Dans la nuit du 27 février différentes actions ont été menées dans la ville de Valence :
– incendie de 2 DAB sur le campus de l’université
– 1 DAB rendu inutilisable avec un bloc de ciment
– incendie d’un arrêt de tram
Ces actions ont été faites en fonction de la situation que nous vivons à Valence. La répression policière durant les manifestations étudiantes avec les coupes sociales qui s’accroissent, indiquent une montée des attaques menées par l’État et les entreprises capitalistes contre les quelques droits que nous avons eu auparavant.
Les étudiants du lycée Lluís Vives sont partis en une protestation qui a dépassé la macro-manifestation (ou procession) des syndicats et partis de gauche. Ces protestations, parce qu’elles ont été réalisées sans demander la permission et d’une manière combattive, ont fait face à l’essence même de l’État et du Capitalisme, quand ils quittent leurs masques : la violence.
C’est pourquoi notre contribution dans la lutte prend la forme du sabotage et de l’attaque. Le système est violent; c’est pourquoi nous sommes radicaux.
Ce sont nos vies qui sont en jeu. Pour l’extension de la révolte !
Le mercredi 15 février, une importante force policière a attaqué une manifestation d’étudiants aux abords de l’Institut Lluís Vives dans la ville de Valence. Les flics ont brutalement battu les étudiants qui s’étaient rassemblés pour exprimer leur opposition aux coupes budgétaires dans l’éducation, l’attaque s’est soldée par l’arrestation d’une personne.
Le lendemain,lors d’une nouvelle protestation massive contre la charge brutale du jour précédent, les flics ont de nouveaux attaqué les manifestants qui coupaient la circulation dans la rue centrale de Xativa. Ils ont arrêté au moins six personnes. Peu de temps après, environ 300 jeunes solidaires se réunissaient devant le siège de la police pour exiger la libération des personnes détenues. Et les forces de répression n’ont pas hésité à charger une nouvelle fois, et au moins trois personnes furent détenues.
Les personnes arrêtées ont été relâchées après de nombreuses heures, et quelques unes d’entre elles sont accusés d’infractions mineures. Mais les porcs ne semblent pas satisfaits de la répression la semaine dernière, de sorte que les charges de la police se sont poursuivies hier, le 20 février, lors d’une nouvelle manifestation étudiante.
Brigades anti-émeutes chargeant la jeunesse, le 20 février, dans le centre de Valence
La police chargeant des manifestants dans la rue Jésus, le 20 février
L’assemblée de la Faculté d’Histoire occupée:
Grâce a des camarades de l’État espagnol, nous avons des mises à jour sur ce qui se passe dans les rues de Valence, les 20-21 février. Comme on peut le voir dans les vidéos, les policiers ont chargé les manifestants à partir de 15.00. Autour de 21.30 il est rapporté que plusieurs conteneurs dans l’avenue Blasco Ibanez et dans d’autres rues du centre ville ont été mis en feu, tandis que des centaines d’étudiants et quelques professeurs ont occupé la Faculté d’histoire dans le campus universitaire de la ville. Les occupants mènent une assemblée ouverte, tandis que la faculté était entouré de fourgons de police. Des manifestations de solidarité ont été menées à Madrid (Plaza del Sol) et à Barcelone (Via Layetana) et une cacerolada [ndt : manifestation bruyante] a marché dans les rues de Valence. Selon les témoignages, il y a au moins 21 arrestations à ce jour, et de nombreux tirs de balles en caoutchouc par les flics. Les [identités des] personnes arrêtées ne sont pas communiquées, et il y a aussi de nombreuses personnes blessées.
Restez attentifs aux appels des prochaines heures.
En avant la révolte ! Encourageons les jeunes manifestants et compagnons, qui peuvent avoir des informations de la rue véridiques et vérifiées, à contribuer a leurs diffusions.
Aux premières heures du 21 février : On parle de plus de 50 personnes arrêtées, mais il est impossible de certifier cette information, car s’approcher de tout poste de police serait un acte suicidaire en ce moment. Comme d’habitude, les personnes détenues ne sont pas identifiées. La ville de Valence semble être en état de siège : les trottoirs sont entourés de cordons et les vols d’hélicoptères ne cessent pas. L’institut Lluís Vives est toujours entouré par la police, empêchant ainsi les mères, les pères et les professeurs d’entrer en protestation de ces jours de répression policière brutale. Dans les rues de la ville s’entendent des cris de colère tels ceux-ci : “Les gris vont maintenant en bleu !” [ndt : les gris représentent la police du régime de Franco qui pratiquait la répression, la torture] ou “La police torture est assassine !”
Le problème est que les personnes détenues au commissariat sont mineures, ce qui rend plus grave la non communication.
[Valence] Mardi 21 février, dans les facultés de Blasco Ibanez. A 15h30 devant l’Institut Luis Vives.
[Cáceres] Mardi 21 février à 20 heures, rassemblement devant la Préfecture (Subdelegacion del Gobierno), avenue Virgen de la Montaña, en solidarité avec les représailles de l’institut Lluis Vives de Valence.
[Badajoz] Le mercredi 22 février à 20 heures, rassemblement devant la préfecture (Subdelegacion del Gobierno) de Badajoz (Av. de Huelva) en solidarité avec la répression de l’institut Lluis Vives de Valence.
[Barcelone] Mardi 21 Février à 20 heures, rassemblement Pl. Cataluyna
[Madrid] Mardi 21 Février à 19 heures 30, rassemblement Plaza del Sol
[Grenade] Mardi 21 février à 18 heures, rassemblement à la préfecture (subdelegacion del gobierno)
[Leon] Mardi 21 Février à 13 heures 30 devant le conseil municipal (Ayuntamiento).
[Alicante] Mardi 21 Février à 19 heures, rassemblement Plaza de la Montañeta
Suit un extrait de la déclaration d’un groupe de camarades, racontant leur vécu dans les rues de Valence le vendredi 17 février :
[…] Le vendredi, nous nous sommes de nouveau rencontrés, nous en profitions pour créer notre propre espace dans la rue, en nous battant contre les béliers de la police. Ils nous diront que n’étions pas tous étudiants du Lluís Vives, et en effet, certains sont des étudiants d’autres écoles, et d’autre sont exploité par un travail à temps partiel; mais tous et chacun d’entre nous, nous avons été surpris par la leçon de dignité de ceux et celles de l’institut, qui s’auto-organisaient et luttaient avec leurs propres moyens.
Et c’est que la lutte ne doit pas seulement être pour le chauffage dans les salles de classe, ou pour la réparation d’une fissure. La lutte doit être pour notre dignité, pour reprendre nos vies et construire notre avenir. […]
Aucune poursuite pour les étudiants arrêtés ! Aux violences de la police, se répond notre violence ! Aucune agression sans réponse !
Nous, les personnes composant l’assemblée populaire de la place Eleftherias [place de la Liberté] à Heraklion, déclarons notre solidarité avec les personnes du “M15” [le mouvement du 15 mai qui a commencé en Espagne] de Valence qui furent arrêtées et blessées, le 9 juin, et nous exprimons nos salutations militantes.
Force et courage; nous sommes tous avec vous, unis dans la lutte et les objectifs communs.
Nous exprimons également notre solidarité avec les combattants qui se sont réunis sur la place historique de la Bastille, le 11 juin, et ont été expulsés une seconde fois, brutalement, par les forces de répression françaises.
Compagnons tenez-bon; la Bastille est le symbole des luttes populaires qui nous inspirent.