2015, nous, les 10 membres des Cellules, avons commencé une grève de la faim jusqu’à la mort pour que soient relâché-e-s les membres de familles et leurs ami-e-s. Ils n’ont rien à voir avec nos actions. Laissez-les en paix, ou préparez-vous à compter les premier-e-s prisonnier-e-s politiques mort-e-s. De plus, nous soutenons la grève de la faim qui se déroule dans les prisons pour l’abolition de la loi antiterroriste, de la loi de la cagoule et des prisons de type C. Le sort qu’ont réservé les services antiterroristes à nos familles est la conséquence extrême de la loi antiterroriste et est le premier pas de nouvelles histoires répressives.

Christos Tsakalos: […] Il est évident que les deux grèves de la faim sont liées l’une à l’autre, et cela démontre l’urgence et la nécessité que toutes deux soient victorieuses. Quelle est la connexion ? La grève de la faim que nous menons et le sujet dont nous parlons, c’est-à-dire la libération immédiate de nos proches incarcéré-e-s par les bâtards des services antiterroristes, n’est rien de plus que l’extension naturelle et politique des exigences qu’ont posé les gens pour l’abolition de la loi antiterroriste. […]

Prisons grecques : Communiqué de début de grève de la faim du Réseau des Combattants Prisonniers (DAK)

Note de Contra Info: Antonis Stamboulos, Tasos Theofilou, Fivos Harisis, Argiris Ntalios y Giorgos Karagiannidis (participants au DAK) ont rejoint le 2 mars Dimitris Koufontinas, Kostas Gournas et Nikos Maziotis dans cette grève de la faim collective. Les autres participants au DAK rejoindront la mobilisation ces prochains jours.
muchNous commencerons par une constatation que nous ne devons jamais oublier. Tout s’obtient par la lutte. Si aujourd’hui, dans les prisons, nous avons droit aux livres, à la télévision, aux appels téléphoniques libres, aux permis de sortie, aux suspensions de peines, si les matons ne nous tabassent pas, tout cela n’est du qu’aux mutineries sanglantes et aux grèves de la faim des prisonnier-e-s nous ayant précédé.

Aujourd’hui, c’est à nous de lutter et de gagner. Le moment est arrivé de diminuer les peines abusives qui se distribuent gratuitement, le moment est arrivé de voir s’accorder obligatoirement les permis et les suspensions de peines selon les limites officielles, que l’on rabaisse la peine perpétuelle à 12 ans de prison effective et 4 ans de jours de travail, que l’on accorde une suspension de peine aux 2/5 de la condamnation, que l’on réduise le temps de prison préventive à 12 mois, que l’on puisse utiliser internet, que les visites deviennent libres, et que l’on garantisse la rencontre sexuelle des prisonnier-e-s.

Que l’on ne construise plus jamais de prisons d’isolement sensoriel comme celles de Malandrino, Trikala, Grevena, Domokos, Chania, Nigrita, Drama, dans lesquelles les prisonniers n’ont aucun rapport avec le monde extérieur et où ils voient même le ciel à travers une grille métallique. L’architecture de celles déjà existantes doit se transformer pour qu’elles cessent de donner une importance prépondérante à la prévention des mutineries et des évasions en reléguant au deuxième plan les conditions de vie.

Les camps de concentration pour migrant doivent être fermés. Toutes ces choses doivent être revendiquées et gagnées par les prisonnier-e-s dans leur ensemble. Nous profitons de la lutte que nous commençons pour faire ressortir ces sujets et demandons aux interné-e-s de toutes les prisons de les prendre en considérations pour les nouvelles batailles à venir.

La prison, et la répression en général, est l’un des piliers fondamentaux du système capitaliste. Dans le modèle de l’administration capitaliste qui prédomine de nos jours, la répression se centralise toujours plus comme choix de l’État, et s’exprime de manière concentrée dans la doctrine de la Loi et de l’Ordre. L’abandon du modèle antérieur, c’est-à-dire de l’État-providence Keynésien, a conduit à la paupérisation d’un grand nombre de gens, tant au sein des métropoles occidentales que dans la périphérie capitaliste. Dès le moment où une grande partie de la population ne peut plus être assimilée au processus productif et de consommation, leur gestion ne peut se faire qu’à travers la répression.

