Tag Archives: internationalisme

Traduction française du texte de CrimethInc. « To Change Everything »

« To Change Everything, » voici le nom et l’objectif ambitieux du nouveau projet international lancé, en ce début d’année 2015, par le collectif anarchiste CrimethInc.

Traduit, à ce jour, dans pas moins d’une dizaine de langues, ce dernier est également disponible en version française.

Ce texte a pour vocation d’analyser les multiples problématiques du monde contemporain et de faire tomber, un par un, les différents concepts et construits soi-disant « fondamentaux » et « légitimes » sur lesquels sont fondés nos sociétés et systèmes.

Les diffusions ont commencé aux quatre-coins du globe, que ce soit aux Etats-Unis ou en Allemagne, en passant par le Brésil, la Slovénie, le Canada, ou encore le Brésil.

Maintenant, c’est au tour de la France de se lancer dans cette diffusion.

C’est pourquoi, nous mettons à la disposition de celles et ceux qui seraient intérésé(e)s par ce texte et projet, le pdf en version imprimable du texte.

A télécharger, imprimer, diffuser et lire sans aucune modération.

Pour tout changer !

Pour plus d’informations sur le collectif à l’origine de ce texte, ainsi que sur le projet en lui-même, vous pouvez consulter les sites suivants :
www.crimethinc.com | crimethinc.com/tce

Version imprimable : PDF.

Pour lire la brochure, cliquez ici.

Kadıköy, Istanbul: Solidarité avec les anarchistes en prison en Espagne

kadikoy

kadikoy2

kadikoy4

kadikoy5

kadikoy6La nuit du 22 janvier, à Kadıköy, des groupes anarchistes du nom de « Front Anarchiste » et « Sans ombres » ont mené une action en soutien aux anarchistes emprisonné-e-s par l’Opération Pandora. Avec des drapeaux noirs et masqués, les anarchistes sont passés par une rue très fréquentée, attaqué les distributeurs de billets, des vitrines de banques et des magasins capitalistes tels que Adidas, tout en exprimant leur solidarité avec les prisonnier-e-s anarchistes en Espagne et dans le monde entier.

Pendant la marche, les anarchistes ont bloqué la route avec des conteneurs de poubelles, attaqué des DAB et des magasins de multinationales capitalistes. Ils ont également communiqué sur la situation des anarchistes emprisonné-e-s dans les prisons espagnoles. Et ils ont chanté « Insurrection, Destruction, Anarchie, Longue vie au Peuple sans État, Liberté pour les Prisonniers Anarchistes »

Notes critiques à propos de la manifestation antifasciste du 29 novembre à Lyon

Ce texte et ces quelques réflexions naissent d’une certaine déception ressentie vis-à-vis des résultats cette manifestation, et visent à contribuer à ce que nous gagnions en force pour les évènements à venir.

les-affrontements-ont-ete-violents-sur-les-ponts-de-lyon-photo-jp-ksiazek-afpLe 29 novembre, nous étions quelques milliers à converger vers Lyon pour y manifester contre le congrès national du Front National qui devait s’y tenir. Il devait s’agir d’un grand rendez-vous, puisque l’appel avait été repris par de très nombreuses réalités politiques différents, des organisations de gauche classiques aux anarchistes. La présence de nombreux camarades venu-e-s d’autres pays mettait l’accent sur le fait que la lutte antifasciste est internationaliste, comme l’affirmait aussi l’un des slogans entendus lors de la manifestation (« Derrière le fascisme se cache le Capital, la lutte antifasciste est internationale »).

Les autorités et la Préfecture avaient prévu un dispositif policier de grande ampleur, non sans avoir fait au préalable des déclarations alarmistes à la presse sur l’arrivée prochaine de redoutables casseurs-anarchistes-ultraviolents-ultramegagauchistes prêts à réduire la ville de Lyon en cendres. Ce qu’elle mériterait, d’un certain point de vue, mais là n’était pas l’idée.
Des centaines de policiers, de gardes mobiles, d’équipages de la BAC, des canons à eau et un hélicoptère étaient donc venus contribuer à ce que tout le centre-ville soit bloqué (les bus, trams et métros étaient quant à eux à l’arrêt), et se sont employés à entièrement encercler la place Jean Macé, lieu du rassemblement, ne laissant que deux de ses accès praticables. Toutes les personnes qui souhaitaient se rendre à la manifestation devaient donc passer par ces accès et étaient fouillées à la recherche d’armes ou de matériel de protection. C’est d’ailleurs là qu’on eu lieu les premières arrestations.

