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[Expulsion du bois Lejuc en cours] Communiqué Bure Partout Nucléaire Nulle Part


[Communiqué Bure Partout Nucléaire Nulle Part]

Appel à rassemblement devant la préfecture de Toulouse aujourd’hui jeudi 22 février à 18h

Le bois Lejuc est en cours d’expulsion à Bure depuis 6h30 ce matin! Ce bois est occupé depuis 2016 pour retarder le chantier CIGEO de l’ANDRA par des personnes qui résistent contre la poubelle nucléaire. C’est  le point névralgique du projet qui doit accueillir les puits de ventilation des 265 km de galeries où seront stockés les 85000 mètres cubes de déchets radioactifs. Les gendarmes mobiles sont entrés et des personnes sont embarquées. L’escalade de la répression subie par les personnes qui luttent à Bure arrive à son point d’orgue.
La page vmc.camp a été bloquée! Suivi du fil d’info sur manif-est.info.

L’Etat a clairement choisi d’adresser un signal très fort en passant en force… Alors que la trêve hivernale n’est pas terminée. Alors que l’Andra ne pourra commencer aucun travaux dans le bois du fait de la période de nidification qui commence le 15 mars. Alors qu’un sac de nœuds de recours juridiques et administratifs ligote encore l’éboueur de l’atome : recours administratif contre la propriété de l’Andra suite à l’échange municipal du bois du 18 mai 2017 ; nécessité d’une évaluation environnementale prescrite par l’Autorité Environnementale en octobre 2017, etc l’Agence ne peut pas commencer ses travaux préparatoires.
L’Etat répond par une opération d’expulsion surprise, avec un gros dispositif (500 gendarmes) et une propagande médiatique savamment huiléesur tous les fronts dès le petit matin.

Comme en 2012 à Notre-Dame-des-Landes, les bulldozers suivent  immédiatement les gendarmes, on rase au plus vite les lieux de vie sans laisser le temps de récupérer tous les effets personnels. Déjà suite à une première expulsion du bois en juillet 2016 les machines de l’Andra avaient défriché illégalement une partie conséquente des arbres avant que l’opposition ne réinvestisse et ne réoccupe la forêt à la mi-août 2016.

Le 20 septembre dernier lors de la perquisition sur les différents lieux de vie à Bure des dizaines de rassemblements avaient fleuri partout en France, et des comités de lutte s’étaient créés dans la foulée. Nous devons maintenant continuer de nous organiser sur place et partout en France. Plus que jamais Bure doit être partout, faire partie de nous, nous devons être des milliers maintenant à nous lever contre l’horreur nucléaire et l’atomisation qu’iels nous préparent, et réagir.

Outre ces considérations, il reste la question du bien fondé de ce projet acté par le gouvernement, sans aucune concertation, dans l’opacité la plus totale ! Il s’agit de ne pas perdre de vue que cette décision d’enfouir ces déchets hautement radioactifs est une solution pour les nucléocrates, essentielle à la poursuite du nucléaire!

LA SITUATION DE BURE N’EST PAS UN PROBLÈME MEUSIEN, L’OCCUPATION DU BOIS LEJUC EST UNE BARRICADE EN PLEIN SUR LA CHAÎNE DE PRODUCTION NUCLÉAIRE ET SON MONDE EN GÉNÉRAL.

1) Appel à soutien au Bois Lejuc: besoin de monde sur place!

2) Se rassembler devant la préfecture aujourd’hui, c’est dénoncer ces manières expéditives face à un mouvement qui s’oppose à une poubelle nucléaire et son funeste monde (de merde) !

Suivi sur vmc.camp (crashé pour l’instant) / burestop.eu / et surtout ici

On ne nous atomisera jamais! Que Bure vive partout!

Pour nous contacter: burepartoutnnp@riseup.net

[fRance] : A propos du 2ème procès de l’affaire “Machine à expulser”

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7 camarades et compagnons seront jugés le 31 janvier au TGI de Paris à la 16e chambre du tribunal correctionnel.
Solidarité avec les inculpés de la lutte contre la machine à expulser.

En 2010, deux vagues de perquisitions et de multiples procédures liées à de nombreuses attaques (incendiaires ou non), tour-à-tour jointes, disjointes, et associées dans le cadre d’une instruction tentaculaire, viennent réprimer la phase offensive de lutte contre la machine à enfermer et expulser les sans-papiers qui a augmenté en intensité suite à l’incendie du centre de rétention de Vincennes par les retenus eux-mêmes le 22 juin 2008.  Après l’abandon des chefs d’inculpation les plus lourds, et des années de procédures pleines d’incohérences et manifestement faites pour justifier des moyens de surveillance, des contrôles judiciaires et des incarcérations préventives, dix camarades et compagnons se retrouvent cependant convoqués devant la justice. Un premier procès qui mettait en cause quatre personnes, dont trois avaient été incarcérées en 2011, a eu lieu en juin 2017. L’une d’entre elles a été relaxée, les trois autres prennent 4 mois avec sursis, et 500 euros d’amende pour dégradation en réunion (des tags) et refus d’ADN. L’un d’entre eux a fait appel de cette décision, il sera donc rejugé prochainement.

Le 31 janvier, ce sont sept personnes qui seront passé en procès (l’un d’entre eux était déjà jugé dans le procès du mois de juin). La logique est la même : après une débauche de moyens policiers et judiciaires, quatre personnes ne se voient reprochés qu’un refus d’ADN et de  signalétique, alors que les trois autres sont accusés en plus de faits de dégradation lors d’occupations sauvages et éclairs de locaux d’entreprises participants à l’enfermement et à l’expulsion des sans-papiers (en l’occurrence Air France, SNCF et Bouygues Telecom).

À travers cette répression dont les procès en cours constituent le bancal épilogue, ce sont des dynamiques de luttes autonomes et auto-organisées qu’il s’agissait de briser, en cherchant à rompre les liens qui se construisaient alors entre les luttes à l’intérieur et à l’extérieur des Centres de Rétention Administrative. Plus largement, il s’agissait de mettre fin aux formes de luttes auto-organisées et offensives qui, à partir de 1996 dans le mouvement dit « des sans-papiers », se sont opposées aux partis, aux syndicats, aux logiques gestionnaires et humanitaires, pour défendre la liberté pour tous, avec ou sans-papiers. Si le refus de la politique de tri des migrants et la lutte contre les moyens répressifs qui l’accompagnent ont pris des formes variées, collectives et « affinitaires », privilégiant, selon les moments, ou en même temps, l’agitation publique et l’attaque diffuse, c’est la perspective de s’opposer concrètement à la machine à enfermer et à expulser qui fera le lien entre les différentes phases de cette période de lutte. S’attaquer à ceux qui participent et profitent de l’enfermement et de l’expulsion des sans-papiers par des mobilisations décentralisées (contre Air France, Accor, Bouygues, Carlson Wagonlit, la Croix Rouge…) ou bien, de manière plus ponctuelle et diffuse, s’opposer aux expulsions, s’organiser contre les rafles, empêcher la construction de nouvelles places en centres de rétention, que ce soit par des attaques, des occupations, des manifestations, des visites inamicales de jour comme de nuit, c’est toujours lutter pour la liberté de tous et toutes.

