9 juillet 2014 – Mise à jour sur la grève de la faim des prisonniers en Allemagne et en Suisse, en solidarité avec les prisonniers en Grèce, suite à cette annonce:
Même si le Parlement grec a adopté le projet de loi sur les prisons de haute-sécurité le 8 juillet, la résistance contre le nouveau système pénitentiaire, et en particulier les prisons de type C, n’est pas terminée … Ces prisons sont similiaires avec les prisons de type F en Turquie ou les prisons de haute-sécurité en Allemagne. Suite à la grève de la faim de masse dans les prisons grecques, une déclaration sur la grève de la faim de solidarité internationale a été envoyée dans plusieurs prisons en Allemagne, mais la communication entre les détenus prend beaucoup de temps.
Dans les prisons allemandes, les participants à la grève de la faim solidaire sont jusqu’à présent Oliver Rast à la prison de Tegel, à Berlin, Ahmet Düzgün Yüksel (extradé de la Grèce à Allemagne en mai 2014), ainsi qu’Andreas Krebs.
Andreas, au début des années 40, a été incarcéré pendant plus de 16 ans. Il s’agit d’un prisonnier rebelle, qui a participé à plusieurs grèves de la faim et a également tenté de s’évader à deux reprises. Merci à son initiative, plus de 20 détenus de la prison d’Aschaffenburg en Bavière ont déclaré leur solidarité avec la prochaine grève. Il a également écrit aux détenus dans deux autres prisons.
Le compagnon Thomas Meyer-Falk, emprisonné depuis 1996 et maintenant détenu en quartier de sécurité à Fribourg, a écrit un message de solidarité pour la grève de la faim, annoncé entre le 18 et le 20 Juillet 2014.
L’anarchiste Marco Camenisch (en prison depuis plus de 20 ans) participera aussi à la grève de la faim; il est actuellement détenu à Bostadel, en Suisse.
Dans la nuit du 4 juillet 2014 à Dresde, nous avons tenu à exprimer notre solidarité avec les prisonniers en Grèce et faire connaître notre mécontentement contre les prisons.
Le 3 juillet 2014 nous nous sommes réunis devant le consulat grec à New York afin d’exprimer notre solidarité avec la lutte vivante et dynamique qui a éclaté dans l’ensemble du système pénitentiaire grec. Une grève de la faim* qui a commencé le 18 Juin pour se propager rapidement à chaque établissement pénitentiaire grec; réunissant plus de 4000 prisonniers rebelles dans la résistance contre la mise en application future d’un nouvel ensemble de mesures pénales répressives qui ont été conçus pour miner l’antagonisme social grandissant à l’intérieur et à l’extérieur des murs de la prison.
Nous avons déployé des banderoles pour bloquer l’entrée du consulat; crié des slogans; et distribué de la contre-information aux passants. Dans un contexte local et international, nous voyons la solidarité comme un lien actif qui franchit les frontières et les limites présentant la possibilité de relier les différentes luttes dans les prisons en Californie, dans l’Indiana, le Texas, et Washington avec ceux qui ont été développe en permanence et le renforcement de la Grèce.
Aucun otage reste dans les mains de l’État !
Détruisons toutes les prisons, visibles et invisibles !
Guerre contre la guerre de l’Etat !
* elle s’est terminée le mardi 1er juillet… voir ici
Selon une annonce faite par une initiative du Comité de lutte des prisons, la grève de la faim de masse à l’échelle nationale contre le projet de loi sur les prisons de haute-sécurité a été suspendue dès le mardi 1er Juillet. La plupart des détenus, qui ont participé à la grève depuis le 23 Juin, rassemblent maintenant leurs forces pour poursuivre leur mobilisation dans les prisons grecques par d’autres moyens.
Au 27 juin (cinquième jour du grève de la faim massive), plusieurs prisonniers ont rejoint la grève de la faim à la prison de Corfou, encouragés par la chaude intervention de soutien à l’extérieur du centre d’extermination.
