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Rome : Compte-rendu de deux journées anticarcérales en solidarité avec Maurizio Alfieri

compagni

Vendredi 28 et samedi 29 novembre : deux journées contre le système carcéral, sa brutalité et sa normalité.
Nous avons été poussé-e-s par une affaire mise en lumière par Maurizio Alfieri, détenu dans la prison de Spoleto, qui il y a quelques semaines nous faisait parvenir la nouvelle d’un énième homicide d’État, celui d’un prisonnier qui a trouvé la mort en prison le 25 juin 2013, dans la maison de redressement de Terni.

Nous avons pensé que nous ne pouvions pas laisser cette dénonciation de Maurizio rester lettre morte, lui qui s’est en plus exposé dans cette affaire, comme dans d’autres, personnellement, en faisant sortir encore une fois les noms et prénoms des responsables directs.

Mais de cette mort, comme de toutes les autres morts des otages de l’État dans ses prisons, dans ses casernes, dans les cellules de ses tribunaux, c’est le système entier qui en est responsable.

Vendredi après-midi, nous nous sommes rendu-e-s près du siège central du DAP (département de l’administration pénitentiaire) de Rome, avec pour but d’interrompre la routine de leur travail habituellement non dérangé.
Devant l’entrée du bâtiment, revêtus de leur équipement anti-émeute, un groupuscule de flics (trois camionnettes et un blindé) aux ordres d’un grand nombre de DIGOS, et aux fenêtres ceux qui estiment peut-être n’être que de « simples » employés… A tous ceux là a été adressé le cri d’ASSASSINS, répété pendant presque trois heures d’affilée, et interrompu seulement par les voix amplifiées de qui a voulu rendre hommage, avec toute sa haine, à l’infâme occupant de ce bureau.

Du DAP et de ses « simples » employés dépendent les vies des détenus et des détenues, et donc leur mort aussi. Et tout ce qui se passe entre les deux.
A la différence de ce à quoi nous nous attendions nous aussi, cette initiative a également représenté un certain intérêt auprès des gens qui se retrouvaient à passer par là ce vendredi après-midi, et qui y passent peut-être tous les jours. Des histoires de vie qui s’entrecroisent, des récits inattendus de vies recluses, des souvenirs de souffrance et des désirs de vengeance qui ont fait que nous ne nous sommes pas senti-e-s seul-e-s face à ce lieu et aux pontes du système de répression italien. Des phrases peintes sur les murs d’enceinte étaient également là pour rappeler aux passant-e-s que ceux qui travaillent au DAP sont des ASSASSINS.

Samedi après-midi, la direction prise a été celle de la prison de Spoleto, où Maurizio est détenu dans la section d’isolement, à cause de son insubordination.
La présence devant cet institut de peine en solidarité avec les détenus a aussi été l’occasion de soutenir la révolte qui avait porté en septembre dernier à la publication d’un document signé par 77 détenus de cette prison pour dénoncer à l’extérieur les conditions de vie auxquels ils sont contraints (dans lequel ils se considèrent « traités pire que des animaux »).
Durant tout le rassemblement, on a également battu contre le portail de la prison. Les interventions au micro ont reçu des réponses de l’intérieur, et probablement même des sections en régime 41 bis – la prison dure en Italie – grandement peuplée dans cette prison.

Comme conclusion au rassemblement, les murs de Spoleto ont été les protagonistes d’une série de tags qui disaient en gros :
FEU AUX PRISONSSOLIDARITE AVEC LES DETENUS ET LES DETENUES EN LUTTEAVEC MAURIZIO ALFIERINON AU 41BIS

Quelques ennemi-e-s de l’autorité

Rome : un compagnon anarchiste approché par les services secrets puis menacé avec un pistolet

ROME, services indiscrets.

Hier, 20 mai 2014, un peu avant 13 heures, alors que je sortais à peine du travail et après avoir mis en marche ma vespa pour retourner chez moi, j’ai été approché par une femme. J’ai cru qu’elle voulait me demander une information sur les rues, mais non, elle m’a au lieu de ça appelé par mon nom et prénom et s’est présentée – avec un peu d’embarras – comme étant fonctionnaire des services secrets. Elle m’a demandé courtoisement de l’écouter seulement deux minutes à propos d’une proposition de boulot … je refuse et je renvoie, sans lui laisser la possibilité d’ajouter quoi que ce soit d’autre, la proposition à l’envoyeur de façon moins polie qu’elle ne l’avait fait ; à peine parti, elle a répété en hurlant de lui faire le plaisir de l’écouter, tout en prononçant le nom d’un compagnon que je fréquente en disant que celui-ci leur fournissait déjà quelques faveurs … à ce propos, je profite de ces quelques lignes pour réaffirmer toute mon estime, mon affection, ma confiance et ma solidarité envers la personne concernée par ces mensonges.