Aujourd’hui cette question est plus que jamais d’actualité. Alors qu’un nouveau projet de loi prévoit d’augmenter encore le délai de rétention jusqu’à plus de trois mois, qu’il s’agit désormais de trier les migrants aux portes de l’Union Européenne, alors que les migrants sont toujours plus nombreux à mettre en crise la gestion de ces dispositifs, il est d’autant plus urgent de se donner les moyens d’entraver la mise en place concrète des dispositifs d’enfermement, de répression et d’expulsion.

Pourtant, dans cette période extrême de troubles et de crise internationale de la gestion migratoire, aucune intervention subversive à la hauteur des enjeux n’est venue, ces toutes  dernières années, bousculer réellement la bonne gestion des migrations et sa cogestion humanitaire.  Les pratiques, l’élaboration offensive sous ses formes variées et vivantes et les analyses qui ont fait l’inventivité de ces luttes se sont sclérosées, leur vitalité s’est perdue. A défaut de perspectives révolutionnaires, le découragement fait son chemin et les logiques « pragmatiques » et « réalistes », c’est-à-dire humanitaires, triomphent. On entend parler de « soutien aux réfugiés » quand des luttes avaient imposé le refus de ces dénominations d’Etat (ou de cogestionnaires) qui valident le tri des migrants, la régularisation par la normalité, le travail, la famille ou l’amour de la patrie, comme de cette position de « soutien » qui condamne à l’impuissance et au paternalisme, et dans laquelle s’installent désormais celles et ceux qui voulaient auparavant en finir avec les frontières et l’enfermement sous toutes ses formes. Une époque de pacification et de confusion, dont la page mérite d’être tournée au plus vite, avec le souvenir de ce qu’ont pu être ces luttes, de ce qu’elles pouvaient avoir de véritablement offensif, et la volonté de reparcourir les chemins de la subversion de l’existant, de ses défenseurs et de ses faux critiques.

À la place des bétonnages politiciens et identitaires, des crispations égotiques et des modes d’affirmations politiques qui ne peuvent que s’approfondir dans la séparation et l’isolement, venant vernir de radicalité la vanité et les dérives dans lesquelles s’enlise la morne séquence que nous vivons, il nous faudrait trouver de nouveaux espaces de lutte désintimisés et déprivatisés, sans dieux et sans chefs, dans lesquels il ne s’agirait plus de se situer, ou d’être situé, que ce soit sur un plan politique, affinitaire et/ou identitaire.

Plutôt que de reconstruire le passé pour établir une mythopoïesis en dépit d’un présent décomposé, et de délimiter des pré-carrés en dépit d’un passé composé dans lequel les divergences pouvaient s’exprimer, dialoguer, voire se confronter dans la construction commune de perspectives révolutionnaires, il est urgent de puiser dans la mémoires des luttes protéiformes, vivants et foisonnants de quoi nourrir notre refus de ce monde, de l’État et de ses frontières.

Ces deux procès, comme tous les autres intentés à celles et ceux qui luttent, sont d’énièmes coups portés par l’Etat dans la guerre sociale en cours depuis toujours, il nous appartient donc de reprendre l’initiative et l’offensive plutôt que de continuer à subir.

Ne nous laissons pas juger en silence
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers
Feu à toutes les prisons !

pafledab@canaglie.net

en portugais

[fRance] : Sortie d’une nouvelle publication – Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale

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Une nouvelle publication, Avis de tempêtes – bulletin anarchiste pour la guerre sociale, vient de sortir.

Pour lire, imprimer et diffuser ce petit bulletin autour de soi (il est
en format A5, et celui-ci fait 12 pages), on pourra retrouver chaque
nouveau numéro tous les 15 du mois, ainsi que les précédents, sur le
blog : avisdetempetes.noblogs.org

“Recommencer, toujours. C’est le sort, qui peut sembler quelque peu
tragique, de tous ceux qui sont en guerre contre ce monde d’horreurs
infinies. En cours de route, certains tombent sous les coups, d’autres
ne résistent pas aux sirènes qui appellent à se résigner et à rentrer
dans les rangs, voire retournent carrément leur veste. Les autres,
celles et ceux qui persistent se battre entre hauts et bas, doivent à
chaque fois retrouver force et détermination pour recommencer.

Pourtant, à bien à y réfléchir, la tragédie n’est pas de recommencer, de repartir de zéro, mais d’abandonner et de se trahir soi-même.La conscience, toujours individuelle, peut être un fardeau lourd à porter, et devient cruelle quand on l’a trahie sans disposer de suffisamment
d’anesthésiants. Car ce monde n’en manque pas, et les distille même à
volonté. Une petite carrière alternative à son propre compte, des
dimanches pour aller s’émerveiller dans un parc naturel, un projet
humanitaire ou culturel, voire des drogues carrément plus dures : écrans en tout genre, réalités et socialités virtuelles, abrutissement total.

Non, un tel sort nous effraie bien plus que toutes les souffrances, que
toutes les peines liées à l’échec de détruire l’autorité…”

en portugais

Hérésie : nouvelle revue individualiste

Sortie d’Hérésie, nouvelle revue individualiste

Table des matières :

– Introduction
– L’individu, Manuel Devaldès
– Ce qu’est l’individu, Han Ryner
– L’anarchisme individualiste dans la Révolution Sociale, Mario Ferrento
(Renzo Novatore)
– Controverse individualiste, Enzo Martucci
– Individualisme anarchiste, Louis Simon
– Qu’est-ce qu’un individu, Apio Ludd
– Substantif singulier, Stikla
– Je veux des amis, pas une communauté, Apio Ludd

Cette publication n’est accessible qu’en format papier, pour ne pas tomber dans la froideur et la distance d’un pdf, sur lequel on ne peut pas faire de tache de café, ni de gribouillis, et qu’on ne peut pas poser sur sa table de chevet ou dans son infokiosque…
Il suffit de me contacter (diomedea[arobase]riseup[net]) et de donner une adresse postale pour recevoir la revue ; les envois à l’étranger étant tout aussi faisables.

