Tag Archives: Concepción

Chili : attaque contre la vivisection à l’université de Concepción

fiancee-de-frankenstein-04-g

Chacun devrait arriver à prendre en charge sa propre santé. Lorsque ça n’est pas le cas il n’y a pas de raison d’extérioriser sur d’autres animaux le besoin de connaître son propre corps. Rien ne justifie la vivisection comme méthode de guérison. Rien ne justifie la supériorité auto-convaincue et suffisante avec laquelle l’humain dispose des autres animaux, de leurs corps, de leurs vies, de leur temps, même si c’est de la manière la plus hygiénique, tempérée, sophistiquée, anesthésiée ou sécurisée qui soit.

Quelle contradiction que de faire souffrir et tuer pour obtenir la santé ! Des gens qui croient qu’ils aident lorsqu’ils ne font que perpétuer la décadence humaine. Des scientifiques qui jour après jour provoquent des maladies sur des animaux, beaucoup d’entre eux transgéniques, pour ensuite appliquer leurs médicaments sur des humains, pour les améliorer, les rendre chaque fois plus impérissables, plus parfaits, améliorer l’espèce humaine. Ce sont des nazis en blouse blanche ! Tortionnaires payés par l’État et l’industrie pharmaceutique.

Nous avons attaqué le Symposium International Sur les Modèles en Recherche Biomédical car c’est là que se réunissent de prestigieux exploiteurs d’animaux tant nationaux qu’internationaux.

Nous l’avons fait avec deux engins incendiaires explosifs, un positionné sous une camionnette appartenant à l’université de Concepción, plus spécifiquement au département de recherche, et l’autre situé sous la camionnette du docteur Fidel Castro, pionnier latino-américain dans la création d’animaux transgéniques et expert en clonage d’animaux.

C’est en fait le premier à avoir cloné une vache au Chili, mais nous le laissons lui-même nous éclaircir sur son travail : « […] de là naissent les laboratoires biologiques, je me suis consacré à ça à Cuba, à créer des laboratoires biologiques d’animaux qui produiront des drogues à usage médical et c’est ce que nous voulons faire ici […] si nous modifions ces animaux pour que génétiquement leur lait contienne des médicaments introduits grâce la recherche génétique, le coût baissera et la disponibilité augmentera … ».

Cela, qui s’ajoute à l’implantation d’un nouveau centre de torture pour animaux (bioterio) mené par la doctoresse Roxana Pincheira et ses laquais qui bientôt commencera sa construction dans l’université de Concepción, sont les motifs de notre action.

Que ceux qui se font du fric grâce à la souffrance animale et l’artificialisation de la vie sachent que nous sommes là et que nous n’allons pas nous arrêter.
Ce matin le souvenir de Barry Horne nous a protégé et sa force nous a accompagné.

Liberté pour tous les animaux prisonniers et torturés.

Salutations remplies d’amour et de rage aux guerriers Nicola Gai et Alfredo Cospito, à Braulio Duran Gonzales, à Henry Zegarrundo et spécialement à Marco Camenisch. La distance nous sépare mais la lutte nous unie.

Front de Libération Animal

source

Chili : Violent transfert pénitentiaire d’un compagnon

Contexte et situation actuelle du compa

Alberto Nicolas Olivares Fuenzalida prisonnier antisocial libertaire purge une peine 15 ans pour expropriation, pour son passé lié au FPMR ( Front Patriotique Manuel Rodriguez). Il a a purgé la peine, passant plus de 6 ans dans l’ex-pénitentiaire de Santiago dans un module destiné aux pédophiles, en devant vivre avec la misère humaine dans son expression maximale … De toute évidence cette stratégie a été utilisée par le pouvoir pour isoler et briser la dignité rebelle du compa, en rendant impossible les liens fraternels qui se créent avec les autres prisonniers. Malgré la situation hostile à laquelle il est confronté au quotidien, le compa a maintenu une attitude anti-autoritaire en guerre contre la prison et ceux qui la maintiennent, en créant il y a quelques années le collectif 22 janvier, en mémoire d’Alex Muñoz Hoffman et de Fabián López Luque, assassinés en démocratie au cours d’une expropriation.

