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Puebla, Mexique : Attentat explosif contre l’Institut National Electoral – Appel pour un Juin Noir

junio-negro

1er message : Déclaration de Guerre Permanente

Qu’ils dégagent tou-te-s !

Bakounine disait que les révolutions sont faites de trois quarts de fantaisie et d’un quart de réalité. Ce qui importe, c’est de comprendre d’où naît la fantaisie qui fait éclater la révolte généralisée.
Ai Ferri Corti

Nous aurions aimé faire bref. Se passer de généalogies, d’étymologies, de citations. Qu’un poème, une chanson suffisent. Nous aurions aimé qu’il soit assez d’écrire REVOLUTION sur un mur pour que la rue s’embrase. Mais il fallait démêler l’écheveau du présent, et par endroits régler leur compte à des faussetés millénaires. Nous avons pris le temps d’écrire en espérant que d’autres prendraient le temps de lire. Écrire est une vanité, si ce n’est pour l’ami. Pour l’ami que l’on ne connaît pas encore, aussi. Dans les périodes de répit, il n’est pas dur de nous trouver. Il y aura des dates et des lieux où masser nos forces contre des cibles logiques. Il y aura des dates et des lieux pour nous retrouver et débattre. Nous ne savons pas si l’insurrection aura des airs d’assauts héroïques, ou si ce sera une crise de larmes planétaire – un brutal accès de sensibilité après des décennies d’anesthésie, de misère, de bêtise. Rien ne garantit que l’option fasciste ne sera pas préférée à la révolution. Nous ferons ce qu’il y a à faire. Penser, attaquer, construire – telle est la ligne fabuleuse. Ce texte est le début d’un plan. A très vite”.
Comité invisible

I

A la rage indomptée et aux cœurs agités !
Allons de l’avant dès maintenant, jusqu’à la fin de l’horizon !

Nous nous trouvons de nouveau devant vous, présentant notre praxis dénudée, sincère et insurgée qui projette ces idées incandescentes que l’anarchie a vues au cours de sa vie, ces essais qui, du sang dans la gorge, ont crié vengeance pour les cœurs indomptés qui cherchaient et cherchent à détruire une réalité inacceptable.

En long et en large du globe terrestre, la praxis anarchiste a su défier l’état et le pouvoir, en menant la guerre sociale sur tous les fronts, lançant ses idées dans les rues, les convertissant en force libératrice, transformant les prières en un feu antiautoritaire qui les a vu brûler cent fois, attaquant les centres du pouvoir politique et économique, se confrontant aux forces répressives de l’état et projetant la vie dans l’individuel et le collectif avec des formes de vie autonomes et horizontales.

Face au système de domination qui prétend contrôler nos esprits et nos corps, qui reproduit l’inégalité, qui détruit la terre et la vie, qui met un prix sur tout (un prix que nous sommes fatigué-e-s de payer), nous avons décidé d’en faire une guerre des deux côtés.

D’un côté, le système de domination, l’état qui avec tous ses bras insère la violence dans la vie quotidienne des êtres humains et de l’autre la réponse insurgée des peuples, quartiers et individualités insoumises.

Ils nous doivent tout… ils nous doivent des joies, nouvelles, chansons, souvenirs, rires, ils nous doivent nourriture, couvertures, chaussures… ILS DOIVENT PAYER BEAUCOUP DE CHOSES, ils nous doivent des dents, l’école, le respect, les poèmes… ils nous doivent des cris, de la rage, des larmes claires, ils nous doivent l’amour et ils nous doivent la haine, ils nous doivent la rage, ils nous doivent des vies, ils nous doivent beaucoup, ils nous doivent tout… et tant qu’ils nous devront tout cela, NOUS CONTINUERONS DE LE PRENDRE.

Ils nous doivent nos compagnon-ne-s en prison et en cavale : Abraham Cortes, Luis Fernando Sotelo, Fernando Bárcenas, les compagnon-ne-s en cavale Mario López, Felicity Ann Ryder, ils nous doivent nos compagnon-ne-s en prison et en grève de la faim en Grèce, celles et ceux sous représailles de l’opération Pandora dans l’État Espagnol Francisco Solar et Mónica Caballero et d’autres, notre compagnon Diego Ríos et Tamara, ils nous doivent tous ceux-là et d’autres encore, et nos morts. Solidarité !

Ils nous doivent nos villages affectés par le PIM (Projet Intégral Morelos), et à ceux qui sont toujours en conflit ; Chalchiuapan, Canoa, San Andrés et San Pedro Cholula, les villages en résistance contre les mines dans la Sierra Norte. Ils nous doivent José Luis Tlehuatle, ils nous doivent nos compagnon-ne-s emprisonné-e-s par l’État dans cette région. Parce que tant qu’ils continueront de nous tuer, nous continuerons d’attaquer. Et si la justice n’existe pas, elle est à faire de nos mains.

II

Ils rêvent de révolution ordonnée, de principes en bon ordre, d’anarchie sans turbulences. Quand la réalité prend un pli différent, ils crient immédiatement à la provocation et hurlent jusqu’à être entendus par la police. Les révolutionnaires sont des gens pieux. Pas la révolution.
La Joie Armée; Alfredo Maria Bonanno

Les enjeux que les anarchistes latino-américains avons devant nous sont multiples et exigeants. Renforcer nos groupes affinitaires et organisations spécifiques. Participer aux conflits réels et aux mouvements sociaux pour élever leur niveau d’autonomie, d’indépendance et leurs capacités autogestionnaires, réactualiser nos postulats en réinventant ce qui nous fait défaut et étendre nos valeurs, et pas nos étiquettes, dans de larges couches de la société qui découvrent peu à peu que les gouvernements progressistes sont la même oppression que d’habitude avec une façade différente, et qui fidèles à l’esprit rebelle de la nature humaine, chercheront d’autres alternatives”.
Rafael Uzcátegui

Notre énergie se répand dans le vent, nos idées violentes marchent sur la mer en furie, ces gestes libertaires en sont venus à se concrétiser, ont dépassé la facette de la passivité réformiste et conciliatrice, parce que notre lutte ne se réduit pas à 43 raisons, parce que notre lutte ne cherche pas à se fédérer ni à créer les grandes plate-formes politiques et organisations de gens malléables dans d’insipides assemblées populaires où les factions gauchistes et modérées sont majoritaires, notre lutte ne vise pas la prise du pouvoir, mais sa destruction complète.

L’analyse à faire, face à une conjoncture du type “Ayotzinapa”, est que la tendance anarchiste doit être indispensable, que le processus insurrectionnel porte avec lui de nombreux éléments qui peuvent articuler les nombreux projets insurrectionnels basés sur l’affinité idéologique et même émotionnelle, où la potentialité de partir à l’assaut du ciel et de la terre pour les retourner contre nos ennemis (l’État et les gauchistes) a été et continue d’être la tâche des acrates. Nous ne sommes pas une conjoncture, nous sommes plutôt et serons toujours présents pour que l’insurrection se généralise, provoquant la tension et le conflit permanent entre État-société. L’échappée, la sortie, l’autre voie, nous pensons que ce sont les communes autonomes et coordonnées, une deconstruction du monde présent par des propositions antagoniques qui partent de l’appui mutuel, la solidarité, l’horizontalité et l’autogestion.

Nos coups vont au-delà de la simple revendication nihiliste, nous sommes une hémorragie d’émotions vives et joyeuses de construction, nous sommes la continuité de nos ancêtres dans la rébellion, nous sommes cette odeur de dynamite que les Magonistes ont laissée dans leurs attentats contre le gouvernement, nous sommes la balle inoubliable qui a fait face à la mort de Práxedis Guerrero, nous sommes ces rêves d’une société libre que nous ont laissé nos parents et grand-parents, nous sommes l’action multiforme surgie de tant d’émotion.

Nous prenons position !

Pouvoir populaire dans l’anarchisme ?

Nous dénonçons et rendons notre posture publique, parce que nous ne voulons pas chercher de modèles socialistes qui conduisent à la création d’un nouvel État à travers l’attirail de la démocratie participative, parce que nous ne ferons pas le travail « politique » d’organisations de guérilla marxistes-léninistes-maoistes (EPR-ERPI). Parce que le pouvoir ne se socialise pas, il se détruit, parce que les processus autonomes en Amérique Latine nous ont enseigné que se laisser convaincre par cette « nouvelle tendance libertaire » serait notre fin et la mort de l’anarchisme, parce que le simple fait de normaliser le mot POUVOIR dans le langage libertaire nous répugne, parce que le pouvoir collectif n’est pas l’absence de pouvoir, parce que le capitalisme collectif n’est pas l’absence de capital, parce que le marxisme est le résultat de l’appauvrissement politique, parce qu’il ne peut exister de réconciliation lorsque nous marchons sur des chemins totalement opposés, parce que pouvoir en politique aboutira toujours à POUVOIR SUR, parce qu’un pouvoir populaire ne sera pas moins prépotent et autoritaire uniquement parce qu’il porte la marque « pouvoir du peuple ». L’anarchisme n’est pas un pouvoir populaire, il ne l’a jamais été et ne le sera jamais.

III

La force d’une insurrection est sociale, pas militaire. La mesure pour évaluer l’importance d’une révolte généralisée n’est pas la classe armée, mais au contraire la dimension de la paralyse de l’économie et de la normalité
Quelques notes sur l’anarchisme insurrectionnaliste

Pendant ce temps, nos idées avancent, trouvant un champ fertile dans les désenchantements politiques fréquents dont souffrent ceux qui croient encore à la nécessité d’avoir un muletier qui leur tanne le cuir à coup de bâton pour qu’ils puissent, comme les ânes, avancer sur le chemin de la vie.
R.F.M.

Voilà notre Proposition !

En tant qu’anarchistes, la révolution est notre point de départ et notre référence constante, et celle-ci doit être construire dans le quotidien individuel et collectif, par de modestes et honnêtes efforts qui aient les caractéristiques libératrices d’une révolution sociale. Ces tentatives peuvent se traduire en insurrections qui poussent les exclu-e-s et les exploité-e-s à générer un flux de rébellion et d’insoumission qui puissent conduire à une explosion sociale, les luttes doivent se dérouler dans le ici et maintenant, le projet insurrectionnel doit être à la mesure de la propagande et de l’agitation.

Coordination autonome et horizontale !

Des temps forts s’approchent, le processus insurrectionnel est encore plein de potentiel, nous n’appelons pas à ne pas voter, et encore moins au dit « vote de sanction », nous appelons les anarchistes de praxis à un boycott catégorique des processus électoraux : JUIN NOIR, une proposition de coordination, d’action et de diffusion libertaire contre les processus électoraux. Nous faisons un appel à tous ceux qui sentent une affinité avec ce texte, à occuper les quartiers, les villes, les villages, les écoles, les centres de travail, paralyser l’économie, détruire ce qui nous opprime, construire ce qui nous fait vivre en liberté, brûler leurs patrouilles, leurs banques, leurs bureaux de vote, allumer des barricades n’importe où, exploser leurs jugements avec leurs prisons et leurs matons, faire s’effondrer leurs institutions, enterrer leur maudite paix sociale, détruire toute tentative d’État et collectiviser la vie.