Rien de nouveau, bien sûr, si ce n’est qu’à quelques pâtés de maisons de chez moi, alors que je m’étais arrêté au feu rouge, un scooter avec deux jeunes dessus, casques et lunettes de soleil, s’est placé à côté de moi et m’ont pointé un pistolet sous l’aisselle avant de presser la gâchette plusieurs fois. Le flingue n’était évidemment pas chargé, sinon je ne serais plus là, et quelques secondes plus tard ils repartent en faisant demi-tour, non sans m’assurer que la prochaine fois, l’arme serait chargée. Je tiens à dire que je n’ai pas l’intention de disparaître de la circulation, que je n’ai pas de voyages prévus et que l’idée du suicide ne m’effleure même pas. J’écris pour me protéger et pour informer les compagnons, affirmant mon anarchisme déterminé et intransigeant. Cela dit, honnêtement, il n’est pas absolument certain qu’il y ait un lien entre ces deux épisodes, le type au flingue n’a rien lâché de plus que ce que j’ai déjà écrit ; je n’ai par contre de problèmes avec personne, d’aucune sorte, bien sûr quelques antipathies évidentes, mais impossible de penser que celles-ci puissent se transformer en menace armée. Donc soit les deux choses sont liées, soit les deux types m’ont confondu avec quelqu’un d’autre.

Voilà, en synthèse, ce qu’il s’est passé. Il faudrait réfléchir et discuter plus en profondeur de ces dynamiques – et d’autres – des appareils répressifs, mais en attendant la logique voudrait qu’où et quand se produisent des épisodes similaires, on tâche de faire circuler le plus possible de telles infamies parmi les compagnons.

Que la santé soit avec vous …

Traduit de l’italien depuis Informa-azione

Rome : Présentation du projet éditorial Croce Nera Anarchica

Des feux de révoltes continuent à illuminer les ténèbres d’un monde autrement tourné vers l’anéantissement de l’individu et l’esclavage homologué : ces pages sont destinées à attiser ces feux et à en allumer de nouveaux.

L’un des seuls avantages donnés par la recherche paroxystique de l’information globale est de découvrir que même aux antipodes il y a des cœurs qui battent au même rythme que les nôtres et qui arment des mains habiles à faire beaucoup plus que taper sur un clavier. La course vers l’abîme de la société technologique est à chaque fois plus forcenée, mais les combattants du monde entier suivent le pas et, au risque d’être écrasés par un monstre si gigantesque, tentent de l’entraver et de le faire tomber à terre. C’est maintenant le moment de se retrousser les manches et d’en faire toujours plus.

Avec cette tension nous avons décidé de donner vie à une nouvelle Croix Noire Anarchiste. Nous entamons ce parcours avec la conscience de vivre à une époque où il est toujours plus facile de payer le prix fort pour avoir le choix de continuer à défendre certaines idées et pratiques, mais nous avons toujours soutenu que la résignation est complicité et – bien que nous ne soyons pas de ceux qui estiment que « la plume vaut autant que le fusil » – il semble désormais évident que même au sein du dénommé mouvement anarchiste se soit créée une intolérable homogénéité de pensé, que les pratiques qui sont liées apparaissent toujours plus comme le résultat d’une vente au rabais et que par conséquent il est indispensable de faire entendre une autre voix. Nous rompons le silence assourdissant de ces dernières années, conscient du fait que certaines voix, dont nos propres voix, sont restées trop longtemps sans se faire entendre.

Cette nouvelle Croix Noire Anarchiste nait avait l’objectif spécifique de devenir un gymnase d’idées avec pour plus petit dénominateur commun la centralité de la pratique destructrice : ça ne suffit plus d’utiliser la définition « action directe », vu qu’elle semble avoir pris le sens de « tout et son contraire »…

Nous laisserons évidemment le plus d’espace possible à la contribution des compagnons qui ont fini entre les mailles de la répression, sans nous réduire à une sorte de croix rouge repeinte, mais en soutenant par tous les moyens la poursuite de leur parcours de lutte.

Le but du projet, qui ne devra jamais prendre les aires ou la forme de l’assistencialisme, est de relancer certaines idées et par conséquent certaines pratiques.

Nous espérons que, en partant de ces bases, se crée un réel débat qui ne tombe jamais dans la misère partisane, mais qui soit plutôt vivant au point de s’allumer jusqu’à l’affrontement, parce que nous sommes fatigués du tiède et hypocrite « tout va bien ».

Nous avons décidé de mettre le bulletin au format papier, plus tangible et durable que l’avance rapide du réseau, en gardant quand même le blog correspondant, avec la fonction fondamentale de volant et d’instrument plus rapide pour la diffusion des nouvelles et des communiqués d’actions et de répression. Nous ne voyons pas le choix de la forme physique du journal comme un stérile fétiche nostalgique, mais comme la conviction que nous ne pouvons pas continuer à déplorer les préjudices destructeurs de la société technologique et à ignorer comment même nous, anarchistes, nous nous laissons réduire à de simples « usagers » d’un monde toujours plus virtuel dans lequel même les luttes rentre dans le mécanisme idiot d’avoir plus de « succès » en fonction du nombre de « j’aime » qu’elles reçoivent…

De plus, nous avons décidé de recréer un lieu physique où se rencontrer, se confronter et trouver de nouveaux complices. Nous nous attendons à recevoir de nombreuses contributions, ainsi que des critiques, et nous ferons notre possible pour créer des occasions de présenter le bulletin et pour enfin se regarder à nouveaux dans les yeux pendant qu’on parle de ce qui continue d’être notre désir le plus ardent : la destruction de l’existant qui nous anéanti et la joie de contribuer à son effondrement.

