Tag Archives: Athènes

Paris : Soirée de soutien à Tameio (Athènes) et discussion autour des luttes à l’intérieur des prisons en Grèce

En présence de compagnons de la Caisse de Solidarité avec les Compagnons Emprisonnés et Poursuivis (« Tameio ») d’Athènes, nous aurons l’occasion de discuter des modalités de défense collective face à la répression, de revenir sur les  procédures en cours contre des révolutionnaires, et notamment celles construites autour de la nouvelle loi anti-terroriste du gouvernement Syriza, ainsi que d’en apprendre davantage sur les luttes en cours à l’intérieur des prisons grecques, qui, vues d’ici, sont massives.

On pourra également revenir sur l’expérience enrichissante du Réseau de Prisonniers en Lutte (DAK), entres autres, dans la lutte contre les nouvelles prisons de haute sécurité (de « type C »), et sur l’affaire dite du double braquage de Velvento/Kozani en 2013 contre une dizaine d’anarchistes. On trouvera des suggestions de lecture sur le contexte des luttes anarchistes et anti-carcérales en Grèce sur le blog de la bibliothèque.

Les dons effectués lors de cette soirée seront reversés à la caisse de solidarité.

Jeudi 12 octobre à 19h

Aux Fleurs Arctiques – Une bibliothèque pour la révolution
45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris
Métro Place des Fêtes (lignes 7bis et 11 du métro).

Voir le programme d’octobre ici :
lesfleursarctiques

Grèce : Tasos Theofilou acquitté

Liberté pour l’anarcho-communiste Tasos Theofilou”; manifestation de solidarité à Thessalonique le 29 juin 2017.

7 juillet 2017

Après cinq ans de prison, Tasos Theofilou a été déclaré non coupable sur toutes les charges qui pesaient sur lui par la cour d’appel d’Athènes.
Cette décision a été prise a une majorité des deux tiers.

en anglais, italien, portugais, allemand

Athènes : Liste des besoins du squat Themistokleous 58

Morts aux patriotes (A)”, en albanais

Après plus d’un an d’existence, le squat anarchiste Themisthokleous 58 et le projet d’habitation de personnes avec ou sans papiers à Exarchia, dans le centre ville d’Athènes, a toujours besoin d’une solidarité très pratique pour rester fonctionnel. Ci-dessous la liste de nos besoins actuels.

Ravitaillement alimentaire : Huiles (d’olive et de maïs), riz, pâte, sauce tomate, haricots, lentilles, pois chiches, oeufs, patates, lait en boite, nourriture pour chien.

Fournitures de nettoyage : eau de javel, savon à vaisselle, poudre à lessiver, éponges, sacs poubelles, tête de balai.

Hygiène personnelle : Shampooing, crème rasage et rasoirs, papier toilette, dentifrices et brosses à dents.

Matériel général : ampoules (type vissage et baïonnette), peinture, chaises.

Nous acceptons aussi un soutien financier (pas par des ONGs et des instituions de l’Etat ou du Capital) pour couvrir les besoins structurels du squats et rembourser les frais des soins de santé occasionnel. Pour celleux qui voudraient contribuer depuis l’étranger notre adresse bitcoin est :
1aXVM16soZt4ZisC8ZttuqvzztVKFBCMz

Nous profitons de cette opportunité pour remercier tout ceux qui nous aident par toutes les différentes manières possibles.

Amour, rage et solidarité !
Themistokleous 58 Squat

en anglais, italien, portugais

Athènes : compte-rendu de la manifestation à Exarchia (14 janvier)

Tract de la manif disant : Alerte Antipatriote / On oublie pas Shahzad Luqman / La seule langue que j’ai bien appris: me battre avec rage pour la liberté / Ni habitants du pays ni étrangers ; sans patries et rebelles

Dans la soirée de samedi, 14 janvier 2017, environ 50 personnes ont participé à une manif dans les rue d’Exarchia appelée par le squat anarchiste Themistokleous 58 à l’occasion de l’achèvement d’une année du projet.

Sur la banderole de la manif on pouvait lire “Résistance, Révolte, Liberté” en anglais et en farsi, et une autre banderole a été accrochée au squat en mémoire de Shahzad Luqman, assassiné par les Nazis dans le quartier d’Ano Petralona en janvier 2013 disant : “On oublie pas Shahzad Luqman – Frappe les fafs”. Pendant l’action, des brochures en anglais et en grec ont été distribuées, des tracts balancés, et plein de slogans en farsi, arabe, anglais, français et grec ont été criés.

Nous remercions tout ceux qui ont rejoint la manif à Exarchia. Nous envoyons aussi des salutations solidaires à tous les individus, groupes et communautés qui à l’intérieur et à l’extérieur des murs et des frontières continuent à se battre par tous les moyens nécessaires contre le Pouvoir. Nous rappelons que samedi soir, le 21 janvier, nous organisons une soirée de solidarité avec le 58 pour supporter nos projets financièrement. Les bénéfices couvriront les besoins opérationnels du squat et les futures actions.

Themistokleous 58 Squat

En Allemand, Anglais, Italien, Portugais

Athènes : Bulldozer de la compagnie d’électricité DEI cramé à Exarchia

Dans les premières heures du 2 décembre 2016, au coin de la rue Akadimias et Themistoleous un bulldozer au service de la compagnie d’électricité DEI n’en pouvait plus et a décidé de mettre fin à sa routine automatisée. Avant de s’immoler la pauvre machine a dit :

“Solidarité avec les camarades Siao, Hodey et Maya, récemment arrêté.e.s en Allemagne pour la défense de la forêt de Hambach!

Force à l’anarchiste Natalia Collado, emprisonnée au Chili parce qu’elle a libéré avec du feu un bus de la Transantiago!”

en anglais, espagnol, grec, italien, portugais, allemand

Grèce: Trois trolleybus cramés dans le centre d’Athènes

Pendant la nuit du lundi 19 décembre 2016, un groupe de camarades a décidé de réchauffer légèrement l’hiver urbain en foutant le feu à la paix sociale et à l’apathie.

Avec seulement 5 litres de matériels inflammables et une haine infinie de tous les pouvoirs, nous sommes allé.e.s à la rue Patission, nous avons arrêté les bus qui passaient et nous y avons foutu le feu après avoir fais descendre tou.te.s les passagers et les conducteurs.

Trois bus des transports en communs cramés : un pour chaque détention préventive imposée à celleux arrêtés pendant les affrontements du 6 décembre 2016 à Athènes.

Force au prisonnier anarchiste (membre des CCF) Panagiotis Argirou, qui a récemment été condamné par l’État à plus de 7 ans d’emprisonnement, cette fois pour une tentative d’incendie dans un bus en 2009.

Feu aux machines et à la civilisation !

en anglais, espagnol, grec, italien

Exarchia, 4 août: Soirée “Contre l’esclavage carcéral” au squat Themistokleous 58, en présence d’un camarade de l’ABC de Portland

EN_04.08

CONTRE L’ESCLAVAGE CARCÉRAL | CONTRO LA SCHIAVITÙ CARCERARIA | AGAINST PRISON SLAVERY | CONTRA LA ESCLAVITUD CARCELARIA | ΕΝΑΝΤΙΑ ΣΤΗ ΣΚΛΑΒΙΑ ΤΗΣ ΦΥΛΑΚΗΣ

Le 9 septembre 1971 des prisonniers ont pris le contrôle d’Attica, le plus célèbre enfer de l’état de New York et l’ont fermé.

Le 9 septembre 2016 des prisonnier-e-s en lutte démarreront des blocages et d’autres actions pour la fermeture des prisons dans tous les États Unis, et pour que l’esclavage carcéral prenne fin une fois pour toutes.

Que les flammes de la solidarité ses propagent partout dans le monde !

Presentation & discussion à propos de la grève des prisonniers avec un camarade de l’Anarchist Black Cross de Portland (USA)

Jeudi 4 août à 20h à la terrasse du squat anarchiste au 58 rue Themistokleous, Exarchia, Athènes

Squat Themistokleous 58 | Cellule de solidarité anarchiste Anarchist Black Cross [Grèce] | Réseau traducteur de contre-information Contra Info

en anglais, grec, portugais, italien

[Grèce] Lettre ouverte de Pola Roupa à propos de la tentative de libérer Nikos Maziotis de la prison de Koridallos

Traduction de la première partie de la lettre de Pola Roupa initialement publiée sur Indymedia Athènes avec la traduction reçu le 15 mars :

Dans d’autres circonstances, ce texte aurait été écrit par Lutte Révolutionnnaire. Toutefois, le résultat de la tentative de faire évader le camarade Nikos Maziotis de la prison de Koridallos m’oblige à parler personnellement.

