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Paris, La Discordia : Imposer l’ordre moral à coup de marteau

« Non nous ne voulons rattraper personne. Mais nous voulons marcher tout le temps, la nuit et le jour, en compagnie de l’homme, de tous les hommes.
Il s’agit de ne pas étirer la caravane, car alors, chaque rang perçoit à peine celui qui le précède, et les hommes qui ne se reconnaissent plus, se rencontrent de moins en moins, se parlent de moins en moins ».
Frantz Fanon, Les damnés de la terre

Dans la nuit du 21 avril 2016, toutes les vitres de La Discordia ont été détruites à coup de marteau. Un tag a été posé à côté  : « raciste ».

C’est la troisième fois que nos locaux reçoivent ce genre de visites nocturnes :
Communiqué de La Discordia suite à quelques dégradations
– Gribouillis gribouillas : Bis repetita placent

Cette fois ci encore, il s’agit de s’en prendre à La Discordia pour avoir vocalisé publiquement un refus révolutionnaire non-négociable des rackets politiques religieux comme racialistes sur l’extrême gauche depuis les attentats de 2015 à Paris. Il s’agit d’interdire une parole, de s’arroger le pouvoir de décider qui peut parler et ce qui doit être dit.

Globalement, il s’agit de jeux de pouvoirs mafieux pour imposer une hégémonie politique sur une mouvance déliquescente avec les armes toujours morales de la culpabilité et du ressentiment. Et si jusque-là, tout le monde avait déjà plus ou moins exprimé son soutien suite aux deux «attaques » précédentes, mais de façon plus ou moins informelle, c’est à la solidarité que nous appelons aujourd’hui. Une solidarité publique et visible, dans laquelle chacun pourra mettre de ce qu’il est, plutôt que de se ranger derrière un même son de cloche, comme nos ennemis du jour. Nous n’appelons donc personne à se ranger derrière La Discordia ou ses perspectives anarchistes particulières, mais plutôt à élargir la question, à signifier que ce refus n’appartient pas qu’à quelques uns, mais à tous les révolutionnaires, qu’il est constitutif de toute pensée émancipatrice.

Pourquoi ces attaques ? Parce que La Discordia est un des seuls endroits publics du milieu où sont exprimées et débattues publiquement des positions anti-religieuses et d’un antiracisme conséquent (c’est-à-dire contre toute idée de « race », même issue de la gauche), et sans complaisance avec ceux qui justement, font de la complaisance un rapport total à la politique, les nouveaux démagogues. La grosse participation aux débats traitant de ces thèmes, ainsi que de nombreuses discussions avec des camarades plus ou moins proches, nous disent qu’il y a une perception diffuse que quelque chose de pernicieux est en train de trouver sa place dans le milieu « radical » français. On y croise des défenses de la religion et de la foi, on y voit des formes de séparations sur des critères biologiques et génétiques que personne n’a choisi… Ce que les dictionnaires nomment sans timidité ségrégation. Mais on voit aussi que de plus en plus de camarades s’aperçoivent de ces dangers et prennent position. Malheureusement, trop peu nombreuses sont les prises de position publiques. Cela permet à quelques illuminés de la dernière averse, qui se croient avant-garde de quelque courant identitaire pseudo-subversif, de penser que La Discordia est seule à critiquer l’idée de « race » et à porter le refus de la religion, drôle d’idée. Pour le dire franchement : on s’en prend aussi à nous à cause du silence de trop d’autres sur ces sujets.

Pourquoi cela arrive-t-il en ce moment, alors que nous sommes tous concentrés ailleurs, sur ce qui se passe dans la rue (et pas que) ? Parce que, visiblement, pour ceux qui portent les idées de race et la théophilie, celles-ci sont plus importantes que le conflit contre l’État et le Capital. Encore une fois, aucun autre signe d’attaque n’a été relevé dans le quartier cette nuit là, ni banques ni églises ni permanences politiques, juste une bibliothèque anarchiste.

Comme nous l’avions déjà souligné, c’est par la faiblesse du rapport de force que les révolutionnaires se retrouvent à attaquer l’ennemi avec des moyens comme ceux employés contre La Discordia. Parce qu’au corps à corps avec l’État, personne ne peut gagner (à moins de devenir soi-même un État ou un État en puissance). Employer des pratiques « asymétriques » contre une bibliothèque anarchiste au  fonctionnement autonome est bien la plus imbécile et lâche des pratiques. Rappelons également que les révolutionnaires, lorsqu’ils ne sont pas d’accord, prennent des chemins différents, ou bien ils s’expliquent et/ou se critiquent, ils ne se mettent pas anonymement du caca dans la boite au lettre. Mais dans la décomposition actuelle des mouvances « radicales », plus rien n’étonne.
Les gens qui font vivre La Discordia sont présents dans les luttes sociales, les assemblées, les moments collectifs, et n’ont jamais masqué leurs idées, au contraire. Aucune opposition ne leur a été offerte. Aucun texte, aucune accusation, pas même une insulte avec un visage et un corps pour les assumer. Cette accusation grave de racisme, qui pour la troisième fois s’exprime sur des murs et depuis un moment dans des commentaires anonymes dans le monde virtuel n’a jamais été assumée par aucun individu, groupe ou collectif dans la vraie vie, ni par la parole ni par l’écrit. La brutalité exercée contre nos locaux n’est donc que le signe d’une faiblesse et d’une lâcheté patente, et d’une absence totale de capacité à argumenter.