Bencivenga occupé
Via Bencivenga 15, Roma

En italien ici

Rome : Barrage en solidarité avec les quatre arrêtés le 9 décembre

En solidarité avec les compagnons arrêtés le 9 décembre 2013, accusés d’actions contre la ligne grande vitesse, le lundi 27 Janvier, en début de soirée, un groupe d’une vingtaine d’anarchistes a interrompu la circulation sur la rocade à proximité de la nouvelle gare Tiburtina, qui sera bientôt consacré au TAV.

En ralentissant le trafic avec des fumigènes et des torches sur une autoroute, nous avons placé des bennes sur la route attachées ensemble avec du fil d’acier, à laquelle nous avons accroché une banderole en solidarité et contre les conditions d’isolement dans lesquelles les prisonniers révolutionnaires se trouvent actuellement. Enfin, les bennes à ordures ont rapidement pris feu !

Salutations à tous les prisonniers révolutionnaires !
Liberté pour tous !
Le terroriste c’est l’État !

Collaboration du Chat Noir Émeutier

Rome, Italie : DAB saboté en solidarité avec les arrêté-e-s de la révolte du 15 octobre 2011

Rome, octobre 2013

Un distributeur automatique de billets (DAB) d’une agence Banca Popolare di Milano a été rendu inutilisable, en solidarité avec les arrêté-e-s de la révolte du 15 octobre 2011…

Solidaires et complices.

Attaquons le capital partout !

Source | Collaboration du Chat Noir Émeutier

Récit du No Borders de Cologne/Düsseldorf 2012

Ce qui suit est une critique du camp No Borders de Cologne et Düsseldorf – l’événement s’est terminé officiellement le 22 juillet.

Les attentes étaient importantes pour le camp No Borders de cette année, qui s’est tenu du 13 au 22 Juillet à Cologne, concernant la volonté de mettre en actes un grand nombre de ce qui avait été revendiqué par les milieux révolutionnaires au sujet des luttes de sans-papiers pour leurs luttes en vue de traitements décents. Mais le moment venu, cette volonté a été étouffée par l’institution elle-même.

Dès le début, il est clair qu’une «hiérarchie invisible» s’est établie dans le camp, qui a tout fait pour détruire les principes autonomes et anarchistes que les No Borders ont nourri au fil des ans. Mais cela ne devrait peut-être pas nous étonner lorsqu’on sait que le camp a été co-financé par l’Union Européenne à travers son fonds d’action sociale de la jeunesse en lien avec un syndicat social-démocrate. L’information, qui est resté cachée jusqu’au dernier moment dans les petites lignes autant que faire se peut, fut un avant-goût de la pluie battante qui est tombée sur le camp durant les 10 jours passés sous le chapiteau monté pour l’événement.

Dès le départ, on a pu observer une véritable volonté de réduire les participants à une expression dominante politique libérale au détriment de quelque chose de plus radical, basé sur le consensus et la solidarité réciproque par le biais de groupes d’affinité et une auto-organisation spontanée. Cette notion de contrôle hiérarchique est devenu de plus en plus évidente au fur et à mesure que le temps passait, jusqu’à ce que la plupart des radicaux quittent le camp déjà dès le début du deuxième jour, ou s’en remette simplement aux seuls groupes d’affinité, accompagné d’un haussement d’épaules désespéré face à cette hiérarchie qui se réjouissait d’avoir atteint ses objectifs individuels de carriérisme politique.

Cependant, la responsabilité de cette situation incombe principalement au comité d’organisation, qui n’a jamais exprimé clairement sa volonté de faire du camp un rassemblement social ouvert à tous et une base à partir de laquelle lancer des attaques contre la tyrannie de l’État concernant la situation des sans-papiers sur le continent européen. Plutôt que de fournir un bon point de départ pour savoir où le camp allait, ils ont sciemment tentés de diriger l’ensemble de l’évènement vers leurs objectifs politiques libéraux.

Toute discussion raisonnable avec eux fut rendue parfaitement impossible, et c’est au contraire à une ré-affirmation systématique de leurs positions et même à la négation des autres initiatives existantes, que nous avons eu droit (à tel point qu’on ne le réalise que lorsque ça arrive sous vos yeux). Un des principaux sujets où cette attitude s’est exprimée fut la question du bar au sein du camp. Dès la première nuit ce bar a été installé à proximité de l’entrée sous le pont. Au début, il a été dit que le bar ne fonctionnerai qu’à certains moments, certains jours, mais au lieu de cela il a fonctionné tous les soirs à partir de 18h00 jusqu’à minuit passé. Bientôt, les divers sans-papiers (dont les requêtes avaient été publiées sur le site Web dans un effort pour s’assurer que le camp serait au moins idéologiquement orienté vers leurs besoins et leurs exigences avec le reste d’entre nous dans notre volonté de solidarité) ont commencé à exprimer leur désapprobation à propos du bar,  qui leur procurait un sentiment d’insécurité et de malaise. Ils ont exprimé le fait qu’être entouré de gens ivres diluerait les efforts du camp de créer une solidarité mutuelle et pouvait conduire à des comportements racistes de la part d’individus dans cet environnement social. En effet, certains arguments ont éclaté à propos de l’effet de l’ivresse sur les esprits rationnels et le fait de se complaire dans des attitudes dominantes et des préjugés culturels et raciaux, et de ne plus remettre en question leur comportement vis à vis de ceux qui les entourent.