Le 21 février [2016], j’ai tenté de faire évader le membre de Lutte Révolutionnaire Nikos Maziotis par hélicoptère. L’opération était planifiée de sorte que d’autres prisonniers/prisonnières politiques qui voulaient se frayer un chemin vers la liberté puissent se joindre à nous. Les détails du plan, comment j’ai réussi à esquiver les mesures de sécurité et embarquer dans l’hélicoptère armée, n’ont pas d’intérêt particulier, et je ne les considèrerait pas ; malgré le fait qu’il y a eu beaucoup de désinformation. Juste par souci de clarté, je mentionnerai seulement que le plan n’était pas basé sur une précédente évasion par hélicoptère, qu’il n’est pas associé à des résultats de plans pas encore implémentés, et que je n’ai aucune relation avec une autre personne fugitive, en dépit des représentations médiatiques qui disent le contraire. Aussi, cette tentative n’était pas précédée d’un autre projet d’évasion qui «aurait échoué», comme le disent certains médias.

Au quart du voyage après notre décollage de Thermisia en Argolide, j’ai sorti mon arme et demandé au pilote de changer de cap. Bien sûr, il n’a pas compris qui j’étais, mais il a réalisé que c’était une tentative d’évasion de prison. Il a paniqué. Il m’a attaqué en sortant un pistolet – un fait qu’il a «omis de mentionner». Aussi parce qu’ils vont probablement essayer de réfuter le fait qu’il était armé, je rappelle à tout le monde que des rapports publiquement disponibles parlent de la découverte de deux chargeurs dans l’hélicoptère. L’un était le mien, mais pas le deuxième. Le deuxième chargeur était celui de son propre flingue, qui est tombé de ses mains pendant notre bagarre en vol. Et pour ma part, bien sûr que j’avais un deuxième chargeur. Comment aurais-je pu partir pour une telle opération avec un seul chargeur ?

Il a perdu le contrôle de l’hélicoptère et hurlé, paniqué, «nous allons nous tuer». La description qui a été faite d’un hélicoptère pratiquement incontrôlable est vraie. Mais ça n’était pas une conséquence de mes actes, mais des siens. L’hélicoptère perdait de l’altitude et tourbillonnait dans les airs. Nous volions quelques mètres au-dessus de lignes électriques. Je lui ai crié de remonter l’hélicoptère, de faire ce que je lui disais afin que personne ne soit blessé.

En peu de temps, nous étions au sol. Celleux qui parlent d’une réaction dépassionnée du pilote, apparemment en se basant sur le résultat, ne savent pas de quoi illes parlent.

Au lieu de faire ce que je lui ai dit de faire, il a préféré risquer de s’écraser avec moi dans un accident d’hélicoptère, ce qui par chance n’est pas arrivé. Il va sans dire qu’au moment d’entrer dans l’hélicoptère et d’essayer d’en prendre le contrôle, de le diriger vers les prisons, j’avais pris ma décision. S’il refusait de faire ce que je lui disais, je réagirais évidemment. Celleux qui prétendent que je suis responsable de la descente incontrôlée de l’hélicoptère, de 5000 pieds [~1500m] jusqu’au sol, à quoi s’attendaient-illes ? Que je dise «si vous ne voulez pas aller aux prisons, ça ne fait rien» ? J’ai tiré avec mon arme et nous avons commencé – tou·te·s les deux armé·e·s – une bagarre en vol.

Il a préféré risquer de s’écraser avec moi sur la montagne plutôt qu’obéir. Lorsque nous avons finalement atterri avec de la vitesse, même si je savais que l’opération était ratée, j’ai eu toutes les opportunités d’exécuter le pilote. J’ai consciemment décidé de ne pas le faire. Bien que je savais qu’avec cette décision je mettais en danger ma vie ou ma liberté, je ne l’ai pas exécuté, alors même que j’en avais la possibilité. Il le sait très bien lui-même. La seule chose qui m’a retenue a été ma conscience politique. Et j’ai pris cette décision, en risquant ma propre vie et ma possibilité de m’enfuir.

En ce qui concerne l’opération d’évasion elle-même, il est évident que toutes les mesures de sécurité possibles ont été prises pour protéger notre opération contre les gardes armés qui patrouillent dans le périmètre de la prison, et je transportais même un gilet pare-balles pour le pilote. Dans ce cas-là, le but était que l’évasion se passe d’une façon qui assure le plus faible risque possible pour l’hélicoptère, les camarades, et, bien sûr, le pilote. J’ai agi avec la même idée quand nous avons atterri ; malgré le fait qu’il était armé. J’ai essentiellement placé sa vie au-dessus de la mienne et de ma propre sécurité. Mais je voudrais reconsidérer ce choix en particulier.

S’organiser pour évader Nikos Maziotis était une décision politiques, autant que c’était une décision politique de libérer d’autres prisonniers/prisonnières politiques. Ce n’était pas un choix personnel. Si j’avais voulu libérer seulement mon camarade Nikos Maziotis, je n’aurais pas affrété un gros hélicoptère – un point qui a rendu l’organisation de l’opération plus complexe. Le but de l’opération était aussi la libération d’autres prisonniers et prisonnières ; celleux qui ont effectivement voulu, avec nous, se frayer un chemin vers la liberté.

Cette action, par conséquent, et malgré ses dimensions personnelles qui sont connues, n’était pas un choix personnel, mais politique. C’était un pas sur le chemin de la Révolution. Cela vaut aussi pour toutes les actions que j’ai entreprises et pour toutes les actions que j’entreprendrai à l’avenir. Ce sont des maillons d’une chaîne de planification révolutionnaire visant à créer des conditions politiques et sociales plus favorables, pour élargir et renforcer la lutte révolutionnaire. Plus loin je me réfèrerai aux bases politiques de ce choix ; mais je dois d’abord parler de faits, et de la façon dont j’ai procédé jusqu’à maintenant au regard de certains de ces faits.

Comme je l’ai mentionné précédemment, chaque action que je réalise concerne un acte lié à la planification politique. Dans le même contexte, j’ai exproprié une succursale de la Banque du Pirée, dans les locaux de l’hôpital Sotiria à Athènes en juin dernier [2015]. Avec cet argent, en plus de ma survie en «clandestinité», j’ai assuré l’organisation de mon action et le financement de l’opération de libération de Nikos Maziotis et d’autres prisonnières politiques des prisons des femmes de Koridallos. La raison pour laquelle je me réfère à cette expropriation (je me fiche royalement des conséquences pénales de cet aveu) est que, aujourd’hui, je considère comme absolument nécessaire de révéler comment je procède au regard de la sécurité des civilEs, qui dans certaines circonstances sont présentEs dans les actions révolutionnaires dans lesquelles je suis impliquée, et ma perspective à propos de cette question à l’occasion – toujours mutatis mutandis – de la tentative d’évasion.

Dans le cas de l’expropriation de la succursale de la Banque du Pirée, ce que j’ai dit aux employéEs lorsque nous sommes entréEs dans la banque était qu’illes ne devraient pas déclencher l’alarme, parce que cela mettrait en danger leur propre sécurité, puisque je n’étais pas prête à quitter la banque sans l’argent. Je ne les ai ni menacé, ni mis en danger directement. Le danger ne pourrait venir que de la police, si les flics arrivaient et que nous avions un affrontement armé. Et la police n’arriverait que si unE employéE déclenchait l’alarme de la banque. C’était un développement qu’illes voulaient évider. Parce que les personnes qui se trouvent présentes lors de telles actions n’ont pas peur de celleux qui tentent d’exproprier, mais de l’intervention de la police. En outre, il est vraiment stupide pour quiconque de tenter de défendre l’argent qui appartient aux banquiers. Et pour information, lorsqu’une employée m’a dit «nous sommes nous aussi de pauvres gens», je lui ai suggéré de nous déplacer dans un angle mort, où les caméras ne pouvaient pas nous voir, pour lui donner 5000 euros, ce qu’elle n’a pas accepté, apparemment par peur. Si elle avait accepté l’argent, elle peut être sûre que je n’en parlerais pas publiquement. Et un détail : ce que je tenais était un tablier médical pour couvrir mon arme quand j’attendais à l’extérieur de la banque ; ce n’était pas une serviette (!), comme mentionné à plusieurs reprises.

