Tag Archives: bulletin anarchiste

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°10

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Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est en format A5, et celui-ci fait 20 pages), on pourra retrouver chaque nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le blog :

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“Bien entendu, le reflet que nous renvoie le pouvoir n’est pas la chose la plus intéressante au monde pour qui n’entend ni se mirer dedans ni dialoguer avec lui, mais le détruire sans médiation. Mais aussi parce que les miroirs déformants du pouvoir ne sont qu’une prison de plus pour tenter de nous contraindre à regarder avec ses yeux, à penser avec ses catégories, à rêver avec son projet. Cela ne fait que souligner davantage la nécessité de faire vivre dès aujourd’hui, dans les luttes comme dans les attaques, dans les discussions comme dans les solidarités, à travers notre éthique et nos refus, un monde qui soit notre, qui nous soit propre. Face aux miroirs déformants du pouvoir comme face à leur symétrie renvoyée par les autoritaires (contre-culture du lundi matin ou contre-pouvoir de l’efficacité politique), imbibée de dialogue conflictuel et de compromis tactiques avec l’État, ce « notre » ne peut qu’être un « autre ». Un autre qui ne soit basé ni sur une composition avec l’existant ni sur la masse. Un notre qui ne soit pas unique comme un parti ou triste comme un syndicat, mais au contraire libre et sauvage comme une multiplicité d’individualités en guerre contre le pouvoir.”

Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale n°9

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“De la même façon que les restructurations du marché du travail et la technologie ont transformé les anciennes formes d’exploitation en multipliant flexibilité, auto-entrepreneuriat et auto-contrôle, le nouveau plan de gestion carcérale de l’Etat présenté en septembre entend accentuer le processus de différenciation entre la plupart des prisonniers, en se basant non plus uniquement sur la peine ou le délit initial, mais sur une participation et une collaboration accrues à son propre enfermement. Un peu comme si tout ce système de réclusion, de dépendance, d’arbitraires et de torture n’était qu’un vaste cadre contractuel.

Un cadre où on est sommé de devenir toujours plus « responsable » d’une peine à exécuter et cogérer avec l’administration, en étant paradoxalement parcellisé à l’intérieur d’une structure de masse, en devenant le maton des autres au nom de l’évolution de son propre parcours carcéral. Il va sans dire qu’un tel processus de totalitarisme démocratique où participer c’est diviser, n’ira pas non plus sans une répression supplémentaire contre la minorité de rebelles qui n’accepte pas de collaborer.”

Avis de tempêtes #8 – Bulletin anarchiste pour la guerre sociale

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“Par le passé, l’État sévissait en censurant, en compliquant la diffusion, en enfermant les propagateurs et les agitateurs de l’idée.
Aujourd’hui, non seulement il peut continuer de faire cela selon ses besoins (y compris en Europe ; c’est une constante de la répression que de prendre en ligne de mire celles et ceux qui animent des locaux, des publications, des initiatives), mais il dispose également en plus d’instruments formidables pour couper, de l’autre côté, la potentielle réception du message. En détruisant la capacité humaine de comprendre la signification, le sens d’un énoncé, la domination mine aussi la potentialité que sa rage, sa révolte se fasse idée, vision, rêve.

Créateur de mondes, le langage –oral ou écrit– est un des véhicules, que cela nous plaise ou non, par lequel passe « l’élévation individuelle de l’esprit ». Et pour détruire la domination, nous n’avons pas seulement besoin de dynamite et de révolte, mais aussi de cette « élévation »-là.”