Depuis le 28 Juin (sixième jour de grève de la faim de masse), les mobilisations de protestation se sont intensifiées avant le scrutin jeudi 3 Juillet 2014 du nouveau projet de loi sur les prisons de haute-sécurité.
Dans la matinée du 28 juin, cinq compagnons incarcérés actuellement en grève de la faim ont été transférés à l’infirmerie à la prison pour hommes de Korydallos, à savoir Yannis Michailidis, Argyris Ntalios et Nikos Romanos, ainsi que les membres de la CCF Michalis Nikolopoulos et Panagiotis Argirou. Pendant ce temps, plus de 30 grévistes de la faim ont déjà été transférés. Comme prévu, le directeur de la prison Maria Stefi (dont la voiture a été incendiée par les anarchistes en 2013) a démontré un mépris total de leur état de santé en renvoyant la plupart d’entre eux dans les ailes de la prison.
Le ministère veut construire une prison dans la prison, sans droits, sans parloirs, sans salaires, sans permis de sortir…
Le but du ministère n’est pas la “correction” et l’amélioration des prisonniers* mais la vengeance et la punition. Quand on prive quelqu’un de son droit à l’espoir, la seule chose qui est sure c’est de le rendre pire comme personne. Les prisons type C ne sont pas des prisons de haute sécurité, ce sont des prisons du haut désespoir. C’est pour ça que ce n’est pas un hasard que le ministère de la justice essaye de passer ce projet de loi pendant l’été, pour éviter les réactions non seulement des prisonniers mais aussi de tous les gens ayant une conscience et une sensibilité.
Ces trois jours de refus de plateau ne sont que le début. Au cas ou le ministère et le gouvernement restent sur leurs positions, la lutte continuera avec tous les moyens.
En Grèce, dorénavant, la peine de mort on l’appelle prisons type C.
LUTTE – RÉSISTANCE – DIGNITÉ
PS: Dans ces temps de pauvreté et de misère en Grèce, l’unique solution est la solidarité entre les gens. Pour cela nous avons décidé que les repas que nous allons refuser pendant ces trois jours, serons offerts aux SDF, aux pauvres et aux chômeurs…
Ce tract a été distribué en marge d’une mobilisation à Bruxelles contre le renforcement du contrôle sur les chômeurs. Comme cette mobilisation rassemblait toute la faune et la flore de la récupération politique et syndicale, absorbant toute expression autonome possible de rage et de rejet, on a choisi de s’écarter de cette mise-en-scène ennuyante et d’aller distribuer le tract ailleurs dans la ville.
Le 8 Avril a eu lieu une attaque à la grenade visant la voiture (opel vectra argentée) du fameux maton G. Bardakis, au 33 rue Zaimi, à Egaleo près d’Athènes.
Après avoir reçu suffisamment, en étant frappé, électrocuté, roué de coups de bâtons, aspergé avec des seaux d’eau glacée, torturé et humilié par les matons, Karelli a finalement fini par échapper aux mains de ses tortionnaires en mourant.
Nous savons que sa mort sera vite oubliée. Comme ce fut le cas pour les dizaines de morts, par maladie, drogues ou désespoir, dans l’enfer de la prison.
Les matons assassins ont eu beau essayer de nettoyer le sang en utilisant de la javel dans la cellule d’isolement, ils n’y sont pas parvenu. Il reste là, comme une marque sur le mur pour rappeler que le sang ne peut être lavé… qu’avec du sang.
Maintenant c’est notre tour…
La nuit est notre amie et son obscurité nous protège. Nous sortons nos armes de leurs planques, montons sur nos motos, et partons à la chasse. Parce que ce soir nous chassons des matons.
Nos yeux et nos oreilles sont partout.
Tout batard qui lève la main sur un prisonnier se la verra coupée à la racine. Toute personne qui humilie ou rabaisse des prisonniers nous trouvera personnellement dans sa maison, à la sortie de son gymnase ou au feu rouge auquel il attend dans sa voiture
Tous ceux qui font de la violence leur profession contre les personnes enfermées, vont maintenant se voir rendre la monnaie de leur pièce.