L’efficace administration répressive a imposé la création de régimes spéciaux d’exception, marquant des actes illégaux dans un cadre conceptuel spécial. Actes qui ne sont pas traités selon le poids pénal spécifique qu’ils ont, mais par rapport à leur dangerosité pour le fonctionnement normal du régime.

Dans cet État d’exception se démarque le combat contre ennemi intérieur (avec l’application de la loi « antiterroriste » pour les accusé-e-s de la lutte armée et la « loi de la cagoule » pour les arrêté-e-s des affrontements lors de manifestations), le combat contre ledit « crime organisé » ou, pour le dire autrement, du fonctionnement capitaliste « au noir », le combat contre les migrant-e-s que l’on arrête sans qu’aucun délit ne soit commis, simplement pour le fait d’exister. Contre les hooligans accusé-e-s sur la base de lois sportives spéciales, contre les femmes séropositives qui ont été stigmatisées comme la peste pour la société, et la liste continue. Tout ce qui peut provoquer des turbulences dans le fonctionnement efficace du système est traité par un règlement spécial.

En ce qui concerne la réalité grecque, ce processus a commencé, en termes législatifs, au début de l’année 2000 et est depuis lors en constance actualisation. En 2001, l’État grec, au sein de ce que l’on appelle depuis la « guerre contre le terrorisme » qui, au niveau international, a lui aussi intensifié la guerre contre l’ennemi intérieur, en votant l’article 187 sur les organisations illicites. En 2004, il a voté l’article 187A sur les organisations terroristes.

Au cours de la même période, les premières prisons de haute sécurité ont commencé à fonctionner à Malandrino, où ont été transférés les prisonniers les plus insoumis, sur qui on expérimentait un traitement pénitentiaire spécial, l’enfermement dans des modules de quelques personnes seulement et des difficultés pour les sorties et les suspensions de peines.

En 2002, les prisonniers du cas 17 Novembre ont été enfermés dans les cellules souterraines des prisons féminines de Koridallos, là encore sous des conditions d’isolement physique et sensoriel. Le fonctionnement des prisons de Malandrino et des cellules souterraines de Koridallos, respectivement pour les prisonniers de droit pénal et les politiques, a été la première instauration de ce type de conditions de détention spéciales en Grèce après le transition démocratique.

Avec les articles 187 et 187A, les contextes légaux s’élargissent pour que plus d’actions puissent rentrer dans le cadre et que le niveau de châtiment augmente. La façon dont fonctionne ces législations implique des juges et des procureurs spéciaux, des salles de tribunaux spéciales, l’inexistence d’un jury, de plus grandes peines pour chaque délit et, pour finir, l’accusation d’intention de commettre un délit similaire. Il s’agit de toute évidence d’une législation vindicative qui recherche l’annihilation des prisonnier-e-s.

Il nous faut mentionner ici un cas spécial, celui du guérillero a plusieurs lésions graves, Savvas Xiros, qui a déjà passé 13 ans à se confronter à une mort lente à l’intérieur de la prison.

La dernière application de l’État d’exception est celui du fonctionnement des prisons de type C. A travers l’aggravation du contexte légal qui les délimite, la prison effective se prolonge énormément pour celles et ceux qui y sont enfermé-e-s. Au-delà de l’isolement physique et sensoriel que suppose l’enfermement dans les prisons de type C.

Une caractéristique particulière du régime d’exception est son instauration comme pilote et son expansion continuelle postérieure. Un exemple en est l’application de l’article 187, qui s’appliquait initialement à quelques dizaines de prisonniers, et qui concerne aujourd’hui près de 30% de la population carcérale.

La mise en marche des prisons de type C est un autre exemple, où mis à part ceux qu’on cataloguait initialement prisonniers de type C (accusés sous les articles 187 et 187A), on peut aussi ranger n’importe quel prisonnier insoumis considéré dangereux pour l’y transférer.