Avis de tempêtes #7 – Bulletin anarchiste pour la guerre sociale

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“La passion de vivre peut se heurter, y compris trop rapidement, aux forces qui veulent l’annihiler ; la haine pour l’oppresseur peut nous amener à voisiner dangereusement avec la mort qui rode, ce sont les conséquences qui découlent du choix de mettre sa vie en jeu, de vivre plutôt que de survivre. Rebelles par excellence, les anarchistes ne devraient pour autant pas développer le culte des yeux bandés. Nous avons un cerveau pour réfléchir, un cœur pour sentir, des bras pour agir. Pourquoi se priver de l’une de ces  facultés ? Entre vivre l’instant et attendre les lendemains qui chantent, il y a tout un océan de possibilités. Lorsqu’on se jette dans la bataille, férocement s’il le faut, ce n’est pas avec les yeux bandés, mais avec le monde que nous voulons détruire en ligne de mire. La férocité ne se mesure pas à l’aveuglement, mais aux perspectives que nous impulsons à nos vies, que nous donnons à nos efforts. Si nous devons être des comètes, soit, mais ne précipitons pas leur fin. Notre passage sur cette terre est court, assouvissons-le en en épuisant toutes les possibilités, tous les potentiels. Ce qui est fatal, ce n’est pas de se heurter aux rochers, mais de se rendre compte n’avoir pas de boussole en poche quand se déclenche la tempête. Contre la logique de victoires et de défaites, contre le fatalisme d’une prétendue efficacité qui annule toute tension anarchiste, il reste possible de penser nos pas, d’orienter nos explorations, de projeter nos efforts. L’amour de l’idée et la haine de l’autorité se conjuguent parfaitement avec une projectualité, une réflexion à moyen et long terme pour donner une respiration plus ample, plus vaste, plus audacieuse à notre passage sur la surface de cette planète. ”

 

Avis de tempêtes #6 – Bulletin anarchiste pour la guerre sociale

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“Et si cette société titanesque va effectivement vers le naufrage, en
réduisant ou détruisant au passage toute possibilité de vie autonome,
toute vie intérieure, toute expérience singulière, ravageant les terres,
intoxiquant les airs, polluant les eaux, mutilant les cellules,
pensons-nous vraiment qu’il serait déplacé ou trop hasardeux de suggérer
que pour nuire à la domination, pour avoir quelques espoirs d’ouvrir des
horizons inconnus, pour donner quelque espace à une liberté sans mesure
et débridée, saper ses fondements énergétiques ne pourrait pas
constituer une des pistes des plus précieuses ?”

 

Avis de tempêtes #4 – Bulletin anarchiste pour la guerre sociale

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“La guerre qui monte en force jour après jour déterminera les contours du monde de demain. Et les anarchistes dans tout cela ? Seront-t-ils encore là, traversant l’épreuve du feu dans ce monde de demain ? Rien n’est moins sûr, d’autant plus que nous sommes déjà, disons-le clairement, terriblement en retard. Nous regardons encore un énième mouvement social comme s’il annonçait en soi une nouvelle vague de subversion, nous luttons contre tel ou tel projet de la domination, mais
sans inclure ces combats dans un cadre plus ample, plus vaste, plus international, nous restons un peu bouche bée quand même nos publications ou nos locaux se trouvent dans le collimateur de la très démocratique justice anti-terroriste. Nous jouons dans les marges qui nous sont laissées, plutôt que sur les terrains que nous avons nous-mêmes forgés et conquis avec force et conviction. La question n’est pas d’insister sur l’urgence, mais plutôt de porter un regard lucide et critique sur où nous en sommes vraiment. ”

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[France] Blasphegme numéro 4 : Main de fer ou gant de velours ?

« La tyrannie la plus redoutable n’est pas celle qui prend figure d’arbitraire, c’est celle qui vient couverte du masque de la légalité. » (Albert Libertad)

La police, le bras armé de l’État, viole, mutile et tue. Des tragédies s’enchaînent les unes après les autres, et pour y répondre des demandes sont faites à « l’État de droit » contre ces mauvais éléments qui seraient présents dans les rangs de la police (désarmer la police, que la justice juge et punisse les policiers assassins, que la police des polices punisse ses mauvais éléments, qu’il n’y ait plus de bavures, qu’il n’y ait plus de « morts pour rien » … ). Comme si c’était un problème individuel, une poignée de personnes qui agiraient mal et empoisonneraient cette institution de l’État.

