Tag Archives: insurrectionnalisme

Affiche pour un appel anarchiste contre les drogues et ceux qui favorisent leur diffusion

À travers l’histoire le rôle des drogues se reproduit, autant celles légales que celles illégales. Comme méthode pour démanteler les agissements directs contre le pouvoir et ses appareils répressifs et de surveillance. Comme cela a eu lieu au sein du front de libération de la terre, des panthères noires et des groupes qui agissaient dans les années 60 aux État-Unis. Et comme cela a touché dans presque sa majorité le milieu anarkopunk et anarchiste au Mexique. Car l’abondance et la facilité d’obtenir des stupéfiants dans des lieux soi-disant squattés ou libérés ont transformé en fossiles des individus dont la seule chose qui les différencient du citoyen drogué c’est leurs patchs et la musique qu’ils écoutent.

C’est pour cette raison, et d’autres, que nous exhortons à réfléchir et à remettre en question le rôle des drogues au sein du milieu anti-autoritaire et développer la critique, au-delà de stupides tendances à la mode. De même que nous incitons à agir contre ceux qui les produisent, les vendent et favorisent leur diffusion.

Depuis le Mexique, le Chili et la Grèce, insurrection anarchiste contre les drogues du Capital et de l’État.

Dans le but de continuer à développer une critique anti-autoritaire et des actions, une affiche a été faite afin qu’une tension se créé contre ceux qui vendent et facilitent l’usage de stupéfiants autant légaux qu’illégaux. En effet nous considérons qu’il faut développer une critique et auto-critique plus profonde contre l’usage et l’achat de drogues au sein du milieu anarchiste, non pas dans le but d’éviter la conflictualité avec le pouvoir et ses appareils de surveillance, mais pour reconnaître et viser ces personnes qui dégagent un bénéfice pour le Capital à travers la vente de ces substances, qu’elles soient légales ou illégales. Car certains d’entre nous considérons que la lutte insurrectionnelle anarchiste doit se mener aussi contre le narcotrafic et l’État lui-même qui facilite sa propagation.

Insurrection anarchiste contre les drogues du Capital et de l’État !
Mort à toute autorité et à ses flics drogués !

 

en espagnol, portugais

Avalanche – Correspondance anarchiste, numéro 11

Cliquez sur l’image pour télécharger le PDF

Le prochain numéro d’Avalanche sortira en octobre 2017. Les contributions peuvent être envoyés à correspondance@riseup.net et cela avant le 1 octobre 2017.

Cette correspondance comporte réflexions sur des luttes en cours, une approche critique de vieux et de nouveaux projets, une correspondance sur la situation sociale générale et l’évolution de la domination, des réflexions sur des conflits qui s’annoncent, des propositions avec un regard international,… Des textes qui ont déjà été publiés ailleurs dans une contexte différente, doivent être accompagnés d’une introduction (longue ou courte) afin d’insérer le texte dans le projet de correspondance.

Débats et commentaires :
Dans le prochain numéro d’Avalanche, il y aura de nouveau une section réservée aux débats et commentaires. En envoyant de tels textes, on invite les compagnonnes et compagnons à prendre comme point de départ des problématiques, des questionnements ou des perspectives qui avaient été soulevés dans les numéros antérieurs d’Avalanche. Le but de cette section de débat est bien évidemment d’offrir un espace d’échange internationale entre anarchistes en lutte pour approfondir certains aspects, pour permettre des retours critiques sur des propositions,…

en anglais

Mexique : Mode ou rébellion ? Rébellion ou mode ?

L’arme la plus importante du révolutionnaire, c’est sa détermination, sa conscience, sa décision de passer à l’acte, sa propre individualité. Les armes concrètes sont des instruments, et, en tant que tels, ils doivent constamment être soumis à une évaluation critique. Il faut développer une critique des armes. Nous avons vu une trop grande sacralisation de la mitraillette, une trop grande sacralisation de l’efficacité militaire. La lutte armée n’est pas un geste qui concerne uniquement les armes. Elles ne peuvent représenter, par elles-mêmes, la dimension révolutionnaire.
Alfredo Bonanno, La Joie armée [1977]

Les défenseurs de l’ordre existant et de la paix sociale ne cessent de s’employer à défaire les expressions de révolte anarchique de notre cru, même par les temps qui courent, alors que la conflictualité sociale est sur le point de déborder du fleuve. Les discours faciles, les bourreaux de l’insurrection arrivent de toutes part. Les manques de perspective et l’absence d’une vraie critique n’ont d’autre issue que la réduction de ce qu’ils ne peuvent contrôler à une simple mode. Il est vrai que parfois, certaines expressions de la révolte peuvent se reproduire elles-mêmes sans aucune perspective, seulement par simple mimétisme ou promues par l’extrême difficulté que représente le fait de devoir survivre à ce spectacle mercantile qu’ils appellent la vie ; même comme ça, ces expressions restent positives sous certains aspects. Elles ne représentent pas la révolution qu’eux envisageaient dans leurs schémas rigides, mais des moments de rupture qui peuvent dériver en une insurrection consciente d’elle-même, et qui prennent forme au sein même du processus d’insurrection.