Pourtant, l’honnêteté est la distance la plus courte entre deux individus.

Mais comment défendre l’idée de race ou de dieu auprès d’anti-autoritaires, d’autonomes, de communistes, d’anarchistes qui, depuis des siècles, travaillent à se libérer eux-mêmes et le monde de leur joug ? Ou auprès de tout autre courant de pensée fondé sur la critique de dieu, de l’État, et des identités imaginaires. De Marx et Bakounine à Malatesta ou Fanon.

Il s’agit pour ces quelques pathologies politiques sur patte, d’éradiquer cet héritage révolutionnaire qu’ils méconnaissent, qui les dérange profondément, et qu’ils associent fallacieusement à la pseudo « race blanche » (dont ils feraient partie pour l’immense majorité, si toutefois elle existait vraiment). Alors pour contrer cet héritage, il faudrait mobiliser l’islamisme politique, les milieux associatifs communautaires et identitaires sous perfusion étatique, les filières du carriérisme universitaire et autres formes de la réaction bourgeoise et/ou conservatrice. Il s’agit pour eux de rejeter en bloc tout ce qui ressemble de prés ou de loin à une hypothèse universaliste qui remettrait en cause les petites identités en kit préfabriqués, et derrière lesquelles il faudrait que nous abolissions toute singularité et toute altérité. Quitte à s’organiser avec des partisans de feu la « manif pour tous ». La responsabilité collective est l’arme favorite de l’extrême droite et des racistes, mais encore faudrait-il s’intéresser à ses propres « idées » pour s’en rendre compte. Parce que c’est seulement à la séparation des exploités que mènent les logiques identitaires et particularistes.

Nous ne doutons pas de la sincérité de ces énergumènes sous pavillon « anti-raciste », comme nous ne doutons pas de la sincérité de leurs faux-ennemis, qui avec les mêmes mots, les mêmes méthodes, les mêmes concepts et les mêmes aspirations cherchent à atteindre les mêmes buts :
la division, l’éclatement des solidarités entre des exploités qu’ils s’acharnent à délimiter, démarquer, diviser et compartimenter dans des frontières étroites, qu’elles soient physiques ou mentales, pour que jamais leurs révoltes ne se rencontrent, ou bien le cas échéant, pour qu’elles se séparent. Au profit, toujours, du pouvoir.

En changeant quelques mots-clés on s’aperçoit aisément que les discours et les valeurs de cette extrême gauche du Capital qui ne cherche qu’à gratter des miettes sont les mêmes que ceux de l’extrême droite, ils sont façonnés par la même absence d’imaginaire émancipateur, ils visent tous, par le biais notamment de la religion, de l’ethno-differentialisme, de l’homophobie ou du virilisme, à l’encasernement normatif et prescriptif de l’identité et de la communauté. C’est le Zarathoustra de Nietzsche qui conseillait : « Veux-tu avoir la vie facile? Reste toujours près du troupeau, et oublie-toi en lui ».

Casser les vitres d’une bibliothèque anarchiste comme un enfant casse un Rubik’s Cube qu’il ne parvient pas à résoudre, par inconséquence, par défaut d’intelligence et de maturité, et dans ce cas précis, on pourra parler de débilité légère, est bien l’attaque la plus glorieuse de l’année, même pas foutue d’être revendiquée, et donc expliquée, argumentée, assumée politiquement. On préfère racler les fonds de poubelles. Aujourd’hui, les idiots du village alternatif ont encore «frappés ». Leur lâcheté n’égale que leur impuissance chronique à développer la moindre analyse sérieuse pour contrer les perspectives de révolution internationaliste qu’ils craignent en gigotant bruyamment. La lâcheté de ne pas savoir défendre ses idées face à des visages qui peuvent répondre, plutôt que des vitres, qui ne feront que coûter des centaines d’euros à quelques galériens pour qui la lutte est toujours passée avant la subsistance. Était-ce le but ? Attaquer un projet anarchiste au portefeuille ? Pomper des centaines d’euros à des chômeurs et RSAstes déjà en plein dans le viseur de la répression ? Nos ennemis communs raffolent de vos envolées, et vous confirmez que, parfois, les ennemis de nos ennemis sont aussi nos ennemis (en effet, qu’est ce que des révolutionnaires auraient encore en commun avec des philo-religieux qui pensent que l’humanité se divise en « races » ? ).

