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Athènes : Incendie d’un véhicule de sécurité privée

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Le lundi 17 novembre, de bon matin, nous avons incendié un véhicule de l’entreprise de sécurité privée Starguard, dans la rue Anagenooseos, dans la zone de Metamorfosi, comme petite touche de solidarité avec les grévistes de la faim Nikos Romanos, Iraklis Kostaris et Yannis Michailidis.

Force à tous ceux et toutes celles qui ne viennent pas de ce monde.

La guerre continue.

Des incendiaires de type N

Prisons grecques : Communiqué de 5 anarchistes prisonniers en solidarité avec Nikos Romanos

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« Et nous devons aller de l’avant, renversant tous les Vides, même si nous nous autodétruisons en tirant de la force ce qui s’est passé… Toutes les époques ont leur sainte inquisition. Le ‘vide’ n’existe que tant que tu ne tombes pas dedans ».

Une bouchée de liberté loin du ciment des prisons.
Quelques heures pour que le regard puisse voyager sans percuter les grilles.
Un ciel sans fil barbelé. Des pas qu’il n’est pas nécessaire de compter. Des mouvements qui s’harmonisent de façon un peu différente.

Le 10 novembre, notre ami et compagnon Nikos Romanos a commencé une grève de la faim pour exiger une bouffée de liberté. Après avoir intégré une faculté de l’Institut d’Éducation Technologique d’Athènes, en se présentant aux examens depuis l’intérieur de la prison, il lutte pour pouvoir obtenir ce à quoi il a droit, selon leurs propres lois : les permis de sortie à fins éducatives.

Pour notre part, nous nous plaçons aux côtés de Nikos et de sa lutte, de tout qui puisse et doive accompagner son combat, de chaque expression de solidarité offensive… Parce que les étoiles que l’on peut voir sauter dans le vide sont celles qui portent nos rêves, nos désirs enragés, nos sourires chargé de sens… Parce que nous n’échangerions pour rien au monde une vie sans limites…

Satisfaction immédiate des exigences du compagnon Nikos Romanos pour la concession des permis de sortie à fins éducatives.

Fivos Harisis
Argyris Ntalios
Andreas-Dimitris Bourzoukos
Yannis Michailidis
Dimitris Politis

Module D des prisons de Koridallos
13 novembre 2014

Prisons grecques : Le compagnon Nikos Romanos en grève de la faim depuis le 10 novembre

Asphyxie pour une bouffée de liberté.

Le printemps dernier, je me suis présenté aux examens à l’intérieur de la prison, et je suis entré à la faculté universitaire d’Athènes. Selon leurs lois, j’ai droit depuis septembre 2014 à des sorties de prison éducatives, pour assister aux cours de la faculté.

Comme il fallait s’y attendre, mes demandes ont fait chou blanc, ce qui me porte à revendiquer cette demande en utilisant mon corps en tant que barricade.

A ce point, il me faut expliciter ma logique politique, pour donner un contexte à la décision que j’ai prise.

Les lois, au-delà d’être des outils de contrôle et de répression, sont aussi un outil de maintien d’équilibres, ou de ce qu’on nomme en bref contrat social, reflètent la balance socio-politique et forment partiellement quelques-unes des positions de la guerre sociale.

C’est pour cela que je veux que la décision que je prends soit la plus claire possible. Je ne défend pas leur légitimité, au contraire, je leur fais un chantage politique afin d’obtenir quelques souffles de liberté de la condition destructrice de l’enfermement.

Il s’ouvre alors une réflexion qui a à voir avec nos exigences en état de captivité. Il est évident que les contradictions ont toujours été présentes, et continueront de l’être, sous ces conditions. Nous autres, par exemple, avons participé à la grève de la faim massive contre le nouveau projet de loi des prisons de haute sécurité, bien que nous soyons des ennemis déclarés de toutes les lois. De la même façon, de nombreux compagnons et de nombreuses compagnonnes ont négocié les termes de leur enfermement en utilisant leur corps comme barricade (prisons préventives “illégales”, refus de la fouille corporelle, permanence dans une prison déterminée), et ils ont bien fait.

La conclusion, donc, est que depuis la condition dans laquelle nous sommes, nous nous voyons souvent contraint-e-s d’entrer dans une guerre stratégique de positions qui, dans notre situation, est un mal nécessaire.

Par ce choix que je fais, dont les caractéristiques politiques se concrétisent dans le titre de ce texte, une possibilité d’ouvrir un front de lutte s’ouvre dans une conjoncture qui est cruciale pour nous tou-te-s.