A part le champ législatif, le régime d’exception se cristallise également au niveau de l’enquête et des preuves. L’apparition des analyses ADN a créé un nouveau type d’approche policière-judiciaire qui présente leurs compétences comme des vérités impossibles à remettre en question.

Par nature, le matériel génétique est une preuve extrêmement risquée par rapport aux résultats qui peuvent être obtenus par son analyse. La facilité de son passage d’un-e humain-e à un-e autre ou à des objets, et son mélange, laisse autant de possibilités ouvertes que les conclusions que l’on souhaite tirer en l’utilisant comme preuve à charge.

Malgré le fait que tout cela soit déjà connu, aussi bien par les scientifiques qui se chargent de la chose que par les appareils répressifs qui l’utilisent, la collecte, le processus et l’enregistrement de matériel génétique est la nouvelle super-arme de répression législative, juste pour l’ambigüité qu’elle suppose.

L’insuffisance de la méthode se démontre dans les fait par l’assourdissante absence de biologistes policiers dans les tribunaux pour soutenir leurs analyses, en contraste avec la présence des policiers qui font les arrestations, les interrogatoires, les spécialistes en explosifs ou autres domaines spécifiques.

L’importance que la pratique répressive donne à l’analyse ADN est démontrée par le fait qu’ils l’utilisent toujours plus dans les salles des tribunaux. Il y a des gens qui ont été accusés pour des délits divers, avec pour seule indication un mélange de genres génétiques trouvés près des lieux de l’enquête. Malgré le fait que la méthode internationale scientifique déclare risquée l’analyse de mélanges d’ADN, un certain nombre de condamnations se sont simplement basées sur la découverte d’un mélange d’ADN.

D’un autre côté, l’insistance de la police pour la prise violente de traces ADN, en plus d’être permise, transforme de par son imposition tout le processus en une forme de torture, et cela démontre une fois de plus l’importance que la création de bases de données biologiques a pour le régime.

Pour toutes ces raisons, nous pensons qu’il est désormais politiquement l’heure de limite la façon d’utiliser le matériel génétique.

Il n’y a aucun doute dans le fait que l’État emploie toute méthode que lui permettent les relations sociales du moment pour le maintien de la domination de classe. Pour autant, il serait idiot d’espérer que ceux qui sont dérangés par la lutte subversive ne prennent pas leurs mesures. Ce que nous pouvons exiger du patronat et de l’État à travers le coût analogue que nous leur causerons est qu’ils reculent en abolissant :

– l’article 187

– l’article 187A

– le facteur aggravant d’action réalisée avec le visage dissimulé (« loi de la cagoule »)

– le cadre légal qui définit le fonctionnement des prisons de type C.

Et pour délimiter le processus et l’usage de matériel génétique, nous exigeons concrètement :

– l’abolition de l’ordre du parquet par lequel s’impose la prise violence de traces ADN

– que les expert-e-s biologistes de confiance de l’accusé-e aient accès et puissent analyser les traces ADN, si l’accusé-e le désire.

– l’abolition de l’analyse de traces qui contiennent le mélange de matériel génétique de plus de deux personnes.

Nous exigeons également :

– la libération immédiate de Savvas Xiros pour qu’il puisse recevoir le traitement médical dont il a besoin.

Nous n’avons aucune confiance en la parole d’aucun gouvernement, et nous n’oublions pas que tout s’obtient par la lutte. Pour cette raison, le 2 mars 2015, nous nous mettons en grève de la faim en exigeant l’accomplissement de nos demandes.

Réseau de Combattants Prisonniers

espagnol

Prisons grecques : L’anarchiste Nikos Maziotis en grève de la faim

Grève de la faim de Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire, dans le cadre de la mobilisation de lutte des prisonniers politiques.

Ces 15 dernières années, et en particulier après qu’ai été déclarée la guerre contre le « terrorisme », le système capitaliste au niveau international prend des caractéristiques toujours plus totalitaires avec pour fin d’imposer la dictature des marchés et les intérêts de l’élite économique supranationale qui a émergé à travers le processus de globalisation après la fin du bipolarisme. Dans ce contexte, la répression et le blindage de l’arsenal législatif et pénal des États est de la plus grande importance et s’instaure avec pour but la reproduction du système, dans un environnement globalisé contre les ennemi-e-s politiques du nouvel état des choses, et spécialement contre la menace de l’action armée révolutionnaire, notamment ces dernières années après l’explosion de la crise financière mondiale.