Le policier quand il tabasse, viole, tue quelqu’un dans le cadre de son travail, il ne fait que son boulot. Ce ne sont pas des gens nés sadiques, mais bien évidemment que le pouvoir qu’ils ont et qui leur monte à la tête contribue à un certain sadisme. C’est la fonction même de policier qui peut, dans certaines situations, nécessiter qu’ils soient violents, sadiques. Si les gens ne se laissent pas humilier quotidiennement (contrôles d’identités, insultes, etc.) il faut bien que ces fonctionnaires mènent à bien leur sale boulot. Et sans aucun doute qu’ils ont envie de se venger quand ils se sentent humiliés à leur tour, parce que c’était pas forcément leur rêve d’enfance de devenir larbin de l’État, mais pour pouvoir se regarder dans la glace il faut bien qu’ils s’imaginent qu’ils sont tout puissants.

La justice et la police sont de simples gardes-fous, qui veillent à ce que personne ne mette de sable dans les rouages de la machine étatique, et lorsque malgré tout cela arrive, la police est là pour rétablir les choses, pour protéger l’État à tout prix, empêcher que le contrôle sur la société ne soit perdu, même momentanément. Car le plus grand danger pour l’État c’est que les petits gestes de rébellion se diffusent socialement, alors il faut les couper à la racine, de façon radicale parfois, quitte à inventer des histoires pour se justifier lorsque la méthode répressive a dépassé les limites des lois qu’ils créent.

Une police gentille, non-violente, ce n’est pas une utopie, c’est tout à fait réalisable. Mais une telle situation ne pourrait se passer que dans une société totalement pacifiée, où le moindre petit éclat de colère n’existerait pas, où les passions seraient éteintes, la stabilité de la société devenant la valeur suprême, la communauté devenant tout, et l’individu rien.

Pour avoir une police gentille il faudra sacrifier nos individualités à un bien commun et un monde de valeurs qui ne laissent pas de place aux passions; une société basée sur la médiation, la pacification, le sacrifice, l’accommodation et le compromis. Dans ce meilleur des mondes la plus grande punition serait le bannissement, et chaque citoyen revêtirait la responsabilité de défendre l’ordre existant. Et quel rôle aurait alors la police ? Elle aurait toujours le même rôle, celui de veiller à ce que la société fonctionne bien, de débusquer les réfractaires et les empêcher d’inciter les autres à ne pas respecter les règles du jeu. Bien sûr que pour remplir son rôle elle aurait toujours tout un panel de méthodes, mais parfois il y a bien plus efficace que la violence physique.

Nous ne voulons pas de cette société qui engendrerait une police non violente, ni de celle qui produit des flics violents, nous ne voulons pas d’une société qui produit des flics tout court, y compris celui dans notre tête. S’il y a des flics c’est pour protéger ce système capitaliste, ce monde d’exploitation et de misère, et nous empêcher de nous réaliser pleinement en tant qu’individus.

Peu importe que la clôture qui nous entoure ait des barbelés, qu’elle soit électrifiée ou plus ou moins haute. Le problème c’est que nous soyons enfermés, et pas comment nous sommes enfermés. Des flics gentils, des maîtres gentils, cela restera une autorité au dessus de nos têtes, des normes sociales qui dictent nos vies, qui les atrophient; cela restera un État qui contrôlera chaque parcelle de notre existant. Alors que nos rêves sont bien trop grands pour les limites étroites de n’importe quel État, et que la résignation n’est pas une option.

Nous ne voulons ni de la main de fer ni du gant de velours. Nous préférons couper cette main étatique, quelle qu’elle soit, qui ne peut servir qu’à nous étrangler.

CAR NOUS VOULONS DÉTRUIRE LE POUVOIR , CEUX QUI LE DÉTIENNENT , ET CEUX QUI LE DÉFENDENT !

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[France] Blasphegme numéro 3 sur les murs de Paris

Maison Blanche : l’hôpital-prison

La prison de la Santé est fermée, pourtant il y a encore en plein Paris des lieux où des personnes sont internées contre leur gré. Dans le Nord et l’Est parisien, par exemple, il y a quatre hôpitaux psychiatriques qui font partie de l’Établissement Public de Santé Maison Blanche, l’un des trois membres fondateurs de la Communauté Hospitalière de Territoire pour la psychiatrie parisienne. L’établissement est chargé de la population du Nord et de l’Est de Paris : 7e (Infanto-Juvénile), 8e, 9e, 10e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements. Ces hôpitaux-prisons sont situés : rue du Général Lasalle (19e), rue d’Avron (20e), avenue de la Porte de Saint-Ouen (18e) et rue d’Hauteville (10e).