À chaque époque, dans la lutte pour la Révolution – ainsi que c’est le cas dans toutes les guerres -, parfois les révolutionnaires sont obligéEs de solliciter l’aide de civilEs dans leur combat. Les exemples historiques sont trop nombreux – une tentative de les documenter remplirait un livre entier, et ce n’est pas le moment de s’étendre sur la question – à la fois en Grèce et dans les mouvements et organisations armées dans d’autres pays. Dans de tels cas, toutefois, nous leur demandons essentiellement de prendre parti dans une guerre. Lorsque quelqu’unE refuse d’aider, ille ne se positionne pas seulement sur une pratique particulière, mais pose une attitude globale d’hostilité à la lutte. Illes mettent en danger ou empêchent les projets, illes mettent les vies des combattantEs en danger, illes mettent des obstacles en travers de la voie vers un processus révolutionnaire. Illes prennent position contre une guerre sociale de classe.

Ni à la succursale de la Banque du Pirée, ni durant la tentative d’évasion par hélicoptère je n’ai fait connaître mon identité, de sorte qu’aucune personne impliquée dans ces affaires ne savait que c’était des actions politiques. Mais après la tentative d’évasion ratée, et étant donné que – comme je l’ai déjà mentionné – j’ai eu l’opportunité de tuer le pilote mais que je ne l’ai pas fait, en risquant ma propre vie, je dois rendre public ce qui suit : à partir de maintenant, à chaque fois que j’aurais besoin de l’aide de civilEs, et si j’estime cela nécessaire, je ferai connaître mon identité d’emblée. Puisque ma mission dans tous les cas est de promouvoir la lutte pour le renversement de l’establishment criminel, que chacunE sache que tout possible refus de coopérer et tout effort d’obstruction de l’action sera traité en conséquence.

Je suis, bien sûr, au courant des informations personnelles du pilote, mais je n’ai pas menacé sa famille. Je ne menacerai jamais de familles et d’enfants.

Ceci est mon bilan après la tentative d’évasion, que je dois rendre public.

L’OPÉRATION D’ÉVASION ÉTAIT UN CHOIX RÉVOLUTIONNAIRE

[…]

J’AI TENTÉ L’ÉVASION DE LA PRISON POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE
TOUTE MA VIE JE LUTTE POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE
JE CONTINUERAI À LUTTER POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE

Pola Roupa
membre de Lutte Révolutionnaire

anglais | allemand | portugais | italien par Croce Nera Anarchica

Grèce : Déclaration du compagnon Christos Tsakalos concernant le procès contre la tentative d’évasion de la CCF

Le mouvement perpétuel vers la liberté…

« C’est comme un jeu avec des cartes marquées… Tu sais que les probabilités sont contre toi, mais tu continue à jouer… pourquoi ? …Si non dans le but de continuer le jeu… Et pour faire d’autres rencontres dans le futur pour gagner le match ? …Ceci est notre héritage… »

Le 15 Février a commencé le procès à propos du projet d’évasion de la Conspiration des Cellules de Feu. Il y sont jugés un total de 28 personnes, y compris les membres de nos familles et d’autres personnes qui n’ont aucun rapport avec l’affaire.

En tant que Conspiration des Cellules de Feu, nous avons assumé la responsabilité du projet et de sa préparation pratique / technique (armes, explosifs, roquettes et véhicules volés qu’ils ont trouvés dans les caches de l’organisation).

Mais les réponses sur ce qui nous a conduit à la décision d’échapper aux juges et aux flics ils ne la trouveront ni dans les armes, ni dans les explosifs ni dans les messages déchiffrés saisis.

Chaque personne peut trouver la réponse, aussi longtemps qu’il/elle entend le son des chaines utilisées contre lui/elle, chaînes baptisées liberté. Une « liberté » qui échange nos vie par des câbles, des appareils et des écrans… Une “liberté” qui porte le masque de l’esclave heureux… Mais il n’y a rien de réel derrière le masque…

La vie est étranglée par le chantage de la tyrannie financière, la sueur mal payé dans les oubliettes du travail, les matraques, les gaz lacrymogènes et les balles de la répression…

Pendant ce temps, des cieux pleut la mort avec des bombes qui transforment des pays entiers en fosses communes, en petits enfants morts sur les rives de la mer Égée et en milliers de personnes abandonnées dans des camps de concentration…

Dans le même temps, le mensonge est devenu vérité par la propagande journalistique, la technologie contrôle notre présent et nos émotions, le spectacle habille de manière voyante notre solitude, et l’homme occidental devient agresseur et victime de son amnésie, parce qu’il a oublié ce que cela signifie de vivre libre. Ceci est la réponse à pourquoi quelqu’un devrait non seulement échapper à la prison, mais aussi devenir un fugitif de la vie légale d’un être obéissant…

Ces pensées sont les instigateurs de notre évasion. Si nous pouvions, nous aimerions creuser les murs même avec nos ongles pour échapper et déterrer les armes pour la cause de la liberté et de la révolution. Et peu importe combien de ces tentatives échouent ou combien de têtes sont brisées contre les barreaux de la prison, au final les barreaux plieront.

Parce que les actions ne peuvent être comptés par les armes ou les explosifs, mais avec la conviction que ce monde doit être démoli pour que prospère la liberté.

Tant les juges que les flics savent que nous sommes déterminé(e)s… Voilà pourquoi ils ont choisi de prendre en otage nos familles. Pour faire un chantage émotionnel et arracher notre silence. Mais il n’y aura jamais un cesser le feu entre nous et le pouvoir…

Dans les 10.000 pages de leur dossier les autorités judiciaires essayent de rendre leur mensonge plus convaincant et appellent 20 témoins (la moitié d’entre eux sont des exécutifs des service anti-terroriste) pour le confirmer. Ils accusent ma mère, Evi (la femme de mon frère) et Christos (le frère du camarade G. Polydoros) d’être membres de “l’organisation terroriste CCF”.

Leur incarcération a déjà été ordonné par les palais du pouvoir. Ceci est un exemple de l’arrogance d’un pouvoir qui pense jouer sans adversaire.

Ce procès est une écho de la lutte… En résumé, ils faut interrompre violemment l’attaque par une répression de fer visant les nôtres car ils sont incapables de nous mettre à genoux.

Mais le défi n’est pas seulement de subvertir le coup judiciaire qui nous fait chanter à travers la persécution de nos famille, mais aussi d’amener la peur jusqu’aux maisons des ennemi(e)s. Là où ils se croient invulnérables. Et si la marche de la répression résonne… Il est temps que nos propres armes soient entendus.

“Un jour, nous devrons miser sur tout,” contre toutes nos remises à demain, sans hésitation, debout devant nos bourreaux… C’est eux ou nous…

L’absence efface les gens… Mais il y a ceux/celles qui sont perdu(e)s en exil ou confiné(e)s dans un kilomètre de « liberté » et qui sont présents dans nos cœurs… Des gens comme Athena, Evi et Christos, car aujourd’hui continuer d’être humain(e)s est en sois-même un acte de courage…

Notre jour viendra…

Christos Tsakalos – Membre de la Conspiration des cellules de feu / F.A.I.

Grèce : Nouvelle lettre de la prisonnière anarchiste et membre de CCF-FAI, Olga Ekonomidu

olgaLe texte qui suit « Depuis la terre des oubliés contre l’oubli… » de la prisonnière anarchiste et membre de CCF-FAI Olga Ekonomidu, est un appui aux camarades du Chili : Tamara Sol et Natalia Collado. Il est aussi un geste de solidarité avec Evi Satiri tenue en otage par l’État Grec, écrit dans le contexte de l’appel pour la journée nationale de solidarité le 2 septembre 2015.