La manifestation finit tout de même par s’élancer sur l’avenue Jean Jaurès (les organisations de gauche et autres syndicats en tête, puis les organisations libertaires et, en queue de cortège, le bloc anarchiste, composé d’environ 800 personnes). Après quelques mètres, les premiers tags apparaissent, et après quelques dizaines de mètres, les premières vitrines disparaissent. A partir de ce moment et jusqu’à ce que la manifestation atteigne le pont de la Guillotière, en passant par le boulevard Gambetta, toutes les banques, assurances, agences immobilières, publicités et vitres d’abribus sont détruites, et les tags continuent de proliférer (“ACAB“, “1 papa FN + 1 maman UMP = 1 enfer“, etc.). Au passage, un flic en civil sera repéré et tabassé. Les vitrines du Mac Donald’s qui avait proposé à la ville de Lyon de « nettoyer le quartier de ses Rroms » ne résistent pas longtemps non plus (“mange ça“, dit un tag). Quelques petits commerces sont eux aussi touchés comme dommages collatéraux, même si ils ne faisaient pas partie des cibles visées principalement. Les flancs de la manifestation sont complètement occupés par les anarchistes, tandis que les organisations et les syndicats se contentent de protéger les membres de leurs cortèges respectifs, mais sans qu’il n’y ait d’agressivité exprimée ni dans un sens, ni dans l’autre. Quelques charges de police ont lieu, mais sans trop d’importance.

Arrivés au pont de la Guillotière, où une énorme banderole “La chasse aux loups est ouverte” est déployée, la manifestation sera coupée en deux par les gendarmes mobiles, qui s’interposent avant de charger à grand renfort de lacrymogènes les personnes présentes sur le pont, qui courent de l’autre côté du Rhône (sur lequel patrouilles des bateaux de police) pour éviter d’être bloquées. Les entrées des rues commerçantes du centre bourgeois sont complètement blindées et bloquées par la police, comme on pouvait s’y attendre. On avance donc en suivant les quais (un autre agent de sécurité y sera poursuivi et frappé), poussé-e-s de temps en temps par du gaz ou des charges, jusqu’à ce que nous nous rendions compte qu’il ne reste presque plus personne devant nous. Des charges ont lieu, tout comme des arrestations, et presque tout le monde va alors s’engouffrer dans une petite rue adjacente débouchant sur les rues commerçantes de la Presqu’île, où quelques vitrines seront là encore attaquées. Mais le dispositif policier étant très important à cet endroit-là, tous les petits groupes finissent par se disperser et par se joindre à la foule de passant-e-s venu-e-s faire leurs courses pour le Noël à venir. Un autre groupe a rejoint la gare de Perrache et a été copieusement gazé. D’autres encore sont restés de l’autre côté du Rhône.

La manifestation s’est déroulée loin de l’endroit où les fascistes tenaient leur congrès. Parmi nous, personne ne pensait que nous pourrions l’atteindre, et c’est pourquoi l’essentiel de la journée s’est déroulée en centre-ville. Mais dans tous les cas, ce n’est pas le fait que le Front National tienne un congrès à un moment ponctuel qui détermine le fait que l’ensemble de la société glisse vers la radicalisation et vers des penchants réactionnaires. C’est l’ensemble du système de domination et d’exploitation qui en est à la racine, et ce sont entres autres les banques, la police et la politique capitaliste néolibérale qui contribuent à répandre ces idéologies nauséabondes, qui la servent en retour (il suffit de jeter un oeil à l’exemple grec d’Aube Dorée, qui est devenu un bras armé de l’instauration de l’austérité en Grèce). Voilà pourquoi il y avait du sens dans le fait de rester en ville.

La prise de parole prévue à la fin de la manifestation est annulée, le concert de soutien prévu dans la soirée est assiégé par la police jusqu’au lendemain. On apprend par Radio Canut que 17 personnes ont été arrêtées (5 sont finalement poursuivies et 2 sont en détention provisoire). La manifestation a duré environ une heure et demi. Et pas mal de gens ont un goût amer dans la bouche, qui n’a rien à voir avec celui des lacrymogènes.

