Lettres des femmes du module 3 de la prison El Manzano
Avec tout le respect que je vous dois, je veux rédiger cette carte le plus clairement possible, puisque nous sommes des internes recluses dans le centre pénitencier El Manzano, où nous subissons des conditions inhumaines, comme l’attention des médecins qui nous traitent comme des animaux : ils ne nous laissent pas leur expliquer ce qui nous arrive, surtout aux personnes âgées, celles sont sous traitement comme l’insuline, reçoivent leur injection à n’importe quelle heure, sans tenir compte des problèmes que cela peut causer aux personnes souffrant de diabètes.
Autre point : nous sommes isolées du reste de la population carcérale, et nous n’avons droit d’accéder au patio que lorsqu’il est quasiment vide. Les fouilles sont réalisés à n’importe quelle heure, et ils nous obligent à être nues devant la présence d’hommes, alors qu’il s’agit d’une prison pour femmes.
Les mauvais traitements psychologiques des fonctionnaires envers les prisonnières, les répressions et les punitions de 10 jours sans raison ; des coups de poings et des gifles sur certaines pour crier ce qui se passe réellement à l’intérieur de cette prison où les accusées devraient réclamer leurs droits. Mais par peur des représailles nous ne pouvons communiquer avec vous, c’est pourquoi j’essaie d’envoyer cette lettre le plus discrètement possible, car il me reste quelques jours avent de rejoindre la population pénale et les choses vont changer parce que je vais appartenir à la maison et je ne pourrais plus veiller sur l’intégrité de mes camarades. Je dois ajouter qu’ils peuvent nous transfèrent vers n’importe quelle prison sans raison précise.
Communiqué public des prisonnières du module 3 de la prison El Manzano
Nous sommes des internes de El Manzano, celles qui appartiennent au module 3 d’accusées. Nous essayons d’exposer la situation le plus rapidement et précisément possible, car nous vivons pratiquement sous un régime militaire ( on peut le nommer ainsi). En effet nous subissons toutes sortes d’abus, comme la torture psychologique que la gendarmerie exerce par son abus de pouvoir envers nous. Nous sommes dénudées et fouillées devant des hommes bien que ce soit une prison pour femmes, nous sommes 2 par lits, nous ne pouvons pas voir nos enfants sans une autorisation notariale : ce papier nous n’avons pas toutes les ressources nécessaires pour l’obtenir. Ils ne nous laissent pas nous laver pour nos visites, et il y a des plaintes en cours contre l’abus de pouvoir de fonctionnaires telles que Le Sergent PAULINA, La sous-officier PATRICIA, Le Sergent RUT GALLEGOS (la plus violente de toutes). Il faut ajouter que parmi les punitions infligées, il y a les mauvais traitements physiques sur des internes, qui gardent le silence par peur des représailles de la gendarmerie ; au niveau de la santé, il ne s’occupent même pas de la propreté, nous donnent du chlore pour soigner des maladies comme le virus hanta, nous soignent mal : sachant qu’il y a beaucoup de personnes âgées souffrant de diabète, vous comprendrez qu’elles ont besoin de recevoir leur traitement à des heures régulières. Les rafles sont réalisées à des heures très tardives, au milieu de fonctionnaires qui nous mettent dehors pratiquement nues, ne nous laissent pas monter à l’infirmerie ni dans des cas extrêmes, ne nous laissent pas aller au bureau de garde où se trouve la Majeur, qui est la cause de tous nos souffrances inhumaines.
Nous avons besoin d’aide, s’il-vous-plaît, rendez cette lettre publique car ici la télévision vient et diffuse seulement les bons côtés de la prison, sans jamais montrer la réalité, qui est un véritable enfer. Le droit humain est enlevé aux prisonniers pour être délinquants.
Selon le Boikot Informatif, 60 détenues de la prison El Manzano de Concepción sont entrées en grève de la faim le 13 avril, pour protester contre les tortures perpétrées par la gendarmerie au-sein de la prison. Au dernières nouvelles et selon les informations données par les proches des détenues le 21 avril, ces dernières ont arrêté leur grève de la faim, à cause des menaces des gardiens. Ci dessous la plainte déposée par la sœur d’une détenue en 2011 pour violence physique de la part de matons.