L’ensemble des textes, ainsi que les anciens numéros sont disponibles sur le blog : parissoustension.noblogs.org
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Note :
Selon les dernières informations données par la Croix Noir Anarchiste de Mexico, le mercredi 26 juillet 2017, le compagnon Fer a été transféré à la zone dite de « population générale » et ce grâce à la pression et à la mobilisation exercées par des personnes et des collectivités solidaires.
Lettre de Fernando Bárcenas, 25 juillet 2017 :
Chers-es ami-e-s
Je vous écris pour vous informer un peu sur ma situation actuelle. Après avoir été transféré dans le quartier de haute sécurité, où je suis à présent dans l’attente d’une décision du conseil technique interdisciplinaire concernant mon affectation. Auparavant, ils m’avaient placé dans ce quartier au prétexte d’assurer ma sécurité, en réalité il s’agissait d’assurer celle de l’institution.
Je remercie les gestes de solidarité des compagnon-nes qui se sont bougé-es pour mettre fin à cette ségrégation qui m’a été imposée en raison de mon refus à soumettre mes rêves de liberté et de continuer les projets qui jusqu’ici tiennent debout, tels que la bibliothèque alternative que des compagnons continuent à construire dans la salle polyvalente de la population générale, ainsi que le journal anti-carcéral de combat « El Canero » qui a été découvert par les matons lors d’une fouille de mes affaires ; il faut mentionner qu’après avoir été conduit au quartier de haute sécurité (QHS), ils m’ont prévenu qu’ils pourraient bien me tuer en raison de ce que je disais et que je devais cesser l’édition du journal, qui bien sûr, n’a pas vraiment plu au personnel de sécurité. Il est aussi important de signaler que pour réduire ma peine en prison, la demande de remise de peine que j’ai déposée [beneficio de libertad anticipada] à laquelle je peux prétendre,
est toujours en cours. Ceci pourrait me permettre d’accomplir la fin de ma peine en « liberté » conditionnelle (dehors). A ce propos, je tiens à rappeler que je ne reconnais pas les outils légaux de l’État. Cependant, ma situation est devenue dangereuse en prison et mon intégrité est menacée, c’est pour cela que je cherche une voie pour retrouver la tranquillité.
C’est pourquoi je lance un appel à tous et toutes les compagnon-nes d’affinité et solidaires pour faire pression afin que cette solution soit celle recherchée car elle est de la plus haute importance pour ma sécurité.
Je voudrais aussi lancer un appel à ne pas laisser certaines choses de côté, à ne pas agir seulement quand quelque chose de grave se passe, nous ne devons pas baisser la garde, nous devons toujours rester vigilants puisque dans la prison le temps court différemment. La vie d’un-e prisonnier-e ne se compte pas en années, mais en heures, minutes, secondes …
Ceci est un cri ouvert à la réflexion sur la solidarité révolutionnaire qui manque beaucoup de nos jours.
La continuité de cette guerre déclarée contre tou.te.s et chacun.e d’entre nous doit passer par le fait d’assumer que la prison est partout. Nous devons prendre le risque de vivre et de sentir ou bien de perdre en se contentant du déroulement quotidien des jours sans vie, sans liberté et sans sens. C’est pour cela que nous sommes toujours en guerre, jusqu’à ce que tous et toutes soyons libres.
25 juillet 2017
Fernando Bárcenas.
– Traduction Les trois passants
Ce mardi 25 juillet 2017 le compagnon Abraham Cortés Ávila a été relâché après presque 4 ans derrière les barreaux !
Abraham Cortés Ávila a été arrêté le 2 octobre 2013 pendant la
manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco, il était le dernier à rester en prison après les arrestations du 2 octobre 2013. Abraham était accusé de tentative d’homicide, pour avoir supposément lancé des cocktails Molotov contre les lignes de policiers anti-émeutes. Ceci en plus d’une autre accusation pour atteinte à l’ordre public en réunion. Pour ces accusations, le compagnon avait été condamné à 13 ans et 4 mois de prison ; cependant, grâce à un recours en appel (Amparo) qu’il avait déposé, une nouvelle sentence a été prononcée de 5 ans et 9 mois pour atteinte à l’ordre public en réunion, l’accusation de tentative d’homicide ayant été rejetée. Le compagnon a été relâché suite à une remise de peine (libertad anticipada). Abraham se trouvait dans la Prison Nord de la Ville de Mexico, les derniers mois, dans l’attente de sa sortie de prison, il avait été transféré à la prison de Medio Camino, ville de Mexico (Anexo de preliberaciones).
Abraham avait pris part à la grève de la faim collective qui a eu lieu du 1er octobre au 17 octobre 2014 avec les compagnons anarchistes Jorge Mario González García (à l’époque, enfermé à la prison – hôpital de Tepepan) Carlos López (qui se trouvait derrière les barreaux de la prison d’Oriente) et Fernando Bárcenas Castillo (actuellement à la prison Nord) Ensemble ils avaient déclaré, le 1er octobre 2014 : « Motivés par un sentiment de rébellion et par un clair et véritable rejet de tous les mécanismes de contrôle et, parmi eux, de celui du système carcéral, nous, anarchistes et libertaires, prisonniers séquestrés par l’État mexicain, nous avons décidé d’utiliser l’un des outils de lutte dont nous disposons depuis l’enfermement : la grève de la faim. Et cela à partir d’aujourd’hui, 1er octobre, un an après les arrestations du 2 octobre 2013 (…) Pour nous, la grève n’est pas synonyme de faiblesse.
Nous cherchons encore moins à endosser une posture de victime. Au contraire, nous assumons la grève comme une alternative de lutte que nous jugeons adéquate pour protester et proclamer dans les faits notre insoumission face à l’enfermement de nos corps, à l’humiliation, à l’isolement et à la frustration que signifie le fait d’être incarcéré dans ces centres de terreur. Nous avons choisi de passer à l’action au lieu d’accepter la prison comme une situation ‘normale’… »
Voilà, le compa Abraham dans la rue, de nuevo en la calle compa !
Ça donne la pêche pour continuer, pour ne rien lâcher !!
À bas les murs des prisons !
La lutte durera jusqu’à ce que nous soyons tous et toutes libres !