Il manque aux pacificateurs les mots pouvant expliquer les pourquoi ils sont rejetés. Au contraire, ils débordent de logorrhées. Ce qui n’appartient pas à leurs rangs, ils ne le nomment plus provocation, mais plutôt mode. Ce qui dépasse leurs discours conformistes, pacificateurs et confortables est une simple mode. Ce qui n’a pas l’air de Fédération, de plate-forme ou d’alliance est une simple mode. Ce qui critique même jusqu’à l’organisation armée traditionnelle et propose, au lieu de ça, de sortir pour exprimer dans les rues une rage impossible à contenir de mille et une façons, est une simple mode, ou n’a aucune perspective, ou alors « ne fonctionnera pas », puisqu’il semble que tout doive être soumis à la compétitivité militaire. Celles et ceux qui ne se limitent pas à « attaquer de nuit à la lumière de la Lune » et cherchent au lieu de ça à avoir une incidence depuis leur individualité et en pleine lumière dans l’ample éventail de la conflictualité sociale émergente, sont une simple mode. Celles et ceux qui voient dans l’anarchie non un militantisme rigide ou une idéologie politique, mais voient au contraire en elle la joie de vivre, ne sont qu’une simple mode, parce que leur anarchie semble trop infantile aux yeux de la professionnalisation intellectuelle de certains.

Les pacificateurs de la conflictualité sociale et individuelle, fidèles amis de l’ordre étatique, n’ont plus aucune créativité lorsqu’ils discutent des perspectives des finalités de la lutte anarchique, ni les méthodes, ni les moyens desquels les révolutionnaires se servent afin de rendre leurs désirs possibles ; au lieu de ça, ils réduisent tout embryon de rébellion – tout discutable qu’il puisse être – à une mode. Si la jeunesse et la vieillesse conscientes d’elles-mêmes sentent que le moment est venu et que tous se lancent dans la bataille, pour eux, pour les faux critiques de l’existant, la raison est que la révolte collective ou individuelle est devenue une mode. Celles et ceux qui couvrent leur visage pour protéger un minimum leur identité à la possible répression de l’État, mais aussi pour éviter de « personnifier » la révolte, sont donc à la mode. Pour eux, même être prisonnier « politique » est devenu à la mode, plutôt que d’être une conséquence presque inévitable de la lutte contre le pouvoir. Le besoin d’attaque, d’étendre la conflictualité sociale à un plan beaucoup plus large, de contribuer à un sursaut insurrectionnel est une simple mode pour eux. Admettons que cela puisse être une mode, si leur rigidité le désire, mais une mode qui a dépassé, dans la pratique et dans la théorie, les limites de la « théorie traditionnelle anarchique ».

Au final, que recherchent-ils ? Quelle est donc la révolution sociale qu’ils rebattent tant ?

L’insurrection n’est pas parfaite, c’est un processus douloureux et violent. L’insurrection n’est pas un chemin pavé de roses, tout comme elle n’est pas non plus une expression militaire, mais sociale. Les moments insurrectionnels – grands ou petits, individuels ou collectifs, qui ont été de nombreuses fois précurseurs aux grandes révolutions – peuvent survenir à travers une série de modestes et constantes interventions, et d’un travail permanent des révolutionnaires sur leur terrain, qui en fusion avec différents « moments clés », peut faire déborder la rage, et c’est ce que nous appelons la méthode insurrectionnelle ; ou alors, l’insurrection peut nous prendre par surprise, mais dans tous les cas, elle ne sera jamais « préparée à priori », elle sera simplement présente et ne nous garantit rien de sûr. Même ainsi, il est pour nous préférable d’agir que de seulement parler. Il n’y a que pour ceux qui trouvent dans leurs théories une rigidité et une « perfection » de la méthode révolutionnaire que les divers coups insurrectionnels et les expressions de révolte individuelle ou collective qui sortent de leurs canons peuvent être réduits à une mode juvénile, en plus d’être, selon eux, dépourvue de sens et de perspective.