“La poésie est l’art du résiduel. Elle est l’insoumis quand l’ordre du diaphane fait son compte de tous les discours. […] La poésie est incompatible ou elle n’est rien.” (Jean-Marc Rouillan)

Compagnon-ne-s, depuis longtemps, ils nous gardent bien enfermé-e-s. Des contrôles policiers et autres pogroms des unités antiterroristes aux juntes d’économistes qui exterminent tou-te-s celles et ceux qui ne rentrent pas dans leurs statistiques. Des industriels Grecs qui s’opposent à l’avancée des colosses des multinationales, soutenant le socialisme arriéré de SYRIZA, à l’État d’urgence des politiciens qui revêtent le costume de l’hyper-patriote, toujours au service des intérêts du pays, et jusqu’aux policiers et à l’armée qui s’équipent des toutes dernières technologies en matière d’armes pour réprimer les révoltes, et jusqu’aux prisons de haute sécurité.

Il faut nommer les choses par leur nom, et si l’État profite bien de quelque chose, c’est de l’inertie qui s’est établie en tant que condition normale.

Il sera bientôt trop tard, et le Pouvoir, avec sa baguette magique, ne montrera de pitié qu’envers celles et ceux qui s’agenouillent servilement face à son omnipotence.

Le système envisage un futur dans lequel on enterre vivant-e-s les révolutionnaires dans les “établissements de détention correctionnelle intensive”, dans lesquels ils essayeront de briser leur corps, leur âme et leur moral.

Un musée innovateur de l’horreur humaine, où on fera pendre le panneau “exemples à éviter » au cou des exhibitions vivantes, cobayes humains sur lesquels seront testées toutes les intentions sadiques du Pouvoir.

Chacun, chacune répond à ces dilemmes et prend ses décisions. Ou spectateurs assis dans les sièges isolés d’une vie amputée, ou acteurs des faits qui forment l’évolution de l’histoire.

*

Cette nuit-là, le regard ancré à l’horizon, nous avons vu tomber de nombreuses étoiles dessinant leur chemin chaotique. Et nous, nous comptions, et recommencions à compter, nous faisons des vœux, nous calculions les possibilités. Nous savions que notre volonté d’avoir une vie libre devait passer par-dessus tout ce qui nous opprime, nous tue, nous détruit, et pour cela, nous nous sommes jeté-e-s dans le vide, exactement comme les étoiles que nous voyions tomber.

Depuis lors, un nombre infini d’étoiles sont tombées, et peut-être qu’est arrivée l’heure de la tombée de la nôtre aussi. Si nous avions des réponses déjà prêtes, nous ne serions pas ce que nous sommes, simplement des connards intéressés qui apprendrions aux gens comment être des rongeurs qui se dévorent entre eux, comme ils le font déjà.

Au moins, nous autres continuons d’être catégoriques et têtu-e-s, comme le sont les personnes faites comme nous. Et celles et ceux d’entre nous qui ont douloureusement fermé leurs yeux et sont parti-e-s au loin, gardent leur le regard rivé à ce ciel nocturne que nous regardions nous aussi. Et ils et elles nous voient tomber, de belles étoiles brillantes. Maintenant, c’est notre tour ; maintenant, nous tombons sans vaciller.

A partir du lundi 10 novembre 2014, je commence une grève de la faim sans reculer d’un pas, avec l’anarchie dans mon cœur, pour toujours.

Les responsables de chaque jour de grève de la faim et de ce qui se passera à partir de maintenant sont ceux qui font partie du conseil de la prison : le procureur Nikolaos Poimenidis, la directrice Charalabia Koutsomichali et l’assistante sociale.

Solidarité signifie attaque.

P.S. : A tous les “lutteurs” de salon, les humanistes professionnels, les personnages “sensibles” de l’intellect et de l’esprit, par avance : allez vous faire foutre.

Nikos Romanos
Dikastiki Filaki Koridallou, Ε Pteryga, 18110 Koridallos, Athènes, Grèce

(en, es, pt, tr, it, de)

Texte de l’anarchiste Nikos Romanos concernant son lien avec la C.C.F.

Les États sont les seuls terroristes / Solidarité, Attaque, Dignité Banderole pour la manif à Veria du 23.02.13
Les États sont les seuls terroristes / Solidarité, Attaque, Dignité
Banderole pour la manif à Veria en solidarité avec les 4 de Kozani du 23.02.13

Dans un futur proche je serai appelé par l’inquisiteur moderne Mokkas à témoigner sur ma participation à l’Organisation Révolutionnaire de la Conspiration des Cellules de Feu.

La raison pour laquelle je clarifie ma position est de statufier sur mes choix et attitudes de lutte pour mes compagnons. Les responsabilités pénales d’une inculpation me laissent indifférent. Non pas comme la position d’un martyr mais comme un choix anarchiste d’affronter les lois et la mafia judiciaire.