– Traduction Les trois passants –
A lire également : Mexique : Journée de lutte en prison ; Luis Fernando Sotelo, Fernando Bárcenas et Abraham Cortés en grève de la faim + Sa dernière lettre « L’État m’appelle criminel »
Lettre de Fernando, 20 juillet 2017 :
Après avoir été enfermé dans une cellule de la zone 7 C.O.C (Centre d’observation et de Classification), je me suis rendu, ce mercredi 19 juillet 2017, à l’audience du Conseil technique interdisciplinaire, qui a décidé que je ne pouvais pas rejoindre la zone de population générale en raison du conflit qui a eu lieu la semaine dernière, j’ai alors été conduit dans le quartier du Module de Sécurité Maximale (M.M.S.), actuellement je me trouve isolé dans la zone du Panal* par mesure de sécurité.
Dans le même temps, mes affaires ont été contrôlées lors de l’accès au M.M.S. les matons, en fouillant mes affaires, ont trouvé les feuilles avec mes écrits et des lettres personnelles où se trouvait l’esquisse générale du journal « El Canero », qu’ils m’ont confisqué et à partir de là ils ont adopté une attitude violente, en violant mes correspondances personnelles pour conclure par une menace à mon encontre : « Tu peux te faire tuer pour ce que tu dis » et «t’arrête avec ton journal», en me faisant savoir que pour écrire et exprimer mes idées je portais atteinte à la sécurité de l’institution, et que c’était pour cette raison que je devais rester à l’isolement.
Il faut souligner qu’en raison du conflit précédent, je ne peux pas partager de cellule, puisqu’il s’agit soit disant de protéger mon intégrité et ma vie. Malgré cela, après mon transfert au Panal, ils m’ont placé dans une cellule avec 8 personnes qui me sont inconnues et qui ne m’inspirent aucune confiance.
Pour tous ces motifs, je rends responsable le Conseil Technique de ce qui peut m’arriver, puisqu’il s’agit encore une fois d’un prétexte supplémentaire pour continuer à me maintenir dans des conditions d’enfermement et de châtiment.
– Fernando Bárcenas –
Traduction Les trois passants
Notes :
« El Canero », signifie « celui qui est en taule ». Il s’agit d’un média libre produit par des prisonniers et prisonnières, derrière les barreaux de plusieurs geôles de la capitale mexicaine.
* « Le Panal » – Quartier de Haute sécurité. L’Equivalent aux anciens QHS en France.
Le compagnon Fernando exige d’être re-transféré à l’annexe 3 de population où il était auparavant.
Fernando Bárcenas Castillo se trouve actuellement dans la zone du Module de Sécurité Maximale (M.M.S.) Reclusorio Preventivo Varonil Norte : Calle Jaime Nuno no. 155, Colonia Guadalupe Chalma, Cuautepec Barrio Bajo, C.P. 07210, Gustavo A. Madero, Ciudad de México.
« Le gendarme Gohloche personnifiait la méchanceté la plus haïssable : la méchanceté mise au service des grands de la terre. Une méchanceté monnayable. Elle ne lui appartenait plus. Il l’avait vendue à des gens plus compétents qui en usaient pour asservir et mortifier tout un peuple misérable. Il n’était plus le maitre de sa méchanceté. Il devait la conduire et la diriger suivant certains règlements dont l’atrocité ne variait guère. »
(Albert Cossery – Les hommes oubliés de Dieu – 1994)
Je suis actuellement détenu dans la prison Bilwerder d’Hambourg.
J’ai été arrêté vendredi 7 juillet à 19h30 dans les alentours du Rote Flora.
Je suis accusé d’outrage à l’État, d’avoir mis en danger la sécurité publique, d’avoir joué un rôle actif au sein d’un groupe de 15 personnes qui a affronté la police, en particulier d’avoir tenté de blesser un agent de la section spéciale de Bloomberg habilité à effectuer des arrestation et à récupérer des preuves.
Je ne reconnais pas la dichotomie « coupable-innocent » proposée par les appareils de l’État. Ce que je veux dire à ce sujet c’est que je suis fier et heureux d’avoir été présent pendant le soulèvement à Hambourg contre le G20.
La joie de vivre à la première personne la détermination d’individus de tous âges et des quatre coins du monde qui n’ont pas encore cédé à la tentation de se soumettre à la logique de l’argent et du monde capitaliste ne pourra être anéantie par aucune mesure de contrôle, jamais. Dans une époque historique où le capitalisme cherche à donner le coup définitif et nécessaire à son établissement, dans une oscillation continue entre guerre interne (lois spéciales, fermeture des frontières, déportations) et guerre externe (massacres indiscriminés, destruction et empoisonnement de la Planète Terre) ; la révolte d’Hambourg contre le G20 à montré ce qui est plus important pour ceux qui ont encore au cœur la liberté : la possibilité de sa réalisation.
L’efficacité technologique, physique et tactique de la police allemande a été, de fait, autant impressionnante et épouvantable, qu’inutile pour désamorcer d’abord et réprimer ensuite l’exigence d’agir contre la société mondiale, absurde et catastrophique, que les 20 pathétiques Chefs d’État étaient là pour montrer avec mesquinerie, blindés dans le cœur de la cité. Les résignés et les réformistes pourront dire que, vus les rapports de force s’étant développés ces dernières années entre les pouvoir et ses sujets, celui d’Hambourg a été une énième expérimentation de masse pour vérifier la solidité des appareils de sécurité internationale. Du reste c’est aussi ce qui avait été dit après le G8 de Gênes en 2001.
Les rebelles et les révolutionnaires, cependant, ne font pas les comptes avec les diétrologies (note) de la politique, mais avec leurs propres sentiments et leurs propres projets. Dans tous les cas, même s’il en était ainsi, il me semble que l’on peut réaffirmer que cette expérimentation a totalement échoué. Dans les rues d’Hambourg j’ai respiré la liberté incontrôlée, la solidarité active, la fermeté de refuser un ordre mortifère imposé au reste de l’humanité par quelques riches et autant de puissants. Plus de files interminables d’automobiles ni de processions ordonnées, qui tous les jours sanctifient la liturgie oppressive et assassine du système capitaliste. Plus de masses indistinctes contraintes de se plier et de suer pour une survie anonyme en faveur de l’enrichissement de quelques patrons voraces. Plus de milliers de regards absents dirigés vers quelques écrans aseptisés qui aliènent et déforment notre expérience de vie.
J’ai vu des individus lever les yeux au ciel pour tenter de l’attraper.
