”Le flux est constant, stimulant les comportements sauvages.”
Si nous n’étions pas tout à fait sûrs qu’il soit judicieux d’écrire ces mots et, au-delà de ça, de nous risquer à les diffuser sur Internet pour qu’ils puissent parvenir aux yeux de ceux qui visitent ces espaces, nous avons décidé que cela était nécessaire pour expliquer notre existence, plus que nos actions, avec pour fin de pouvoir nous étendre comme nous le voudrions. Mais nous savons que vous saurez nous critiquer et c’est bien le centre des choses, la critique doit exister, pour avancer, pour transcender.
Bien que nous ne prétendions pas sortir un « communiqué » pour chaque action que nous pourrions réaliser dans le futur, parce que nous croyons que cela est une question de stratégie, c’est-à-dire ne pas « informer » de chaque coup que nous portons, pour laisser QUELQUES actes à l’anonymat, avec pour but de ne pas donner TANT de choses aux services de renseignement. Mais nous voulions effectivement publier quelques réflexions pour le futur que nous nous faisions avec le temps qui passe ; de plus, de nombreux sujets ne sont pas ici abordés, et nous considérons qu’il sera important de les mentionner plus tard.
Pour nous, diffuser cela par le biais d’Internet est une contradiction, mais nous pensons qu’il s’agit de l’unique moyen à notre portée pour qu’il soit possible de le diffuser de façon généralisée, et même comme ça, c’est une contradiction que nous assumons, étant donné les circonstances. Mais nous utiliserons cet « outil » lorsque nous le jugerons opportun et en accord avec nos perceptions et nos idées.
Nous y voilà donc…
A) Notre posture est claire : nous sommes contre le système techno-industriel, sa vie civilisée et ses valeurs, traits et concepts. Nous croyons à une vie sauvage, où la nature puisse primer dans son état le plus primitif, sans l’intervention destructrice de l’humain à travers les engins du système techno-industriel (oui, nous savons que l’humain primitif abimait la nature, mais pas à l’échelle de l’humain d’aujourd’hui). Mais nous savons que cela ne se passera pas d’une année sur l’autre, peut-être faudra-t-il que plusieurs générations passent et que certaines meurent pour que l’humain et la nature en général puisse arriver à un état primitif. Mais nous ne venons pas parler du futur, seulement d’aujourd’hui, de maintenant.
B) Et si nous souhaitons la destruction du système, nous savons que nous-mêmes n’y parviendrons pas, mais que nous contribuerons par contre à son effondrement, et c’est pour ça que nous croyons à l’attaque permanente et quotidienne contre le système.
C) Comme nous l’avons dit, nous ne prétendons pas prédire l’avenir, et encore moins le contrôler, et préférons nous concentrer sur la perspective actuelle : attaquer toute chose et personne qui représente le système techno-industriel. Mais pour attaquer le système, il est d’abord nécessaire de l’étudier, de le comprendre et, pour qu’il s’effondre effectivement, il faut attaquer ses points faibles. Cela, Kaczynski le disait déjà dans la plupart de ses écrits, avec lesquels nous tombons parfois d’accord. Cela dit, pour recadrer, nous ne sommes les disciples de rien ni de personne, nous exaltons notre posture individuelle et refusons tout concept que l’on pourrait nous coller sur le dos.
D) Et pourquoi la technologie ? Bien. Nous savons que les temps ont changé et que le système s’est complexifié à travers les siècles. Jadis, il était possible de déstabiliser la société et le système en impulsant des causes qui, bien que triviales, étaient la ferveur de l’époque (majoritairement des mouvements liés au travail salarié et aux « droits » des pauvres). Même s’il s’agit d’une exemplification rudimentaire, la population s’est à certains moments identifiée aux causes du « travail », et il existait des groupes qui impulsaient ces causes, parvenaient à faire une propagande efficace et à provoquer une tension dans la société et dans le système lui-même. Aujourd’hui, le système est différent, il s’est complexifié pour mener à bien ses propres fins. A un moment, il était lucide d’attaquer politiquement le système, quand il n’était pas aussi connecté et que ses diverses parties n’étaient pas aussi dépendantes les unes des autres. Aujourd’hui, c’est différent, et si nous nous concentrons, si notre objectif est de détruire le système, c’est-à-dire de le faire s’effondrer, notre cible directe doit être la technologie sous n’importe laquelle de ses représentations.