Je ne reconnais pas leurs procédures, ni le droit d’être jugé par des sous-humains tels Mokkas qui pour moi n’a même pas le droit de vivre. J’entends insulter autant que je le peux leurs procédures et mettre en lumière, comme otage maintenant, le conflit révolutionnaire qui se tient chaque jour avec l’autorité. L’attitude intransigeante envers les juges est un moment de plus de bataille dans les conditions de guerre que nous vivons.

Je déclare donc que je n’ai jamais été membre de l’O.R. de la C.C.F. et je suis encore en désaccord avec les positions de l’organisation. Ce fait n’a pas été une raison assez sérieuse pour moi pour ne pas être lié fraternellement avec les compagnons de la C.C.F.. Un lien qui m’a amené à partager avec eux des pensées communes, des doutes, expériences, connaissances. Les expériences partagées pour l’attaque contre la domination et ses alliés.

J’ai parcouru et je continue à parcourir un voyage dans les territoires où la lutte anarchiste se tient fière et diffuse sa force insurrectionnelle. Dans ce voyage contradictoire mais plaisant, mon choix de participer à des structures révolutionnaires (et bien sûr pas les erreurs techniques que j’ai commis) ne constituent pas pour moi des preuves de “culpabilité” mais d’honneur.

La stratégie oppressive nie l’autonomie des groupes anarchistes d’action directe et se basant sur un modèle centralisé ils utilisent la C.C.F. pour “excuser” les pratiques agressives de la tendance insurrectionnelle large.

Une condition similaire a aussi été expérimentée par ceux qui luttent en Italie avec les poursuites du procureur Marini. La chasse aux sorcières lancée par Marini a conduit à la condamnation d’anarchistes à des peines destructrices et de sévères mesures restrictives. Un exemple de plus qui prouve que les termes du “dialogue” ne devrait pas être légaux mais armés.

Notre attitude tente de promouvoir une perception qui est différente des considérations légales (autant que cela soit possible bien sûr) et cible les racines de la reproduction de toutes ces méthodes, notre ennemi commun.

Les pratiques insurrectionnalistes devraient être enrichies et le niveau de violence devrait être multiplié.

Je me tiens en solidarité avec les membres emprisonnés de la C.C.F. et je leur lève mon poing depuis les prisons où je suis retenu otage. Force, compagnons.

Salutations fraternelles à tous les groupes de guérilla, aux cellules de la F.A.I./F.R.I. et à toutes les individualités révoltées de par le monde.

LONGUE VIE À L’ACTION DIRECTE
LONGUE VIE À L’ANARCHIE

P.S.1 : Quand vous êtes agités, prenez une profonde respiration et regardez au-dessus de vous. Vous verrez que dans les étoiles sont cachés nos espoirs et derrière elles nos sourires. Maintenant continuez, à aimer, à attaquer, à vous battre. Malgré tout, vous savez. Les gens qui espèrent meurent en tenant des mains, voilà comment cela devrait être. Au milieu il n’y a rien, c’est la seule chose de sûre. Utilisez jusque-là votre expérience comme boussole. Argiris et Foivos, de la force et bonne chance.

P.S.1 : La seule bonne nouvelle des derniers jours est le bon rétablissement de la santé du compagnon P. Argirou. Mes pensées sont avec toi compagnon.

Nikos Romanos
Prison d’Avlona

Sources : 1 et 2

Attique : Paroles du prisonnier anarchiste Nikos Romanos pour les compagnons qui se sont rassemblés en solidarité devant les murs de la prison pour mineurs d’Avlona

Environ 70 compagnons ont participé au rassemblement de solidarité prévu dans l’après-midi du dimanche 17 février en face la prison d’Avlona où Nikos Romanos est enfermé depuis le 11 février. Quatre escouades anti-émeutes ont gardé les grilles de la prison tout le long. Les compagnons ont mis en place un système audio et donc,  quand ils ont réussi à avoir un contact par téléphone avec Nikos, ses mots ont été entendu partout fort et clairement à travers le micro. De plus, il y a eu pendant environ 5 minutes un contact visuel avec Nikos et toutes les personnes rassemblées s’y sont donné à coeur joie avec des cris et des hurlements. Ci-dessous se trouve une transcription du message de Nikos aux solidaires.