Et pour cause : si des flics blessés, une quinze-vingtaines de vitrines brisées et une ville paralysée un samedi après-midi en période de Noël peuvent sembler un résultat intéressant sur le papier, il s’agit vraiment du minimum de ce que l’on pouvait espérer, et ce à plusieurs niveaux et pour plusieurs raisons. Au final, cette manifestation a été tranquille (selon les référentiels particuliers qui peuvent être les nôtres, certes). Et c’est bien là le problème.

Tout d’abord, nous (le bloc anarchiste) avons commis plusieurs erreurs tactiques et stratégiques sur lesquelles il nous faut être critiques pour que certaines pratiques deviennent des réflexes : nous n’avons pas réussi à rester groupé-e-s, à constituer un véritable bloc soudé. De là, l’essentiel des actions réalisées pendant la manif étaient plutôt le résultat d’un bouillonnement compulsif que de l’expression autonome d’une force collective. Rien de ce qui a été réalisé, mise à part la présence, n’a été réellement collectif (au sens large). De plus, la communication entre nous a été pratiquement inexistante (du fait de l’étalement des groupes le long de la manifestation et de ce bouillonnement, mais aussi du fait du caractère international). Et en passant, installer des barricades au milieu de la manifestation n’a absolument aucun sens, aucun, si ce n’est de mettre en danger les personnes qui se retrouvent entre celle-ci et la police, faisant de plus courir le risque de séparer le cortège en deux. Ce qu’il s’est d’ailleurs passé. Une autre erreur tactique a été celle de choisir une rue longue et étroite pour s’extraire du blocage sur les quais, quand d’autres rues se prêtaient bien mieux à la possibilité de pouvoir continuer rapidement et surtout tou-te-s ensemble. Cela a grandement contribué à notre dislocation sur la fin. Pour finir avec les aspects purement techniques, il a cruellement manqué d’une augmentation graduelle des actions, qui permet souvent justement d’acquérir ou de créer ce liant entre tous les groupes, à travers la communication et l’avancée collective vers la confrontation. N’ayant eu presque aucune dynamique collective, presque aucune communication et aucune cohérence de groupe, nous ne sommes parvenu-e-s qu’à la cheville de ce qu’aurait du être cette journée. Il me semble réellement que ces trois points sont essentiels pour les manifestations futures : rester ensemble, communiquer, augmenter graduellement le niveau des actions. C’est-à-dire pouvoir se constituer en tant que force, non seulement sur le plan technique, mais aussi sur le plan politique.

Parce que nous avons été politiquement mauvais-es. Nous avons tou-te-s vu comment certaines pratiques offensives sont remises au goût du jour ces dernières semaines lors des manifestations. Et au-delà des pratiques elles-mêmes, leur acceptation augmente aussi notablement par d’autres réalités que les nôtres. Et c’est notamment sur ce point-là que nous avons laissé passer quelque chose. En effet, si le seul rapport que nous avons avec les autres composantes de la manifestation est celui de les effrayer et de n’absolument pas les prendre en considération, le résultat que nous obtenons équivaut à donner des grands coups de latte dans le travail politique qui été réalisé jusqu’ici pour que l’opposition violence/non-violence s’effrite et que plus de monde s’approche de ces pratiques, ou au moins rejoigne l’idée que la diversité des tactiques et la composition entre plusieurs méthodes de lutte est souvent la marque des luttes les plus fortes. Là encore, les trois points précédemment cités permettent d’avoir une certaine cohérence vis-à-vis de ce qui nous entoure, et de permettre à plus de gens de nous rejoindre ou à soutenir les pratiques d’action directe.

Mais cette fois, aller trop haut, trop vite et de façon relativement désorganisée a eu une autre conséquence : nous n’avons pas eu les forces de durer. Le même schéma s’était produit à Barcelone lors de la manifestation du premier mai de cette année (2014), avec son florilège de dissociations. Nous aurions pu être bien plus redoutables et causer bien plus de problèmes que ce que nous avons fait. Arriver assez loin, de façon compacte et avec le soutien du reste de la manifestation (parce que l’antifascisme reste l’un des domaines les plus consensuels lorsque l’on parle d’action directe) aurait pu nous permettre d’atteindre des objectifs bien plus intéressants : semer le chaos dans le centre commerçant et, pour rester dans la thématique de ces dernières semaines, prolonger le mouvement en route contre les violences policières en lui intégrant d’autres caractéristiques politiques. Et de ce fait, créer en retour un point de plus dans l’élaboration d’une solidarité contre la police.

Le problème n’est donc pas tant ce qui a été fait que comment cela a été fait, et cela influe considérablement sur ce qui n’a pas pu être fait, et sur le coût politique que cela représente pour nous.