J’ai vu des femmes et des hommes donner corps à leur créativité et à leurs fantaisies les plus réprimées.
J’ai vu les énergies de chacun impliquées pour tendre une main à d’autres qui ne s’érigent au dessus de personne.
J’ai vu la sueur goutter des fronts pour satisfaire leurs propres désirs plutôt que ceux de quelques bourreaux. A l’heure de la révolte personne ne reste jamais vraiment seul.
Une forte accolade à tous les copains et les compagnonnes, à tous-es les rebelles prisonniers-ères de l’État allemand. Un salut passionné à Anna, Marco, Valentina, Sandrone, Danilo, Nicola, Alfredo, les copains et les copines en procès pour l’opération « Scripta Manent » en Italie. Aux révolutionnaires et aux rebelles prisonniers-ères dans les prisons du monde. Une bise à Juan. Qu’importe où tu es… là où tu es… tu es toujours avec nous !
Tant que j’existerai : toujours contre l’autorité ! Toujours à tête haute ! Vive l’internationale anticapitaliste ! Pour Carlo ! Pour Alexis ! Pour Rémi ! Pour la liberté !
Riccardo
Prison de Billwerder, Hambourg- 20 juillet 2017
en italien
Mise à jour de la situation du compagnon Fernando Bárcenas
Croix Noire Anarchiste de Mexico
19 juillet 2017
Dans une lettre datée du 16 juillet, le compagnon Fernando Bárcenas a rendue publique la situation dans laquelle il se trouve. Une situation de conflits permanents et d’agressions, la dernière en date étant celle qui a eu lieu le 13 juillet lors d’une provocation de la part d’un détenu. Ce qui a entraîné son placement en régime « portes fermée » (enfermement total jour et nuit dans la cellule) dans le quartier disciplinaire, quartier où il a été transféré depuis déjà 9 mois.
Fernando a demandé à retourner dans le quartier d’enfermement où il se trouvait auparavant et duquel on l’avait déplacé lors de sa dernière grève de la faim. À ce jour, il n’y a eu aucune réponse de la part de l’administration, et la situation de Fernando est toujours aussi conflictuelle puisque le détenu qui l’a agressé s’y trouve toujours, lui aussi.
Il est fréquent que de tels affrontements se produisent entre détenus, encouragés par l’institution elle-même qui cherche à maintenir un climat hostile et de compétition entre les détenus. Ceux-ci se voient alors poussés à ce type de comportement pour éviter d’être aspirés par la dynamique carcérale, dans la mesure où, lorsqu’ils n’ont pas de visites extérieures qui leur apportent tout ce qui concerne l’alimentation, les vêtements, des couvertures en bon état, ils les volent à d’autres détenus.
Malgré leurs actions de soi-disant réinsertion sociale, c’est ce
qu’autorise et encourage l’administration pénitentiaire ; le fait que les détenus se détruisent entre-eux ne l’intéresse pas le moins du monde.
Il y en a d’autres qui préfèrent se convertir en valets de
l’institution, pour obtenir de sa part d’hypothétiques bénéfices et
privilèges, sans même se rendre compte qu’ils deviennent alors leurs propres matons et ceux de leurs compagnons.
Une mention particulière doit être faite pour les groupes de la mafia qui opèrent à l’intérieur de la prison et qui exercent un contrôle draconien pour éviter que rien ne vienne perturber la tranquillité à l’intérieur de la prison, car tous les scandales et protestations sont mauvais pour leur commerce.
En réaction à cela, Fernando et d’autres compagnons ont entamé un processus de construction de communauté, de développement d’autres liens et relations qui consiste à voir dans l’autre détenu, plutôt qu’un obstacle et un élément de compétition, un compagnon avec lequel on peut partager son sort, ses besoins et qu’ensemble en coopérant, il est possible de trouver des solutions sans recourir à l’autorité.
Nous appelons à rester vigilant-es à la situation de Fernando. Nous exigeons que le Pénitencier Nord transfère immédiatement Fernando au quartier de détention de régime dit « normal ».
S’ils touchent à l’un.e d’entre nous, c’est nous tou.te.s qu’ils touchent !
Liberté pour tous !
Croix Noire Anarchiste de Mexico
Source : nodo50.org
Traduction : Les trois passants
Nous ne voulons plus juste regarder le développement d’une société qui s’empire de plus en plus. Il est temps de s’organiser et de développer des perspectives tous et toutes ensemble, pour voir comment nous pouvons intervenir pratiquement et sans délai. Il est temps de chercher des moyens pour briser notre inconscience paralysante et pour créer des relations solidaires : ces sont des petits pas vers un changement possible, qui laissent deviner un autre monde derrière l’horizon.
Avec le War-Starts-Here-Camp nous voulons envoyer un message clair contre les conditions militaires qui sont derrière les guerres, la terreur, la fuite et la migration. Nous voulons nous battre contre ça et nous engager pour un monde dans lequel personne ne sera forcé de quitter sa maison parce que sa base de vie a été détruite ou à cause des guerres. Pour un monde sans frontières, où la vie vaut la peine d’être vécue – partout.
Et pour tout ça, pour y réussir, on a besoin de toi. Du coup, dépêche-toi et participe à l’échange d’idées pour trouver comment nous pouvons rendre visible l’esprit antimilitaristes et antiracistes et grandir dans nos actions. Un autre monde est nécessaire et possible !
Tous et toutes ensemble nous voulons dévoiler cette normalité apparente des conditions militaires, nous voulons déranger, bloquer, être des pierres dans la machinerie.
– Nous appelons à la résistance contre le meurtre et la destruction organisée par l’État
– Pour les droits sociaux et une bonne vie pour tout le monde !
La guerre commence ici – Notre résistance aussi
Le camp aura lieu près d’un énorme centre d’entrainement de guerre (GÜZ) près de Magdeburg, en Allemagne. Nous voulons nous opposer à la mobilisation militaire, pas seulement dans les têtes des gens mais très pratiquement. Le désarmement se fait à la main. Nous ne pouvons pas faire confiance à la politique, nous devons plutôt prendre en main les choses nous-mêmes.
Nous avons choisis un point de départ qui a déjà servi comme point de cristallisation pour des actions antimilitaristes ces dernières années et qui donc va le rester à cause de sa fonction comme lieu de préparation pour des activités militaire et de combat de la résistance dans les villes et à la campagne. Ici, la guerre s’essaie, s’expérimente et se prépare.
