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Prisons grecques : L’anarchiste Nikos Maziotis en grève de la faim

Grève de la faim de Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire, dans le cadre de la mobilisation de lutte des prisonniers politiques.

Ces 15 dernières années, et en particulier après qu’ai été déclarée la guerre contre le « terrorisme », le système capitaliste au niveau international prend des caractéristiques toujours plus totalitaires avec pour fin d’imposer la dictature des marchés et les intérêts de l’élite économique supranationale qui a émergé à travers le processus de globalisation après la fin du bipolarisme. Dans ce contexte, la répression et le blindage de l’arsenal législatif et pénal des États est de la plus grande importance et s’instaure avec pour but la reproduction du système, dans un environnement globalisé contre les ennemi-e-s politiques du nouvel état des choses, et spécialement contre la menace de l’action armée révolutionnaire, notamment ces dernières années après l’explosion de la crise financière mondiale.

L’État Grec, qui est attaché au char du Capital supranational, a adopté les réformes néolibérales telles que les endoctrine l’Union Européenne, en plus d’actualiser son arsenal législatif et pénal selon les demandes de la « guerre antiterroriste » internationale. Ainsi, en 2001, la première loi « antiterroriste » a été votée (article 187 du code pénal sur les organisations illicites), en 2004 la deuxième (article 187A sur les organisations terroristes), en 2009, peu après la révolte de 2008, a été votée la loi de la cagoule [qui criminalise les manifestant-e-s qui se masquent le visage], et en 2010 une modification de l’article 187A, qui l’endurcit. En 2010, après un ordre du parquet, ils ont instauré la mesure de la prise violente de traces ADN et, finalement, l’été 2014, comme continuation et conséquence naturelle de leur politique répressive, la loi des prisons de type C a été votée.

Cette avancée graduelle de l’attaque répressive de la part de l’État est allée en s’intensifiant au cours de toutes ces années en parallèle des réformes néolibérales des gouvernements grecs, et est devenue encore plus aigüe après l’explosion de la crise financière mondiale, la révolte de décembre 2008 et le placement du pays sous le pouvoir du Fond Monétaire International, de la Banque Centrale Européenne et de l’Union Européenne avec la signature du premier mémorandum en 2010.

Dans ces conditions, où le régime a perdu le consensus social duquel il profitait avant la crise, et du fait de l’attaque féroce qu’il mène depuis 6 ans, la répression et la législation antiterroriste sont des piliers et des préalables fondamentaux pour la perpétuation du système.

La délégitimation du régime aux yeux de la majorité sociale à cause du vol social le plus grand qui ai jamais été perpétré à son encontre, avec la faim, la pauvreté et la misère qui étouffent le peuple, avec les milliers de morts par suicide, par maladie, à cause du manque de ressources de base, avec les milliers de personnes restées sans foyer et celles et ceux qui s’alimentant dans les poubelles ou dépendent des repas sociaux. Tout cela crée les conditions appropriées pour la perpspective de la révolution et de la subversion d’un régime qui est responsable de la crise et de tous les maux qui s’en sont suivi.

La prise du Pouvoir et de l’administration de la crise capitaliste par Syriza suite aux élections du 25 janvier 2015 n’ont pas vraiment changé les choses. Malgré les promesses pré-électorales d’abolition des mémorandums et d’échange de la dette, la politique que s’est engagé à tenir le gouvernement de Syriza n’est pas différente de celle qu’ont appliqué les gouvernements antérieurs. Et cela est prouvé par la demande d’extension du présent mémorandum-programme de sauvetage, avec indifférence vis-à-vis du fait qu’ils ne l’appellent plus, avec leurs tours de propagande, comme mémorandum ou s’ils se réfèrent au Fond Monétaire International, à la Banque Centrale Européenne et à l’Union Européenne comme institutions et non plus comme Troïka. En réalité, le gouvernement de Syriza a accepté aussi bien les mémorandums que la dette, et après l’extension du présent mémorandum-programme de sauvetage, il en signera un nouveau, avec tout ce que cela suppose.

En tant que membre de Lutte Révolutionnaire et prisonnier politique dans les prisons de type C, je crois que seul le chemin de la subversion et de la révolution sociale, populaire et armée peut offrir une sortie de crise, briser les mémorandums et les contrats de prêt et effacer la dette. En tant que membre de Lutte Révolutionnaire et prisonnier politique dans les prisons de type C, dans le cadre de la mobilisation de lutte des prisonniers politiques contre les législations spéciales « antiterroristes » et contre les tribunaux et les prisons spéciales, je participe à partir du 2 mars à la grève de la faim, avec pour revendication :

1) L’abolition de la première loi « antiterroriste » de 2001, article 187 (sur les organisations illicites).

2) L’abolition de la deuxième loi « antiterroriste » de 2004, article 187A (sur les organisations terroristes).

3) L’abolition de la « loi de la cagoule ».

4) L’abolition de la loi des prisons de type C.

5) La libération de Savvas Xiros, condamné pour sa participation à l’organisation 17 Novembre, pour raisons de santé.

Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire
Prisons de type C de Domokos

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Europe : Gestes solidaires avec Diego Ríos et Tamara Sol Farías Vergara

Quelques participant-e-s au réseau Contra Info avons décidé de coordonner nos forces pour visibiliser les cas de deux compagnon-ne-s anarchistes qui ont récemment été ciblé-e-s par les tortionnaires de l’État chilien. Il s’agit de Diego Ríos, arrêté le 7 février 2015 après 5 ans et demi de cavale, actuellement en prison préventive sous accusation de détention illégale de matériel explosif, trouvés durant l’été 2009, et de Tamara Sol Farías Vergara, condamnée le 4 février 2015 (après un an de prison préventive) à plus de 7 ans de prison pour les tirs contre un garde de la Banco Estado à Santiago en janvier 2014.

Entre le 24 et le 26 février 2015, nous avons mené les actions de propagande suivantes dans les territoires contrôlés par les États de Grèce, Portugal, France et Espagne :
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lienzo-diego3-1024x768– Banderole mise sur la place d’Exarchia à Athènes, qui dit : Force pour Diego Ríos, anarchiste prisonnier au Chili. Toujours sur le pied de guerre.

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lienzo-tamara-sol3-1024x768– Banderole placée sur les grilles de Polytechnique (rue Stournari), à Athènes, qui dit : D’Athènes à Santiago, liberté pour Tamara Sol.
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lisboa3– Lancé de tracts à Lisbonne avec les slogans suivants : Solidarité active avec Diego Ríos, prisonnier anarchiste au Chili // Liberté pour Tamara Sol, prisonnière anarchiste au Chili // Vengeance pour nos prisonnier-e-s, vengeance pour nos mort-e-s // Force pour Diego Ríos, anarchiste séquestré par l’État chilien // Feu aux frontières, feu aux prisons // Complicité avec Tamara Sol, anarchiste séquestrée par l’État chilien // Mort à l’État et vive l’anarchie.

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stencil2-1024x768– Pochoir sur les murs d’Oeiras, dans le district de Lisbonne, qui dit : Solidarité Tamara et Diego (A).

– 2 banderoles dans le centre de Marseille (que nous n’avons malheureusement pas pu prendre en photo), qui disent : « Solidarité avec les anarchistes prisonnier-e-s ou en cavale » et « Liberté (A) Diego Ríos, Tamara Sol ».

barna11-1024x768– Banderole placée sur une sortie de Barcelone qui dit « Force pour Diego et Tamara ! La prison ne freinera pas notre désir de liberté ».

A travers ces gestes symboliques qui débordent les frontières, nous envoyons notre soutien à Diego et Tamara Sol, en même temps que nous cherchons à renforcer la solidarité internationaliste avec nos frères et sœurs en prison. Nous n’oublions pas les autres prisonnier-e-s combatif-ves, au Chili et dans le monde entier.

Allez compas, force et lutte jusqu’à la destruction de tous les murs du Pouvoir !

 

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Athènes : L’anarchiste Angeliki Spyropoulou en grève de la faim

sanMises à jour sur les arrestations liées à la tentative d’évasion ratée de la CCF.

L’anarchiste Angeliki Spyropoulou se trouve en grève de la faim depuis le 2 mars 2015 (jour de son arrestation). La compagnonne exige la libération immédiate d’Athéna Tsakalou, mère des frères Tsakalos, et de l’épouse de Gerasimos Tsakalos, mises en prison préventive le 3 mars et accusées de façon absurde de participation à la Conspiration des Cellules de Feu. D’autre part, l’amie d’Athéna Tsakalou et l’ami du frère de Giorgos Polidoros (arrêté-e-s le 2 mars) ont été relâché-e-s.

Le 5 mars, les autorités judiciaires ont ordonné la prison préventive pour Angeliki Spyropoulou et Christos Rodopoulos (39 ans, arrêté le 28 février), tous deux impliqué-e-s dans le plan d’évasion manquée de la CCF. Angeliki Spyropoulou a été transférée vers les prisons féminines de Koridallos, tandis que Christos Rodopoulos a été placé dans les prisons de Domokos.