L’État Grec, qui est attaché au char du Capital supranational, a adopté les réformes néolibérales telles que les endoctrine l’Union Européenne, en plus d’actualiser son arsenal législatif et pénal selon les demandes de la « guerre antiterroriste » internationale. Ainsi, en 2001, la première loi « antiterroriste » a été votée (article 187 du code pénal sur les organisations illicites), en 2004 la deuxième (article 187A sur les organisations terroristes), en 2009, peu après la révolte de 2008, a été votée la loi de la cagoule [qui criminalise les manifestant-e-s qui se masquent le visage], et en 2010 une modification de l’article 187A, qui l’endurcit. En 2010, après un ordre du parquet, ils ont instauré la mesure de la prise violente de traces ADN et, finalement, l’été 2014, comme continuation et conséquence naturelle de leur politique répressive, la loi des prisons de type C a été votée.

Cette avancée graduelle de l’attaque répressive de la part de l’État est allée en s’intensifiant au cours de toutes ces années en parallèle des réformes néolibérales des gouvernements grecs, et est devenue encore plus aigüe après l’explosion de la crise financière mondiale, la révolte de décembre 2008 et le placement du pays sous le pouvoir du Fond Monétaire International, de la Banque Centrale Européenne et de l’Union Européenne avec la signature du premier mémorandum en 2010.

Dans ces conditions, où le régime a perdu le consensus social duquel il profitait avant la crise, et du fait de l’attaque féroce qu’il mène depuis 6 ans, la répression et la législation antiterroriste sont des piliers et des préalables fondamentaux pour la perpétuation du système.

La délégitimation du régime aux yeux de la majorité sociale à cause du vol social le plus grand qui ai jamais été perpétré à son encontre, avec la faim, la pauvreté et la misère qui étouffent le peuple, avec les milliers de morts par suicide, par maladie, à cause du manque de ressources de base, avec les milliers de personnes restées sans foyer et celles et ceux qui s’alimentant dans les poubelles ou dépendent des repas sociaux. Tout cela crée les conditions appropriées pour la perpspective de la révolution et de la subversion d’un régime qui est responsable de la crise et de tous les maux qui s’en sont suivi.

La prise du Pouvoir et de l’administration de la crise capitaliste par Syriza suite aux élections du 25 janvier 2015 n’ont pas vraiment changé les choses. Malgré les promesses pré-électorales d’abolition des mémorandums et d’échange de la dette, la politique que s’est engagé à tenir le gouvernement de Syriza n’est pas différente de celle qu’ont appliqué les gouvernements antérieurs. Et cela est prouvé par la demande d’extension du présent mémorandum-programme de sauvetage, avec indifférence vis-à-vis du fait qu’ils ne l’appellent plus, avec leurs tours de propagande, comme mémorandum ou s’ils se réfèrent au Fond Monétaire International, à la Banque Centrale Européenne et à l’Union Européenne comme institutions et non plus comme Troïka. En réalité, le gouvernement de Syriza a accepté aussi bien les mémorandums que la dette, et après l’extension du présent mémorandum-programme de sauvetage, il en signera un nouveau, avec tout ce que cela suppose.

En tant que membre de Lutte Révolutionnaire et prisonnier politique dans les prisons de type C, je crois que seul le chemin de la subversion et de la révolution sociale, populaire et armée peut offrir une sortie de crise, briser les mémorandums et les contrats de prêt et effacer la dette. En tant que membre de Lutte Révolutionnaire et prisonnier politique dans les prisons de type C, dans le cadre de la mobilisation de lutte des prisonniers politiques contre les législations spéciales « antiterroristes » et contre les tribunaux et les prisons spéciales, je participe à partir du 2 mars à la grève de la faim, avec pour revendication :

1) L’abolition de la première loi « antiterroriste » de 2001, article 187 (sur les organisations illicites).