Fais part du camp !
Depuis plusieurs années la War-Starts-Here-Camp à Potzehne réussit à rassembler beaucoup de gens différents. Discuter ensemble et conduire des actions en communauté à déjà permis de réaliser quelques changement chez les participant.e.s du camp et dans la région. Et nous nous somme toujours bien amusé.e.s.
Nous nous rassemblons pour informer sur les guerres et leurs préparation, de voir plus clairement la situation et analyser les contextes. Il y a beaucoup d’approches différentes dans les mouvements émancipateurs et ça ne s’arrête pas à la guerre et au militarisme. C’est dans ce contexte qu’on aimerait faire évoluer ce qu’il y a de commun dans notre résistance, de renforcer la résistance qui existe déjà sur place et discuter et respecter les différences entre nos idées. Il est très important pour nous de faire un pas vers la population dans les alentours du GÜZ, de rentrer en contact avec eux et d’établir une communication, peut-être même plus que ça….
Pour ce camp (le sixième déjà) nous voulons renouer avec la thématique de la dernière fois. “La guerre provoque la fuite” est toujours une thématique actuelle. Cette fois-ci il est important pour nous des développer des perspectives antimilitaristes et antiracistes. Laissons-nous briser l’inconscience ensemble! Le camp à Potzehne sera le lieu pour faire ça. Nous cherchons une discussion sur pied d’égalité avec tout le monde qui est poussé en avant par la même valeur : l’aversion des conditions destructrice partout.
Ça sera un camp auto-organisé qui vit et s’épanouit par l’engagement des participant.e.s. Il ne faut pas qu’il te manque quelque chose ce que tu n’organises pas toi même! Le camp se veut un lieu social où nous essayons de vivre le contraire d’une société qui est corrompue par le pouvoir dans chaque fibre et nous y opposons notre utopie concrète. Depuis octobre il y a des rencontres antimilitaristes réguliers – des réunions nationales et publiques pour mettre en place la mobilisation, l’interconnexion et l’organisation du camp 2017.
L’acceptation a des limites aussi : des attaques nationalistes, antisémites, islamophobes, racistes, homophobes et sexistes (entre autres) il y en a déjà beaucoup trop. Des exclusions et oppressions qui se basent sur des caractéristiques comme les vêtements, l’âge ou l’usage de la langue il y en a trop. On essaie constamment de questionner et de changer le comportement et les habitudes qu’on a appris et on s’attend à la bonne volonté de tout le monde de faire ça.
Des infos sur le programme, l’appel complet (en français) et comment arriver vous pouvez trouver sur : war-starts-here.camp
en allemand
Depuis la prison nord, 16 juillet 2017
Ville de Mexico
Lettre publique
16 juillet 2017, depuis le Reclusorio Norte ( Prison Nord de la ville de Mexico)
Avant tout, je veux préciser que ma situation s’est aggravée ces derniers mois, depuis que j’ai été transféré à la zone 7 dite C.O.C. (centre d’observation et de classification) ce qui constitue une forme de châtiment et de répression contre les actions de protestation et d’organisation qui étaient en construction à l’intérieur de cette prison avec d’autres compagnons prisonniers.
Depuis le 28 septembre 2016, je me suis retrouvé enfoui dans une dynamique de vie asphyxiante, dans cette zone de châtiment, raison pour laquelle voilà déjà 9 mois que je suis à l’isolement pour des mesures de sécurité institutionnelle. Les conflits ont augmenté en raison de mes idées et de ma façon d’être et d’agir, ce que j’identifie comme une forme de violence de l’institution envers moi, puisque, ne pouvant m’agresser directement en se servant de leur personnel pénitentiaire, ils utilisent les prisonniers pour le faire à leur place, ils les utilisent pour m’intimider et m’agresser – tactique très courante en prison – tout ceci a déjà provoqué plusieurs affrontements dans cette zone où je suis. Je rends responsable l’institution (carcérale) et le personnel responsable de son administration de tout ce qui pourrait attenter à mon intégrité physique autant que psychologique en tant que responsables de mon maintien dans cette situation.
– Fernando Bárcenas –
Dernières infos :
Depuis vendredi 14 juillet, Fernando Bárcenas a été placé à l’isolement total dans sa cellule par ordre de l’institution. Dans le même temps, le harcèlement et la violence exercés contre lui de la part de quelques internes à la solde de l’administration pénitentiaire n’a cessé d’augmenter.
La mère de Fernando Bárcenas Castillo a fait parvenir le 17 juillet l’information suivante :
« Jusqu’à aujourd’hui, les autorités pénitentiaires maintiennent Fernando dans la même zone, auprès de son agresseur malgré les demandes de changement sollicitées à plusieurs reprises. Il présente toujours des traces de coups et de morsure à la main sans avoir encore reçu une attention médicale et se trouve à l’isolement total sur ordre de l’institution, ce qui représente un risque pour son intégrité physique. »
Un appel a été lancé aux actions de solidarité diverses !
Traduction Les trois passants
______________
Fernando Bárcenas Castillo se trouve actuellement dans la zone 7 du CDUDT – Centre de diagnostic, classification et détermination de traitement (Centro de Diagnóstico, Ubicación y Determinación de Tratamiento).
Pour lui écrire : Reclusorio Preventivo Varonil Norte : Calle Jaime Nuno no. 155, Colonia Guadalupe Chalma, Cuautepec Barrio Bajo, C.P. 07210, Gustavo A. Madero, Ciudad de México.
Après cinq ans de prison, Tasos Theofilou a été déclaré non coupable sur toutes les charges qui pesaient sur lui par la cour d’appel d’Athènes.
Cette décision a été prise a une majorité des deux tiers.
Quatres véhicules de l’entreprise Fabricom ont brûlé à Saint-Gilles lundi matin (26 juin) en solidarité avec les anarchistes dans le collimateur de la justice anti-terroriste en Belgique.
Pour envoyer force et courage à toutes celles et ceux qui portent la rage de la révolte dans leur coeur.
C’est bien peu de choses, mais faire du bruit autour de cette affaire, contrer l’isolement, ne pas laisser la peur nous museler, voilà déjà quelques points non négligeables.
Que crève la Justice !
A diffuser largement !
“Je remercie de tout mon coeur toutes les personnes qui m’ont donné leur soutien, je l’ai senti comme autant d’amour et de chaleur. Ce fut essentiel pour renforcer ma résistance face à toute l’oppression que j’ai subie.
