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Texte de l’anarchiste Nikos Romanos concernant son lien avec la C.C.F.

Les États sont les seuls terroristes / Solidarité, Attaque, Dignité Banderole pour la manif à Veria du 23.02.13
Les États sont les seuls terroristes / Solidarité, Attaque, Dignité
Banderole pour la manif à Veria en solidarité avec les 4 de Kozani du 23.02.13

Dans un futur proche je serai appelé par l’inquisiteur moderne Mokkas à témoigner sur ma participation à l’Organisation Révolutionnaire de la Conspiration des Cellules de Feu.

La raison pour laquelle je clarifie ma position est de statufier sur mes choix et attitudes de lutte pour mes compagnons. Les responsabilités pénales d’une inculpation me laissent indifférent. Non pas comme la position d’un martyr mais comme un choix anarchiste d’affronter les lois et la mafia judiciaire.

Je ne reconnais pas leurs procédures, ni le droit d’être jugé par des sous-humains tels Mokkas qui pour moi n’a même pas le droit de vivre. J’entends insulter autant que je le peux leurs procédures et mettre en lumière, comme otage maintenant, le conflit révolutionnaire qui se tient chaque jour avec l’autorité. L’attitude intransigeante envers les juges est un moment de plus de bataille dans les conditions de guerre que nous vivons.

Je déclare donc que je n’ai jamais été membre de l’O.R. de la C.C.F. et je suis encore en désaccord avec les positions de l’organisation. Ce fait n’a pas été une raison assez sérieuse pour moi pour ne pas être lié fraternellement avec les compagnons de la C.C.F.. Un lien qui m’a amené à partager avec eux des pensées communes, des doutes, expériences, connaissances. Les expériences partagées pour l’attaque contre la domination et ses alliés.

J’ai parcouru et je continue à parcourir un voyage dans les territoires où la lutte anarchiste se tient fière et diffuse sa force insurrectionnelle. Dans ce voyage contradictoire mais plaisant, mon choix de participer à des structures révolutionnaires (et bien sûr pas les erreurs techniques que j’ai commis) ne constituent pas pour moi des preuves de “culpabilité” mais d’honneur.

La stratégie oppressive nie l’autonomie des groupes anarchistes d’action directe et se basant sur un modèle centralisé ils utilisent la C.C.F. pour “excuser” les pratiques agressives de la tendance insurrectionnelle large.

Une condition similaire a aussi été expérimentée par ceux qui luttent en Italie avec les poursuites du procureur Marini. La chasse aux sorcières lancée par Marini a conduit à la condamnation d’anarchistes à des peines destructrices et de sévères mesures restrictives. Un exemple de plus qui prouve que les termes du “dialogue” ne devrait pas être légaux mais armés.

Notre attitude tente de promouvoir une perception qui est différente des considérations légales (autant que cela soit possible bien sûr) et cible les racines de la reproduction de toutes ces méthodes, notre ennemi commun.

Les pratiques insurrectionnalistes devraient être enrichies et le niveau de violence devrait être multiplié.

Je me tiens en solidarité avec les membres emprisonnés de la C.C.F. et je leur lève mon poing depuis les prisons où je suis retenu otage. Force, compagnons.

Salutations fraternelles à tous les groupes de guérilla, aux cellules de la F.A.I./F.R.I. et à toutes les individualités révoltées de par le monde.

LONGUE VIE À L’ACTION DIRECTE
LONGUE VIE À L’ANARCHIE

P.S.1 : Quand vous êtes agités, prenez une profonde respiration et regardez au-dessus de vous. Vous verrez que dans les étoiles sont cachés nos espoirs et derrière elles nos sourires. Maintenant continuez, à aimer, à attaquer, à vous battre. Malgré tout, vous savez. Les gens qui espèrent meurent en tenant des mains, voilà comment cela devrait être. Au milieu il n’y a rien, c’est la seule chose de sûre. Utilisez jusque-là votre expérience comme boussole. Argiris et Foivos, de la force et bonne chance.