Grèce : Communiqué du noyau de membres de la CCF en prison

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2 mars 2015

Il y a deux mois, notre plan d’évasion des prisons de Koridallos était découvert. C’est une chose pour laquelle nous assumons une responsabilité complète, et nous avons également fait notre autocritique. Suite à cela, une persécution sans précédents s’est déchaînée dans le but de construire des coupables. L’objectif de cette chasse sont nos parents et ami-e-s. Il y a deux jours, nous avons vu comment ils ont arrêté un ami d’enfance du frère de Giorgios Polydoros et l’ame proche de la mère de Christos et Gerasimos Tsakalos. Ils ont alors commencé à parler de membres « périphériques », « messagers », et de « fond révolutionnaire ». Pourquoi ? Pour un sac à dos contenant des habits ? Pour de l’argent provenant de dons et d’évènements de soutien envers nous ? Ou du fait des fameux « viseurs lasers pour armes » ? La personne qui portait le sac ne savait pas qu’il contenait des lasers. De plus, et cela est le plus important, ces lasers n’étaient que des jouets qui se vendent sur la place de Monastiraki à deux euros pièce, et nous les voulions pour créer de la confusion au moment de l’assaut. Pourquoi les services antiterroristes ne disent-ils pas cela, et les présentent-ils au lieu de ça comme de l’armement ?

Aujourd’hui, nous avons vu comment il ont arrêté la mère de Christos et Gerasimos Tsakalos et l’épouse de ce dernier, parce qu’ils ont trouvé Angeliki Spyropoulou dans la maison des parents des frères Tsakalos. Angeliki est une compagnonne exceptionnelle à laquelle une affinité politique sans limites nous lie fraternellement. Les deux compagnons lui avaient dit de venir dans leur maison dans le cas où elle serait confrontée à une situation difficile. Parce que nous-autres ne vendons ni nos idées, ni nos gens. Angeliki a été en cavale pendant un certain temps, et elle est allée chez eux voir leur mère pour lui demander de l’héberger temporairement. Qu’allait faire leur mère ? Lui claquer la porte au nez ? Elle ne fait pas partie de ce genre de personnes et elle connait la valeur de l’humanité apportée à une personne recherchée. Dans cette même maison vit aussi souvent l’épouse de Gerasimos Tsakalos, pour des raisons de familles, et celle-ci s’y trouvait donc également.

Toute la responsabilité est exclusivement nôtre. Les parents et leur entourage amical n’ont absolument aucun rapport avec l’affaire ou avec quoi que ce soit dont on les accuse. En ce qui concerne Angeliki, nous serons à ses côtés et elle sait qu’elle aura tout notre soutien. Elle sera avec nous, la tête haute, sur ce difficile chemin que nous avons choisi.

Mais nous n’allons pas rester les bras croisés à regarder comment ils écartèlent nos parents et ami-e-s. Les services antiterroristes ont dépassé les limites. Leurs ennemi-e-s, c’est nous, pas nos parents. A présent, ça suffit. A partir d’aujourd’hui 2 mars, nous commençons une grève de la faim jusqu’à la mort pour protéger nos parents et leurs ami-e-s, pour qu’ils ne rentrent pas en prison.
Toute la responsabilité est nôtre, et nous l’assumerons. Jusqu’au bout ! S’ils les envoient en prison, nous préférons choisir la mort. Cela veut dire responsabilité et que chacun prenne ses décisions…

Libération immédiate des parents et de leurs ami-e-s qui n’ont aucun rapport avec l’affaire.

Conspiration des Cellules de Feu – Noyau de prison

Olga Ekonomidou
Michalis Nikolopoulos
Giorgos Nikolopoulos
Haris Hadjimihelakis
Gerasimos Tsakalos
Christos Tsakalos
Giorgos Polidoros
Panagiotis Argirou
Damiano Bolano
Theofilos Mavropoulos

 

portugais | espagnol

Grèce : Les prisonnier-e-s de la CCF en grève de la faim

Le 2 mars 2015, Angeliki Spyropoulou, qui était sous le coup d’un mandat de recherche, a été arrêtée. Elle est accusée de participation à la tentative de fuite des prisons de Koridallos de la part des membres prisonniers de la Conpiration des Cellules de Feu.

De plus, la police grecque a arrêté un ami personnel du frère de Giorgos Polydoros, la mère des frères Tsakalos, une de ses amies personnelles et l’épouse de Gerasimos Tsakalos. Depuis le 2 mars, les membres en prison de la CCF se déclarent en grève de la faim jusqu’à la mort depuis les prisons de Koridallos, avec pour seule exigence que l’on ne place pas les membres de leur famille et les personnes de leur entourage amical en prison préventive.

Le 3 mars, il s’est su que les autorités judiciaires ont ordonné la prison préventive pour Athena Tsakalou, mère de Christos et Gerasimos Tsakalos, ainsi que de l’épouse de Gerasimos, le tout en relation avec l’arrestation d’Angeliki Spyropoulou (impliquée dans le plan d’évasion de la CCF), dans la maison des parents des frères Tsakalos.

Plus d’informations à venir.

adapté de deux nouvelles (ici et )

Prisons grecques : Kostas Gournas et Dimitris Koufontinas en grève de la faim

carcereNous, Kostas Gournas [membre condamné de Lutte Révolutionnaire] et Dimitris Koufontinas [membre condamné de l’organisation 17 Novembre], prisonniers politiques dans les prisons de type C de Domokos, commençons aujourd’hui 2 mars 2015 une grève de la faim. Nous luttons pour l’abolition des articles 187 et 187A du code pénal, pour l’abolition de toute la législation spéciale de mesures d’urgence avec laquelle le Pouvoir cherche à criminaliser et à exterminer ses ennemis politiques.Nous luttons pour l’abolition des tribunaux spéciaux – cours martiales d’urgence, cette usine d’annihilation de nouveaux combattants, avec compositions spéciales de juges, les lois spéciales anticonstitutionnelles, l’usage spécial antiscientifique et malin de preuves comme l’ADN et la fabrication de preuves incriminantes.

Nous luttons pour l’abolition de toutes les lois répressives contre les manifestant-e-s et les mobilisations populaires.

Nous exigeons l’abolition immédiate des prisons de type C, qui sont le symbole du régime d’exception pour les prisonniers politiques et le symbole de l’effroi de la société qui résiste.

Nous exigeons la relâche immédiate de Savvas Xiros, que le Pouvoir annihile de manière méthodique et vengeresse depuis 13 ans, causant des dégâts irréparables sur sa santé : selon les données officielles, le degré de handicap de Savvas Xiros a atteint 98%.

Puisque la répression est l’autre visage de l’austérité, la lutte du mouvement populaire contre l’austérité est inséparable de la lutte contre la répression, et spécialement contre le régime permanent de mesures d’exception. Pour cette raison, nous demandons le soutien de toute la société en lutte.

Avec cette lutte des prisonniers politiques, les mobilisations et la grève de la faim, nous cherchons à envoyer un message de résistance au peuple Grec : nous, et seulement nous, en assumant le prix de nos choix, devons prendre de façon unitaire et décisive les rênes de notre futur. Il s’agit de notre devoir envers notre dignité et envers les générations à venir.

L’ESPOIR NE PASSE QUE PAR LA LUTTE

Prisons de type C de Domokos
2 mars 2015

Kostas Gournas
Dimitris Koufontinas

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Athènes : Distributeurs incendiés dans le quartier de Monastiraki

QUE S’ACHEVENT LES CARNAVALS

Il est possible que certain-e-s restent tranquilles en attendant l’espérée « paix sociale » qui surgit comme produit de la restructuration de « l’État social » après la fin de la période extrêmement néolibérale et tendant vers le fascisme du gouvernement de Samaras.

Nous n’en faisons pas partie. Il va sans dire que l’État, en tant qu’organe de répression classiste et comme instrument du Capital pour l’affirmation de sa puissance, reste intact, tout comme notre haine.

Il est possible que certain-e-s restent tranquilles face aux promesses de restauration du salaire minimum à 751 euros, en omettant le fait que la condition brutale même du travail salarié et de l’exploitation reste inchangée.

Nous n’en faisons pas partie. Notre haine envers la société d’exploitation de l’humain par l’humain ne s’attendrira pas du fait des bêtises du cirque gauchiste gouvernant qui a pour rôle de faire retomber le souffle des explosions sociales incontrôlables que peut provoquer l’actuelle crise économique et sociale.

En bref : puisque nous sentons que rien n’a changé autour de nous, nous n’avons aucune raison de mettre un terme à notre action insurgée.

Hier, 21 février 2015, nous avons incendié cinq distributeurs de billets dans la rue Andrianou, dans le quartier de Monastiraki.

Nos nuits (ainsi que les vôtres) continueront de s’illuminer à cause des attaques contre les objectifs de la domination.

TOUT CONTINUE

en espagnol

De Grèce au Pakistan : Lutte en mémoire de Shezhad Luqman

SHEHZAD LUQMAN VIT : DANS NOS COEURS, DANS NOS RUES, DANS NOS ARMES. NI OUBLI – NI PARDON.

“Celui qui a tiré n’était pas seul,
Il avait d’autres bourreaux inconnus avec lui,
Il avait les vertueux avec lui,
Il avait les honnêtes avec lui,
Il avait les moraux avec lui,
Il avait les justes en lui,
Il avait les pacifistes avec lui”

Samedi 17 Janvier 2015 dans l’après-midi, une manifestation a été faite dans le quartier d’Athènes d’Ano Petralona, deux ans après l’assassinat raciste de Shehzad Luqman, un travailleur migrant en provenance du Pakistan poignardé par deux bâtards de l’Aube Dorée rue Trion Ierarchon sur le chemin du travail quotidien. Parties de la place Mercouri, environ 400 personnes ont manifesté avec de forts slogans, marché à travers les rues étroites de Ano Petralonas et Thissio pour faire un court arrêt sur le lieu de l’assassinat, avant de retourner place Mercouri.