Nous ne sommes pas tou.te.s, des prisonniers manquent !
Liberté pour tous les prisonniers !
Tout le courage à ceux qui font face à l’oppression !
Prison, démolition et reforestation!”
La personne kidnappé du 21.06.2016 au 07.06.2017 au procès Aix-la-Chapelle
Affiche pdf pour imprimer
en italien
Pourquoi une nouvelle initiative d’édition de textes ? En voilà une épineuse question. Parce que des fois on tombe sur des écrits vraiment chanmés qu’on veut diffuser plus largement. Parce que des fois on pose des idées sur le papier et on a envie d’en faire un brochure. Parce que même s’il y a des choses qui parlent dans d’autres initiatives éditoriales existantes, on préfère se casser la tête à faire une proposition dans laquelle on se retrouve vraiment. Une proposition qui naitrait de la haine du pouvoir et du désir viscéral de le combattre partout où il se niche ; qui ne créerait pas d’échelle de valeur entre LA domination et les petites oppressions ; qui combinerait pistes pour partir à l’offensive de ce qui nous détruit et perspectives pour nous consolider face aux agressions perpétuelles.
Voila ce vers quoi tendent les Épineuses, sans trop se prendre la tête ni se presser, en essayant d’apporter du soin au choix et à la mise en page des textes. Et en cas de critique, de proposition, de plan pour diffuser, faut surtout pas hésiter à écrire à : lesepineuses[at]riseup.net.
Et du même coup vous voilà avisé.e.s de la sortie des deux premières brochures des Épineuses, que vous pouvez télécharger ci-dessous ou sur le site des Épineuses.
Durant les premières heures du 18 juin, des membres de la Bande Anonyme pour le Sabotage ont fermé de deux cadenas un bureau de pari Teletrak à Santiago. Plus tôt nous avions harcelé leurs clients avec un bruit indésirable, cette fois nous nous sommes occupés de leurs serrures.
“…Nous continuerons à casser vos fenêtres, nous continuerons à peindre vos murs, nous continuerons à baiser vos serrures, nous continuerons à crier devant des visages… Nous continuerons sur le pied de guerre!”
-Ekkaía.
Bande Anonyme pour le Sabotage
Front de Libération Animale/Front de Libération de la Terre
Aujourd’hui se tenait l’audience de ce premier procès qui constitue l’aboutissement absurde de l’instruction tentaculaire construite en répression des mobilisations contre les frontières et la machine à expulser, en solidarité, notamment, avec la révolte qui a mené en 2008 à la destruction par le feu du centre de rétention de Vincennes en réponse à la mort d’un retenu par défaut de soins. On pourra consulter un dossier récapitulatif des luttes et de la répression autour des centres de rétention entre 2008 et 2013 autour de cette affaire.
Nous ne ferons pas de suspens, la justice s’est fait plaisir.
La logique de cette séquence répressive est claire : une instruction montée sur la base de la jonction de multiples enquêtes de la Section Anti Terroriste (SAT) de la Brigade Criminelle pour de nombreuses attaques de natures variées, qui permet des perquisitions, des mises en examen, des contrôles judiciaires et plusieurs incarcérations [1]. Un passage par l’antiterrorisme a offert alors des moyens d’enquête et de surveillance supplémentaires et particuliers. Il s’agit alors de valider l’hypothèse de la « circulaire Dati » et des rodomontades d’Alliot-Marie à propos de la dangerosité d’une prétendue « mouvance anarcho-autonome », qui aurait la particularité d’être « terroriste ». Sept ans plus tard, la circulaire a été jetée aux oubliettes et étant établi qu’aucune preuve matérielle ne permet de relier quiconque aux sabotages à la base de l’instruction [2], ils resteront donc, probablement pour toujours, sans auteurs. Ce sera une des seules réjouissances de ce parcours du combattant judiciaire, une bonne chose de prise. Malgré sa taille extraordinaire, le dossier se révèle donc tellement vide en substance que les chefs d’inculpation les plus sérieux sont tous tombés. Et pourtant…
C’est donc toute honte bue que la justice a jugé aujourd’hui quatre personnes pour des délits mineurs dont la réunion reste totalement incohérente : trois pour des tags en solidarité avec les insurgés du Maghreb et du Machrek commis un an après le début de l’instruction (qui concernait donc, elle, la machine à expulser) ainsi que le refus des prélèvements ADN, et l’un d’eux ainsi qu’un quatrième pour un collage d’affiche sur une banque lors d’une balade. La montagne a accouchée d’une souris…
La défense, plutôt concertée, a soulevé diverses nullités importantes (délai déraisonnable, incohérences dans les procédures et dans la qualification du refus ADN, prescription du collage d’affiche, etc.), mais elle a surtout démontré l’absurdité globale de cet édifice mal ficelé et sa logique manifeste de répression d’une lutte offensive à travers la désignation de mis en examen aux intentions forcément coupables, sans base matérielle et à partir de suspicions des services de renseignements. Qu’une d’entre eux soit passée à autre chose depuis des années tandis que d’autres sont encore aujourd’hui considérés par le tribunal (donc par les renseignements) comme actifs dans la dite « mouvance » ne les intéresse guère, au final ils seront tous traités à la même enseigne.
Tout est d’ailleurs traité par dessus la jambe avec une certaine allure de sérieux. Le fond n’est abordé que pour construire un climat et une narration à charge plutôt que pour transcrire un contexte, et la lutte est évidemment évacuée dans ce qu’elle a pu avoir de vivant et de subversif sous les délits qui prétendent en donner une traduction judiciaire. Voir une lutte à travers les lunettes malades de la justice est un spectacle nauséabond.
Pour tenir la barre de ce fiasco, un tout petit procureur s’est évertué à colmater les brèches de ce dossier tout en rajoutant de nouvelles incohérences. Il reconnaît que l’instruction ne tient plus la route mais « assume » (!), comme un Matamore tirant sa gloire du simple fait de prétendre faire face à des combats qu’il ne mène pas. Son réquisitoire emprunte les chemins attendus, mais rarement énoncés ainsi sans vergognes, de l’incrimination par les idées : c’est parce qu’il s’agit d’« anarcho-autonomes » qu’il faut les condamner. Le plaidoyer du procureur dans le procès des anarchistes d’Haymarket ne paraît plus si lointain. Mos Maiorum ?