Grèce : « Depuis la terre des oubliés contre l’oubli… » de Olga Ekonomidu

La condition de captivité dans laquelle je me retrouve depuis maintenant 4 ans et demi, comme exemple de punition exemplaire et vindicative, a créé une distance avec ma réalité et celle de l’extérieur, des actions. De plus, la raison de l’emprisonnement de celles et ceux qui luttent contre l’existant est la séparation, la déprivation, l’isolement politique et l’annihilation morale. Mais il y a toujours des barreaux à briser, que tu marches dans le corridor stérile et monotone d’un « pénitencier » ou que tu traverses les rues décorées de la consommation de la société-prison. Maintenant, dans les cellules de prison de la démocratie, mon besoin de liberté continue de me donner du souffle à chaque jour. C’est la force qui me fait bouger, pour penser, pour imaginer, pour organiser, pour agir. La décision du conflit total avec l’existant, le pouvoir du choix individuel enrichi par l’expérience des actions collectives, sont les ingrédients qui peuvent pénétrer les barreaux des prisons et les hauts murs. Pourquoi tu n’abandonnes pas en prison… tu continues. Tu te réorganise et tu te bas. Depuis 4 ans et demi, je me réveille dans un lit en prison toujours un peu après le lever du soleil, bien que plusieurs fois j’aurais voulu dormir plus longtemps quand j’étais dehors ;  j’organise tous mes mouvements, bien que dehors, la spontanéité m’a souvent activé ; j’analyse et je juge les informations (politiques et personnelles) de la veille toute seule, alors que dehors, je les partageais toujours avec des camarades. Pendant 4 ans et demi, je me suis réveillée tous les matins en sachant que je définirais seule ma participation à la guerre contre toutes les formes d’autorités et que la liberté n’est pas donnée… tu dois la conquérir toi-même.

Janvier 2011… un plan allait se matérialiser en chair et en os. Une étape… un respire avant la liberté… Et même si le but n’a pu être achevé… l’essai en valait certainement la peine !

La tentative d’évasion de prison de CCF de nos probables tombes confirme que la lutte pour la liberté ne s’arrête jamais tandis qu’elle sonne l’alarme de l’appareil d’État. Si elle avait réussie, cette évasion aurait fait des dommages visibles tant à la validité qu’à la fiabilité de l’État. Ce plan d’évasion est plutôt devenu l’occasion d’une grande opération répressive vengeresse de nos attitudes tenaces et de nos refus de nous repentir durant plusieurs années comme seul but. La diffusion de la peur dans le milieu anarchiste qui se solidarise avec les prisonniers politiques avec pour but l’isolement politique n’est pas assez. Pour la première fois en Grèce et avec une telle intensité, une perspective élargie de la précédente logique était appliquée. Après que l’autorité ait vu que ces outils judiciaires et législatifs « légaux » ou « irréguliers » ne nous ont pas affectés jusqu’à maintenant, il a rampé comme le reptile insidieux qui mord le talon d’Achille. Cette fois, il a ciblé nos proches. La criminalisation des relations familiales ne démontre rien de plus que l’intention vengeresse de l’État. Pour faire chanter et détruire émotionnellement celles et ceux qui ont blessé le prestige de leurs structures. La poursuite de nouvelles arrestations et de rafles dans les maisons a résulté par deux détentions. Celles de la mère de Christos et de Gerasismos Tsakalos et de la femme de ce dernier. Mais tant que tu donnes à l’ennemi, il croira que c’est facile de gagner. Ainsi, le jour même de ces détentions, une épuisante grève de la faim a débuté par CCF, qui réussit a faire sortir de prison la mère des deux camarades.  Dans cette grève de la faim qui a duré quelques jours, l’anarchiste Ageliki Spyropoulou, accusée pour sa contribution politique à la tentative d’évasion, était aussi impliquée dès le début depuis sa cellule de l’agence anti-terroriste. Pendant deux mois, elle était chassé par les chiens de la police après avoir choisi de ne pas abandonner, choisissant la route difficile mais belle de l’illégalité. Aujourd’hui, nous partageons la même cellule, discutant, analysant toutes ces choses qui se sont passé et qui viendront d’une perspective commune, une nouvelle perspective.

Depuis les premiers jours de janvier, CCF est sous attaque constante. Quatre camarades ont été séparés de la population générale, transférés durant la nuit en cellules d’isolement spéciales. Cela a été suivi de fouilles continues dans les cellules du sous-sol, sous prétexte de sécurité. Et même si à chaque fois, ils ne trouvent rien de criminellement remarquable, le sentiment d’insatisfaction inscrit dans leurs yeux indique qu’ils reviendront bientôt. Les visites à la prison sont informellement annulées depuis que les conditions de libérations de leur mère ne lui permettent pas de quitter l’île sur laquelle elle vit, ni même pour des raisons médicales. Avec insistance, ils laissent Evi (la femme de Gerasimos Tsakalos) en prison depuis six mois maintenant.

La prolongation de la détention d’Evi a un double sens pour la domination. D’un côté, la force des guérillas urbaines et la tolérance des gens solidaires sont testés, et de l’autre, est légitimisé des politiques plus larges de criminalisation des relations familiales. C’est le jeu psychologique de l’autorité qui entre autre, envahi les consciences tel un bélier. Il cible les consciences des proches dans le but de les fatiguer, de les déprimer, de les rendre frustrés et éventuellement objectifs, corrompant les relations de confiances que nous avons avec eux faisant en sorte qu’ils paient les prix de nos propres choix. Et si sur le chemin de chaque histoire personnelles, certains camarades, amis et autres gens restent alors que d’autres partent, c’est parce qu’il est facile d’être près des gens qui réussisent, mais difficile quand les temps sont durs. Mais la domination n’a pas gagné ce jeu. Tout ce qu’ils avaient parié quant à l’affaiblissement des liens affectifs et de leurs destructions, ils l’ont déjà perdu. Pourquoi même après six mois, ceux qui nous aiment, soit de l’intérieur de la prison ou depuis des endroits restreints par des ordonnances judiciaires, nous font encore des sourires de patiences et de confiances, maintenant leur dignité propre.

Ainsi, le pari revient à nous, chaque cellule et individualité anarchiste favorisant l’attaque continue et la rébellion, pour prouver qu’il n’y aura pas de trêve avec l’ennemi, ni maintenant ni jamais. Particulièrement dans des moments d’opérations répressives, on ne doit pas reculer, mais plutôt rallumer des épidémies d’attaques dans le but de devenir vraiment dangereux. Pour demeurer une menace en tant qu’ennemi intérieur au cœur du système. Parce que tout ce qui roule en descendant une pente, ne s’arrêtera que s’il rencontre un obstacle sur son chemin, autrement il continuera à rouler indéfiniment en augmentant sa vitesse, emportant tout ce qui est de proportion inférieur. C’est un pari de vie, sans fin, mais avec continuité, évolution et avec une seule direction… la libération, l’anarchie.

« Je n’ai nul besoin, et ni ne veux de votre discipline. En ce qui concerne mes expériences, je veux les  avoir pour moi. C’est à partir d’elles, et non à partir de vous, que je tracerai mes règles de conduite. Je veux vivre ma propre vie. Les esclaves et les laquais me terrifient. Je hais ceux qui dominent, et ceux qui se laissent dominer me rendent malade. Celui qui fléchit  avant que ne le touche le fouet ne vaut pas mieux que celui qui le tient. J’aime le danger, et l’inconnu, l’incertain, me séduit. Je suis remplie d’un désir pour l’aventure, et je me foues de la réussite. Je hais votre société de bureaucrates et d’administrateurs, de millionnaires et de mendiants. Je ne veux pas m’adapter à vos coutumes hypocrites ni à vos fausses courtoisies. Je veux vivre mon enthousiasme dans l’air pur et frais de la liberté. Vos rues, planifiées, torturent mon regard, et vos bâtiments uniformes font bouillir mes veines d’impatience. Et c’est assez pour moi. Je suivrai mon propre chemin, en accord avec mes passions, en me transformant sans cesse, et demain, je ne veux être la même qu’aujourd’hui. Je fais mon chemin et je ne laisse pas mes ailes se faire couper par les cisailles de personne. Je ne partage rien de votre moralisme. Je vais de l’avant, éternellement passionnée et brûlant du désir de me donner au monde, à la première vrai personne qui m’approche, au voyageur avec des vêtements déguenillée. Mais pas au doctrinaire qui voudrait endoctriner ma conscience avec des formules et des règles. Je ne suis pas une intellectuelle ; je suis un être-humain – une femme qui sent une grande vibration devant l’impulsion de la nature et les mots amoureux. Je hais toutes les chaînes, tous les obstacles ; j’aime marcher seule, nue, laisser ma chair être caressée par les rayons du soleil voluptueux. Et, oh, vieil homme ! J’aurai si peu de préoccupation lorsque ta société brisera en milles morceaux et que je pourrai finalement vivre ma vie ».
– « Qui es-tu, petite fille, fascinante comme un mystère et sauvage comme l’instinct ? »
– « Je suis l’Anarchie. »
Émile Armand, Anarchiste individualiste français

Olga Ekonomidou
Membre de CCF-FAI
Prison pour femme de Korydallos, Grèce

Note de Contra Info : Evi Statiri a été libérée (avec des lourdes mesures préventives) le 2 octobre.

en espagnol, grec, portugais

Athènes : A propos des mesures restrictives contre Evi Statiri

Les mesures restrictives contre Evi Statiri, selon ce que l’on en sait en ce moment, sont les suivantes :

– Interdiction de quitter le territoire national.

