Tôt le Lundi 28 Avril dans le Lower Bottoms à Oakland, les serrures de Dogtwon Development et d’un nouveau café fantaisie ont été bouchées à la colle. Les murs de Dogtown Development ont été repeints et on pouvait y lire « Votre progrès pue la mort ». Le café a été repeint et on pouvait y lire « les Yuppies mangent de la merde ».
Il y a quelques nuits, nous avons mis le feu à un véhicule pénitentiaire de libération conditionnelle à San Luis Obispo, en Californie. Nous avons fait cela en acte solidarité avec les prisonniers en grève de la faim de Pelican Bay et à travers la Californie. Les actions de ces prisonniers ont été une inspiration pour nous et nous avons senti que nous avions un lien avec eux parce que, comme eux, nous ne pouvons plus ignorer la tentative constante pour nous et ceux qui nous entourent de nous sentir totalement impuissants à influer sur l’état de nos vies.
Nous avons appris à obéir à nos enseignants, parce qu’ils en savent plus. Nous avons appris à obéir à nos patrons, parce qu’ils peuvent nous virer et nous n’aurons pas d’argent pour vivre. Nous avons appris à obéir à nos propriétaires, parce que c’est leur propriété, et nous avons appris à obéir à la police et la loi, car ils peuvent nous jeter en prison ou nous assassiner. Tout cela derrière le masque de ce qu’on appelle la démocratie. Un système dans lequel nous pouvons être soi disant «libres» pour déterminer les chemins de nos vies, sans l’ingérence d’une autorité globale.
Assez parlé de ça.
Comme des prisonniers, nous sommes tous gardés sous surveillance constante. Comme des prisonniers, nous devons travailler et nous taire. Comme des prisonniers, nos maisons ne nous appartiennent plus (si nous avons la chance d’en avoir une, certes). Cependant, la réalité de la situation est que, si les évasions sont très difficiles et dangereuses, elles ne sont pas impossibles. N’importe quel type de prisonnier dans tout type de terrain peut choisir de se mettre en grève, de se battre, et d’attaquer sa prise. Chaque caméra peut être fracassée. Chaque mur peut être démoli. Chaque barrière peut être coupée et chaque maton peut être désarmé. Nous aimerions remercier les prisonniers de Pelican Bay pour nous avoir fait passer la flamme de l’inspiration à travers les barreaux de la prison. Que cette flamme prenne et se propage. Que la mort de la société carcérale se retrouve avec nos dents dans sa gorge.