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[France] Texte pour un 1er mai de luttes offensives – contre le travail, son salariat !

POUR UN  1ER MAI DE LUTTES OFFENSIVES
CONTRE LE TRAVAIL, SON SALARIAT !
CONTRE CE MONDE QUI LES FAIT VIVRE !

Les anarchistes ne fêteront jamais l’aliénation au travail et à ses apôtres capitalistes et étatiques. Nous voulons continuer le combat des anarchistes de Chicago se battant auprès des grévistes contre l’exploitation patronale, pour mettre fin aux rapports de domination et d’exploitation du capitalisme, de l’Etat, du patronat, du patriarcat et de son sexisme, de toutes leurs normes sociales qui nous sont imposées qui veulent étranger nos voix et piétiner nos vies.

Nous refusons d’être leur marchandise, qu’elle soit animale ou humaine. Nous voulons mettre fin à l’exploitation de nos vies par des patrons, des chef-e-s en redressant des barricades offensive par une lutte des classes dans une guerre sociale contre nos oppresseurs pour la destruction de toutes classes sociales, de toute domination, de toute exploitation et de ce vieux monde qui les fait vivre.

Nous ne voulons plus de barreaux oppressifs autour de nos vies par ces prisons du dehors que sont les usines capitalistes. Nous ne voulons pas apprendre à reproduire leurs rapports de domination et d’exploitation dans leurs écoles dès notre plus jeune âge. Nous ne voulons pas nous soumettre à leurs normes sociales, nous voulons rompre tous leurs rangs, y comprix ceux qui nous sont imposés dans leurs prisons du dedans (HP, emprisonnement carcéral, centres de rétention, centres éducatifs fermés) qui enferment les “récalcitrant.e.s” à cet ordre social bourgeois qui nous dépossède de notre vie.

Il est temps de redonner au 1er Mai et aux 364 autres jours de l’année tout leur véritable sens, celui qui animait les anarchistes de Chicago ! Un 1er Mai fait d’insurrection empruntant des chemins non balisés, fuyant les “contestations légales”, pour s’en prendre aux racines profondes de l’exploitation patronale et étatique par les blocages et les sabotages ! Les anarchistes de Chicago ont engagé leurs vies, non en tant que martyrs, mais en tant que révolutionnaires dans une lutte globale par une stratégie insurrectionnelle dans la réflexion et l’action directe contre les rapports de domination et d’exploitation patronale et étatique.

Dans notre engagement révolutionnaire, il n’y a pas d’innocence mais la nécessité d’être dans une discipline révolutionnaire qui ne fasse aucune compromission avec nos ennemis de classe. Nous voulons détruire jusqu’au plus profond de ses racines les rapports de domination, d’exploitation et leur ordre social que sont le capitalisme, la propriété, l’Etat-Nation et tous ses sbires répressifs, pour une vie intense et pleine de créativité hors de leurs rangs de la soumission. Ne leur demandons pas la permission de vivre. Allons là où nous envies nous portent !

Les anarchistes de Chicago n’étaient ni des héros, ni des innocents mais des révolutionnaires conscients de cette nécessité d’être dans une guerre sociale par l’insoumission contre tout ordre établi à l’exploitation et la domination capitaliste et étatique. Ils ont été tués pour cela. Nous n’avons rien à demander à la justice bourgeoise de classe !

« Non, vous ne nous condamnez pas à mort pour un crime. Vous nous condamnez pour ce qui a été dit sur tous les tons, pour l’Anarchie. Et puisque c’est pour nos principes que vous nous condamnez, je cris sans crainte : Je suis anarchiste ! » (Louis Lingg)

Nous sommes des anarchistes révolutionnaires qui engageons nos vies et qui l’ assumons, contre tous pouvoirs, et quelque soit le nom et le drapeau qu’aborde ce pouvoir. Nous engageons nos vies en étant conscient.e.s que l’ordre établi de la bourgeoisie fera tout pour nous faire taire afin de protéger ses privilèges et maintenir pour cela son pouvoir mortifère sur nos vies. Nous sommes déterminé-e-s, tout comme les anarchistes de Chicago, à continuer de faire entendre notre voix par l’action directe et à ne nous soumettre à aucune domination pour avancer toujours plus vers l’anarchie, et cela pour le bonheur de toutes et tous en nous organisant par nous mêmes sans aucune hiérarchies sans urnes électorales, sans politicien.ne.s, sans Etats-Nations, sans capitalisme, sans l’oppression des religions.

“Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui” August Spies

par des anarchistes…..

Italie : Notes en marge de la manifestation No Expo du 1er mai à Milan

L’un des rédacteurs du projet éditorial de Crocenera, Lello Valitutti, s’est retrouvé isolé du reste des compagnon-ne-s sur la fin de la manifestation No Expo du 1er mai en queue de manifestation. Lello estime important de faire savoir qu’à cette occasion, deux flics en civil se sont approchés de lui, l’ont frappé à la tête et proféré des menaces de mort (… “On sait qui tu es”, “on viendra te chercher chez toi”, “on te fera sauter le cerveau”, etc, etc…) et ont invité les policiers en uniforme présents à l’arrêter… ce qui n’est pas arrivé, car Lello se déplace sur un encombrant fauteuil roulan électrique, chose qui, comme on peut l’imaginer, en plus des difficultés logistiques pour effectuer une telle arrestation, provoquerait aussi quelques dégâts à l’image des défenseurs zélés de l’ordre.

Lello, au cours de ses innombrables années de lutte anarchiste, ne s’est jamais fait intimider par des provocations et malversations (à partir du lointain 1969 à Milan, dans les grèves de la faim et les incarcérations subies en Italie pour sa participation à Azione Rivoluzionaria, sans compter d’innombrables interpellations et arrestations dans des expériences de lutte en Amérique Latine), et ce ne seront pas deux gardes en civil qui l’arrêteront maintenant.

Loin d’un quelconque victimisme, il nous semble toutefois important de faire circuler ces nouvelles et nous invitons celles et ceux qui en ont connaissance, ou de choses similaires, de nous les envoyer ou, en tout cas, de les faire circuler… avec des photos… Parce qu’il est préférable de mémoriser tout de suite les visages de ces merdes.

Croce Nera Anarchica, 3 mai 2015

crocenera.org
croceneranarchica@autistici.org

en espagnol

Milan : Un peu de possible, ou nous suffoquerons

111 311 011 7 8 61

Milan, manifestation no-expo du 1er mai 2015

Bienvenus dans le désert du réel… ou plutôt, bienvenus dans la désertique réalité que nous vivons chaque jour. Autour de l’Europe il y a quelques temps, et hier à Milan, nous vous avons fait goûter un peu de la dévastation avec laquelle la plus grande partie d’entre nous est contrainte de vivre chaque jour. Nous vous avons fait voir un peu de cette rage que beaucoup d’entre vous couvez probablement aussi sous la couverture d’une vie de misère. Nous vous avons claqué en pleine gueule cette guerre dans laquelle nous sommes engagés chaque jour dans nos quartiers et dans les villes dans lesquelles nous vivons. Cette guerre que vous vous obstinez à ne pas vouloir voir, cette guerre cachée sous les voiles médiatiques de la paix occidentale, uniquement menacée, selon ce qu’on nous dit, par les cataclysmes et les soit-disant terrorismes…

Et nous entendrons de nouveau le choeur de l’indignation civique : la violence des antagonistes, la folie aveugle des dévastateurs. Mais pouvez-vous vraiment être abrutis à ce point ? Arrêtez-vous une seconde, et essayez de regarder avec plus d’attention tout ce que la presse et la télévision ont produit ces jours-ci… puis descendez dans la rue, et confrontez-le à ce que voient vos yeux, ce qu’entendent vos oreilles et ce que vous disent vos tripes, avec la peur que vous avez de tout perdre, avec cette envie de faire vos affaires qui vous guide parce que vous vous sentez réduits à l’impuissance et que vous pensez que quoi que vous fassiez, tout restera comme avant. Essayez de vous mettre en jeu et à l’écoute, et peut-être réussirez-vous à comprendre…

Vous réussirez à comprendre que vous vivez véritablement une vie de merde. Et que vous dites très souvent qu’il n’y a rien à faire. Mais il n’y a que les cadavres qui parlent comme ça. Et peut-être, vu qu’il n’y a que de la mort autour de vous, que vous parlez vraiment comme des vieux sur le point de mourir. Et c’est le pays de merde dans lequel vous vivez, un pays de vieux. Vieux dans l’esprit, vieux dans les os. Par ici, les “jeunes politisés” sont plus vieux que les vieux, et la politique est la plus vieille habitude de toujours. Voilà pourquoi nous ne nous étonnerons pas en entendant, une fois de plus, les litanies du “mouvement” : on dira que des journées comme celle-ci peuvent le diviser, le “mouvement”, que les émeutes comme fin en soi ne sont pas valorisables sur un plan politique, et que les objectifs frappés étaient hasardeux et que “je comprends pour la banque, mais il ne fallait pas toucher les voitures”… Ceux qui utilisent ces arguments comme critique devraient peut-être commencer à vraiment se demander ce que signifient des journées comme celles-ci.