Toutefois, lorsque cette question a été soulevée lors de l’assemblée principale, ceux qui s’occupaient du bar se sont ouvertement moqués des revendications, en prenant les choses sur la défensive, sans jamais rechercher le compromis, et même en affirmant qu’ils étaient dans leur bon droit. Ils n’ont même pas fait semblant de faire preuve d’empathie, mais se sont contentés de dire qu’il était nécessaire que le bar continue à tourner pour le bien du camp, non seulement au détriment des sans-papiers et de ceux qui les soutenaient, mais aussi en foulant au pied l’autonomie de chacun à décider comment les choses devaient s’organiser. Le bar a continué la distribution de boissons jusqu’à la fin du camp, malgré les demandes du groupe de défense du camp pour le fermer, mais le boycott progressif a finalement conduit à son abandon. Un entêtement similaire s’est exprimée sur des questions aussi importantes pour les participants que le véganisme (malgré l’annonce selon laquelle l’évènement serai végétalien, les organisateurs n’ont pas tenu parole), l’anti-tsiganisme (des photos de Roms bourrés de clichés racistes ont été affichées lors d’un atelier) et l’autoritarisme (les organisateurs ont rarement recherché le consensus, mais plutôt les décisions verticales, en niant systématiquement la nécessité de groupes affinitaires).

Quelques tentatives ont été faites pour renverser la structure du pouvoir que le camp semblait avoir embrassé, principalement sous la forme d’une assemblée autonome qui a finalement conduit à des actions au consulat français de Düsseldorf, où 11 personnes ont été arrêtées pour violation de propriété et outrage. L’action a été coordonnée en solidarité avec la mort «accidentelle» de Noureddin à Calais près de deux semaines auparavant. Mais étant donné la division régnant sur le camp, seul un groupe restreint de personnes ont été autorisés à participer ou même à être tenus informés de ce qui se passait. Formé principalement par un groupe de personnes qui se sont réunis de manière excluante et aliénante vis à vis de ceux qui les entouraient et voulaient participer à leurs actions, en créant leur petite clique de jeunes rebelles tout juste prêt à défier autorités sous couvert de solidarité. Cela a conduit à une autre organisation verticale avec pour prétexte la méfiance et le manque de coopération, leur donnant une raison d’exclure d’autres personnes de l’occupation du consulat français. Une autre action pour occuper le siège du Parti des Vert a eu plus de succès, avec près de 50 personnes finalement repoussés par la la police avec les autres soutiens à l’extérieur. L’action a été réalisée en solidarité avec les quatre sans-papiers en grève de la faim pour les deux dernières semaines dans le centre de rétention de Düsseldorf. Leurs actions, ainsi que celles d’autres groupes contre l’État allemand, étaient destiné à mettre en évidence la situation de non-droit dans laquelle se trouvent les sans-papiers, qui ne sont pas autorisés à approcher à moins de 30 km le centre de détention, qui ressemble à une prison en pire, sans installations sanitaires de base et des horaires alimentaires militaires. Certains soutiens ont exprimé leur solidarité avec eux en dormant sur la véranda ouverte (du centre de rétention) et étaient constamment harcelés par la police pour les empêcher d’y rester plus d’une heure. Une attention particulière aurait pu être portée aux deux actions du vendredi afin de contribuer à la lutte des sans-papiers, mais même la grande manifestation du dernier jour vers l’aéroport eu peu d’effet dans la tentative de relier une approche des luttes des No Borders qui aurait pu faire de ce camp un succès.

Un goût amer est resté dans la bouche des camarades qui sont restés jusqu’à la fin, et qui sont souvent venus d’un peu partout pour prendre part à l’événement, avec l’impression que plupart d’entre eux voulaient juste que tout ça se termine le plutôt possible que d’insister encore sur toutes ces questions plus longtemps. Les organisateurs étaient également amers au point de tout tenter d’attaquer tout ceux qui ont essayé de prendre la parole contre leur autorité auto-proclamée. Alors que dans d’autres camps, comme en Bulgarie, ces perspectives limitatives avaient été surmontées ou du moins contestées, ici, en Allemagne, avec ses structures gauchistes établies, le flou entre l’auto-organisation anarchiste et le contrôle social exercé par les marxistes de Die Linke au sein du camp n’ont conduit qu’à aggraver l’atomisation des participants.

Un nouveau slogan auto-critique est né de ce camp qui résume la rage concernant les conditions sévères et cruelles de nombreux sans-papiers qui sont détenus au sein de la forteresse Européenne (certains ont d’ailleurs suggéré que Frontex était sans doutes sur la même liste de financement que le No Border de Köln…): “No Border, No Nation! Stop the vacation!” (“Ni Frontières, ni Nation : finis les vacances!”) Malgré l’évidente ironie, le mot reflétait une tentative concertée par le pouvoir existant de jeter sur le camp une ambiance de festival, coopté par un capitalisme pour petits blancs, avec concerts de musique  et animation hiérarchisée d’ateliers (“workshops”) au lieu de l’action directe et d’une organisation horizontale.