Les « patients » peuvent y être hospitalisés (ou plutôt enfermés) sans leur consentement, dans le cadre de soins psychiatriques à la demande d’un tiers, ou sur décision du représentant de l’État. Si l’on est enfermé contre son gré là-dedans impossible de sortir tant qu’un psychiatre en charge n’a pas signé un certificat médical, ou qu’un juge d’application des peines n’a pas donné son aval. Cela va sans dire que la durée d’enfermement n’est jamais décidée d’avance, contrairement à une peine de prison (bien que l’administration pénitentiaire s’arrange parfois pour rallonger les peines des plus récalcitrants), et qu’une fois rentré on ne sait jamais quand on sortira. La prise de médicaments obligatoire aidant, il est courant d’y perdre la notion du temps, et pour les réfractaires aux petites pilules les blouses blanches ne s’embarrassent pas, c’est intraveineuse de force. En effet, les médicaments à outrance soulagent le personnel qui aime savoir les « patients » endormis et neutralisés. L’heure de la prise des médicaments et des repas rythme le temps, en dehors de ça les personnes traînent leurs désespoirs dans les couloirs lugubres de ces hôpitaux prisons, espérant ne pas avoir à subir d’électrochocs (toujours couramment pratiqués) et, hormis les plus rétifs, feignant la docilité pour ne pas avoir à endurer les punitions ultimes : envoyé en chambre d’isolement, ou se voir infliger des mesures de contention (attaché pieds et mains à un lit, nuit et jour).

Lorsque l’administration psychiatrique n’arrive pas à prouver qu’on est dangereux « pour les autres » elle dit qu’on est dangereux « pour soi-même ». C’est pratique, et ne repose que sur le seul avis d’un psychiatre, parfois influencé par des proches qui trouvent un quelconque intérêt à faire enfermer une personne de leur propre famille, un moyen comme un autre de s’en débarrasser (parfois aussi les choix sont limités). C’est d’ailleurs une pratique assez courante d’utiliser la psychiatrie pour décrédibiliser, isoler, confisquer la parole, tant et si bien que certains vieux serpents adhèrent à ces normes et ces catégories bancales, reconnaissent à une science le pouvoir de mesurer l’esprit, si cela peut servir leurs intérêts personnels. Mais au fond on pourrait se demander qui est « fou », qui est « sain d’esprit » dans ce monde ? N’est-ce pas plutôt bon signe d’avoir des émotions et de ne pas vouloir se contenter de ce quotidien fade et empoisonné qu’on voudrait nous faire avaler ? Et puis qu’est-ce que la norme ? Dans cette société, une femme en colère et violente est toujours une folle, un homme en colère et violent ne fait qu’exprimer virilement ses émotions.

Alors bien sûr qu’il ne s’agit pas ici de culpabiliser ceux/celles qui n’ont parfois pas d’autre choix que d’avoir recours à la psychiatrie pour survivre à des situations désespérées. Mais nous disons que ça n’est pas la solution au mal-être produit par ce monde, que c’est comme un pansement sur une jambe de bois. Et si la psychiatrie se targue de sauver des gens d’eux-mêmes en les abrutissant de médicaments, nous disons qu’elle condamne aussi à vivre une vie impossible à aimer en l’état, et que forcer les gens à aller bien sans changer les causes qui les font se sentir mal, ça ne marchera jamais. Les psychotropes sont distribués comme des petits pains dedans et hors de l’hôpital, ça permet d’anesthésier les émotions, et de rester productif, de garder bonne figure, de continuer à subir les humiliations quotidiennes sans broncher, se voiler la face, se dire que le problème vient de soi, et que la solution c’est la chimie.

Ces hôpitaux sont des prisons, destinées à briser les réfractaires, les forcer à accepter de rentrer dans un moule.
NOUS SOMMES POUR LA DESTRUCTION DE TOUTES LES PRISONS ET DE TOUTES CES CATÉGORIES QUI NOUS ENFERMENT !