2) L’abolition de la deuxième loi « antiterroriste » de 2004, article 187A (sur les organisations terroristes).

3) L’abolition de la « loi de la cagoule ».

4) L’abolition de la loi des prisons de type C.

5) La libération de Savvas Xiros, condamné pour sa participation à l’organisation 17 Novembre, pour raisons de santé.

Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire
Prisons de type C de Domokos

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Prisons grecques : Kostas Gournas et Dimitris Koufontinas en grève de la faim

carcereNous, Kostas Gournas [membre condamné de Lutte Révolutionnaire] et Dimitris Koufontinas [membre condamné de l’organisation 17 Novembre], prisonniers politiques dans les prisons de type C de Domokos, commençons aujourd’hui 2 mars 2015 une grève de la faim. Nous luttons pour l’abolition des articles 187 et 187A du code pénal, pour l’abolition de toute la législation spéciale de mesures d’urgence avec laquelle le Pouvoir cherche à criminaliser et à exterminer ses ennemis politiques.Nous luttons pour l’abolition des tribunaux spéciaux – cours martiales d’urgence, cette usine d’annihilation de nouveaux combattants, avec compositions spéciales de juges, les lois spéciales anticonstitutionnelles, l’usage spécial antiscientifique et malin de preuves comme l’ADN et la fabrication de preuves incriminantes.

Nous luttons pour l’abolition de toutes les lois répressives contre les manifestant-e-s et les mobilisations populaires.

Nous exigeons l’abolition immédiate des prisons de type C, qui sont le symbole du régime d’exception pour les prisonniers politiques et le symbole de l’effroi de la société qui résiste.

Nous exigeons la relâche immédiate de Savvas Xiros, que le Pouvoir annihile de manière méthodique et vengeresse depuis 13 ans, causant des dégâts irréparables sur sa santé : selon les données officielles, le degré de handicap de Savvas Xiros a atteint 98%.

Puisque la répression est l’autre visage de l’austérité, la lutte du mouvement populaire contre l’austérité est inséparable de la lutte contre la répression, et spécialement contre le régime permanent de mesures d’exception. Pour cette raison, nous demandons le soutien de toute la société en lutte.

Avec cette lutte des prisonniers politiques, les mobilisations et la grève de la faim, nous cherchons à envoyer un message de résistance au peuple Grec : nous, et seulement nous, en assumant le prix de nos choix, devons prendre de façon unitaire et décisive les rênes de notre futur. Il s’agit de notre devoir envers notre dignité et envers les générations à venir.

L’ESPOIR NE PASSE QUE PAR LA LUTTE

Prisons de type C de Domokos
2 mars 2015

Kostas Gournas
Dimitris Koufontinas

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Thessalonique, Grèce : Attaque incendiaire contre un commissariat

Le 17 janvier 2015, nous nous sommes présenté-e-s au commissariat de police de la zone de Charilaou, dans la ville de Thessalonique, pour rendre un peu de leur violence à ceux qui sont les premiers à l’exercer quotidiennement.

Si nous faisons une liste des épisodes de brutalité policière de ces derniers mois, nous verrons que celle-ci est bien longue : la répression des manifestations du 17 novembre et du 6 décembre dans toute la Grèce, la répression contre les femmes de ménages licenciées du ministère de la finance, la répression contre les protestations de personnes handicapées et les opérations de nettoyage contre les migrant-e-s ne sont que quelques-uns de ces incidents. Rien de tout cela ne nous a surpris, cela nous a seulement empli-e-s de plus de haine. Les vagues dénonciations de l’usage disproportionné de la violence, au-delà du fait qu’elles ne nous intéressent pas, ne servent qu’à tromper et à occulter l’essence du rôle que ces connards jouent plus généralement. En tant que gardiens du système, ils seront toujours imbibés de haine envers celles et ceux qui luttent contre lui et envers les perturbateurs et les perturbatrices de l’ordre ; et ils devront provoquer la crainte et la peur chez tou-te-s les autres.

Indifféremment du fait de savoir s’ils reçoivent leurs ordres d’un gouvernement arrogant et ouvertement fasciste ou d’un gouvernement « gauchiste » plein de fleurs, leur rôle sera toujours le même : la protection des puissants et du Capital.