Par les temps qui courent, la conflictualité sociale est brûlante et ne peut être soumise aux limitations et aux contradictions qui sont au fond inséparables de toute organisation armée ou de guérilla, même si celle-ci se dit « noire ». Mais pas non plus à celles d’une organisation de synthèse anarchiste qui cherche simplement à gagner des adeptes et à faire suffoquer tout début d’insurrection. Une grande mèche est reliée à la poudrière, et personne ne peut la canaliser. L’insurrection n’a pas de sigles ni de représentations spectaculaires, qui en viennent à faire partie du marché des organisations armées, du contre-pouvoir, qu’elles se nomment ERPI, EPR ou TDR-EP ou des milliers d’autres. Pour les anarchistes, l’insurrection collective est anonyme parce qu’en elle participent des individus, pas des masses, tout comme ne participent pas non plus aucune espèce d’organisations représentatives qui cherchent à représenter la rage des exploités, des exclus et des auto-exclus et à les ramener dans leurs filets pour pouvoir perdurer dans l’histoire. Tomber là-dedans signifie simplement dégénérer en politique de la représentation et du succès, qui sont les produits de la compétitivité du système.

La guerre sociale est en cours, est c’est en son sein que nous trouvons nos affinités, les êtres désenchantés du supposé bien-être social. Qui au-delà de simple indignés sont des êtres rageurs, qui n’en peuvent plus de voir passer la vie devant leurs yeux sans une minimale intervention de leur part.

Il est de ce fait important, pour les pacificateurs de l’insurrection, d’injecter à temps l’antidote à la rage, avant que le virus ne se propage et que celui-ci ne devienne épidémie et pandémie.

Comme les nouveaux Tigres de Sutullena qu’ils sont, mais hors contexte, ils cherchent à assassiner de façon littéraire et métaphorique un certain type d’insurrectionnalisme qu’ils croient connaître à la perfection. Sans un argument concret basé sur notre propre réalité et expérience, ils invoquent les vieux tigres espagnols pour expliquer à leurs « sujets fédérés » les maux de la lutte anarchique locale qui ne se soumet pas à leurs limitations. Les dires fallacieux sont leur meilleure arme, et une mode anti « mode » est tout simplement ce qui est en train de devenir à la mode.

La guerre sociale est présente, elle émerge des entrailles du désenchantement et du mécontentement social. Elle émerge aussi de la rage déchaînée d’individus désireux de liberté. Les fameuses conditions sont sur la table. Alors qu’attendons-nous ? Allons au combat, mais les yeux bien ouverts. Déchaînons nos désirs, notre destruction créatrice. Contribuons depuis notre individualité à ce que se propage le conflit, à ce que se dépassent les limitations des pacificateurs, leur mode anti-mode et tout discours modéré provenant de qui, au fond, n’est intéressé que par le maintien de l’ordre. Mais qui dépasse aussi toute revendication. La révolution est ici et maintenant.

De là, cette chose qu’est la rébellion, et qui pour eux n’est rien d’autre qu’une mode, peut être pour nous autres le début d’une expérience absolue de liberté, et nous ne nous contenteront pas de moins.

Quelques compagnons et compagnonnes anarchistes de la région Mexicaine
Novembre 2014

« Avalanche – Correspondance anarchiste », numéro 2

cliquez sur l’image pour lire le numéro deux (juillet 2014)

Il n’y a pas d’autre chemin. Nos parcours ne devraient pas consister à courir en avant avec un bandeau sur les yeux. Il faut trouver le temps, l’espace et l’énergie pour maintenir une attitude critique devant ses propres activités, ses propres projets. Non pas le criticisme qui t’enlise dans l’inactivité, le compromis et le défaitisme, favorisant uniquement l’absorption lente, mais certaine par la société autoritaire, mais la critique qui réussit à prendre sans cesse le pouls de la lutte. Oui, nous parlons d’une critique qui te permet de vérifier que tu es toujours en train d’agir en cohérence avec les idées que tu chéris, qui permet d’approfondir les perspectives et qui peut transformer les expériences de lutte en terrain fertile pour l’assaut ultérieure contre l’autorité. Et cela vaut aussi pour le projet très modeste de créer un espace de correspondance anarchiste internationale.

