Mon transfert vers les prisons de haute sécurité de type C à Domokos s’est fait quelques heures après l’effondrement du gouvernement de Samaras, une fois que l’élection du Président de la Démocratie n’a plus été possible au cours de la votation du 29 décembre 2014 au Parlement grec, qui a reconvoqué des élections pour le 25 janvier 2015. Mon transfert vers les prisons de type C est le dernier acte d’un gouvernement qui, comme les précédents, n’a pas supporté de porter le poids de la politique de génocide social appliquée depuis les deux dernières années et demie, sous les ordres de la Troika et de l’élite économique supranationale.
Il s’agit du dernier acte d’un gouvernement qui a prouvé que le régime qui a conduit des milliers de personnes à la mort, qui en a plongé des millions dans la pauvreté, la misère, la faim, et un peuple entier à l’humiliation, a peur des révolutionnaires et des combattant-e-s armé-e-s. Ils ont peur de la lutte révolutionnaire armée, et pour cela veulent nous enterrer vivant-e-s dans l’isolement des nouvelles prisons de haute sécurité.
Mon transfert à Domokos a été l’un de leurs objectifs primordiaux après la fusillade de Monastiraki le 16 juillet 2014, lorsqu’ils m’ont blessé et arrêté, et qu’ils avaient annoncé que je serais le premier prisonnier à y être transféré. Les prisons de type C sont la continuité naturelle et la conséquence de la politique répressive de l’État contre les combattant-e-s armé-e-s et la guérilla urbaine. Au même titre que les lois antiterroristes, la législation des prisons de haute sécurité et les récents changements du code pénal ont pour objectif, et de façon prioritaire, de porter des coups à la lutte armée révolutionnaire.
Et particulièrement dans les conditions actuelles, alors que le régime se voit en perte de légitimité et a perdu le consensus social, du fait des crises et des attaques féroces qu’il a mené, faire front à la lutte armée ou à sa menace est une haute priorité pour le Pouvoir, puisque comme eux-mêmes l’ont admis à l’occasion de mon arrestation, pour laquelle ils ont par ailleurs reçu les félicitations des États-Unis, la sécurité est liée à la stabilité, aux inversions et à la continuation du programme de sauvetage.
Je ne me fais aucune illusion sur la posture d’un éventuel gouvernement de Syriza à propos des prisons de type C : ils ne vont pas les abolir, et n’annuleront pas non plus les transferts ni les mémorandums.
AUCUNE TREVE FACE A L’ÉTAT
NON AUX ILLUSIONS ÉLECTORALES
LA SOLUTION NE PEUT ETRE AMENÉE QUE PAR LE PEUPLE ARMÉ
Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire
Prisons de Domokos