Étant donné que cette revue est faite dans le but d’ouvrir des débats théoriques, toutes critiques, remarques, sont plus que bienvenues, et il peut être envisageable dans les prochains numéros de créer une rubrique spéciale destinée à partager les critiques reçues, afin d’ouvrir un vrai espace de débat, comme cela se faisait avant l’ère du virtuel, ce qui permettait d’articuler des réponses élaborées qui ne succombent pas à l’instantanéité et l’éphémère auquel nous condamne internet aujourd’hui.

Je veux penser que cela est encore possible de prendre son temps d’écrire une critique, et d’avoir la patience d’attendre la publication suivante pour qu’elle paraisse, sortant des logiques de flemme intellectuelle qui consistent à se contenter de donner son approbation ou son rejet sans faire l’effort d’argumenter et sans sortir de monologues idéologiques qui ne feront pas avancer l’anarchisme.

Cette revue s’adresse aux folles, aux albatros, aux indomptables, aux loups et louves solitaires, aux hérétiques, aux impatients, à celles qui rendent les coups, aux entêtés, aux indéfinissables, aux animaux nocturnes mais aussi diurnes, aux intrépides et à ceux qui assument leur peur, aux vagabonds de l’esprit et à ceux et celles qui ne veulent être ni requin ni agneau dans cette jungle.

Fawda – feuille de critique anarchiste n°2 – automne 2017

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Sommaire

* Le silence des pantoufles

* La petite gazette de sabotages contre l’industrie militaire

* 2014-2018

* Nous pouvons encore être pires – Considérations et reflexions depuis
l’Argentine un mois apres la disparition de Santiago Maldonado

* La petite gazette de comicos sous le feu de la critique

* La petite gazette des concessionaires qui flambent

* La petite gazette de l’anti-Progrès

* Inauguration du Centre de Police et de Justice à Zurich

* Une nouvelle cartographie pour attaquer le pouvoir

* L’action minoritaire

Paris : Soirée de soutien à Tameio (Athènes) et discussion autour des luttes à l’intérieur des prisons en Grèce

En présence de compagnons de la Caisse de Solidarité avec les Compagnons Emprisonnés et Poursuivis (« Tameio ») d’Athènes, nous aurons l’occasion de discuter des modalités de défense collective face à la répression, de revenir sur les  procédures en cours contre des révolutionnaires, et notamment celles construites autour de la nouvelle loi anti-terroriste du gouvernement Syriza, ainsi que d’en apprendre davantage sur les luttes en cours à l’intérieur des prisons grecques, qui, vues d’ici, sont massives.

On pourra également revenir sur l’expérience enrichissante du Réseau de Prisonniers en Lutte (DAK), entres autres, dans la lutte contre les nouvelles prisons de haute sécurité (de « type C »), et sur l’affaire dite du double braquage de Velvento/Kozani en 2013 contre une dizaine d’anarchistes. On trouvera des suggestions de lecture sur le contexte des luttes anarchistes et anti-carcérales en Grèce sur le blog de la bibliothèque.

Les dons effectués lors de cette soirée seront reversés à la caisse de solidarité.

Jeudi 12 octobre à 19h

Aux Fleurs Arctiques – Une bibliothèque pour la révolution
45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris
Métro Place des Fêtes (lignes 7bis et 11 du métro).

Voir le programme d’octobre ici :
lesfleursarctiques

Avalanche – Correspondance anarchiste, numéro 11

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Le prochain numéro d’Avalanche sortira en octobre 2017. Les contributions peuvent être envoyés à correspondance@riseup.net et cela avant le 1 octobre 2017.

Cette correspondance comporte réflexions sur des luttes en cours, une approche critique de vieux et de nouveaux projets, une correspondance sur la situation sociale générale et l’évolution de la domination, des réflexions sur des conflits qui s’annoncent, des propositions avec un regard international,… Des textes qui ont déjà été publiés ailleurs dans une contexte différente, doivent être accompagnés d’une introduction (longue ou courte) afin d’insérer le texte dans le projet de correspondance.

Débats et commentaires :
Dans le prochain numéro d’Avalanche, il y aura de nouveau une section réservée aux débats et commentaires. En envoyant de tels textes, on invite les compagnonnes et compagnons à prendre comme point de départ des problématiques, des questionnements ou des perspectives qui avaient été soulevés dans les numéros antérieurs d’Avalanche. Le but de cette section de débat est bien évidemment d’offrir un espace d’échange internationale entre anarchistes en lutte pour approfondir certains aspects, pour permettre des retours critiques sur des propositions,…

en anglais

France : Lancement des Épineuses + 2 nouvelles brochures à faire tourner

Pourquoi une nouvelle initiative d’édition de textes ? En voilà une épineuse question. Parce que des fois on tombe sur des écrits vraiment chanmés qu’on veut diffuser plus largement. Parce que des fois on pose des idées sur le papier et on a envie d’en faire un brochure. Parce que même s’il y a des choses qui parlent dans d’autres initiatives éditoriales existantes, on préfère se casser la tête à faire une proposition dans laquelle on se retrouve vraiment. Une proposition qui naitrait de la haine du pouvoir et du désir viscéral de le combattre partout où il se niche ; qui ne créerait pas d’échelle de valeur entre LA domination et les petites oppressions ; qui combinerait pistes pour partir à l’offensive de ce qui nous détruit et perspectives pour nous consolider face aux agressions perpétuelles.

Voila ce vers quoi tendent les Épineuses, sans trop se prendre la tête ni se presser, en essayant d’apporter du soin au choix et à la mise en page des textes. Et en cas de critique, de proposition, de plan pour diffuser, faut surtout pas hésiter à écrire à : lesepineuses[at]riseup.net.

Et du même coup vous voilà avisé.e.s de la sortie des deux premières brochures des Épineuses, que vous pouvez télécharger ci-dessous ou sur le site des Épineuses.