En tant que révolutionnaires, nous ne pensons pas que la violence soit une arme qui se substitue à la critique et à la parole, mais qui les accompagne habilement, avec une idée claire de qui sont les ennemis, et de quels rapports sociaux ils sont les défenseurs. Des individus qui identifient leurs ennemis de la sorte, et considèrent, en plein mouvement social qui n’arrête pas de commencer, alors que de nombreux camarades et compagnons défilent devant la justice, que l’urgence est à s’acharner sur les vitres de La Discordia, sont a minima, des ennemis absolus de l’intelligence.

L’attaque ne doit pas être employée pour combler la vacuité théorique de quelques hooligans qui ne connaissent que les fonctions reptiliennes de leurs cerveaux.
Maintenant que le roitelet est nu, tout le monde peut apprécier le spectacle racialiste et philo-religieux dans toute sa superbe, la politique du marteau pour masquer la faiblesse et l’entrain déjà mort de cette mode identitaire, passagère et déjà sur le déclin. Il serait temps de réfléchir à cette montée de l’identitarisme dans nos milieux, qu’est-ce qui a permis cela, qui et comment ? A celles et ceux qui, déconstruits parmi les déconstruits, s’échinent à répéter « check your privileges », nous leur répondons, « check your responsabilities ». De même, pour celles et ceux qui sur les « réseaux sociaux » ont parlé de nous casser la gueule, d’attaquer La Discordia au Molotov, et autres bravades virtuelles, un travail est en cours pour régler des additions salées et donner toutes leurs conséquences aux mots qui planent jusque-là sur des écrans sécurisants.

La sécurité des personnes qui, toujours plus, viennent aux débats et aux permanences de La Discordia sera bien sûr assurée de façon adaptée. Tout soutien matériel et physique est le bienvenu, et nous tenons à remercier tous les compagnons et camarades qui nous ont déjà apporté leur soutien, de différentes manières (toujours appréciées), de Paris aux quatre coins du globe, en passant par nos voisins.

Mais c’est surtout à la solidarité dans l’élaboration théorique, le fond de l’affaire, que nous appelons aujourd’hui. Le projet révolutionnaire que nous portons aux cotés de nombreux autres nécessite des prises de position claires et fortes, parfois  inconfortables, parfois clivantes, et souvent minoritaires.

Que chacun et chacune, donc, de la manière qui lui semblera la plus appropriée, s’attaque aux idées de races et de Dieu partout où elles se trouvent, pour paraphraser Joseph Déjacque, « par le bras et le cœur, par la parole et la plume, par le poignard et le fusil, par l’ironie et l’imprécation, par le pillage et l’adultère, par l’empoisonnement et l’incendie ». Souvenons-nous qu’une attaque contre des révolutionnaires parce qu’ils sont révolutionnaires, est une attaque contre tous les révolutionnaires.

Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui se rendent.
Ni dieu ni maître, ni race ni prophète.

On ne fait pas la contre-révolution en cassant des vitrines.

Les discordistes.

La Discordia
ladiscordia(at)riseup.net

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Paris, La Discordia : Gribouillis gribouillas – bis repetita placent

Nous aurions préférés ne pas avoir à vous ennuyer encore avec de telles péripéties… C’était sans compter sur notre ami gribouillis, qui, encore une fois, gribouilla.

Lundi 8 février, en arrivant devant la bibliothèque pour ouvrir la permanence hebdomadaire, nous avons eu la « surprise » (enfin, relative!) de voir de nouveaux messages inscrits. Cette fois, un petit peu de peinture a été projetée sur les fenêtres et deux tags ont été faits sur le sol. L’un disait “Racistes Go Home” l’autre était une énigmatique signature (?) “La Fraction”. Nos artistes timides ont aussi gribouillé les A cerclés de la fois précédente (au moins les choses sont claires !). Bien entendu le tout a encore une fois été rapidement nettoyé, et tout le quartier pense encore à une attaque de l’extrême droite (mais, est-ce vraiment faux ?).

Gribouillis peut être fier de lui, son dessin a été accroché dans la classe de CP de l’école d’en face !

Cet acte courageux a cette fois-ci été réalisé par trois individus, très lents, manifestement peu expérimentés, et pas du tout attentifs à ce qui se passait autour d’eux… Ces gens ont (mal) usés d’une pratique qui n’est pas anodine, puisqu’il s’agit d’une pratique asymétrique (le porte-avions Charles de Gaulle ne tague pas des vitrines). Loin de figer ou fétichiser des pratiques, rappelons tout de même que les révolutionnaires, à travers l’histoire, ont réservé ce genre de pratiques à l’ennemi, aux fascistes, aux pouvoirs, aux clergés. Nous parlons bien là des pratiques de l’asymétrie, non pas de ce forfait bancal et anecdotique qui fera trois heures de buzz dans la vie de nos artistes, et qui n’en est que l’expression la plus pathétique. Les révolutionnaires, lorsqu’ils ne sont pas d’accord, s’expliquent, ils ne se mettent pas anonymement du caca dans la boite au lettre.