Commençons par le “mouvement”… cette chose étrange qui relie l’impolitique du peuple avec le politique de l’Etat. Cette maladie très italienne qui saborde souvent et a sabordé la poussée révolutionnaire. Et nous réentendrons peut-être aussi ses théoriciens s’aventurer dans de complexes analyses politiques, parler de 1977, de l’autonomie, diffuse, ouvrière et conneries diverses et variées. Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi la fille de l’un des pires partis communistes d’Europe a pu échouer aussi misérablement ? Pourquoi la grande poussée révolutionnaire des années 1970 s’est fragmentée en tant de sigles et de sous-sigles, nous laissant en héritage autant de théories et trop de résignation ? Voilà, cette “internationale” de compagnons et compagnonnes qui luttent au quotidien sur les territoires, qui se rencontrent ici et là en Europe et sur les barricades, veut justement se débarrasser de tout ce marasme politique. Et nous espérons donc que la journée de Milan fasse également taire toutes ces embrouilles qui, tant qu’elles restent sur des questions de principe et qu’elles ne se mesurent pas à la lutte dans la rue, à la respiration du compagnon et de la compagnonne qui est à tes côtés et prend des risques avec toi, font le jeu de tous ces politiquards qui se cachent plus ou moins derrière leurs identités préfabriquées.

Et ainsi, tous ceux qui étaient dehors à Milan, déterminés à embellir un environnement urbain dégradé et prêts à affronter la police (qu’ils soient autonomes ou anarchistes) devraient avoir compris d’être en ce moment la seule force réelle, radicale et de rupture dans ce pays de fascistes, de balances, de délateurs et de démocrates-chrétiens. Et nous ne parlons pas des aires, qui resteront toujours séparées, mais des compagnons et des compagnonnes qui, pour l’énième fois, se sont retrouvés ensemble dans les rues. Et les relations, qui sont tout dans cette “internationale”, condensent des années et des années de luttes communes. Des luttes dans lesquelles c’est la vie qui est mise en jeu, des luttes qui combattent ce capitalisme qui a dévasté et pillé la planète et ses habitants humains et non-humains.

Et donc, ce qui est arrivé hier à Milan était vraiment la seule option possible. Face aux courbettes des habituelles figures connues, face à la peur des habituels petits groupes et face à la retentissante et évidente arnaque que représente l’Expo, il ne pouvait en être autrement. Au contraire, cela ne pouvait pas ne pas être fait. Il serait malhonnête de dire qu’il ne nous plait pas de sévir contre un monde de verre et d’acier, mais cette fois, l’occasion requérait véritablement un beau déchaînement destructif. Et à ceux qui chercheront à donner une signification politique à la manifestation, nous répondrons par un ricanement. En vérité, des journées comme celle-ci ne peuvent être capitalisées politiquement, elles n’expriment pas la rage des précaires ou de la plèbe (ou de quelque façon qu’on souhaite l’appeler), elles n’exhibent aucune puissance, elles ne produisent pas et ne viennent pas d’un sujet politique précis. Pour nous, des journées comme celles-ci expriment seulement un possible, elles sont, pour celles et ceux qui mènent tous les jours et sous diverses formes une guerre souterraine contre le capitalisme, une bouchée d’air frais.

Et à ceux qui viendront nous parler des raisons de la protestation contre l’Expo, nous ne disons qu’une seule chose : en ce qui nous concerne, l’Expo, nous n’en avons pas grand chose à foutre, pour ne pas dire rien. Nous devrions vraiment nous intéresser à une fanfaronnade aussi énorme ? Une exposition universelle de rien, qui parle de faim dans le monde, de capitalisme vert au visage humain ? Le cortège No Expo était une occasion, il y en aura une autre demain. Mais seulement si nous savons ou que nous tentons de réessayer le tour de magie. Parce que c’est vrai, même avec toute l’organisation du monde, il y a trop de variantes impossibles à prévoir et ce n’est qu’ensemble, tous et toutes ensemble, que l’on peut tenter, à chaque fois, l’impossible. Cette alchimie magique de courage, de détermination et, pourquoi pas, d’inconscience qui nous fait nous sentir en vie. A Milan, exactement comme on pouvait le lire sur les murs de Rome le 15 octobre 2011, “nous avons vécu”.