Les compagnon-nes des environs se sont de nouveau retrouvé-e-s dans les rues et ont rejoint l’appel à la mobilisation avec un bloc distinct en fin de manif. En tant qu’individus anarchistes nous pouvons avoir des divergences de points de vue, mais malgré tout nous partageons une conviction commune: nous n’avons aucune illusion quant à la démocratie, nous n’attendons rien de la justice bourgeoise ou d’un système électoral pour résoudre les problèmes des opprimés. Les institutions de l’État et du capital sont les principaux responsables des massacres de réfugiés aux frontières continentales et maritimes, des pogroms étatiques et para-étatiques et des expulsions, de l’enfermement dans des camps de concentration, de la propagation de la xénophobie et du racisme, de la production et de la reproduction du nationalisme et finalement de la fascisation complète de nos quartiers et de nos sociétés.

Parce que pour nous, la lutte à la mémoire de Shehzad Luqman et de chaque migrant.e qui sont tombé.es entre les mains des nazis (avec ou sans uniforme), signifie une lutte contre les frontières et les patries. Pour une lutte insurrectionelle et internationale quotidienne jusqu’à rendre cette merde ingouvernable.

LA DEMOCRATIE EST LA SAGE-FEMME DU FASCISME
LA SEULE JUSTICE C’EST LES ARMES DU PEUPLE

Des anarchistes

Lutte et mémoire pour les migrants morts // Pas même un pouce de terrain pour les fachos // Les rebelles n’ont pas de patrie // De Grèce jusqu’en France, brisons le racisme et la xénophobie

Détruisons les camps de concentration pour migrants // Feu aux frontières // Shehzad Luqman présente // Flics, télévision, néonazis: ces bâtards travaillent tous ensemble

collaboration du Chat Noir Emeutier

Grèce : Quelques mots d’Angeliki Sotiropoulou à propos des nouvelles prisons de type C de Domokos

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Une fois de plus – comme on pouvait bien sûr s’y attendre – l’État et les médias de la déception cherchent à répandre la peur et la terreur. Toutes les prisons de Grèce, en-dehors des prisons agraires*, sont et ont toujours été des établissements de haute sécurité. Et le sous-sol de la prison féminine de Koridallos, où les prisonniers de l’organisation 17 Novembre ont vécu les douze dernières années et demi, démontre spécialement être la section la plus lourdement gardée. C’est donc des prisons d’isolement qu’ils ont instaurées, et non des prisons de haute sécurité. En-dehors de l’État de droit, ils veulent rendre ces prisonnier-e-s invisibles. Tous les arguments de l’extrême-droite qui ont fait passer et appliquer la loi liée à cela sont basés sur la fourberie et les mensonges.

Christodoulos Xiros [recapturé le 3 janvier] ne s’est échappé d’aucune prison, et peu importe si ils invoquent des raisons ou des lacunes de sécurité. Il a quitté sa maison. Nous faisons face à un clair esprit de vengeance envers des ennemis politiques et à une vulgaire exploitation politique de mauvais sujets de communication. Le nouveau spot électoral télévisé de l’extrême-droitiste Samaras compare les djihadistes aux combattant-e-s armées des organisations de contre-violence, montrant par là-même les réelles raisons de la création de ces prisons, autant que leur grande panique. Je me demande de quelle autre part peut bien venir le fascisme ? Là-bas – dans la prison de Domokos – rien n’a changé ; tout est comme avant, exactement comme dans n’importe quelle autre prison. La seule chose qui diffère, c’est qu’ils ont découvert après 12 ans et demi que ces personnes sont subitement devenues dangereuses – l’un d’entre eux a 72 ans – et les ont éloignées de leurs familles, autant et aussi longtemps que possible, pour leur causer plus de problèmes. Nous l’endurons ; ils pourraient tout aussi bien nous envoyer aux frontières.

Quelques mots d’Angeliki  Sotiropoulou – compagne de Dimitris Koufontinas, actuellement détenu dans les prisons de type C de Domokos – lors d’une émission radio retransmise sur internet (15 janvier 2015).

en anglais

* Les prisons agraires en Grèce sont des prisons de conditions moins dures, où les prisonniers travaillent dans le secteur de l’agriculture.

Athènes : Attaque incendiaire du Commando Jorge Saldivia – FAI/FRI (22/1/2015)

rageA l’heure où les électeurs se préparaient à remettre leur dignité dans les urnes, déléguant la gestion de leurs vies au monde politique du pays, un noyau incendiaire de la Fédération Anarchiste Informelle est passé à l’attaque, afin de contribuer par là à la déviation anti-démocratique…

Nous avons placé un engin incendiaire dans la libraire d’Adonis Georgiadis [parlementaire du parti Nouvelle Démocratie], dans le district de Kifisia. La propriété et les commerces des politiciens sont dans la ligne de mire, tout comme leur intégrité physique. Adonis Georgiadis est connu pour ses opinions d’extrême-droite, et est un défenseur fanatique des prisons de type C, en plus d’être le responsable politique de l’interdiction de la communication téléphonique de Nikos Maziotis, guérillero de Lutte Révolutionnaire, qui devait se faire au cours d’une activité politique publique programmée sur le thème de la lutte armée [le 17/10/14]. De plus, au cours de la grève de la faim victorieuse [sic] du compagnon anarchiste Nikos Romanos, il a exprimé publiquement ses perceptions Thatcheriennes, défendant la rigidité mortifère de l’État, à la fois contre cette grève de la faim et contre toute autre qui soit menée par des combattant-e-s prisonnier-e-s.

Aiguisons nos attaques !
Une chaleureuse étreinte à nos compagnon-ne-s en prison et en cavale !
Mort à l’État !

Fédération Anarchiste Informelle – Front Révolutionnaire International (FAI/FRI)
Commando Jorge Saldivia.

PS : Le compagnon Jorge Saldivia a été assassiné le 3 octobre 2014 par un vigile armé au cours d’une tentative d’expropriation de fourgon de transport de fonds au Chili. Jorge est resté toute sa vie cohérent dans la lutte illégale contre le régime. Il a milité dans les rangs du FPMR pendant la dictature militaire. Il n’a pas avalé la fable démocratique de la paix sociale et a continué la lutte, tombant au combat, l’arme à la main. Jorge, comme les autres révolutionnaires mort-e-s, est toujours avec nous.

en anglais, en espagnol, en portugais

Grèce : Communiqué des prisonnières des prisons pour femmes de Koridallos

bourlotoLe 16 janvier 2015, une rafle menée par l’unité antiterroriste EKAM a eu lieu dans les prisons masculines de Koridallos, maintenant la prison fermée entre midi et le matin suivant, privant de fait les prisonniers à leur droit à la ballade et de leurs déplacements en général.

Peu avant, le 31/12/2014, juste avant le Nouvel An, les transferts de prisonniers vers les prisons de Domokos ont été ordonnés, pour que puissent commencer à fonctionner les prisons de type C, c’est-à-dire le Guantanamo contemporain. Les jours suivants, d’autres transferts ont été faits vers Domokos, alors que 2 membres de la Conspiration des Cellules de Feu ont été emmenés dans les cellules blanches d’isolement des prisons féminines de Koridallos.

Au sein de ce jeu pré-électoral qui se monte sur le dos des interné-e-s, les femmes prisonnières sont traitées depuis longtemps comme si elles n’étaient que des sacs de patates qui doivent être bien entassés et qui encombrent des magasins d’âmes, sans que cela n’intéresse personne. Tandis que les prisons féminines comptent trois modules d’une capacité de 150 personnes chacun, il y a actuellement 120 femmes placées dans un étage d’un seul module, vu que le reste des espaces a été dédié à d’autres usages ou restent vides. Nous n’analyserons pas plus les faits, puisqu’il n’a pas passé beaucoup de temps depuis que nous avons commencé notre mobilisation pour dénoncer tous les problèmes dont nous faisons l’expérience aujourd’hui, et il n’a pas passé beaucoup de temps non plus depuis les promesses que nous ont fait en face les représentants du ministère et qui n’ont jamais été réalisées.

Parce que nous ne tolérerons plus de vivre comme des animaux, qu’il est clair qu’aucun animal ne mérite de vivre comme nous, parce que les prisons de type C sont aujourd’hui pour les hommes prisonniers, mais qu’on en construira d’autres demain pour nous aussi, et parce que nous ne laisserons pas faire en sorte que des petits jeux politiques se fassent sur notre dos : à partir d’aujourd’hui, 18 janvier, et jusqu’au 21 janvier, nous refusons de rentrer dans nos cellules pendant la clôture de midi, comme preuve de soutien aux exigences des hommes prisonniers dans les prisons de Koridallos.

Prisons féminines de Koridallos

Athènes : Spyros Mandylas et Andreas Tsavdaridis libérés de prison !

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Spyros Mandylas et Andreas Tsavdaridis ont été libérés de prison le 12 janvier 2015, au terme du maximum légal de 18 mois de détention préventive.
Les deux anarchistes avaient été arrêtés le 11 juillet 2013 à Thessalonique et placés en détention préventive dans les prisons de Koridallos à Athènes, sous accusation de terrorisme. Tsavdaridis a assumé la responsabilité de l’envoi d’un colis piégé (sous le sigle de Commando Mauricio Morales de la FAI-FRI) à Dimitris Chorianopoulos, ex-commandant des forces antiterroristes de police, tandis que Mandylas (participant à Nadir, un ex-squat de Thessalonique) a nié toutes les charges qui pesaient contre lui.