Un troisième numéro alors, et donc aussi quelques questionnements et doutes. L’idée initiale de ce projet n’était pas tellement de feuilleter les publications anarchistes existantes et de sélectionner quelques textes significatifs pour les republier dans Avalanche. Non, l’idée, c’était – et ça l’est toujours – que des compagnons contribuent des mots et des analyses, des idées et des remises en question, depuis leur propre contexte, leurs propres parcours, leurs propres expériences (comme en témoignant plusieurs contributions qui ont été envoyées pour ce numéro), afin de insuffler de la vie à cette correspondance et la rendre dangereuse. Dangereuse, car en dehors du bombardement incessant d’informations qui ne semble qui promouvoir la passivité, en dehors des scènes théâtrales de représentation politique qui a aussi infesté le mouvement anarchiste, en dehors de l’obsession particulièrement moderne pour des faits et des chiffres, de la matière morte incapable de fertiliser le tandem inséparable des idées et de la dynamite qu’est l’anarchisme.

(…) nous envoyons nos salutations à tous les compagnons et compagnonnes, partout où ils et elles sont, dans toutes les situations dans lesquelles ils et elles peuvent se retrouver.

Juillet 2014

correspondance@riseup.net // avalanche.noblogs.org

Brésil : Nuits blanches et ciels étoilés

fireLa Coupe du Monde au Brésil et les soubresauts internationaux de l’insurrection.

La Coupe du Monde n’est pas une question de foot. Si un pays est candidat pour l’organisation de cet événement, c’est parce que le foot remplit aujourd’hui la même fonction que le spectacle des gladiateurs dans la Rome antique, mais également parce que c’est une occasion inespérée pour l’Etat organisateur de faire avancer à pas de géant son développement économique et son rayonnement politique. La Coupe a un coût monstrueux, néanmoins le retour sur investissement promet presque à coup sûr d’être juteux. Le Brésil, considéré comme une des grandes puissances économiques mondiales, compte bien gravir encore des échelons en organisant la Coupe et les Jeux Olympiques.

Cliquez ici pour le PDF

[Bruxelles, Mai 2014] Ne restons pas les bras croisés

Ce tract a été distribué en marge d’une mobilisation à Bruxelles contre le renforcement du contrôle sur les chômeurs. Comme cette mobilisation rassemblait toute la faune et la flore de la récupération politique et syndicale, absorbant toute expression autonome possible de rage et de rejet, on a choisi de s’écarter de cette mise-en-scène ennuyante et d’aller distribuer le tract ailleurs dans la ville.

Cliquer sur l’image pour lire le tract en PDF.

Source : La Cavale / Traduction grecque ici.

« Avalanche – Correspondance anarchiste » – numéro 1 – mars 2014

cliquez sur l’image pour lire le numéro un (mars 2014)

“profitons-en pour faire un appel chaleureux à tous les compagnons qui se reconnaissant dans le projet d’Avalanche, de correspondance anarchiste internationale, d’y contribuer de la manière qu’elles estiment la plus adéquate ; a côté de nombreuses autres occasions et possibilités, nous espérons que ce projet offre une espace pour resserrer les liens et se propulser réciproquement dans la lutte anarchiste, au-delà des frontières”

Le numéro zéro ici. Pour des exemplaires, veuillez envoyer un mail à correspondance@riseup.net

AVALANCHE Correspondance anarchiste | Anarchist Correspondence

Une nouvelle publication anarchiste et internationale : « Avalanche – Correspondance anarchiste »

cliquez sur l’image pour lire le numéro zéro (décembre 2013)

Les anarchistes se sont toujours appropriés des moyens pour faire des idées antiautoritaires et des luttes une matière pour alimenter le dialogue et l’action subversives. C’est en ce sens-là que cette publication se veut aussi un moyen et plus précisément, celui d’offrir un espace pour nourrir le débat international entre anarchistes. C’est pourquoi ces pages laisseront surtout la place aux combats dont le ressort est anarchiste : des luttes autonomes, directes et auto-organisées ; des combats qui poussent vers la destruction du pouvoir sous toutes ses formes ; des luttes qui se déroulent aujourd’hui, comme hier ou qui sont à venir.

AVALANCHE Correspondance anarchiste | Anarchist Correspondence

Allemagne, Basse-Saxe : attaque incendiaire contre un élevage industriel de poulets

Brandanschlag-HähnchenmastKlein-Füllen

La nuit du 22 novembre 2012 nous avons mis le feu à un élevage industriel de poulets  à Klein Füllen (Meppen) qui était vide car entre deux périodes d’élevage.