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Paris : Compte rendu et verdict du procès du 23 juin 2017. On ne badine pas avec la machine à expulser…

Aujourd’hui se tenait l’audience de ce premier procès qui constitue l’aboutissement absurde de l’instruction tentaculaire construite en répression des mobilisations contre les frontières et la machine à expulser, en solidarité, notamment, avec la révolte qui a mené en 2008 à la destruction par le feu du centre de rétention de Vincennes en réponse à la mort d’un retenu par défaut de soins. On pourra consulter un dossier récapitulatif des luttes et de la répression autour des centres de rétention entre 2008 et 2013 autour de cette affaire.
Nous ne ferons pas de suspens, la justice s’est fait plaisir.

La logique de cette séquence répressive est claire : une instruction montée sur la base de la jonction de multiples enquêtes de la Section Anti Terroriste (SAT) de la Brigade Criminelle pour de nombreuses attaques de natures variées, qui permet des perquisitions, des mises en examen, des contrôles judiciaires et plusieurs incarcérations [1]. Un passage par l’antiterrorisme a offert alors des moyens d’enquête et de surveillance supplémentaires et particuliers. Il s’agit alors de valider l’hypothèse de la « circulaire Dati » et des rodomontades d’Alliot-Marie à propos de la dangerosité d’une prétendue « mouvance anarcho-autonome », qui aurait la particularité d’être « terroriste ». Sept ans plus tard, la circulaire a été jetée aux oubliettes et étant établi qu’aucune preuve matérielle ne permet de relier quiconque aux sabotages à la base de l’instruction [2], ils resteront donc, probablement pour toujours, sans auteurs. Ce sera une des seules réjouissances de ce parcours du combattant judiciaire, une bonne chose de prise. Malgré sa taille extraordinaire, le dossier se révèle donc tellement vide en substance que les chefs d’inculpation les plus sérieux sont tous tombés. Et pourtant…

C’est donc toute honte bue que la justice a jugé aujourd’hui quatre personnes pour des délits mineurs dont la réunion reste totalement incohérente : trois pour des tags en solidarité avec les insurgés du Maghreb et du Machrek commis un an après le début de l’instruction (qui concernait donc, elle, la machine à expulser) ainsi que le refus des prélèvements ADN, et l’un d’eux ainsi qu’un quatrième pour un collage d’affiche sur une banque lors d’une balade. La montagne a accouchée d’une souris…

La défense, plutôt concertée, a soulevé diverses nullités importantes (délai déraisonnable, incohérences dans les procédures et dans la qualification du refus ADN, prescription du collage d’affiche, etc.), mais elle a surtout démontré l’absurdité globale de cet édifice mal ficelé et sa logique manifeste de répression d’une lutte offensive à travers la désignation de mis en examen aux intentions forcément coupables, sans base matérielle et à partir de suspicions des services de renseignements. Qu’une d’entre eux soit passée à autre chose depuis des années tandis que d’autres sont encore aujourd’hui considérés par le tribunal (donc par les renseignements) comme actifs dans la dite « mouvance » ne les intéresse guère, au final ils seront tous traités à la même enseigne.

Tout est d’ailleurs traité par dessus la jambe avec une certaine allure de sérieux. Le fond n’est abordé que pour construire un climat et une narration à charge plutôt que pour transcrire un contexte, et la lutte est évidemment évacuée dans ce qu’elle a pu avoir de vivant et de subversif sous les délits qui prétendent en donner une traduction judiciaire. Voir une lutte à travers les lunettes malades de la justice est un spectacle nauséabond.

Pour tenir la barre de ce fiasco, un tout petit procureur s’est évertué à colmater les brèches de ce dossier tout en rajoutant de nouvelles incohérences. Il reconnaît que l’instruction ne tient plus la route mais « assume » (!), comme un Matamore tirant sa gloire du simple fait de prétendre faire face à des combats qu’il ne mène pas. Son réquisitoire emprunte les chemins attendus, mais rarement énoncés ainsi sans vergognes, de l’incrimination par les idées : c’est parce qu’il s’agit d’« anarcho-autonomes » qu’il faut les condamner. Le plaidoyer du procureur dans le procès des anarchistes d’Haymarket ne paraît plus si lointain. Mos Maiorum ?
Il parait clair à ce moment que les faits n’ont aucune importance et que la vacuité du dossier ne pèse pas lourd face à ce procès d’intention. Le réquisitoire ne s’embarrasse même plus de démontrer qui fait quoi, il s’agit de pérorer sur qui est qui et d’en faire une base suffisante pour requérir… huit mois avec sursis pour quelques tags (dont la qualification ne fait pourtant pas encourir de peine de prison), 1000 € d’amende pour l’ADN, tout en concédant pour finir que le collage terroriste d’affiche est prescrit…

Les juges bravent l’incohérence du dossier en commençant par (longuement…) égrainer en détail des faits n’ayant objectivement rien à voir avec les délits jugés et dont plus personne n’est accusé, mais qui vont justifier de facto les condamnations courues d’avance.
Face à ces inanités assumées comme telles, deux des inculpés ont décidé de garder le silence alors qu’un autre ne s’est pas présenté à l’audience (il sera représenté par un avocat). Un des inculpés a remis au tribunal une déclaration nommée « Ça ne va pas se passer comme ça », en affirmant à la barre « refuser de participer à un dialogue avec la justice », elle sera également diffusée à la quarantaine de personnes présentes en solidarité. Sa première et dernière page stabilo-bossées à la va vite sont utilisées par le procureur pour convaincre la présidente de prononcer un outrage contre le compagnon. Sans succès, mais il semble vouloir poursuivre lui-même pour outrage (à suivre donc…) ; choqué sans doute aussi par cet irrespect manifesté par l’inculpé lorsqu’il obtient sans la demander une interruption de séance pour aller uriner, alors que la juge passait son cas en revue (en se levant et se dirigeant vers la sortie jusqu’à être stoppé par un gendarme et apostrophé par la présidente).

A la reprise, le procès continue dans toute sa normalité absurde. Les antécédents judiciaires sont passés en revue, puis vient le tour des enquêtes de personnalité (refusée par un des inculpés). Une des avocates évoque la lutte et la solidarité autour du centre de rétention de Vincennes, on parle d’un « procès de la solidarité avec les exilés ». Mais il semble que plus de trois heures d’audience, de plaidoiries, de réquisitions, etc. n’ont jamais existé lorsque tombe le verdict comme un couperet. Celui-ci est visiblement préétabli puisque rien de ce qui a été soulevé par aucun des avocats lors du procès n’est retenu ou pris en compte (exceptée la non-inscription au casier pour une personne) : quatre mois de prison avec sursis pour les tags et 500 euros d’amende pour l’ADN, relaxe pour le collage d’affiche sur DAB car prescrit, donc relaxe pour le quatrième. Les trois premiers avaient pourtant déjà été incarcéré préventivement suite à l’arrestation pour les tags de janvier 2011.
Leurs trois stratégies de défense étaient différentes, alors que l’une d’entre eux n’avait jamais été mise en examen dans cette affaire (ou dans une autre) pour d’autres faits que pour ces tags – pourtant sans rapports et ajoutés sur le tard au dossier « machine à expulser » -, tous les trois ont été logés à la même enseigne malgré les grandes différences de situations et de tactiques.

