Depuis plusieurs années, dans la région de Skouries, en Chalcidique, au nord de la Grèce, des habitants s’opposent à la construction d’une mine d’or, qui va détruire une grande partie d’une forêt ancestrale, avec des arbres de plus de 400 ans. Ces derniers mois, après que l’État ait vendu une grande partie du territoire à la compagnie Hellas Gold (5% grecque et 95% canadienne) en mars 2012, plusieurs manifestations, souvent violentes, ont eu lieu. À la suite une petite chronique des événements les plus récents.
–17 février 2013 : Attaque incendiaire sur le chantier des mines d’or. Une quarantaine de personnes, selon la police, ont mené une attaque incendiaire, brûlant tout matériel qui se trouvait sur le chantier des mines d’or.
–Février 2013 : Les jours qui suivent, dans le cadre de « l’enquête », des policiers cagoulés ont kidnappé des habitants du village de Ierissos, un des villages qui résiste le plus massivement au projet, et les gardant pendant des heures au commissariat pour les interroger. Sans la présence d’avocats, et sous des menaces, les flics ont fait des prélèvement d’ADN sans même qu’il y ait des accusations envers les détenus, qui étaient censés être au commissariat pour une simple interrogation.
–7 mars : 5 habitants du village de Ierissos sont arrêtés par la police. Officiellement il s’agit d’un appel à témoignage et non pas d’arrestations. 6 camions de CRS et 8 voitures de police ont essaiyé de rentrer dans le village pour faire des recherches dans les maisons des arrêtés, sans la présence d’un juge. Les habitants se sont opposé et les flics ont chargé avec des gaz lacrymogènes, qu’ils ont jetté même dans l’école du village. Un enfant a été blessé par une bombe lacrymogène, tirée directement sur lui, et trois se sont évanouis à cause des gaz. Les flics sont rentrés dans les maisons des arrêtés. Le soir, des affrontements ont éclaté entre les habitants et les forces d’occupation. Une heure après les flics, chassés, ont quitté le village.
–9 mars : Plus de 20.000 personnes ont manifesté dans la ville de Thessaloniki contre les mines d’or et le terrorisme d’État contre les habitants en lutte.
–10 avril 2013 : À 3 heures du matin, des flics armés et cagoulés ont kidnappé deux habitants de Ierissos, sous l’accusation de participation à l’attaque incendiaire. Sans aucune notification ni aucun appel pour se présenter à la police ou au juge, les flics ont forcé la porte de leur maison pendant qu’ils dormaient et les ont arrêté devant leurs enfants et le reste de leur famille. Selon des témoins, un des flics a dit à la fille de 13 ans d’un des arrêtés « regarde le bien maintenant avec les menottes, parce que tu seras grande la prochaine fois que tu le reverras ». Quelques minutes plus tard, les habitants se sont rassemblés au centre du village et ont attaqué le commissariat de police, qui était vide. Dans l’après midi, la police a annoncé que le commissariat serait abandonné et tout le personnel et les services vont déménager au commissariat d’un village voisin. Durant la journée les habitants ont construit des barricades en bloquant l’entrée du village (les barricades sont toujours en place jusqu’à aujourd’hui et le passage ne s’effectue que dans des heures précises). Certains des habitants sont restés pour protéger les barricades, et le reste s’est dirigé vers la ville de Thessaloniki, où ont été amenés les détenus.
–13 et 14 avril : Des manifestations de solidarité, déjà prévues avant les événements du 10, ont eu lieu dans plusieurs villes du pays.
–14 avril : Les deux accusés de l’attaque du 17 février ont été mis en détention préventive, qui peut durer jusqu’à 18 mois avant que le procès ait lieu. Ils sont accusés, entre autres, de participation à une organisation criminelle, tentative d’homicide, détention d’explosifs et explosion. Au total, il y a 20 personnes recherchées par la police. Les deux détenus sont les premières personnes accusées.
vidéo à partir de nogoldthess