Pour le capitalisme presque tout est de la marchandise. La valeur d’échange d’une chose détermine ce qui doit être donné pour obtenir autre chose. Qui a besoin de quoi, pour être capable de vivre heureux, n’a aucune importance.

Certaines personnes peuvent monopoliser beaucoup de choses à travers la propriété, qu’elles n’utilisent même pas, malgré le fait que d’autres s’en trouvent privés. Les choses ne sont pas produites si ceux qui en ont besoin n’ont pas d’argent. Si les produits ne peuvent pas être bien vendus ils sont souvent détruits, même si ils seraient utiles à des personnes. Par exemple lorsqu’il y a une offre excessive non rentable on brûle les céréales pour que les prix ne tombent pas.

Les animaux peuvent aussi être convertis en marchandise. Les « animaux d’élevage » peuvent être maintenus en vie et exploités avec un coût minimum : le profit maximum pour un être vivant qui ne peut pas se défendre. Dans la production de viande la mise à mort des animaux ne fait que créer de la valeur ajoutée. Dans d’autres produits d’origine animale la mise à mort est la conséquence économique, une fois que l’existence de vaches laitières ou de poules pondeuses, par exemple, n’est plus rentable jusqu’à un point maximum. Les animaux humains et non-humains sont exploités et tués. D’aucune façon on ne peut les comparer, mais dans les deux cas on ne peut ignorer cette situation.

Nous ne nous basons pas sur de simples mots. C’est important, mais pas suffisant. Les conditions actuelles sont beaucoup plus destructrices que n’importe quelle attaque incendiaire sur la propriété. Les conditions sont extrêmement épouvantables pour la plupart des êtres vivants, et cela doit être combattu de façon radicale. Peu importe les beaux apparats sous lesquels l’État providence aime se présenter, ou combien de centimètres carré de poulet ou de porc sont à disposition des gens, ça ne change pas le fait que l’être vivant en lui même est vu comme rien d’autre que son utilité à créer de la valeur ajoutée. Dans cet élevage, les poulets sont engraissés pour Rothkötter. Rothkötter et Wiesenhof sont les entreprises les plus importantes de l’industrie avicole en Allemagne.

Il y a encore beaucoup d’autres élevages où des animaux sont enfermés …

source

Prisons grecques : L’anarchiste Andrzej Mazurek qui était le dernier prisonnier de la révolte de décembre 2008 a été extradé vers la Pologne

andrzej-mazurek

Texte de solidarité par des co-détenus en Grèce

Le 7 décembre 2012 la dernière mesure de la procédure criminelle mise de côté par l’État grec contre l’anarchiste Andrzej Mazurek a été appliquée. Andrzej a été arrêté en décembre 2008 pour sa participation dans la révolte. Après quatre années d’incarcération dans les prisons grecques, les autorités grecques et polonaises ont fait preuve d’un zèle remarquable dans des procédures respectives et l’ont livré à la Pologne où il sera retenu captif, coupable pour des accusations qui ont émergé juste après son arrestation à Athènes.

Ces quatre années d’emprisonnement du compagnon sont une application concrète de la doctrine anti-insurrectionnelle que l’État grec a adopté après l’explosif décembre 2008. Le temps qu’Andrzej a passé en prison était disproportionné au vu de sa sentence (qui est descendu à huit années de prison après le jugement de la Cour d’Appel) mais aussi en comparaison avec le reste des condamnations à la prison qui ont été infligées et purgées par les participants aux émeutes. Malgré tout, ce fait révèle aussi la persévérance du Pouvoir à envoyer un message clair à la fois dans et hors de ses territoires. Qui peut oublier à jamais les proclamations des fumiers gouvernementaux et journalistes sur “les anarchistes qui viennent d’Europe pour détruire la Grèce”, déclarations exprimant la peur mais aussi une volonté d’écraser la solidarité internationale qui s’est développée.

Simultanément, l’histoire de la procédure contre Andrzej – qui a donné lieu à son extradition par une procédure sommaire- démontre la logique répressive transnationale envers l’ennemi intérieur. Au même moment où des étrangers restent dans une prison ou un centre de rétention mois après mois, attendant l’expulsion après l’expiration de leur peine, les autorités grecques et polonaises ont réussi à prolonger l’incarcération d’Andrzej selon une procédure expresse. En lui refusant la première demande de liberté conditionnelle – malgré le fait qu’il a largement complété les 2/5 de sa peine – ils l’ont tenaillé semaine après semaine afin de faire en sorte qu’il ne puisse être relâché de prison même juste pour un jour.