Il parait clair à ce moment que les faits n’ont aucune importance et que la vacuité du dossier ne pèse pas lourd face à ce procès d’intention. Le réquisitoire ne s’embarrasse même plus de démontrer qui fait quoi, il s’agit de pérorer sur qui est qui et d’en faire une base suffisante pour requérir… huit mois avec sursis pour quelques tags (dont la qualification ne fait pourtant pas encourir de peine de prison), 1000 € d’amende pour l’ADN, tout en concédant pour finir que le collage terroriste d’affiche est prescrit…
Les juges bravent l’incohérence du dossier en commençant par (longuement…) égrainer en détail des faits n’ayant objectivement rien à voir avec les délits jugés et dont plus personne n’est accusé, mais qui vont justifier de facto les condamnations courues d’avance.
Face à ces inanités assumées comme telles, deux des inculpés ont décidé de garder le silence alors qu’un autre ne s’est pas présenté à l’audience (il sera représenté par un avocat). Un des inculpés a remis au tribunal une déclaration nommée « Ça ne va pas se passer comme ça », en affirmant à la barre « refuser de participer à un dialogue avec la justice », elle sera également diffusée à la quarantaine de personnes présentes en solidarité. Sa première et dernière page stabilo-bossées à la va vite sont utilisées par le procureur pour convaincre la présidente de prononcer un outrage contre le compagnon. Sans succès, mais il semble vouloir poursuivre lui-même pour outrage (à suivre donc…) ; choqué sans doute aussi par cet irrespect manifesté par l’inculpé lorsqu’il obtient sans la demander une interruption de séance pour aller uriner, alors que la juge passait son cas en revue (en se levant et se dirigeant vers la sortie jusqu’à être stoppé par un gendarme et apostrophé par la présidente).
A la reprise, le procès continue dans toute sa normalité absurde. Les antécédents judiciaires sont passés en revue, puis vient le tour des enquêtes de personnalité (refusée par un des inculpés). Une des avocates évoque la lutte et la solidarité autour du centre de rétention de Vincennes, on parle d’un « procès de la solidarité avec les exilés ». Mais il semble que plus de trois heures d’audience, de plaidoiries, de réquisitions, etc. n’ont jamais existé lorsque tombe le verdict comme un couperet. Celui-ci est visiblement préétabli puisque rien de ce qui a été soulevé par aucun des avocats lors du procès n’est retenu ou pris en compte (exceptée la non-inscription au casier pour une personne) : quatre mois de prison avec sursis pour les tags et 500 euros d’amende pour l’ADN, relaxe pour le collage d’affiche sur DAB car prescrit, donc relaxe pour le quatrième. Les trois premiers avaient pourtant déjà été incarcéré préventivement suite à l’arrestation pour les tags de janvier 2011.
Leurs trois stratégies de défense étaient différentes, alors que l’une d’entre eux n’avait jamais été mise en examen dans cette affaire (ou dans une autre) pour d’autres faits que pour ces tags – pourtant sans rapports et ajoutés sur le tard au dossier « machine à expulser » -, tous les trois ont été logés à la même enseigne malgré les grandes différences de situations et de tactiques.
Un second procès concernant sept personnes (quatre pour refus ADN et trois pour dégradations légères et ADN) aura lieu dans le cadre de la même affaire, sans toutefois qu’une date n’ait été fixée pour le moment. La logique semble être la mème puisque là aussi, les faits les plus graves sont tombés pour laisser place à un procès dépouillé de substance comme celui d’aujourd’hui. Nous souhaitons plus de réussite à la seconde vague.
Sabotons la machine à expulser !
Feu à toutes les prisons !
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers !
23 juin 2017.
pafledab@distruzione.org
Quelques liens :
Dossier « Machine à expulser » : Le vaisseau des morts a brûlé (100p A4)
Déclaration d’un anarchiste inculpé dans l’affaire « Machine à expulser » au tribunal de Paris, 23 juin 2017 : « Ça ne va pas se passer comme ça »
Solidarités et luttes pour la liberté de circulation : Sabotons la machine à expulser
https://paris-luttes.info/solidarites-et-luttes-pour-la-8371
Affaire Machine à expulser : Après plus de sept ans d’instruction, quatre personnes passent en procès le 23 juin 2017 à Paris
Un 2e procès de la lutte contre la machine à expulser
Notes
[1] On trouvera dans la chronologie de la brochure pré-citée les attaques directes et les balades contre la machine à expulser qui ont donné lieux à toutes ces procédures.
[2] Tombent notamment les accusations criminelles les plus graves de destruction par incendie contre des DAB de la Poste qui étaient jusque-là retenues contre deux des inculpés d’aujourd’hui, mais qui serviront de toile de fond à la condamnation d’aujourd’hui, qui supposément n’a plus rien à voir avec ces incendies. On se perd dans ce labyrinthe de logique parallèle dont la justice est spécialiste absolue.
On trouvera ci-joint la déclaration au tribunal de Paris d’un anarchiste inculpé au procès “Machine à expulser”, le 23 juin 2017 : « Ça ne va pas se passer comme ça ».
Au format PDF telle qu’elle fut distribuée à 80 exemplaires dans l’enceinte du tribunal aujourd’hui, ou au format texte pour reprise et traduction.
Liberté pour tous et toutes !
À l’occasion de prochaines échéances judiciaires dans l’affaire dite “Machine à expulser” à Paris (comme le procès de ce vendredi 23 juin 2017), voici le dossier (100 pages A4) : Le vaisseau des morts a brûlé. À propos de luttes et de révoltes à l’intérieur et à l’extérieur des centres de rétention, de la solidarité avec les inculpés de l’incendie du CRA de Vincennes, des répressions qui s’ensuivirent et d’autres choses… 2008 – 2013
La brochure est imprimable chez votre imprimeur favori, elle est également disponible ici et là, en version papier. À Paris, on pourra par exemple en trouver avec certitude aux Fleurs Arctiques.
La reproduction/diffusion/traduction de cette brochure est vivement encouragée.
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers.
À bas l’État.
Depuis la prison nord
Ville de Mexico
Lettre de Fernando Bárcenas
en annexe sa lettre manuscrite
J’écris ces quelques lignes rapidement pour donner des informations sur ma situation actuelle…
Dernièrement il y a eu des tensions dans la zone de ségrégation, conflits internes, bagarres pour tout et en même temps pour rien.