Vive l'anarchie bâtards ! Solidarité avec les 4 de Kozani
Vive l’anarchie bâtards ! Solidarité avec les 4 de Kozani

Laissez-moi commencez par quelques mots concernant mon affaire. Dès le début il y a eu un effort fait pour nous victimiser en dissimulant nos propres choix et en nous présentant comme si nous étions des jeunes à la dérive. Un effort qui a commencé par les orchestrateurs de la propagande étatique et qui a continué avec les cercles réformistes de composantes gauchistes tels le soi-disant “Mouvement Anti-autoritaire” (Alpha Kappa/AK) et “Coordination de la Gauche Anticapitaliste pour le Renversement” (ANTARSYA). Donc, toutes les sortes de médias de masse ont d’un côté affûté la stratégie envers la dépolitisation de l’action anarchiste, convertissant nos choix en des histoires à vous faire fondre le coeur pour des tabloïds, d’un autre côté, les réformiste d’AK et d’ANTARSYA qui, sans dire un mot sur les pratiques agressives de lutte, ont sangloté leurs tristes histoires à propos de nous, contribuant à notre dépolitisation.

Pour moi, le seul fait que quatre anarchistes armés furent arrêtés sans combat au préalable est une défaite qui le laisse pas de place à une victimisation future.

Depuis de nombreuses années il existe une expérience historique riche, une tradition de guérilla où les révolutionnaires combattent jusqu’à la fin. Une perception qui promeut un choix authentique pour le conflit avec le Pouvoir, une option qui a réussi à créer un héritage historique important de lutte révolutionnaire.

Évidemment, la responsabilité pour ce fait gît exclusivement avec nous, les quatre arrêtés. Les raisons qui nous ont poussé à agir de cette manière ont été expliqué dans le texte que nous avons publié sur notre affaire.

En ce qui concerne les tortures, il est évident qu’il est important d’analyser les intentions stratégiques du pouvoir contre nous. Mais quand cette analyse tend à prendre le dessus sur les choix de lutte qui nous ont mené en prison, alors cela reproduit simplement une perception terrifiée sans aucune perspective révolutionnaire.

Pour moi, une réponse appropriée aux tortures et assassinats de compagnons (sans mettre sur un pied d’égalité les significations différentes de chacun) sont les représailles contre les ennemis de la liberté. Représailles qui sont simultanément connectés avec l’action anarchiste polymorphe, créant ainsi des foyers de résistance permanents.

Je vais maintenant essayer de transmettre mon vécu de telle façon que cela soit compris par tous. La douleur psychologique de la soumission et de la reddition sans effusion de sang ne peut être comparé aux tabassages des flics. Être battu vous enrage alors que l’autre douleur vous hante.

Pour finir, je voudrais saluer tous les compagnons qui nous ont activement soutenu en distribuant des textes, mettant en place des systèmes audio aux rassemblements, en collant des affiches, organisant des manifestations et mettant le feu à des cibles pour réchauffer nos cœurs.

Finalement, je voudrais envoyer ma solidarité sans limites au gréviste de la faim Spyros Dravilas [prisonnier en lutte dans la prison de Domokos] et vous faire savoir que 37 personnes de la prison d’Avlona ont déclaré leur soutien avec son combat pour une bouffée de liberté.

Nikos Romanos
17 février 2013

Adresse en prison : Nikos Romanos, Centre de Détention pour Mineurs d’Avlona, 19011 Avlonas, Attique-Grèce / Νίκος Ρωμανός, Ειδικό κατάστημα κράτησης νέων Αυλώνα, 19011 Αττική-Ελλάδα

Grèce : Textes des quatre anarchistes arrêtés à propos du double braquage de Velventos à Kozani

Nos jours passent, pas nos nuits.

Nous courrons vers notre fuite, tandis qu’autour de nous la chasse à l’homme est lancée. Derrière nous gît une vie prédéterminée, gravée par les mains de la domination, avec pour but que nous intériorisions la soumission comme condition objective, de légitimer moralement les systèmes des lois et règles, d’égaliser les individus avec une logique statistique de chiffres. Devant nous, le monde de nos fantaisies “utopiques” qui est conquis avec la seule violence. Une vie, une chance et des choix déterminants.

Regarde le fossé entre les nuages et saute, parce que la chute n’a jamais été un choix plus certain.

Le vendredi 01/02, avec un groupe de compagnons, nous avons mené un double braquage de la Banque Agricole (Agrotiki) et des Bureaux de Poste (ELTA) à Velventos, Kozani. Notre opinion est qu’il existe dans une certaine mesure un fond à analyser les parties opérationnelles du braquage. Ceci afin de premièrement mettre en lumière tous les éléments de l’affaire, les choix que nous avons fait, les erreurs que nous avons commises et les raisons qui nous ont conduit à elles :

Donc, le matin du vendredi, nous avons attaqué les deux cibles, séparé en deux groupes. Depuis le début notre but était de prendre l’argent des deux coffre-forts, ce qui s’est passé. Pendant notre fuite, une série d’infortunés événements et d’erreurs en découlant a mené à l’exposition de nos deux véhicules tout comme de notre direction à la police. Continue reading Grèce : Textes des quatre anarchistes arrêtés à propos du double braquage de Velventos à Kozani