Nous envoyons notre solidarité et nos salutations fraternelles en Pologne, où il est maintenant otage, et répétons ses propres mots :

À plus dans les rues, pour briser une fois de plus le rideau de la paix sociale…

Nous ne pouvons laisser aucun compagnon seul dans les mains des mécanismes répressifs

SOLIDARITÉ AVEC ANDRZEJ MAZUREK

Détenus des prisons grecques :
Babis Tsilianidis, Alexandros Mitroussias, Kostas Sakkas, Giorgos Karagiannidis, Akim Markegai, Vasilis Karandreas, Nikos Evangelou, Panagiotis Koutsopoulos, Nikos Sakkas, Kostas Faltsetas, Elias Karadouman, Marinos Mitsopoulos, Dimitris Giotsas, Charalambos Avramidis, Panagiotis Georgakopoulos, Christos Tsonaros, Yannis Gelitsas, Makis Gerakis, Mustafa Ergün, Michalis Ramadanoglou, Michail Tzoumas, Konstantinos Mamoutis, Vangelis Kalamaras, Panagiotis Hadjigeorgiou, Mitev Georgi, Georgiev Rishi, Angelos Kostopoulos, Spyros Stratoulis, Rami Syrianos

source

Grèce : “Ne dis pas que nous sommes peu ; dis seulement que nous sommes déterminés” – par l’OR de la CCF et Theofilos Mavropoulos

Contribution des neuf membres emprisonnés de l’Organisation Révolutionnaire de la Conspiration des Cellules de Feu et du prisonnier anarchiste Theofilos Mavropoulos à une rencontre anarchiste internationale appelée sous une perspective insurrectionaliste (Zurich, 10–13 Novembre 2012)

“Ne dis pas que nous sommes peu ; dis seulement que nous sommes déterminés”

La question n’est pas si nous sommes plus ou moins pauvres mais si nous vivons d’une façon qui ne nous contient pas. Nous ne voulons pas répéter des choses qui ont déjà été dites.

Nous avons banni de nos pensées l’idée du pouvoir centralisé et nous ne croyons pas aux légendes sur le fantôme du prolétariat. Nous ne faisons donc ni face à un État isolé, qui donnerait des ordres depuis les palais de son Pouvoir, ni face à une société qui attend d’être réveillée afin de se rebeller. Aujourd’hui la société est une usine sociale diffuse produisant des attitudes, valeurs, éthiques et habitudes.

Elle fonctionne comme une machine sociale de mort qui dévore temps, espace, émotions et consciences. Le centre de l’État et le coeur du système sont dispersés dans des millions de petites et grandes représentations du Pouvoir dans notre quotidien. Ils se trouvent dans la langue que nous parlons, les images des publicités, l’architecture des villes, la réalité virtuelle de la technologie, la civilisation anthropocentrique, les armes des flics, les symboles nationaux des fascistes, les verrous de la propriété privée, les modèles dont nous tombons amoureux, les murs des prisons.

Il n’y a pas d’innocents. Nous faisons tous partie de la machine sociale du Pouvoir. La question est si nous sommes de l’huile ou du sable dans ses rouages. C’est pour cela que nous rejetons l’idée de l’innocence apparente de la société. Le silence n’est jamais innocent. Nous haïssons tant la main qui tient le fouet que le dos qui le subit.

Aujourd’hui la machine sociale se transforme. La crise économique qui se répand dans les sociétés occidentales privilégiées crée le besoin d’une transformation de la gestion du Pouvoir. Un nouvel État militaro-policier, combiné à une dictature de la technologie, est maintenant en train de protéger le pouvoir. Nouveaux corps policiers de sécurité, camps de concentration pour immigrés, réapparition de l’armée dans la rue, évolution des systèmes de surveillance, banques de données ADN, expériences de contrôle génétique, posent toujours plus de mines dans les domaines de notre vie.

Au même moment la masse sociale passe de l’ère du consumérisme frénétique à une période où les promesses financières sont brisées et l’angoisse se prolonge. Continue reading Grèce : “Ne dis pas que nous sommes peu ; dis seulement que nous sommes déterminés” – par l’OR de la CCF et Theofilos Mavropoulos

TIOJ : Déclaration du compagnon Matthew (7 octobre 2012)

Ce Fut Notre Travail. Mais ça ne l’est plus désormais.

Trois ans après le premier article sur This Is Our Job*, j’ai décidé de mettre fin à ce projet anarchiste particulier afin de me consacrer à d’autres projets anarchistes. Tout d’abord, je veux avoir plus de temps pour la traduction et la préparation de la diffusion de livres publiés à travers memory_lapse press, qui est ma propre petite initiative d’édition.