Le 4 juin 2014, les deux compagnons ont fait face à un procès dans la Cour spéciale de la prison pour femmes de Koridallos, aux côtés des dix membres emprisonné-e-s de la Conspiration des Cellules de Feu (CCF). Andreas Tsavdaridis et Spyros Mandylas sont accusés de participation présumée aux CCF, de tentative d’assassinat de l’ex-commandant des forces antiterroristes, de tentative d’attentat à l’explosif et de possession d’explosifs (en connection avec le même colis incendiaire, action revendiquée en Grèce comme faisant partie du « Projet Phoenix »).

Athènes : Incendies pour un Décembre Noir

lin[8 janvier 2015]

DU CHILI A LA GRECE

« Mauvaise soirée, messieurs-dames, et bien que cela ne vous soit pas gré… les mutiné-e-s sont sur le pied de guerre et vont en faire baver Jésus ! »

En ces jours « sacrés », lors desquels les problèmes sociaux sont enterrés sous les sourires hypocrites d’une société pourrissante – qui se pardonne elle-même sous le manteau des faux amours et plaisirs, dans une ambiance unitaire de festivités généralisées, en cherchant à renforcer les sentiments de sécurité, de prospérité et du faux pouvoir d’achat des citoyens, pour que l’économie du commerce parvienne à compenser les pertes de la crises – pendant que les rues de la métropole sont inondées de consommateurs stupides et frivoles, alors que des dizaines de personnes sans abri agonisent dans les coins de rue les plus sombres et que les travailleurs et les travailleuses du secteur commercial crachent leur sang à cause des horaires exterminateurs des « nuits blanches » patronales (sans oublier leurs propres responsabilités), nous avons décidé « d’envoyer » nos cadeaux aux nôtres et, en même temps, quelques désirs explosifs aux ennemis, avec l’année 2015 comme année insurgée pour promesse.

Nous souhaitons que l’incendie d’un véhicule d’ELTA Courier (postes grecques) le 25 décembre soit notre modeste contribution à l’extension de la violence insurrectionnelle dans le cadre de l’appel international de quelques compagnon-ne-s anonymes du Chili pour un Décembre Noir, en mémoire du combattant anarchiste insurrectionnaliste Sebastián, tombé sous les balles d’un gardien du Capital lors d’une tentative d’expropriation de banque à Santiago le 11 décembre 2013. Nous envoyons notre solidarité et nos étreintes de camaraderie les plus chaleureuses aux compagnon-ne-s prisonnier-e-s Tamara Sol (au Chili), Mónica Caballero et Francisco Solar (État espagnol), tandis que nous suivons avec anxiété le cas des 7 compas en prison préventive dans le cadre de l’Opération Pandora dans l’État Espagnol.

De plus, peu avant l’aube du dernier jour de 2014, nous avons incendié un véhicule de l’entreprise privée de sécurité et de nettoyage DELTA Security Force dans la zone de Elliniko, comme réponse immédiate et réflexe après le transfert de Nikos Maziotis, guérillero de l’organisation Lutte Révolutionnaire vers les prisons de haute sécurité (type C) de Domokos.

PENSE GLOBALEMENT ∞ AGIS LOCALEMENT
FEU AUX PRISONS

Honneur éternel à Lambros Foundas
Honneur éternel à Sebastián Oversluij Seguel.
HONNEUR ETERNEL AUX MORT-E-S DE LA GUERRE REVOLUTIONNAIRE

Fédération Anarchiste Informelle – Front Révolutionnaire International
Synode Profane Permanent

Ilion, Athènes : Attaque incendiaire fasciste contre le squat Agros

La nuit du mercredi 7 janvier 2015, la zone occupée autogérée Agros, dans le Parc Tritsis, a subi une attaque incendiaire fasciste. Immédiatement après l’attaque, des compagnon-ne-s ont rejoint le squat en solidarité. Les dégâts matériels sont limités.

Le squat Agros fonctionne depuis cinq ans et intervient dans les zones d’Ilion, d’Aghioi et de Kamatero d’une façon autoorganisée, anti-hiérarchique et anti-commerciale, loin de toute sorte de pouvoirs et de médiateurs. Ce sont ces caractéristiques qui ont poussé ces bâtards de fascistes à confirmer l’inconfort que provoque chez eux ces projets qui mettent en pratique la désobéissance contre le monde du Pouvoir.

Nous continuons sans en être ébranlé-e-s …

Depuis Eleftherosagros.

Note : Agros, un bout de terrain et un espace occupé dans le commercial Parc ‘Antonis Tritsis’, dans la zone d’Ilion à Athènes, a vu le jour en mai 2009. Le projet comprend une culture collective des terres, des assemblées hebdomadaires et des cuisines collectives, entre autres choses. Il a déjà subi des attaques fascistes dans le passé.

Athènes : Attaque incendiaire contre le siège d’Aube Dorée à Marousi

ULV

Alors que la crise économique s’approfondit toujours plus ces dernières années, on peut observer une mobilisation généralisée, tant au niveau international que local. En ce qui concerne ce dernier, et en particulier depuis 2010, nous voyons comment une attaque totale est menée contre la base de la société, redessinant par là la carte des classes. Cette attaque est portée contre le monde du travail, elle sape les conditions essentielles de survie et soutient une redistribution violente de la richesse, avec pour unique objectif le sauvetage et la reproduction du Capital. Les résistances sociales ont du affronter et affrontent l’évolution du modèle de répression vers un tournant plus autoritaire, qui cherche à contrôler celles et ceux qui résistent. C’est dans ce contexte (et pour lui) que le système a fait émerger sa réserve fasciste.

Le rôle d’Aube Dorée, au niveau économique, n’est autre que celui de soutenir les intérêts du Capital (par exemple, les demandes des parlementaires nazis en faveur des magnats au Parlement Grec), de mettre en pratique le nouveau modèle de travail basé sur le chantage (voyez le cas de la proposition de créer un bureau pour l’emploi réservé aux grecs, où la main d’œuvre à bon marché et la flexibilité des relations de travail feraient pâlir d’envie jusqu’à la Ligue des Entreprises et des Industries). De plus, la recomposition de la classe des citoyens loyaux (comme le cas du syndicat fasciste des taxis) est un objectif primordial, puisque les alliances « paisibles » sont celles qui permettent de créer un faux « dialogue social » pour la promotion de leurs intérêts. Au niveau politique (institutionnel), Aube Dorée est un pilier fondamental pour le maintien du système (mais toujours avec un profil ”antisystème”), qui joue le rôle de laquais et d’autre bras de ces intérêts au sein des organes institutionnels.

Au niveau social, les nazis cherchent l’affrontement au sein de la classe des opprimé-e-s. Dans chaque quartier où les nazis n’ont pas trouvé face à eux un mouvement antifasciste sans médiations et de base, ils ont créé un régime de terrorisme, avec des bataillons de choc pour faire leurs harcèlements, avec des pogroms contre les migrant-e-s, des attaques contre celles et ceux qui luttent, les homosexuel-le-s et tou-te-s celles et ceux qui diffèrent de leurs standards.
Nous pensons que la lutte antifasciste doit être polymorphe, sans médiation d’intérêts de partis, offensive et avec des caractéristiques de classe. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut être une menace pour toutes les formations fascistes, qu’elles soient étatiques ou para-étatiques.

C’est pourquoi, le 25 décembre 2014, quelques heures après la première activité publique annoncée par les nazis dans leur nouveau siège du secteur nord d’Athènes, nous avons choisi de les attaquer avec un engin explosif placé devant la porte du local, dans la rue Grammou du quartier de Marousi.
Nous ne cèderons pas un bout de terrain aux fascistes ni à la diffusion de leur haine raciale, et ne permettrons pas qu’ils rentrent dans nos quartiers. Dans les villes et dans les quartiers, il n’y a de place que pour celles et ceux qui résistent contre l’imposition du fascisme comme condition sociale.

Des anarchistes contre la fascisation sociale.

Athènes : Relaxe des 65 migrants accusés de la révolte d’Amygdaleza

Amygdaleza

Le 22 décembre 2014, le tribunal d’Athènes de la rue Degleri a unanimement acquitté de toutes les charges les 65 migrants accusés de la révolte du centre de rétention d’Amygdaleza en août 2013. Cependant, la cour a rejeté une motion des avocats de la défense qui demandait des compensations pour plusieurs migrants ayant été placés en détention provisoire sur des accusations non retenues.

source: no lager assembly

Prisons grecques : Nikos Romanos a mis fin à sa grève de la faim

Nikos Romanos, anarchiste prisonnier en Grèce, a mené une grève de la faim du 10 novembre au 10 décembre 2014. Les appareils juridiques ont rejeté sa requête de sorties de prison à des fins d’étude. De nombreuses actions de solidarité ont été réalisées en réponse à cette décision, de formes différentes, à l’intérieur et à l’extérieur des prisons de la démocratie grecque et au niveau international.

Plus que toute autre chose, c’est l’urgence de la situation qui a déclenché les affrontements de rue et a inspiré des dynamiques de rébellion sur tout le territoire contrôlé par l’État grec. Les compagnon-ne-s solidaires étaient disposé-e-s à échanger leurs idées et leurs désirs au cours de ce dernier mois, et de nombreuses actions ont pu voir le jour du fait de la grève de la faim de ce prisonnier : assemblées quotidiennes, banderoles, actions directes, telles que de nombreuses attaques incendiaires et à base d’explosifs artisanaux (contre des distributeurs de billets, surtout), attaques commando contre la police, émeutes et affrontements à grande échelle contre les forces de l’ordre, blocage de bâtiments, actes de sabotages (avec de la peinture ou de la colle, etc.), attaques physiques contre des représentants du Pouvoir, manifestations spontanées lors d’apparitions publiques de politiciens, occupations symboliques de stations de radio et de télévision, une vague d’occupations de bâtiments de l’État ou d’entreprises privées, rassemblements de contre-information et manifestations énormes.

