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Grèce : Succursales bancaires attaquées à Thessalonique

at1Les 12 et 13 février 2015 ont respectivement eu lieu des réunions de pays membres de l’Union Européenne à propos du thème du terrorisme et de la politique économique. Pour nous, ces deux évènements sont ceux qui composent l’actuelle vision européenne et qui lui donnent son sens, c’est-à-dire l’étouffement économique de celles et ceux d’en bas, et la répression et le combat contre tout danger interne ou externe qui menace la stabilité et la paix sociale.

Concrètement, le 12 février, une rencontre a eu lieu entre les ministres de l’UE sous le prétexte des derniers évènements survenus en France (une autre rencontre lui avait précédé le 15 janvier 2015, celle des ministres de l’Intérieur et de la Défense d’Europe qui a compté avec la présence du ministre de l’Intérieur des États-Unis). Leur objectif primordial a été l’élaboration d’une politique antiterroriste en commun et la recherche de nouvelles technologies de surveillance et de contrôle, c’est-à-dire un plus grand élargissement de la défense et du blindage de la domination, quelque chose que nous comprenons comme l’objectif principal de ceux d’en-haut dans une période de tumultes sociaux. Les résultats de ce genre de réunions, nous en faisons déjà l’expérience avec le durcissement de la loi antiterroriste, les camps de concentration pour migrant-e-s, FRONTEX, le mur sur le fleuve Evros, les prisons de haute sécurité, et pas seulement.

D’autre part, le 13 février a eu lieu la réunion informelle des ministres de l’Économie (eurogroupe) avec pour but de planifier la politique économique afin d’apporter le « développement » en Grèce et en Europe en général. Pour nous, ce « développement » n’est rien de plus que la tentative de sauvetage et de perpétuation du système capitaliste lui-même, auquel nous attribuons la pauvreté, la répression et la misère de nos vies.

Indépendamment des différents modèles d’administration économique, le rôle du système bancaire et du système économique dans sa totalité continue d’être le même : l’accumulation de biens entre les mains des puissants et l’étouffement économique des réprimé-e-s. Actuellement, nous faisons l’expérience d’une administration économique de la crise supposément radicale, mais qui ne s’échappe pas du contexte de la totalitaire et néolibérale Union Européenne, et qui n’abolit pas – et ne peut le faire – la condition même de l’exploitation.

D’un autre côté, l’administration sociopolitique du gouvernement de Syriza, au contraire de celle de Nea Dimokratia, qui essayait d’éliminer les mouvements à travers la stratégie de la tension, est passée à une nouvelle stratégie répressive qui a pour arme principale l’assimilation des revendications des luttes sociales précédentes.

Pour nous, l’ennemi était et sera l’État et le Capital, et ce indifféremment de s’il porte un masque de droite ou gauchiste. Nous sommes contre la logique de la délégation et n’attendons d’aucun gouvernement qu’il n’apporte des solutions aux problèmes que nous vivons, nous projetant dans la lutte pour le tout et sans médiations, jusqu’à la libération de toute forme de Pouvoir.

Ainsi, les jours lors desquels les puissants se réunissaient pour élaborer leurs plans répressifs et économiques, nous-autres avons contribué le 12 février à ce débat en attaquant une succursale d’Eurobank et une autre d’Alpha Bank, toutes deux situées dans la rue Ionos Dragoumi, dans le centre de Thessalonique, réduisant en miettes leurs vitrines et détruisant les distributeurs automatiques.

PAS DE RECUL
LUTTE JUSQU’A LA DESTRUCTION DE L’ÉTAT ET DU CAPITAL

espagnol

[Suisse/Italie] Petite mise à jour sur le cas de Silvia, Billy et Costa

L’Italie incrimine Silvia, Billy et Costa une seconde fois pour les évènements suisses.

Dans un précédent communiqué de mise à jour de notre situation, nous avions écrit à propos de la clôture de notre cas en Suisse, où la succession de recours sur les machinations des divers appareils de sécurité italiens et de la confédération helvétiques n’avaient mené à rien, a part à confirmer le fait qu’en matière de répression, la collaboration policière est toujours forte, surtout si les sujets concernés sont des opposants à leur démocratie d’oppression.