Je ne suis toujours pas sûr de quoi les premiers livres parleront, s’ils voient le jour. L’anarchisme insurrectionnaliste a beaucoup signifié pour moi dans les quatre ou cinq dernières années, mais en toute honnêteté il a aussi eu certains effets négatifs sur ma personne pour que j’en ai le besoin de m’en distancier. Donc peut-être que les livres auront à voir avec des sujets qui sont dans la confrontation et constructifs à la fois, contemporains et historiques, mais portant toujours au cœur l’anti-autoritarisme et la pertinence éternelle de ceux qui voient véritablement le monde à travers son voile mensonger, encore certains que cela devra, pourra, et sera un bien meilleur endroit.

J’ai quelques choses à dire à propos de l’état actuel de l’anarchisme insurrectionnaliste en tant que courant au sein d’un anti-autoritarisme plus large, tout comme sur le rôle et l’efficacité de ce qui est maintenant connu en tant que contre-information comme un moyen de diffuser les nouvelles et discours venant d’anarchistes insurgés. Je dois admettre que j’avais des réticences sur le fait d’aller de l’avant et partager ouvertement ce que j’ai envie de dire, mais comme c’est mon dernier article, je devrais tout de même faire tout ce qui doit être fait.

Depuis mon premier contact avec l’anarchisme insurrectionnaliste, j’ai graduellement distillé certains aspects de la théorie qui est derrière, comme essentielle, et rejeté le reste. Pour moi, un anarchisme insurgé fécond est diffus, illégal, offensif, stratégique, consistant et éthique. Son but premier devrait être l’attaque des infrastructures physiques de la répression, réduisant et handicapant éventuellement ainsi la capacité de la répression à fonctionner. Ce qui en découle n’est pas la destruction radicale de chaque élément de la société telle que nous la connaissons, mais l’ouverture d’un espace dans lequel des initiatives anarchistes constructives peuvent fleurir. Quand la domination est repoussée, la libération va de l’avant.

Mais en pratique ce n’est pas vraiment ce que j’ai observé pour la plupart des groupes d’action et des individus s’engageant dans l’anarchisme insurrectionnaliste. Malgré mon respect énorme pour leur héroïsme, mettant leurs vies en danger pour attaquer l’irrationalité brutale du pouvoir, nombre d’entre eux ont fait preuve de mauvais choix lorsqu’il s’agit de décider des cibles et de l’exécution technique.

Sans pointer du doigt des exemples précis d’attaques que j’ai trouvés particulièrement inutiles – des attaques qui semblent avoir été menées seulement pour faire un communiqué, avoir un peu de publicité sur internet et permettre aux participants de gonfler un peu leurs muscles, voire juste de se mettre en avant – j’ai ressenti que la stratégie de base n’est pas prise en considération par ceux qui s’engagent dans l’anarchisme insurgé. Cela mène à de longues peines de prison pour nombre de compagnon(ne)s, souvent en échange de dommages structurels négligeables, et c’est une équation non viable pour une tendance déjà si marginale qu’elle ne peut être considérée que comme l’avant-garde de l’avant-garde.

Quand on attaque une cible, la première bonne question à se poser est : combien cette cible spécifique participe à la répression (voire même, à quel degré suis-je personnellement réprimé par celle-ci ?), et à quelle hauteur sa destruction causera des difficultés à la répression ? C’est une question simple, mais un coup d’œil sur ce en quoi constitue ces jours-ci l’attaque de l’anarchisme insurrectionnaliste démontre clairement qu’elle n’est pas posée.
L’État déploie des éléments répressifs spécifiques en premières ligne : la police (commissariats, véhicules et autres équipements), les tribunaux (et les bâtiments qui les logent) et les prisons (qui comprennent les entreprises privées et étatiques qui les dirigent). La ligne suivante comprend les agences de renseignement et leurs infrastructures physiques (bureaux, véhicules, ordinateurs et réseaux de communication, etc.). Et finalement, il y a l’infrastructure militaire et tout ce que cela comprend.

Du côté du capitalisme, la répression découle de l’industrie financière, de l’industrie de la publicité, l’industrie manufacturière et celle de la vente, parmi d’autres. Mais prenons par exemple l’industrie financière. Causer des dégâts mineurs (ou même majeurs) à un DAB ou à une succursale est, pour un conglomérat banquier, largement équivalent à une piqûre de moustique. L’infrastructure opérationnelle véritable du capitalisme réside dans les bureaux et les sièges corporatifs, et bien que ces cibles soient difficiles à atteindre, elles ne devraient pas être complètement négligées.