Bien que somme toute il n’y a pas à avoir peur du conflit, puisqu’à la fin nous sommes obligés à vivre ensemble, et à travers les désaccords qui surgissent nous apprenons peu à peu à nous tolérer dans cette île.
Étant isolés du reste de la population il est difficile d’avoir des choses et des aliments, la bouffe n’arrive pratiquement pas et nous devons nous mutiner tous les quatre matins pour avoir le droit à la nourriture.
Cela se passe tous les jours, c’est une lutte silencieuse et quotidienne qui se mène sans que personne n’y prête la moindre attention, les surveillants sont d’habiles négociateurs qui étouffent les révoltes en un clin d’œil et une des choses qui contribue le plus à ce cercle vicieux c’est l’addiction aux drogues de la majorité des sanctionnés. C’est ce qui permet aux matons de faire du chantage aux prisonniers avec des punitions et récompenses : – si tu te comportes bien, je t’ouvre ta grille et tu pourras te procurer de l’argent et des drogues. – Si tu te comportes mal, je t’enferme et tu n’auras pas de drogues pas plus compliqué que ça, le système disciplinaire.
Et comme on abandonne l’idée d’agresser et de lutter contre l’autorité, le stress se décharge quotidiennement d’un prisonnier à l’autre, de tous contre tous. Même comme ça j’apprends des expériences qui se présentent.
Si je n’ai pas écrit dernièrement vers « l’extérieur » de ces murs c’est parce que je me suis fixé comme exercice d’apprentissage pratique, l’analyse et la tentative de chambouler mes relations quotidiennes et maintenant que j’ai l’impression d’avoir réfléchi suffisamment sur mes comportements sociaux je voudrais partager avec vous mes apprentissages. C’est d’ailleurs pour cela que j’en profite pour vous informer que le cinquième numéro du journal « El Canero » est presque prêt. Et c’est grâce à ce moyen que je pourrai mieux vous expliquer mes idées et propositions pour continuer l’offensive dans la lutte pour nous réapproprier nos vies.
Voilà à grands traits l’état dans lequel je me sens, plein de courage et d’envie de continuer à fomenter et inventer de nouvelles formes de rupture avec mes propres dogmes, peurs et préjugés.
Maintenant en ce qui concerne l’aspect juridique. J’ai reçu la notification du paiement de l’amende à laquelle j’ai été condamné lors de la sentence qui m’avise que le total à percevoir est de 35,550 pesos dans un délai de deux semaines, l’échéance fixée pour le paiement.
Cette amende doit être malheureusement payée sinon je devrai la payer en jours de prison c’est à dire 550 jours supplémentaires qui viendraient s’ajouter aux 6 ans de ma condamnation indépendamment de celle-ci.
Voilà pour l’instant ce qui s’est passé, de toutes manières, d’une façon ou d’une autre j’écrirai à nouveau ces jours-ci en espérant qu’il y ait des esprits rebelles.
Fernando Bárcenas
(4 juin, 2017)
Pour toute information complémentaire, virement bancaire et transfert international en soutien à Fernando Bárcenas contacter La Croix Noire Anarchiste de Mexico : cna.mex@gmail.com
Pour les virements bancaires au niveau national ( au Mexique ) envoyer votre soutien : compte bancaire 89641305400980 de Banco Azteca au nom de Ana Castillo (Mère de Fernando).
Traduction Amparo et les trois passants
La nuit du 28 au 29 mai, rue de romainville aux lilas, on a incendié un utilitaire de la direction interdépartementale des routes de l’île de france, un des nombreux rouages périphériques de l’état.
On veut envoyer de la solidarité aux anarchistes qui sont passé en procès le 29, suite à l’opération Scripta manent en italie.
Solidarité aussi avec Damien. Son attitude combative face à la taule nous donne de la motiv’. On pense que la solidarité est un rapport de reconnaissance mutuelle qui se base sur la conflictualité contre l’existant. On n’est pas solidaires du malheur, mais de la révolte.
Une pensée aussi pour Kara et Krém.
Pour un mois de juin dangereux.
La solidarité c’est l’attaque.
Après plus de sept ans d’instruction, quatre personnes passent en procès le 23 juin 2017 à Paris
Après sept ans et demi d’instruction, des milliers de pages de dossier, une quinzaine de personnes perquisitionnées, arrêtées, filaturées, écoutées, filmées, mises en examen, incarcérées, assignées à résidence, maintenues sous des contrôles judiciaires variés pendant plus de sept ans, l’État et la justice ne passeront finalement que quatre personnes en procès, le 23 juin 2017 à Paris. Les chefs d’inculpations les plus graves n’auront servi qu’à justifier l’intensité de la répression puisqu’ils sont tous tombés, laissant place à des accusations plus limitées (tags, dégradations légères, refus de prélèvement ADN et signalétique, etc.). A cette occasion, soyons nombreux pour exprimer notre solidarité contre les frontières et contre toutes formes d’enfermement, dans le refus des catégories du pouvoir comme « innocent » et « coupable », dans le refus de la Justice.
Juin 2008, cela fait un moment déjà qu’éclatent au CRA de Vincennes grèves de la faim, affrontements avec les flics et séquences de lutte d’intensités variables, lorsque Salem Souli meurt d’une crise cardiaque. Le 22 juin 2008, le lendemain, une mutinerie générale éclate au CRA, il est entièrement réduit en cendres et les sans papiers sont évacués. Dix seront inculpés dans un procès couru d’avance où ils prendront de 8 mois à 3 ans de prison ferme en première instance. En solidarité avec les inculpés, de très nombreuses initiatives offensives ont lieu dans toute la France (et ailleurs), parmi lesquelles de nombreux sabotages de DAB de banques qui balancent des sans-papiers aux flics. Deux vagues de perquisitions sont menées le 15 février et le 8 juin 2010 contre une dizaine de camarades et compagnons, parmi lesquels Dan, Olivier et Camille qui seront incarcérés en janvier 2011 entre une semaine et trois mois, puis François pendant une semaine.