Parce qu’il est un prisonnier « conflictuel» il se trouve aujourd’hui dans le C.C.P. (Centre d’Exécution Pénitentiaire) dans la région de Bio Bio, dans le module de haute sécurité, dans la ville de Concepción.

Au sujet du “transfert”

La transfert a été effectué tôt le matin du 23 novembre. Aux alentours de 02:30 ( heure locale), lorsqu’ils sont arrivés à la cellule, le sortant violemment du lieu, l’emmenant avec des menottes aux mains et aux pieds, le transférant ce jour-même à Concepción. Les prisonniers transférés ce jour là ont été emmenés à Concepción avec juste ce qu’ils avaient sur le dos, sans pouvoir emporter avec eux aucune de leurs affaires et sans prévenir les proches.

La gendarmerie a utilisé comme excuse la rixe qui a eu lieu dans la prison la veille  pour isoler le compa, l’éloignant de sa famille et ses amis, en rendant presque impossible de le voir.

Le régime des visites se fait tous les jours, avec l’accord préalable de l’“asistonta”* sociale de la gendarmerie qui pose des question et décide si on peut ou non rendre visite au compa. La visite se fait à travers un parloir et, une fois par mois, sous forme physique. De plus, le compa suit un régime végétarien et, jusqu’à maintenant, ses proches n’ont pas pu lui amener des aliments adéquats à son régime.

Sans oublier de mentionner que le compa, malgré le fait d’être “un prisonnier politique” et subversif, a renoncé à toute commodité dont bénéficient ces contextes, les refusant complètement, se déclarant ainsi en révolte contre n’importe quelle différenciation avec les autres prisonniers, assumant la prison avec les rigueurs que cela implique, sans aucun privilège.

*“asistonta” : jeu de mot avec asistenta (assistante) et tonta ( idiote)

Plus d’info sur : Liberación Total 

Concepción, Chili : Le blog de Radio Mauricio Morales a été fermé

 Aux groupes et individus amis :

compagnon(ne)s,

nous vous informons que le blog radiommorales.blogcindario.com a été fermé et malheureusement nous avons perdu toutes les infos qui étaient dedans. Ce coup-bas, au lieu de nous décourager nous motive à continuer notre projet radiophonique et informatif. Nous espérons retrouver le plus tôt possible un nouveau serveur qui nous procure une plus grande sécurité. Pour cela nous faisons un appel pour que vous nous donniez des infos sur des serveurs et la possibilité d’être hébergés à l’étranger si c’est possible.

Au cours des derniers jours nous nous sommes solidarisé ouvertement avec les prisonniers politiques mapuches en grèves de la faim, en plus des constantes grèves à l’intérieur de plusieurs prisons. Il ne serait donc pas étonnant qu’il y ait quelque chose d’autre derrière la chute du blog.

On va continuer d’émettre le programme habituel à travers le canal ustream ici , pendant qu’on travaille sur le nouveau site.

Pour l’instant nous utiliserons ce blog

Salut et Liberté

Groupe R(a)dio Mauricio Morales

Chili : Septembre Noir

Le 11 septembre est le jour où, en 1973, le commandant en chef de l’armée chilienne Augusto Pinochet a pris de force le pouvoir entre les mains d’Allende. Jusqu’en 1990 des milliers de personnes seront torturées et tuées sous son régime.

Le même jour, en 1998, l’anarchiste Claudia López sera tuée par balle par des flics de la “démocratie restaurée” alors qu’elle combattait sur une barricade lors de la commémoration du coup d’état de 1973. Depuis lors, sous le slogan de “Septembre Noir” des manifestants combattent la répression étatique en souvenir de Claudia et tous ceux tombés au combat.

Cette année, des sabotages, des barricades, des batailles de rue avec des cocktails molotovs et des attaques armées sur les flics ont eu lieu durant le 39° anniversaire du 11 Septembre, laissant un flic mort et beaucoup d’autres blessés.