Un second procès concernant sept personnes (quatre pour refus ADN et trois pour dégradations légères et ADN) aura lieu dans le cadre de la même affaire, sans toutefois qu’une date n’ait été fixée pour le moment. La logique semble être la mème puisque là aussi, les faits les plus graves sont tombés pour laisser place à un procès dépouillé de substance comme celui d’aujourd’hui. Nous souhaitons plus de réussite à la seconde vague.

Sabotons la machine à expulser !
Feu à toutes les prisons !
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers !

23 juin 2017.
pafledab@distruzione.org

Quelques liens :

Dossier « Machine à expulser » : Le vaisseau des morts a brûlé (100p A4)

Déclaration d’un anarchiste inculpé dans l’affaire « Machine à expulser » au tribunal de Paris, 23 juin 2017 : « Ça ne va pas se passer comme ça »

Solidarités et luttes pour la liberté de circulation : Sabotons la machine à expulser
https://paris-luttes.info/solidarites-et-luttes-pour-la-8371

Affaire Machine à expulser : Après plus de sept ans d’instruction, quatre personnes passent en procès le 23 juin 2017 à Paris

Un 2e procès de la lutte contre la machine à expulser

Notes

[1] On trouvera dans la chronologie de la brochure pré-citée les attaques directes et les balades contre la machine à expulser qui ont donné lieux à toutes ces procédures.

[2] Tombent notamment les accusations criminelles les plus graves de destruction par incendie contre des DAB de la Poste qui étaient jusque-là retenues contre deux des inculpés d’aujourd’hui, mais qui serviront de toile de fond à la condamnation d’aujourd’hui, qui supposément n’a plus rien à voir avec ces incendies. On se perd dans ce labyrinthe de logique parallèle dont la justice est spécialiste absolue.

Paris : Déclaration d’un anarchiste inculpé au procès “Machine à expulser”

Pour télécharger le PDF cliquer sur l’image

On trouvera ci-joint la déclaration au tribunal de Paris d’un anarchiste inculpé au procès “Machine à expulser”, le 23 juin 2017 : « Ça ne va pas se passer comme ça ».

Au format PDF telle qu’elle fut distribuée à 80 exemplaires dans l’enceinte du tribunal aujourd’hui, ou au format texte pour reprise et traduction.

Liberté pour tous et toutes !

France : Parution du dossier : “Le vaisseau des morts a brûlé”

À l’occasion de prochaines échéances judiciaires dans l’affaire dite  “Machine à expulser” à Paris (comme le procès de ce vendredi 23 juin 2017), voici le dossier (100 pages A4) : Le vaisseau des morts a brûlé. À propos de luttes et de révoltes à l’intérieur et à l’extérieur des  centres de rétention, de la solidarité avec les inculpés de l’incendie  du CRA de Vincennes,  des répressions qui s’ensuivirent et d’autres  choses… 2008 – 2013

La brochure est imprimable chez votre imprimeur favori, elle est  également disponible ici et là, en version papier. À Paris, on pourra par exemple en trouver avec certitude aux Fleurs Arctiques.

La reproduction/diffusion/traduction de cette brochure est vivement encouragée.

Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers.
À bas l’État.

Paris : La solidarité c’est l’attaque

Reçu le 30/5/2017 :

La nuit du 28 au 29 mai, rue de romainville aux lilas, on a incendié un utilitaire de la direction interdépartementale des routes de l’île de france, un des nombreux rouages périphériques de l’état.

On veut envoyer de la solidarité aux anarchistes qui sont passé en procès le 29, suite à l’opération Scripta manent en italie.

Solidarité aussi avec Damien. Son attitude combative face à la taule nous donne de la motiv’. On pense que la solidarité est un rapport de reconnaissance mutuelle qui se base sur la conflictualité contre l’existant. On n’est pas solidaires du malheur, mais de la révolte.

Une pensée aussi pour Kara et Krém.

Pour un mois de juin dangereux.

La solidarité c’est l’attaque.

en portugais, grec

[France] : Sans attendre demain, nouveau site anarchiste

« Sans Attendre Demain » se veut à la fois d’être un relais des luttes anarchistes en France et ailleurs dans le monde, mais également un outil de diffusion des idées anarchistes, sans dogmatisme ni idéologie. Il ne cherche en aucun cas à se substituer à l’agitation de rue. L’objectif de ce site est donc de rassembler non seulement des traces de révolte contre toute autorité, qu’elle soit religieuse, étatique ou capitaliste, mais aussi de partager des analyses et des critiques anti-autoritaires du milieu révolutionnaire de l’Hexagone qui nous paraissent intéressantes. Un espace est également dédié à la publication de tracts, de brochures et d’affiches anarchistes.

Pour l’insurrection ! Pour l’anarchie !

Vous pouvez contribuer au site en envoyant des textes, des communiqués à l’adresse sansattendre[at]riseup.net.

sansattendre.noblogs.org

en portugais

Paris : Inauguration des Fleurs Arctiques

Une bibliothèque pour la révolution, Paris XIXe
Samedi 22 avril à 18h aux Fleurs Arctiques
45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris

Nous sommes heureux d’annoncer l’éclosion d’un nouveau projet cherchant à frayer son chemin en dehors des fausses oppositions identitaires et idéologiques, afin d’ouvrir la possibilité de retrouver des perspectives offensives pour le projet révolutionnaire, contre l’État, contre le Capital. Si dans la période de confusion actuelle rien n’est joué et personne ne peut sérieusement penser avoir de solution toute faite, il va donc falloir nous armer pour un temps de patience, de détermination et d’une ouverture féconde qui ne transigerait pas pour autant avec ses exigences révolutionnaires, à la fois loin de la politique et de la dépolitisation en cours. Le texte qui suit en détermine les premiers contours. Bienvenue à tous ceux et toutes celles qui voudraient poursuivre à partir de là, d’une manière ou d’une autre, les discussions entamées, reprises et rouvertes par ce biais.

