Grèce : Lettre de l’anarchiste Babis Tsilianidis

Dans le texte que moi et mes compagnons avons précédemment publié (pour l’incendie de véhicules de l’entreprise publique d’électricité), nous avons mentionné les décisions que nous avions pris sur la façon dont nous allions agir au tribunal tout comme les raisons qui nous y avaient poussés.

Ainsi, à cause de ce fait, je ne serais pas non plus présent à ce procès. Nous avons aussi publié un texte collectif à propos de l’esclavage salarial, alors qu’en mars, refusant de témoigner devant mes juges, les persécuteurs de la lutte de libération multiforme. Durant les dernières années nous traversons une période qui présente des intérêts particuliers. La restructuration du système capitaliste qui se déroule en ce moment, a causée des dégâts dans une large partie de la société et une remise en question partielle par beaucoup de gens.

La polarisation du corps social s’intensifie, la diffusion des idées et pratiques fascistes et nationalistes est évidente d’un côté, alors que de l’autre il existe des tentatives d’auto-organisation élémentaires, des luttes aux fondements partiaux surgissent et les parties les plus radicales telles les anarchistes continuent avec des caractéristiques plus claires, peu importe les conditions, la lutte anti-étatique. En conséquence, dans ce contexte, le rêve capitaliste de détériore et, de plus, nous avons noté l’amélioration de la répression de l’État. La création de nouvelles forces de police, la montée de l’utilisation de données provenant des caméras qui sont à chaque coins de rue de la métropole, la publication de photos des suspects et la recherche d’informations venant de témoins visuels, la mise à jour continue des lois anti-terroristes, voilà des quelque unes des méthodes utilisées pour prévenir l’inévitable.

Une mesure supplémentaire à l’arsenal oppressif est l’ADN.

L’identification de mon ADN trouvé près du lieu du vol est la preuve m’incriminant dans cette affaire. Les persécutions d’anarchistes basées sur la “découverte” d’ADN ont pris place dans deux autres cas (dans les affaires des anarchistes Aris Sirinidis et Simos Seisidis) alors que cette nouvelle “arme” dans les mains de la police grecque a été utilisée de manière additionnelle dans les persécutions d’autres anarchistes dans le passé récent. L’amélioration de la stratégie oppressive ne devraient pas nous surprendre, depuis que l’utilisation de la science et de la technologie, qui contribuent à une large échelle à la montée de la civilisation autoritaire, par l’État et la dominance, a toujours été appliquée. Nous, de notre côté, en tant qu’anarchistes, ne devrions pas nous épuiser en appels pour le maintien de nos droits donné par l’État, ces obligations présupposés envers lui, un contrat que nous devons et désirons détruire.

Nous devrions promouvoir le refus total de la civilisation autoritaire et la rupture avec chacune de ses versions. Nous devrions intervenir dans les luttes quelles qu’elles soient avec notre propre point de vue, les renforçant et les radicalisant, alors que dans le même temps nous devrions continuer avec encore plus de rage la lutte anarchiste contre toute forme d’autorité. Révélant les perspectives révolutionnaire libertaire, diffusant les perceptions et pratiques anarchistes, créant des déclencheurs pour la menée d’action anti-étatique par toujours plus de gens et en utilisant tous les moyens que nous jugeons appropriés pour le renforcement de la lutte, loin des dipôles légal-illégal, travailler à la construction de structures pour des communautés anarchistes.

Par derrière, nous serons toujours coupables pour notre ennemi pour notre tentative de remplir notre désir de vivre libre, de définir nos vies par nous-mêmes à un niveau individuel aussi bien que collectif, en harmonie avec la nature, loin des toiles de l’autorité, du contrôle et de la médiation, depuis les relations qui reproduisent les hiérarchies, l’oppression et l’exploitation jusqu’à la dépendance à des “experts”.

Une tentative, une lutte qui ira au-delà de la destruction du capitalisme tout comme de toute forme de gestion de la civilisation autoritaire.

Nous devrions nous débarrasser des pré-conceptions qui nous gardent inactifs.
Nous devrions développer les relations qui reflètent ce que nous mettons en avant.
Nous devrions nous préparer et agir pour l’intensification de la guerre civile sociale, pour la diffusion de l’anarchie.

RAGE ET GUERRE CONSCIENTE CONTRE LA MACHINE SOCIALE

Avec une pensée proche pour ceux qui continuent la lutte et se battent pour la libération individuelle et collective contre les chaînes de l’autorité, dedans et hors les murs, à chaque coin de rue de la planète.

Babis Tsiliandis
1ere aile de la prison de Korydallos
18 juillet 2012

P.S. : le procès à Thessalonique le 18 juillet a été annulé depuis que la cour en question n’avait pas la juridiction pour cette affaire. Le procès est prévu pour le 15 octobre 2012.

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