Nous envoyons notre force et nos salutations à chaque prisonni-ère/er-s qui soutient la mobilisation nationale contre la réforme fasciste de la construction des prisons de « Type C » de sécurité maximale.
Respect aux guérillas urbaines de la Fédération Anarchiste Informelle.
Chaque maton qui a pris part à la torture et à l’assassinat de Kareli est, à partir de maintenant, recherché.
Nous avertissons ceux qui n’ont pas été arrêtés que leurs noms (déjà connus grâce au dossier de l’affaire et aux prisonni-ère/er-s) sont maintenant sur une liste permanente « à supprimer ». Peu importe le petit village où ils se cachent, peu importe qu’ils changent de profession, nous les trouverons et ils tomberont dans nos embuscades.
En ce qui concerne les matons/tortionnaires, ils devraient savoir que peu importe la prison ou l’aile sécurisée dans laquelle ils sont, ils devront affronter leur Destin. Tou-te-s les prisonni-ère/er-s sont au courant et nous avons des ami-e-s partout. Leurs jours sont comptés… (et difficiles)…
Le dimanche 6 avril 2014 des compagnons de plusieurs endroits de Grèce se sont réunis à proximité de la prison de Domokos pour protester contre le nouveau projet de réforme des prisons du ministère de la Justice, et pour envoyer force et chaleur aux prisonniers détenus là-dedans.
Aux environs de 13 heures, des bus de Patras et d’Athènes sont arrivés tout droit de la route menant à la prison de Domokos, estimant qu’il y avait un blocus de la police à un demi- kilomètre de la prison, de sorte qu’ils ne puissent pas s’avancer plus près. Les compagnons de Karditsa, Volos, Trikala, Larissa et d’autres villes se sont rassemblés à l’avance sur la place centrale du village, comme prévu, afin de manifester vers la prison. Les manifestants de Thessalonique sont arrivés plus tard en raison de problèmes sur un de leurs bus.
Quelques slogans ont été scandés au début, mais les gens n’ont pas su si les détenus pouvaient entendre quoi que ce soit en raison de la distance, si bien que les cris de joie ont diminué jusqu’à ce qu’il y ait eu une communication téléphonique avec les prisonniers, qui ont confirmé qu’ils entendaient les cris à l’intérieur.
Un plus petit groupe de compagnons a constaté qu’il y avait une façon de se rapprocher des installations de la prison en passant par les champs entourant la prison et de là ils ont exprimé leur soutien aux prisonniers. Peu après, il y a eu des heurts à petite échelle avec les flics qui ont été placés sur ce côté de la construction. Des gaz lacrymogènes ont été jetés mais le vent n’a pas soufflé en faveur des escadrons de police, donc les effets ont été plutôt légers. Des affrontements intermittents ont continué pendant plus d’une heure, avec le reste de manifestants attendant tout près pour ne pas laisser d’autres derrière.
Vers 15h30, ça a été un moment plutôt amusant quand des compagnons ont tenté d’attaquer une voiture de patrouille de police et un véhicule de police secrète. Lorsque les trois flics ont réalisé ça, ils ont sauté dans leurs voitures et ont quitté cet enfer, laissant une trace de pneu sur l’asphalte.
Des slogans contre les prisons et les flics, mais aussi pour l’anarchie ont été principalement chantés, comme:
Aucun prisonnier pénal ni politique; feu et explosifs à tous les cellules de prison.
Ecoutez matons, bas les pattes sur les combattants.
Ceux dont les têtes sont pleines de merde ne peuvent rien comprendre à la liberté.
C’est vrai, c’est vrai, c’est vrai, des rafales de Kalashnikov pour que ça rentre enfin dans vos têtes.
Pas une seule larme pour Tsironis; flics, porcs, assassins. (Giorgos Tsironis est le gardien de prison qui a été mortellement poignardé par le prisonnier Ilia Kareli.)