Nous revendiquons et assumons la responsabilité de l’attentat explosif contre l’INE (Institut National Electoral), le matin du vendredi 27 mars autour de 3 heures du matin avec un engin artisanal, dans la ville de Puebla, entre les rues de 35 oriente entre 16 de septiembre et 2 sur.

Il est surprenant de voir comment l’État occulte cet événement avec tous ses moyens de communication, tout comme il occulte l’incarcération de deux jeunes femmes qui protestaient sur la place de cette ville un jour plus tard, tout comme il occulte un grand nombre de prisonniers politiques des conflits dans les villages, mais nous sommes là pour le dire : moins de 5 minutes après avoir placé l’engin explosif, il a explosé en créant des dégâts matériels au bâtiment. Mais c’est ça, la réalité ! A moins de 2 mois de leurs élections pourries, ils tenteront de taire toute tentative de sabotage contre leurs institutions.

Sans en dire plus pour le moment, un seul cri, un seul sentiment, beaucoup d’essence, beaucoup d’explosions et surtout beaucoup d’insurrection.

Contre toute forme de pouvoir !

Pour l’expansion du conflit et l’insurrection généralisée !

Guerre sociale sur tous les fronts !

La passion de la destruction est une passion créatrice !

Feu au système électoral et aux institutions de l’État-capital !

27 mars
Territoire administré par l’État mexicain
Longue vie à l’anarchie !

PS : Solidarité directe du Mexique à l’Espagne avec les prisonnier-e-s de la deuxième phase de l’Opération Pandora.

Mexique : Attaque explosive contre une succursale bancaire

Note de Contra Info : nous avons reçu le texte suivant par mail le 6 mars, accompagné de la courte introduction qui le précède.

Le communiqué suivant nous a été adressé pour sa diffusion, et revendique l’attaque explosive à l’aube du 6 mars dans une succursale bancaire (Banamex) située dans la commune de Ecatepec de Morelos México, dans la rue Morelos, presque au coin de la rue 9 de Junion, en face du centre sportif Siervo de la Nación. Nous appelons à la destruction totale du Capital et de toute la civilisation sous le joug actuel auquel elle est soumise. Battons-nous et agissons directement pour la libération totale. Nous pensons que la guerre est ici et maintenant socialement et contre nous-mêmes. Solidarité avec tous les compagnons anarchistes autour du monde.

An 2015.

…disons qu’il n’y a pas de création sans destruction. La notion même d’apporter quelque beauté nouvelle implique que l’ancienne laideur doit être rejetée ou détruite. La beauté se définit elle-même en partie (mais de manière précise toutefois) en détruisant la laideur qui n’est pas elle-même.

– Hakim Bey

A tous ceux et celles qui luttent pour la liberté.

A toutes nos affinités.

Aux compangnon-nes réfractaires du monde entier.

A celles et ceux qui pensent en action sauvage plus qu’en schémas bien réglés.

Au-delà de la lutte conventionnelle que l’on mène chaque jour dans la rue qui se propose craintivement de combattre pas à pas le système politique à travers les tactiques dépassées et trompeuses des activistes sociaux « bien sur eux » au sein du cadre de la légalité, nous décidons que l’action frontale de combat contre les symboles du Capital est en marche à différents niveaux d’intensité. Nous avons reconnu que nous faisons partie de la guerre sociale instaurée par tous les niveaux de l’État : de la soumission de l’étudiant et de l’ouvrier au conditionnement imposé du rôle social, jusqu’aux décisions commerciales du Capital qui ont pour conséquence la faim et la misère, la guerre est ici et c’est un devoir envers nous-même que de devoir l’affronter en tant que telle.

Nous avons l’affinité de dire que notre clandestinité imprègne au-delà et malgré nous-mêmes, car nous ne sommes pas disposés à la pensée doctrinaire et à sa conséquente inactivité quotidienne en attendant la véritable organisation des masses. Que parte en miettes la science positiviste et tous ses impératifs catégoriques détenteurs de la vérité absolue. Concrètement, nous cherchons à détruire non seulement les symboles du Capital et de l’argent, mais aussi ceux qui représentent la vérité déontologique de cette société. La guerre est contre les institutions de l’oppression, qu’elles se nomment tribunaux, prisons, écoles, instituts d’enquête, hôpitaux psychiatriques, casernes ou les lieux habituels où se réfugient les politiciens et les patrons.

Nous ne nous revendiquons pas comme un paramètre ou des icônes à suivre, notre action est ici et maintenant, et nous n’idéalisons pas des événements historiques progressistes qui nous empêchent de cibler le véritable ennemi. Et même plus, qui nous portent à combattre avec nos ennemis à nos côtés, hésitant au moment opportun de penser à leur annihilation. La structure du pouvoir et visible et au contraire de lui, nous nous maintenons dans l’invisibilité du moment, nous sommes ici et ailleurs, nous sommes temporels mais aussi permanents, nous porterons l’action conséquente jusque là où nous-mêmes arriverons. Nous ne nous repentirons pas d’infliger les coups nécessaires, nous serons les inconfortables, ceux que tous et toutes rejettent, mais qui agissent sous la ligne brisée de l’oppression.
Nous réussirons par tous les moyens possibles à lutter pour la liberté.

Nous en profitons pour saluer solidairement tou-te-s les compagnon-nn-e-s incarcéré-e-s dans les différentes prisons du monde. Qu’ils sachent que nous vengerons leur enfermement. Au compagnon, Nikos Maziotis, au Compa Chivo, à Tamara Sol, à Diego Ríos, à Fernando Bárcenas, à Fernando Sotelo, à tous les compas chiliens et à tou-te-s les compagnon-ne-s en fuite clandestine, en particulier Felicity Ryder et le compa Mario Tripa, aux compagnons dans les prisons grecques et italiennes.

Guerre sociale et guerre contre nous-mêmes !
Pour l’expansion du chaos et de l’insurrection.

*Cellule Urbaine d’Action Immédiate “Iknoyotl”

Avalanche n°4 vient de sortir

Cliquez sur l’image pour télécharger le numéro 4 en pdf.

Chers compagnons, chères compagnonnes,

Le quatrième numéro de Avalanche vient de sortir. Pour obtenir des exemplaires, il suffit de nous envoyer un mail : correspondance[at]riseup.net. Sinon, il est toujours possible de télécharger le journal sur le site avalanche.noblogs.org. La version espagnole et allemande de ce quatrième numéro sortiront bientôt.

des salutations anarchistes,
avalanche

Dans ce numéro :

Uruguay – Introduction nécessaire à un travail plus nécessaire encore
Mexique – L’apologie libertaire envers le langage juridique
Mexique – Le conflit au Mexique et une critique du milieu anarchiste
Chili – Sur le danger de transformer l’anarchie en un ensemble de pratiques “alternatives” sans contenu offensif contre le pouvoir
EU – Nous accueillons le feu, nous accueillons la pluie
Suisse – Contre la « ville des riches »
Espagne – La boîte de Pandore et le fourre-tout de l’antiterrorisme espagnol
Italie – La légende de la vallée qui n’existe pas
Grèce – Déclaration d’Andreas-Dimitris Bourzoukos au procès de Velvento
Grèce – A propos de la nouvelle loi

Mexique : Les cellules autonomes comme moyen de lutte de l’anarchisme

ParoDe nombreuses et éternelles discussions ont existé au cours des ans à propos de la forme d’organisation entre individus anarchistes. Certains proposent l’organisation anarchiste traditionnelle ou l’anarchosyndicalisme, nous-autres insurrectionnalistes proposons l’organisation d’individus anarchistes à travers les cellules autonomes informelles. Ce mode d’organisation fonctionne déjà depuis quelques décennies, et il s’agit d’une forme plus viable de pratiquer l’action directe, la propagande par le fait ou de pratiquer le conflit permanent contre les institutions et les individus qui représentent l’État et le Capital. L’importance de ces cellules autonomes est grande, parce qu’en elles ne s’efface pas l’autonomie de l’individu, ni la liberté d’agir individuellement ou collectivement. Cette forme d’organisation est aussi un outil très utile pour agir de façon immédiate et coordonnée avec d’autres cellules, si celles-ci le désirent. Prenons pour exemple le cas de la FAI (Fédération Anarchiste Informelle) et du FRI (Front Révolutionnaire International), qui agglomèrent des dizaines de cellules anarchistes informelles sur l’ensemble du globe terrestre : cela est une démonstration du fait que la lutte révolutionnaire par le biais des cellules autonomes ne concerne pas seulement ne région ou un pays déterminé, mais est véritablement internationale. On pourra nous accuser d’avant-gardisme, de séparatisme, voire même « d’agents du gouvernement » comme cela s’est déjà produit une infinité de fois. Mais cette forme d’organisation n’est en rien avant-gardiste, séparatiste : elle est tout le contraire. Personne ne s’attend à ce qu’une seule cellule ou quelques cellules autonomes portent la lutte insurrectionnelle. Mais que les cellules qui la mènent se comptent par milliers… PAR MILLIONS !

Il n’est pas possible que tous les individus s’agglutinent dans une seule organisation, ou dans une seule structure, parce que l’expérience et l’histoire nous ont appris que les organisations de masse avec des structures d’organisation, même si celles-ci ne sont pas « hiérarchiques » et que la tentative de faire exister la fameuse « horizontalité » est toujours présente, tendent à tomber dans le personnalisme de quelques-uns, ou porte à l’existence de quelques « leaders » (même si ils sont parfois maquillés en « leaders moraux »), et ces soit-disant « leaders » pourraient vendre leurs propres compagnons. Et cela est l’un des principaux risques des structures organisationnelles qui comptent sur le nombre : à l’intérieur peut s’y créer des leaders ou du personnalisme. Et à travers cela, la tâche est rendue plus aisée pour le système en ce qui concerne la désarticulation de l’organisation, si il la considère comme étant un danger, en coupant la tête du leader ou des leaders, en les absorbant, en intimidant les membres les plus actifs de l’organisation. Voilà où il nous faut placer une grande réflexion et beaucoup de critique. Car les cellules autonomes se proposent, en optant pour l’informalité, une informalité qui ne s’entrechoque pas avec la liberté de l’individu pour la faire finir dans des « commissions » qui, dans la majorité des cas, existent au sein des structures nombreuses. Ces commissions qui lors en de nombreuses occasions sont imposées par la majorité des individus à un individu.

