Reçu le 19 juin 18
[NdT : journal en anglais]
Voici le 4ème Journal Mural Anarchiste publié en juin 2018. Cette fois-ci le journal aborde le sujet de la gentrification et les possibilités d’attaque.
Télécharge le journal, imprime-le et répand-le.
Lors du réveillon, le ‘RAV’ (agence d’emploi) a été attaqué avec de la peinture, ainsi que les bureaux d’architectes ‘Herzog & de Meuron’ avec des pierres et de la peinture.
Le RAV est un outil de l’Etat pour la gestion et la pacification de la pauvreté et sert à maintenir la contrainte du travail.
Herzog & de Meuron est un acteur mondial de développement urbain capitaliste et donc directement responsable de la réévaluation et du déplacement. Herzog s’est également prononcé publiquement pour la construction du méga-projet « Rheinhattan ».
source : linksunten / collaboration du chat noir émeutier
Voici un article du bulletin anarchiste “Wut im Bauch” (« Rage au ventre », distribué seulement en format papier) à propos des événements récents à Hambourg. Il y a aussi un court compte-rendu de la « promenade sauvage » contre le contrôle, qui s’est passé récemment. Les textes en allemand et en anglais.
Durant les derniers mois, à Hambourg il y a eu une vaste campagne de répression d’état et de contrôle. Certains de ces événements méritent d’être examinés de plus près. Les quelques exemples donnés ici ne sont qu’une petite sélection de la répression quotidienne, mais ils donnent une image précise des évènements récents et devraient être compris comme des expériences par les gardiens de l’ordre. Ils veulent créer un climat de peur permanente et de respect intact envers leur ordre, afin d’assurer son bon fonctionnement.
Démasquons et menaçons les « zones de danger »
Ce qui est depuis longtemps déjà la réalité à St. Georg autour de la Hansaplatz, et à St. Pauli (autour de Reeperbahn, le quartier chaud de Hambourg) a, depuis le premier juin 2013, gagné le quartier Schanzen. Une zone de danger permanent a été établie, et les flics sont autorisés à effectuer des contrôles à tout moment, à tout endroit. Les scénarios liés à ça et leurs effets sont clairement visibles dans le quartier St. Georg. Des groupes importants de flics sont spécifiquement là pour contrôler et harceler ceux qui sont indésirables, par exemple ceux qui ne peuvent rien se payer ou ceux qui sont exclus sur la base de la pensée raciste. Ce qui se passe ici, sous le prétexte de la sécurité, est facile à révéler.
À St. Georg les travailleuses du sexe doivent être éliminées et les personnes plus faibles socialement, c’est-à- dire financièrement, devraient être déplacées afin de développer le secteur et le rendre plus rentable. Dans le cas du quartier Schanzen les objectifs sont les mêmes, mais la zone dangereuse ici est principalement orientée vers le milieu de la drogue, et contre ceux qui sont « migrants d’apparence », et donc, par des motifs racistes, automatiquement associés. Soyons clairs : les flics n’ont pas besoin d’une justification spéciale pour les contrôles. S’il y a le moindre doute, la loi est de leur côté. Les zones de danger remplacent les grandes démonstrations de pouvoir et les campagnes ciblées de répression par le harcèlement et le contrôle permanent.
Ne tolérons rien
Le 11 juillet en soirée, sur Holstenstraße, un affrontement entre des jeunes et la police a eu lieu. Encore une fois, les flics avaient contrôlé un petit groupe de jeunes et, selon des critères racistes clairs les personnes qui ne rentrent pas dans le tableau de la police ont été harcelées. Sur cette fin de soirée ils se sont défendus et se sont affrontés avec la police, entraînant des blessures et des arrestations. Les habitants ont exprimé leur solidarité et ont donc émis un doute sur l’image acceptable de l’application de la loi. Dans les jours suivants il y avait une atmosphère de tension autour de la Holstenstraße. Les soirées suivantes, des groupes de centaines de personnes se sont rassemblées en grands groupes, en partie pour montrer leur solidarité. Les flics ont occupé les environs et faisant des va-et-vient dans la même rue à une minute d’intervalle, avec des flics en civil prêts à être déployés au cas où. Des éclats de rage ont suivi. Continue reading Allemagne : Sur les événements récents à Hambourg
Si vous avez des informations en direct envoyez-les nous.