– Devoir se présenter devant les autorités 3 fois par mois.

Assignation à résidence

– Limitation des mouvements à 1km autour de sa résidence.

– Interdiction de communiquer avec ses co-accusé-e-s de la même affaire, ainsi qu’avec son compagnon de vie Gerasimos Tsakalos.

en espagnol, italien, portugais, anglais

Athènes : Communiqué de l’Assemblée de Solidarité avec Evi Statiri

Après la décision du conseil judiciaire compétent qui a approuvé la désincarcération d’Evi Statiri, nous avons décidé d’annuler la manifestation appellée pour le mardi 6 octobre, et nous appelons à une assemblée le même jour à 19 heures à Polytechnique (bâtiment Gini) pour l’organisation d’une mobilisation le dimanche 11 octobre autour des grandes mesures restrictives imposées à Evi.

Les mesures restrictives qui accompagnent la décision de désincarcération d’Evi Statiri, après 19 jours de grève de la faim, consistent en un régime spécial de captivité, auquel nous nous opposons. Malgré la perspective de cette désincarcération, nous ne baissons pas notre garde et ne laissons personne face à cette condition, pour préférer nous y confronter de manière collective. Nous n’oublions pas les persécutions de l’entourage familial et proche des prisonnier-e-s continuent, et nous continuons de lutter pour qu’elles prennent fin.

CONTRE L’IMPOSITION DES MESURES RESTRICTIVES

ARRET IMMEDIAT DES PERSECUTIONS CONTRE LA FAMILLE ET LES AMI-E-S DES PRISONNIER-E-S POLITIQUES

QUE PERSONNE NE SOIT SEUL-E ENTRE LES MAINS DE L’ETAT

Assemblée de Solidarité avec Evi Statiri

en espagnol, italien, portugais,

[Belgique] Rompons les rangs

Téléchargez ici l’affiche en format A2 en PDF

Tous en rang. C’est ainsi qu’ils nous veulent, du premier au dernier souffle. En rang dans les salles de classe, aux caisses des supermarchés, au boulot ; en file sur la route, devant les guichets de la bureaucratie, aux urnes… jusqu’à en arriver à la dernière rangée, celui des tombes au cimetière. Toute une existence traînée ainsi – les muscles ne se contractent que pour s’agenouiller, les cœurs ne désirent que la marchandise – dans la sécurité d’une taule.

Car c’est bien à des taules que ressemblent nos villes, où tout espace est reprogrammé pour être surveillé, contrôlé, patrouillé. Les habitants sont comme des détenus escortés par l’exploitation capitaliste et menottés par les obligations sociales, toujours sous l’œil de la vidéosurveillance ; tous avec la même illusion de s’évader en consommant les sensations finement calculées qu’émettent les écrans omniprésents.

Cette société carcérale promet le bien-être, mais ne maintient que les massacres, comme le démontrent les rêves naufragés de ceux qui tentent d’y entrer et les corps bombardés de ceux qui se soulèvent à ses portes. Qui prend la liberté de ne pas mendier et de frayer sa propre route, aura à faire à une armée de politiciens, magistrats, gendarmes et journalistes.

Si à Bruxelles une nouvelle maxi-prison est en construction, à Athènes on impose un régime spécial aux prisonniers combattants ; si à Paris on pose la première pierre du nouveau Palais de Justice, à Zurich et à Munich d’autres monstrueux Centres de Justice et de Police sont au menu ; si les pouvoirs se mettent d’accord au-delà des frontières pour appliquer des stratégies contre-insurrectionnelles, les laboratoires de recherche et l’industrie sécuritaire passent à une vitesse supérieure pour fabriquer la paix sociale. Et partout, de l’Espagne en passant par l’Italie et la Grèce, la répression s’abat sur quiconque est entaché du crime le plus intolérable : en finir avec l’obéissance et inciter les autres à en faire autant.

Les grandes œuvres de la répression ne rencontrent pas qu’applaudissements, silences, ou lamentations. Parfois elles se heurtent à une hostilité résolue. C’est le cas par exemple pour la plus grande prison belge en voie de construction, projet dont l’histoire est déjà parsemée d’actions directes contre tous ceux qui y collaborent, des institutions publiques aux entreprises privées. De la peinture aux pierres, des marteaux aux flammes, des destructions aux sabotages, un univers d’attaque déchire tout code pénal, tout calcul politique, toute complaisance avec l’État. Si les défenseurs de l’ordre veulent l’étouffer, c’est que cette soif de liberté peut devenir contagieuse. Partout.

L’être humain n’est pas né pour rester en rang, la tête basse, en attente d’un permis de vivre. Relever la tête, armer le bras et défier le pouvoir – c’est là que commence la vie, en faisant sauter tous les rangs.

L’affiche en anglais, italien, grec et allemand par Rompons les rangs

Athènes : Action anti-raciste anti-patriote à Pláka

reçu en français, anglais, grec et portugais

Le lundi 20 avril, tôt le matin, nous sommes allés dans le quartier de Pláka pour recouvrir une frise murale ecoeurante de dessins et slogans nationalistes et racistes faits par un prétendu artiste se faisant appeler Tom et qui utilise ce mur de la rue Sotiros depuis déjà quelques années. Cette frise merdique, qui transmettait entre autres choses, des messages prétendant que les gens venant d´Afrique étaient porteurs de maladie, était là depuis au moins trois mois, nous avons donc pensé faire quelque chose pour y réagir. On a jeté de la peinture, et on a couvert le mur des messages qui suivent ainsi que de symboles anarcho-féministes:

Ni patrie, ni patron : autogestion (en portugais)

Pas de frontières, pas de maîtres (en anglais)

Merde à la patrie (en grec)

Rayons les fachos de la carte (en français)

Les vies noires comptent (en anglais)

PS: Le lendemain de l´action le mur a été recouvert en bleu. En cas de réapparition de messages racistes, d’autres actions suivront.
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en espagnol

Athènes : Attaque contre une entreprise avicole

ataque-empresa-avicola

La nuit du dimanche de Pâques (12 au 13 avril), nous avons attaqués à l’aide de 3 engins incendiaires à retardement, pour la destruction de l’entrée et de 3 véhicules (1 camionnette et 2 fourgonnettes) d’une entreprise avicole dans la rue Aghiou Pavlou, dans le quartier athénien de Peristeri, comme geste de solidarité avec les prisonniers en grève de la faim dans les prisons grecques.

Force à ceux qui sont encore en grève de la faim, aux membres prisonnier-e-s de la Conspiration des Cellules de Feu, et à celles et ceux qui sont en train de récupérer après s’être levé-e-s avec dignité et cohérence contre l’État durant toute cette période, et dans la conjoncture actuelle également contre les administrateurs et les représentants gauchistes du Pouvoir, qui dès le premier jour qu’ils se sont agrippés aux postes gouvernementaux ont clairement fait voir leurs intentions (au moins pour ceux voient les choses telles qu’elles sont), culminant jusqu’au moment de la gestion tactique de la grève de la faim et l’expulsion de l’occupation solidaire du Rectorat des Propylées le 17 avril.

Satisfaction IMMEDIATE des revendications des grévistes de la faim :

– L’abolition des articles 187 y 187A
– L’abolition de la loi de la cagoule
– L’abolition des prisons de type C
– Libération immédiate de Savvas Xiros, qui souffre de plusieurs lésions graves
– Délimitation de l’usage de l’ADN

Nous avons choisi cet objectif parce que nous considérons qu’il ne peut être exclu l’opposition de fait à l’industrie de commercialisation des animaux non-humains dans la bataille contre l’État, le Capital et chaque structure du Pouvoir. Il n’y a qu’une pratique de l’enfermement, et elle doit être repoussée sous toutes ses formes, que ce soient les prisons humains – « institutions correctionnelles » – ou les camps de concentration pour migrants, ou l’infrastructure de l’industrie de la viande et produits dérivés.