Un projet de Camp No Border près de Berlin est déjà prévu pour l’année prochaine avec l’idée d’en revenir aux racines anarchistes des premiers No Border. Mais si les choses ne sont pas pensées de manière radicalement différente, rompant avec le germano-centrisme du No Border de Cologne, il sera difficile de convaincre le reste du mouvement que leurs militants sont autre chose que des “hipsters autonomes” qui ne luttent pour rien d’autre que la médiocrité et l’intégration sociale au discours politique dominant.

– Ecrit par des camarades qui participent au projet ContraInfo,  et qui ont pris part au Camp No Border de Cologne/Düsseldorf.

Traduit par ContraInfo & Le Cri du Dodo

Rome : Des manifestants ont été condamné à la prison onze années après le sommet du G8 à Gènes

Selon un compte-rendu initial sur linksunten.indymedia, le 13 juillet 2012, le premier juge de la Cour Suprême de Cassation (le tribunal le plus élevé dans le système judiciaire italien) à partialement confirmé le dur verdict contre les dix activistes accusés.

Jugés pour les batailles de rue contre le sommet du G8 à Gènes en juillet 2001, deux personnes ont été condamné à des peines de 14 années de prison. Trois ont reçu des réduction de leurs longues peines de prisons de neuf mois à un an, alors que cinq peuvent encore une fois faire appel – pour les autres, le jugement ne peut plus être contesté dans aucun tribunal.

Tous les manifestants ont été jugé et condamné pour le même délit, à savoir “dévastation et pillage” (qui est à ce qu’il paraît plus grave que le “crime” de trouble à l’ordre public), donc en réalité les autorités judiciaires ont renforcé le dénommé Codice Rocco, un paragraphe qui date de l’ère du fascisme.

Nous apprécierons si vous pouviez envoyer des contre-information de première main.

Mise à jour : un résumé est disponible ici.

Banderole de solidarité par des compagnons anarchistes aux grilles de devant de l’École Polytechnique, dans la rue Patission, Athènes

À lire aussi :
Rome, Italie : Sentences finales par la Cour Suprême de Cassation pour les policier impliqué dans la boucherie de l’école Diaz lors du sommet du G8 à Gènes en 2001
Athènes, Grèce : Texte par le Collectif Anarchiste “Cercle de Feu” en solidarité avec les 10 combattants poursuivis de Gènes.

Italie, Opération Ardire : Textes distribué à Gènes en solidarité avec les prisonniers

LA RÉPRESSION SE POURSUIT, LA RÉVOLTE C’EST MAINTENANT !

Cela fait des années que les médias cherchent à mettre nos vies dans un coin, les dépossédant de tout instrument d’autodétermination, à travers l’épouvantail de la crise financière et des urgences de toutes sortes, réelles ou inventées. L’objectif est double et pas forcément exclusif à cette période historique : d’un côté légitimer le sacrifice ultérieur en terme de vie vendue ou offerte aux patrons pour garantir le maintien du privilège économique; de l’autre essayer de nous forcer à céder toute autonomie personnelle ou de groupe déléguant la gestion de nos vies à l’État et à ses appareils afin de leur assurer leur position de pouvoir légitime.

Mais alors que la télévision balance des infos à une vitesse désarmante et que les journaux déblatèrent sur des chiffres et des lois inconnus de la majorité, la vie réelle continue et les choses se passent pour de vrai. Ainsi, c’est seulement en abandonnant la vie médiatique qu’il est possible de connaître le contexte social dans lequel nous vivons.

Il arrive que des gens, plus que les autres, donnent de façon concrète la preuve de s’en être rendu compte et décident de ne pas assister passivement au « spectacle » : ainsi il semble que parfois les populations, de la Val de Suse à Terzigno, se révoltent contre la nocivité imposée par les gouvernements et les compagnies; que les CIE ( centres de rétention) sont brûlés par leur propres détenus; que des gens dans les villes occupent des maisons et des espaces et les défendent avec la force et la solidarité directe; que les ouvriers et les étudiants occupent le lieux de leur “détention” quotidienne en interrompant les aliénations quotidiennes spécifiques; que les rues de Rome, au moins une fois par an, brûlent et que les forces de l’ordre sont attaquées et chassées par une foule furieuse; que les bourreaux d’Equitalia sont mis à l’échec par des attaques continuelles, explosions de rage et menaces; que des hommes, des places et des symboles du pouvoir politique et économique sont frappés et pris pour cible.

Bien sûr, tout ça n’est pas tolérable ! D’autant plus dans un moment comme celui-ci, lorsque la contagion apparaît comme un vrai risque ! Durant des périodes aussi difficiles de dépression économique, la naissance de mouvements de protestation et la diffusion de l’agitation au sein de la société sont endémiques, mais tout ce qui arrive à travers le refus ferme de la délégation et l’utilisation de l’action directe est inadmissible.

Donc, comment arrêter tout cela ? Facile, ça a été crée pour cela, il s’agit de la répression sous son aspect le plus obscur : la prison qui légitime socialement son existence à travers la création de la peur, un danger supposé et l’urgence.

Et voici L’URGENCE TERRORISTE : à 4 heures du matin le 13 juin une opération appelée “Ardire” (audace) menée par le parquet de Pérouse, émise par la procureur Manuela Comodi (déjà connue pour son délirant théorème anarchiste en Umbrie et pour l’affaire Meredith), et coordonnée par l’encore plus connu (pour être un trafiquant de kalashnikov et de cocaïne, ainsi que vice-commandant du ROS durant le G8 de Gênes) général des carabiniers Giampaolo Ganzer, porte dans toute l’Italie à plus de 40 perquisitions, 24 avis d’enquêtes et 10 arrestations (desquelles une à Gênes) contre des membres du mouvement anarchiste connus pour être les plus intransigeants.