Je vomis dans vos corn-flakes

Belleville s’embourgeoise. On peut le voir à travers ces nouveaux bars et restos stylés dans lesquels nous ne rentrerons jamais, à cause du prix prohibitif et de l’ambiance branchée, encore plus antipathique que ces bars PMU à la clientèle uniquement masculine. C’est donc sans surprise que nous avons découvert par hasard le nouveau bar à céréales rue de Ménilmontant. Nous avions entendu parler de ce concept suite au « scandale » de l’installation d’un tel bar à Londres, qui devint la cible d’une manifestation contre l’embourgeoisement d’un quartier. Suite à quoi le débat sur la responsabilité des commerçants dans ce processus avait été réactivé. Ce phénomène étant lié à l’installation dans des quartiers pauvres de ces jeunes entrepreneurs branchés qui ont la faculté de rendre inaccessible tout ce sur quoi ils posent leur regard; revalorisant et transformant à leur image les anciens quartiers ouvriers dans lesquels ils s’installent par nécessité économique. Partant d’une bonne volonté sans aucun doute, les conséquences en sont la flambée des loyers. Face à cela, l’erreur serait de défendre l’identité sociale (ou autre) d’un quartier, plutôt que de se battre pour pouvoir vivre où on le désire, là où on veut avoir sa vie.

Aux côtés de nouveaux projets immobiliers, qui participent à « réinventer Paris », ce sont des magasins bios, des brasseries, bars et restos à concept, des « food market », des boutiques artisanales, théâtres ou des galeries d’art qui fleurissent. Tout cela dans la dynamique d’un entrepreneuriat « sympathique », branché, qui se veut à visage humain, écolo, éthique, respectueux des travailleurs et des consommateurs, bien sûr… faut-il encore avoir le porte- monnaie pour y accéder, et l’envie de distinction par sa consommation. Comme ces gens au look bien travaillé qui ont fait du « do it yourself » leur manne financière, mettant en avant l’authenticité de leurs produits marketing, et faisant la promotion du bonheur au travail, plaçant au cœur de leurs activités « l’autonomie » (avec papa/maman pour assurer ses arrières, et jouer les garants pour des logements inaccessibles au commun des mortels), « l’aventure » (dans la jungle urbaine), et « l’imagination » (produit d’une école d’art ou de commerce), mais surtout, le profit. Grâce à eux l’idée de se faire du fric en profitant de la crédulité des consommateurs prend une autre dimension. Et c’est donc naturellement que des esprits créatifs ont eut l’idée de prospérer sur le dos d’idiots nostalgiques de leur enfance dorée, prêts à payer cher pour un petit moment de régression avec un bol de céréales et du lait… du lait bio, ou au soja, branchitude oblige.

Tout cela pourrait prêter à sourire, si ces petites entreprises à l’allure bon enfant n’allaient pas dans le sens des projets des municipalités pour nettoyer les quartiers de leurs pauvres, les repousser toujours plus loin en banlieue. Et en attendant de pouvoir y arriver totalement, les garder à l’œil, pour protéger les populations plus solvables pour qui on rend le quartier attractif. L’outil principal de la ville de Paris pour mener à bien son projet c’est la pacification des habitants. Elle prend différentes formes : c’est tout ce qui contribue à la « sécurité » du quartier, par l’omniprésence de caméras et des flics, avec dans certains endroits comme à Belleville la Brigade Spécialisée de Terrain, dont le boulot consiste à harceler les pauvres qui essaient de survivre tant bien que mal, et les petits-frères des flics, ceux qui ont moins réussi, les services de sécurité, notamment les GPIS, hommes de main des bailleurs sociaux, mais aussi les Correspondants de nuit, dont le rôle est principalement tourné vers une assistance aux flics, la répression des « incivilités », et un travail de fichage sur les populations indésirables. Mais pour contribuer à la pacification il y a aussi l’imaginaire créé par le discours sur la «mixité sociale» et son «quartier-village», où l’on dit bonjour à ses voisins en faisant son marché le samedi matin avec ses enfants.

Il va falloir dissuader les riches de s’installer si l’on ne veut pas aller vivre ailleurs !
À LEUR PAIX SOCIALE RÉPONDONS PAR LA GUERRE SOCIALE CONTRE LEURS FLICS ET LEURS COMMERCES !