Certaines choses ont quand même été intéressantes, et notamment le fait que la BAC n’a pas été très visible (les fascistes non plus), et le fait que des centaines de personnes soient prêtes à les éclater sans besoin d’en débattre si un flic était découvert dans le cortège y a certainement contribué.

En espérant que ces quelques notes serviront pour le futur et seront prises simplement pour ce qu’elles sont, à savoir une contribution au débat sur nos façons de nous organiser de façon collective et autonome.

Solidarité avec les personnes arrêtées, contre l’Etat, le Capital et les frontières.
Pour un internationalisme de combat !

Un anarchiste qui aime les frites

Genève : Attaque contre l’IOM en solidarité avec les migrant-e-s

Precarious Work

Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2014, à Genève, nous avons brisé les fenêtres et recouvert l’entrée du siège de l’Organisation Internationale pour la Migration (IOM) de peinture, comme acte de solidarité avec les migrants qu’ils surveillent et essayent de contrôler.

Prétendant être une organisation humanitaire, l’IOM soutient en fait les États qui en sont membres fondateurs en maintenant leurs frontières et leurs intérêts économiques au prix de vies humaines et de la liberté. En plus des États, leurs donateurs corporatifs : Chevron, DOW et UBS, qui ont tous leur rôle dans les catastrophes écologiques et économiques qui forcent les gens à se déplacer de chez eux.

Nous avons attaqué l’IOM parce qu’ils travaillent en proximité avec Frontex pour construire la Forteresse Europe, pour leur implication dans les prisons de détention (au large de l’Australie), parce qu’ils fournissent des données aux États sur les routes de migrations et les identités des migrants, leur soi-disant « programme de retour volontaire » qui force les migrants à retourner vers leur lieu d’origine, et pour tout le matériel et le support technique qu’ils fournissent au régime international de contrôle des migrations.

Il ne s’agit que d’un petit acte de solidarité, mais les nuits sont froides et sombres, et nous préférons éclater tout ce qui fait partie de la construction des frontières de l’État et les immeubles de verre de leurs gardiens que de rester à dormir en laissant passer l’hiver.

Nous nous souvenons de l’émeute du 19 juillet 2013 dans le centre de rétention de Nauru, et cela nous rappelle que la seule réponse à ce genre d’emprisonnement est la destruction.

Personne n’est il/légal ! Fermez les camps !

Quelques Insurrectionnalistes pour la Migration

P.S. : Félicitations à nos ami-e-s inconnu-e-s qui ont l’air d’avoir tourné dans Genève à peu près au même moment pour repeindre le Consulat de France en rouge sang en mémoire de Rémi F !

Athènes : Résumé du rassemblement pour l’assassinat de Rémi Fraisse

Le samedi 22 novembre 2014, dans le cadre de l’appel international de solidarité avec les révolté-e-s en France, une trentaine de compagnon-ne-s sont intervenu-e-s avec des pancartes, une distribution de textes et de slogans en face de l’ambassade française, située à l’angle des rues Vassilisis Sofias et Akadimias, en plein centre d’Athènes.

Les flics protégeaient l’ambassade avec des escadrons anti-émeute MAT pour nous empêcher d’occuper l’entrée du bâtiment, nous obligeant à rester sur le trottoir d’en face. Cette intervention a commencé vers midi et a pris fin à 13h30.

Les compagnon-ne-s solidaires se sont ensuite rendu-e-s au rassemblement des réfugié-e-s de Syrie sur la place Syntagma, où un peu de temps a été pris pour discuter avec les réfugiés, avant de repartir en criant des slogans de soutien.

Assemblée de Solidarité avec les Révolté-e-s en France

Dortmund, Allemagne : appel à une campagne antimilitariste du 1er au 3 août 2014

Aujourd’hui comme il y a 100 ans, guerre à la guerre ! Pour la révolution sociale !

Le 28 Juillet 2014 marque le 100e anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, et le 1er Août est la date d’entrée de l’Empire allemand dans celle-ci. Déjà depuis le début de l’année, les médias et la société manifestent un intérêt accru pour le sujet. Toutefois, la couverture est essentiellement axée sur le cours de la guerre et un examen superficiel de ses causes.