Trois individus qui se sont montrés :
1- Incapables de se rendre à la fameuse discussion de leurs cauchemars (ou tout autre moment public à La Discordia ou dans d’autres lieux anarchistes et anti-religieux de la capitale) pour y exprimer le point de vue de La Fraction (Fraction Hexagone?) sur l’islamophobie, ou bien pour venir défendre leur complaisance avec des groupes islamistes (UOIF, CCIF, PSM, etc.). Mais peut-être pensent-ils que le dialogue avec l’ennemi n’a pas d’intérêt ? Alors pourquoi « attaquer » une bibliothèque anarchiste plutôt qu’une banque, un lieu de culte, un commissariat ou une permanence de parti ? (cette fois-ci encore, aucune autre dégradation n’a été commise par nos trois intellectuels).
2- Incapables d’écrire la moindre critique argumentée de ce qui les gêne tant dans notre pensée imberbe. En effet, aujourd’hui encore, nous n’avons pas trouvé la moindre trace d’une critique étayée de nos positions anarchistes anti-religieuses (ou de celles d’autres révolutionnaires anti-religieux). Pas une seule, seulement quelques menaces de mort sur internet, quelques bravades anonymes sur twitter ou facebook (on a les médias qu’on mérite…) ou des commentaires anonymes d’une teneur que nous n’avons jamais rencontré dans la vraie vie, sachant que nous ne sommes pas des clandestins, et que nous discutons avec beaucoup de gens dans ce milieu, et pourtant : RIEN ! Comme si la critique de la critique du concept d’islamophobie n’existait en fait que sur internet (et encore, avec faiblesse) ou entre minuit et quatre heure du matin dans le XIXe arrondissement de Paris. Tout le monde pourra en conclure donc que ces quelques dégradations ne sont qu’aveux d’incapacité à défendre des positions dans les règles de l’art (par la critique argumentée ou la confrontation physique contre des individus, pas des murs).

En projetant trois pauvres pots de peinture sur la bibliothèque, vous n’avez fait que montrer votre faiblesse théorique et analytique intrinsèque. Pour résumer dans un langage que vous comprendrez mieux : vous êtes des merdes humaines incapables de défendre vos propres positions réactionnaires avec dignité et intelligence. Nous en concluons, chers enfants perdus du post-modernisme, que vous avez honte de vous-mêmes et de vos actes (que vous n’êtes même pas foutu d’assumer publiquement, ni même de revendiquer ou même seulement expliquer). Nos  positions, nous les portons à visage découvert, avec des noms et des adresses pour les assumer publiquement. Un dixième de ce courage embellirait votre absence d’imaginaire.

Les staliniens traitaient de fascistes tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux, ces amis des autoritaires religieux nous traitent de « racistes », nous qui disons clairement notre haine de tout racisme, de toute religion, de toute autorité. Les vieilles habitudes sont-elles inscrites dans les gênes politiques de cette jeunesse confuse et incapable de développer la moindre pensée critique ou révolutionnaire ?

Nous continuerons de blasphémer contre les pseudo-radicaux confus et théo-compatibles, ainsi que contre tous les dieux et les prophètes, sur lesquels nous citerons encore et toujours la chanson du Père Duchesne :
« Coupe les curés en deux Nom de Dieu / Fout les églises par terre Sang Dieu / Et l’bon dieu dans la merde Nom de Dieu… »

Nous profitons de cette deuxième petitesse pour remercier tous ceux et celles qui ont pris position aux côtés de La Discordia, ce qui dans ce cas revient à porter une position révolutionnaire claire contre la complaisance vis-à-vis de la religion, toutes les religions, et dans toutes les régions du monde. A ceux qui ont ricané, gardé un silence confortable ou avancé des excuses bidons pour regarder ailleurs va tout notre mépris.

Encore et toujours, contre toute forme de pouvoir,
contre toute religion et tout racisme,
vive la révolution et vive l’anarchie !

Quelques bibliothécaires de la discorde.

ladiscordia.noblogs.org
ladiscordia@riseup.net

Paris, La Discordia : Des « tags » sur la bibliothèque anarchiste La Discordia

Comme prévu de longue date, mardi 26 janvier, s’est tenu à La Discordia le débat intitulé « Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique ». Nous voulions nous confronter avec d’autres sur un sujet qui est au carrefour de la confusion actuellement répandue entre condamnation du racisme et défense de la religion.

Les réflexions communes ont été intéressantes, et la soixantaine de camarades et compagnons qui sont venus (promis, la prochaine fois on louera un lieu plus grand, et avec plus de
chaises !) a démontré que pas mal de monde se retrouve dans cette nécessité de la critique révolutionnaire des religions, toutes les religions, même l’islam, que d’autres voudraient nous refourguer comme la « religion des opprimés ».