Paris: Le numéro 2 de Blasphegme sur tous les murs…

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Cet été un homme est mort, des suites à une agression dont il a été la cible pour des raisons racistes. On pourrait s’étonner de ne pas avoir entendu les professionnels de la cause antiraciste s’exprimer à ce sujet, et laisser le devant de la scène à l’État et ses représentants. Et si l’insupportable « vérité et justice » habituel n’a pas été réclamé ça n’est pas pour une bonne raison. D’un côté, les professionnels de l’antiracisme ont ignoré cette histoire, de l’autre, les associations de la dite «communauté chinoise » en ont profité pour étaler leur discours communautariste, tandis que l’État a voulu jouer sa carte antiraciste, allant jusqu’à inaugurer il y a quelques semaines une plaque en hommage à ce monsieur.

Pour ceux qui ont toujours pris le parti de s’opposer au racisme sans pour autant en faire une profession, reconnaissant que les diverses vagues d’immigration (mais pas que) ont toutes subi le racisme latent d’une bonne partie de la population (immigrée ou non), cela semble ironique que l’idéologie « antiraciste » (et nous ne parlons pas de l’État, qui pendant ce temps expulse des migrants à Paris et Calais) ne prenne en considération que certaines expressions du racisme, en mettant de côté les autres. Comme s’il y avait des morts et des agressions plus graves que d’autres, des racismes et des discriminations plus graves que d’autres.

D’un autre côté on se souvient de la manifestation pour la « sécurité » du 20 juin 2010 à Belleville, (dans une volonté d’afficher le raz-le-bol de la dite «communauté chinoise» d’être la cible privilégiée d’agressions et de vols), qui se transforma en émeute raciste. Les manifestants réclamaient plus de « sécurité », plus de moyens policiers pour les protéger, et finirent par lyncher des gamins identifiés, à leur tenue vestimentaire et la couleur de leur peau, comme des « voleurs ». Tout simplement une émeute raciste et réactionnaire, tout ce qu’il y a de plus dégueulasse.

Face à de telles demandes de « sécurité » on ne peut que répéter qu’il y a déjà bien trop de flics et de caméras dans les rues (et qu’il y en ait tout court est déjà trop), et ceux qui réclament que la/les cages qui nous enferment soient plus resserrées vont exactement dans le sens de l’État. De même, les « maraudes nocturnes » proposées à Aubervilliers, composées de « citoyens » nous font penser à des milices de « bon citoyens », comme ces « voisins vigilants » qui veulent faire régner la paix sociale et suppléer les caméras et flics déjà présents en nombre. Bientôt ils réclameront de pouvoir porter des flingues pour défendre « leur quartier », et tirer sur toute personne qui pour eux a la gueule d’un agresseur, tandis que d’autres cherchent des « riches » à détrousser, en se basant aussi sur le critère de leur apparence physique. Rien de tel pour pousser vers une guerre civile, les différentes communautés s’entre-tuant, tandis que l’État se réjouit de cette guerre de tous contre tous, qui remplace la guerre sociale.

Le problème ce n’est pas la « sécurité ». Le problème c’est de voir la société à travers des communautés, qui seraient des groupes homogènes, sans prendre en compte les différences sociales, sans prendre en compte ceux qui ont des papiers ou non, ceux qui sont exploiteurs et ceux qui sont exploités ; c’est de penser qu’il est normal que l’humanité se divise en « races », nations, religions, couleurs de peau, origines géographiques. Le problème c’est de voir les gens qui viennent de Chine (ou de n’importe où) comme « les autres », et de les traiter différemment pour cette raison, de s’en prendre à eux pour cette raison.

Le problème c’est la guerre entre pauvres; de voler son voisin qui galère, qui se fait lui aussi exploiter, plutôt que d’aller à quelques kilomètres voler ceux qui s’enrichissent sur le dos des exploités, qu’ils soient chinois, maghrébins, français, portugais, congolais…

Nous ne voulons pas choisir entre les replis communautaires (et leurs semblants de guerre civile), et une « sécurité » gérée par l’État. Nous voulons nous épanouir en tant qu’individus, dans un monde sans flics et sans communautés.

NI RACISME, NI SÉCURITARISME !
AU CANNIBALISME SOCIAL RÉPONDONS PAR L’ATTAQUE
CONTRE CEUX RESPONSABLES DE NOTRE MISÈRE !

