Tag Archives: prison de Nigrita

Prisons grecques : Lettre du compagnon Panos Michalakoglou depuis la détention provisoire

strengthEn octobre 2014, l’anarchiste Panagiotis (Panos) Michalakoglou et un autre compagnon ont été placés en détention provisoire. Ils ont été arrêtés ensemble le 1er octobre à Kolonaki, dans Athènes, accusés de possession aggravée d’armes et de détention illégale d’explosifs (une grenade). De là, Michalakoglou a affirmé sa responsabilité en ce qui concerne les armes à feu trouvées au cours du raid policier dans sa maison, et a exprimé clairement que son ami et compagnon M.V. n’avait rien à voir avec l’affaire. A la mi-octobre, Michalakoglou a été transféré à la prison de Nigrita, près de Serres (où la détenue Ilia Kareli a été assassinée par les matons), et l’autre compagnon à la prison d’Aghios Stefanos, à Patras. Les mots suivants sont de Panos Michalakoglou.

Hier soir, vendredi 21 novembre 2014, après que j’ai demandé de voir le chef des surveillants Yannis Dimou peu avant l’horaire de fermeture de la prison, j’ai été appelé via haut-parleurs à me rendre dans son bureau. A peine entré, j’ai exigé que mes demandes soient satisfaites ; j’ai été très clair sur le fait que dans le cas contraire, je refuserais de réintégrer ma cellule et d’y être enfermé. Cela m’a permis d’obtenir ma première requête, à savoir mon transfert dans une autre aile de la prison (de la C2 à la C1). Pour le reste (qu’on me fournisse en vêtements, livres, lecteur MP3, textes politiques et nouvelles), il s’est engagé à le faire, en suivant la procédure réglementaire dès à présent.

Cette expérience m’a fait réaliser qu’en prison, l’ennemi n’est pas seulement l’administration, mais aussi souvent les prisonniers eux-mêmes, ceux qui baissent la tête et font des compromis en plus de, plusieurs fois, tenter de prévenir qu’une mobilisation se mette en marche ou qu’une mutinerie ait lieu.

Quelle est la conclusion à tout ceci ? Si vous ne revendiquez pas ce qui vous revient, vous êtes définitivement écrasé. Comme dans la société, quiconque baisse la tête en prison sera toujours vaincu-e.

Je ne ferai pas un pas en arrière, jusqu’à ce que mes revendications soient satisfaites.
Rien n’est fini, tout continue.

Panos Michalakoglou
22 novembre 2014
Aile C1 de la prison de Nigrita, Serres

Grèce : Lettre de solidarité pour Sokratis Tzifkas depuis les prisons

Le 3 août le prisonnier anarchiste Sokratis Tzifkas est retourné à la prison de Diavata, où il est retenu depuis mars, après son transfert à l’hôpital pour être examiné pour des raisons de santé à lesquelles il fait face.

Là, il est allé encore une fois à l’encontre de la fouille rectale et l’ordre des matons de se déshabiller. Une procédure qui au-delà du raisonnement évident qui est de prévenir de passer en contrebande des objets illégaux (avec la mise à nu mise en place principalement pour détecter les drogues et ainsi de ne pas contester le monopole du service correctionnel individuel dans l’approvisionnement de substances légales ou non), a plus d’un but.

La démonstration de pouvoir venant des matons envers le prisonnier est voulue pour que le dernier imprime dans sa tête que les premiers sont ceux qui sont “les patrons” dans l’entrepôt humain qu’ils appellent “établissement pénitentiaire”. Cette procédure est l’un des nombreuses efforts qui prend place pendant la détention d’une personne afin de faire fléchir son moral et pour qu’enfin il se réconcilie avec la passivité, la meilleure méthode de survie dans un environnement hostile. Une procédure avec pour but final d’anéantir toute pensée réactive, de résistance, de lutte contre les cadres asphyxiants qui le prive de sa liberté de mouvement et qui ceint son espace et temps en une version condensée de la prison catholique du capitalisme.

De plus, pour le maintient de l’ordre et de la fonction calme de la prison, où chaque tentative d’insurrection ou d’évasion est quelque chose plus que naturel, il est très important que le prisonnier est habitué à – sinon disposé – accepter et exécuter les ordres des matons, même si ceux-ci affectent sa dignité élémentaire.

Pour ces raisons et pour plein d’autres, Sokratis a refusé la fouille à nu et rectale. Après ce refus il est immédiatement passé devant le conseil disciplinaire et condamné à une peine disciplinaire à l’isolement de 10 jours.

Bien sûr le nombre de 10 jours, qui est formellement défini par le code correctionnel comme le plus grand nombre de jours qu’un prisonnier peut passer à l’isolement, a déjà été dépassé dans deux cas  de prisonniers anarchistes, l’un dans la prison de Nigrita à Serres et l’autre encore une fois dans la prison de Diavata dont l’unité d’isolement est connu par de nombreux prisonniers anarchistes, et pas seulement. Nous de notre côté, croyons que l’isolement et les peines qui sont imposés par les procureurs, les brigadiers, les directeurs contre les combattants de la liberté otages doivent être connus, tant pour l'”intérieur” que pour l'”extérieur”, comme encore une petite cause pour mettre un terme aux “isolements” volontaire qui morcellent les communautés et leurs luttes.

Ils devraient devenir une étincelle de plus (parmi tant d’autres) pour collaborer librement et pour la liberté, une raison de plus de guerre contre la société des prisons et les prisons de la société. Même si aucun isolement ne sera capable de faire fléchir la force individuelle de Sokratis aujourd’hui, ni d’aucun de nous demain, nous devons nous tenir l’un à côté de l’autre, au sujet de la volonté/besoin/désir pour une tentative collective polymorphe de rupture avec le monde de l’autorité.

Chaque empreinte de refus, chaque empreinte de lutte, chaque empreinte d’expression de solidarité “en-dedans” ou “en-dehors” les murs qui séparent nos mondes communs emprisonnés, est aussi un coup qui porte les messages de la liberté à travers le béton, rappelant et actualisant nos rêves communs et notre haine commune. Parce que l’isolement c’est la vie dans les appartements… Parce que la liberté se trouve aussi dans le combat pour sa conquête… Parce que la rage n’obéit pas…

SOLIDARITÉ avec le compagnon anarchiste et otage de la guerre civile sociale Socratis Tzifkas qui est à l’isolement dans la prison de Diavata pour le refus d’enlever ses sous-vêtements lors de la fouille rectale.

Alexandros Mitroussias
Rami Syrianos
Giorgos Karagiannidis
Andrzej Mazurek
Mustafa Ergün
Babis Tsilianidis
Michalis Tzimas
Spyros Stratoulis
Makis Gerakis
Kostas Sakkas
Dimitris Dimtsiadis

Sources : ici et .