Et ainsi, Milan est égale à Francfort, à la vallée de Susa ou à la ZAD, ses rues sont celles de Barcelone comme celles d’Athènes ou d’Istanbul. Et les riot anglaises, de Baltimore, de Stockholm, de la méditerranée résonnent comme les mélodies d’une même musique. Une musique qui dit sans détours que vous nous avez fait chier. Que nous n’arrêterons pas de déranger vos rêves pleins de cauchemars, de saboter vos misérables vies pleines de sécurités on ne peut plus fragiles, de renverser vos peurs de citoyen actif. Nous sommes nombreux et nombreuses, et il est peut-être temps de commencer à comprendre de quel côté être.

Et peu de choses en ce monde nous font autant rire que la scène de tous ces citoyens milanais qui descendent dans la rue pour nettoyer, ou comme cette fille qui se fait un selfie devant une voiture brûlée… mais chaque époque a son ridicule, et voilà le nôtre…

Au final, vous avez voulu faire votre fête ? Votre belle inauguration ? Et bien… nous aussi.
Face à tous ceux qui se remplissent la bouche de démocratie, d’infiltrés et de violence. Et il ne sert ici à rien de rentrer dans le détail. Vous croyez encore qu’il y a des infiltrés ? Vous croyez encore qu’il peut suffire à ce monde d’être simplement réparé ? La démocratie, c’est ça, et tôt ou tard vous y suffoquerez.
Et ceux qui croient qu’il en existe une meilleure sont d’encore plus grands rêveurs que ceux qui préfèrent l’insurrection.

On se verra sur les prochaines barricades…
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Chili : Marche du 1er Mai, Santiago 2014

Tout commence le 1 Mai 1886 avec la révolte de Haymarket (Chicago, EU) où ont lieu des manifestations effectuées par diverses organisations syndicales et anarchistes, avec pour but d’instaurer la journée de 8 heures.

Le 1er Mai a été pacifique, mais le 2 et le 3, les forces répressives agissent sans pitié, laissant derrière elles une centaine de blessés et prenant la vie de plusieurs ouvriers. Face à cela, les anarchistes appellent à un rassemblement à Haymarket pour le 4 Mai. Pendant la manifestation, un anonyme lance un engin explosif qui tue un policier et fait plusieurs blessés, la police ouvre le feu, tue de nombreux travailleurs et en blesse environs 200 autres.

Ce fait a permis aux autorités d’arrêter et de condamner l’anglais Fielden, les allemands Spies, Schwab, Engel, Fischer et Lingg, et les nord-américains Neebe et Parsons. Le 11 Novembre 1887 sont exécutés les anarchistes Fischer, Engel, Parsons et Spies. Lingg n’a pas été exécuté puisqu’il s’est suicidé en cellule. Fielden et Schwab sont quant à eux condamnés à perpétuité, et Neebe à 15 ans de travaux forcés.

Avec le temps, le Premier Mai est devenu un jour de souvenir symbolique, mais la date a été surpassée et dans de nombreuses villes de différents pays les ouvriers se mirent en grève, ce qui se répéta pendant de nombreuses années, c’est ainsi que le Premier Mai est devenu un jour de rébellion partout dans le monde.

Avec ce texte nous voulons qu’il soit clair que le Premier Mai n’est pas un jour de fête, de danse et de joie. Le Premier Mai est un jour de mémoire, un jour pour revivre années après années la lutte qu’ont mené les compagnon-ne-s anarchistes de Chicago, ainsi qu’un stimulant pour les luttes actuelles qui se vivent constamment contre l’Etat/Capital.

« Non, vous ne nous condamnez pas à mort pour un crime. Vous nous condamnez pour ce qui a été dit sur tous les tons, pour l’Anarchie. Et puisque c’est pour nos principes que vous nous condamnez, je cris sans crainte : Je suis anarchiste ! »
(Louis Lingg)

Pour un Premier Mai Noir !!

Avec les martyrs de Chicago en mémoire !!

Contre toute autorité, Autogestion et Guerre Sociale !!

Collectif Lutte Révolutionnaire
lucharevolucionaria@riseup.net

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