Cependant, en arrivant mardi après-midi, on a vu que la devanture de la Discordia avait été taguée, probablement dans la nuit. Des A cerclés (merci !) et des invectives (« fafs » et « racistes ») particulièrement mal écrites et pensées à la bombe de peinture noire. Le tout accompagné d’un feuillet de « revendication », affirmant que nous véhiculerions « des
théories racistes et islamophobes » et que nous serions « la courroie de transmission des idéologies du pouvoir », etc.
Enfin, on ne va pas vous recopier toutes leurs âneries, qui ont bien fait rire tout le monde. Si vous voulez les lire, passez rire un coup (ou nous attaquer nous-mêmes plutôt que des murs)  à la bibli, lors de nos permanences et discussions.

La réponse à ces insultes à été le succès de la discussion du mardi 26, mais aussi de toutes les autres.
Pour la faire courte, les tags insultants (et difficilement lisibles) ont été effacés en cinq minutes (niveau pratique, c’est pas encore ça les minots !), les A cerclés resteront ! Nos voisins aussi ont bien rit de vos conneries, comme quoi, vos exploits n’ont strictement aucune incidence sur rien ni personne, hormis contre vous-mêmes et votre rance crèmerie.

Au passage, encore une petite remarque pour les courageux
tagueurs/humoristes : si vous n’avez pas été filmés par la DGSI c’est parce que nous avions pris et détruit la caméra qui nous surveillait (bien avant la promulgation de l’état d’urgence). Chacun pourra apprécier la différence entre ceux qui s’en prennent (pathétiquement) à une bibliothèque anarchiste déjà menacée par la répression, et ceux qui sont en proie à des problématiques plus sérieuses.

Aucun autre tag n’a été relevé dans le quartier, ni sur des banques, ni sur des commissariats, ni des écoles travaillant avec la DGSI, ni sur des églises, synagogues ou mosquées. Une grande attaque révolutionnaire, donc, contre des anarchistes, donc. Si nous nous attendions à des « attentions » de ce type (nous pensions à quelque chose d’un peu plus « conséquent »),
cela ne nous freinera aucunement dans la tentative d’élaborer, partager et diffuser des discours révolutionnaires clairs, sans complaisance avec aucune forme de pouvoir, y compris la religion, et sans remords dans la critique des compromis politicards de certaines franges du « milieu », au contraire !

Une pensée pour ces « fafs » d’incroyants, qui, de Téhéran à Saint-Denis, sont aujourd’hui traités d’« islamophobes » tant par de redoutables puissances, que par la petite bourgeoisie universitaire arriviste française qui ne connaît du racisme que celui de sa propre classe, et qui n’a montré pour seule pratique, en une dizaine d’année, que la capacité à écrire un tag illisible sur la façade d’une bibliothèque anarchiste et de s’organiser avec des autorités religieuses pour… organiser des conférences. Une pratique à la hauteur d’un discours.

De toute évidence, si on constate froidement le traitement que l’État réserve à des révolutionnaires athées d’un coté, et à la gauche racialiste/théocompatible de l’autre, on comprend rapidement qui peut réellement être qualifié de « courroie de transmission des idéologies du pouvoir » : ceux qu’il réprime habituellement ? Ou plutôt ceux à qui il offre des chaires dans ses universités et des postes d’encadrement dans ses institutions (en effet, cette galaxie est principalement composée d’universitaires et de cadres de la moyenne et haute bourgeoisie, immigrée
ou non).
Pas étonnant donc, que leur cœur de cible politique n’ait ni respect ni oreille pour cette maison close post-moderne, comme l’ont prouvé tous les soulèvements récents, qui n’ont eu cure des raisonnements alambiqués de nos pieux universitaires, du Bahrein à Baltimore, en passant par Durban.

Pour finir, merci à toutes celles et ceux qui se sont pointés et qui se pointeront encore. Merci également à toute personne possédant des informations sur nos artistes engagés mais quelque peu pleutres, car incapables d’assumer leurs propos en face.

Nous appelons celles et ceux pour qui comptent les idées et pratiques révolutionnaires, qu’ils soient anarchistes ou non, à redoubler l’offensive contre cette nouvelle réaction, et à exprimer leur solidarité avec ceux qui se retrouvent dans le viseur de ces New Born réactionnaires, en prenant leur part de la critique, et du peu de courage qu’elle nécessite. Et en coupant court aux tentatives d’isolement des révolutionnaires anti-religion (n’est-ce donc plus un pléonasme?).

Contre toute forme de pouvoir,

contre toute religion et tout racisme,

vive la révolution et vive l’anarchie !

Le 29/01/2016,
Quelques bibliothécaires de la discorde.