Dès le moment de notre arrestation en Suisse, sous l’accusation d’avoir voulu attaquer le nouveau centre de recherche (alors en construction) d’IBM et de la Polytechnique de Zürich, fleuron de la recherche en nanotechnologie au niveau mondial, à l’aide d’explosifs, l’Italie avait fait partir une enquête en étroite collaboration avec la police helvétique, dans le but de démontrer l’existence d’une organisation subversive avec finalité terroriste sur le sol italien et possédant des ramifications jusqu’en Suisse.

De fait, scénario déjà connu, cela a mené, pendant nos années d’incarcération, à une intense activité d’espionnage, en premier lieu du réseau de solidarité qui s’était créé entretemps, puis à l’encontre des milieux écologistes radicaux les plus actifs dans les différentes batailles ayant cours à l’extérieur pour suivre notre cas et pour faire ressortir des questionnements comme celui des nanotechnologies que l’on aurait voulu passer sous silence ou réduire derrière un seul son de cloche, de préférence celui de leurs promoteurs.

La magistrature de Turin, apparemment non contente du succès suisse qui nous a condamnés pour le fait spécifique mais n’a pas retenu l’importation de matériel explosif et, vexée de n’avoir trouvé aucune organisation, ni en Italie ni ailleurs, a récemment clos l’enquête articulée autour de l’article 270 bis (association subversive à finalité terroriste), pour demander au lieu de ça de nous renvoyer tous trois en jugement sur la base des accusations suivantes : « art.110, 280 c.p. … parce qu’en concours entre eux, au nom de l’ELF-Earth Liberation Front, mouvement inspiré de l’écologie radicale, avec finalité terroriste, ils accomplissaient des actes dirigés à l’endommagement de propriétés mobiles ou immobiles d’autrui, au moyen de dispositifs explosifs ou pouvant en tout cas causer la mort, art.110, 81, 61 c.p. … parce qu’en concours entre eux, au travers de plusieurs actions exécutées au sein d’un même dessein criminel … ils détenaient illégalement et emportaient dans des lieux publics, de par le transfert entre Valchiusella et Bergamo, et donc en Suisse, le matériel explosif suivant, prêt à l’emploi… art 110, 648 c.p. … parce qu’en concours entre eux … en ayant conscience de leur provenance délictueuse, ils recevaient de sujets restés inconnus le matériel pour la confection d’explosifs … provenant de leur soustraction illicite aux dépends d’une des entreprises, non identifiée, possédant une autorisation pour l’usage d’explosifs ». Toutes les accusations contiennent l’aggravant de la finalité terroriste.

Nous pensions trouver face à nous, comme partie civile offensée, les techno-nazis d’IBM. Et en fait, la Suisse se présente à travers son excellence en recherche : l’Institut Polytechnique de Zürich, depuis toujours engagé dans les recherches nocives, desquelles les nanotechnologies ne sont que la pointe de l’iceberg.

En attendant que soit prochainement fixée l’audience préliminaire qui nous voit passer de la position de suspects à celle de mis en cause, nous réaffirmons la nécessité de nous mobiliser et de construire une opposition à ces frontières de la techno-science qui utilisent le monde comme une excroissance de leur laboratoire.

En vue du procès, nous nous voyons contraints d’assumer de nombreuses dépenses légales, et nous demandons à tous et à toutes un support, avec l’organisation d’évènements de soutien et de donations au compte courant postal au nom de Marta Cattaneo, code Iban IT11A0760111100001022596116, en spécifiant la clause : solidarietà a Silvia Billy Costa

Pour contacts : info@resistenzealnanomondo.org
resistenzealnanomondo.org, silviabillycostaliberi.noblogs.org

Athènes, Grèce : déclaration de l’anarchiste Antonis Stamboulos

Le 1-10-2014, je suis arrêté et on me dirige, cagoulé, à la salle d’interrogatoire des services anti-terroristes. De 17h à 1h du matin, un groupe de flics cagoulés – et pendant que je suis menotté sur le dos – me prélèvent avec force de l’ADN et des empreintes et essayent de me photographier entre commentaires ironiques, clés au bras, entorses, tabassage et menaces pour électrocutions, considérant qu’ainsi je vais collaborer. A 1h du matin, je vois les premières personnes non-cagouléεs qui me déclarent que je suis accusé de terrorisme. Jusqu’ à 5h30 du matin, je reste dans une cellule 1×3, toujours menotté sur le dos. Le lendemain on fait des nouveaux efforts de me photographier.