Tout en reproduisant par cela la division du travail, car cela en reproduit en effet les méthodes d’organisation qu’utilise le système que l’on combat « en principe ». L’informalité permettra à l’individu de décider quelles actions réaliser et quand. Toujours sur la base de sa propre volonté, sans limiter sa liberté ni celle de ses compagnons, le compromis ne retombera pas dans des règlements imposés : le compromis retombera dans sa pleine volonté d’agir ensemble avec ses compagnons d’affinités. L’affinité qui existe entre le personnes qui appartiennent à une cellule autonome est d’une grande importance, puisqu’elle facilitera la prise de décisions, le choix des objectifs et des méthodes de lutte. On pourra alors passer à la pratique avec plus de facilité. Sans avoir à supporter d’éternelles assemblées plombantes pour définir quelle est la méthode de lutte correcte, ou d’interminables débats idéologiques qui ne mènent à rien et ne parviennent qu’à ennuyer ou à fatiguer les participants à l’assemblée. Nous espérons que cela ne sera pas mal interprété en faisant penser que nous sommes contre le débat, l’analyse et la discussion. Au contraire, nous pensons qu’ils sont extrêmement importants pour le développement individuel autant que collectif. Mais ce qui importe réellement est la praxis, et d’autant plus en ces temps où le capitalisme est passé à son étape la plus sauvage et la plus brutale, connue sous le nom de « néo-libéralisme ». Certains ont encore l’espoir et nous disent que le capitalisme est arrivé à sa dernière étape, qu’il est en crise et que sa fin est proche. Si cela est la vérité ou une simple illusion, nous ne le savons pas, tout comme personne ne le sait. Ce qui est une réalité, c’est que le capitalisme s’est arrangé pour consommer entièrement nos vies. Et qu’il est plus qu’urgent qu’existe le conflit permanent et la suversion qui puisse déstabiliser ce système assassin. Nous laissons pour cela derrière nous tant de débats et de discussions qui ne nous mèneront à rien et passons à la praxis. Ce saut est très largement facilité par ce que l’on a mentionné plus haut… par l’affinité, nous insistons. L’affinité entre les individus appartenant à la cellule autonome est très importante, parce qu’elle favorise en plus le fait qu’un réelle confiance existe entre eux : du fait d’avoir les mêmes objectifs et des pensées similaires, de réels liens de camaraderie et de complicité se créent. Les cellule autonomes sont des structures organisationnelles de praxis. La révolution doit être quotidienne, par l’attaque directe, par l’éternel antagonisme face à toute forme d’autorité. Les cellules autonomes sont praxis, parce qu’elles peuvent conspirer et attaquer à n’importe quel moment. Il ne peuvent pas nous subordonner avec leur fausse paix sociale ou leurs faux états de « confort ». Soyons astucieux et flexibles, soyons les cellules cancérigènes qui rendront malade, porteront à la phase terminale et tueront le système génocidaire connu en tant que système capitaliste. Les éternelles platitudes et discussions sur ce qui est correct et ce qui ne l’est pas sont une chose du passé.
LA REVOLUTION, C’EST MAINTENANT !

Lobxlibertarix

Istanbul : L’Action Anarchiste Révolutionnaire (DAF) salue Nikos Romanos et sa résistance

Aujourd’hui, nous étions dans la rue pour Alexis, assassiné par l’État Grec, et pour Nikos Romanos, en grève de la faim depuis 26 jours contre la répression du même État.

Aujourd’hui, nous étions dans les rues pour nos sœurs et nos frères qui ont été assassiné-e-s alors qu’ils résistaient en Grèce, à Ferguson, au Mexique, à Kobanê.

Aujourd’hui, nous étions dans les rues pour Berkin, Ali İsmail, Ethem, Arin, Kader, Suphi Nejat.

Tandis que les États tuent nos sœurs et nos frères dans le monde entier, nous, anarchistes révolutionnaires, nous étions dans les rues avec notre colère contre les États, les capitalistes, les entreprises et les assassins. Même si la police s’est mise en travers de notre route et nous a attaqué-e-s avec ses flashballs, ses lacrymogènes et ses matraques, ils n’ont pas pu supprimer notre colère. Nous avons résisté avec nos drapeaux noirs en hurlant nos slogans.

Cette passion pour la liberté se fait plus grande aujourd’hui. La colère pour celles et ceux qui ont été assassiné-e-s par l’État enflamme nos émeutes.

L’Action Anarchiste Révolutionnaire (DAF) salue le compagnon Nikos Romanos et sa résistance.

Aujourd’hui, avec toute cette rage contre le pouvoir qui vole des vies, avec les idéaux d’un monde libre, les drapeaux noirs sont déployés tout autour du monde. Contre les entreprises qui exploitent notre force de travail pour plus de profits ; contre les États qui assassinent beaucoup d’entre nous au nom des frontières qu’ils dessinent ; contre tous les pouvoirs qui remplissent leurs poches avec nos vies qu’il détruisent, nous rendant plus pauvres et les riches plus riches. La rébellion est vivante dans la rage de l’anarchisme. La rage contre les patrons, les entreprises, les assassins et les États propage une marée complète de drapeaux noirs. La douleur d’être négligé-e-s, enlevé-e-s et assassiné-e-s se transforme à présent en colère, et les rues toutes entières brûlent de rage.

Il y a exactement 6 ans, dans le quartier Exarchia d’Athènes, Alexandros Grigoropoulos a été tué à l’âge de 16 ans parce qu’il était anarchiste. Tué par un flic, par la balle de son arme, parce qu’il a transformé sa colère en rébellion et est sorti dans la rue, a appelé à se venger pour les vies qui avaient été prises, parce qu’il n’a pas obéi aux pouvoirs et qu’il résistait à tout prix, pour la liberté. Le 6 décembre 2008, la balle qui a frappé Alexis s’est changée en feu de révolte dans les rues. Bien que les assassins aient continué leurs attaques, la rage contre ceux qui ont fait taire un cœur qui battait pour la liberté ont incendié les rues d’Athènes, de Thessalonique, d’Istanbul et de partout.

Nikos Romanos, qui était avec Alexis le jour où celui-ci a été tué et partage avec lui cette conviction pour un monde libre, est maintenant captif parce qu’il est anarchiste. Romanos est captif parce qu’il n’est pas resté silencieux contre l’injustice, parce qu’il n’a pas abandonné malgré l’oppression de l’État, parce qu’avec la même conviction que celle de son compagnon assassiné, il a poursuivi sa lutte contre tous les pouvoirs. Ceux qui pensaient pouvoir mettre un terme à cette lutte en tuant Alexis ont à présent capturé Nikos, espérant par là faire s’arrêter un autre de ces cœurs qui battent pour l’anarchisme. Tout comme en 2008, les rues sont remplies de colère contre l’État, qui continue d’attaquer Romanos par l’isolement, l’oppression et la torture. Alors que Romanos mène une grève de la faim depuis le 10 novembre, d’autres compagnons anarchistes en prison ont eux aussi débuté une grève de la faim solidaire ; et la même voix fait écho dans les rues ardentes et dans les cellules des prisonniers résistants : « Tant que nous respirons et vivons, que vive l’anarchie ! ».

Les pouvoirs qui ont assassiné Alexis en 2008 et enfermé Nikos aujourd’hui pensent qu’ils peuvent passer sous silence la rage grandissante contre l’injustice dans le monde entier. Ils continuent d’emprisonner, d’attaquer et de tuer derrière cette illusion.

Au Mexique, 43 étudiants qui résistaient à la politique des pouvoirs qui volaient leur futur ont disparu, de la main de l’État. Leurs corps ont été retrouvés dans des fosses communes de nombreux jours plus tard. Juste ppour le fait d’être noires, des personnes sont visées par la répression fasciste du pouvoir et deviennent les cibles des balles de la police ; et ceux qui résistent à leur arrestation sont étranglés et tués par la police. Beaucoup de nos frères, comme Berkin, Ethem Ali, Ahmet ont résisté pour leur vie et ont été assassiné par l’État policier. Pendant que celles et ceux qui résistent à Kobanê pour créer une nouvelle vie, comme Arin, comme Suphi Nejat, comme Kader, sont tué-e-s par les bandes, les militaires et les soldats de l’État, celles et ceux qui sont dans les rues de chaque recoin de la région embrassant la résistance de Kobanê, comme Hakan, comme Mahsun, sont ciblé-e-s par la police assassine du même État.

Où que celles et ceux qui luttent contre l’injustice, qui résistent pour reprendre leurs vie, qui luttent pour leurs convictions de liberté soient dans les rues, il y a lutte contre l’oppression, la torture et le massacre. Les oppresseurs pensent qu’ils peuvent décourager celles et ceux qui ne leur obéissent pas en les enfermant, en les enlevant ou en les assassinant ; un cri de liberté poussé quelque part trouve de l’écho dans toutes les directions. Des cellules d’Athènes au Mexique, des rues de Ferguson et d’Istanbul aux terres libres de Kobanê, le souhait d’un nouveau monde se propage tel une inondation. A présent, cette passion pour la liberté grandit ; la rage contre les meurtres attise le feu de la révolte dans les cœurs.

Cette révolte se dirige contre le pouvoir qui vole nos vies, qui cherche à détruire notre liberté, qui nous assassine. Cette révolte se dirige contre le capitalisme et les États. Cette révolte se dirige contre toutes les formes d’enfermement.

De cette révolte pour la liberté dans nos cœurs, l’anarchisme grandit dans le monde entier.

Et notre lutte s’étend d’un bout du monde à l’autre, porté par les vagues de drapeaux noirs.

Vive la Révolution, Vive l’Anarchie!

Action Anarchiste Révolutionnaire (DAF)
Action Anarchiste des Lycées (LAF)
Jeunesse Anarchiste
Femmes Anarchistes
MAKI
TAÇANKA

Mexique : Action – Réaction : A propos des affrontements du Palais National

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Ville de Mexico, 21 novembre 2014

Hier soir, une fois le meeting pour les normaliens d’Ayotzinapa disparus terminé, quelques groupuscules de Reacción Salvaje (RS) avons décidé de faire irruption et de rompre avec la ligne pacifique et les modèles de bonne conduite imposés par les leaders et par les participants aux mouvements sociaux au cours de leurs marches. Ce modèle a servi à nous camoufler et à déstabiliser la cohabitation citoyenniste et le défilé-marche de ceux qui abhorrent ouvertement la confrontation directe. C’est ainsi que nous avons contribué aux émeutes qui se sont déchaînées face au Palais National., symbole et bastion de ceux qui décident au-dessus de l’individu et qui permettent la dévastation de la nature sauvage perpétrée par les industries, véritables maîtres de ce pays.

Les émeutes devant l’emblématique Palais National n’ont pas été un fait isolé, il s’est agi d’un acte illustrant l’ampleur de la crise économique, politique et sociale que vit le pays. Elles ont fait trembler le gouvernement fédéral, lequel, depuis hier, n’a pas cessé de marteler son message vendu de « tolérance d’État » à travers les médias de masse, pour bien faire rentrer à quel point la situation est mauvaise dans la tête de la société attentiste , afin que celle-ci rejette au bout du compte ce type d’actes.

Pour nous, ces affrontements, dans ces conditions, sont totalement utiles pour diffuser les tensions qui peuvent dériver vers l’affaiblissement des sphères du pouvoir.

