Sebastián Oversluij Seguel, plus connu sous le nom de « el Angry », était un compagnon de 26 ans auto-déclaré anarco-insurrectionnaliste, assassiné lors d’un assaut manqué à une banque d’état de la commune de Pudahuel, Santiago, le 11 Décembre 2013.
Ce matin-là, le compagnon entre dans la banque en portant un pistolet-mitrailleur dans son sac. Lorsque le gardien-laquais s’en aperçoit, il lui tire à la tête et au thorax. Sebastián essaye de répondre en tirant en l’air, mais il meurt malheureusement sur le coup.
El Angry nait le 25 Novembre 1987, à Santiago, au Chili. Il passe toute son enfance et son adolescence dans le quartier populaire la Palmilla, dans la commune de Conchali. Il fut élevé par sa grand-mère, sa mère, sa sœur et son oncle.
A 16 ans, sa vie a été marquée par la mort de son oncle Juan, à cause des drogues qui l’ont emporté. C’est là que commence ses années de vegan-straight-edge, « libéré des drogues » comme pour protester face à ce système d’exploitation. Il fit parti du groupe de Hip Hop « Palabras en Conflicto ». C’est dans les disques de ce groupe que el Angry reflète les mutations de ses pensées et de ses expériences de vie. Il passa de « el cona » à « el angry », la « Angry Brigade » lui inspira son deuxième « surnom ».
C’est à cette étape de sa vie qu’il décide de commencer à étudier le design graphique. Pour cela il dut travailler et étudier, ce qui le mena au collapsus et à l’hospitalisation. Il décide alors d’arrêter d’étudier et de travailler, et son dégout du travail salarié augmente. A cette époque, il s’auto-définit comme « marginal » de par ses expériences de vie, né et élevé dans un quartier populaire, il se sentait marginalisé par la société.
A la fin de l’année 2009 il fait partie du collectif qui donnait fait vivre le Centro Social Autónomo y Biblioteca Libertaria Jonny Cariqueo, et il commence à y vivre. C’est dans ce processus de sa vie qu’il commence à affuter ses idées, entre discutions collectives et processus individuelles, son discours commence à se rapprocher de l’« antisocial » et de l’individualisme. Il se manifeste directement contre toute structure sociale, le système et ceux qui le soutiennent.
El Angry a toujours considéré comme valable les différentes manières d’attaquer le système. L’« être intégral » qu’il aspirait à être se sentait capable de tout faire. Ensuite il décide d’aller vivre dans le sud, et d’initier un nouveau processus collectif. Toujours dans une perspective de lutte, en considérant toutes les formes d’attaque contre le système comme valables. Dans ce processus, il commence à se rapprocher de la terre et à profiter de quelques instants de « liberté ». Sa fille nait et dès lors, l’envie de vivre de manière autonome se fait plus forte, avoir son espace, semer sa nourriture et faire une maison en terre était pour lui une manière de faire la guerre au système et de chercher la liberté tant convoitée. Malgré ça, sa vie dans le sud se complique. Survivre dans un lieu lointain et avec peu de possibilité de se faire de l’argent commença à rendre opaque son rêve d’autogestion. C’est pour cela qu’il se met finalement à travailler à temps complet et pour le salaire minimum. Il se trouva à nouveau confronté aux contradictions de la vie. Il ne voulait pas se rendre au travail, encore moins pour survivre jour après jour, il se sentait littéralement mort en vie. Dans ce processus, c’est à « Sur-Santiago » qu’il aiguise son discours et ses convictions de vies se rapprochant du nihilisme. Il était courant de l’entendre se sentir comme un être unique, égoïste et irréductible, capable de réaliser tout ce qui était proposé pour attaquer le système. Ces derniers écrits reflètent clairement une partie de ce processus. C’était un être extrêmement créatif, avec des habilités uniques. Par tes écrits et tes dessins, tu t’es toi-même chargé de nous communiquer tes pensées, réflexions et expériences. Lesquelles s’exprimeront dans un livre qui sera lancé en Avril de cette année 2014, et dont nous espérons que tou-tes/s celleux qui voudraient en savoir plus sur le compagnon puissent le lire.
COMPAGNON PELAO ANGRY TOUJOURS PRESENT !
source : libertad a hermes y alfonso