Il est possible que la créativité et la conflictivité des nombreuses et diverses individualités et groupes ne soient pas assez fortes et décidées pour maintenir une intensité semblable dans la lutte de façon quotidienne, mais il existe toujours la possibilité que de nouveaux projets surgissent des récentes rencontres dans les immeubles occupés, des actions de rue, etc. Cependant, si les soutiens de Nikos Romanos, et les anarchistes en particulier, souhaitent réfléchir à propos des détails de ce qu’il s’est passé lors des deux derniers jours de la grève, alors peut-être qu’ils et elles seront prêt-e-s à pratiquer cette solidarité, tellement nécessaire avec les prisonnier-e-s, contre l’ouverture des prisons de haute sécurité de Domokos, ainsi que contre le durcissement des conditions d’enfermement en général. Vu que sa requête initiale a été rejetée de façon répétée et vindicative, ils ont fait du chantage à notre compagnon pour qu’il accepte le bracelet électronique comme option pour obtenir, à un moment, les sorties d’étude, comme « dernier recours » qui devenait toujours plus contraint à mesure que sa santé se dégradait. De fait, celui-ci a accepté de mettre un terme à sa grève de la faim seulement après que le parlement grec ait voté de façon quasi unanime (exceptés deux parlementaires du principal parti du gouvernement, selon le registre officiel, et alors que les parlementaires nazis étaient présent au moment du vote) en faveur de l’amendement proposé par le ministère de la justice. Cet amendement se réfère aux prisonnier-e-s convaincu-e-s (condamné-e-s par un tribunal) et mis-es en cause (en attente de jugement) ayant le droit d’étudier dans un établissement d’éducation supérieur de la même région que l’institution carcérale dans laquelle ils ou elles sont enfermé-e-s, mais à qui il a été refusé les sorties d’étude pour pouvoir assister aux cours de façon régulière.

Il y est dit que ces prisonnier-e-s doivent assister de façon satisfaisante à au moins un tiers des cours et des sessions de laboratoire d’un semestre d’une année académique en suivant des cours par correspondance, et c’est seulement alors qu’on leur permettra d’accéder aux sorties d’étude, avec utilisation de bracelet électronique pour assister physiquement aux classes. Le ministre de la justice a inscrit la clause du bracelet électronique au dernier moment, en s’assurant d’ajouter que le conseil administratif (carcéral) pourrait toujours refuser ces demandes de sortie d’un-e détenu-e s’il présente une « justification spéciale » (nous supposons que cela s’applique aussi si le ou la prisonnier-e a effectivement suivi les cours à distances nécessaires depuis l’intérieur de la prison, et même s’il ou elle a accepté de porter le bracelet électronique à l’extérieur). Cet amendement législatif s’applique pour tou-te-s les prisonnier-e-s condamné-e-s et, en attente de jugement, à celles et ceux privé-e-s de sorties d’étude (il ne s’agit donc pas seulement du cas de Nikos Romanos). Cette fois, presque tous les partis politiques tiraient un bénéfice électoral en faisant la promotion de plus de mesures répressives contre les prisonnier-e-s, en plus de ne pas perdre l’occasion de démontrer leur profil démocratique et humanitaire.

Nikos a mis fin à sa grève de la faim après 31 jours, mais il continue d’asphyxier pour quelques bouchées de liberté. Au vu du résultat, et sachant que sa revendication n’a toujours pas été satisfaite, nous exigeons ce qui devrait lui être concédé immédiatement : des sorties d’étude hors de prison. Au lieu de ce sentiment de « victoire » qui s’est répandu, il nous semble que rien n’a été gagné, mise à part la valeur de vie du compagnon et la prise de conscience que nous devrions répondre à tous les chantages des larbins de l’État non pas dans un futur distant mais dès maintenant, en intensifiant toutes les formes de lutte contre la société carcérale. Nous nous positionnons fermement aux côtés des prisonnier-e-s en lutte et contre l’application de l’usage des téléconférences et des bracelets électroniques, qui ne sont que des moyens de plus d’isoler les prisonnier-e-s de l’État/Capital. Maintenant plus que jamais, la solidarité avec les prisonnier-e-s doit passer à l’offensive par tous les moyens nécessaires.

en espagnol, en anglais

Athènes : Communiqué de Polytechnique occupée (11 décembre)

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Au-delà de la victoire et de la défaite

Le prisonnier anarchiste Nikos Romanos, utilisant les seuls moyens dont il disposait en isolement en prison, son corps, a mené une grève de la faim dure et décidée qui a débuté le 10.12.2014, pour demander un souffle de liberté. En utilisant les contradictions du système légal, il a confronté et exposé ces contradictions. L’État, qui maintenait un silence absolu face à cette grève de la faim qui a duré jusqu’au 6 décembre, moment où la polémique a atteint son point culminant, a fini par reculer et a été conduit à un changement du corpus légal en ce qui concerne les sorties d’étude pour les prisonniers.

Le réajustement de l’arsenal légal est ambigu. D’un côté, les prisonniers politiques auront à présent la possibilité de faire des sorties d’étude en portant un TAG. L’État a rétrocédé face au combat mené par Nikos et le mouvement de solidarité, ce qui représente une victoire du mouvement face au pouvoir de l’État. D’un autre côté, les sorties d’étude des prisonniers en attente de procès font à présent partie du régime de contrôle digital récemment mis en place, le TAG. La recherche menée par le système pénitentiaire de pouvoir plus aisément distribuer des peines à des franges toujours plus grandes de la population semblent gagner du terrain et de la légitimité. Cependant, il ne s’agit pas d’une tactique explicitement agressive, mais plutôt une condition pour le compromis auquel l’État a été contraint.

La gauche institutionnelle, qui agit de toute façon comme la bonne conscience du système, a été, et particulièrement dans ce cas, un catalyseur de la restructuration de la trame institutionnelle dans la direction d’un renforcement du contrôle et de la répression et du désarmement de la résistance. En se servant de la grève de la faim de Nikos, les réformistes ont tenté de dégrader une lutte purement politique en affaire humanitaire. La demande d’éducation comme valeur sociale suprême n’est rien d’autre qu’une tentative de dépolitiser la lutte pour la liberté.

La grève de Nikos a été le pivot pour l’émergence et la convergence de différentes mobilisations, parce que le compagnon a vigoureusement défendu les visions radicales plus larges qui animent les opprimés, inspirant la recherche de victoire. Un prisonnier rebelle anarchiste, activement lié aux sujets de la révolte, combattant jusqu’au bout, réveille ce qui ne peut être abattu. Le mouvement de solidarité qui est sorti de terre a eu une résonance de masse, parce que la lutte de Nikos a touché quelque chose chez les opprimés, qui se reconnaissaient dans leur propre lutte pour la vie et la dignité. La lutte de solidarité a gagné du terrain en libérant des bâtiments publics à travers tout le pays et en les faisant fonctionner comme des centres névralgiques d’actions de mobilisation et de diffusion. En ce sens, elle est parvenue a subvertir en un rien de temps le régime totalitaire de contrôle de l’État sur les espaces publics qui s’est intensifié depuis la révolte de décembre 2008. Les espaces de résistance collectifs occupés ont été dépositaires d’un monde de liberté et d’auto-organisation. La continuité des initiatives agressives, malgré le fait qu’elles soient dans l’esprit restées moindres dans le temps et dans l’intensité que ce que le compagnon imaginait, ont été le rappel que les opprimés sont capables de créer une brèche dans le terrorisme d’État.

Le mouvement de solidarité qui s’est levé a fonctionné comme une menace, forçant les « représentants du peuple » à utiliser des méthodes de décompression, comme la tenue d’élections anticipées. C’est une méthode de l’État pour réfréner la confrontation imminente avec les franges résistantes de la société. Il nous faut remarquer que la résurgence de la révolte que Nikos a amorcé a été le facteur critique qui, dans la présente recomposition du régime, a forcé l’État à abandonner sa façade de scène parlementaire de députés en opposant un front uni.

Alors qu’il traverse actuellement une crise politique profonde, l’État tente d’éviter la confrontation, et a donc gardé un aspect défensif durant tous ces jours. Cependant, l’effort de restauration de la façade démocratique corrodée du pouvoir signifie l’intensification de l’agression de l’État et du Capital à travers toutes les forces de l’éventail institutionnel. La gauche institutionnelle, en particulier, qui tente d’assimiler la résistance au jeu institutionnel, joue un rôle déterminant dans le désamorçage de la lutte. Pour ces raisons, nous estimons non seulement que rien n’est terminé, non seulement que tout continue, mais que nous devons renforcer notre contre-attaque contre la civilisation de la prison et de l’exploitation. Ne permettons pas une seule seconde le silence mortel du consensus fictif mis en place.