Provoquer des tensions violentes pour que les grenadiers tirent contre la citoyenneté qui, à son tour, décidera dès lors de se défendre pour que le conflit grandisse, fait partie de nos objectifs, sur la voie de la déstabilisation.

Les néfastes membres du cabinet de sécurité et la presse qui est à leur solde avaient propagé en septembre la rumeur que nous « envisagions » de commettre des attentats au cours de la commémoration de l’indépendance ou pendant la manifestation du 2 octobre. Leur prédiction erronée n’était rien d’autre qu’une vision paranoïaque de nos prochains mouvements, qui découlait de l’émission de notre premier communiqué du 14 août. Même si tout le monde sait très bien (et ça n’a rien de nouveau) qu’au sein des mobilisations suite à la disparition des étudiants mentionnés, et qui ont terminé en émeutes et en attaques contre la propriété, participent des organisations guérilleras anarchistes, et nous mettons à présent en évidence le fait que les groupuscules terroristes de RS y sont aussi. Parce que lorsque la crise s’aggrave, il vaut mieux la pousser vers le pire…

Comme nous l’avions déjà écrit par le passé, RS n’est pas un groupe qui « comprend » ou « respecte » les masses, nous ne participons pas à leurs manifestations pour « nous solidariser », ni pour réclamer la « paix » et la « justice ». Nous, les groupuscules de RS, voulons impulser et voir ce système et cette civilisation en cendres et tomber à cause des problématiques de ceux qui en font partie.

Et si nous devons, pour ce faire, nous infiltrer dans les récentes manifestations avec des bâtons, des explosifs, du feu, y compris des armes à feu, qu’il soit bien clair que nous le ferons.

Pour la déstabilisation du système techno-industriel pourri !

Reacción salvaje
Groupuscules:
“A sang et à feu”
“Danse de Guerre”

Tlalnepantla, Mexico : Attaque incendiaire contre les bétonneurs CEMEX

microscope

État de México.

L’industrie de l’infrastructure est l’une de celles qui menacent le plus la nature sauvage dans son ensemble.

A travers la continuelle construction de ponts qui traversent les ravins en détruisant les écosystèmes environnants, l’avancée frénétique des routes qui inondent la terre de ciment hydraulique, les métropoles généralisent la tâche grise de cette civilisation pourrie.

Tous les jours, des attentats sont commis contre la Terre et contre les animaux qui vivent sur elle, nous compris. L’invasion du progrès techno-industriel brise le fragile équilibre écologique lorsqu’il dévaste des forêts entières, quand il oblige les animaux sauvages à abandonner leur milieu et les conduit à l’extinction forcée ou à la domestication par les humains. Les rivières sont enfermées dans des conduites ou dans des barrages gigantesques, l’air pur est pollué par les voitures qui circulent sur les autoroutes, les antennes électriques et de communication se dressent telles de sombres cauchemars au-dessus de nos têtes. Et en ce qui concerne les êtres humains, la civilisation nous a pervertis et nous a forcés à abandonner la sagesse primitive héritée de nos ancêtres, faisant chavirer nos modus vivendi vers l’artificialité et nous convertissant en quelque chose de totalement opposé à ce que nous étions auparavant.

Le système nous a condamnés à abandonner notre vie dans la nature, pour nous immerger à la place dans une réalité artificielle, à vivre comme des morts dans des villes grises et tristes, infectées par la manipulation des médias, la loi des marchés et l’absurde.

Ce que génère l’industrie de l’infrastructure, c’est le déplacement du sauvage et du naturel vers le civilisé et le mécanique.

Pour ces raisons, parmi d’autres, comment se peut-il que certains ne comprennent toujours pas les attaques directes contre ce type d’industries ? Nous autres nous sommes réveillés et avons pris nos distances des « revendications politiques et sociales » de toujours, pour nous orienter vers l’attaque frontale envers des aspects plus réels. La politique ne nous importe pas, ni les revendications sociales. Ce sur quoi nous nous concentrons, c’est à faire la guerre à tout ce qui induit la civilisation et le progrès invasif, tout comme le firent nos ancêtres sauvages.

Par la présente, nous revendiquons une action contre la grande entreprise de ciment Cemex de l’avenue Gustavo Baz, à Tlalnepantla de Baz, le 15 novembre de cette année.

Nous avons déposé un objet incendiaire sur les câbles d’alimentation en énergie électrique de ladite entreprise et, à l’ombre d’un arbre de Pirul, nous avons vu comment notre préparation prenait, s’étendait et consumait l’objectif en générant des dégâts matériel, laissant un message clair : nous continuerons !

Reacción Salvaje
Groupuscule “Jusqu’à ta mort ou la mienne!”

Tlalnepantla, Mexique : Explosifs contre le siège de la Fondation Téléthon

tv-programmingC’est vrai, nous ne sommes en rien altruistes ni caritatifs, et cela a été très clair la nuit du 14 novembre, lorsque nous avons fait détonner une charge explosive au siège de la Fondation Téléthon Mexique à Tlalnepantla, dans l’État de México.

Proche est le jour lors duquel la soumise et dormante société mexicaine réunira ses membres face aux téléviseurs pour compatir avec les enfants handicapés utilisés pour accumuler des grandes sommes d’argent et pour que les industries « bienveillantes » ne paient pas d’impôts. Nous avons fait détonner notre explosif, qui, cependant, n’a absolument rien à voir avec la simple « demande de justice sociale », et n’a aucune teinte politique non plus, ni rien d’autre dans le genre. Juste au cas où quelqu’un en viendrait à le penser.

Notre grief est tout autre, et certains le savent très bien. Nous avons attaqué ladite Fondation parce que c’est l’une des institutions qui, avec l’initiative du privé et les médias de communication de masse, implémentent l’aliénation aux valeurs du système techno-industriel telles que la « solidarité sans distinction », la « paix », le « progrès », « l’humanisme », etc. Parce que cela diffuse très largement la morale que la société doit suivre pour « calmer les esprits », alors qu’il se vit une crise politique, économique et sociale dans le pays.

La Fondation Téléthon est aussi un organisme qui se charge avec les deux universités les plus prestigieuses du Mexique (l’UNAM et l’ITESM) de promouvoir l’innovation technologique et scientifique à fins thérapeutiques, c’est-à-dire qu’elles rejoignent ensemble totalement l’idée de progrès civilisé, pour faire en sorte que ce système suive son cours. Beaucoup se demanderont certainement : Et qu’y a-t-il de mal dans le fait d’avoir de la charité envers les gens les plus démunis ? Peut-être que ceux qui posent la question ne se sont pas rendu compte que le système se drape toujours dans ses habits de « nonne bien intentionnée » pour continuer de se perpétrer. La technologie complexe aura toujours les mêmes fins, sous toutes ses formes, qu’elle soit thérapeutique ou vouée à l’armement, à l’éducation ou à la destruction massive, médicinale ou empoisonnée. Et cette fin est de continuer son existence en se plaçant au-dessus de la nature sauvage. Telle est la raison de notre attaque.

Sans plus d’explications : nous ne sommes pas chrétiens et ne sommes pas caractérisés par la noblesse, nous sommes sauvages, nous ne recherchons ni ne défendons la charité de personne et pour personne !

Reacción Salvaje (Réaction Sauvage)
“Groupuscule Chasseur Nocturne”

Mexique : Troisième message de la Coordination des Ombres

Guerrero-incendian

Plus de 43 raisons pour se masquer le visage et lutter
Déchaînons la rage, enfilons nos cagoules, que meure l’obéissance !

Troisième message de la Coordination des Ombres.

« L’union dans l’obéissance et le respect des bourreaux a mené les hommes vers l’oppression et la misère ; l’union dans la désobéissance et dans l’action irrespectueuse donnera aux esclaves le pain et la Liberté ».

« La Justice ne s’achète ni ne se mendie. Si elle n’existe pas, elle doit se faire »

Práxedis Gilberto Guerrero. Anarchiste Mexicain du début du vingtième siècle.

Les cœurs agités explosent dans les corps, les silhouettes sous pression avancent pour emboutir les symboles de la disgrâce, et les mains inquiètes cherchent l’arsenal historique des opprimés de toujours que sont les pierres et les bombes artisanales. Les gorges se délient, les cris de rage vandalisent le silence, la paix indigne de la résignation est sabotée, les regards des visages masqués voient au-delà des mensonges et des vérités acceptés dans le monde des esclaves. Pour eux, il n’y a rien à déchiffrer, il s’agit d’une guerre qui nait de l’amour de l’humanité et de la haine envers ceux qui la massacrent. Nous ne parlons pas de fiction. Dehors, tout brûle de nouveau au rythme des enthousiastes qui se sont faits insurgés ce soir. Brûle le monde de l’économie et de la substitution, tombe en fragments de verre le sale spectacle de la normalité des prisons quotidiennes ; les transports et les gardiens de l’ordre, les palais, les bureaux et les maisons de ceux qui s’assument en tant que dirigeants sont dépouillés du respect qui avait mûri dans la population tout au long de siècles de terreur et d’éducation basée sur l’ignorance et sur l’obéissance. Et dans la mort du respect réside la plus grande victoire de ceux qui osions croire qu’il existait un autre monde. Avec la souffrance des blessures, avec le souvenir toujours ardent de nos morts, de nos disparus et de nos prisonniers, voilà notre triomphe, l’honneur des opprimés de toujours. Nous continuerons de le défendre armés de feu, de pierres et de tout ce qui sera nécessaire.

L’indignation se généralise, tous réclament la justice, et ce mot nous désarme. Exiger la justice ? Et les oppresseurs se rient de nous depuis la confort de leur fauteuils et de leurs grandes maisons. Nous continuons de demander pitié aux bourreaux, de demander pardon à ceux qui nous offensent et de demander du soulagement pour éteindre notre rage à ceux qui ne devraient faire que la sentir. C’était l’État, réaffirmons cela et, au nom du bon sens, nous appelons à ne plus rien demander à celui-ci, nous appelons à revenir à l’histoire et à se souvenir comment aucun État ne représente les véritables intérêts communs, et comment la justice ne grandira que de notre haine dirigée contre qui la mérite.

Les sales organisations de « gauche » et leur presse « progressiste » remplissent de façon exemplaire leur fonction de conteneurs. Elles ne parviennent à articuler aucune action qui transforme le mécontentement en lutte, au contraire, elle s’échinent à utiliser leurs formules arriérées et inutilisables, parlent de nouveau d’assemblées constituantes, de grands congrès, qui mis à part leur nom sont tombés en miettes depuis des décades, elles se battent entre elles pour des plans d’action saturés de complaisance envers la normativité des assassins. Et lorsqu’un groupe de rebelles organisés ou spontanés décide de rompre la légalité des criminels, elles n’hésitent pas à mettre en marche leur absurde prédication scandalisée complice de ceux qui ont EFFECTIVEMENT les mains tâchées de (notre) sang.