La date de notre attaque n’a en rien été accidentelle. Nous avons choisi le moment lors duquel la masse humaine était encore plongée dans l’inactivité après avoir accompli son devoir envers l’église et les fantômes saints qui rôdent et définissent leur existence même les jours antérieurs. Chaque temple de la société, matériel ou mental, chaque moule, chaque stéréotype, chaque coutume qui reproduit, alimente, ou reflète simplement les nombreux visages du Pouvoir ne mérite rien d’autre que d’être démoli.

L’une de ces coutumes est la consommation de viande, qui s’est établie exactement de la même manière que l’on établit comme « normale » la pratique du pillage de la nature, comme nous voyons que c’est le cas avec les mines d’or dans le bois de Skouries en Chalcidique, dans le nord de la Grèce, ou avec le TAV en Italie et dans chaque recoin de la planète.

Cette action est une réponse à l’appel des compagnon-ne-s au Chili, dont les actions nous ont fait sourire tant de fois. Force à Nataly Casanova, Juan Flores et Guillermo Duran, en grève de la faim depuis le 14 avril.

Nous envoyons en même temps notre signe de solidarité et de complicité avec tou-te-s celles et ceux qui sont mis-es en cause, incarcéré-e-s et poursuivi-e-s pour avoir milité dans la ligne d’attaque du Front de Libération de la Terre et du Front de Libération Animale.

Nous faisons un appel à chaque individualité insurgée, à chaque groupe d’affinité, à chaque noyau d’action directe pour aiguiser les attaques sur tous les fronts, par la manière que chacun-e pensera être la meilleure, par tous les moyens disponibles.

Synapsis d’Ignition pour la Lutte Multiforme Anarchiste – Front de Libération de la Terre (ELF)

en espagnol

Grèce : Attaque explosive contre le siège de Microsoft à Athènes

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Communiqué de revendication – Anarchie Combative

Un projet d’action pour une offensive internationale anarchiste.

« Détruisons l’oppression » : Second Acte.

L’Anarchie Combative assume la responsabilité de l’attaque contre le siège central de Microsoft en Grèce. Les compagnon-ne-s qui ont participé à l’action ont déposé l’engin explosif composé de bonbonnes de gaz et de poudre et ont quitté les lieux sans problèmes, ridiculisant une fois de plus les mesures de sécurité du bâtiment. Microsoft est un colosse multinational du complexe techno-industriel, une des entreprises les plus puissantes dans son domaine, et inextricablement liée au système politico-économique. L’attaque contre l’avant-garde de la domination capitaliste, la techno-science et ses tentacules assassins, signifie une attaque contre la mécanisation de la vie même. La guerre révolutionnaire est la base sur laquelle se fonde le conflit permanent avec l’existant, une poussée vers la libération totale de nos vies des chaînes de l’État, du Capital et de leur société, qui s’étend dans la ligne du continuum espace-temps tandis que les mutin-e-s se rebellent contre leurs répresseurs.
Le 2 mars, des prisonniers anarchistes et politiques ont commencé une grève de la faim, cherchant à combattre le cadre répressif de l’État, des services antiterroristes et des juges. En même temps, les membres en prison de la Conspiration des Cellules de Feu et l’anarchiste Angeliki Spyropoulou ont annoncé le début d’une grève de la faim jusqu’à la mort, exigeant la libération immédiate de leurs parents, qui avaient vindicativement été mis-es en prison préventive grâce aux machinations de la mafia policiaro-judiciaire. Aujourd’hui, de nombreux compagnons sont internés à l’hôpital dans un état critique, tandis que le compagnon de la CCF Michalis Nikolopoulos court le danger de subir des dommages irréparables, malgré le fait que la lutte de son organisation se soit conclue de manière victorieuse. Maintenant que les administrateurs « gauchistes » du Pouvoir ont jeté les masques de l’humanisme à la poubelle, la lutte anarchiste doit accélérer son offensive et obliger l’État à reculer.

La lutte de nos compagnon-ne-s prisonnier-e-s et les nouvelles données dans le champ social et politique suite à la prise du pouvoir par SYRIZA doivent être évaluées dans la direction de l’avancée révolutionnaire. Les expériences multiformes et l’effort collectif sont le point de focus de cette estimation qui pose les bases de la matérialisation de notre conspiration acrate contre le Pouvoir. A présent, c’est à nous qu’il revient de démontrer la nécessité stratégique de la guérilla urbaine anarchiste, en sabotant les engrenages de la machine sociale, en faisant sauter les murs de l’apathie et en libérant les volontés insurrectionnelles.

En tissant le fil entre la théorie, l’action et l’objectif, en continuant à conduire nos pas solitaires sur les chemins de la liberté, avec l’esprit toujours ancré à nos compagnon-ne-s enfermé-e-s dans les cellules de la démocratie. Nous avons à peine commencé. Planifions des sabotages, acculons l’ennemi, expérimentons des méthodes et des pratiques, organisons notre offensive généralisée contre le mur du Pouvoir. Notre action est la contribution à la proposition des compagnon-ne-s de la FAI/FRI de Tchéquie qui ont incendié une voiture de police et ont proposé l’idée de la création d’un projet international d’action sous le nom « Détruisons la répression », du type Projet Phoenix. Il s’agit de plus de notre apport aux journées de solidarité internationale avec les compagnon-ne-s en prison au Chili. Compagnon-ne-s, cette bombe était pour vous aussi !

Force à la compagnonne Angeliki Spyropoulou et au noyau de prison de la Conspiration qui, grâce à leur lutte sans trêve, verront bientôt de nouveau leurs êtres chers libérés. Bonne récupération compagnon-ne-s, votre détermination est une inspiration pour les esprits subversifs de nos temps. Par notre feu, nous envoyons notre affection aux anarchistes en grève de la faim du Réseau des Combattants Prisonniers et au membre de Lutte Révolutionnaire Nikos Maziotis, qui a mis fin à sa grève de la faim avant la publication de notre communiqué.

SOLIDARITE AVEC TOU-TE-S LES PRISONNIER-E-S ANARCHISTES !

SOLIDARITE AVEC TOUTES CELLES ET CEUX POURSUIVI-E-S PAR LA LOI !

ARMONS-NOUS, ORGANISONS-NOUS ET PASSONS A L’OFFENSIVE !

VIVE L’ANARCHIE COMBATIVE !

Anarchie Combative
Fédération Anarchiste Informelle / Front Révolutionnaire International

espagnol | portugais

Prisons grecques : Nikos Maziotis suspend sa grève de la faim

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Le 5 avril 2015, l’anarchiste Nikos Maziotis a annoncé qu’il suspendait sa grève de la faim. Ci-dessous, une traduction partielle de son communiqué, par lequel il explique ses raisons et fait une première évaluation de cette lutte :

Après 35 jours de lutte, la grève de la faim que j’avais commencée avec d’autres compagnons le 2 mars a pris fin. Je ne prends pas cette décision parce que je suis arrivé à la limite de mes forces, mais parce que je crois qu’étant donné les dernières nouvelles en ce qui concerne le cadre des revendications, cette lutte a terminé son cycle et a épuisé son potentiel, en prenant également en considération les actions solidaires ayant été réalisées. J’ai choisi de suspendre maintenant la grève de la faim, avec la présentation du projet de loi, et je ne continuerai pas jusqu’à ce qu’il soit voté, ce qui aura lieu dans au moins dix jours, après les fêtes de Pâques, restant toutefois extrêmement attentif aux possibles modifications qui présenterait le ministère en ce qui concerne la loi de la cagoule ou le matériel génétique. Parce que le gouvernement a déjà montré à quel point il est peu fiable par rapport à la réalisation de ce qu’il annonce.

J’ai participé à la grève de la faim avec la main cassée, à cause des blessures que j’ai subies lors de mon arrestation, et sa rééducation demandera pas mal de temps, peut-être des mois, voire même plus d’un an. Les revendications que j’ai soutenues avec d’autres compagnons prisonniers ont des caractéristiques nettement politiques, parce qu’elles visent le noyau « antiterroriste » et répressif de l’État. Depuis le début, je ne me faisais aucune illusion sur le fait que toutes les revendications soient « réalistes » pour pouvoir être obtenues, comme l’abolition de la loi antiterroriste 187A et la loi sur les organisations illicites 187, mais elles devraient se poser pour des raisons politiques.