L’accusation fait référence à l’article 270bis, c’est à dire “association subversive à des fins de terrorisme”. Ainsi, curieusement, l’État après avoir terrorisé tout le monde avec la recette des “larmes et sang”, avec l’armée dans les villes, dans la Val de Suse et à l’Aquila, à exterminer les populations partout dans le monde, avec la mort dans les rues et les prisons, des mains des flics, matons et campagnes médiatiques en relation, il cherche maintenant à orienter la peur et l’insécurité de tous vers ses ennemis déclarés, historiquement coupables d’avoir toujours levé la tête.

Au delà de toute considération et analyse ultérieure, il semble que parfois les faits parlent d’eux-même. Que l’ennemi de la liberté, de notre sécurité et de nos vies est désormais sous les yeux de tous. Où que ce soit quelqu’un a déjà décidé de se défendre et de l’attaquer, chacun à sa façon et avec qui il/elle veut, avec ses propres limites et passions. Celui qui vit dans la vraie vie n’a pas besoin de tant de paroles dé-mystificatrices.

Que cette tendance reste vive, que continuent les tentatives d’autogestion pour vivre, pour se défendre et contre-attaquer ceux qui veulent nous en empêcher. Que l’on agisse sans aucune délégation, ni à l’État, ni aux partis, ni aux syndicats, ni à personne d’autre. Que la lutte vive des motivations et non du discrédit des autres. Que disparaissent de la surface de la terre n’importe quelle prison.

SOLIDARITÉ AVEC LES ARRÊTÉS, POURSUIVIS ET PERQUISITIONNÉS DE L’OPÉRATION ARDIRE.

LES TERRORISTES C’EST L’ÉTAT, L’ARMÉE, LES FORCES DE L’ORDRE ET LES MÉDIAS QUI LES SOUTIENNENT.

QUI SONT LES PROPAGATEURS DE PESTE

Le mois de mai dernier deux histoires ont fait les gros titres : la bombe à l’école de Brindisi, qui a causé la mort d’une fille et la blessure de trois autres, et la jambisation du directeur d’Ansaldo, Adinolfi.

Tous les journaux ont mal définis ces deux événements comme terroriste. Si c’est vrai pour le premier, quand un homme frappe dans le tas, incluant des gens extérieurs à son délire et répand la terreur dans la ville, dans le deuxième cas un personnage public a été touché, une personne qui avait des responsabilités précises alors qu’il était le promoteur du programme d’énergie nucléaire actuel en Italie, et que personne d’autre n’a été impliqué.

Si l’attaque contre l’école a déclenché la réaction spontanée des gens qui ont pris les rues dans les jours qui ont suivi dans une marche de plusieurs milliers, c’est parce qu’ils se sentaient réellement frappés par un événement non-identifié qu’ils ne pouvaient comprendre, cela ne s’est pas passé pour le tir contre le directeur de Gènes.

En dépit de l’appel des partis et des syndicats pour une mobilisation de masse contre le “terrorisme”, la participation des gens fut minime car la majorité d’entre eux ne se sentaient clairement pas impliqués ou effrayés par ce genre d’attaque (même si certains n’étaient pas d’accord avec l’action), vu qu’elle était dirigée contre une personne en particulier et non pas indiscrimée.

Il n’est pas surprenant que dans des moments comme ceux-ci, quand l’expression de la dissidence des gens augmente, même si c’est de différentes façons, à cause des conditions de vie précaires largement répandues, que le pouvoir essaye d’attirer le plus grand nombre possible de gens en parlant de terrorisme quand personne n’est terrorisé, en exploitant la terreur réelle afin d’instiller l’incertitude et de pointer du doigt des responsables potentiels, même parmi ceux considérés comme ennemi de l’État.

Pour ces raisons nous ne sommes pas surpris si début juin 10 anarchistes ont été arrêté et 40 autres perquisitionné avec l’accusation de conspiration à des fins terroristes, accusés follement d’avoir indirectement contribué à la réalisation de plusieurs attaques menées depuis 2009 et revendiquées par la fédération anarchiste informelle. Les raisons de ces arrestations sont basées sur la tenue de site internet de contre-information et sur le fait que certains de ceux sous le coup de l’enquête ont écrit à des prisonniers anarchistes.

Mais qu’est-ce que le terrorisme ? C’est quand tu endures quelque chose qui prend complètement le dessus sur toi et te fait sentir faible : guerres, catastrophes nucléaires, dévastations que des personnages comme notre directeur ont largement contribué à réaliser – mais aussi la détention en prison et dans les centres de rétentions pour immigrants, la militarisation du territoire, les conditions de vie qui deviennent de plus en plus insupportable.

Maintenant il est même trop évident que tout ce système est pourri et se maintient lui-même en vie seulement grâce à un mécanisme de répression et de manipulation médiatique.

Solidarité avec Peppe, Elisa, Alessandro, Katia, Giulia, Francesca, Gabriele et Marco.

LIBERTÉ POUR TOUS ! LE TERRORISTE C’EST L’ÉTAT !

