L’objectif d’informer sur les faits ne sers pas à alimenter le spectacle, mais plutôt à éclairer sur ce qui se passe et dénoncer les flics dans leur assaut répressif ce matin là. Ce récit a été fait par les compagnons qui ont été dans les cages pour hommes, et malgré le fait que nous communiquions en criant, nous ne savons pas ce qu’ont ressenti les compagnonnes au moment d’être enfermées et sur lesquelles pesait une pression psychologique de la part de ces bâtards de laquais. Aussi nous détachons Rodrigo Ovando de ce récit et ce communiqué vu qu’il ne faisait que passer sur les lieux au moment de l’assaut des flics.
Chronologie du harcèlement policier et de l’attaque du lieu
Aujourd’hui, le 30 mars 2013, après avoir été attaqués et séquestrés par l’État chilien, en tant qu’Espace Pandemia nous partageons avec les personnes en affinité et les autres la chronologie des faits qui se sont terminés par l’enfermement de 5 compagnon-ne-s dans les centres d’extermination de Temuco.
– Comme nous l’avions signalé dans le communiqué du 26 mars dernier, le harcèlement de l’Espace et de ceux qui le visitent et sont actifs dedans a été relativement grossier, vu que les contrôles d’identité, filatures, visites de la PDI (NdT : Police D’Investigation) et de la police avec l’excuse d’usurpation de lieu et des questions aux voisins rendaient compte du désespoir du ministère public pour trouver des pistes qui n’existent pas et des terroristes qui n’ont existé nulle part.
Nous n’arrêterons pas de dénoncer la collusion existante entre les agents du pouvoir et l’entreprise de sécurité qui travaille pour l’Unimarc (supermarché situé au coin de la rue) vu qu’ils ont activement collaboré en douce au harcèlement, surveillant en permanence nos activités quotidiennes, allées et venues et personnes qui visitaient l’espace.
L’Attaque
Ainsi le matin du 28 mars vers 5:30, au 299 rue Sans Ernesto, l’espace Pandemia et le secteur Amanecer ont été assaillis par le GOPE (NdT : Groupe d’Opérations Policières Spéciales) et la police en civil, avec un contingent policier disproportionné ils ont mené à bien l’opération répressive, vidant la maison par la force et laissant 12 chats dedans. À la suite de ça ces bâtards de flics nous ont fouillé à visage couvert nous effrayant avec leur fusils et habits de guerre.
Nous signalons que l’assaut a eu lieu sans montrer aucun mandat juridique. Ensuite ils nous ont fait monter dans les camions de flics et nous ont amené au 8° commissariat de Temuco où nous avons passé les 26 heures restantes avant d’arriver au tribunal de sûreté de cette maudite ville.
Enlèvement et humiliation
Nous sommes donc arrivés au commissariat entourés d’un énorme contingent policier, ils nous ont dépouillé de nos biens et sans nous informer de la raison de notre détention ils ont commencé à nous humilier de manière vicieuse.
Insultes, interdiction d’aller aux toilettes, refus de visites et l’incertitude permanente sur la raison de notre détention sont les raisons qui nous font dire que nous avons été séquestrés, et c’est pour cela que nous avons refusé de donner nos identités, vu que dans le cas contraire nous nous exposions à la figure du montage de la part du ministère public.
Au bout de huit heures le procureur bourreau Miguel Angel Velásquez nous informa que les 12 détenus passions sous la loi de contrôle des armes et explosifs, et aussi pour infraction à la loi sur les drogues. À la suite de ça, et sous le cirque policier et le harcèlement opportuniste de la presse bourgeoise, ils nous ont amené à l’hôpital régional pour faire le constat de nos lésions. De retour au 8° commissariat ils nous ont mis dans des cellules, nous maintenant isolés jusqu’à 17h, où ils ont permis les visites et qu’on nous donne de la nourriture et des habits.
Ensuite, escortés par les forces spéciales ils nous ont amené un par un là où se trouvait la boniche de LABOCAR et 7 bâtards des forces spéciales, tous dirigés par le chef du commissariat. Là on nous a expliqué que le tribunal de sûreté avait donné l’ordre d’effectuer une prise d’ADN, qui se compose d’un échantillon de sang et l’enregistrement de nos empreintes digitales. « Volontaire ou de force », étaient les mots du flic. Ils ont fait les prélèvements et pas tous le monde a signé la légalité de l’expertise.
