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Grèves de la faim dans les prisons grecques – brève chronique des derniers jours

panopt06/03/2015

Tandis que la société grecque avale presque sans broncher les contes post-électoraux du gouvernement SYRIZA-ANEL, des anarchistes incarcéré-e-s et des prisonnier-e-s combatif-ves dans les geôles de la démocratie grecque décident de se confronter de nouveau au Pouvoir et à ses lois, utilisant comme moyen de lutte la grève de la faim et le refus de la nourriture de prison.

Le 27 février 2015, le prisonnier de droit commun Giorgos Sofianidis, enfermé dans le module E1 des prisons de haute sécurité de Domokos, commence une grève de la faim en exigeant d’être retransféré dans les prisons de Koridallos, où il purgeait sa peine jusqu’au Jour de l’An, afin de pouvoir continuer ses études au sein de l’Institut d’Education Technologique du Pirée et de l’Institut d’Enseignement Professionnel des prisons de Koridallos. Dans le même temps, avec les autres prisonniers du module spécial E1, il revendique l’abolition définitive des prisons de type C.
Ce même jour commencent à refuser la nourriture de prison tous les autres prisonniers du module, à savoir les anarchistes Nikos Maziotis, Kostas Gournas, Yannis Naxakis, le communiste Dimitris Koufontinas et les prisonniers sociaux Alexandros Meletis, Konstantinos Meletis, Vasilis Varelas, Mohamed-Said Elchibah et Alexandros Makadasidis, en affirmant qu’ils continueront leur mobilisation. Il nous faut rappeler ici qu’une autre protestation avait déjà eu lieu à l’intérieur des prisons de Domokos au début du mois de février suite à la mort d’un prisonnier du fait d’une négligence médicale.

Le 2 mars, une grève de la faim de prisonniers commence sur la base d’un ensemble de revendications communes//cadre politique commun, se référant surtout à l’abolition des lois antiterroristes de 2001 et de 2004, des articles 187 et 187A du code pénal, de la « loi de la cagoule », de la législation sur les prisons de type C, de l’ordonnance du parquet en ce qui concerne la prise violente de traces ADN, en plus de la demande de libération de Savvas Xiros, condamné pour son appartenance à l’organisation 17 Novembre, pour des raisons de santé. Kostas Gournas et Dimitris Koufontinas (respectivement membres de Lutte Révolutionnaire et de 17 Novembre) annoncent leur participation par un communiqué en commun, ainsi que Nikos Maziotis (tous trois depuis les prisons de Domokos), et 5 compagnons du Réseau de Combattants Prisonniers (dont les initiales en grec sont DAK) : Antonis Stamboulos (prisons de Larisa), Tasos Theofilou (prisons de Domokos), Fivos Harisis, Argyris Ntalios et Giorgos Karagiannidis (prisons de Koridallos). Les autres participants de la DAK rejoindront la mobilisation plus tard. Depuis le 2 mars, le prisonnier Mohamed-Said Elchibah entre lui aussi en grève de la faim dans les prisons de Domokos. Deux jours plus tard, 2 prisonnières du module des femmes des prisons masculines de Neapoli, à Lasithi en Crète, commencent à refuser la nourriture de prison, comme marque de solidarité avec les prisonniers politiques en grève de la faim.

Au même moment, la police a arrêté à partir du 28 février plusieurs personnes dans l’affaire de la tentative d’évasion ratée de la Conspiration des Cellules de Feu des prisons de Koridallos : Christos Rodopoulos, l’anarchiste alors en cavale Angeliki Spyroupoulou, Athina Tsakalou (mère des frères Tsakalos) et une amie à elle, un ami du frère de Girogos Polidoros, ainsi que l’épouse de Gerasimos Tsakalos. Le 2 mars, les 10 membres prisonnier-e-s de la CCF Olga Ekonomidou, Michalis Nikolopoulos, Giorgos Nikolopoulos, Haris Hadjimihelakis, Gerasimos Tsakalos, Christos Tsakalos, Giorgos Polidoros, Panagiotis Argirou, Damiano Bolano et Theofilos Mavropoulos annoncent qu’ils rentrent en grève de la faim jusqu’à la mort ou jusqu’à ce que soient libéré-e-s leurs proches et ami-e-s. Angeliki Spyropoulou entre à son tour en grève de la faim depuis les cachots de la police, avec les mêmes revendications.