L’importance de cette affaire, communément dite « de la Machine à Expulser » et diligentée en partie par la Section Anti Terroriste (SAT-PP) de la Brigade Criminelle, tient d’abord à l’ampleur des moyens judiciaires et policiers mis en œuvre sur la base d’un dossier consolidé afin de valider la construction par l’État d’une identité « anarcho-autonome francilienne » (la fameuse MAAF) et de maintenir les camarades et compagnons pendant des années sous la menace d’une instruction en cours et d’une surveillance accrue des services de renseignement. Mais son importance tient surtout aux dynamiques de luttes autonomes qu’il s’agissait de faire cesser en cherchant à rompre les liens qui se construisaient alors entre les luttes à l’intérieur et à l’extérieur des Centres de Rétention Administrative, et particulièrement celui de Vincennes, alors plus grande prison pour étrangers d’Europe. Comme dans d’autres affaires de ces dix dernières années en France (affaire dite « mauvaises intentions », affaire dite « de Chambéry », affaire dite « de Tarnac »), il s’est agit aussi pour l’État de parvenir à classifier nos luttes, nos attaques, et nos désirs derrière la dénomination utilitaire de « terrorisme » afin de constituer pour un temps un ennemi de l’intérieur isolé des autres formes de conflictualités sociales et à la merci, une fois catégorisé ainsi, des moyens de contrôle, de surveillance et de répression qui y sont associés.
Nous appelons, d’ores et déjà et minimalement, à une présence solidaire au procès qui se déroulera le 23 juin 2017 à 13h30 à la 12e chambre du tribunal de Grande instance de Paris (métro Cité – prévoir de l’avance), et nous appelons chacun et chacune à exprimer sa solidarité à sa manière, collectivement et/ou individuellement.
Ne nous laissons pas juger en silence
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers
Feu aux centres de rétention
(Une réunion publique sera annoncée d’ici peu et un dossier récapitulatif de l’affaire sera publié prochainement. Toute autre initiative est la bienvenue, notamment pour récolter de l’argent en vue du procès.)
Contact : pafledab@distruzione.org
PS : Depuis toutes ces années, les nombreuses personnes concernées de près ou de loin par cette affaire, qu’elles passent en jugement ou non, qu’elles soient mises en examen, relâchées sans suites, témoins assistées, participantes à ces luttes ou simplement solidaires, ont eu tout le temps de s’éparpiller géographiquement, politiquement, etc. Quelles que soient les raisons qui nous ont éloignés, il est désormais urgent que nous nous remettions en contact, l’adresse mail pafledab@distruzione.org a donc été créée à cette fin. Toutes celles et ceux qui veulent participer à l’organisation de mobilisations autour de ce procès, peuvent aussi s’y manifester. Il ne s’agit en aucun cas de centraliser la solidarité, mais de trouver pratiquement un moyen de remettre en route la mobilisation, dans l’urgence du calendrier de l’ennemi.
Erratum du 05/06/2017
D’après de nouvelles informations, il semblerait que la justice prévoie de passer d’autres personnes en procès dans le cadre de cette affaire, sans pour autant qu’une date d’audience ait été fixée. Plus d’informations seront rendues publiques dés que possible, et notamment à la réunion publique du 9 juin. Il est d’autant plus nécessaire de se mettre en contact et/ou se retrouver pour en parler.
Après plus d’un an d’existence, le squat anarchiste Themisthokleous 58 et le projet d’habitation de personnes avec ou sans papiers à Exarchia, dans le centre ville d’Athènes, a toujours besoin d’une solidarité très pratique pour rester fonctionnel. Ci-dessous la liste de nos besoins actuels.
Ravitaillement alimentaire : Huiles (d’olive et de maïs), riz, pâte, sauce tomate, haricots, lentilles, pois chiches, oeufs, patates, lait en boite, nourriture pour chien.
Fournitures de nettoyage : eau de javel, savon à vaisselle, poudre à lessiver, éponges, sacs poubelles, tête de balai.
Hygiène personnelle : Shampooing, crème rasage et rasoirs, papier toilette, dentifrices et brosses à dents.
Matériel général : ampoules (type vissage et baïonnette), peinture, chaises.
Nous acceptons aussi un soutien financier (pas par des ONGs et des instituions de l’Etat ou du Capital) pour couvrir les besoins structurels du squats et rembourser les frais des soins de santé occasionnel. Pour celleux qui voudraient contribuer depuis l’étranger notre adresse bitcoin est :
1aXVM16soZt4ZisC8ZttuqvzztVKFBCMz
Nous profitons de cette opportunité pour remercier tout ceux qui nous aident par toutes les différentes manières possibles.
Amour, rage et solidarité !
Themistokleous 58 Squat
en anglais
Banderole posée en solidarité avec les camarades de Berkeley qui une fois de plus ont combattu la foule des patriotes qui marchaient dans la rue de Berkeley le 15 avril 2017. Nous ne reconnaissons aucune patrie, nous ne agenouillerons devant aucun symbole nationaliste et nous ne dialoguerons avec aucune sorte de fascistes : nous les écraserons !
FORCE À BERKELEY
QUE CRÈVENT TOUS LES PATRIOTES
Squat Themistokleous 58, Exarchia
th58@riseup.net
Reçu le 14 avril
Salutations,
Ce 11 avril la partie II de la compilation AbolishColumbus est sortie. Cela arrive à la fin d’une semaine contre la répression mais c’est une continuation de cette lutte.
Les habitants de la dite capitale de l’Ohio* [voir : “the heart of it all”] sont en train de résister à cette normalisation de l’oppresion en contribuant à cette compilation via www.thuh.podomatic.com .
Le fléau de l’ignorance est une maladie mentale {sic!}; qui transforme en héros des trafiquants d’êtres humains, qui transforme en synonyme maitre et esclave, aventurier et capitaliste/impérialiste, cela doit être dénoncé.
Dans les années 1990, les habitants du centre de l’Ohio ont travaillé à renommer cette ville. Maintenant, des musiciens se joignent en solidarité avec AbolishColumbus non seulement pour annuler la journée de Christophe Colomb, mais aussi pour changer le nom de cette ville.
Nous appellons le 11 avril le jour du “Chistropher Colomb mort” . Nous utilisons ColumbisDEAD pour rappeller lors de tournée de concerts de groupes ‘DIY’ et à la communauté internationale que Christopher Colomb est en fait mort le 20 mai 1506.
Le volume 3 de notre compilation sera publié le 11 mai et nous organiserons le 11 juin un potluck et une fête d’écoute le mois suivant.
En solidarité,
BLEAECK
*NdT: La capitale de l’Ohio se nomme Columbus