De ma part, dès le début de l’arrestation, je me suis abstenu de manger ou de boire, exigeant de parler avec un avocat. 24 heures après, on m’a permis finalement d’avertir un avocat et j’ai parvenu à la voire pour quelques minutes, juste avant de passer devant le procureur.

Le témoignage qui précède est adressé aux compagnons en tant qu’une petite expérience de lutte.

L’attitude de l’Etat envers nous, que ce soit modérée ou dure –ce qui est toujours relatif- ne peut jamais nous fléchir, tant que nous sommes conscients de la responsabilité qui résulte de notre position en tant qu’anarchistes, pendant les moments qui nous mettent à l’épreuve.

Car c’est les moments difficiles de la lutte qui renforcent la conscience. Car c’est dans ces circonstances que chacun d’entre nous est le gardien des idéaux de la société qu’on se bat pour créer. Beaucoup de sang est coulé pour la lutte vers l’émancipation de la société des classes, il serait donc ridicule de craquer devant les quelconquesbrutalités des flics. J’ai tenu une position négative devant les exigences des laquais de l’état d’extorquer mes données, pour deux raisons. Premièrement, pour des raisons de valeurs, puisque je considère que chaque anarchiste révolutionnaire à l’obligation de ne céder point de terrain à l’ennemi de classe. Et deuxièmement car, conscient de la sévérité des accusations qu’on m’adresse, j’ai voulu protéger mon environnement familial et amical des corbeaux qui m’ont capturé. Alors, tant que les Clouseau ne trouvaient pas mon nom, je n’étais absolument pas enclin à le donner. Au moment où ces lignes sont écrites, deux jours après l’arrestation, la police est parvenue « enfin » à trouver mon nom.

Il est clair que les officiers des services anti-terroristes et surtout leurs supérieures politiques, croyaient trouver le filon à partir de mon arrestation, ce qui explique les fuites dans la presse concernant le cahier contenant de « trajets chronométrés », les cibles, les vélos et les saucissons.* Par l’intermédiaire de ce couper-coller ils fabriquent une histoire propre à leur scénario. Un scénario qui à la fin doit toujours montrer eux comme des vainqueurs.

Ce que j’ai fait, qui je suis et pourquoi je me trouvais à l’endroit où on m’a arrêté, ne concernent ni la police ni les procureurs, ce sont un affaire à moi. Par conséquent, je n’ai pas à m’excuser devant les chiens de garde de la légalité bourgeoise, mais uniquement devant le mouvement révolutionnaire, les compagnons et le peuple qui choisit de ne pas vivre comme un raya (esclave).

Je considère cette première communication avec l’extérieur indispensable, vu que je n’ai pas d’illusions concernant mon détention provisoire.

Pour le moment, je suis captive dans les mains des serviteurs du capital, mais mon cœur reste dans le camp de la révolution.

La lutte continue.
Vive la révolution.
Vive l’Anarchie.

Antonis Stamboulos
depuis le boulevard Alexandras 173
(préfecture de la police)
4/10/2014

* NdT: Alors que le compagnon – qui a été arrêté dans le quartier de Vyronas, Athènes – était encore non identifié, le chef de la police a affirmé publiquement que l’une des « conclusions » les plus frappantes étaient des notes manuscrites considérés comme des mots de code pour des explosifs.

Collaboration du Flying Theory

Perpignan, France : Solidarité avec les anarchistes emprisonnés

(photo prise le 20 décembre 2013 devant la “Casa de la Generalitat” à Perpignan en compagnie de membres de la Coordination des Groupes Anarchistes)

Le 13 novembre 2013, la police nationale espagnole a de nouveau arrêté des militants anarchistes à Barcelone. Deux d’entre eux restent emprisonnés les autres, libérés mais toujours inculpés.

Pour la deuxième fois en quelques mois, ils emprisonnent sous couvert des lois antiterroristes. Après avoir arrêtes en mai 2013, 5 autres camarades, coupables d’avoir partagé sur facebook des affichettes appelant à la lutte contre la répression, contre le fascisme, contre l’état.

Il y a quelques jours la Justice de l’état Espagnol condamnait Xurxo, militant de la CNT-AIT de Galice à un an de prison pour avoir participé à un « piquet » lors de la gréve générale du 14 novembre 2012.