Liberté pour ceux qui sont dans les cellules de prison.
Le lundi 24 mars 2014, les prisonni-ères/ers en Grèce annoncent une mobilisation pour protester contre les conditions de détention toujours plus strictes, exigeant que le gouvernement retire son projet de loi. D’après cette future loi, les détenu-e-s considéré-e-s comme « dangereu-ses/x » seront envoyé-e-s dans des cellules de type C, n’auront plus de permissions de sortie et verront leur droit de visite considérablement réduit.
Le mardi 25 mars, dans un climat de tension qui règne dans les prisons, le prisonnier de nationalité albanaise Ilia (Ilir) Kareli poignarde à mort un gardien avec un couteau improvisé dans la prison de Malandrino. Bien que Kareli était emprisonné depuis maintenant 16 ans, il venait récemment de se voir interdit de droit de visite. Le maton mort, que les médias présentent presque comme un saint, était un infâme bourreau sadique qui avait l’habitude de fouetter les prisonni-ères/ers avec des câbles électriques.
Le jeudi 27 mars, le prisonnier Ilia Kareli a été transféré en isolement à la prison de Nigrita (près de la ville de Serres, dans le nord de la Grèce) où il a ensuite été retrouvé mort, du fait de multiples blessures internes et d’importantes fractures causées par les coups répétés des assassins en uniforme. En d’autres mots, après avoir pris la misérable vie d’un gardien, il a été torturé à mort par le système carcéral.
En réponse au meurtre d’Ilia Kareli, ainsi qu’à l’horrible loi que le Pouvoir est en train de préparer contre les prisonni-ères/ers en Grèce, les détenu-e-s de différentes prisons ont organisé des protestations massives, en refusant les repas de la prison dans certains cas, et/ou en refusant de retourner en cellule.
Dimanche après-midi, le 30 mars, un rassemblement été organisé à l’extérieur de la prison de Nigrita, là où Kareli a été retrouvé mort. L’action a duré plus d’une heure et a rassemblé une centaine de camarades des villes de Thessalonique, Serres et Kavala. La réponse des détenu-e-s a été très vive, les deux côtés échangeant des cris contre les bourreaux-assassins de l’administration ainsi que des slogans contre les flics, et en solidarité avec la lutte en cours des prisonniers.
Pendant le rassemblement, l’administration a tout fait pour entraver la communication entre les prisonniers et les personnes solidaires. Les alarmes de la prison ont retenti et des consignes ont été continuellement transmises par des haut-parleurs pour empêcher les chants d’être entendus à l’intérieur. Les prisonni-ères/ers n’ont toutefois pas été découragé-e-s par les efforts des gardiens ; en particulier dans l’aile C2, les caméras de surveillance ainsi que les vitres, etc. ont été détruites par les détenus.
“profitons-en pour faire un appel chaleureux à tous les compagnons qui se reconnaissant dans le projet d’Avalanche, de correspondance anarchiste internationale, d’y contribuer de la manière qu’elles estiment la plus adéquate ; a côté de nombreuses autres occasions et possibilités, nous espérons que ce projet offre une espace pour resserrer les liens et se propulser réciproquement dans la lutte anarchiste, au-delà des frontières”
Le numéro zéro ici. Pour des exemplaires, veuillez envoyer un mail à correspondance@riseup.net
Province de Gênes – Les vitres du siège local de la Ligue du Nord ont été défoncées comme geste minime de solidarité avec tous les retenus dans les CIE et tous les inculpés de la lutte contre l’Etat et ses tentacules. Pour Guccio*
* NdT : Le compagnon Guccio, connu pour s’être impliqué activement dans la lutte No TAV, a fait le choix de nous quitter récemment en laissant deux lettres.