• La nuit avant le 11

Répression préventive
La nuit du lundi 10, des agents du 30° Commissariat de Radiopatrullas sont intervenus dans plusieurs communes pour tenter de prévenir des foyers d’émeute  pour un nouveau 11 septembre. Le fameux « Escadron Centaure » a effectué des contrôles de véhicules et d’identité dans les communes de Puente Alto, La Pintana, Recoleta et Conchalí, et il a aussi retiré du matériel que pourrait être utilisé pour  des barricades et des affrontements, comme des pneus abandonnés.
À la suite de ces opérations la police a arrêté 117 personnes, parmi lesquelles 109 l’étaient pour infraction à la loi sur la drogue, 5 sur ordre de détention provisoire, 2 pour port d’arme blanche et une pour infraction à la Loi de Contrôle des Armes, sur qui l’on a trouvé 80 cartouches de calibre 45. Toutes ces personnes ont été amenées aux tribunaux correspondants.

Émeutes la nuit du 10

À Santiago :
Malgré la prévention de la police, durant la nuit du 10 il y a eu des affrontements à différents endroits du pays.

Dans la commune de San Bernardo, après 22:00h, des personnes avec des encapuchonnés ont coupé la circulation et ont allumé des barricades sur trois carrefours. À l’arrivée des policiers ils ont lancé des pierres, des objets coupants et des cocktails Molotov, alors que de son côté la police a utilisé des gaz, des camions lanceurs d’eau et des fusils pour disperser les gens.
Les encapuchonnés ont aussi attaqué le 14° Commissariat de Carabiniers,  lançant tout type d’objets.

Dans la commune de La Florida, aux alentours de 00h50, des encapuchonnés ont mis le feu à des barricades devant le lycée Benjamín Vicuña Mackenna, interrompant le trafic et provoquant quelques troubles.
D’un autre côté, sur la commune de El Bosque, une trentaine d’encapuchonnés ont mis le feu à des barricades de pneus et de décombres devant le lycée  Juan Gómez Milla, interrompant la circulation sur la Gran Avenida. À l’arrivée de la police les jeunes se sont affrontés aux forces de l’ordre.

Dans les autres régions :

À Coquimbo, vers 21 heures une trentaine d’encapuchonnés ont interrompu le trafic devant le campus Andrés Bello face à l’université de la Serena. Ils ont cassé une caméra de sécurité, et mis le feu à des pneus et des panneaux de signalisation. Suite aux affrontements 5 carabiniers ont été blessés par des pierres.

À Viña del Mar, ver 02h00 une quinzaine d’encapuchonnés ont mis le feu en face du lycée  Guillermo Pérez Cotapos. À l’arrivée des carabiniers ils ont lancé des pierres.

À San Felipe, vers 00h30 une trentaine d’encapuchonnés ont mis le feu à des barricades dans la rue Dardignac et Duco, où un groupe est entré en forçant le rideau métallique dans l’entreprise de fruit “Cabrini Hermanos”, provocant des dégâts et sortant des conteneurs plastiques pour s’en servir comme barricades.

Après, à 02h30, un autre groupe d’encapuchonnés ont coupé avec des barricades la route 60 qui relie Los Andes à  San Felipe. À l’arrivée des carabiniers il y a eu des affrontements et un agent a été blessé par une pierre.

À Rancagua, vers 01h40 un groupe d’encapuchonnés a mis le feu à des pneus au carrefour entre l’avenue El Sol et Uruguay, pour ensuite essayer de rentrer dans un supermarché Santa Isabel. Il y a eu des affrontements avec la police.

Dans des régions comme Talca, Curico et Valdivia, après minuit des barricades ont été allumés et il y a eu des affrontements avec la police. À Curico trois véhicules qui étaient garés là ont brûlé, l’un d’eux avait été volé.

Suite aux émeutes et affrontements habituels du « 11 », 27  personnes ont été arrêtées au niveau national. La majorité des accusés sont arrêtés pour troubles, certains pour avoir abîmé des véhicules policiers et d’autres pour blessures sur des carabiniers.

• Le début du mardi 11 !

À Santiago :
Peu après 07h00, en pleine heure de pointe, une trentaine d’encapuchonnés ont mis le feu à des barricades sur l’avenue 11 septembre, devant le lycée Lastarria sur la commune de Providencia.

À l’arrivée des carabiniers les jeunes ont lancé des pierres sur les agents. La police a utilisé une grande quantité de gaz et un camion  lanceur d’eau pour disperser les encapuchonnés qui s’étaient replié vers le lycée.