Pour l’état espagnol, c’est du terrorisme !

Il est évident que dans une période agitée comme en vit l’Espagne aujourd’hui, l’état fera tout pour empêcher toute organisation collective des exploités de tous genres ! La meilleure façon pour un état pour gérer préventivement ce genre de soulèvement est d’emprisonner sous de fausses accusations, les militants les plus actifs ! Cela se fait bien sur avec la complicité de la presse et des médias qui traitent les militants arrêtés comme de dangereux terroristes, évitant ainsi la propagation d’idées radicales qui pourraient provoquer des soulèvements populaires radicaux et non contrôlés par des partis ou syndicats.

Nous appelons clairement à soutenir ces compagnes et compagnons inculpés ou emprisonnés !

CNT-AIT de Perpignan
9, rue Duchalmeau ; 66 000 Perpignan.

Athènes: Pour le renforcement de la solidarité réciproque

Le dimanche 11 mars, à l’assemblée ouverte de ContraInfo à Athènes, ont participé plusieurs compagnon-ne-s de différents pays, et nous avons décidé de réaliser une action symbolique de solidarité internationale et de contre-information, en accrochant des banderoles, en soutien avec quatre affaires importantes, dans diverses parties du centre-ville.

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Dans l’École Polytechnique, dans la rue Patission, nous avons dressé une banderole pour le compagnon Tortuga, pour le 20 mars, journée internationale d’actions en solidarité pour Luciano Pitronello, qui est menacé, par les autorités persécutrices de l’État chilien, d’une peine d’emprisonnement de 15 ans, en raison de la mise en place d’un explosif dans des bureaux de la banque Santander, le 1er juin 2011, à Santiago, au Chili. Sur la bannière, écrite en espagnol et en grec, se lisait ceci : «Liberté pour le compagnon Tortuga! Solidarité avec les prisonniers de guerre au Chili.»

Sur la place Exarchia, nous avons placé une banderole en mémoire d’Oury Jalloh, brûlé vif dans un poste de police, dans la ville de Dessau, en Allemagne, le 7 Janvier 2005. Depuis lors, famille, amis et personnes solidaires, ont porté l’affaire devant les tribunaux, exigeant la punition des auteurs de l’assassinat d’Oury, réfugié de la Sierra Leone et âgé de 36 ans. Ces jours-ci, sous une atmosphère de terreur policière, l’affaire est toujours examinée par le tribunal de Dessau. Sur la pancarte, écrite en allemand et en grec, se lisait: «Oury Jalloh a été assassiné! Oury Jalloh vie! Aucune tolérance pour les États-assassins. Solidarité avec nos compagnons en Allemagne.»

A l’entrée de la Faculté d’Economie (ASOEE), dans la rue Patission, a été suspendue une banderole pour Luca Abbà, activiste du mouvement NO TAV en Italie, qui est actuellement à l’hôpital, après avoir été grièvement blessé, lors d’une opération répressive dans le Val di Susa. La lutte contre la construction de la liaison ferroviaire à grande vitesse, entre Turin et Lyon, est menée depuis les années 1990, et se poursuit jusqu’à aujourd’hui. La banderole annonçait: «PAS DE TAV, PAS D’ETAT, PAS DE CAPITAL. Solidarité avec Luca Abbà. Sabotage des voies rapides du système.»

A l’entrée de la faculté de sciences sociales et politiques (Panteion), nous avons accroché une banderole en solidarité avec 6 compagnon-ne-s anarchistes, en France, Inès, Javier, Damien, Ivan, Franck et Bruno, poursuivi-e-s depuis quatre ans, placé-e-s pendant un certain temps en détention provisoire et actuellement sous contrôle judiciaire et souffrant de l’application de la loi antiterroriste. Le début du procès se tiendra à Paris, le 14 mai. Sur la banderole, rédigée en français et en grec, se lisait: «Solidarité avec Inès, Javier, Damien, Ivan, Bruno et Franck. Bas les pattes des compagnon-ne-s en France.»

Une cinquième petite banderole, rédigée en anglais, a été suspendue à l’entrée de l’Ecole Polytechnique, rue Stournari, et affichait: «Solidarité internationale pour tous les opprimés!»