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Bosnie-Herzégovine : Solidarité avec Nikos Maziotis

En solidarité avec le compagnon et combattant Nikos Maziotis, nous avons accroché cette banderole le matin du 17 octobre 2014. Il est l’un des quelques combattants qui ne se sont pas compromis et l’une des personnes qui ont dédié leur vie à la lutte pour la liberté, sans penser à leur propre sécurité au sein de ce combat, et qui assument les risques que le chemin qu’elles ont choisi leur fait courir.

Nikos brille comme un exemple. La Grèce n’est pas la seule a être affectée par les capitalistes, les brutales mesures d’austérité et la guerre de classe, dans laquelle on trouve d’un côté l’État et les propriétaires d’un riche capital local et étranger, avec toutes les ressources financières et la logistique militaire ; et de l’autre, des gens désarmés qui sont appauvris et disparaissent sous le poids des capitalistes fascistes. Une guerre injuste au sein de laquelle les victimes sont toujours du côté des opprimés. La même chose vaut dans toute l’Europe et dans le monde entier, là où ce type de combat déclaré contre le système est absent ou a des formes plus douces.

Nikos montre que la dette de la Grèce dans l’Union Européenne d’aujourd’hui est destinée à faire payer les pauvres. Non seulement leurs dettes à la banque, mais aussi leur sang et leur peau. Souvenons-nous que le nombre de suicides a énormément augmenté en Grèce, parce que les gens ne peuvent plus payer leurs dettes. C’est le cas du retraité qui s’est tué devant le Parlement Grec en 2012, par exemple. Ce qui a causé des émeutes et des manifestations en Grèce. Le pourcentage de gens en grève de la faim pour leurs droits et de gens en prison augmente.

Nikos est derrière les barreaux, mais son esprit libre reste inébranlable. A présent, il intervient par téléphone auprès de ses proches, et son message sera transféré et diffusé pendant une soirée dans un bâtiment de Polytechnique (après la seconde lettre qu’il a écrit de prison, en mémoire de l’anniversaire d’Ulrike Meinhof).

Solidarité avec Nikos Maziotis et tous les prisonniers politiques qui restent en conflit ouvert contre le système et ses valeurs inhumaines.

LIBERTÉ POUR NIKOS MAZIOTIS !
VIVE LUTTE RÉVOLUTIONNAIRE !

LIBERTÉ POUR TOU-TE-S LES PRISONNIER-E-S POLITIQUES !

Des amis de Bosnie-Herzégovine, Prijedor
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Note de Contra Info : Le soir du 17/10, le compagnon a été empêché de pouvoir faire son intervention téléphonique depuis la prison de Diavata. L’excuse officielle pour ne pas le lui permettre était que le système téléphonique de cette aile de la prison est subitement tombé en panne.

Balkans : Derrière les murs du nationalisme et de la guerre

Communiqué des participant-e-s des 8èmes Rencontres Anarchistes des Balkans (Balkan Anarchist Bookfair, Mostar, 5-6 septembre 2014).

Il est clair que le nationalisme est un outil utilisé contre les classes exploitées. Dans les Balkans, et particulièrement en ex-Yougoslavie, la montée de l’idéologie nationaliste dans les années 1990 a rendu possible l’attaque brutale du capitalisme contre la Société. Elle a, en outre, divisé la population et détruit les réseaux de coopération et de solidarité existants.

La nécessité de se confronter à l’idéologie nationaliste dans une perspective radicale et anti-autoritaire nous a rassemblés à Mostar (Bosnie-Herzégovine) les 5 et 6 septembre 2014 lors des 8èmes Rencontres Anarchistes des Balkans. Nous sommes venu-e-s de Bosnie-Herzégovine, de Croatie, de Serbie, de Slovénie, d’Albanie, de Roumanie, de Grèce et d’autres pays, hors de la région des Balkans.

La vraie nature du nationalisme est, plus que nulle part ailleurs, évidente à Mostar, ville divisée où les brutalités de la guerre sont toujours visibles dans les rues.

Il est essentiel de prendre conscience que cette division de la ville n’est pas la cause mais la conséquence de guerres et d’idéologies nationalistes créées par la classe dominante.

Cela était clair pour les manifestant-e-s de Tuzla qui ont tagué « Mort au nationalisme », ainsi que pour celles et ceux de Mostar qui ont brûlé les sièges des deux partis nationalistes en février 2014.

Cependant, dans d’autres parties du monde, de nouveaux nationalismes et de nouveaux conflits sont créés sur des lignes similaires et avec des conséquences prévisibles.

De nos jours, beaucoup en Ukraine pensent qu’ils se doivent de répondre à un faux choix imposé par les États et les entreprises (et parmi eux, il y a même certains anarchistes et « anarchistes »[1]). Cependant, nous maintenons que le nationalisme est toujours une idéologie qui reproduit le système de l’État, un système de répression et d’exploitation opposant les exploité-e-s et les oppressé-e-s les un-e-s contre les autres. Aujourd’hui, nous voyons en Ukraine les mêmes mécanismes que ceux utilisés pendant les guerres en ex-Yougoslavie : le nationalisme est l’outil utilisé par celles/ceux au pouvoir afin de pousser le peuple à la guerre pour l’intérêt du capital. En tant qu’anarchistes, nous nous sommes opposé-e-s à tous les efforts de guerre en ex-Yougoslavie dans une solidarité qui continue encore de nos jours. Loin du pacifisme libéral et des obsessions gauches-nationalistes de guérillas armées, notre lutte ne se rangera jamais du côté des politiques militaristes et de la destruction, sur lesquels reposent tous les états.

Contre le nationalisme, le militarisme et la guerre !
Contre tous les gouvernements et tous les États !
Pour la solidarité et l’autonomie !

[1] Du groupe anti-colonial nationaliste d’influence anarchiste Mlada Bosna/« Jeune Bosnie » de Sarajevo (1914), aux groupes soi-disant « anarcho »-nationalistes tels que « Slobodari » de Sarajevo (2014), toutes ces tentatives de combinaison de l’anarchisme avec le nationalisme ont montré un seul et simple résultat : le nationalisme. « Slobodari » est un petit groupe de Sarajevo qui se revendique de l’anarchisme mais entretient des contacts avec des groupes nazis ukrainiens (comme par exemple le groupe de nationalistes autonomes Avtonomnyj Opi). Ce groupe a créé une grande confusion via ses nombreux sites internet, dont le site « Balkan anarchist black cross ». Pour plus d’informations (en anglais) : sabotagemedia (partiellement traduit ici).