E) Mais même si nous ne voulions pas tomber dans le typique communiqué déjà lu tellement de fois, nous voulons être clairs : le système du prototype idéologique pro-technologique doit être détruit dans la théorie comme dans la pratique, en annulant ses valeurs structurées, sa forme de vie stéréotypée, en l’attaquant quotidiennement, en l’annihilant dans chaque aspect de nos vies. Nous conclurons par ces mots : la technologie est la base, la racine de ce système, et de là, il faut l’attaquer, poignarder constamment chacun de ses points faibles, là où elle ne peut réagir, et nous le certifions ici, nous nous lancerons dans une bataille à mort.
”A tous ceux qui veulent harceler l’ennemi jusqu’à l’épuiser, nous suggérons donc, en Italie et ailleurs […] de petites entités plus difficilement atteignables et identifiables. […] Il n’est pas dit que chacun doive nécessairement accomplir des actes violents ; que chacun accomplisse en revanche des actions qui offensent l’ennemi en fonction des attitudes, capacités et moyens des membres d’un groupe déterminé, constitué par l’affinité et la confiance réciproque. Que chaque groupe fasse et accomplisse sa part d’actions sans se demander ce que feront les autres groupes.
Tous tendus vers un but unique. Et parce que l’ennemi veille, attentif et insidieux, que chaque […] groupe d’action connaisse et contrôle ses membres”.
–SEVERINO DI GIOVANNI–
Nous nous retrouvons dans ces mots, au-delà de l’individu. Ce paragraphe est extrait de l’un des écrits de Di Giovanni.
F) Nous ne sommes pas pour un « mouvement » anti-technologique, mais plutôt bien pour des actions qui attaquent directement le système techno-industriel, qu’elles soient violentes ou non, mais des actions menées par des individus qui s’engagent, et qui soient capables d’en arriver jusqu’aux dernières conséquences.
Nous ne croyons ni ne nous dirigeons vers un mouvement structuré, c’est-à-dire unifié, mais avançons par les actions ; tout moyen qui fasse un apport concret à cette guerre est une force accumulée pour un coup létal au système. L’attaque frontale et sans trêve contre le système. Nous critiquons, mais ne jugeons pas. Cependant, ce faisant, nous autres nous jetons dans la conduite délictueuse.
”Chaque génération de rebelles [révolutionnaires] imite celle qui la précède”
G) Nous souhaitons être précis dans ce point, mais nous savons que, dans tous les cas, nous ne dirons rien qui n’ai déjà été dit. Mais même ainsi, comme nous l’avons dit, nous avons omis plusieurs sujets de grande importance que nous verrons plus loin. Si nous ne croyons pas en la « spécialisation » de la lutte, avec une chance fragmentaire, comme s’il y avait ceux qui se chargent des actions « pacifiques » et d’autres qui sabotent, ce que nous croyons – et nous le soulignons – est que ceux qui se décident à réaliser des actions, qu’on pourrait définir comme « délictueuses » ou « terroristes », et qui emploient comme méthode la fabrication d’explosifs, doivent dédier un temps important à l’étude de la chimie, et ceci est un appel ouvert : nous croyons que l’étude de cette matière est très largement utile et efficace, et a pour but de perfectionner chaque coup.
Et nous voilà, nous existons, et nous sommes prêts à tout. D’Arica à Punta Arenas. Nous attenterons contre tout ce qui représente le système techno-industriel, de ses institutions à ceux qui décident de le perpétuer et de collaborer avec lui. Nous sommes des délinquants incivils, nous sommes là et nous nous radicalisons suffisamment pour ne pas faire un pas en arrière. Nous attaquerons consciemment tout et tous ceux qui nous paraissent apporter au système, sans pitié. Nous ne sommes ni anarchistes, ni écologistes, nous ne nous entacherons d’aucun nom, nous laissons derrière nous cette croyance inutile de devoir nous identifier derrière un concept, nous laisserons nos actions parler.
Et bien qu’il nous plairait de nous attribuer certaines actions, nous pensons que celles-ci n’ont eu ni la répercussion – ni les dégâts – nécessaire pour les porter à fleur de peau, mais nous portons néanmoins chacune d’entre elles dans nos mains, nous apprenons d’elles, nous perfectionnant pour chaque futur coup de façon différente. Et tel que nous l’avons dit, nous ne communiquerons pas sur chacune de nos actions, pour des questions stratégiques, mais le ferons pour certaines, quand nous le jugerons pertinent. Voilà tout pour l’instant, nous retournons dans nos cavernes.
“Bienheureux vous qui ne savez ni n’espérez rien. Vous rechercherez l’auteur à présent ? Même si vous enfermiez tous les « anarchistes » du globe, celui qui l’a fait, celui qui le fait, celui qui le fera, sera le seul, écoutez bien, le seul qui ne tombera pas dans vos filets. Il passera entre vous, sa bombe invisible en main, comme un mort avec sa langue muette dans la bouche. Mais les morts parlent !”