Il y a peu, l’État grec a inauguré les prisons de haute sécurité de Domokos, qu’il préparait depuis longtemps pour imposer des conditions d’enfermement plus dures à la population carcérale en lutte, afin d’envoyer un message clair à celles et ceux qui luttent en ce qui concerne leur futur. De plus, le fait que la surveillance externe des prisons devienne une tâche assignée aux flics leur donne carte blanche pour imposer leurs harcèlements et brutalités contre les prisonnier-e-s à n’importe quel moment donné.

Ainsi, avec la mémoire clouée dans la conscience, nous n’oublions pas celles et ceux que l’on torture dans les cachots et lors des interrogatoires, celles et ceux que l’on exécute dans les rues, que l’on tabasse dans les manifestations, celles et ceux qui sont privé-e-s de liberté par les sales mains des flics, celles et ceux qui ne doutent pas qu’il faut résister aux attaques, aux coups, aux perquisitions et aux fouilles corporelles, celles et ceux qui conservent leur haine ferme et intacte.

Avec ou sans prétexte, les flics seront toujours une cible à attaquer.

Peu importe le nombre de fleurs que promet le printemps gouvernemental qui vient, un molotov sera toujours plus beau.

Ne laissons rien sans réponse. Attaquons les appareils de l’État et du Capital.
Solidarité avec les révolutionnaires incarcéré-e-s.

Sur le terrorisme dans la bouche des États

dum

20 janvier 2015

Après les assassinats de Paris s’est déclenchée une nouvelle offensive des États et de leurs appareils au sein de la guerre civile mondiale en cours. De nouvelles lois d’exception, qui n’auraient auparavant pas pu être imposées, car les conditions n’étaient pas propices pour justifier un changement de la sacrosainte image de la Démocratie, sont à présent promulguées par décret sous diverses formes.

Des lois qui incrémentent encore plus le contrôle des citoyens à travers des interventions télématiques ou téléphoniques ou des données fournies par des entreprises, qui restreignent l’espace d’apparente liberté de frontières en Europe, qui fomentent la délation de concitoyens suspects car s’écartant de la norme (spécialement de la part de fonctionnaires au service de l’État dans les centres de santé, les prisons, etc.), qui incitent la magistrature et les législations en vigueur à mener des enquêtes ou à créer de nouvelles lois ou d’endurcir celles existant déjà, qui permettent un meilleur contrôle des frontières, dotent les organes policiers de plus de pouvoir… Ils génèrent ainsi un état d’urgence factice en utilisant le concept de terrorisme, et en évoquant surtout le djihadisme, car c’est celui qui effraie le plus, étant donné qu’il est culturellement différent et que, dans le discours du Pouvoir, qu’il n’a pas de racine socioéconomique, mais seulement religieuse et autoritaire. Un concept qu’ils souhaitent maintenant redéfinir en termes plus pratiques pour son usage policier et judiciaire, alors qu’ils prétendent inclure sous cet éventail des individus qui agiraient en solitaire (ceux qui sont déjà taxés de « loups solitaires » par toute la presse) ou des individus qui s’organisent de façon informelle et non-hiérarchisée.

Après l’approbation de la Loi Mordaza il y a quelques semaines, l’État espagnol s’efforce déjà de conclure une nouvelle réforme du Code Pénal qui justifierait l’application des lois d’exception antiterroristes contre ceux qui agissent en solitaire et qui justifierait l’action policière-judiciaire préventive d’attaques terroristes. Il s’agit de quelque chose qui a déjà été vécu en Italie à travers les différents montages anti-anarchistes, ou au Chili avec le Caso Bombas et avec les changements de la Loi Antiterroriste ou la Loi de Contrôle des Armes et Explosifs, ou encore en Grèce, avec l’instauration des prisons de type C pour freiner la lutte armée. Les partis politiques encadrés dans une position toujours plus étroite, et auto-conditionnés par leur propre rôle d’aspirants gestionnaires de l’État dépendants des votes de citoyens aliénés jour après jour, se disputent pour être sur la photo de fin, d’accord avec leurs discours de merde particuliers. Aucun ne sera capable de contredire ce qui est imposé par les conditions créées. Ils ne le peuvent pas, et ne le veulent pas, du fait de ce qu’ils sont et du rôle qu’ils endossent au sein du système.