Les anarchistes se sont toujours appropriés des moyens pour faire des idées antiautoritaires et des luttes une matière pour alimenter le dialogue et l’action subversives. C’est en ce sens-là que cette publication se veut aussi un moyen et plus précisément, celui d’offrir un espace pour nourrir le débat international entre anarchistes. C’est pourquoi ces pages laisseront surtout la place aux combats dont le ressort est anarchiste : des luttes autonomes, directes et auto-organisées ; des combats qui poussent vers la destruction du pouvoir sous toutes ses formes ; des luttes qui se déroulent aujourd’hui, comme hier ou qui sont à venir.
Incendie chez le directeur de la prison de Bruges – Dans la nuit de mercredi 11 décembre 2013, un incendie a frappé le domicile de Jurgen Van Poecke, directeur de la prison de Bruges. Ses deux véhicules, une Audi et une Citroën, garées sur l’allée de son villa (rue Kespier à Asbeek), ont été détruits par des flammes. L’incendie a commencé vers 4h du matin, et les flammes se sont répandues au garage de la villa qui a également été détruit. Il n’y a pas eu de blessés, mais la villa est pour l’instant inhabitable vu qu’il n’y a plus de courant, de l’eau ou de chauffage. La prison de Bruges n’est pas seulement réputée la plus sécurisée et la plus grande de la Belgique, elle abrite aussi l’infâme module d’isolement, conçu pour briser les esprits rebelles. Un documentaire a été réalisé à propos de ce quartier de haute sécurité : on peut le regarder sur sur cette vidéo.
Lesnuisancesetleursresponsables– Depuis un an, l’entreprise de parcs et jardins Marinx est installée à Sirault. Avec elle, l’entreprise a amené le bruit des camions et des grues. C’est dans ce contexte d’hostilités des riverains contre les nuisances que la maison de Geoffrey Marinx, le patron de l’entreprise, est partie en fumée. Précisons que la maison du patron était encore inhabitée, il comptait s’y installer dans un mois… A-t-il compris le message ?
Attaquons les collabos – La construction de nouvelles prisons (c’est-à-dire, d’encore plus de places pour enfermer des gens et étouffer la question sociale à coups de renforcement sécuritaire et répressif) dépend aussi des entreprises qui les construisent. S’opposer à ces nouvelles prisons, c’est donc aussi mettre des bâtons dans les roues de ces entreprises collabos. Ainsi, le 10 novembre 2013, des inconnus ont cassé les vitres du Centre d’Etudes et de Recherches d’Architecture et d’Urbanisme (CERAU), situé sur l’Avenue des Courses 20 à Bruxelles. Ces architectes ont collaboré à la construction de la nouvelle prison de Marches-en-Famenne qui a ouvert ses portes début novembre. Pour une liste des collabos, regardez par exemple sur le site La Cavale.
Sabotons le train-train quotidien – Pendant la nuit, des inconnus ont coupé le courant des signalisations du chemin de fer reliant Bruxelles et Anvers. Des dizaines de trains à l’heure de pointe ont dû être supprimés et les retards allaient jusqu’à 45 minutes. Si les patrons, les professeurs et les employeurs dépendent de notre ponctualité à venir à l’heure pour se faire exploiter, si l’économie en général dépend de la fluidité des transports, voilà une manière simple pour leur mettre des bâtons dans les roues.
Sourire – Des nouvelles d’évasions nous font toujours sourire. Deux prisonniers se sont évadés du camp de déportation pour sans-papiers 127bis du tant haï Steenokkerzeel. Un mois auparavant, six prisonniers avaient tenté de s’évader de l’infâme village de l’horreur MerkSSplaSS. Pendant la nuit, ils ont cassé les carreaux, mis hors service les alarmes et grimpé les murs. Trois d’entre eux se blessent, restent derrière et sont arrêtés, mais les trois autres ont réussi à fuir. Bon courage aux évadés!