Nous l’avions dit dans notre premier communiqué, nous ne nions pas ce dont ils nous accusent : nous sommes anarchistes et provocateurs. Mais nous ne correspondons à aucune force du pouvoir, et nous comprenons que dans une société habituée au clientélisme et à la servitude, des gens au double menton et au regard vitreux et craintif nous accusent : « Quelqu’un les paye ! », « Qui est derrière vous ? », « C’est sûr qu’ils sont envoyés par… ». Il ne leur vient pas à l’esprit que nous n’agissons pas tous comme eux, que nous ne cachons pas ce que nous pensons et sentons, même si cela ne correspond pas aux « uniques intérêts » du citoyen moderne : « le succès personnel » et ce genre de merdes.

Que l’État détruise les mobilisations avec des faucons ? L’État peut faire disparaître 43 étudiants sous les yeux de tous, il peut les tuer, et ensuite ? Nous allons nous victimiser ? Nous allons de nouveau leur demander pourquoi, pourquoi ils nous assassinent ? L’État n’a pas besoin de nous criminaliser, l’État nous tue, parce que l’État est une organisation criminelle (il n’y a pas que la pègre et les cartels qui soient des délinquants). Lorsque nous descendons dans la rue, nous disons aussi Viens ! Nous ne voulons pas qu’ils te frappent, donc viens frapper avec nous ! Ni le métro bus, ni les baraques en flammes, ni les congrès, ni le palais national n’ont été brûlés par des infiltrés, et parfois même pas par des activistes ou par un groupe ou une coordination. C’est le peuple qui rompt les illusions, la fausseté de la conciliation et de la normalité. La guerre est déjà ici, et c’est ce que dit le feu ! Elle il n’y a qu’à l’intérieur de celle-ci qu’il est possible de prendre position.

Notre appel est donc d’en finir avec la routine et d’interrompre l’économie, de nous reconnaître comme humanité à partir de la rébellion violente, un espace en-dehors et contre le monde commercial. Un appel au courage et à affronter la crise vers laquelle nous mènera la lutte, à nous organiser depuis celle-ci, en assemblées et en communes, en collectifs, blocs ou noyaux, sur notre lieu de travail, dans les écoles, dans les rues et dans les quartiers, avec nos amis ou avec d’autres personnes qui partagent nos inquiétudes. A être préparés au combat de rue, à nous assumer en tant que partie du peuple et à comprendre que nos intérêts communs sont le seul objectif de la rébellion, et que cela ne nous sera pas donné par les assemblées constituantes, les congrès, les présidents ou les caudillos. Par aucun État ! Seulement par la force qui naîtra du soulèvement social, de notre auto-organisation et de notre capacité à la défendre des opportunistes, des représentants du monde que nous combattons. A faire en sorte que la flamme de la révolte ne s’éteigne pas, a rendre les attaques quotidiennes, par le feu, par les mots, par la propagande, les occupations et les sabotages.

Autodéfense et offensive contre les oppresseurs !

Vengeance pour nos morts, nos disparus et nos prisonniers !

Feu au Buen Fin*, aux Jeux Centre-américains  et à tous les refuges des rats au pouvoir !

Parce qu’il est temps de parler de révolution !

Que viennent une et mille révoltes, violentes et incontrôlables !

Depuis les rues du territoire administré par l’État mexicain raté,
Mi-novembre 2014,

Coordination des Ombres

* Le Buen Fin est un évènement commercial organisé au Mexique chaque année lors d’un week-end de novembre. (Note de Contra Info)

Mexique : Mode ou rébellion ? Rébellion ou mode ?

L’arme la plus importante du révolutionnaire, c’est sa détermination, sa conscience, sa décision de passer à l’acte, sa propre individualité. Les armes concrètes sont des instruments, et, en tant que tels, ils doivent constamment être soumis à une évaluation critique. Il faut développer une critique des armes. Nous avons vu une trop grande sacralisation de la mitraillette, une trop grande sacralisation de l’efficacité militaire. La lutte armée n’est pas un geste qui concerne uniquement les armes. Elles ne peuvent représenter, par elles-mêmes, la dimension révolutionnaire.
Alfredo Bonanno, La Joie armée [1977]

Les défenseurs de l’ordre existant et de la paix sociale ne cessent de s’employer à défaire les expressions de révolte anarchique de notre cru, même par les temps qui courent, alors que la conflictualité sociale est sur le point de déborder du fleuve. Les discours faciles, les bourreaux de l’insurrection arrivent de toutes part. Les manques de perspective et l’absence d’une vraie critique n’ont d’autre issue que la réduction de ce qu’ils ne peuvent contrôler à une simple mode. Il est vrai que parfois, certaines expressions de la révolte peuvent se reproduire elles-mêmes sans aucune perspective, seulement par simple mimétisme ou promues par l’extrême difficulté que représente le fait de devoir survivre à ce spectacle mercantile qu’ils appellent la vie ; même comme ça, ces expressions restent positives sous certains aspects. Elles ne représentent pas la révolution qu’eux envisageaient dans leurs schémas rigides, mais des moments de rupture qui peuvent dériver en une insurrection consciente d’elle-même, et qui prennent forme au sein même du processus d’insurrection.

Il manque aux pacificateurs les mots pouvant expliquer les pourquoi ils sont rejetés. Au contraire, ils débordent de logorrhées. Ce qui n’appartient pas à leurs rangs, ils ne le nomment plus provocation, mais plutôt mode. Ce qui dépasse leurs discours conformistes, pacificateurs et confortables est une simple mode. Ce qui n’a pas l’air de Fédération, de plate-forme ou d’alliance est une simple mode. Ce qui critique même jusqu’à l’organisation armée traditionnelle et propose, au lieu de ça, de sortir pour exprimer dans les rues une rage impossible à contenir de mille et une façons, est une simple mode, ou n’a aucune perspective, ou alors « ne fonctionnera pas », puisqu’il semble que tout doive être soumis à la compétitivité militaire. Celles et ceux qui ne se limitent pas à « attaquer de nuit à la lumière de la Lune » et cherchent au lieu de ça à avoir une incidence depuis leur individualité et en pleine lumière dans l’ample éventail de la conflictualité sociale émergente, sont une simple mode. Celles et ceux qui voient dans l’anarchie non un militantisme rigide ou une idéologie politique, mais voient au contraire en elle la joie de vivre, ne sont qu’une simple mode, parce que leur anarchie semble trop infantile aux yeux de la professionnalisation intellectuelle de certains.

Les pacificateurs de la conflictualité sociale et individuelle, fidèles amis de l’ordre étatique, n’ont plus aucune créativité lorsqu’ils discutent des perspectives des finalités de la lutte anarchique, ni les méthodes, ni les moyens desquels les révolutionnaires se servent afin de rendre leurs désirs possibles ; au lieu de ça, ils réduisent tout embryon de rébellion – tout discutable qu’il puisse être – à une mode. Si la jeunesse et la vieillesse conscientes d’elles-mêmes sentent que le moment est venu et que tous se lancent dans la bataille, pour eux, pour les faux critiques de l’existant, la raison est que la révolte collective ou individuelle est devenue une mode. Celles et ceux qui couvrent leur visage pour protéger un minimum leur identité à la possible répression de l’État, mais aussi pour éviter de « personnifier » la révolte, sont donc à la mode. Pour eux, même être prisonnier « politique » est devenu à la mode, plutôt que d’être une conséquence presque inévitable de la lutte contre le pouvoir. Le besoin d’attaque, d’étendre la conflictualité sociale à un plan beaucoup plus large, de contribuer à un sursaut insurrectionnel est une simple mode pour eux. Admettons que cela puisse être une mode, si leur rigidité le désire, mais une mode qui a dépassé, dans la pratique et dans la théorie, les limites de la « théorie traditionnelle anarchique ».

Au final, que recherchent-ils ? Quelle est donc la révolution sociale qu’ils rebattent tant ?

L’insurrection n’est pas parfaite, c’est un processus douloureux et violent. L’insurrection n’est pas un chemin pavé de roses, tout comme elle n’est pas non plus une expression militaire, mais sociale. Les moments insurrectionnels – grands ou petits, individuels ou collectifs, qui ont été de nombreuses fois précurseurs aux grandes révolutions – peuvent survenir à travers une série de modestes et constantes interventions, et d’un travail permanent des révolutionnaires sur leur terrain, qui en fusion avec différents « moments clés », peut faire déborder la rage, et c’est ce que nous appelons la méthode insurrectionnelle ; ou alors, l’insurrection peut nous prendre par surprise, mais dans tous les cas, elle ne sera jamais « préparée à priori », elle sera simplement présente et ne nous garantit rien de sûr. Même ainsi, il est pour nous préférable d’agir que de seulement parler. Il n’y a que pour ceux qui trouvent dans leurs théories une rigidité et une « perfection » de la méthode révolutionnaire que les divers coups insurrectionnels et les expressions de révolte individuelle ou collective qui sortent de leurs canons peuvent être réduits à une mode juvénile, en plus d’être, selon eux, dépourvue de sens et de perspective.

Par les temps qui courent, la conflictualité sociale est brûlante et ne peut être soumise aux limitations et aux contradictions qui sont au fond inséparables de toute organisation armée ou de guérilla, même si celle-ci se dit « noire ». Mais pas non plus à celles d’une organisation de synthèse anarchiste qui cherche simplement à gagner des adeptes et à faire suffoquer tout début d’insurrection. Une grande mèche est reliée à la poudrière, et personne ne peut la canaliser. L’insurrection n’a pas de sigles ni de représentations spectaculaires, qui en viennent à faire partie du marché des organisations armées, du contre-pouvoir, qu’elles se nomment ERPI, EPR ou TDR-EP ou des milliers d’autres. Pour les anarchistes, l’insurrection collective est anonyme parce qu’en elle participent des individus, pas des masses, tout comme ne participent pas non plus aucune espèce d’organisations représentatives qui cherchent à représenter la rage des exploités, des exclus et des auto-exclus et à les ramener dans leurs filets pour pouvoir perdurer dans l’histoire. Tomber là-dedans signifie simplement dégénérer en politique de la représentation et du succès, qui sont les produits de la compétitivité du système.

La guerre sociale est en cours, est c’est en son sein que nous trouvons nos affinités, les êtres désenchantés du supposé bien-être social. Qui au-delà de simple indignés sont des êtres rageurs, qui n’en peuvent plus de voir passer la vie devant leurs yeux sans une minimale intervention de leur part.

Il est de ce fait important, pour les pacificateurs de l’insurrection, d’injecter à temps l’antidote à la rage, avant que le virus ne se propage et que celui-ci ne devienne épidémie et pandémie.

Comme les nouveaux Tigres de Sutullena qu’ils sont, mais hors contexte, ils cherchent à assassiner de façon littéraire et métaphorique un certain type d’insurrectionnalisme qu’ils croient connaître à la perfection. Sans un argument concret basé sur notre propre réalité et expérience, ils invoquent les vieux tigres espagnols pour expliquer à leurs « sujets fédérés » les maux de la lutte anarchique locale qui ne se soumet pas à leurs limitations. Les dires fallacieux sont leur meilleure arme, et une mode anti « mode » est tout simplement ce qui est en train de devenir à la mode.