Il y aura trois moments d’ouverture publique par semaine qui débuteront dès la date d’inauguration, auxquels s’additionneront des débats, discussions, cycles de projections, présentations, ateliers, groupes de lectures et des moments plus spécifiquement centrés sur le contenu de la bibliothèque (la théorie, les livres, etc.) qui seront annoncés dans les prochaines semaines.

L’inauguration des Fleurs Arctiques aura lieu le 22 avril à partir de 18h, on pourra y ramener à manger, à boire, des livres, des publications, des archives, du soutien financier, de l’amour pour la liberté et de la haine pour l’ordre. Ci dessous le texte de présentation du projet, ce sera une première occasion de penser la suite et de s’en parler.

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Les Fleurs Arctiques ne sont pas une organisation ou un groupe politique, mais un rassemblement hétérogène et protéiforme qui tient à son hétérogénéité, partageant un constat, des critères et des perspectives communes autour de la nécessité d’offrir des espaces à notre temps plutôt que le contraire, des espaces pour la lutte révolutionnaire.

Ce projet naît du constat commun que nous vivons une époque dans laquelle la pauvreté qui n’est pas seulement matérielle, ne peut aller qu’en s’accroissant. Que l’époque que nous vivons pose toujours les mêmes enjeux — l’abolition de l’État, du travail et de la marchandise — et cela dans un cadre qui n’a guère changé depuis les années 70, si ce n’est l’accélération vertigineuse de l’atomisation et de la pénétration des rapports marchands dans tous les interstices de ce qui nous reste de vie.

Une époque qui désintègre minutieusement ce qui voudrait ou semblerait vouloir s’y opposer, entre autres en l’intégrant. Un monde qui s’offre comme alternative à lui-même, avec l’essor des sciences sociales et des logiques informatives (ou « contre-informatives ») en lieu et place de la critique révolutionnaire qui, lors des dernières décennies, avait su balayer les vieux réflexes et modes de pensée gauchistes et staliniens (faut-il vraiment ici faire remarquer à ceux qui veulent les remettre en selle que leurs perspectives ne sont pas les nôtres?) et démonter les illusions gestionnaires des alternatifs et autres citoyennistes. Alors que c’est dans la praxis qu’a pu se déployer une intelligence pratique née des expériences de lutte, on voit dorénavant l’université faire de plus en plus office de laboratoire de réflexion et d’intervention pour la subversion. Il est pourtant évident que la critique y est déjà institutionnalisée et désactivée dans des formes politiques intégrées et stérilisantes qui se diffusent désormais au sein des milieux « militants ».

Une époque où les potentialités révolutionnaires réelles paraissent inactuelles, une époque ou « accentuer les conflictualités » n’équivaut plus toujours à se battre contre le monde tel qu’il est, mais parfois avec, ou même pour.

Une époque marquée également par l’essor de ce que la réaction a mis au point de plus efficace pour prévenir tout débordement subversif : les replis communautaires, religieux et identitaires, l’exploration de ses « racines », qui tendent à s’articuler avec les autres formes de répression (forces de l’ordre, justice régulière et coercition étatique). Mais les racines, c’est bon pour les glands. Ces différentes formes de recroquevillement sur des identités figées et des récits mythiques sont probablement la perspective du Pouvoir la plus efficace pour faire accepter les mesures d’austérité, l’existant et son mythe progressiste ne pouvant plus décemment penser faire rêver à un futur radieux.

Il s’agit alors de réaffirmer que cette époque ne viendra pas à bout des perspectives révolutionnnaires, et les subterfuges qui s’y développent pour pacifier les conflits comme l’auto-gestion, l’alternativisme et la contre-culture, la spectacularisation de la conflictualité, la spécialisation des tâches, les déclinaisons militantes de la postmodernité et du libéralisme et la pasteurisation des rapports humains qui devraient, paraît-il, être safe, l’enfermement dans un psittacisme qui ressasse des gimmicks politiques identitaires (que la posture soit communiste ou anarchiste, la misère est la même) n’opèrent plus que pour se rassurer et ne pas trop se confronter à la réalité du… des ! astres.

Il s’agit donc aussi de sortir de l’impasse activiste et/ou idéologique que l’on finit par embrasser, habiter, optimiser dans un confort relatif comme une cellule de prison tant en sortir équivaudrait à plonger dans l’inconnu. Les identités, les postures et les logos ne disent plus rien réellement des intentions et des méthodes de celles et ceux qui les arborent, et donc l’auto-organisation, bien qu’insuffisante à garantir des perspectives réellement offensives, est la seule forme d’organisation souhaitable.

Nous tirons des expériences de ces derniers siècles et de ces dernières décennies que les structures permanentes ont toujours comme but et comme raison d’être leur propre perpétuation, que la volonté d’homogénéité politique ou même « affinitaire » qu’elle soit formelle ou informelle, est une forme sectaire et nécessairement groupusculaire (sinon totalitaire).

Ce ne sont donc pas d’« amis », de bandes dépolitisées ou d’Organisations politiques dont nous avons besoin aujourd’hui. Alors pour ne pas sombrer avec les temps qui meurent, il nous faut élaborer de nouvelles propositions pour des perspectives dont le caractère révolutionnaire reste inchangé, tout en acceptant la nécessité d’inventer, d’expérimenter des propositions qui permettent de penser, analyser, agir, se rencontrer, intervenir, se défendre et attaquer.

Il nous faut d’abord acter que l’État et le capitalisme ne s’effondreront pas d’eux-mêmes, que nous ne pouvons pas nous appuyer sur les catégories et les fonctionnements qui sont les leurs — la justice qui nous fait innocents, victimes ou coupables, l’essentialisme qui nous fixe dans des carcans identitaires, les nations et les frontières qui nous séparent en « nationaux », en « étrangers » et en « immigrés » avec ou sans papiers, la morale qui nous fige dans des idées de bien et de mal supplantant toute autonomie collective ou individuelle, le respect de la loi et le travail comme seule alternative à la prison ou à l’exclusion sociale—, et qu’aucun miracle ou radieux grand soir ne concrétisera les espoirs déchus des particules atomisées de la terre dont le cœur bat encore.

Ceci étant dit, si nous ne partons pas de rien, tout reste à repenser et à faire.

Alors, il nous faut recréer les outils qui peuvent aujourd’hui nous permettre la composition d’un mouvement révolutionnaire conséquent, ambitieux, et débarrassé de tout reste d’idéologie démocratique, travailliste, citoyenne, identitaire et gestionnaire pour enfin retrouver des perspectives offensives face au Léviathan qui ne cesse de nous engloutir.