Source

Gènes, G8 : Manifestation pour le procès à la Cour de Cassation le 13 juin

Je trouverai toujours des compagnons
Qui se joindront à moi
Sans prêter serment
A mon drapeau…

Durant le procès en cassation
contre 10 compagnons
accusés de dévastation et pillage

Vendredi 13 juin 2012

Manifestation devant le palais de justice
Place Cavour – Rome

Solidarité avec les rebelles de Gènes 2001

Source

Italie : Des arrêtés de décembre 2009 écrivent à propos de leur procès en appel qui se tiendra le 28 juin à Athènes

Communiqué (29/6) par des compagnons italiens arrêtés lors des manifestations de décembre 2009 à Athènes :

Les perturbateurs de la paix commune

Le contexte
La nuit du 6 décembre 2008, deux officiers de police en patrouille dans les rues d’Exarchia, un quartier populaire d’Athènes, tirent et tuent Alexis Grigoropoulos, 15 ans. Dans les heures qui suivent la rage des gens se déchaîne à Exarchia, donnant lieu à plusieurs marches de protestation spontanées dans les rues du quartier, mettant ainsi l’étincelle – avec la diffusion de cette nouvelle dans une situation sociale déjà explosive – à une révolte généralisée authentique qui se propage dans la capitale et ensuite au niveau national, mettant les forces de l’ordre hellènes sous pression pendant plus d’un mois. Des initiatives de solidarité sont aussi rapportées dans des grandes villes d’Europe et au-delà.

Les faits
Athènes, décembre 2009, de nombreuses initiatives organisent des protestation dans toute la Grèce à l’occasion du premier anniversaire de la mort d’Alexis. Samedi 5 décembre, un rassemblement est organisé par l’assemblée de quartier d’Exarchia non loin du lieu où le garçon fut tué. Le souvenir est toujours vif dans la mémoire des gens et la rage s’accroît. Le rassemblement est suivi par une marche spontanée dans les rues du quartier. L’aire est hautement chargé de “Delta”, une unité de voltigeurs crée dans le but de réprimer les manifestations de rue à la lumière des émeutes des dernières années. Après les affrontements, 12 personnes sont arrêtés, dont 5 anarchistes italiens qui sont libérés le lundi d’après avec plusieurs chefs d’accusation, dont résistance, tentative de blesser des officiers de police, dégâts et perturbations de la paix commune – un délit comparable à son équivalent italien de nuisance publique, qui ainsi permet l’application de lourdes peines sous une loi promulguée ad hoc peu avant en Grèce, pour pénaliser la dissidence dans les rues.

Le procès
Le 14 novembre 2011, l’audience pour la première instance du procès des arrêtés des affrontements de 2009 se déroule à Athènes. Lors de l’audition les témoins de la défense, à savoir la même unité de flics des Delta, se présentent en force et donnent une version des événements clairement manipulée et orchestrée dans le but d’infliger les peines les plus lourdes possible pour les accusés, révélant les intentions de l’État grec de frapper un grand coup répressif exemplaire. Les peines les plus lourdes se situent de 5 à 6 années de prison. La furie du procureur va plus loin alors qu’il déclare la volonté d’appliquer immédiatement un mandat d’arrêt européen pour les 5 compagnons italiens. De plus la formulation des condamnations est assénée : 4 ans pour tous, plus quelques mois, de 12 à 24, selon l’accusé. Les 4 ans peuvent en fait être attribués à la seule infraction à la loi sur la perturbation de la paix commune.

Aujourd’hui
Le 28 juin 2012, le procès en appel devrait se tenir à Athènes. Il est évident que l’État grec met particulièrement l’accent sur ce processus pour donner un signal fort à tous ceux qui décident de ne pas accepter passivement la destinée que quelqu’un d’autre a décidé pour eux et qui, face à la violence de la police, choisissent de contre-attaquer et donner libre cours à leur propre rage contre ceux qui quotidiennement exploitent et oppressent leurs existences. Assurément, la répression n’arrivera pas à freiner la rivière en crue de la révolte sociale qui inonde les rues grecques, et pas seulement.

Quelques accusés.

L’anarchiste Alessio Del Sordo – détenu dans la prison de Turin dans le contexte d’une série de procès et de détentions préventives contre les résistants du NO TAV – a écrit la lettre qui suit (30/6) à propos des procès en appel en Grèce sus-cités où il est aussi impliqué :

AVEC LA TÊTE BAISSÉE

Le 6 décembre 2008, dans le quartier d’Exarchia d’Athènes, un infâme flic assassina Alexis Grigoropoulos. Après une telle ignominie des attaques furent menés dans toute la Grèce contre les structures et les gens qui usent du Pouvoir. Affrontements de rue, DAB détruits, mise à feu de succursales bancaires et commissariat pris d’assaut.

Exactement un an après son assassinat le 6 décembre 2008, quelques mètres non loin de la place où il fut assassiné, un rassemblement spontané fut à maintes reprises chargé par des unités de voltigeurs, le corps Delta, fondé par l’UE et entraîné par des instructeurs italiens.

Cette nuit, les attaques des flics à moto ont profondément pénétré la manifestation, réussissant à disperser la plupart des compagnons qui se sont repliés dans l’École Polytechnique occupée non loin de là. Ceux qui n’ont pas réussi à retourner à Polytechnique ont été encerclés par la manœuvre et attaqués par les flics Delta.