[…]

Je ne parlerai pas en termes de victoire ou de défaite. La lutte des prisonniers politiques, indépendamment de son résultat, a une grande valeur et une grande importance. C’est la première grève de la faim des prisonniers politiques, et comme je l’ai déjà dit en d’autres occasions, elle dépasse même le contexte revendicatif qu’elle a posé. Il s’agit de l’unique mobilisation politique combative qui s’est confrontée au gouvernement de SYRIZA. Cette lutte a dissipé les illusions par rapport au masque gauchiste du Pouvoir, la béquille gauchiste du capitalisme, l’administration gauchiste de la crise. C’est le grand legs politique qu’elle laisse à l’histoire et, en ce sens, nous en sommes définitivement sortis vainqueurs.

Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire
Prisons de Domokos

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Grèce : Les membres de la CCF mettent fin à leur grève de la faim

A travers un communiqué du 4 avril 2015, les membres prisonnier-e-s de la Conspiration des Cellules de Feu ont annoncé qu’ils mettent fin à leur grève de la faim, considérant que la demande de libération de leurs proches a été accomplie :

Aujourd’hui est un jour qui ouvre une fissure dans les murs du monde carcéral qui nos entoure. Après 32 jours de grève de la faim, la mère de Christos et Gerasimos Tsakalos et la compagne de Gerasimos franchiront d’ici peu la porte de sortie de la prison, de nouveau libres. […]

Cette victoire n’est pas seulement le résultat de la grève de la faim de la Conspiration des Cellules de Feu. C’est la victoire de toutes les personnes solidaires qui ont brisé la tranquillité sociale avec des attaques incendiaires, des occupations, des sabotages, des manifestations, des discussions, des interventions soudaines et ont transformé les villes en champs de moments insurgés et les bâtiments occupés en laboratoires vivants de situations subversives. […]

Nous mettons aujourd’hui fin à notre grève de la faim, après avoir vaincu les épouvantails du Pouvoir qui voulaient que nos proches soient en prison, MAIS dans le même temps, la grève de la faim des autres prisonniers politiques continue pour l’accomplissement des revendications plus larges qu’ils ont posé sur la table. Les jours qui viennent sont critiques, tant pour leur état de santé que pour le pari de la lutte anarchiste totale […].

FORCE ET SOLIDARITE avec le compagnon anarchiste Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire, et avec le Réseau des Combattants Prisonniers.

VICTOIRE POUR LA LUTTE DE LA GREVE DE LA FAIM.

TOUT CONTINUE.

Conspiration des Cellules de Feu – FAI/FRI
Noyau de Prison
4 avril 2015

espagnol | portugais | anglais | italien | serbo-croate

Athènes : Attaque incendiaire contre le siège de Syriza en solidarité avec les grévistes de la faim

Tandis que les réserves social-démocrates du régime tentent de caresser nos ouïes et que les petit-bourgeois électeurs dansent le sirtaki, extatiques, sur la place de Syntagma dans des rassemblements pro-gouvernementaux (!), les loups qui se sont échappé-e-s de leur cage descendent enragé-e-s vers la ville…

Il est évident qu’aucune bande de politiquards autoritaires ne pourra jamais satisfaire nos désirs sauvages. Vous parlez de gouvernement de la gauche, nous voulons la destruction de l’Etat. Vous promettez des augmentations de salaire, moins d’impôts, plus de postes de travail, nous voulons l’abolition de l’argent, de la marchandise et du travail. Vous demandez la “démocratisation des corps de sécurité”, nous voulons voir les flics crevés sur l’asphalte. Vous luttez pour de meilleures conditions dans les quartiers, nous voulons festoyer sur les ruines de vos villes. Vous faites de la politique, nous faisons la guerre. Et les chosent tournent alors mal, messieurs les politiquards. Comment pouvez-vous comprendre, il y a une abysse existentielle qui nous sépare de vous, et il n’y a que peu d’espace pour le débat.

Il n’est donc pas surprenant qu’à l’aube du lundi 23 mars, jour officiel de retour de l’institution de la „police de quartier“, nous ayons choisi d’offrir le siège de Syriza du district de Patisia aux flammes de la négation.

Nous dédions cette attaque à nos frères et soeurs en grève de la faim, et nous exigeons la satisfaction immédiate de toutes leurs revendications. Cependant, cela ne veut pas dire que quelque pas en arrière de l’ennemi en ce qui concerne des affaires partielles puisse apaiser notre passion pour la destruction totale de leur monde et de leur société pourrie..

– Libération immédiate de Savvas Xiros.

– Libération immédiate de la mère des frères Christos et Gerasimos Tsakalos et de la compagne de Gerasimos Tsakalos.

– Abolition des lois antiterroristes et de la loi de la cagoule.

– Abolition des prisons de type C.

– Abolition de l’ordonnance de prise d’ADN par la force.

– Accès libre à internet pour tou-te-s les prisonnier-e-s.

AUCUNE TREVE – LA GUERRE CONTINUE

Patrouille nihiliste / incendiaires du quartier

en espagnol

Athènes : Manif en solidarité avec les grévistes de la faim dans les prisons grecques

Mardi soir, le 17 mars, une manifestation en solidarité avec les grévistes de la faim des prisons grecques s’est tenu dans le centre-ville d’Athènes. La marche d’environ 1500-2000 personnes a débuté place Monastiraki, est passée dans les rues Athinas et Stadious, la place Syntagma, et a fini à Propylaea. Après la fin de la manif, des barricades se sont montées autour d’Exarchia, des affrontements ont débuté avec les flics et des voitures de luxe ont été incendiées.

Plus de photos ici, en anglais, espagnol et portugais

Prisons grecques : L’anarchiste Grigoris Sarafoudis entre en grève de la faim

Depuis le 9 mars 2015, l’anarchiste prisonnier Grigoris Sarafoudis, membre du Résau des Combattants Prisonniers (DAK), commence une grève de la faim avec pour objectif la satisfaction des revendications du DAK :

1. L’abolition des articles 187 et 187A du code pénal

2. L’abolition de l’analyse de mélanges de matériel génétique, l’abolition de la loi qui ordonne sa prise par la force, et que les expert-e-s biologistes de confiance des accusé-e-s puissent être présent-e-s pendant l’analyse des traces ADN.

3. L’abolition de la loi de la cagoule

4. L’abolition des prisons de type C

5. La libération de Savvas Xiros, prisonnier de l’organisation 17 Novembre souffrant de plusieurs lésions graves.

Victoire pour la lutte des grévistes !

espagnol | anglais

Athènes : Occupation symbolique du siège central de SYRIZA en solidarité avec les grévistes de la faim.

Le communiqué de l’occupation :

Aujourd’hui, 8 mars 2015, nous avons occupé le siège du gouvernement de SYRIZA sur la place Koumoundourou.

Nous exigeons la satisfaction immédiate des revendications des prisonnier-e-s en grève de la faim qui luttent pour :

– L’abolition de la législation spéciale antiterroriste, et en particulier des lois sur les organisations terroristes et illicites (187A et 187).

– L’abolition des lois spéciales répressives (loi de la cagoule).

– L’abolition des prisons de type C qui sont le symbole du régime d’exception pour les prisonnier-e-s politiques.

– La limitation de l’usage et de la prise de matériel génétique comme preuve à charge.

De plus, nous soutenons la demande commune de libération immédiate de Savvas Xiros, que l’attitude vindicative de l’État extermine jour après jour depuis 13 ans et la demande de la CCF de libération de leurs familles.

Anarchistes, Solidaires de la lutte des prisonnier-e-s politiques.

syriza-koumoundourou-8-3-2015

Les banderoles disent : “Libération immédiate des familles et des ami-e-s des membres de la CCF (groupe anarchiste Rubicon)” – “Abolition immédiate des prisons de type C” – “Solidarité avec les grévistes de la faim (A)”

espagnol | anglais

Athènes : Attaques incendiaires en solidarité avec les grévistes de la faim

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Les centres urbains sont les machines à vapeur du monde contemporain. Ce sont les espaces où se déroulent tous les processus capitalistes, étatiques et sociaux, et où vivent tous les maîtres et leurs esclaves. Le réseau mondial des métropoles est le corps de la domination et les métropoles en tant que telles sont ses organes vitaux. Toute leur structure et leur organisation ont pour objectif l’accomplissement des nécessités du système. Sa planification urbanistique rend possible le flux de marchandises et leur consommation, tout comme la concentration des fonctions administratives centrales de l’État. Dans cette énorme prison, les interné-e-s travaillent quotidiennement et ont des temps de ballade dans les parcs et dans les espaces de loisir et de consommation de masse, tandis que les directeurs accumulent les biens et exercent leur contrôle absolu.