LIBÉRATION IMMÉDIATE DES ARRETÉ-E-S DU MOUVEMENT DE SOLIDARITÉ ET FIN DES POURSUITES
RÉVOLTE PERMANENTE ET SANS TRÊVE
JUSQU’A L’ABOLITION DES PRISONS DE HAUTE SÉCURITÉ
JUSQU’A L’ABOLITION DES LOIS ANTI-TERRORISTES
JUSQU’A LA LIBÉRATION DE TOU-TE-S LES COMBATTANT-E-S EMPRISONNÉ-E-S
JUSQU’A CE QUE NOUS AYONS ABATTU LA DERNIÈRE PRISON

OCCUPATION DE L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE – 11/12/2014

Athènes : Le grand bal de la place d’Omonoia

LCL

Une chronique qui nous a été envoyée le 12 décembre 2014

Le 6 décembre, comme chaque année, a eu lieu la commémoration d’Alexis Grigoropoulos. Un acte en sa mémoire qui a conduit à 221 arrestations et une police très satisfaite d’avoir « protégé la sécurité citoyenne ».

Sur la place d’Omonoia, la peur commençait à se faire sentir. Avant, tout semblait tranquille, et je dis tranquille parce qu’ici, dès mon premier jour à Athènes, chaque fois que j’ai vu une présence policière, le calme se transforme en terreur et en violence injustifiée. Avec mes compagnon-ne-s, nous avons commencé la marche dans la rue Akademias pour terminer sur Omonoia, dans une manifestation d’au moins 5.000 personnes. Là-bas, on se demandait : « Où on va maintenant ? ». Il n’a pas fallu 5 minutes pour que tout commence à bouger. Moi, depuis la place, je regardais droit devant, vers Panepistimio.

En un battement de cils, deux camions à canon à eau dépassent le coin de la rue 28 Octobre. Je les vois, tandis qu’une de mes amies crie en grec « merde ! Il faut se barrer d’ici tout de suite ! ». Je ne me souviens pas très bien du déroulement de cette partie, je me souviens seulement d’avoir vu une autre de mes amies courir devant moi ; je ne l’avais jamais vue courir comme ça, et jamais auparavant je n’avais ressenti la nécessité de devoir courir et de courir pour la rattraper et ne pas la laisser seule. Autour de moi, mes amis courraient, même si j’étais la seule à regarder devant.

Nous sommes sorti-e-s de la place, et tout est devenu chaos. Tout le monde courrait dans tous les sens en à la recherche d’une sortie, alors que le son des tirs inondait les lieux comme s’il s’agissait d’un orchestre et que nous en étions les danseurs. J’ai suivi la multitude qui courrait vers le bas de la rue et d’un coup, des groupes de DELTA en moto sont apparus de tous les côtés et nous ont encerclé-e-s, gazé-e-s et frappaient de leurs matraques contre nous sans s’arrêter, leurs regards pleins de haine et de plaisir. Le groupe dans lequel je me suis retrouvée bloquée courrait d’un côté à l’autre, nous avons passé l’angle de la rue et c’est là que nous nous sommes dispersé-e-s en fuyant les coups, certains avec plus de chance que d’autres. D’un coup, j’ai été seule, à courir et à voir comment celles et ceux qui courraient devant moi continuaient d’encaisser toujours plus de coups. A un moment, j’ai décidé de m’arrêter et de lever les mains : je n’étais pas du tout sûre d’être plus en sécurité si j’avais continué à courir. J’ai alors vu l’être le plus méprisable qu’il m’a jamais été donné de voir, avec son casque et sa matraque. Il n’a servi a rien de lui dire de ne pas me frapper. Maintenant, j’y repense, et je me dis « quelle connerie, rien de ce qu’on peut leur dire ne sert ». Il m’a regardée et m’a frappée dans les côtes, un coup sec que je n’ai commencé à sentir que plusieurs heures plus tard.

Tout était planifié, ils avaient une stratégie : nous encercler et nous enfermer comme si nous étions des animaux dans toute la zone autour de la place d’Omonoia. C’était clair depuis le début. Le 17 novembre, lorsque nous avons pris la rue pour le quarantième anniversaire de la Junte des Colonels, comme chaque année, la police, cette chère astinomia (en grec), nous accompagnait des deux côtés de la marche. Quel beau souvenir je garde de ce jour ! Ils n’ont pas voulu nous laisser seuls, jusqu’à ce qu’ils décident de nous attaquer avec des gaz, alors que la manifestation était totalement pacifique. Le 17 novembre mériterait un autre texte pour être conté. Mais bon, cette fois-là ils avaient décidé de nous accompagner sur le chemin, et maintenant ils ont attendu jusqu’à la fin. C’était clair : ils avaient gardé leurs forces pour le Samedi, pour le jour du grand concert.

Les jours précédents n’avaient été que de petites répétitions. Il n’y avait pas d’échappatoire. Peu importait la rue que tu choisissais pour partir. Des DELTA apparaissaient de tous les coins de rues, comme si une cage de chiens enragés et affamés avait été ouverte pour les laisser ravager tout ce qu’ils croiseraient devant eux. Après le coup administré par cet être, je suis repartie en courant vers le bas de la rue. Là, je ne me souviens pas bien de ce qu’il s’est passé, le choc du moment me trouble un peu les idées. J’ai fini par me retrouver avec un groupe d’autres gens, tous à genoux. Beaucoup tremblaient, d’autres pleuraient, d’autres encore regardaient le sol. Nous avions été arrêté-e-s. A côté de moi, une fille de 15 ans n’arrêtait pas de pleurer, la peur dans les yeux, et elle suppliait pour pouvoir partir de là. Je lui prends la main et lui dis « ne t’inquiètes pas, tout va bien se passer ». Elle me regarde, les yeux embués de larmes, et ne parvient pas à cesser de pleurer, et cela atteint profondément mon âme. Cette fille au regard innocent avait reçu plus de coups que moi. Nous restons assises, et elle est toujours là, à ma droite. A ma gauche, je vois une amie qui m’avait accompagnée pendant toute la marche. Nous nous regardons, nous demandons comment ça va et nous prenons la main, très fort. Je n’étais pas heureuse qu’elle soit là dans la même situation que moi, mais au moins, nous n’étions pas seules. On était tombées dans le même groupe. Je parlai aussi avec une autre amie, Grecque, qui était aussi avec nous dans ce groupe d’environ 50 personnes. Elle allait bien, n’avait reçu aucun coup. Nous restons assis-es.

Le meilleur est pour maintenant. Ces chers DELTA, dont je ne me souviens pas bien le nombre, mais qui n’étaient pas peu nombreux, nous encerclent et nous insultent tandis qu’ils distribuent des baffes à droite et à gauche dans la tête des retenu-e-s. Moi, j’ai eu de la chance, je n’en ai pas pris une seule. L’impuissance de voir et sentir ça, à quelques centimètres de moi, est inexplicable. Abus de pouvoir, dictature, violence, terrorisme, injustice. Mille mots me viennent en tête. Ils continuaient à jouer avec nous au jeu de la provocation et de la terreur, le tout dans le même paquet. Parce que c’est comme ça, parce qu’ils aiment ça et que leur plaisir a une odeur que l’on peut sentir. Mais les coups ne les ont pas rassasiés. Ils ont alors commencé à se foutre de la gueule d’Alexis et de Nikos Romanos avec des phrases comme « que tous ceux qui veulent manifester pour Alexis aillent se faire foutre ! On est contents qu’il soit mort. Et Romanos, on ne le veut pas vivant. Voilà comment les DELTA vous baisent ».

Je demandais aux gens autour de moi comment ils allaient, et je voyais beaucoup de frayeur dans leurs regards. D’autres semblaient plus tranquilles. La plupart des détenus de mon groupe étaient Grecs. A côté de moi, un Allemand et une amie Espagnole. Certains d’entre eux savaient déjà ce qui allait nous arriver : ils nous transféreraient à la Direction Générale de la Police (GADA), où nous passerions quelques heures puis, comme nous l’espérions, nous ressortirions à nouveau. En attendant, ces êtres à casque et matraque qui se croyaient être des mâles alpha nous prenaient en photo sur leurs téléphones portables. D’abord une prise de vue générale, puis ils s’approchaient pour prendre des photos des visages. Je regardais le sol, je ne voulais pas faire partie de l’album photo de leurs « victoires ». Ni moi, ni aucun-e de mes compagnon-ne-s.

Arrive le moment de monter dans le fourgon. Ils nous demandent de nous lever et de sortir nos papiers d’identité. Ils me parlent en grec, je réponds en espagnol en disant que je suis Espagnole, et ce cher mâle alpha répète ce que je dis en se foutant de ma gueule. Je passe au mâle suivant, lui montre ma carte d’identité, dis mon nom et monte dans le fourgon. Mon amie Espagnole monte après moi, et mon amie Grecque monte dans un autre fourgon. En arrivant à la GADA, ils nous mettent dans une salle, puis nous font monter au septième étage pour nous faire ressortir nos papiers. Là, tout ce qu’ils avaient de dégueulasse pouvait se sentir. J’allume une cigarette, et ils me disent de l’éteindre. Je réponds « pourquoi ? Vous avez un cendrier juste là et des clopes ». Il me regarde alors et me dis que je peux la terminer. « Merci pour votre amabilité », réponds-je. Je termine ma clope et nous passons à la deuxième phase : la fouille des sacs à dos et de tout ce que nous portons sur nous. Après, trois heures dedans, dans une autre salle, avec beaucoup de chaleur et d’envie de sortir dans la rue.

Finalement, moi et mon amie sortons. Nous avons attendu trois heures de plus que notre amie Grecque sorte elle aussi. Il devait être plus ou moins 3 heures du matin. Lorsqu’elle sort, elle nous raconte comment l’un des flics qui était dedans lui avait assuré qu’ils se reverraient l’année prochaine. Mon amie lui a répondu « on se verra ! ». D’autres amis nous attendaient dehors, ceux qui avaient réussi à éviter les filets de ces mâles avec casques et matraques. Tous allaient bien, même s’ils avaient reçu des coups.