P.S.1 : La seule bonne nouvelle des derniers jours est le bon rétablissement de la santé du compagnon P. Argirou. Mes pensées sont avec toi compagnon.

Nikos Romanos
Prison d’Avlona

Sources : 1 et 2

Attique : Paroles du prisonnier anarchiste Nikos Romanos pour les compagnons qui se sont rassemblés en solidarité devant les murs de la prison pour mineurs d’Avlona

Environ 70 compagnons ont participé au rassemblement de solidarité prévu dans l’après-midi du dimanche 17 février en face la prison d’Avlona où Nikos Romanos est enfermé depuis le 11 février. Quatre escouades anti-émeutes ont gardé les grilles de la prison tout le long. Les compagnons ont mis en place un système audio et donc,  quand ils ont réussi à avoir un contact par téléphone avec Nikos, ses mots ont été entendu partout fort et clairement à travers le micro. De plus, il y a eu pendant environ 5 minutes un contact visuel avec Nikos et toutes les personnes rassemblées s’y sont donné à coeur joie avec des cris et des hurlements. Ci-dessous se trouve une transcription du message de Nikos aux solidaires.

Vive l'anarchie bâtards ! Solidarité avec les 4 de Kozani
Vive l’anarchie bâtards ! Solidarité avec les 4 de Kozani

Laissez-moi commencez par quelques mots concernant mon affaire. Dès le début il y a eu un effort fait pour nous victimiser en dissimulant nos propres choix et en nous présentant comme si nous étions des jeunes à la dérive. Un effort qui a commencé par les orchestrateurs de la propagande étatique et qui a continué avec les cercles réformistes de composantes gauchistes tels le soi-disant “Mouvement Anti-autoritaire” (Alpha Kappa/AK) et “Coordination de la Gauche Anticapitaliste pour le Renversement” (ANTARSYA). Donc, toutes les sortes de médias de masse ont d’un côté affûté la stratégie envers la dépolitisation de l’action anarchiste, convertissant nos choix en des histoires à vous faire fondre le coeur pour des tabloïds, d’un autre côté, les réformiste d’AK et d’ANTARSYA qui, sans dire un mot sur les pratiques agressives de lutte, ont sangloté leurs tristes histoires à propos de nous, contribuant à notre dépolitisation.

Pour moi, le seul fait que quatre anarchistes armés furent arrêtés sans combat au préalable est une défaite qui le laisse pas de place à une victimisation future.

Depuis de nombreuses années il existe une expérience historique riche, une tradition de guérilla où les révolutionnaires combattent jusqu’à la fin. Une perception qui promeut un choix authentique pour le conflit avec le Pouvoir, une option qui a réussi à créer un héritage historique important de lutte révolutionnaire.

Évidemment, la responsabilité pour ce fait gît exclusivement avec nous, les quatre arrêtés. Les raisons qui nous ont poussé à agir de cette manière ont été expliqué dans le texte que nous avons publié sur notre affaire.

En ce qui concerne les tortures, il est évident qu’il est important d’analyser les intentions stratégiques du pouvoir contre nous. Mais quand cette analyse tend à prendre le dessus sur les choix de lutte qui nous ont mené en prison, alors cela reproduit simplement une perception terrifiée sans aucune perspective révolutionnaire.

Pour moi, une réponse appropriée aux tortures et assassinats de compagnons (sans mettre sur un pied d’égalité les significations différentes de chacun) sont les représailles contre les ennemis de la liberté. Représailles qui sont simultanément connectés avec l’action anarchiste polymorphe, créant ainsi des foyers de résistance permanents.

Je vais maintenant essayer de transmettre mon vécu de telle façon que cela soit compris par tous. La douleur psychologique de la soumission et de la reddition sans effusion de sang ne peut être comparé aux tabassages des flics. Être battu vous enrage alors que l’autre douleur vous hante.

Pour finir, je voudrais saluer tous les compagnons qui nous ont activement soutenu en distribuant des textes, mettant en place des systèmes audio aux rassemblements, en collant des affiches, organisant des manifestations et mettant le feu à des cibles pour réchauffer nos cœurs.