Paris, La Discordia : Adresse à nos voisins, à la direction et aux salariés de l’école Montessori « Plaisir d’enfance »

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Nous nous sommes déjà croisés, ici rue du Pré-Saint-Gervais, où depuis mai, se situe la bibliothèque anarchiste La Discordia. Certains parmi vous sont passés nous rencontrer, d’autres ont reçus des tracts et des journaux sur la Place des Fêtes ou à Belleville, d’autres encore sont devenus ou sont en train de devenir des habitués de la bibliothèque. La semaine dernière, un dispositif de surveillance, avec une caméra rivée sur notre porte a été trouvé à l’intérieur de l’école d’en face (puis documenté et détruit), installé par les services « anti-terroristes » de la DGSI, avec la bénédiction et la discrétion de la direction de l’école.

Ainsi, depuis juillet, tous (nous, le personnel de l’école, les gens du quartier, ceux qui vont chercher leurs enfants à l’école) avons été filmés par des barbouzes. Quand nous entrions ou sortions de la bibliothèque, quand vous entriez ou sortiez de chez vous, quand vous veniez chercher vos enfants à l’école… Qu’en pensez vous ? Et que doit-on penser d’une école, « Plaisir d’enfance », qui laisse filmer ses voisins sans broncher, qui prête aimablement ses locaux à des espions inconnus pour y installer une caméra planquée ?

Au lieu de s’excuser face à nous tous qui vivons dans ce quartier et aussi face à vos enfants, qui sont accueillis dans un établissement qui laisse ses portes grandes ouvertes aux barbouzes, que fait la direction de l’école ? Nous apprenons dans la presse qu’ils ont déposé une main courante au commissariat, et pour couronner le tout, que ce n’est pas à cause de l’intrusion de la DGSI, mais « à cause de l’intrusion des militants dans l’établissement » (Libération de ce samedi 10 octobre). Ils avaient pourtant obtenu un rendez-vous avec la directrice financière et administrative Muriel Emery, qui a fini par tourner à la « négociation » téléphonique avec François Figueroa, trésorier, pour se voir confirmer qu’une certaine « Annie », la directrice générale, avait donné l’autorisation explicite à des espions, engageant ainsi la responsabilité de toute l’école, de placer un dispositif technologique de surveillance de pointe en direction de la bibliothèque anarchiste d’en face, branchée à l’électricité de l’école, et connectée à son réseau wifi pour envoyer les images en direct au QG de l’antiterrorisme à Levallois-Perret.

Les responsables de cette école, parait-il, fervents défenseurs de méthodes pédagogiques qui entendent « favoriser l’autonomie de l’enfant » (dans un monde où l’autonomie est un crime), nous montrent bien ce qu’ils valent, au fond. La leçon du jour pour vos élèves : « Avec l’Etat, soyez toujours de bons collaborateurs, avec la police de bons délateurs – respectez toujours l’uniforme des assassins ». Une idée de l’autonomie qui n’est pas piquée des hannetons.

Au passage, les « fameux » policiers qui se sont présentés à la direction de Plaisir d’Enfance début juillet ne répondent même plus au numéro de téléphone qu’ils ont laissés. Ils ont peut-être peur du scandale qui plane sur eux depuis que nous avons trouvé la caméra qui nous (et vous) espionnait et que la nouvelle est sortie, malgré nous, dans la presse ? Parce que cette caméra, quoique nous ait dit mardi dernier la direction de l’école, a été posée illégalement. Et on constate que lorsqu’on découvre leurs sales magouilles, les barbouzes se cachent (et laissent leurs petits collaborateurs dans le pétrin). Ils font les morts, ce qui leur va bien.

Celles et ceux d’entre-nous qui ont rendu visite à l’école mardi avaient privilégié pour première option le dialogue, probablement avec des illusions (certes fortement angéliques…) basées sur l’épithète « Montessori » que l’école s’attribue (cette méthode d’éducation dite « ouverte », souvent associée aux idées « libertaires »…). Et nous nous sommes retrouvés face à un ridicule déni et des assertions philosophiques creuses sur la légalité, ainsi que des mensonges sans vergogne sur la présence « onirique » d’une réquisition judiciaire fantoche (dont nous attendons toujours d’en voir la couleur, si toutefois elle existe vraiment). À l’adresse de la direction : si jamais vous la retrouvez, vous saurez où nous l’envoyer, à l’adresse précise que vous avez donné consciencieusement aux gardiens de la paix, qui ne se priveront pas d’en profiter pour nous harceler et menacer l’existence de ce lieu ; une bibliothèque anarchiste, faite par des gens qui refusent d’être filmés, fichés et séquestrés par l’État, que ce soit « légal » ou « illégal », une distinction qui n’apporte ni n’enlève rien au ressentiment de cette vie barbelée.

Et que la direction ait pensé « que c’était pour filmer des dealers» (Libération), ou pour filmer des anarchistes, ou encore qu’elle ne pense point (vos versions divergent…) ne nous intéresse pas. L’espionnage et le flicage sont des pratiques inacceptables, qui qu’elles touchent et peu importe le but qu’elles servent. Nous promettons de donner la mauvaise pub qu’elle mérite à « cette fameuse école Montessori qui travaille avec les services secrets contre une bibliothèque anarchiste ». Nous comptons bien informer le quartier, nos voisins communs et toutes les personnes sensibles au flicage comme à la judiciarisation de nos vies de ce qu’il s’est passé.