La guerre sociale est présente, elle émerge des entrailles du désenchantement et du mécontentement social. Elle émerge aussi de la rage déchaînée d’individus désireux de liberté. Les fameuses conditions sont sur la table. Alors qu’attendons-nous ? Allons au combat, mais les yeux bien ouverts. Déchaînons nos désirs, notre destruction créatrice. Contribuons depuis notre individualité à ce que se propage le conflit, à ce que se dépassent les limitations des pacificateurs, leur mode anti-mode et tout discours modéré provenant de qui, au fond, n’est intéressé que par le maintien de l’ordre. Mais qui dépasse aussi toute revendication. La révolution est ici et maintenant.

De là, cette chose qu’est la rébellion, et qui pour eux n’est rien d’autre qu’une mode, peut être pour nous autres le début d’une expérience absolue de liberté, et nous ne nous contenteront pas de moins.

Quelques compagnons et compagnonnes anarchistes de la région Mexicaine
Novembre 2014

Mexique : Mario González est libre !

Hier 30 octobre, on nous a informés du fait que Mario González serait libre le soir même. C’est finalement le matin du 31 que Mario a retrouvé la liberté.

La liberté de Mario est sans nul doute un grand succès obtenu à travers la solidarité exprimée de mille manières dans différentes parties du monde.

Nous diffusons ci-dessous le texte diffusé par ses proches et ses amis.

Liberté pour tou-te-s !
A bas les murs de toutes les prisons !

Notre compagnon Mario González a été absout, obtenant ainsi sa totale liberté. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un succès de la mobilisation qui a eu lieu pendant plus d’une année. Nous remercions tous ceux qui, d’une façon ou dune autre, l’ont soutenu et ont demandé sa libération. Un mot spécial pour Nuria, son infatigable et tenace compagne, et pour Patricia, sa mère, qui ne se sont jamais rendues.

Évidemment, il faut saluer Mario, qui n’a jamais plié et est toujours resté prêt à lutter, défendant fermement ses idées.

Enfin, un salut à ses avocats, qui ont suivi son cas sans aucune rémunération. Ce jour est un jour mémorable ; ce qui semblait impossible a été obtenu. Toute la fausseté du procès intenté contre Mario est tombée en poussière après une longue lutte. La solidarité nationale et internationale, la ténacité et la mobilisation ont porté leurs fruits.

Bien sur, Mario est libre et la lutte continue, continue et continue encore, parce qu’il y a toujours des prisonniers politiques, parce que nous avons ici au Mexique un État fasciste qui tente de maintenir son pouvoir en semant la terreur à travers l’incarcération, l’assassinat et la disparition forcée.

Des amis et proches de Mario González.

envoyé par la Cruz Negra Anarquista México

Mexico: Solidarité explosive avec les prisonnier-e-s anarchistes

Nous avons décidé, comme contribution aux activités de solidarité avec les prisonnier-e-s, d’attaquer ceux qui ont contribué à la détention de plusieurs de nos compagnon-ne-s. Le travail d’espionnage qu’assument les corps de sécurité de l’université en collaboration avec le système judiciaire mexicain est bien connu.

En ce qui concerne les faits survenus le 30 septembre dans la Cité Universitaire, nous voulons simplement dire que nous ne cesserons pas de descendre dans les rues dans le but de propager l’action anti-autoritaire, jusqu’à ce que nos compagnons marchent de nouveaux à nos côtés et que nous détruisions cette société d’exploitation dans sa totalité.

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIER-E-S ANARCHISTES ! LIBERTÉ TOUT DE SUITE !

MARIO GONZALEZ, ABRAHAM CORTES, FERNANDO BARCENAS, CARLOS LOPEZ, AMÉLIE PELLETIER, FALLON POISSON

SI VOS LOIS LIMITENT NOTRE LIBERTÉ, NOS ACTIONS LIMITERONT VOS VIES !

en espagnol

Mexique : des compagnons prisonniers en grève de la faim

Aux médias libres
Aux peuples du monde
Aux opprimé-e-s

Poussés par un sentiment de rébellion, un rejet déclaré et un dégoût véritable envers tous les mécanismes de contrôle, dont le système pénitentiaire, nous, individus anarchistes et libertaires, depuis notre position de prisonniers séquestrés par l’État mexicain, avons décidé d’utiliser l’un des quelques outils de lutte dont nous pouvons nous emparer depuis l’enfermement : la grève de la faim, à partir d’aujourd’hui, 1er octobre, à un année de distance des arrestations du 2 octobre 2013, à 10 mois de la séquestration de Fernando Bárcenas et à 9 mois de celle d’Amélie, Carlos et Fallon.

Pour nous, la grève n’est pas synonyme de faiblesse, et nous cherchons encore moins à sombrer dans une posture victimisante, au contraire. Nous l’assumons en tant qu’alternative de lutte que nous considérons propice pour agir dans une logique de protestation et d’insoumission face à l’emprisonnement de nos corps et pour l’humiliation, l’isolement et la frustration qu’induit le fait d’être reclus dans ces centres de terreur. Nous optons pour le passage à l’acte plutôt que d’accepter la prison comme quelque chose de “normal”.

L’État cherche à former des citoyens dociles et serviles pour maintenir son “ordre social” établi et ainsi pouvoir nourrir la structure de production capitaliste que ne bénéficie qu’à la classe dominante. Les prisons ont un rôle primordial dans la configuration de ces bons citoyens. En réalité, c’est à la société bourgeoise que l’on cherche à réadapter les prisonnier-e-s.

Nous rejetons la supposée fonction de réintégration que la prison pourrait amener dans nos vies. Non seulement nous ne la considérons pas comme utile, mais plutôt comme portant très largement préjudice. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes décidés à poursuivre nos luttes pour la détruire, en commençant par de petites actions de négation et en ignorant son influence sur nos vies.

Nous déclarons cette grève de la fin indéfinie, sans revendication ni demande aucune. Nous en cherchons pas à améliorer la prison ou nos conditions. Il s’agit simplement de rejeter sa fonction hors de nos vies, en agissant de façon coordonnée et solidaire.

Avec cette action, nous accompagnons la protestation du 2 octobre, à 46 ans du génocide de Tlatelolco, sans oublier ni pardonner, faisant la guerre jusqu’à la fin de l’oppression.

Nous ne cesserons jamais d’aspirer à notre liberté !
Nous n’abandonnerons pas la lutte pour elle !

Jorge Mario González García (Tour Médicale de la Prison de Tepepan)

Carlos López “El Chivo” (Prison Est)

Fernando Bárcenas Castillo (Prison Nord)

Abraham Cortes Ávila (Prison Nord)

Source

Note de Contra Info:

Mario González et Abraham Cortes ont été arrêtés le 2 octobre 2013, au cours des commémorations combatives du massacre de Tlatelolco en 1968. Mario González a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison, accusé d’attaques contre la paix publique, tandis qu’Abraham Cortes a été condamné à 13 ans pour tentative d’homicide.

Fernando Bárcenas Castillo a été arrêté le 13 décembre 2013 au cours des protestations contre la hausse du prix des billets de métro de la ville de México. Il se trouve depuis en prison préventive, accusé d’avoir brûlé l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola.

Carlos López Marin a été arrêté avec Amelie Pelletier et Fallon Poisson le 5 janvier 2014 pour participation à l’attaque (à coups de pierres et de cocktails molotov) des installations du Secrétariat des Communications et des Transports et d’un concessionnaire Nissan dans la ville de México. Le 17 février 2014, les accusations de terrorisme sont abandonnées, mais pas les mesures de prison préventive, puisque les accusations de dégradations et d’attaques à la paix publique restaient en vigueur. Le procès à leur encontre a débuté le 3 avril 2014, mais on a appris le 16 mai 2014 que les compagnon-ne-s devraient se présenter à deux procès en pénal distincts : l’un inclus dans la juridiction locale pour l’attaque au concessionnaire NISSAN, et l’autre au niveau fédéral pour l’attaque au Secrétariat des Communications et des Transports. Selon les dernières nouvelles dont nous disposons, la dernière audience du premier procès a eu lieu le 16 juin 2014, sans que les sentences ne soient prononcées, tandis que le second procès reste ouvert.

Sans Patrie distro anarchiste & internationaliste: Recueil de textes de compagnons incarcérés au Mexique

Recueil de textes de compagnons incarcérés au Mexique (janvier 2012/août 2014), ed. Sans Patrie, août 2014 (64 p., A5).

Cliquez sur l’image pour lire/imprimer la brochure au format PDF.

Pour toute demande, écrire à : toujourssanspatrie (at) riseup.net

[Mexique] Comment la solidarité aide le Système Techno-industriel

La solidarité qu’implante le S.T. vise toujours son bon développement. C’est l’une de ses valeurs et c’est le moteur que toute civilisation doit avoir pour se maintenir sur la ligne du progrès. Sans cette solidarité, la société qui se fixe à des lignes morales établies comme « acceptables » s’effondrerait. C’est pour cela que le système pousse les personnes à être aimables, tolérantes, à accepter l’égalité et la paix dans le cadre de ses principes. Pourquoi ? Pour que le système continue à fonctionner.

Cette solidarité peut être classée comme « solidarité promiscue ou indiscriminée », puisqu’elle ne met pas l’accent sur tel ou tel groupe sociale déterminé, c’est-à-dire que cette solidarité est applicable à toutes les personnes en général.

Le fait que plus de personnes se solidarisent avec des « groupes vulnérables » (comme les homosexuels, les femmes battues, les afro-américains chômeurs, les malades en phase terminale, les personnes enfermées, les enfants en danger, les immigrés défavorisés, les indigènes isolés, etc.) convient largement au système, parce que de cette manière les bons comportements de ces personnes se perpétuent laissant place à une convivence moralement pacifique au sein de cette société.

Si un groupe d’individus ou une personne ne rentre pas dans cette solidarité indiscriminée et ne la porte pas à la pratique, elle est vue comme un inadapté, un antisocial, ou, encore pire, un malade mental. Pour quelle raison ? Parce que son comportement et sa conduite sont antagoniques à la société qui l’entoure. C’est pour cette raison que l’inadapté actif est un danger pour ce système. C’est une menace qu’il existe des personnes qui n’acceptent pas ses valeurs, et décident de faire le contraire de ce que le système promeut. Continue reading [Mexique] Comment la solidarité aide le Système Techno-industriel

Appel à une semaine de solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression (17-24 mars 2014)

Ceci est un appel à une semaine de solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression, qu’ils soient enfermés derrière les barreaux des cellules de prison ou en clandestinité pour rester à l’air libre.