Le « contemporain » qu’est une ville représente le niveau d’incorporation de chaque État dans le tank mondial du Pouvoir. Les administrateurs politiques de « la Grèce en crise » se sont consacrés (et ils continueront de la faire avec plus d’intensité chaque jour) à l’accomplissement de cet objectif. Transformations radicales du centre, extension des lignes de métro, création de nouvelles zones résidentielles et commerciales, construction de parcs métropolitains et bien plus, qui se trouve dans le centre du nouveau développement urbanistique, au bénéfice des entreprises de construction, des colosses capitalistes, des corbeaux des agences immobilières et, bien sûr, des administrateurs politiques qui récoltent la plus-value politique de la modernisation.

Mais la ville, comme toute autre prison, a aussi ses geôliers. L’autre facette du développement bourgeois est le contrôle total et la répression. Nouvelles prisons et, dans le même temps, « institutions bénéfiques » poussent comme des champignons. Flics avec équipement de dernière technologie, caméras à tous les coins de rue, vigiles et systèmes de contrôle variés assurent le maintien de l’ordre et l’imposition de la loi et du conformisme social. En parallèle, le même rôle est également assuré par les loyaux citoyens mouchards pleins de bonnes intentions. Il ne nous paraît pas anodin que les entreprises de sécurité privées soient en train de se transformer en importants assistants de l’idéologie de la sécurité, puisqu’elles se chargent de toujours plus de parties de cette nouvelle carte de surveillance du centre urbain.

La surveillance, prévention et répression contemporaine est fermement liée à la recherche et au développement scientifique et technologique. C’est la technologie qui vient combler les vides, créer de nouvelles perspectives de profit capitaliste et d’accumulation de Pouvoir, mais aussi fournir les armes nécessaires au Pouvoir pour que celui-ci puisse éliminer ses ennemi-e-s. Au jour d’aujourd’hui, on ne peut penser la lutte anarchiste sans faire de référence à la guerre contre le Léviathan techno-scientifique. Cela n’est pas une simple position théorique, c’est une nécessité de l’époque. Les drones et les policiers-robots sont déjà à l’essai et surveilleront bientôt les métropoles ; il ne s’agit désormais plus d’une image de films de science-fiction, ni de fantaisies de rétrogrades qui veulent « retourner dans les cavernes ». Qui ignore cette réalité se confrontera très vite à elle, et alors la « lutte anarchiste » des mouvements de désobéissance sociale et de pacifisme activiste seront la seule option.

Nous refusons d’accepter cette réalité sans rien faire. Nous refusons de passer nos jours entre des murs de ciment, à respirer et à consommer la merde de cette civilisation, à souffrir du bruit constant des machines de l’usine sociale qui ne s’arrêtent jamais, entassés par millions comme des rats dans un environnement d’esthétique nylon, de ne connaître le monde sauvage qu’à travers les livres ou les écrans. Nous refusons la documentation et le contrôle de chaque moment de nos vies, ce putain de flic ou de vigile au-dessus de nos têtes. Nous refusons d’endosser le rôle du citoyen obéissant, perdus parmi les masses serviles et insensibles. Nous refusons d’attendre de mourir tranquillement dans notre cellule. Notre conscience, nos sentiments, notre sauvagerie intérieure nous appellent, et nous répondons en passant à l’attaque dès maintenant. Pas lorsque se soulèvera le peuple, ni quand les conditions seront propices, et certainement pas parce que quelques « camarades » ont pris le pouvoir étatique. La vie se déroule maintenant et la guerre est en cours.

Nous avons pour cela offert au feu de l’insurrection nihiliste les poubelles urbaines suivantes :

– Le mercredi 17 février, une pelleteuse dans la rue Didotou, à Exarchia.

Il y a deux motifs de plus qui nous ont fait choisir cette cible. Le premier a été d’attaquer dans une endroit qui était jusqu’à il y a peu difficile à toucher du fait de la présence d’un fourgon d’anti-émeutes MAT qui protégeait le siège du PASOK qui se trouve près de là. Nous pensons que les anarchistes continuent d’être de fermes ennemi-e-s de tout administrateur de l’appareil d’État et, dans le même temps, qu’ils doivent profiter des opportunités qui naissent des processus de l’antagonisme de Pouvoir intra-systémique dans le champ métropolitain. En d’autres termes, si le changement – pour quelque raison que ce soit – du plan de patrouille de la ville sert nos fins, profitons-en. La deuxième raison était que nous voulions nous positionner avec des mots et des faits dans le « débat » qui s’est ouvert après le récent incendie d’un véhicule de patrouille dans le quartier d’Exarchia.

Pour nous, les choses sont très simples et l’essence n’a rien à voir avec l’identité des auteurs, mais avec les réactions qui ont suivi. La rhétorique sur « un quartier historique », « une zone de liberté », etc., ne peut signifier pour les anarchistes que deux choses totalement contradictoires entre elles :

Qu’il existe réellement dans le centre de la ville un lieu que les anarchistes ont gagné par leur action en combattant pendant des années contre le régime et, en conséquence, qu’il doit être utilisé pour l’intensification de la guerre anarchiste ; ou bien qu’il s’agit d’une bulle révolutionnaire qui sert pour des ambitions personnelles et imaginaires du mouvement « d’habitant-e-s révolutionné-e-s », offrant l’espace pour le développement d’un style de vie « subversif », noyé dans la culture des drogues et la consommation de produits alternatifs et de services dans les cafétérias et les centres sociaux de la zone. Chacun-e peut choisir librement laquelle des deux options lui convient le mieux.

– Le dimanche 22 février, à l’aube, deux véhicules de l’entreprise de sécurité privée ALTRONIC E.P.E dans la rue Konstantinou Shina dans le quartier de Gizi. Cette entreprise avait signé, dans le passé, des contrats à petite échelle avec l’État grec.

– Le vendredi 6 mars, à l’aube, 3 pelleteuses dans une rue latérale de l’avenue Michalakopoulou dans le district d’Ilisia, pour rompre avec la normalité des bars à hôtesses de la zone, qui ne coexistent pas par hasard avec des hôtels de luxe, créant un triangle géographique d’amour monnayé et de répression.

Pour finir, nous voulons dire un mot sur la lutte qu’ont commencé les prisonniers anarchistes avec des grèves de la faim de masse. Leurs revendications nous concernent tou-te-s et nous devons être de leur côté. De plus, nous soutenons les compagnon-ne-s de la CCF en grève de la faim pour exiger la libération immédiate des membres de leurs familles qui ont été placé-e-s en détention préventive selon les ordres des ordures des services antiterroristes. Nous voulons féliciter SYRIZA, ses lèche-culs du mouvement et les anarchistes qui ont voté pour eux. Ce pieux travail répressif, même la « maudite Droite » ne l’avait pas mené de manière si efficace… Une étreinte chaleureuse aux compagnon-ne-s enfermé-e-s dans les cages du monde entier, et bonne chance à tou-te-s les fugitifs.
Les hostilités continueront…

Pour l’action multiforme anarchiste !
Pour l’insurrection individuelle !
Pour que nous dansions sur les ruines brûlantes de ce monde !

Nomades de l’autre marge

espagnol

Grèce : Texte de Nikos Maziotis sur la grève de la faim de la CCF

QUE PERSONNE NE SOIT SEUL-E FACE A LA REPRESSION DE L’ETAT

Cette semaine, depuis le 2 mars, les prisonnier-e-s politiques ont commencé une grève de la faim depuis l’intérieur des prisons. Certain-e-s d’entre eux, comme c’est mon cas, partagent un ensemble de revendications communes pour l’abolition des législations « antiterroristes », l’abolition de la loi de la cagoule, l’abolition des prisons de type C et la libération de Savvas Xiros, condamné pour appartenance à l’organisation 17 Novembre, pour raisons de santé.

Dans le même temps, les prisonnier-e-s politiques de la Conspiration des Cellules de Feu ont également commencé une grève de la faim, exigeant la libération de leurs proches récemment arrêtées et placées en prison préventive, après qu’ai été découvert le plan de fuite de la CCF des prisons de Koridallos.

Indépendamment des différences de revendications, je soutiens la lutte des prisonnier-e-s de la CCF par rapport à leur demande. Je crois que malgré les différences politiques entre les prisonnier-e-s politiques et les problèmes qui se sont créés entre eux, et malgré les contextes différents des grèves de la faim, les personnes solidaires et le milieu anarchiste / anti-autoritaire doivent soutenir tou-te-s les prisonnier-e-s politiques. Que personne ne soit seul-e face à la répression.

Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire
Prisons de type C de Domokos

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