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Argentine : édito de Gazakia #4

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Qui pourrait dire que cette vie est la vie ? Qui pourrait affirmer qu’il/elle vit ? Il n’y a que les riches serviles qui ont accepté de bonne grâce la « vie » qui leur a été préparée avant même qu’ils naissent. D’abord l’école, l’université, le travail. Le mariage, les enfants. Après la mort : le ciel pour les bons et l’enfer pour les mauvais. Ainsi ils marchent contents dans les rues. Achetant, vendant, votant, dénonçant. Et ainsi ils marchent dans le rues, puant la mort plus que la vie … enfin, que nous importe tout cela.

À l’instant où nous avons compris que ça n’avait aucun sens de vivre comme ça, nous aurions pu nous tuer (et nous le pouvons encore) mais nous avons choisi de continuer de vivre, pas pour chercher une meilleure place dans cette société mais pour la combattre. Nous vivons pour déranger .. et un peu plus que cela. Nous ne vivons même pas dans l’espoir de créer un monde meilleur, une société plus juste, etc. Nous n’avons plus d’espoir. Et ne plus en avoir ne fait pas de nous des résignés, ça jamais. La vie n’a de sens que si on lutte pour la conquérir. Aujourd’hui. Maintenant. Pas dans une société future utopique qui n’arrivera jamais.

Mais au moment où on se trouve face à face avec la Mort, nous danserons avec elle une dernière danse et nous rirons de joie parce que nous saurons qu’au moins à un moment notre vie aura été vie. Dans chaque tumulte, dans chaque feu libéré, et pourquoi pas, dans chaque baisé, dans chaque accolade, nous vivons. Et pas qu’un peu !

Gazakia #4
Juillet 2013, Buenos Aires, Argentine.

Argentine : édito de Gazakia #3

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Nous avons compris qu’il faut maintenant en finir avec les oiseaux qui sonnent et les réveils qui chantent, avec les humains qui s’éteignent et les machines qui rêvent, avec les gorges qui vibrent retenant l’urgence et les portables qui crient les broutilles des paroles, avec la fausse Liberté qui transporte froidement vers le luxe et le chauffeur loué qui conduit agréablement loin.
Et si nous pensons que trouver la vie devrait être plus simple dans ce monde étrange et complexe c’est parce que nous savons que depuis le début illes nous ont forcé à marcher sur un chemin que nous n’avons pas choisi. Un chemin plein de réveils qui sonnent, de machines qui s’éteignent, de portables qui vibrent et de chauffeurs de luxe qui sont là uniquement pour confondre et limiter l’oiseau qui chante, l’humain qui rêve, la gorge qui crie à la vraie liberté qui est celle qui nous conduira agréablement loin… justement là où, en fin de compte, nous attend la belle VIE, celle que nous recherchons tant, celle qui est folle à l’idée de nous embrasser. Parce qu’elle est vraiment vivante !

Gazakia #3
Juillet 2013, Buenos Aires, Argentine.

Argentine : Éditos de Gazakia #1 et #2

Ne dites pas que nous somme peu, dites seulement que… ne dites rien, c’est mieux.

La société ne peut pas parler. Ça fait longtemps que ses paroles ne nous intéressent plus. Et nous… qu’est-ce qu’on peut dire ? On peut dire qu’on ne croit plus (si on y a cru un jour) qu’une foule coléreuse rasera tout sur son passage. Ou alors ce sera l’un de ces moments sporadiques de désobéissance, rien de plus. Un moment sporadique de Rébellion qui se conclue comme toujours par les mêmes pratiques de soumission. Un petit cri qui s’éteint avec le confort du silence.

La réalité nous montre de la résignation plutôt que de la rébellion. Nous ne croyons qu’en nos frères et sœurs d’affinités, de praxis. Les rebel-le-s iconoclastes. Les individualités anarchistes. Les nihilistes révolutionnaires. Ça ne nous intéresse pas de savoir si nous sommes peu ou nombreu-ses/x, ce ne sont, pour nous, rien que des mots. Sommes-nous ? Sommes-nous simplement ? Nous sommes en Guerre ! Contre toute autorité et pour la conquête de la vie !

Ne dites rien, sachez que nous sommes en Guerre !

Silence total et aucune autorité !

Gazakia #1
Mai 2013, Buenos-Aires, Argentine

Le soleil chauffe le bitume. Le misérable soleil. De longues files pour payer la vie à crédit.Le bruit des rêves exhaussés m’assourdit. Plusieurs de ces rêves sont garés. Je pense à quel point ce serait beau s’ils brûlaient. Si tout brûlait. Toute la ville. L’odeur des rêves brûlés partout. Les gens qui courent, qui pleurent.

Je ris de ma folie et je continue à marcher et à penser. Un esprit pas trop aliéné a le temps de me regarder mais il accélère le pas avec crainte. Moi je ris encore plus.

Je n’en peux plus. Je décide de m’évader pour escalader la grande montagne jusqu’à la conquête du sommet où se trouve la vie. Je commence l’ascension. Comme il fallait s’y attendre, je suis seul. Je m’en fiche. Je suis de plus en plus haut. De plus en plus loin de la misère. J’arrive enfin au sommet. À la belle cime.

Je respire l’air pur de la vie, je regarde autour de moi et c’est là que je te trouve. Assise sur un autre sommet. Chantant. Riant. Tu me regardes. Je te regarde. Nous grimpons ensemble sans nous parler, la plus haute montagne. Celle qui mène jusque là où se trouvent les étoiles. Nos amies douces et conspiratrices.

Nous montons jusqu’au ciel, pour le prendre d’assaut.
En riant, en chantant… en vivant.

Gazakia #2
Juin 2013, Buenos-Aires, Argentine