Steenokkerzeel – Dimanche après-midi (8 décembre 2013), une bande de joyeux lurons s’est pointée devant le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Après quelques mots échangés avec les détenus qui étaient dans la cour, les gardiens ont rapidement fait rentrer les prisonniers à l’intérieur pour éviter tout contact…. Les matons sont rentrés sous des « Dégage connasse, démissionne !!! » et « FLIC, MATONS, DANS L’AVION ! » Même si le centre n’a pas brûlé ce jour là et qu’aucune évasion n’a eu lieu, la rage s’est exprimée un peu face à ces prisons avec des pétards, fumigènes et feux d’artifices, le tout accompagné d’un joyeux tintamarre. L’envie de cette ballade était de montrer la solidarité avec les sans-papiers et de gueuler la colère concernant l’existence des centres et la mort d’un détenu cette semaine au centre fermé de Bruges.
Vive les évasions – A la prison de Lantin, un prisonnier s’est enfui en escaladant le mur protégé par des fils de fer barbelés. L’évadé a profité de l’aide de détenus qui ont fait diversion en faisant exploser un récipient en verre et puis ont fait une pyramide humaine. A l’extérieur, des complices l’attendaient dans une voiture stationnée devant l’entrée réservée aux véhicules de la prison de Lantin. Quand un gardien leur est allé demander qu’est-ce qu’ils faisaient là, il a été menacé par plusieurs individus armés. Une fois que l’évadé a rejoint la voiture, les complices ont relâché le gardien. Les recherches de la police n’ont rien donné Une belle évasion, réussie aussi grâce à la solidarité entre prisonniers et la détermination de quelques complices à l’extérieur !
Prison d’Andenne – Vendredi 15 novembre, un détenu a donné des coups à deux gardiens. Les gardiens auraient été blessés et les syndicats ont menacé la direction de faire grève si le détenu n’était pas transféré ailleurs. Poings dans la gueule des matons !
Un coup de fil – Mardi 19 novembre. Alerte à la bombe au Palais de Justice à Bruxelles. Tout le bâtiment a été évacué et les audiences suspendus. La police n’a trouvé rien de suspect, mais le travail judiciaire a été perturbé pendant quelques heures. Un coup de fil, des bâtons dans les roues de la machine à enfermer.
Depuis certains endroits de Tenerife (îles des Canaries), le nom de ceux dont nous ne voulons pas nous souvenir, nous avons voulus se joindre à l’appel lancé par Contra Info pour des actions de solidarité internationale. Nous avons maintenant donné de la vie aux murs mais bientôt nous continuerons avec d’autres actions. Le cas des antifascistes emprisonnés à Moscou est l’une des causes dont nous pensons qu’elle mérite une attention toute spéciale et nous voudrions leur envoyer notre force !
De plus nous voudrions faire parler de l’avortement car les lois patriarcales et de classes des États oppresseurs poussent tous ceux qui choisissent de décider pour leur propre corps à des solutions clandestines. Et nous répétons ! Mon corps m’appartient ! Avortement libre, sûr et gratuit !
Ils disent que la prison est nécessaire afin de punir ceux qui enfreignent les “règles de la société”.
Mais est-ce les “règles” représentent vraiment la volonté des gens ? Est-ce que les pauvres acceptent volontier que leur travail rende les riches plus riches ?
En considérant la façon dont cette société fonctionne, nous pouvons seulement décider quoi faire en respectant les lois qu’un gouvernement a imposé sur la majorité des femmes et des hommes. Donc avant de se demander si oui ou non il est juste de punir ceux qui brisent les règles en les emprisonnant, on doit se demander : qui décide – et comment – des règles de cette société ?
Ils disent que la prison nous protège de la violence.
Mais est-ce réellement comme ça ? Comment se fait-il que la pire des violences (pensons aux guerres et la famine infligée à des millions de personnes) est parfaitement légale ? Pourquoi les gens finissent-ils en taule s’ils se rebellent ou volent dans les magasins alors qu’ils font carrière voire deviennent des héros s’ils bombardent des populations entières ?
La prison punie seulement la violence qui emmerde l’État et les riches ou la violence qu’ils veulent considérer comme révoltante. En fait, c’est la violence structurelle de la société et de l’État qui est chaque jour protégée par la prison.