Le maire fasciste de la commune de Providencia a ordonné l’expulsion du lycée, qui était occupé par des lycéens dans le cadre des mobilisations étudiantes. Suite à l’expulsion, 10 jeunes ont été détenus, pour ensuite être relâchés. Plus tard le lycée a de nouveau été occupé.

Dans le centre de Santiago des encapuchonnés ont mis le feu à des barricades sur l’avenue España devant le lycée Dario Salas, où des affrontements ont eut lieu à l’arrivée de la police. À la suite les carabiniers ont expulsé le lycée qui était occupé par plus de 70 lycéens.

À Concepción :
Au cours de la matinée des encapuchonnés ont mis le feu à des barricades sur l’accès nord du pont Juan Pablo II qui connecte Concepción à San Pedro de la Paz. À la suite de ça ils ont fui les lieux.

Plus tard un autre groupe a mis le feu à des barricades aux alentours de l’université Bío Bío (UBB) et de l’université technique Federico Santa María (UTFSM) de Hualpén.

Vers 13h30 à l’extérieur de l’UBB des encapuchonnés ont coupé l’avenue Collao, pour ensuite s’affronter aux forces spéciales avec des pierres et des cocktails molotovs.

De plus, à l’extérieur de l’ UTFSM des encapuchonnés ont coupé l’avenue Las Golondrinas de Hualpén avec des pneus en feu, et des affrontements avec les forces spéciales ont eut lieu.

Un engin incendiaire a été trouvé à l’intérieur de la cathédrale Metropolitana de Santiago

Dans l’après-midi du 11 le Gope (Groupe d’Opérations Policières Spéciales) est intervenu dans la cathédrale Metropolitana située sur la Place d’Armes en plein centre de Santiago.

L’alerte a été donné par un fonctionnaire de la cathédrale, qui avait trouvé un sac suspect à l’intérieur du troisième confessionnal.

La police a dû évacuer les lieux et établir un périmètre de sécurité. Finalement le Gope a confirmé qu’il s’agissait d’un engin incendiaire, lequel a ensuite été désamorcé et enlevé de l’endroit dans un réceptacle résistant aux explosions.

L’engin était composé d’un bidon de 5 litres de combustible et de chlorate de potassium avec un système d’activation électrique composé d’un minuteur connecté à une batterie et d’une ampoule sans protection avec les fils à l’air en contact avec la substance inflammable.

Il semble qu’aucun tract ou quelconque revendication n’aient été trouvés sur place.

FEU À LA PRESSE

• Nuit du 11 Continue reading Chili : Septembre Noir

Concepción, Chili : Lettres de prisonnières depuis la prison El Manzano sur les tortures infligées par les matons

Lettres des femmes du module 3  de la prison El Manzano

Avec tout le respect que je vous dois, je veux rédiger cette carte le plus clairement possible, puisque nous sommes des internes recluses dans le centre pénitencier El Manzano, où nous subissons des conditions inhumaines, comme l’attention des médecins qui nous traitent comme des animaux : ils ne  nous laissent pas leur expliquer ce qui nous arrive, surtout aux personnes âgées, celles sont sous traitement comme l’insuline, reçoivent leur injection à n’importe quelle heure, sans tenir compte des problèmes que cela peut causer aux personnes souffrant de diabètes.

Autre point : nous sommes isolées du reste de la population carcérale, et nous n’avons droit d’accéder au patio que lorsqu’il est quasiment vide. Les fouilles sont réalisés à n’importe quelle heure, et ils nous obligent à être nues devant la présence d’hommes, alors qu’il s’agit d’une prison pour femmes.

Les mauvais traitements psychologiques des fonctionnaires envers les prisonnières, les répressions et les punitions de 10 jours sans raison ; des coups de poings et des gifles sur certaines pour crier ce qui se passe réellement à l’intérieur de cette prison où les accusées devraient réclamer leurs droits. Mais par peur des représailles nous ne pouvons communiquer avec vous, c’est pourquoi j’essaie d’envoyer cette lettre le plus discrètement possible, car il me reste quelques jours avent de rejoindre la population pénale et les choses vont changer parce que je vais appartenir à la maison et je ne pourrais plus veiller sur l’intégrité de mes camarades. Je dois ajouter qu’ils peuvent nous transfèrent vers n’importe quelle prison sans raison précise.