Seulement la guerre n’a pas éclaté tout d’un coup. Elle était prévue, préparée et réalisée. Dans toute guerre, il y a certaines personnes, des systèmes et des idéologies qui profitent des hostilités et des quêtes pour la guerre, que ce soit des hallucinations nationalistes et chauvines du pouvoir dans certaines parties de la population, ou les bénéfices de l’industrie de l’armement, ou la fonction de régulation dans les Etats. En 2014, bon nombre de ces relations n’ont pas disparu depuis longtemps, bien que la société pense souvent que ce passé est infiniment lointain. Aujourd’hui, ces objectifs sont moins ouvertement communiqués à l’extérieur et sont affichés de façon plus prudente et diplomatique, si ce n’est pas vendu comme de l’aide au développement.

Tout en regardant le présent, nous voulons travailler sur les différences et les similitudes entre le militarisme et la guerre. Bien sûr, en tant qu’anarchistes, nous voulons profiter de cet anniversaire pour montrer que nous luttons contre toutes les formes de militarisme, de nationalisme et de capitalisme. Pour parvenir à la paix, les conditions existantes doivent être radicalement changées.

La campagne antimilitarisme à Dortmund débutera le vendredi 1er Août avec une manifestation à Katharinentreppen (en face de la gare ferroviaire principale) à 18 heures. Le samedi et le dimanche, nous allons organiser plusieurs lectures, présentations et un atelier (uniquement en allemand).

Pour plus d’infos, consulter notre site : krieg-dem-krieg.fda-ifa.org
Contact: kriegdemkriegATriseup.net

Source en allemand et appel en anglais

Catalogne antinationaliste : ni catalanistes ni espagnolistes

Le thème de l’indépendance est plus présent que jamais. L’élite catalane, depuis le gouvernement et les moyens de communication, bombardent la population de messages nationalistes qui embrouillent le peuple d’une telle façon que le conflit social, la tension entre riches et pauvres, est pratiquement neutralisé. Le peuple embrasse “ses ” institutions nationales, ses leaders politiques, la classe patronale catalane, se donnant et se soumettant avec beaucoup de plaisir, tout ému de voir que ceux qui le rendent esclave et l’exploitent économiquement, maintenant, les sauveront de l’oppression espagnole.

Nous espérons que notre apport à la question d’un point de vu anarchistes puisse contribuer à développer une force sociale de pensée et d’action qui s’oppose au courant dominant nationaliste.
Les partis politiques de toutes les couleurs, bourgeois et pseudo-ouvriers, de droite et de gauche, alimentent un courant de pensée dominante à caractère patriotique et nationaliste dans laquelle se noie la société catalane et de laquelle peu de gens sont capables d’échapper.

Les mouvements nationalistes ont tendance à appliquer le critère suivant : ou tu es avec moi ou tu es contre moi, tu es des miens ou tu es du peuple ennemi (ou encore, tu es catalan ou tu es espagnol, tu es serbe ou tu es croate, tu es ukrainien ou tu es russe). N’importe qui qui décide de se démarquer des plans et programmes d’un mouvement nationaliste est accusé de donner sa préférence et d’appartenir au peuple détesté, à l’ennemi. Peu importe le motif, il n’y a pas de raison (rationnelle) qui puisse tenir tête au sentiment (irrationnel) d’appartenir à un peuple déterminé à réaliser son destin glorieux.

Nous, les anarchistes, nous ne suivons pas le courant catalaniste dominant, ni ne paradons avec toutes les forces politiques pour l’indépendance de la Catalogne, ni ne nous identifions avec la patrie catalane. C’est pour ça qu’ils nous accusent d’être espagnolistes.

Avec ce texte nous voulons rompre avec la dualité catalan-espagnol, indépendantiste-espagnoliste. Nous voulons apporter une troisième vision, une nouvelle voie de dépassement du conflit national. Nous voulons dépasser le conflit en portant simplement l’attention sur l’individu à l’heure de construire une société juste et sans oppression.

À bas le patriotisme

Au sujet de la libération et l’autodétermination des peuples

Aujourd’hui l’autoritarisme, dans ses diverses formes (capitalisme, patriarcat, religion, état …) s’étend à travers le monde en maintenant soumis par une forme ou une autre la totalité des peuples. À cette force paralysante et abrutissante qui suppose l’autorité s’oppose l’action et les idées de ceux/celles qui veulent créer un monde nouveau basé sur la relation fraternelle, libre et solidaire entre les individus et leurs communautés : les anarchistes. Continue reading Catalogne antinationaliste : ni catalanistes ni espagnolistes