L’état du Mexique concentre son attention sur le milieu anarchiste florissant qui a attaqué activement les appareils de défense de l’état, c’est-à-dire le fondement sur lequel il repose. C’est le meilleur moment pour nous inspirer de ce milieu anarchiste, et montrer notre amour pour les compagnons emprisonnés. L’histoire du Mexique est très riche, et ne peut être résumer dans un texte comme celui-ci. Ce qui peut être mentionné, cependant, ce sont les efforts qui ont été réalisé pour vivre en conflit avec l’État. Cet appel vient à un moment où le milieu anarchiste du Mexique a activement contribué à la lutte contre le pouvoir et la domination. Attaques de véhicules de polices, attaque de banques, de bâtiments gouvernementaux, et d’autres symboles du pouvoir ; ces attaques ont poussé l’état mexicain à pourchasser ceux qui ont effectivement affaibli son fondement qu’est la paix sociale.

Il y a eu récemment divers épisodes de répression ciblées contre les anarchistes au Mexique : l’arrestation de Mario Tripa en 2012 et sa récente ré-arrestation en janvier 2014, la détention en cours de Mario Gonzalez, l’enlèvement et l’incarcération de nombreux compagnons anarchistes, la déportation d’Alfredo Bonanno qui s’est vu refusé l’entrer sur le territoire mexicain, l’interrogatoire et la déportation de Gustavo Rodriguez.

Il y a eu une réponse forte à cette répression de la part des anarchistes du Mexique, qui ont célébré et montré le courage des compagnons à travers la poursuite d’attaques en solidarité active. La semaine du 17 au 24 mars, nous en appelons à la force internationale et à la solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression. Maintenant, à un moment où les yeux de l’état et de ses sbires sont tournés vers nos camarades, il est urgent que notre réponse soit claire.

« Néanmoins, malgré l’imminente situation de contrôle gouvernementale, il y a en a encore qui ne sont pas effrayés, ceux qui de jour ou de nuit, seuls ou en groupe, par le feu, les explosifs, les blocus ou les armes à feu, montrent que ce n’est pas la vie que nous voulons, que- du moins dans notre perspective- ce système doit être totalement détruit. Leur maudite paix sociale est un mythe qu’ils tentent de nous imposer. Seul les conflits existent. Il est clair que nous devons reprendre le contrôle de nos vies et de nos espaces ; pour cela il n’y a pas d’autres moyens que la guerre sociale. » —Mario « Tripa » Lopez

En espagnol, anglais ici.

Mexique : L’anarchiste Gustavo Rodriguez kidnappé, interrogé, battu et expulsé vers les USA

Il y a quelques heures, le camarade Gustavo, disparu depuis le 29 décembre 2013, a communiqué avec ses proches. Il a brièvement expliqué qu’il était détenu par des agents fédéraux et était soumis à de sévères interrogatoires. Gustavo a indiqué qu’il a été battu, et après quelques heures il a été expulsé vers les États-Unis parce qu’ils étaient incapables de l’accuser de quoi que ce soit.

Cette déportation fait parti de la politique anti-anarchiste que le gouvernement mexicain met en œuvre depuis des mois; c’est pourquoi nous appelons tout le monde à être attentif à ce qui pourrait se passer ces prochains jours.

Nous voulons remercier tous ceux qui diffusent le communiqué sur la disparition de Gustavo, et vous demandons aussi de diffuser cette dernière information.

Solidarité avec Gustavo !
Liberté pour tous !

Croix Noire Anarchiste

Mexico: Revendication d’attaques contre des banques en solidarité avec Mario González

A l’aube du mardi 26 novembre, dans une action coordonnée, trois représentations du capitalisme mondial ont été attaqués avec des engins incendiaires: l’agence bancaire BBVA du quartier Portales de Mexico et deux autres banques à Toluca dans Edomex.

L’explosion d’une bombe furieuse et enragée est notre réponse devant la situation à la quelle fait face le compagnon Mario González qui se trouve “officiellement” derrière les barreaux de la prison préventive Varonil Oriente et qui mène une grève de la faim à partir du 8 octobre 2013 comme forme de lutte contre son emprisonnement. Ces derniers jours, nous le savons, le compagnon a été transféré contre son gré à la tour médicale de Tepepan, d’où il continue son combat. Cette action est pour toi, en solidarité et soutien total à ta lutte !

Ces actions contre les symboles du capital sont aussi une réponse énergique aux faits répressifs que les policiers de la SSP-DF ont perpétré contre un groupe de compagnon.nes qui exprimaient leur solidarité avec Mario; où la police de la capitale a insulté, poursuivi et frappé plusieurs compagnon.nes qui manifestaient. Ainsi que contre le harcèlement constant qu’ils/elles ont reçu durant les actions de solidarité avec Mario.

La police de Mexico ne se lasse pas de frapper et de réprimer; cependant, et bien que nous sachions que c’est son “travail” –que les flics accomplissent avec complaisance dans la majorité des cas– ils méritent de sentir aussi la colère d’une réponse, puisqu’ils ne sont pas exempt de responsabilité.

Solidarité avec le compagnon Mario González !

Solidarité avec Mónica Caballero et Francisco Solar, emprisonnes en Espagne !

Guerre a l’Etat et au capital sur tous les fronts !

Vive l’anarchie !

En guerre contre l’Etat:
Cellule autonome de révolution immédiate – Praxedis G. Guerrero
Cellule de attaque contre le Pouvoir – Feu Noir

Mexico, le 27 novembre 2013

collaboration du Chat Noir Émeutier

Rennes : Soirée de soutien aux anarchistes mexicains incarcérés

Le 2 octobre, une manifestation en commémoration du massacre du 2 octobre 1968 s’est tenue à Mexico. Elle a été rejointe par les profs en grève qui occupent la place principale de Mexico et de nombreuses organisations anarchistes. La manifestation, cernée par un dispositif policier impressionnant, s’est changée en émeute durant laquelle de nombreux camarades ont été arrêtés.
11 d’entre eux ont été emprisonnés, dont 8 furent finalement libérés une semaine après sous caution.
Certains sont toujours derrières les barreaux, faute de pouvoir payer la caution ou voyant leur demande rejetée pour “récidivisme”.

Pour un soutien financier (notamment pour payer les cautions d’un prix exorbitant), mais aussi et surtout pour un soutien moral international et une diffusion locale de l’information libre et de la solidarité, nous organisons une soirée de soutien ce vendredi 8 novembre.

5 groupes sont programmés:
– Angie Blue (chant et piano)
– Téméraire (Hip hop)
– Les Fausses Notes (punk musette)
– Shock (punk)
– Glook Machine, Peter Poch et Jimmy Spliff (mix rocksteady)

A l’élaboratoire (17 bis rue du Chardonnet), à partir de 21H. Entrée: 1 euro minimum. Les bénéfices seront reversés à la Cruz Negra Anarquista Mexico.

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Mexico : au sujet des arrestations du 1er septembre

Le 1er septembre, au cours des manifestations contre le rapport de bilan du gouvernement d’Enrique Peña Nieto dans la ville de Mexico, plusieurs personnes ont été arrêtées, certaines faisant parti de collectifs libertaires et de communication alternatives.

La stratégie du gouvernement pour neutraliser la solidarité et les manifestations exigeant la libération des détenu-e-s a été de les envoyer dans différents Ministères Publics, situés dans des zones éloignées du centre ville,  où ont eu lieu les arrestations, ce qui a même rendu difficile l’accès à l’aide juridictionnelle pour certains compas. Jusqu’au 2 septembre au matin les informations que nous avons sont les suivantes :
Les délits dont on les accuse sont divers : atteinte à l’ordre public, rébellion lors de l’arrestation, port d’objets servant à agresser, entrave à l’exercice légitime de l’autorité et outrage à l’autorité. Tous ces délits ne sont pas graves et peuvent se régler par une caution. Dans aucun des endroits où ils se trouvent les détenus n’ont dû signer de procès verbaux, ainsi nous ne savons pas à combien s’élèvent les cautions.

Dans le Ministère Public de Milpa Alta 1 se trouvent :
Julián Humberto Luna Guzmán
Gustavo Ruiz Lizarraga
Pavel Alejandro Primo Noriega
Juan Daniel Velázquez

Pour ces compagnon le compte bancaire utilisé est le suivant : 78857723398 de BANAMEX au nom de Diego Amozurrutia Nava pour collecter des fonds.

Le Ministère Public Magdalena Contreras 1 :
Ana Berenice de la Cruz Cortez

Ministère Public Xochimilco 2 :
José Eduardo Alonso
Marco Miztli García

Ministère Public Tlahuac 1 :
Alejandro Rafael Montaño
Omar Beristaín
Ángel Francisco Hernández

Ministère Public Magdalena Contreras 2 :
Estela Morales Castillo
Silvia Leticia Colmeneros Morales
Alejandro Amador Frausto

Pour ces compagnon-ne-s on utilise le compte suivant : BANAMEX 70053487481 au nom de Montserrat Rojas Ruiz CLABE INTERBANCARIA 002180700534874810

MP Cuajimalpa 2 :
Jesús Uriel López Ramírez (mineur)

Nous mettons le compte de la Cruz Negra Anarquista afin de déposer de l’argent en soutien à tous/toutes les détenu-e-s.
Le compte est : Banamex sucursal, Numéro de compte 28770771 clé 002180700628770710 au nom de Jose de Jesús Maldonado Alva

Dans l’après-midi du 2 un rassemblement face à l’Agence 50 (sorte de Ministère Public principal) a été appelé.

Nous demandons que se fasse la plus large diffusion sur la situation, et que la solidarité se manifeste des façons les plus variés.

Liberté pour toutes/tous
À bas les murs des prisons !

Cruz Negra Anarquista México.

Quelques idées sur le mouvement zapatiste

En parlant du mouvement zapatiste on pourrait  croire que c’est un mouvement contemporain sans racines dans le passé. Cependant le zapatisme tel que nous le connaissons aujourd’hui est en réalité une récupération du mouvement dirigé par Emiliano Zapata au début du XX° siècle, durant la période de la guerre civile connue comme la Révolution Mexicaine.

Sous la devise de “la terre est à celui qui la travaille“, Zapata avait réuni plus de 27 mille hommes et femmes, la majorité des indigènes et paysans du sud du pays, dans l’Armée Libératrice du Sud afin qu’ils luttent pour la récupération des terres qui avaient été confisquées par des notables et des grands propriétaires terriens, un point que le gouvernement soi disant révolutionnaire de Francisco I Madero n’avait pas voulu inclure dans son plan de gouvernement, ce qui lui valut une rupture avec eux. Cette rupture implique que les zapatistes, à travers le plan Ayala, ne le reconnaissent pas (et les deux présidents suivant ) et construisent un mouvement autonome du pouvoir étatique qui perdure formellement jusqu’à 1919 (année de l’assassinat de Zapata), mais qui informellement continue d’être en vigueur pendant tout le XX° siècle.