Communiqué public des prisonnières du module 3 de la prison El Manzano

Nous sommes des internes de El Manzano, celles qui appartiennent au module 3 d’accusées. Nous essayons d’exposer la situation le plus rapidement et précisément possible, car nous vivons pratiquement sous un régime militaire ( on peut le nommer ainsi). En effet nous subissons toutes sortes d’abus, comme la torture psychologique que la gendarmerie exerce par son abus de pouvoir envers nous. Nous sommes dénudées et fouillées devant des hommes bien que ce soit une prison pour femmes, nous sommes 2 par lits, nous ne pouvons pas voir nos enfants sans une autorisation notariale : ce papier nous n’avons pas toutes les ressources nécessaires pour l’obtenir. Ils ne nous laissent pas nous laver pour nos visites, et il y a des plaintes en cours contre l’abus de pouvoir de fonctionnaires telles que Le Sergent PAULINA, La sous-officier PATRICIA, Le Sergent RUT GALLEGOS (la plus violente de toutes). Il faut ajouter que parmi les punitions infligées, il y a les mauvais traitements physiques sur des internes, qui gardent le silence par peur des représailles de la gendarmerie ; au niveau de la santé, il ne s’occupent même pas de la propreté, nous donnent du chlore pour soigner des maladies comme le virus hanta, nous soignent mal : sachant qu’il y a beaucoup de personnes âgées souffrant de diabète, vous comprendrez qu’elles ont besoin de recevoir leur traitement à des heures régulières. Les rafles sont réalisées à des heures très tardives, au milieu de fonctionnaires qui nous mettent dehors pratiquement nues, ne nous laissent pas monter à l’infirmerie ni dans des cas extrêmes, ne nous laissent pas aller au bureau de garde où se trouve la Majeur, qui est la cause de tous nos souffrances inhumaines.

Nous avons besoin d’aide, s’il-vous-plaît, rendez cette lettre publique car ici la télévision vient et diffuse seulement les bons côtés de la prison, sans jamais montrer la réalité, qui est un véritable enfer. Le droit humain est enlevé aux prisonniers pour être délinquants.

Selon le Boikot Informatif, 60 détenues de la prison El Manzano de Concepción sont entrées en grève de la faim le 13 avril, pour protester contre les tortures perpétrées par la gendarmerie au-sein de la prison. Au dernières nouvelles et selon les informations données par les proches des détenues  le 21 avril, ces dernières ont arrêté leur grève de la faim, à cause des menaces des gardiens. Ci dessous la plainte déposée par la sœur d’une détenue en 2011 pour violence physique de la part de matons. Continue reading Concepción, Chili : Lettres de prisonnières depuis la prison El Manzano sur les tortures infligées par les matons

$hili: Transcender la dictature

Manuel Gutiérrez Reinoso, assassiné par la police à Santiago

Info sur les 48h de grève générale au Chili (en anglais)

Dans la nuit du 25 au 26 août, dans le quartier de Jaime Eyzaguirre où Manuel Gutiérrez Reinoso a été assassiné par la police, ses proches et ses amis ont organisé une cérémonie à sa mémoire et ont défilé dans les rues de la communauté Macul. Des rassemblements et des marches ont eu lieu dans différentes villes du Chili, mais aussi à Buenos Aires en Argentine. Sur l’avenue Alameda dans le centre de Santiago, la police a fait usage de violence après 19h; des canons à eau et des gaz lacrymos ont été utilisés pour disperser la manifestation de plus de 200 personnes. Cinq manifestants ont été arrêtés et les personnes solidaires ont répondu en montant des barricades et en s’affrontant avec les forces répressives.

Le nombre total d’interpellations dans tout le Chili pendant la grève générale de 48h (24-25 août) est de 1,394. Plus de 300 personnes ont eu des poursuites; dans la majorité des cas les charges sont: troubles violents mineurs ou majeures, attaques contre des policiers ou pillage. La plupart des personnes persécutées ont été relâchées sur des conditions restrictives: se présenter régulièrement auprès des autorités, ne pas sortir du territoire et ne pas participer à des manifs. Par ailleurs une vingtaine de manifestants (le nombre n’est pas encore confirmé) ont été accusés de possession d’arme à feu, et certains ont été maintenus en garde à vue.