L’occupation du parc Taksim Gezi à Istanbul a commencé le 28 mars 2013. À la suite de la descente de police dans la zone du parc le 30 mai des hackers de RedHack ont sabotté le site du siège de la police de Beyoglu.
L’occupation a continué, et des milliers de personnes se sont rassemblées pour résister contre les projets du gouvernement (construire un centre commercial et raser le parc). C’est très vite devenu l’une des mobilisations les plus importantes de ces dernières années, avec différentes personnes y prenant part (depuis des activistes radicaux en passant par des ONG, etc ..), ressemblant au mouvement international Occupy.
Le 31 mai des affrontements dans les rues ont commencé à 05 heures du matin à Istanbul. La résistance s’est intensifié, alors que la police tirait un nombre incalculable de bombes lacrymogènes. Avant une nouvelle vague de répression des supporters des trois équipes de football principales (Besiktas, Galatasaray, Fenerbahce) ont pris les rues ensemble. Les heurts ont continué tard dans la soirée. Le nombre de personnes dans la rue était énorme. Dans chaque direction des milliers de personnes essayaient de rejoindre la place Taksim. La lutte continuait après près de 16 heures de combat. Continue reading Istanbul, Turquie : dernières mises à jour sur l’occupation du parc Taksim Gezi
Nous, un groupe de personnes, voisin-e-s des peuplements maritimes du Cabanyal-Canyameral, nous sommes réunis pour montrer notre rejet face aux actions de dénonciation concernant des logements, propriétés de l’entreprise PLAN CABANYAL-CANYAMERAL, faites par l’Association de voisin-e-s du Cabanyal-Canyameral, car pour nous cette manière de mettre la pression comme ça à la Mairie de Valence et à la Generalitat Valenciana ne fait que renforcer l’aggravation des mauvaises conditions et pénuries que traversent quelques collectifs sociaux qui vivent dans le quartier, et donc voisins et voisines de celui-ci. À cette plainte s’ajoute une liste dans laquelle sont signalées les maisons occupées illégalement, en marquant, dans un style hitlérien, toutes ces personnes qui ne peuvent pas accéder à une habitation par manque de ressources économiques. Ceci suppose une nouvelle situation de criminalisation envers ces personnes dont certaines d’entre-elles sont engagées dans la lutte du quartier face à la constante dégradation et le fait de faire tomber les immeubles des zones affectées.
Il est évident que presque personne n’aime vivre entouré de poubelle et de saleté, c’est une situation qui peut seulement se résoudre par la communication et la réciprocité entre les voisin-e-s, c’est-à-dire avec le supposé « tissu social » avec lequel se gargarisent quelques-un-e-s et dont nous avons des doutes qu’il existe encore au Cabanyal. Sur ce point nous mettons l’accent sur l’accusation qui est faite quand ils parlent d’objets d’origine douteuse (il ne vous manque plus qu’à dire qu’ils les ont volé) et de ferraille (il faut dire qu’ils sont en train de faire un travail de recyclage dont les mairies rêveraient). De plus, comme quelques-un-e-s d’entre l’avons montré il y a un moment déjà, c’est la mairie elle-même qui a mis en œuvre la dégradation, entre autres choses, en coupant l’eau à tous ceux qui ne peuvent pas la payer. Ils ont transformé l’eau, qui était une ressource pour tous, en une ressource pour privilégiés, son manque provoquant dans beaucoup de maisons des problèmes d’hygiène et de salubrité.
Ils ne peuvent même pas voir les aspects positifs, comme par exemple le fait que le quartier s’est rempli à nouveau de gosses qui continuent à mettre de la joie dans ces tristes rues, abandonnées il y a de nombreuses années par les mêmes voisins « autochtones » qui cherchaient une modernité dans les bâtiments, et détruites aussi par la spéculation sauvage qu’ils ont dû supporter.