Aux salariés de l’école : Nous n’avons rien contre vous a priori, choisissez votre camp et positionnez vous explicitement face aux choix de la direction. Nous sommes ouverts à la discussion, à la solidarité, à l’entraide entre voisins (promis, on vous préviendra si on retrouve un dispositif d’espionnage contre vos locaux) et même au débat. On pourrait même pardonner à votre kéké d’avoir cru qu’il était le seul à avoir fait du Karaté au collège. Nous aimerions partager avec vous plus que cette amère expérience, sous la chape de plomb de la Raison d’État. Nous pourrions par exemple nous renseigner mutuellement sur les raisons et les modalités de ces surveillances, partager des informations, etc. Nous sommes ouverts tous les lundis à partir de 16h, discutons-en.

La révolution ne sera pas « vidéosurveillée ».

Le 9 octobre 2015,Quelques bibliothécaires de la discorde.

Bibliothèque anarchiste La Discordia
45, Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris.

http://ladiscordia.noblogs.org/

ladiscordia(at)riseup.net

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A propos d’un dispositif de surveillance trouvé, documenté et détruit à Paris

Plus de photos ici.

Fin septembre nous avons mis fin à des doutes sur la présence d’un dispositif de surveillance visant la bibliothèque anarchiste La Discordia dans le Nord-Est de Paris. Un dispositif qui se trouvait dans l’école Montessori « Plaisir d’enfance » située juste en face de la bibliothèque au premier étage dans un cagibi, donnant sur la fenêtre (le dispositif avait la forme d’un « dossier en carton »). Le mardi 6 octobre, nous avons décidé de rentrer dans l’école pour prendre contact avec la direction. Nous finissons avec insistance par obtenir un rendez-vous avec la directrice administrative et financière de l’école. Celle ci, dans un premier temps nie, mais acculée, elle finit par reconnaître (à demi-mot) l’existence du dispositif dans son école (et donc l’autorisation/collaboration de la direction). Après de longues « négociations » avec elle et son supérieur, et de lourds efforts de leur part de temporisation (pour pouvoir « appeler son contact »), nous finissons, après la sortie des classes, par obtenir l’accès au cagibi. Prenant nos responsabilités, nous décidons rapidement de nous emparer du dispositif par la force. Nous nous rendons alors compte que tout le monde est au courant de sa présence dans l’école. Nous réussissons à sortir rapidement malgré quelques « résistances ». Le kéké de l’école est sorti pour regarder où nous allions afin de faciliter encore plus (et une fois encore), le travail des flics. Nous apprenons par ailleurs que le dispositif était en place depuis au moins la deuxième semaine de juillet 2015.

Considérations techniques

Le dispositif était sous la forme d’un boîtier rectangulaire, bruyant (ventilateurs) d’environ 40x25x25 cm en plastique dur, branché sur secteur (sans batteries). Le boîtier présente un trou d’environ 4 cm de diamètre pour la caméra, trois câbles en sortaient au bout desquels se trouvaient deux antennes à pointe (probablement des capteurs sonores) et un troisième capteur petit et carré. À l’ouverture du boîtier, nous découvrons du matériel technologique de pointe :
• Un routeur wifi avec deux cartes SIM (Bouygues), un GPS, trois entrées cellulaires, une entrée stéréo.
• Un processeur.
• Un dispositif téléphonique avec une carte SIM Orange (ce qui signifie que les données n’étaient pas stockées mais transmises en direct).
• Une camera avec deux niveaux de zoom, commandable à distance.
• Et d’autres types de matériels que nous ne sommes pas parvenus à identifier (mais que vous trouverez sur les photos téléchargeables ci-après).

Nous mettons à disposition une certaine quantité de photos en invitant les personnes capables, à partager leurs connaissances techniques sur le sujet : 1 et 2.

Pour conclure

Ces dispositifs qui ont d’abord pour but de surveiller, ont aussi comme objectif secondaire celui de nous faire peur et de nous apprendre à nous limiter nous-mêmes. Mais cela ne marche pas. Ce ne sont ni la peur ni la répression qui déterminent nos pratiques, mais seulement nos idées. Quoi qu’il en soit, il est logique de soupçonner que ce type d’« attention » (somme toute, assez banale) touchera encore La Discordia comme tout autres lieux considérés comme subversifs par l’État.

Nous savons, par exemple, que d’autres dispositifs de surveillance ont été découverts ces dernières années dans différents endroits en France (Montreuil, Cévennes, Lille, etc.). Mais nous ne le savons que par « copinage » alors qu’il nous paraît très important de rendre ces informations publiques afin qu’elles puissent profiter à tous, plutôt que de s’enfermer dans des réflexes imbéciles et contre-productifs de panique.