Durant la manif du jeudi 25 août à Santiago, trois jeunes colombiens ayant jeté des objets sur les carabiniers ont été arrêtés par des agents secrets de la police politique Dipolcar. L’un d’eux a été relâché. Les deux autres jeunes (15 et 20 ans) ont été poursuivis pour troubles publics violents et le procureur a demandé leur expulsion du pays. Celui de 15 ans est un réfugié politique et ne sera pas expulsé mais le colombien de 20 ans est menacé d’expulsion à cause de sa participation aux manifs. Dans le même temps les autorités de la province de Santiago ont déposé des poursuites contre les immigrés arrêtés (à noter que le 19 août à Bogota, en Colombie, un graphiste de 16 ans, Diego Felipe Becerra, a été abattu de sang froid par la police nationale; des marches de protestation ont suivi cet assassinat).

Il est clair que cette répression est une mesure exemplaire contre tous les immigrés vivant au Chili, afin qu’ils sachent ce qu’il peut leur arriver s’ils protestent. Des centaines de milliers d’immigrés sont exploités, vivent dans des maisons bondées, et souffrent des constantes discriminations ainsi que d’une longue liste d’humiliations avec comme seule raison leur provenance d’un autre pays. Ces personnes pourraient à tout moment se révolter contre l’oppression; c’est pourquoi le pouvoir réprime brutalement tous les immigrés qui osent  protester. Par le passé, l’état chilien a déporté un grand nombre d’immigrés pour les motifs qu’ils aient participé à des rassemblements ou des manifs, qu’ils aient été solidaires avec les Mapuche, ou encore pour leur proximité avec les groupes de gauche ou anarchistes radicaux.

Aussi le 25 août, un enfant de 12 ans a été touché au visage par un tir d’une grenade lacrymogène pendant une manifestation à Concepción. La joue du garçon a été déformée après ce tir de grenade par un des assassins de la police chilienne, aux alentours de l’université de la ville.

Cela n’est pas quelque chose de nouveau: après la manif pour l’éducation publique du 12 mai, les carabiniers ont violemment envahi l’université de Concepción. L’étudiante Paulina Rubilar a été sauvagement blessée à l’œil par une grenade lacrymogène.

La pratique meurtrière de tirs de lacrymos à bout portant sur des manifestants, ainsi que l’utilisation extensive de balles en caoutchouc et de boulettes en plastique, ont causé des blessures à des centaines de personnes ces derniers mois. Les boulettes en plastique peuvent laisser des séquelles permanentes, voir même être fatales -tel qu’il fut le cas le 27 mars 1984, pendant une manifestation des étudiants de l’époque, quand une étudiante de 24 ans Caupolicán Inostroza Lamas perdit la vie, touché à la gorge par une de ces boulettes tirées par les serviteurs de la dictature de Pinochet.

Néanmoins, il semble que la démocratie bourgeoise transcende la dictature. Il est à noter que des manifestations contre le président milliardaire chilien Sebastián Piñera ont eu lieu dans quasi tous les endroits où il se montre. Son gouvernement essaie de masquer le meurtre de Manuel Gutiérrez Reinoso. Dans le même temps les porte parole de la police nient qu’un flic, un homme de leur nature, tira sur cet enfant et les média corporatistes reproduisent les scénarios aberrants afin de minimiser l’affaire d’assassinat d’état.

Dans une déclaration commune, les résidents du quartier de Jaime Eyzaguirre -où le meurtre de l’adolescent eut lieu- confirment que la police est seule responsable de ce meurtre, comme les témoignages l’indiquent aussi, et notamment celui du frère de 22 ans de Manuel qui était avec lui au moment de l’assassinat. Le quartier tombe sous la juridiction du 43ème département de police de Peñalolén. Dans cette même déclaration, les habitants rapportent qu’un autre voisin a été blessé à l’épaule par un tir de flic. Ce qui est confirmé par un jeune dans la presse du régime. Il ajoute que lorsque la voiture de patrouille est apparue dans la rue Amanda Labarca, les manifestants ont commencé de jeter des piètres et les flics ont ouvert le feu. Cependant, Manuel a été assassiné à environ 70 mètres du lieu des affrontements.

sources: 1, 2, 3, 4, 5, 6