Les fleurs sont bien peu de choses
si on ne les regarde pas avec poésie, désir et créativité.
La révolution souffre des mêmes limites,
mais la beauté des fleurs arctiques ne souffre pas de leur rareté.

https://lesfleursarctiques.noblogs.org/
lesfleursarctiques@riseup.net

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Fléury-Mérogis, France : Lettre de Damien depuis la prison de Fléury

Je vous remercie tou(te)s pour vos lettres et vos gestes de complicité. Chaque étoile de verre brisé accompagne mes nuits et chaque flamme de voiture brûlée réchauffe l’hiver et colore la griseur des murs.

Si je n’ai pas répondu à toutes vos lettres directement c’est que l’ambiance actuelle qu’il y a en cellule ne me le permet pas. De plus, je n’ai que 10 mois à faire, pas 10 ans, je serai donc bientôt dehors et il serait stupide que je leur donne déjà les bases des futures complicités que j’imagine possibles.

Si je suis resté libre pendant 8 mois et tant que je ne suis pas sorti de la clandestinité c’est bien qu’ils ne savaient pas où chercher. A ce propos, le procès étant passé je vais avoir accès au dossier d’instruction et il sera rendu public dés que possible.

A l’intérieur, tout va bien, il y a ici des compagnons de placard que je connais depuis des nombreuses années, j’ai donc été bien accueilli dés mon arrivée.

Quelques journaux anarchistes circulent discrètement dans tout le bâtiment et les nouvelles rentrent et sortent de différentes façons.

En ce qui concerne les relations avec l’AP, tous les parloirs et les contacts téléphoniques ont été refusés. J’ai subi 4 fouilles de cellule en un mois dont 3 consécutives les 3 derniers jours. Je n’ai droit à aucune activité, je reste donc 22h/24 en cellule.

Cependant, le rapport de force instauré par les attaques à l’extérieur me permet d’être “entendu” lorsque je prend à part certains matons afin d’exiger d’eux un service.

Un salut fraternel à la cellule Rémi Fraisse de la F.A.I. ainsi qu’à tous les individus qui agissent sur le réel par les moyens qui leur semblent nécessaires.

Solidarité avec Pola Rupa, arrêtée il y a peu pour des actes qui parlent à tout le monde. Complicité avec les anarchistes de Koridallos ainsi qu’avec tou(te)s celleux incarcérés, en fuite, agissant à travers le monde.

Pas un millimètre en arrière, 9 millimètres dans la tête des juges

Damien,

prison de Fléury-Mérogis, le 07/02/2017

[France] Blasphegme numéro 3 sur les murs de Paris

Maison Blanche : l’hôpital-prison

La prison de la Santé est fermée, pourtant il y a encore en plein Paris des lieux où des personnes sont internées contre leur gré. Dans le Nord et l’Est parisien, par exemple, il y a quatre hôpitaux psychiatriques qui font partie de l’Établissement Public de Santé Maison Blanche, l’un des trois membres fondateurs de la Communauté Hospitalière de Territoire pour la psychiatrie parisienne. L’établissement est chargé de la population du Nord et de l’Est de Paris : 7e (Infanto-Juvénile), 8e, 9e, 10e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements. Ces hôpitaux-prisons sont situés : rue du Général Lasalle (19e), rue d’Avron (20e), avenue de la Porte de Saint-Ouen (18e) et rue d’Hauteville (10e).

Les « patients » peuvent y être hospitalisés (ou plutôt enfermés) sans leur consentement, dans le cadre de soins psychiatriques à la demande d’un tiers, ou sur décision du représentant de l’État. Si l’on est enfermé contre son gré là-dedans impossible de sortir tant qu’un psychiatre en charge n’a pas signé un certificat médical, ou qu’un juge d’application des peines n’a pas donné son aval. Cela va sans dire que la durée d’enfermement n’est jamais décidée d’avance, contrairement à une peine de prison (bien que l’administration pénitentiaire s’arrange parfois pour rallonger les peines des plus récalcitrants), et qu’une fois rentré on ne sait jamais quand on sortira. La prise de médicaments obligatoire aidant, il est courant d’y perdre la notion du temps, et pour les réfractaires aux petites pilules les blouses blanches ne s’embarrassent pas, c’est intraveineuse de force. En effet, les médicaments à outrance soulagent le personnel qui aime savoir les « patients » endormis et neutralisés. L’heure de la prise des médicaments et des repas rythme le temps, en dehors de ça les personnes traînent leurs désespoirs dans les couloirs lugubres de ces hôpitaux prisons, espérant ne pas avoir à subir d’électrochocs (toujours couramment pratiqués) et, hormis les plus rétifs, feignant la docilité pour ne pas avoir à endurer les punitions ultimes : envoyé en chambre d’isolement, ou se voir infliger des mesures de contention (attaché pieds et mains à un lit, nuit et jour).

Lorsque l’administration psychiatrique n’arrive pas à prouver qu’on est dangereux « pour les autres » elle dit qu’on est dangereux « pour soi-même ». C’est pratique, et ne repose que sur le seul avis d’un psychiatre, parfois influencé par des proches qui trouvent un quelconque intérêt à faire enfermer une personne de leur propre famille, un moyen comme un autre de s’en débarrasser (parfois aussi les choix sont limités). C’est d’ailleurs une pratique assez courante d’utiliser la psychiatrie pour décrédibiliser, isoler, confisquer la parole, tant et si bien que certains vieux serpents adhèrent à ces normes et ces catégories bancales, reconnaissent à une science le pouvoir de mesurer l’esprit, si cela peut servir leurs intérêts personnels. Mais au fond on pourrait se demander qui est « fou », qui est « sain d’esprit » dans ce monde ? N’est-ce pas plutôt bon signe d’avoir des émotions et de ne pas vouloir se contenter de ce quotidien fade et empoisonné qu’on voudrait nous faire avaler ? Et puis qu’est-ce que la norme ? Dans cette société, une femme en colère et violente est toujours une folle, un homme en colère et violent ne fait qu’exprimer virilement ses émotions.