Dans la nuit, en arrivant chez moi, mille choses occupaient mon esprit. Colère et tristesse en même temps. Après un an de vie à Athènes, j’avais déjà été plusieurs fois témoin de ces abus de pouvoir, mais ils ne m’avaient jamais frappée ni retenue. Cette fois, c’est tombé sur moi. Cette fois, c’est moi qui vivait à la première personne ce à quoi j’avais assisté plus d’une fois. Cette fois, je peux comprendre toujours plus la colère et l’impuissance de la société grecque. Cette fois, je peux comprendre pourquoi ceux qui étaient avec moi dans la GADA me regardaient avec tristesse chaque fois que je disais à voix haute « Vous avez la liberté ? Ça, c’est une dictature ».

Athènes : Communiqué de l’occupation du Centre Culturel Melina, dans le quartier de Thissio

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“Le règne de la loi assassine. Solidarité avec Nikos Romanos et les autres compagnons en grève de la faim”

Aujourd’hui 6 décembre 2014, nous avons occupé le Centre Culturel Melina, au croisement des rues Irakleidon 66 et Thesalonikis, dans le quartier de Thissio, à Athènes.

L’occupation se fait en solidarité avec le lutte en cours de Nikos Romanos, 6 ans après la mort d’Alexandros Grigoropoulos.

Notre objectif est le maintien et l’augmentation de l’action anarchiste multiforme. Nous soutenons toutes les initiatives qui contribuent à ce que la guerre sociale se fasse plus aigüe.

Victoire pour la lutte des grévistes de la faim Nikos Romanos, Yannis Michailidis, Andreas-Dimitris Bourzoukos et Dimitris Politis.

Force au compagnon G.S., à Mesolongi, en grève de la faim depuis le 3 décembre 2014.

Nous soutenons la lutte des réfugié-e-s de Syrie.

Un poing levé pour les prisonnier-e-s dans les prisons grecques qui refusent de réintégrer leur cellule, refusent la nourriture de la prison ou sont en grève de la faim symbolique en solidarité avec l’anarchiste Nikos Romanos.

FEU AUX FRONTIERES – FEU AUX PRISONS

NI OUBLI – NI PARDON

P.S. : Nous nous verrons dans les rues, sur les barricades, dans les occupations.

Grèce : Occupation de la Confédération Générale des Travailleurs

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Solidarité avec l’anarchiste N.Romanos en grève de la faim depuis le 10/11 – GSEE occupée

“On nous disait, vous vaincrez quand vous vous soumettrez. Nous nous sommes soumis et nous avons trouvé la cendre.”

Aujourd’hui, 4 décembre 2014, nous avons occupé l’immeuble de la Confédération Générale des Travailleurs Grecs, en solidarité avec l’anarchiste en grève de la faim Nikos Romanos. L’anarchiste Nikos Romanos est un ennemi conscient du régime. Il a choisi de lutter activement contre l’État et le Capital, a l’intérieur comme à l’extérieur des prisons.
Ceux qui cherchent son annihilation ou sa reddition forcée sont :

Le gouvernement qui, étant loyal aux ordres du Capital local et international, impose l’application des memorandums, d’une politique dure d’austérité économique et de dévalorisation de notre force de travail.

L’État qui impose un régime d’exception pour pallier au consentement social et pour que s’établisse la peur. Les camps de concentration pour migrant-e-s, les prisons de type C, les arrestations et les humiliations de femmes « séropositives », la répression violente des manifestations, les tortures, l’occupation policière à Skouries et l’attaque des mobilisations étudiantes forment l’image d’une Grèce-forteresse.

Le firmament de la politique répressive est aujourd’hui le cas de l’anarchiste en grève de la faim Nikos Romanos. A travers son extermination, l’État recherche la neutralisation des projectualités révolutionnaires : de l’auto-organisation, de la résistance, de la solidarité.
De ces projectualités qui peuvent faire détonner l’offensive sociale et de classe, la révolution.

La lutte de Nikos Romanos n’a pas à voir qu’avec la concession des sorties d’étude. C’est une barricade contre les prisons de type C, les nouvelles conditions de détention, l’annulation des droits qui avaient été conquis par le sang des prisonnier-e-s. C’est une barricade contre l’avancée assassine de l’État et du Capital. Pour toutes ces raisons, nous nous plaçons aux côtés de notre compagnon et nous montrons solidaires de sa lutte.

LUTTE JUSQU’A LA VICTOIRE OU LUTTE JUSQU’A LA MORT

Occupation de la GSEE

Grèce : La direction de l’Institut Technologique d’Athènes occupée

(banderole à Copenhague)

Le 4 décembre 2014, à huit heures du matin, le bâtiment de la direction de l’Institut Technologique d’Athènes a été occupé en solidarité avec l’anarchiste en grève de la faim Nikos Romanos, et avec les anarchistes Yannis Michailidis, Andreas-Dimitris Bourzoukos et Dimitris Politis, eux aussi en grève de la faim.

Tant qu’ils nous répriment, nous lutterons.

Des personnes solidaires

Prisons grecques : Lettre du gréviste de la faim Yannis Michailidis depuis l’hôpital (4/12)

stournari-90sLe compagnon Yannis Michailidis est en grève de la failm depuis le 17 novembre, par solidarité avec son compagnon et frère Nikos Romanos. Actuellement, Yannis est interné sous forte surveillance policière dans l’hôpital de Tzaneio, au Pirée. Ci-dessous la traduction de sa dernière lettre du 4 décembre :

J’écris ces lignes pour exprimer l’émotion qu’a suscité en moi la grande mobilisation solidaire multiforme des compagnon-ne-s en-dehors des murs.

Pas seulement parce qu’elle a jusqu’ici dépassé toutes mes attentes en terme de taille, de créativité, d’organisation-coordination, de persistance et d’agressivité, avec des occupations de bâtiments d’État et capitalistes d’importance cruciale, de chaînes de télévision et de radios, avec des rassemblements et des manifestations organisées dans presque toutes les grandes villes du territoire, avec des attaques contre les forces répressives et des attaques guérilleras de toutes sortes. Parce que c’est ce qui brise la solitude de ma cellule et me fait sourire, parce que la nuit de mardi, je n’étais pas prisonnier, j’étais parmi vous et je sentais la chaleur des barricades brûlantes.

Parce qu’indifféremment du résultat, l’existence même de ce front de lutte est une victoire en soi, autant pour sa perspective immédiate que pour l’héritage qu’il laisse derrière lui.

Je sais très bien que les milliers de compagnon-ne-s qui s’impliquent dans cette bataille enclenchée par Nikos avec de nombreuses préoccupations, mais aussi avec beaucoup de détermination, ont d’énormes différences de perceptions et de pratiques de lutte, autant entre eux que nous en avons entre nous. Mais à travers de la diversité fleurit le développement. Et il s’agit exactement du sens de la solidarité anarchiste, elle connecte sans identifier, elle unit sans homogénéiser. Et lorsqu’elle s’oriente vers l’action, elle fonctionne.

Lorsque les grands médias du mensonge clament que tant que la grève de la faim continue, il y a un problème de sécurité nationale, je me rends compte qu’aucune lutte n’est perdue, et le vide que laissent les pensées détruites par le désespoir provoqué par l’inertie étendue de la condition asphyxiante de l’enfermement, se colorent de nouveau de sens, l’insurrection est toujours d’actualité.

Nos rêves seront leurs cauchemars.
L’anarchie combative s’est réveillée et rugit.

Rien n’est fini, tout commence.

SOLIDARITE AVEC LES ARRETE-E-S DU 2 DECEMBRE

Pour Nikos : Tiens bon, mon frère, tu leur as bien gâché la fête jusqu’à présent. Toi, tu ne te rends pas, ce sont eux qui vont plier. Je reste a tes côtés jusqu’à la victoire finale.

Pour Athanasiou, ministre de la justice : Je crève de faim. Si tu assassines Nikos, la seule chose qui pourra satisfaire cette faim sera ton cou.

Yannis Michailidis

Traductions en anglais, en allemand, en espagnol.

Prisons grecques : Communiqué de Nikos Romanos depuis l’hôpital (3/12)

koletti
Rue Koletti, manifestation du 2 décembre 2014 à Athènes

Dansant avec la mort pendant 24 jours.

J’essaie de transcrire sur un bout de papier les derniers résidus de pensée structurée à propos des récents évènements et sur le nouveau refus de ma demande de sortie d’étude de la prison.

Lors des premiers jours de la grève, j’ai dit lors de mon intervention pendant l’assemblée solidaire qui a eu lieu à l’École Polytechnique que la réponse négative de Nikopoulos, qui depuis longtemps se dit incompétent pour décider sur l’affaire, est le début d’une stratégie de l’État qui a pour objectif de m’exterminer. Cette estimation politique est totalement confirmée : en premier lieu par l’ordre de la procureur des prisons de Koridallos, Evangelia Marsioni, de m’alimenter par la force, action qui représente un véritable viol et qui a conduit à la mort, entre autres, de Holger Meins en Allemagne et aussi de membres des GRAPO en Espagne. Les médecins de l’hôpital ont eu la dignité de jeter ces ordres de l’administration pénitentiaire à la poubelle et ont refusé de pratiquer un tel crime d’État.