L’opération Pandora, menée contre des anarchistes actifs dans la lutte contre l’État et le capitalisme, n’a pas été un hasard. Une opération préventive et, en tant que telle, justifiée aux yeux de tous les citoyens à la lumière de la succession des évènements. Ils ne trouveront rien de plus. Voilà pourquoi ils modifient et approuvent encore plus de lois qui recouvrent l’application de peines de prison sans preuves d’actes de destructions de propriétés ou d’attentats physiques contre les gestionnaires du Capital. La rencontre du fasciste Fernández Díaz avec son homologue chilien juste avant l’opération Pandora n’était pas non plus un hasard.

Entretemps, ces citoyens de bas étage dépourvus de sens critique, ainsi que de dignité, continueront de débattre pour savoir pour qui voter lors des prochaines élections, plaçant leurs illusions de modification de leurs conditions existentielles dans les vieilles promesses des nouveaux figurants politiques et oubliant leur misère quotidienne en commentant le prochain match de foot, ou le prochain scandale sentimental, ou le prochain cas de corruption. Le fait qu’ils assument leur propre incapacité et la délégation aux gestionnaires de leurs vies sert de moteur pour que le pouvoir continue de tout gérer comme bon lui semble. Il leur arrive bien de se mouiller de temps en temps (si on les vire de leur boulot, qu’on les expulse de leur maison, qu’on leur retire les aides sociales minimales, qu’on les oblige à payer plus d’impôts, qu’on augmente le prix des produits de première nécessité, qu’on gèle leurs salaires ou leurs retraites, qu’on les envoie faire la guerre…), et leur possible action de résistance sera largement criminalisée et réprimée, et ils devront se convaincre eux-mêmes qu’il s’agit d’un effet collatéral dans le but d’obtenir un plus grand bien général (imposé par l’État et l’Économie), et ils ne comprendront même pas le pourquoi de la chose.

En ce qui nous concerne, nous n’oublions pas qui profite de tout cela. Les nouvelles conditions que renouvelle continuellement le pouvoir sont dirigées vers le maintien et l’amélioration des formes de relation capitalistes que la domination requiert. Ces nouvelles lois, ces guerres, ne sont pas séparées de l’exploitation au travail, de la destruction du territoire, de l’invasion et de la destruction d’autres cultures, de l’augmentation du nombre de prisons et du durcissement des conditions qui y sont imposées aux guérilleros et guérilleras, des morts aux frontières, etc. Ce sont d’autres conséquences du maintien d’une économie comme toujours dirigée vers le profit de quelques-uns par n’importe quel moyen.

Pour toutes ces raisons, la vision étroite et intéressée mise en avant du « Je suis Charlie » nous répugne. Cet intérêt est celui de l’État, cet intérêt est celui du Capital. Cet intérêt passe par les citoyens aveugles et à la vue courte, et se diffuse par les médis de désinformation du Pouvoir. Participer de façon a-critique à cette marée émotionnelle revient à s’aligner avec les États et le Capital. Et ne pas le faire ne veut pas dire soutenir cet État Islamique dont ils parlent. Cette polarisation sans nuances est un autre intérêt du Pouvoir pour isoler et créer son discours totalitaire.

Lire le texte en espagnol (original), en portugais.

Grèce : Texte de Nikos Maziotis sur son transfert vers les prisons de haute sécurité de Domokos

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Mon transfert vers les prisons de haute sécurité de type C à Domokos s’est fait quelques heures après l’effondrement du gouvernement de Samaras, une fois que l’élection du Président de la Démocratie n’a plus été possible au cours de la votation du 29 décembre 2014 au Parlement grec, qui a reconvoqué des élections pour le 25 janvier 2015. Mon transfert vers les prisons de type C est le dernier acte d’un gouvernement qui, comme les précédents, n’a pas supporté de porter le poids de la politique de génocide social appliquée depuis les deux dernières années et demie, sous les ordres de la Troika et de l’élite économique supranationale.

