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Derrière les lignes de séparation que l’autorité tente de nous imposer dans les médias, derrière les fausses séparations entre violence et non-violence, légalité et illégalité, lutte pour un tout et lutte pour le maintient de privilèges partiaux, entre lutte pour un tout et terrorisme, émane leur réelle unité. À travers la manière des médias de les gérer et la manière dont leur fait face l’autorité politique – juridique – policière, émane une profonde unité. L’unité de la “menace sociale”.
Et comme menace sociale, au sein de la contre-utopie scientifique contemporaine dans laquelle nous vivons, les banques ne sont pas considérées comme ayant détruit l’humanité, conduit à la sous-alimentation, au désespoir et au suicide des milliards d’humains. Là sont ceux qui se cachent derrière chaque blessure sociale. La menace sociale est considérée comme ceux qui osent et volent !
La menace sociale, dans la nov-langue orwellienne journalistique, n’est pas ceux qui jettent des milliers de travailleurs – des humains et non des nombres – à la rue comme une “main-d’œuvre excédentaire”, et ce surplus inutile a le culot de faire grève en plus !
La menace sociale n’est pas les entreprises d’extraction d’or qui détruisent la biotope et chaque dimension de la vie de milliers d’humains à Halkidiki, mais quand quarante personnes en lutte, déterminées, tentent de résister à cette perspective en ajoutant des caractéristiques luddites à leur lutte.
La menace sociale n’est pas en accord avec leur logique morbide, la nécessité qui conduit des femmes à louer leurs corps pour une utilisation érotique à chaque crado qui veut baiser sans capote. La menace sociale c’est ces femmes qui n’ont pas eu la “sensibilité” de faire des examens médicaux.
La menace sociale n’est pas les dizaines d’immigrés poignardés chaque jour mais ceux qui entrent sans autorisation dans le pays.
La menace sociale n’est pas la commercialisation à un niveau asphyxiant de chaque coin de la ville, mais les bâtiments occupés par des anarchistes pour un usage anti-commercial.
Le dogme de la “Loi et l’Ordre” condense l’idéologie politique du système qui est chargé de la gestion de la crise. Derrière les fausses séparations qu’il tente d’imposer à travers les médias, il ne fait rien de plus que révéler l’union de ceux qu’il définit comme hors de la “Loi et l’Ordre”.
L’unité des squats, des séropositifs, des accusés de terrorisme, des grévistes des transports publics, des agriculteurs qui ferment les rues, des jeunes qui résistent, des immigrés qui ont violemment abandonné leurs rêves petit-bourgeois.
Six mois auparavant (le 18 août 2012) et dans le cadre du dogme de la “Loi et l’Ordre”, a été conduite mon arrestation par l’anti-terrorisme. C’est-à-dire par le service qui, quand il ne vole les PMU et qu’il ne s’adonne pas au trafic d’antiquités, joue au jeu “devine qui”. Sans succès. Avec de cruelles conséquences. Une arrestation dont la validité a été authentifié par les inquisiteurs contemporains des médias, anathématisant mon image alors qu’il la transférait de plan en plan.
Une arrestation pour l’affaire retentissante du braquage de l’Alpha Bank à Paros où un homme perdit la vie dans sa tentative d’entraver la fuite des braqueurs, laquelle a été saupoudré avec “l’accusation” de mon appartenance à l’O.R. de la C.C.F.
Une arrestation avec des accusations (homicide, tentative d’homicide en série, braquage, appartenance à une organisation terroriste et quelques délits) que non seulement je réfute, mais qu’en plus je retourne à mes persécuteurs et leurs patrons comme qualification.
Six mois après, avec le retard du premier conseil. Un conseil de juges qui fait l’équation comptable du droit commun pour décider si un quelconque humain – et non un nombre – peut continuer sa vie ou s’il doit rester sous garde, stocké pour un probable usage futur.
Six mois après, la lutte pour l’émancipation du prolétariat de l’autorité et du pouvoir, la lutte contre les prisons et l’organisation sociale qui les produit, contre le dogme de la “Loi et l’Ordre”, continue…
Anastasios Theofilou
Prison de Domokos
Février 2013