Ils disent que la loi est la même pour tous.
Néanmoins les prisons sont pleines de femmes et d’hommes semi-illettrés, d’immigrés et d’enfants de la classe ouvrière, emprisonnés pour “crimes contre la propriété”, c’est-à-dire des actions strictement connectées à cette société et ses besoins : la nécessité de trouver de l’argent. Sans mentionner le fait qu’un grand nombre de taulards ne seraient pas en prison s’ils avaient eu l’argent pour se payer un bon avocat.
Ils disent que la prison aide les délinquants à se racheter et s’intégrer dans la société.
Mais la plupart des prisonniers, une fois libérés de prison, retrouvent les mêmes conditions, voire pires, auxquels ils ont fait face la première fois qu’ils sont allés en prison;
Qu’est-ce qui peut sortir de bon d’être éloigné d’une personne aimante pour des années, de ne rien faire d’intéressant, condamné à tuer le temps, forcé de simuler avec les travailleurs sociaux et les psychologues, s’habituer à se soumettre soi-même aux matons ?
Finalement : cette société est-elle si vertueuse, est-elle basée sur des valeurs éclairées et des relations égalitaires qui sont recommandées pour s’y intégrer ?
Ils disent que la prison, si elle ne parvient pas à racheter, est une arme de dissuasion pour les “comportements criminels”.
Alors pourquoi la population carcérale est en augmentation constante ? Pourquoi les faiseurs de loi tendent de criminaliser de plus en plus de comportements ? C’est sûrement une partie d’un programme social bien défini : ils veulent mettre les pauvres et les rebelles hors des rues et en même temps ils veulent investir dans le gros business de la prison (pensons à toutes les entreprises qui se font de la thune avec le travail en prison ou en construisant et fournissant les prisons).
Nous sommes contre la prison parce qu’elle est née et a été développée afin de défendre les privilèges des riches et le pouvoir de l’État.
Nous sommes contre la prison parce qu’une société basée sur la liberté et la solidarité (et non sur le profit) n’en a pas besoin.
Nous sommes contre la prison parce que même le plus haineux des crimes est le miroir de nos peurs et notre faiblesse et qu’il n’est d’aucune utilité de la garder cachée derrière des barreaux. ( de garder quoi ? le crime ou la faiblesse ? )
Nous sommes contre la prison parce que les pires des criminels sont ceux qui ont les clés des cellules.
Nous sommes contre la prison parce que rien de bon ne ressort de la coercition et de la soumission.
Nous sommes contre la prison parce que nous voulons briser les lois de cette société et que nous n’avons pas l’intention de nous intégrer pacifiquement dans ses villes, usines, barres et supermarchés.
Nous sommes contre la prison parce que le bruit d’une clé dans la serrure est une torture quotidienne, l’isolement une abomination, la fin du parloir une souffrance et le temps passé dedans un sablier qui tue lentement.
Nous sommes contre la prison parce que les matons sont toujours prêts à défendre tout abus et violences et sont déshumanisés par leurs habitudes d’obéissance et d’espionnage.
Nous sommes contre la prison parce qu’elle nous prend trop de jours, mois et années, et trop d’amis et de compagnons.
Nous sommes contre la prison parce que ceux que nous avons rencontrés dedans ne sont ni mieux ni pires que ceux que nous rencontrons dehors (dans pas mal de cas ils sont mieux).
Nous sommes contre la prison parce que la nouvelle d’une évasion réchauffe nos cœurs plus sûrement qu’un jour ensoleillé.
Nous sommes contre la prison parce que si vous regardez le monde à travers un trou de serrure vous voyez seulement des gens malveillants et suspects.
Nous sommes contre la prison parce que le sens de la justice ne pourra jamais être trouvé dans le code pénal.
Nous sommes contre la prison parce qu’une société qui a besoin d’enfermer et d’humilier est elle-même une prison.