Il s’agit du dernier acte d’un gouvernement qui a prouvé que le régime qui a conduit des milliers de personnes à la mort, qui en a plongé des millions dans la pauvreté, la misère, la faim, et un peuple entier à l’humiliation, a peur des révolutionnaires et des combattant-e-s armé-e-s. Ils ont peur de la lutte révolutionnaire armée, et pour cela veulent nous enterrer vivant-e-s dans l’isolement des nouvelles prisons de haute sécurité.

Mon transfert à Domokos a été l’un de leurs objectifs primordiaux après la fusillade de Monastiraki le 16 juillet 2014, lorsqu’ils m’ont blessé et arrêté, et qu’ils avaient annoncé que je serais le premier prisonnier à y être transféré. Les prisons de type C sont la continuité naturelle et la conséquence de la politique répressive de l’État contre les combattant-e-s armé-e-s et la guérilla urbaine. Au même titre que les lois antiterroristes, la législation des prisons de haute sécurité et les récents changements du code pénal ont pour objectif, et de façon prioritaire, de porter des coups à la lutte armée révolutionnaire.

Et particulièrement dans les conditions actuelles, alors que le régime se voit en perte de légitimité et a perdu le consensus social, du fait des crises et des attaques féroces qu’il a mené, faire front à la lutte armée ou à sa menace est une haute priorité pour le Pouvoir, puisque comme eux-mêmes l’ont admis à l’occasion de mon arrestation, pour laquelle ils ont par ailleurs reçu les félicitations des États-Unis, la sécurité est liée à la stabilité, aux inversions et à la continuation du programme de sauvetage.

Je ne me fais aucune illusion sur la posture d’un éventuel gouvernement de Syriza à propos des prisons de type C : ils ne vont pas les abolir, et n’annuleront pas non plus les transferts ni les mémorandums.

AUCUNE TREVE FACE A L’ÉTAT
NON AUX ILLUSIONS ÉLECTORALES
LA SOLUTION NE PEUT ETRE AMENÉE QUE PAR LE PEUPLE ARMÉ

Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire
Prisons de Domokos

Prisons grecques : Mises à jour sur les transferts vers les prisons de haute sécurité de Domokos

boy-evacuees-1939Le 30 décembre 2014, l’anarchiste Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire, a été transféré depuis la prison de Diavata aux prisons de type C de Domokos.

Le 2 janvier 2015, Dimitris Koufontinas (membre de l’organisation 17 Novembre) et l’anarchiste Kostas Gournas (Lutte Révolutionnaire), tous deux condamnés pour participation à organisation armée, ont été transférés depuis la section spéciale des prisons féminines de Koridallos à celles de Domokos.

La même matinée ont également été transférés depuis les prisons de Koridallos les anarchistes Yannis Naxakis et Grigoris Sarafoudis, condamnés pour le braquage à main armée dans la commune de Pyrgetos (près de Larisa), ainsi que pour leur supposée participation à une organisation de lutte armée (Conspiration des Cellules de Feu). Le transfert de Grigoris Sarafoudis s’est fait malgré le fait qu’il soit actuellement confronté à un autre procès, dans lequel il est accusé du braquage de Filotas (près de Florina), qui se poursuivra au sein de la cour spéciale des prisons de Koridallos ce mois-ci.

Entretemps, d’autres prisonniers ont été transférés vers les prisons spéciales de Domokos entre le Nouvel An et aujourd’hui.

Des mises à jour viendront donner plus d’informations.

Veria, Grèce : Actions contre les prisons de haute sécurité

Le matin du 30 décembre 2014, le compagnon Nikos Maziotis a été transféré dans les prisons de type C de Domokos, ce qui n’est autre qu’une tentative de les inaugurer de manière officielle.

En réflexe, nous sommes sorti-e-s cette même nuit pour vandaliser le bâtiment du Conseil Légal de l’Etat – Bureau Judiciaire de Veria avec tags et peinture, en plus de saboter 4 distributeurs de billets.

Lutte contre les prisons aux côtés des compagnon-ne-s incarcéré-e-s.