Malgré le fait d’avoir été arrêté cette journée avec quatre autres compagnons italiens, une dizaine de compagnons grecs et des gars albanais (dont deux mineurs), j’ai vécu le meilleur moment du monde. Malheureusement ce n’est pas tous les jours que t’arrives à mettre bas des flics de leur moto et de les aider à atterrir sur le nez.

Pour ces incidents le premier procès a imposé des peines de 5 à 6 années de taule. Le procès en appel est fixé au 28 juin et c’est sûr que des peines similaires seront données. Une histoire de routine dans la répression ajoutée à tant d’autres qui dans les années ont affecté et continue à affecter des compagnons partout dans le monde.

Comment ne pouvons-nous pas penser ici, en Italie, aux maxi-opérations médiatiques du Groupe d’Opération Spéciales (le ROS) avec l’enquête “Ardire“, la dernière en date, aux condamnations pour les affrontements de rue de Rome le 15 octobre 2011, en passant par celles en relations avec le sommet du G8 à Gènes en 2001, qui seront définitives le 13 juillet 2012, ou encore le procès en lien avec les affrontements dans le Val de Susa l’été dernier qui va bientôt commencer ?

L’État fait toujours le même jeu. Dans les intentions judiciaires, les fortes peines servent comme avertissement, en partie pour punir l’ennemi intérieur qui continue à troubler la paix sociale des riches, en partie pour décourager les indécis, les derniers au courant du fait que l’ordre étatique peut être renversé. Terroriser pour continuer à gouverner n’est pas seulement un paradigme d’une mémoire machiavélique mais le mode opératoire du Pouvoir. Et plus la peur sera répandue, plus le doute sera instillé dans nos vies quotidiennes, plus longtemps cet État des affaires persistera. (Désolé pour l’italien raffiné, j’ai beaucoup lu dans cette cage.)

Mais qui a peur de qui ? Ceux qui défendent les biens des propriétaires terriens sont bien au courant du potentiel qui gît dans l’intensification du conflit social. S’affronter avec les troupes étatiques, saboter les flux commerciaux et énergétiques qui maintiennent cette société, agir directement contre les gens et les structures du Pouvoir sont des pratiques qui feront toujours parti du bagage théorique et pratique des exploités de partout. Et comme nous le disons souvent, si les pratiques devraient se généraliser, elles peuvent difficilement être assimilées.

Toutefois il est d’une importance critique que dans le même temps la pratique de l’action directe gagne en quantité, qualité et intensité. C’est le moins que nous puissions faire pour nos compagnons qui sont maintenant séquestrés dans les cages de l’État. Cela va sans dire que malgré toutes les années de prison qu’ils peuvent nous mettre, que beaucoup d’entre nous peuvent être arrêtés, nous continuerons à lever la tête pour seulement frapper des squelettes.

Je profite de l’opportunité dans ces lignes pour envoyer ma solidarité et ma complicité à tous les compagnons perquisitionnés, sous le coup de l’enquête et incarcérés dans la dernière vague de répression. Tenons dur et battons-nous pour le conflit social permanent, pour l’insurrection, pour l’anarchie.

Alessio

Pour lui écrire :
 Alessio Del Sordo, c.c. via Pianezza 300, IT-10151 Torino

Rafles dans toute l’Italie après les affrontements du 15 octobre à Rome

17 octobre 2011

Selon des informations provenant de Rome, l’audience ce matin a confirmé l’arrestation de 12 manifestants. Il n’ont pas été jugés directement, mais mis en détention provisoire.

Les 12 sont en ce moment détenus dans les prisons Rebibbia et Regina Coeli et nous essayons de trouver leurs adresses pour la correspondance.

Apparemment, toutes les perquisitions ont été effectuées en s’appuyant sur la section 41 du Code unifié des Lois de Sécurité publique « TULPS » (utilisation d’armes et d’explosifs). Dans toutes les maisons, des vêtements et du matériel imprimé ont été regardés, pris en photo ou confisqués.

Rien qu’à Rome, de l’équipement informatique (ordinateurs, disques dures, clefs USB) a été confisqué – une opération théoriquement non-autorisée par la section 41 du TULPS.

Lecce : Dans la matinée, des flics ont fait une rafle dans les appartements de deux camarades sans avoir un mandat, mais en s’appuyant sur la section 41 du TULPS. Les carabiniers ont cherché des « armes » en faisant référence à la marche de protestation à Rome.

Cosenza : Des rafles contre huit camarades, apparemment toutes sans résultats par rapport aux attentes du commissariat de police.

Des perquisitions ont également été confirmées à Teramo, Naples (contre 10 camarades, pas confirmées) et Florence (contre 14 camarades). Aussi à Florence, les squatters de « La riottosa » ont passé la matinée sur le toit de la maison pour résister à une opération répressive, subissant des menaces et des intimidations.

Des rafles confirmées à Rovereto (2 maisons), Milan (6, pas encore confirmées), Senigallia (2), Livorno (2 maisons), Palermo (4), Rome (6) et Bologne (6 ou 8, pas encore confirmées) avec des prises de photo et de la confiscation de vêtements. Aucun camarade arrêté.

Sources : informa-azione, culmine / Traduit par LeReveil
Photos depuis Rome