Pour la DGSI et leurs amis : si vous cherchez votre matériel, vous le retrouverez, en pièces détachées, à quelques mètres de profondeur, dans le canal de l’Ourcq, au niveau de la rue de Nantes. Bonne pêche ! (on a toujours rêvé de voir des porcs flotter)

Des livres, pas des flics !

Quelques participant/es à La Discordia.
ladiscordia (at) riseup.net

Nota Bene (08/10/2015) : Nous nous dissocions entièrement de la reprise de ce communiqué par des sites ou des groupes racistes/racialistes, conspirationnistes et/ou d’extrême-droite en général (comme celui, en l’occurrence, d’Alain Soral). Parfois, les ennemis de nos ennemis sont aussi nos ennemis. Concernant les journalistes : nous n’avons strictement rien à vous déclarer, car comme vous, nous avons choisi notre camp dans la guerre sociale, et ce n’est pas le même.

en italien

Paris : Tous innocents, tous martyrs ?

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Les anarchistes, des idéalistes inoffensifs ? C’est l’image qu’en donnent certains (dont des anarchistes) à travers une réécriture de l’histoire qu’ils ponctuent de mythes et de figures de martyrs, innocentés comme des martyrs chrétiens. Mais tout cela ne peut se faire qu’au prix de la dissimulation, entre autres, de certains
aspects de la vie et de la pensée de ces mêmes compagnons, et donc la trahison de leurs idées. Dépeindre les cinq compagnons exécutés suite aux événements d’Haymarket à Chicago ou Sacco et Vanzetti comme de simples idéalistes, doux rêveurs inoffensifs, presque pacifistes ou syndicalistes, est une insulte à leur mémoire et à leurs vies passées à combattre le pouvoir avec les idées, mais aussi avec les armes. Dans ce petit recueil réalisé à l’occasion d’une discussion à Paris, tentative est faite de réhabiliter leur mémoire, loin de toute « innocence » ou « culpabilité » que nous laissons aux juges et historiens, et plus proche de nos perspectives révolutionnaires ou insurrectionnelles, que ces compagnons revendiquaient tous.

Cette brochure est éditée en collaboration avec la bibliothèque anarchiste La Discordia, à l’occasion d’une discussion le mercredi 20 mai 2015 à Paris.

Source : Ravage Editions

Paris : Inauguration de la Discordia – Bibliothèque anarchiste

Présentations :

La discorde est une forme profonde de désaccord, un dissentiment violent qui oppose des personnes entre elles et les dresse les unes contre les autres. Ce que nous souhaitons encourager, c’est qu’elle les oppose plutôt à ce vieux-monde et à ses défenseurs, comme cela se manifeste déjà, ça et là, par de nombreux actes de révolte et d’insoumission. Il n’est pas question pour nous de jeter de l’eau sur les braises de ces révoltes, mais au contraire de jeter, comme la déesse Discordia, la pomme de discorde au milieu de cette société où les rapports marchands et répressifs semblent avoir pris le dessus sur l’entraide, la solidarité et la recherche d’une vie que l’on aimerait vivre. Aussi contre cette résignation diffuse et la recherche du consensus à tout prix –même au prix de l’apathie.

Hors de tous dogmes, et avec une perspective anarchiste, La Discordia est une bibliothèque qui entend nourrir un projet révolutionnaire par certains de ses aspects fondamentaux : la lecture, le débat, la théorie, l’écriture, le papier, la discussion. Un lieu où se retrouver pour partager des informations sur l’actualité du mouvement révolutionnaire et anti-autoritaire à travers le monde, pour confronter des idées, en découvrir, en creuser ; un lieu où la discussion n’est pas forcement synonyme de consensus, et n’est pas réservée à des spécialistes. C’est aussi un lieu physique pour sortir du tout virtuel, avec des débats de vive voix, en face à face et dans le partage. C’est des livres, journaux, tracts, brochures, affiches et autres documents, des archives d’aujourd’hui et d’hier pour contribuer à la transmission de l’histoire des luttes individuelles comme collectives. Tout ce qui pourra favoriser le développement des idées, en rupture avec l’État, la politique et le Capitalisme. Si Discordia a causé par son geste provocateur la Guerre de Troie, nous souhaitons par le notre modestement contribuer à la guerre contre toute autorité, en ajoutant du carburant pour sa pensée.

La Discordia est une bibliothèque autonome (et déficitaire), qui dépend aussi de votre soutien et de votre participation. Installée dans le Nord-Est de Paris, il s’agit de rendre plus visible et accessible une présence anarchiste encore discrète mais continue dans ces quartiers depuis plusieurs années.

N’hésitez pas à consulter le programme et le catalogue, et surtout à y passer pour emprunter des livres, travailler au calme sur des archives, y découvrir de nouveaux textes et brochures, fouiller la distro, déposer des publications, discuter, proposer quelque chose ou simplement passer quelques heures en dehors de la résignation généralisée.

Des livres, pas des flics !

ladiscordia(at)riseup.net
ladiscordia.noblogs.org