Le 4 mars, l’anarchiste Panagiotis Michalakoglou, en prison préventive dans les prisons de Nigrita, à Serres, commence à refuser la nourriture de prison en solidarité avec les membres de la CCF. Entretemps deux personnes de l’entourage amical des familles de la CCF sont « libérées », mais les tortionnaires Nikopoulos et Asprogerakas, juges spéciaux d’instruction, ordonnent la prison préventice pour la gréviste de la faim Angeliki Spyropoulou (prisons de Koridallos) et Christos Rodopoulos (prisons de Domokos).
De plus, le 6 mars, Christos Polidoros (frère du membre de la CCF) est arrêté et remis aux services antiterroristes.

Le 4 mars, Giorgos Polidoros et Christos Tsakalos annoncent que la CCF soutient la grève de la faim collective qui est menée en parallèle de la leur, en soulignant que les nouvelles machinations des services antiterroristes contre leurs familles sont une conséquence extrême de la loi antiterroriste. Le 5 mars, Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire, déclare, indépendamment des différents contextes de ces grèves de la faim en termes de revendications, qu’il soutient la lutte des prisonnier-e-s de la CCF.

Face à ces évènements très importants et à l’attente de nouvelles, nous, celles et ceux qui sont dehors, à lutter pour l’abolition de la société carcérale dans toutes ses expressions et l’abattage de tout Pouvoir, avons pour responsabilité de soutenir tou-te-s les prisonnier-e-s en lutte, sans exceptions, et leurs mobilisations pour la satisfaction immédiate de leurs revendications, tout en continuant à travailler pour la déstabilisation complète du système de domination. Il ne faut pas oublier que ce pour quoi nous luttons est la démolition totale de l’État/Capital et que les luttes partiales revendicatives sont des outils de déstabilisation dans ce sens, et non des fins en soi. Dans le cas contraire, on court toujours le risque de l’assimilation par le réformisme. Multiplions les actions d’agitation et d’attaque contre les institutions, les personnes et les symboles de la démocratie grecque à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. Que la solidarité soit pratique !

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Prisons grecques : « Communiqué de guerre » des membres de la Conspiration des Cellules de Feu en prison

Note de Contra Info :

Dans les premiers jours de janvier 2014, Christodoulos Xiros, membre condamné de l’organisation marxiste-léniniste 17 Novembre (17N) a pris la fuite au cours d’un permis de sortie de prison. La police grecque a mis une énorme récompense sur sa tête, en plus d’effectuer une série de perquisitions dans les maisons de compagnon-ne-s d’Athènes et de Thessalonique (comme dans le cas de celles et ceux qui étaient lié-e-s à l’ex-squat Nadir).

Après un an, le 3 janvier 2015, Christodoulos Xiros a été localisé et recapturé près d’Anavyssos, dans la région d’Attica, sans résister à son arrestation. La maison qu’il utilisait a été minutieusement fouillée par les services antiterroristes, qui y ont trouvé des armes à feu, explosifs et autres objets, dont de faux papiers d’identité avec la photo d’une jeune femme, dont le vrai nom semble être Angeliki. La même nuit, les forces de l’unité spéciale antiterroriste EKAM et des agents de la sécurité d’État ont envahi le module A des prisons masculines de Koridallos et, peu après, les anarchistes prisonniers Gerasimos Tsakalos et Christos Tsakalos, membres de la CCF, ainsi que deux autres anarchistes (accusés pour leur supposée appartenance à la CCF), Spyros Mandylas et Andreas Tsavdardis (qui a assumé la responsabilité d’appartenir au Commando Mauricio Morales – FAI/FRI), ont été séparés de la population générale de la prison pour être transférés vers la section spéciale des prisons pour femmes de Koridallos. Malgré leur transfert, ceux-ci gardent un bon moral.