Cependant on attaque rarement ces objectifs étatiques et capitalistes. Est-ce que c’est parce que la peine possible de prison pour saboter à la colle un DAB est moindre que celle qu’on se prend quand on met le feu à un hélicoptère de la police ? Ou bien est-ce que c’est un manque de vision, d’ambition, de capacité, de ressources ? J’aimerais le savoir. Tout ce que je peux dire avec certitude c’est qu’en attaquant ce que je considère comme des objectifs de peu d’importance – objectifs dont la valeur répressive pour le système est si basse que ça serait comme ne rien faire – l’anarchisme insurrectionnaliste est en train de tomber dans le même piège que le reste des courants anarchistes, comptant sur des routines rebattues qui ne conduisent nulle part en dehors du ghetto subculturel de ceux qui sont déjà impliqués dedans.

Comme un ajout à la critique précédente, je veux dire quelque chose au sujet des bombes. Je crois qu’il est clair que l’usage de bombes par des anarchistes insurrectionnalistes devrait ou bien être complètement abandonné, ou du moins être confié à ceux qui ont vraiment des connaissances expertes dans la fabrication d’explosifs improvisés qui soient sûrs et efficaces. Combien de fois nous avons lu que des bombes n’avaient pas explosé, ou qu’elles avaient explosé au mauvais moment, blessant au hasard des passants, ou bien qu’elles avaient explosé comme prévu mais avaient causé peu de dommages ? Sans parler des compagnon(ne)s qui sont morts ou ont été gravement mutilés par l’explosion prématurée de bombes qu’ils/elles essayaient d’utiliser. Je crois vraiment qu’au lieu de bombes il faudrait faire un effort coordonné pour utiliser des engins incendiaires transportables bien conçus, vu qu’un incendie ravageur fera toujours plus de dégât qu’une explosion de basse intensité.

Maintenant au sujet de la contre-information. Ma frustration principale avec This Is Our Job a été que très peu de gens le lisait. C’est peut-être de ma faute, vu que j’aurais pu faire certaines choses pour en faire la promotion. Mais le dilemme reste : si le but de la contre-information est de diffuser – autant que possible- des nouvelles et des discours issus de l’action de l’insurrection anarchiste, alors la contre-information en elle-même doit aller au delà de ce qu’elle fait à l’heure actuelle. Je ne sais pas vraiment comment faire pour que ça arrive, et ces insuffisances m’ont posé problème la majeure partie du temps durant les trois années où This Is Our Job a été actif. Je ne suis pas au courant de la fréquentation qu’ont eu les autres pages de contre-information, sans tenir compte de la langue, mais je peux dire que mes propres chiffres ont été positivement faibles.

Ainsi, étant donné tout ce qui précède, ça semble pertinent de mettre un terme au projet à ce moment précis. Les archives resteront en ligne, sur l’ancien site comme sur l’actuel. J’essaierai toujours de satisfaire les demandes pour récupérer des textes spécifiques postés à certains moments. Et j’apprécie toujours les propositions de traduction du milieu de langue grecque – et espagnole- envoyées à l’adresse mail habituelle : tioj[at]thisisourjob[dot]org. Peut-être que je pourrais les mettre dans un livre un jour.

Pour finir je voudrais remercier tous les compagnon(ne)s qui ont pris du temps pour lire le site régulièrement et qui m’ont contacté personnellement pour me tenir informé, coordonner le travail, m’envoyer des textes à traduire, ou juste pour me saluer. J’espère seulement qu’un jour, d’une façon ou d’une autre, on pourra se rencontrer face à face pour partager un verre, un repas, une bise, et l’intimité chuchotée de notre passion pour la libération.

Vive les rebelles, toujours.

– Matthew (This Is Our Job).

* Le compagnon anarchiste, Matthew, s’est inspiré d’un communiqué d’une jeune rebelle écrit à ses parents durant les batailles de rue de décembre 2008 en Grèce pour donner un nom au blog This is Our Job (c’est notre travail) : “(…) Vous dites que la révolte c’est le désordre et la destruction. Je vous aime. À ma manière, je vous aime. Mais je dois construire mon propre monde pour pouvoir vivre ma vie en liberté, et pour cela, je dois détruire votre monde. C’est le plus important pour moi. Avec vos mots à vous : c’est mon travail [this is my job]”.