Après avoir recouru à un conseil judiciaire en-dehors de la prison (une démarche légale que choisissent beaucoup de détenu-e-s lorsque le conseil de la prison rejette leurs demandes), cela s’est aussi soldé par un refus qui se base sur le fait que la décision de Nikopoulos les limite, ce qui est justement la même décision contre laquelle a été fait le recours.

Pour celles et ceux qui ont un peu de perception politique, l’intervention du ministère de la justice, un jour avant que ne se tienne le conseil, a été un ordre clair de rejeter ma demande, et je vais expliquer pourquoi :

Dans le communiqué publié par le ministère de la justice, il est indirectement mentionné le fait qu’Athanasiou, le ministre de la justice, n’est pas compétent pour décider à ce propos, et il est également écrit plus bas dans le même document : « Les sorties d’étude ne peuvent être concédées que par le conseil compétent de la prison, où préside le fonctionnaire de la magistrature, tandis que les mis en cause doivent obtenir l’approbation de la division judiciaire qui a ordonné leur détention préventive ».

C’est-à-dire que le ministre annule, purement et simplement, la validité de mon recours. Tout cela est accompagné de la proposition absurde pour suivre les classes par vidéoconférence, au lieu des sorties, et cela n’a aucun sens, puisque certains ateliers exigent la présence physique obligatoire. De plus, cela ouvre la voie pour que les conseils de prison abolissent complètement les sorties d’étude, étant donné qu’on connaît bien leur peur d’assumer leurs responsabilités, et pour que la solution de la vidéoconférence puisse être appliquée à tou-te-s les prisonnier-e-s.

Dans la même ligne, d’ici peu de temps, même les visites de nos familles se feront par le biais d’écrans, pour des raisons de sécurité, tout comme nos procès. La technologie au service de la « correction » et de la justice. Progrès humain ou fascisation… l’Histoire en jugera.
A ce point, il convient de mentionner également le rôle du juge spécial Eftichis Nikopoulos, qui dès le début de ma grève de la faim a obéi à des ordres politiques clairs reçus de ses supérieurs politiques du ministère de la justice. Et pour ça, tous le disent responsable. En compensation de cette tâche, il sera promu au Tribunal Suprême d’Areios Pagos, tout comme cela s’est passé pour son prédécesseur Dimitris Molas, qui avait dirigé des dizaines de campagnes répressives contre les anarchistes. Il jouit à présent du salaire ronflant de l’élite judiciaire d’Areios Pagos. Un hasard ? Je ne le pense pas.

En ce qui me concerne, je repousse toute possibilité de reculer et je réponds par la LUTTE JUSQU’A LA VICTOIRE OU LA LUTTE JUSQU’A LA MORT.

Dans tous les cas, si l’État m’assassine par sa posture, le sieur Athanasiou et ses amis resteront dans l’Histoire en tant que bande d’assassins, instigateurs de la tortures et de l’assassinat d’un prisonnier politique. Espérons seulement que quelques esprits libres fairont justice au juste de leur justice à leur manière.

Pour terminer, je souhaite envoyer toute ma complicité et mon amitié à toutes celles et touts ceux qui se positionnent à mes côtés avec tous les moyens possibles.
Et deux mots pour mes frères, Yannis, hospitalisé lui aussi, Andreas, Dimitris et de nombreux autres.

La lutte vit aussi de ses pertes, puisque nous devons cheminer avec la mort sur les voies vers une vie digne, en mettant tout en jeu pour pouvoir tout obtenir. La lutte continue à coups de poing contre le couteau, encore et toujours.

Le tout pour le tout !
Tant que nous vivons et respirons, que vive l’anarchie !
Le 6 décembre, nous nous retrouverons dans les rues de la rage.
Mes pensées déambuleront dans les rues connues.
Parce qu’il vaut la peine de vivre pour un rêve, même si son feu te brûle.
Et comme nous-autres le disons bien, de la force !

Nikos Romanos

P.S. : Il est évident que je ne peux contrôler les automatismes sociaux qui sont provoqués. Évidemment, j’ai dégagé SANS DIALOGUER tout ceux de Syriza et autres vendeurs d’espoirs qui sont apparus, et je répète que j’ai officiellement signé mon refus de recevoir tout type de sérum.

En grec (original), en espagnol, en portugais.

Athènes : Chronique de la manif du 2 décembre pour Nikos Romanos et de sa suite

Ci-dessous, la traduction de la chronique de la manifestation du 2 décembre 2014 en soutien à Nikos Romanos, qui a débouché sur de grandes émeutes. Toutes les mises à jour viennent de compas présent-e-s directement dans la rue (rien des mass medias, ni des dits réseaux sociaux). Nous actualiserons dès que possible à propos des mobilisations du 3 décembre et sur l’état des arrestations et des blessé-e-s.

/ 02:00
comme on l’informe depuis l’intérieur de Polytechnique occupée, 4 des détenu-e-s de la journée ont été relâché-e-s, mais il y a encore pas mal de monde en cage, dont plusieurs blessé-e-s (au moins 2 graves)

/ 01:45 (premières heures du mercredi 3 novembre)
l’occupation de Polytechnique continue, les gens peuvent arriver jusque là-bas (en faisant attention). La police s’est retirée des lieux depuis un moment (avant minuit)

les compagnon-ne-s de l’intérieur de l’occupation ont mis en place un centre de contre-information et sortirons bientôt un communiqué

plus ou moins en même temps, présence d’escadrons antiémeute sur la place Omonoia

/ 23:50
un escadron de MAT se retire vers le siège du PASOK depuis la rue Valtetsiou, et un autre fait de même depuis Arachovis

/ 23:15
environ 500 personnes sont (enfermées) dans Polytechnique occupée, dont beaucoup de jeunes

assemblée en cours, où a été transmis un message de force et de solidarité avec la lutte de Nikos Romanos et des autres anarchistes en grève de la faim par un compagnon de Rémi Fraisse, manifestant assassiné en France

le père de Nikos Romanos est aussi présent et a confirmé que les demandes de sortie d’étude du compagnon ont été refusées par les autorités

en-dehors de Polytechnique, les forces répressives se sont déployées de tous les côtés

/ 22:30
les escadrons antiémeute ont pris le contrôle de la place d’Exarchia

la rue Patission est coupée à partir de la hauteur de la rue Ioulianou, et est pleine de MAT. Il y a aussi des escadrons dans Stournari

Polytechnique est bloquée

/ 21:30
affrontements entre manifestant-e-s et antiémeutes dans la rue Solomou

une quinzaine de bâtards des DELTA sont au croisement de Spyrou Trikoupi et Solomou

l’angle de Stournari et de Patission est bloqué par la police et les pompiers

/ 21:20
les affrontements avec les flics continuent, surtout dans la rue Stournari, devant Polytechnique occupée

jets de pierres, molotov, etc., la zone est pleine de gaz

l’autobus de la rue Stournari a presque entièrement brûlé (il a été incendié il n’y a pas longtemps)

stournari

/ 21:10
les gens courent depuis Exarchia vers la rue Tsamadou

/ 21:00
un escadron de MAT se déplace depuis la rue Valtetsiou vers la place d’Exarchia

/ 20:50
les manifestant-e-s ramènent un autobus dans la rue Stournari, en direction de Patision

conteneurs retournés au croisement des rues Arachovis et Benaki, pareil entre Themistokleous et Tzavela

il y a des voitures incendiées au milieu de la rue Koletti et un escadron de MAT en position à côté

/ 20:45
les gens se réunissent à Polytechnique, qui est occupée depuis hier soir

conteneurs retournés dans la rue Benaki, d’autres incendiés à l’angle de Stoyrnari et de Bouboulinas, barricade faite de bois et de conteneurs à l’angle de Stournari et de Zaimi, et feux dans la rue Zoodochou Pigis (près de la rue Solonos)

/ 20:40
la marche s’est achevée aux Propylées il y a peu de temps

beaucoup de gens se dirigent vers le quartier d’Exarchia

des voitures ont été retournées au croisement de Charilaou Trikoupi et de Solonos, et des conteneurs ont été placés en travers de la rue Navarinou

les flics sont dans la rue Charilaou Trikoupi, on dirait qu’ils sont prêts à intervenir (certains portent des masques à gaz)

la nuit n’est pas encore terminée

/ 20:00
les solidaires ne se fatiguent pas de crier

la partie avant de la manifestation est sur la place Syntagma, à l’angle d’Erou (la partie arrière est dans la rue Stadio, on ne la voit même pas, du fait de la taille de la manif)

escadrons de MAT visibles dans la rue Vasileos Georgiou

/ 19:30
forces de la MAT sur la place Kotzia (où se trouve l’ex-mairie) de deux côtés de la rue

la rue Athinas est bondée de gens

quelques arrêts ont été faits sur le chemin, normalement la manif devrait tourner vers la place Omonoia

on crie avec force : « la passion pour la liberté est plus forte que toutes les cellules »

/ 19:05
la marche commence, avec beaucoup de slogans

il y a au moins 4.000 personnes (en comptant les blocs gauchistes)

pour le moment, on ne voit pas les escadrons anti-émeute MAT

l’une des banderoles anarchistes dit « respirer profondément, jusqu’à la mort de l’État et du Capital »

/ 18:30
environ 1500 manifestants pour le moment, selon la première estimation

unité de police motorisée DELTA dans les alentours

/ 18:20 (2 novembre)
beaucoup de manifestant-e-s sur la place Monastiraki, et des gens continuent d’arriver

pas de police dans la rue Eolou (l’une des principales voies d’accès à la manif), mais des forces répressives étaient en place rue Sofokleous