Peu avant les élections du 25 janvier 2015, les appareils de l’État ont déchaîné une autre boucle d’hystérie médiatique, à la recherche d’individus pouvant être lié-e-s à Christodoulos Xiros et/ou avec les membres prisonniers de la CCF. La police a également fait irruption dans des maisons de plusieurs autres villes grecques et a publié la photo de la femme qui apparaît sur les faux papiers d’identité. Dans le même temps, ils disent avoir trouvé des notes indiquant qu’un assaut des prisons de Koridallos se préparait pour permettre l’évasion des membres de la CCF. En réponse aux reportages policiers autour de la « prévention d’une attaque terroriste » lié dans ce cas à une tentative d’évasion, le noyau des membres prisonniers de la CCF a écrit et publié un communiqué, par lequel ils et elles envoient force et solidarité aux personnes anonymes recherchés pour leur supposée participation à la planification de l’évasion.

Voilà leur lettre la plus récente :

COMMUNIQUE DE GUERRE

« Je lui ai tiré une balle dans la bouche pour les mensonges qu’il disait, et une autre dans la main pour les saloperies qu’il écrivait ».
– Jacques Mesrine à propos de l’enlèvement d’un journaliste français

La guerre sale et la vulgarité des journalistes à propos de la tentative d’évasion de la Conspiration des Cellules de Feu n’a pas de limites. Ils ont mis en ligne de mire la compagnonne Angeliki, en faisant du chantage sentimental à ses parents et en diffusant des mensonges dégueulasses sur sa supposée relation d’amitié avec la personne arrêtée.

Angeliki est une amie de l’insurrection, de l’anarchie, de la liberté.

S’il y avait plus de gens comme Angeliki, la lutte et l’anarchie seraient la seule réalité possible.

CONNARDS, BALANCES, JOURNALISTES – NOUS NOUS VENGERONS.

Force et solidarité par tous les moyens avec la compagnonne Angeliki et pour tou-te-s celles et ceux qui sont recherché-e-s pour cette affaire.
Les Cellules seront toujours de leur côté…

Conspiration des Cellules de Feu

Olga Ekonomidou
Giorgos Polidoros
Michalis Nikolopoulos
Giorgos Nikolopoulos
Gerasimos Tsakalos
Christos Tsakalos
Haris Hadjimihelakis
Damiano Bolano
Theofilos Mavropoulos
Panagiotis Argirou

Adresses des membres emprisonnés de l’organisation révolutionnaire Conspiration des Cellules du Feu

Pour communiquer avec les membres emprisonnés de la Conspiration des Cellules du Feu, nous publions leurs adresses :

Christos Tsakalos, Grevena établissement pénitencier général [Geniko katastima kratisis Grevenon], 51 100 Grevena, Grèce

Gerasimos Tsakalos, prison Domokos [Filakes Domokou], 35 010 Domokos, Fthiotida, Grèce

-Damiano Bolano, prison Domokos [Filakes Domokou], 35 010 Domokos, Fthiotida, Grèce

-Panagiotis Argirou, prison judiciaire Korydallos [Dikastikes filakes Korydallou], 18 110 Koridallos, Athènes, Grèce

-Haris Hadjimihelakis, prison Korydallos [Dikastikes filakes Korydallou], 18 110 Koridallos, Athènes, Grèce

-Giorgos Nikolopoulos, prison judiciaire Komotini [Dikastiki filaki Komotinis], 69 100 Komotini, Grèce

-Giorgos Polidoros, prison fermée Corfu [Klisti filaki Kerkiras], 49 100 île de Corfu, Grèce

-Olga Ekonomidou, Eleonas–Thebes établissement pénitencier général[Geniko katastima kratisis Eleona Thivon], 32 200 Thebes, Viotia, Grèce

-Michalis Nikolopoulos, Trikala closed prison [Klisti filaki Trikalon], 42 100 Trikala, Grèce

Pour rendre la communication meilleure et plus directe, une case postale sera ouverte dont l’adresse sera communiquée sur Indymedia Athènes.

Camarades solidaires

[traduit par Le Réveil]