Argentine : Éditos de Gazakia #1 et #2

Ne dites pas que nous somme peu, dites seulement que… ne dites rien, c’est mieux.

La société ne peut pas parler. Ça fait longtemps que ses paroles ne nous intéressent plus. Et nous… qu’est-ce qu’on peut dire ? On peut dire qu’on ne croit plus (si on y a cru un jour) qu’une foule coléreuse rasera tout sur son passage. Ou alors ce sera l’un de ces moments sporadiques de désobéissance, rien de plus. Un moment sporadique de Rébellion qui se conclue comme toujours par les mêmes pratiques de soumission. Un petit cri qui s’éteint avec le confort du silence.

La réalité nous montre de la résignation plutôt que de la rébellion. Nous ne croyons qu’en nos frères et sœurs d’affinités, de praxis. Les rebel-le-s iconoclastes. Les individualités anarchistes. Les nihilistes révolutionnaires. Ça ne nous intéresse pas de savoir si nous sommes peu ou nombreu-ses/x, ce ne sont, pour nous, rien que des mots. Sommes-nous ? Sommes-nous simplement ? Nous sommes en Guerre ! Contre toute autorité et pour la conquête de la vie !

Ne dites rien, sachez que nous sommes en Guerre !

Silence total et aucune autorité !

Gazakia #1
Mai 2013, Buenos-Aires, Argentine

Le soleil chauffe le bitume. Le misérable soleil. De longues files pour payer la vie à crédit.Le bruit des rêves exhaussés m’assourdit. Plusieurs de ces rêves sont garés. Je pense à quel point ce serait beau s’ils brûlaient. Si tout brûlait. Toute la ville. L’odeur des rêves brûlés partout. Les gens qui courent, qui pleurent.

Je ris de ma folie et je continue à marcher et à penser. Un esprit pas trop aliéné a le temps de me regarder mais il accélère le pas avec crainte. Moi je ris encore plus.

Je n’en peux plus. Je décide de m’évader pour escalader la grande montagne jusqu’à la conquête du sommet où se trouve la vie. Je commence l’ascension. Comme il fallait s’y attendre, je suis seul. Je m’en fiche. Je suis de plus en plus haut. De plus en plus loin de la misère. J’arrive enfin au sommet. À la belle cime.

Je respire l’air pur de la vie, je regarde autour de moi et c’est là que je te trouve. Assise sur un autre sommet. Chantant. Riant. Tu me regardes. Je te regarde. Nous grimpons ensemble sans nous parler, la plus haute montagne. Celle qui mène jusque là où se trouvent les étoiles. Nos amies douces et conspiratrices.

Nous montons jusqu’au ciel, pour le prendre d’assaut.
En riant, en chantant… en vivant.

Gazakia #2
Juin 2013, Buenos-Aires, Argentine

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