À la nuit tombée ils nous ont laissé enfermés dans leurs cages sans pouvoir aller aux toilettes jusqu’au jour suivant, et aux alentours de 2heures Roxana Marí, compagnonne enceinte de 5 mois présenta selon l’hôpital/prison un déplacement dans le placenta. Les flics ont laissé trainer avant de s’occuper d’elle, et à cette même heure on nous informa que 7 d’entre nous passeraient devant le ministère public seulement pour dissimulation d’identité.
Le jour suivant ils nous ont transféré au tribunal de sûreté, vers 07heures pour passer le contrôle de détention réalisé à 13:30, laissant en prison préventive 5 des 12 compagnon-ne-s séquestré-e-s dans l’opération menée le 28 mars.
COMMUNIQUÉ
Aujourd’hui le 30 mars 2013, et à la suite de l’attaque contre l’espace Pandemia et des maisons particulières, et l’emprisonnement conséquent de 5 compagnon-ne-s, les personnes faisant partie de l’espace Pandemia ont décidé de déclarer ce qui suit :
1.- Nous dénonçons l’État chilien et ceux qui se servent de lui pour poursuivre, réprimer et emprisonner ceux qui se positionnent en tant que dissidents du pouvoir et de l’autorité. Nous rejetons la victimisation comme outil de propagande, mettant au clair qu’ici il n’y a ni coupables ni innocents, mais seulement le résultat d’années de persécution contre ceux qui luttent.
2.- Nous précisons que la dissimulation d’identité a été notre outil au moment de faire face à l’autoritarisme entre les mains des gardiens de l’ordre dans le commissariat, vu que dans la maison on ne nous a fait aucun contrôle d’identité et qu’on nous a de suite amené au 8° commissariat. Nous dénonçons le vol de : ordinateurs, livres, clés usb, téléphones portables, vestes, sous-vêtements, enregistreur audio, cuisinière de camping avec sa bouteille de butane et ses casseroles, des chaussettes, des chaussures et des chaussons, des cartes mémoires, du tabac, des cahiers, des agendas, et 70.000 pesos au total.
3.- Nous dénonçons le montage politico-juridico-médiatique déchaîné en plein milieu de la célébration du jour du jeune combattant.
– Politique : vu que le gouvernement dans sa course à l’exemple a comme objectif d’inventer des ennemis et des punitions, dans l’intention de maintenir la paix et l’ordre social proposé par les puissant-e-s.
– Juridique : puisqu’au vu de l’échec du Caso Bombas, et considérant le contexte répressif de la zone, les procureurs et l’intendance ne se lassent pas de chercher à arracher la liberté à ceux qui affrontent l’État et ses lois.
– Médiatique : puisque historiquement la presse bourgeoise a été l’outil exclusif des puissant-e-s au moment de criminaliser, poursuivre et emprisonner des compagnon-ne-s.
4.- Enfin, nous lançons un appel aux personnes en affinité avec nous afin de se solidariser avec les compagnon-ne-s séquestré-e-s par l’État carcéral, en sachant que les 5 compagnon-ne-s sont accusé-e-s de différentes choses, au sein d’un même montage. Nous informons que nous serons irréductibles dans la propagation des idées/pratiques qui nous mènent à la récupération de nos vies, malgré le harcèlement permanent de la police bâtarde.
LIBERTÉ POUR LES PRISONNIÈR-E-S DU 28 MARS !!
LES MONTAGES CONTINUENT, LES PROCUREURS CHANGENT !
NdT :
liste des personnes emprisonnées :
– Roxana Marín Laurie (enceinte de 5 mois)
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 5 mois d’enquête sous la loi de contrôle des armes et explosifs.
– Ariadna Torres Torres
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 5 mois d’enquête sous la loi de contrôle des armes et explosifs.
– Yaritza Grandón Paredes
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 5 mois d’enquête sous la loi de contrôle des armes et explosifs.
– Silvana Lamilla
Prison préventive dans la prison de femmes de Temuco, 3 mois d’enquête sous la loi 20.000, loi sur le trafic illicite de stupéfiants et substances psychotropes.
– Jota Pe
Prison préventive dans la prison de Temuco, 3 mois d’enquête sous la loi 20.000, loi sur le trafic illicite de stupéfiants et substances psychotropes.
L’avocat des trois compagnonnes accusées de fabrication et placement d’explosif a signalé qu’initialement le rapport de police déclare n’avoir rien trouvé dans le centre social, mais par la suite, lorsqu’aucun témoin n’était présent, ils ont soi-disant trouvé les dispositifs explosifs. Au sujet des deux personnes accusées de détention de cannabis, l’une des deux est straight-edge.