Finalement, je voudrais envoyer ma solidarité sans limites au gréviste de la faim Spyros Dravilas [prisonnier en lutte dans la prison de Domokos] et vous faire savoir que 37 personnes de la prison d’Avlona ont déclaré leur soutien avec son combat pour une bouffée de liberté.

Nikos Romanos
17 février 2013

Adresse en prison : Nikos Romanos, Centre de Détention pour Mineurs d’Avlona, 19011 Avlonas, Attique-Grèce / Νίκος Ρωμανός, Ειδικό κατάστημα κράτησης νέων Αυλώνα, 19011 Αττική-Ελλάδα

Thessalonique: Lettre de Dimitris Fessas depuis la prison

M’impliquer dans cette affaire est clairement une ruse visant à répandre plus de boue et de saleté pour enterrer les combattants emprisonnés…

L’histoire se déroule ainsi:

En avril 2009, un policier municipal déclare qu’il a été attaqué dans le centre de Thessalonique par quelqu’un qui a essayé de lui voler son képi. Il fait ensuite référence à un témoin – un fantôme qui, d’après ce qu’il dit, a disparu plus tard sans donner son nom. Le témoin-fantôme de la place Navarinou, dit-il, a vu quelqu’un partir sur une moto d’une autre couleur que la mienne, et avec un numéro de plaque différent.

A la préfecture de police, le policier ne reconnait pas ma photo et la police ne m’embête pas du tout. Deux ans plus tard et comme je suis toujours en détention préventive, la police commémore cette histoire ridicule de casquette d’agent municipal et me rappelle pour un interrogatoire.

Mon implication dans cette affaire est clairement une ruse visant à répandre plus de boue et de saleté pour enterrer les combattants emprisonnés…

Ici nous ne voyons rien de nouveau, la recette est vieille et éprouvée, bien que dernièrement son utilisation soit devenue plus fréquente. Les exemples de combattants qui ont été poursuivis sans preuve sont nombreux. Un témoignage contradictoire et un test ADN douteux sont suffisants pour que n’importe qui soit poursuivi.

Leur but final est d’allonger le séjour en prison, mais aussi de briser l’esprit de chacun. Au-delà de ça, la fréquence de cette pratique combinée à l’époque de son apparition (l’écroulement progressif de l’état grec) montre que c’est une partie d’une expérience générale. Son objectif est de tester les réactions face aux pressions ainsi que la résistance des groupes sociaux spécifiques que l’état veut fermement contrôler.

Avec le temps qui passe et la situation en Grèce qui devient pire, nous allons être de plus en plus témoins d’intenses et fréquentes expériences de ce type. Par conséquent, nous de notre coté, nous devons nous assurer que les résultats de leurs expériences seront négatifs, nous devons nous assurer que cette insatiable machine d’état n’engloutira pas notre peuple avec facilité.

Le jeudi 15/12/2011 à 9h du matin, je serai présenté au juge d’investigation pour me “défendre” de cette incroyable accusation. Celui qui s’attend à voir ma résistance mentale affaiblie par cette affaire ridicule va découvrir que quelques poignées de boue ne suffisent pas à m’abattre.

Dimitris Fessas
Prison de Diavata
Thessalonique 14/12/2011

ps:
Le 13 janvier 2011, les camarades Fessas, Tsilianidis, Tzifkas and Dimtsiadis, qui étaient recherchés depuis le 13/10/2010 pour l’affaire Skouloudis ont été arrêtés à Athènes et accusés de création et de participation à une organisation criminelle. 3 sont emprisonnés dans la première aile de la prison de Korydallos, et Tzifkas à la prison d’Avlona.
Le système tente d’isoler des douzaines de nos camarades qui sont maintenant confinés dans les trous de l’enfer modernes. La continuation de la lutte, ainsi que le renforcement de la conscience, est une bataille qui n’a pas été perdue. A l’intérieur et à l’extérieur des murs, les regards de tous ceux qui ne baissent pas la tête et refusent de se soumettre continueront de se rencontrer par tous les moyens.

Sources: actforfreedomnow, athens.indymedia.org