Le premier janvier 1994, le jour commence avec en gros titres dans tous les journaux : Trois mille indigènes qui s’appellent eux-même Armée Zapatiste de Libération Nationale, prennent la tête de sept communes au Chiapas. Ils lancent une déclaration de guerre contre le gouvernement et annoncent leur intention d’arriver jusqu’à la capitale du pays. Le soulèvement dura 12 jours, durant lesquels de nombreuses personnalités (religieuses, intellectuelles, culturelles), collectifs, organisations, individus … demandent l’arrêt de l’affrontement. Continue reading Quelques idées sur le mouvement zapatiste

Quelques mots pour Felicity Ryder, anarchiste en cavale, et quelques réflexions autour de la clandestinité

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“Je suis fière d’être anarchiste, d’être ennemie du Pouvoir, de l’autorité et de l’État” Felicity Ann Ryder

Cela fait presque deux ans que nous avons diffusé un texte en solidarité avec le compagnon anti-autoritaire Diego Ríos, clandestin depuis 2009 ( pour l’ordre d’arrestation émis contre lui à la suite d’une dénonciation de sa mère qui avait trouvé du matériel pour fabriquer des explosifs). À cette occasion nous avions partagé quelques réflexions sur les particularités de la clandestinité de compas anti-autoritaires et anarchistes.
Un effort similaire avait été fait par des compas il y a trois ans lorsqu’ils avaient écrit et édité le livre “Al Acecho” ( À l’affût), au sujet de l’affaire de Diego Ríos, qui pour nous est le premier texte fait au Chili qui aborde la thématique de la clandestinité depuis une perspective anti-autoritaire et à partir d’un cas concret. D’autres textes, comme le livre “Incognito” et les communiqués de la compagnonne Gabriela Curilem avaient aussi abordé des expériences de clandestinité de compas anarchistes/anti-autoritaires, une thématique qui semble être peut discutée dans ce coin là.

C’est ainsi que nous avions déjà partagé l’idée que saluer les compagnons en cavale c’est saluer leur décision de lutte, leur choix de s’évader de la prison, qui est aussi une action contre les tentatives du pouvoir d’enfermer ceux qui le combattent.
Aujourd’hui nous voulons saluer en particulier la compagnonne en cavale Felicity Ann Ryder, dans le cadre de l’appel réalisé par des compas anonymes à deux semaines de solidarité avec elle, du 21 février au 7 mars. Nous voulons saluer la compagnonne et lancer en l’air quelques idées sur la clandestinité pour enrichir notre praxis anti-autoritaire, qui sont fruits d’apprentissages individuels et collectifs dans l’aiguisage de nos positions dans le scénario permanent de la guerre sociale.

Que l’oublie et le silence ne dévorent pas nos compagnon-ne-s …

Ce qui est sûr c’est que trop de fois les compagnon-ne-s sont seuls et se prennent des portes qui claquent dans la gueule, souvent les compagnon-ne-s n’ont pas de quoi manger, errent sans avoir où dormir et doivent affronter dans la plus complète solitude les démons à gages. Souvent les frères/sœurs n’ont personne à qui parler, ni d’ habits pour se changer ou quelqu’un avec qui discuter des tactiques, souvent ils sont diffamé-e-s sans la possibilité de se défendre et le silence se brise seulement avec l’écho de l’infamie. Et cela arrive parce qu’au lieu de retrousser ses manches, de gérer, créer et unir des volontés, certains préfèrent se retirer cyniquement, s’annuler dans la peur. Dans la mesure où on ne comprend pas le rôle que joue chacun-e et l’importance vitale des gestes concrets, l’oublie continuera de dévorer des compagnon-ne-s séquestré-e-s, blessé-e-s, ou en cavale.

(La Graine Noire de Nos Convictions. Des mots de la compagnonne Gabriela depuis la clandestinité, août 2011)

[…] ceci n’est pas une plainte ni une énumération de douleurs, c’est écrit dans le but de contribuer à la discussion et à l’échange d’expériences, pour que l’on voit l’arrière-boutique d’un thème qui parait avoir peu de réflexion […]. La revendication d’après moi ne porte pas sur la clandestinité ( qui peut se finir à n’importe quel moment), mais sur la décision de lutte permanente, jusqu’à la fin. Arrive ce qui arrive, même si la vie doit partir avec cela.

(Dépliant les Ailes. Réflexions depuis la clandestinité par la compagnonne Gabriela Curilem. Novembre 2010). Continue reading Quelques mots pour Felicity Ryder, anarchiste en cavale, et quelques réflexions autour de la clandestinité

Appel à deux semaines d’action en solidarité avec la compagnonne anarchiste en cavale Felicity Ryder, du 21 février au 7 mars.

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Nous envoyons nos salutations fraternelles à tous les cœurs anti-autoritaires qui nous lisent à différents endroits du monde. À tous ceux qui ont fermement décidé d’utiliser leur temps et leurs moyens pour combattre chaque institution et symbole de l’engrenage qui maintient le capitalisme patriarcal, l’oppression, la domestication et la farce du Pouvoir.

Compagnon-ne-s, nous faisons cet appel depuis un lieu du Monstre pour lancer notre cri toujours solidaire avec notre sœur et compagnonne Felicity Ann Ryder, qui se trouve toujours hors des griffes de l’État depuis un peu plus de sept mois. Le matin du 27 juin 2012, un malheureux épisode a eu lieu : un engin explosif a explosé en blessant notre compagnon Mario López “Tripa”, qui sera détenu pendant 6 mois et qui se trouve maintenant en liberté conditionnelle en attendant son procès. Après que la police du gouvernement du district fédéral trouve son passeport et devant le risque d’être elle aussi emprisonnée, notre compagnonne Felicity a commencé sa cavale.

Suite à ça nous savons que le harcèlement contre sa famille dans son pays natal (l’Australie) et à travers les soi-disant réseaux sociaux a été constant. De plus il est possible que d’autres enquêtes dans d’autres pays aient été ouvertes dans le but de la lier à d’autres noyaux d’action anarchiste. Tout cela fait partie du montage policier international pour attaquer le mouvement acrate et ainsi imposer la peur et la terreur dans leur tentative (vaine) de nous immobiliser.

Nous sommes conscients de la situation difficile que Felicity a du traverser tous ces mois-ci. La clandestinité, bien que ce soit une option meilleure que les grilles froides et cyniques d’une prison, devient aussi une sorte de prison qui empêche de profiter pleinement de la liberté à cause de la menace d’une potentielle détention. Cela complique particulièrement la mobilité pour des activités de subsistance et de lutte; l’isolement et l’éloignement des êtres chers et l’abandon de ses projets de vie. La clandestinité comme nécessité, et pas comme privilège d’une quelconque avant-garde autoritaire, nécessite aussi notre solidarité, vu que ça force les compagnon-ne-s a être en fuite constante, et sape peu à peu la liberté tant attendu. De plus, on ne peut pas recevoir le même soutien matériel et émotionnel qu’une personne en prison.

Nous savons qu’où que soit notre compagnonne Felicity elle reste ferme dans ses convictions d’anarchiste, se moquant de l’ennemi et sans jamais arrêter de l’attaquer frontalement. Depuis ici nous la saluons chaleureusement et appelons à tous les efforts anti-autoritaires pour que se réalise deux semaines d’activités, de salutations et de gestes solidaires avec notre compagnonne Felicity, du 21 février au 7 mars, chacun-e selon son temps et à sa manière, pour qu’elle sache qu’elle n’est pas seule et que la solidarité entre anarchistes de lutte n’est pas que de simples mots couchés sur du papier ou une décoration dans de jolies pamphlets “révolutionnaires”.

Pour nous la solidarité c’est aussi une arme qui détruit le Pouvoir.

Nous voulons aussi rappeler que d’autres compagnon-ne-s sont en cavale, comme le compa Hans Niemeyer, poursuivi par l’État $hilien ou les compas Grigoris Tsironis, Marios Seisidis, Vassilis Palaiokostas, Nikos Maziotis et Pola Roupa de Grèce ..
Un salut insoumis à tous les compagnon-ne-s anarchistes prisonnièr-e-s et en cavale dans le monde entier. Jamais vaincus, jamais repentis !

Libre et sauvage, Felicity tu n’es pas seule compañera ! Nous sommes beaucoup à partager ton combat et à adhérer à tes convictions !

Liberté pour tous/toutes les prisonnièr-e-s de la guerre sociale !

source

Lettre de la compagne Felicity Ryder depuis la clandestinité pour la sortie de prison de Mario López

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À mon frère Mario,

Six mois ont passé depuis qu’ils t’ont séquestré cette nuit de malchance, depuis qu’ils t’ont torturé et t’ont menacé, depuis qu’ils ont harcelé ta famille et tes amis. Durant six mois ils ont tout essayé pour casser ton esprit acrate – ils ont enfermé ton corps entre quatre murs et une infinité de grilles, loin des forêts sauvages auxquelles tu appartiens, mais ça ne leur venait pas à l’esprit qu’à chaque moment tu étais avec tes compagnon-ne-s autour du monde. Ils t’ont laissé supporter la douleur mais ton envie de lutte a toujours pris le dessus.

Ils ont essayé d’intimider tes avocats ami-e-s pour qu’ils/elles n’expriment plus leur solidarité envers toi, sans se rendre compte que quelques hommes louches guettant à travers les ombres de la nuit et des menaces de mort vides n’allaient pas pouvoir arrêter ceux/celles disposé-e-s à lutter à tes côtés. Ils t’ont envoyé leur prisonniers-traitres pour te blesser mais la solidarité que tu as semé a toujours été plus forte. Au cours de ces mois tu t’es moqué de l’ennemi, supportant la douleur, l’incertitude et la torture de l’enfermement d’un être sauvage, tu t’es accroché avec force à tes convictions à chaque longue seconde. Tu as utilisé toute ton énergie débordante pour propager la liberté à chaque pas, réussissant jusque dans ce lieu si infécond, pour continuer l’analyse de notre lutte insurrectionnelle et tu n’as jamais arrêté de lutter, pas même une seconde, pour la liberté et l’Anarchie.

Aujourd’hui, en marchant de nouveau dans la rue, tu dois savoir que ta liberté ne t’as jamais quitté – tout le temps tu a été libre, parce que malgré tout ce qu’ils ont tenté, ils n’ont pas pu et ne pourront jamais t’enlever la liberté qui coule dans tes veines, dans nos veines. Je sais très bien que tout ça n’est pas fini – nous connaissons tous les tromperies et la vengeance qui sont l’essence même de l’État – mais il sait que tes compagnon-ne-s sont à tes côtés et que ton esprit insoumis pour l’Anarchie ne peut que devenir plus fort.

Comme toi, je souhaite que nos compagnon-ne-s prisonnièr-e-s et en cavale au Mexique, Italie, Chili, Grèce, Bolivie, Allemagne, Espagne, Suisse et partout dans le monde puissent aussi fouler le sol à l’air libre aujourd’hui, rentrer chez eux et embrasser les gens qu’ils/elles aiment. Et même si pour l’instant ils/elles supportent fièrement l’enfermement et l’incertitude, ils sont aussi avec nous à chaque instant.

En avant compagnon, il y a encore beaucoup à faire …

Ta soeur d’affinité,
Felicity
29/12/12