Alors bien sûr qu’il ne s’agit pas ici de culpabiliser ceux/celles qui n’ont parfois pas d’autre choix que d’avoir recours à la psychiatrie pour survivre à des situations désespérées. Mais nous disons que ça n’est pas la solution au mal-être produit par ce monde, que c’est comme un pansement sur une jambe de bois. Et si la psychiatrie se targue de sauver des gens d’eux-mêmes en les abrutissant de médicaments, nous disons qu’elle condamne aussi à vivre une vie impossible à aimer en l’état, et que forcer les gens à aller bien sans changer les causes qui les font se sentir mal, ça ne marchera jamais. Les psychotropes sont distribués comme des petits pains dedans et hors de l’hôpital, ça permet d’anesthésier les émotions, et de rester productif, de garder bonne figure, de continuer à subir les humiliations quotidiennes sans broncher, se voiler la face, se dire que le problème vient de soi, et que la solution c’est la chimie.

Ces hôpitaux sont des prisons, destinées à briser les réfractaires, les forcer à accepter de rentrer dans un moule.
NOUS SOMMES POUR LA DESTRUCTION DE TOUTES LES PRISONS ET DE TOUTES CES CATÉGORIES QUI NOUS ENFERMENT !

Je vomis dans vos corn-flakes

Belleville s’embourgeoise. On peut le voir à travers ces nouveaux bars et restos stylés dans lesquels nous ne rentrerons jamais, à cause du prix prohibitif et de l’ambiance branchée, encore plus antipathique que ces bars PMU à la clientèle uniquement masculine. C’est donc sans surprise que nous avons découvert par hasard le nouveau bar à céréales rue de Ménilmontant. Nous avions entendu parler de ce concept suite au « scandale » de l’installation d’un tel bar à Londres, qui devint la cible d’une manifestation contre l’embourgeoisement d’un quartier. Suite à quoi le débat sur la responsabilité des commerçants dans ce processus avait été réactivé. Ce phénomène étant lié à l’installation dans des quartiers pauvres de ces jeunes entrepreneurs branchés qui ont la faculté de rendre inaccessible tout ce sur quoi ils posent leur regard; revalorisant et transformant à leur image les anciens quartiers ouvriers dans lesquels ils s’installent par nécessité économique. Partant d’une bonne volonté sans aucun doute, les conséquences en sont la flambée des loyers. Face à cela, l’erreur serait de défendre l’identité sociale (ou autre) d’un quartier, plutôt que de se battre pour pouvoir vivre où on le désire, là où on veut avoir sa vie.

Aux côtés de nouveaux projets immobiliers, qui participent à « réinventer Paris », ce sont des magasins bios, des brasseries, bars et restos à concept, des « food market », des boutiques artisanales, théâtres ou des galeries d’art qui fleurissent. Tout cela dans la dynamique d’un entrepreneuriat « sympathique », branché, qui se veut à visage humain, écolo, éthique, respectueux des travailleurs et des consommateurs, bien sûr… faut-il encore avoir le porte- monnaie pour y accéder, et l’envie de distinction par sa consommation. Comme ces gens au look bien travaillé qui ont fait du « do it yourself » leur manne financière, mettant en avant l’authenticité de leurs produits marketing, et faisant la promotion du bonheur au travail, plaçant au cœur de leurs activités « l’autonomie » (avec papa/maman pour assurer ses arrières, et jouer les garants pour des logements inaccessibles au commun des mortels), « l’aventure » (dans la jungle urbaine), et « l’imagination » (produit d’une école d’art ou de commerce), mais surtout, le profit. Grâce à eux l’idée de se faire du fric en profitant de la crédulité des consommateurs prend une autre dimension. Et c’est donc naturellement que des esprits créatifs ont eut l’idée de prospérer sur le dos d’idiots nostalgiques de leur enfance dorée, prêts à payer cher pour un petit moment de régression avec un bol de céréales et du lait… du lait bio, ou au soja, branchitude oblige.

Tout cela pourrait prêter à sourire, si ces petites entreprises à l’allure bon enfant n’allaient pas dans le sens des projets des municipalités pour nettoyer les quartiers de leurs pauvres, les repousser toujours plus loin en banlieue. Et en attendant de pouvoir y arriver totalement, les garder à l’œil, pour protéger les populations plus solvables pour qui on rend le quartier attractif. L’outil principal de la ville de Paris pour mener à bien son projet c’est la pacification des habitants. Elle prend différentes formes : c’est tout ce qui contribue à la « sécurité » du quartier, par l’omniprésence de caméras et des flics, avec dans certains endroits comme à Belleville la Brigade Spécialisée de Terrain, dont le boulot consiste à harceler les pauvres qui essaient de survivre tant bien que mal, et les petits-frères des flics, ceux qui ont moins réussi, les services de sécurité, notamment les GPIS, hommes de main des bailleurs sociaux, mais aussi les Correspondants de nuit, dont le rôle est principalement tourné vers une assistance aux flics, la répression des « incivilités », et un travail de fichage sur les populations indésirables. Mais pour contribuer à la pacification il y a aussi l’imaginaire créé par le discours sur la «mixité sociale» et son «quartier-village», où l’on dit bonjour à ses voisins en faisant son marché le samedi matin avec ses enfants.

Il va falloir dissuader les riches de s’installer si l’on ne veut pas aller vivre ailleurs !
À LEUR PAIX SOCIALE RÉPONDONS PAR LA GUERRE SOCIALE CONTRE LEURS FLICS ET LEURS COMMERCES !

Montreuil, France : Autolib en feu

On avait envie d’exprimer avec des actes notre solidarité avec Damien, condamné jeudi 19 janvier à 10 mois de prison. On était nombreux et nombreuses à cette manif saccageuse du 14 avril et on ne le laissera pas payer tout seul – on ne l’oublie pas.

Le soir du dimanche 22 janvier nous avons trouvé trois Autolib, rue Galilée à Montreuil et les avons incendiées.

On nous refourgue les Autolib comme une solution pour une ville plus propre, plus écologique, plus « smart ». Nous gerbons sur leur propagande.

Pour Damien, donc, et aussi pour les compagnon.nes emprisonné.e.s en Italie pour l’opération Scripta Manet.

Liberté pour tous et toutes !

Les amis de Jules Bonnot et du printemps 2016

P.S. Nous tenons à envoyer une accolade complice aux compagnon.ne.s qui ont cramé des bagnoles de collabos à Bruxelles le soir du nouvel an. Lire que les nuits bruxelloises s’illuminent de vos attaques (et celles d’autres) nous motive encore plus à agir (c’est à ça aussi que servent les communiqués de revendication, non?). Pourtant, nous pensons que distribuer des tracts, coller des affiches est important et ce n’est pas « embrigader » ou « séduire » mais partager des idées subversives.
Mais nous sommes sûrs que vous y avez déjà réfléchi. La bise.