Santiago du Chili : Action directe aux alentours du campus Juan Gómez Millas

Nous nous attribuons l’action directe réalisée le 26 novembre dans les alentours de JGM, et nous la dédions à tou-te-s nos compagnon-ne-s en lutte, toujours dignes contre le Pouvoir, l’État et tout type d’exercice d’Autorité.

Suite à l’action, qui a duré environ 50 minutes lors desquelles le trafic entre les rues Grecia et Dr. Johow a été interrompu, nous nous sommes rendu compte qu’un étudiant qui voulait rentrer a été arrêté par les flics à cause d’un gardien de l’université. Nous souhaitons clarifier le fait que ce jeune n’a rien à voir avec l’action. Nous lui envoyons notre solidarité, et que cette mésaventure lui fasse voir le rôle bâtard qu’accomplissent les « représentants de l’ordre ».

Communiqué :

Aujourd’hui, nous sommes de nouveau revenus à cet endroit, pour agir, propager nos idées et détruire par l’action violente la routine d’un engrenage de la société : les institutions universitaires.

Notre fin est claire : il n’est pas seulement important pour nous d’user de la violence comme moyen de lutte contre les institutions et les personnes qui composent et défendent le milieu social, comme les carabiniers et autres agents de l’ordre, mais aussi de mettre l’accent sur la nécessité de propager nos idées par le fait, de prendre l’action en main et de faire en sorte que la peste anarchique se répande. Nous ne cherchons personne pour nous applaudir, ni de spectateurs, et pas non plus de sympathisants ou de coups de mains : nous cherchons des compagnon-ne-s qui s’arrêtent avec nous sur notre chemin de rébellion et de confrontation envers le Pouvoir ; nous cherchons des frères et des sœurs qui aient pris la décision de donner jusqu’à leur dernière bouffée d’oxygène pour crier que vive l’anarchie. Nous ne croyons pas aux actes qui s’expliquent d’eux-mêmes, ni qu’il soit inutile de les revendiquer. Nous ne croyons pas que ce soit dans le feu que se trouve la réponse à la déconstruction de la réalité pour pouvoir danser sur ses ruines. Nous ne voyons dans cette pratique qu’un outil qui, comme de nombreux autres, peut contribuer à l’avènement du crépuscule des temps, la fin de l’histoire et le commencement de notre propre aventure.

La proposition est simple, faisons de notre vie le libre exercice de nos désirs, à travers la libre association dans nos groupes d’affinité, sans qu’aucune sorte de hiérarchie ne puisse s’interposer dans nos relations sociales, que l’amour, l’affection, la haine et la rancœur n’aient plus à être réprimés, que la sensation et la palpitation vitale renaissent, fleurissent et mûrissent dans notre chair, pour l’informalité de nos vies, sans structures qui nous fasse suivre des schémas de conduite, mais en gardant toujours en tête que celui ou celle qui respire à mes côtés est une individualité aussi valide que je le suis à mes yeux. Que notre vie aille contre toute loi et toute norme qui prétende nous déterminer, qu’elle prenne la voie qui lui semble être la sienne et, si le chemin se déforme et se fait difficile, assumer nos choix et pouvoir sentir la douleur des expériences amères et que des rides se creusent dans la peau de nos visages et de nos mains.

Nous voulons être libres, prendre la grande responsabilité de prendre en charge chacun des aspects de nos vies, nous ne demandons rien à personne, nous ne mendions pas des salaires de misère aux patrons, nous volerons leurs richesses, et s’ils veulent nous tuer pour cet impétueux désir de liberté, nous gonflerons le torse face à leurs balles, mais en affutant nos lames et en déchirant celui ou celle qui s’opposera à nous, comme les fier-e-s guerrier-e-s de praxis.

En tant qu’individus, nous nous observons, et nous prenons nos distances des jeux d’égo, de la méprisable pédanterie humaine en ce qui concerne notre relation avec notre entourage, nous prenons nos distances du fait de croire que nous ne sommes que des humain-e-s qui occupent une terre qu’ils disent aussi être la nôtre, nous ne vivons pas l’existence seul-e-s, nous sommes une partie du tout, d’un grand monde qui possède sa vie propre, nous sommes une partie de son énergie, celle qui se trouve dans les bois, dans les fleuves, dans le ciel et dans la brise, nous sommes les frères et sœurs de l’ours solitaire qui erre dans les montagnes, frères et sœurs du loup et de sa volonté indomptable et du moineau sans attaches. Nous partageons nos aspirations avec le reste des êtres vivants, que la solidarité coule de nos mains vers tout ce qui prétend déborder le concret. Sentons la Terre, les animaux et toute l’énergie qui tourne autour de nous telle une merveilleuse extension de notre propre potentiel. Pour la libération totale.

Par ces mots, nous ne cherchons pas à être considérés comme leaders ou avant-garde de quiconque, nous ne voulons qu’ouvrir le débat sur notre actuelle façon de concevoir la vie, nous voulons simplement prendre position, avec la sincérité de nos intentions, en guerre, et questionner jusqu’à nos propres vérités, construire notre individualité et nous déconstruire lorsque nous nous remarquons immobiles et moisissants, nous connaître et connaître les autres, développer le potentiel que nous portons en nous, avancer avec pour unique certitude d’être contre toute Autorité, (nous) encourager tous ceux et toutes celles qui font de leur vie une tension constante, un conflit permanent, un duel à mort avec la vie.

Que vivent nos idéaux dans l’action quotidienne et violente.

Un salut aux combattant-e-s : Juan Aliste Vega, Marcelo Villarroel, Freddy Fuentevilla, Carlos Quiduleo, Juan Flores, Nataly Casanova, Guillermo Duran, Alejandro Astorga, Sol Vergara et à tou-te-s les prisonnier-e-s sur le territoire occupé par l’État chilien, mais aussi à Mónica Caballero et Francisco Solar, aux prisonnier-e-s du Mexique, d’Indonésie, d’Allemagne, d’Italie, de Suisse, de Grèce, à a Nikos Romanos y Yannis Michailidis tous deux en grève de la faim, démontrant que la lutte anti-autoritaire ne prend pas fin avec la prison, mais qu’elle ouvre au contraire une autre brèche, d’autres moyens pour continuer de ravager l’existant.

Tout notre amour et nos souvenirs pour nos mort-e-s au combat Claudia Lopez, Jhony Cariqueo, Mauricio Morales, Sebastián Oversluij, Jorge Saldivia, ces deux derniers frères ayant été abattus lors de braquages de banques. Toute notre mémoire amoureuse sera toujours présente dans le feu et dans la guerre contre toute autorité..

VIVE L’ANARCHIE

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