 

Paris : Nouveau bulletin mural anarchiste

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Blasphegme : néologisme désignant le blasphème adressé sous forme de crachat (ou phlegme) sur toutes les religions, qu’elles soient monothéistes ou polythéistes, que ce soit la religion de l’État ou celle du Capital, la religion du travail ou celle de l’égo.

Le blasphegme crache à la face de tous les dieux et de tous les prophètes, sans faire de distinction entre les divers délires collectifs qui nous empoisonnent, nous maintenant dans la peur d’une autorité supérieure devant qui nous devrions nous mettre à genou.

Le blasphegme est l’expression individuelle de non résignation face à une société qui ne nous laisse pas une seconde pour respirer, jouant sur les rapports de pouvoir entre individus pour maintenir le bétail tranquille, trop occupé à la concurrence et aux démonstrations de nos frustrations, fruits d’une vie qui n’a connu que la coercition des lois qui régulent la vie sociale.

Ce journal a pour but de faire de l’agitation, de propager les idées anarchistes, de semer des graines de subversion dans un quotidien réglé comme du papier à musique.
Bien loin de vouloir donner des leçons, c’est une proposition à enclencher des débats, sur des thèmes qui nous tiennent à cœur et nous semblent fondamentaux pour tout individu désireux de se libérer ici et maintenant de tous ces carcans qui nous empêchent de voler bien haut dans le ciel.

Par choix nous ne mettrons sur le blog que les textes et pas les pdf, considérant que le format visuel est destiné à être collé sur des murs, et pas à être un énième pdf téléchargé et stocké sur un disque dur, pour ne jamais être lu. Il est prévu toutefois de mettre des photos du journal collé, afin de donner un aperçu visuel à ceux qui ne peuvent pas le lire sur place.

https://blasphegme.noblogs.org/

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Sortie du numéro 2 de « La Bourrasque » : Bulletin de critique et d’agitation anarchistes

La Bourrasque est un bulletin qui ne se construit depuis aucune base politique, idéologique ou morale, considérant que ce ne sont que trois facettes d’une même domination. Les textes proposés ici ne se nourrissent que de rages et de désirs. La rage contre ce monde pourri par l’autorité et le fric. Le désir de vivre des instants d’insoumission et de liberté.

S’il nous tient à cœur de mieux comprendre et évoquer dans ces lignes comment s’articulent les dominations qui traversent cette société, ce n’est pas pour en être les spectateurs-trices indignéEs mais pour envisager des pratiques et des horizons offensifs contre tous les pouvoirs. Allergiques aux dogmes et aux avant-gardismes, nous ne souhaitons ni convaincre, ni persuader.

Dans La Bourrasque, nous voyons plutôt un souffle qui circule de rencontres en affinités. Une rafale qui recherche les brèches du vieux monde pour s’y engouffrer et les élargir. Un peu de vent pour que le feu se propage.

Bonne lecture et bon vent…

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La Bourrasque : Bulletin de critique et d’agitation anarchistes écrit depuis Clermont et ses abords

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La Bourrasque est un bulletin qui ne se construit depuis aucune base politique, idéologique ou morale, considérant que ce ne sont que trois facettes d’une même domination. Les textes proposés ici ne se nourrissent que de rages et de désirs. La rage contre ce monde pourri par l’autorité et le fric. Le désir de vivre des instants d’insoumission et de liberté. S’il nous tient à cœur de mieux comprendre et évoquer dans ces lignes comment s’articulent les dominations qui traversent cette société, ce n’est pas pour en être les spectateurs-trices indignéEs mais pour envisager des pratiques et des horizons offensifs contre tous les pouvoirs. Allergiques aux dogmes et aux avant-gardismes, nous ne souhaitons ni convaincre, ni persuader. Dans La Bourrasque, nous voyons plutôt un souffle qui circule de rencontres en affinités. Une rafale qui recherche les brèches du vieux monde pour s’y engouffrer et les élargir. Un peu de vent pour que le feu se propage.

Pour lecture, diffusion, retours critiques… Tout est là : https://labourrasque.noblogs.org/

Bon vent…