Nous pensons qu’on procède de la même façon que celle qui est critiquée aux institutions publiques, c’est-à-dire à travers une procédure de gentrification (foutre dehors les voisin-e-s pauvres et attirer des gens avec un pouvoir d’achat plus élevé). Ils sont donc en train de se convertir en exécuteurs d’une très claire injustice sociale et presque avec une vision naïve qui croit que l’État va s’occuper des personnes délogées, quand en ce moment précis, des centaines de personnes hypothéquées sont en train d’être dépouillées de leurs foyers.
Des fois, nous nous sommes retrouvé-e-s de côté face à l’opinion de certaines personnes du quartier qui trouvaient positive la possibilité de remplir les maisons d’étudiant-e-s erasmus et jeunes couples nationaux ou étrangers avec une solvabilité de dépassement claire, en ignorant d’autre type de personnes qui sont venues ici pour vivre, lutter, apprendre, qui ont reçu des coups des keufs et des vexations et qui ont arrangé et réhabilité avec leurs propres mains et sans subventions cet environnement en nous considérant comme un « moindre mal ».
Il est hypocrite de voir comment quelques-un-e-s des membres de la Plateforme Salvem el Cabanyal (“Sauvons Cabanyal”) demandent à la mairie de trouver des solutions à la dégradation des habitations de propriété municipale, quand eux-mêmes ont des maisons vides, qui se remplissent de rats et poussière, sans aucun envie de les utiliser, mais en attendant qu’une future revalorisation du quartier leur soit plus rentable.
Nous refusons cette vision romantique que le Cabanyal-Canyamelar redevienne celui qu’il était, ils ne vont pas faire revenir les pêcheurs et Blasco Ibañez ne va pas lever à nouveau la tête, ce quartier est formé par les voisin-e-s qui l’habitent et ainsi ils/elles méritent le respect malgré nos différences, et si ce qui se prétend est de laisser un quartier plus ou moins propre plein des maisons vides, ça ne sera pas un quartier mais un musée. Ce qui nous intéresse c’est de défendre les gens du quartier, pas un musée architectonique.
Nous mettons aussi en garde contre la dangerosité de générer avec ces actions un discours qui, en ces moments difficiles de chômage et réductions budgétaires continues, frise le développement d’opinions xénophobes, racistes et d’exclusion sociale; notons ce malheureux commentaire dans un des courriels de la AVV Cabanyal Canyameral, dans lequel, suite à la demande de collaboration avec des photos et adresses des maisons occupées illégalement, se rajoute « Un salut et bonne chasse ».
Nous entendons le mal-être des voisin-e-s les plus sensibilisés mais les seuls coupables de toute cette dégradation sont les spéculateurs et si ce type d’actions inhumaines, dans lesquelles l’unique chose remportée est de dégager les personnes ailleurs, continuent, nous n’hésiterons pas à retirer notre appui et solidarité envers certains collectifs du quartier et à diffuser notre opinion là où il le faut.
Avec ce texte nous voulons dénoncer l’attitude des dirigeants de la AVV Cabanyal-Canyamelar ainsi que la Plataforme Salvem el Cabanyal qui avec cette action ont démontré de quel côté ils sont. Leur façon de résoudre le problème de la dégradation et de la pauvreté est très simple : expulser les gens sans ressource, revaloriser économiquement le quartier et construire des nouveaux logements dans lesquels pourront seulement accéder la population qui a un plus grand pouvoir d’achat, déplaçant ainsi le problème à un autre quartier. Ces associations ont ôté leur masque : seulement les maisons les intéressent, les gens ils s’en foutent. Avec cette plainte ils sont en train de criminaliser la pauvreté, et des dizaines des familles sans ressources économiques vont rester dans la rue, à vagabonder.
Pour nous le problème a une solution plus complexe : et déplacer la pauvreté dans un autre quartier ne va rien résoudre, c’est un phénomène d’inégalité sociale, et lui faire front passe par combattre l’injustice, en s’attaquant aux classes oppressives.